Le blog de claudenise

Je me souviens... LA GASPESIE en 2015

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Informations générales

Visa

Il n'existe pas de visa en soi, mais il faut se munir d'une AVE - une autorisation de voyage électronique (valable 5 ans) - En effectuant la demande soi-même (très simple) en ligne. Le prix est de 7 $ (CAD - dollar canadien). Validité du passeport 6 mois après son retour.

Vaccination

Pas de vaccination obligatoire.

Question argent

1 euro = 1,32 $c à la banque

1 euro = 1,38 $c au bureau de change

Question hébergement

4 premières nuits à Montréal réservées sur Airbnb.

Pas de réservation pour la suite de notre voyage.

Wifi gratuit dans tous les types d'hébergements.

Rimouski :

Gîte du Tailleur 

152, rue Lepage.

Maison en plein centre-ville. Accueil très cordial. Cuisine à disposition. 75 $c la nuit sans le petit-déjeuner.

Tél : 418 723 2545

À recommander.

Sainte-Anne-des-Monts :

Gîte l'Estran 

43, 1ère Avenue E.

Accueil authentique de Monelle. Gîte propre et confortable. Belle vue sur le fleuve. Hôtesse prévenante. 70 $c avec un excellent petit-déjeuner.

Tél : 418 763 3261

monelle.pelletier@globettroter.net

À recommander.

L'Anse-au-Griffon :

Gîte Madame Alain 

732 boulevard du Griffon

Acccuei chaleureux et convivial. France, se métamorphose en un guide touristique avisé. 75 $c la nuit avec un déliceux petit-déjeuner.

cotfrance@gmail.com

À recommander.

Percé :

Gîte Chez Despard 

468 route 132 Ouest.

Situé à l'écart de la ville. Accueil très cordial. Amoureuse de sa région, Lucille délivre de bons conseils. 70 $c la nuit avec un délicieux petit-déjeuner.

chezdespard@live.com

À recommander.

Campbellton :

B&B Aux Ti-Bo-Rêves 

71 Andrew St.

Appartement bien situé en ville. Ensemble très propre et confortable. Excellent accueil de Carmen. Cuisine à disposition. 70 $c la nuit.

rbt@nbnt.nb.ca

À recommander.

Saint-Léonard aux Nouveau-Brunswick :

Motel Maple Leaf 

Route de Saint-Léonard-Parent 1353.

Bien situé sur la route. Bon accueil. 85 $c la nuit, sans petit-déjeuner.

Saint-Jean-Port-Joli :

Gîte Au Boisé Joli 

41, De Gaspé Est.

Accueil de classe... dans une maison de classe !

90 $c la nuit avec avec un petit-déjeuner original très fleuri. Excellente adresse.

auboisejoli@videotron.ca

À recommander.

Question transport

Air

Tarif: 1201,94 € pour deux. Réservation par internet à la compagnie Air Transat, le 16/05/2015.

Voiture

Location chez Autoplateau (compagnie très sérieuse). Point d'information à l'O.T de Montréal.

Contrat et départ depuis la station de métro Sherbrooke à Montréal.

23 jours de location. Toyota Yaris. 4 000km effectués - 1322 $c.

Environ 925 € -(pas de franchise). Essence : 290 $c.

Bus

Aéroport-centre-ville :  bus n° 747 + métro = 10 $c. Validité des tickets 24 heures.

Bus : 1 trajet en ville 3,25 $c.

Métro

1 ticket : 3,25 $c.

Question au quotidien

Le courant électrique est de 110 volts au Canada. Il est donc indispensable d’avoir un adaptateur.

Entre le Québec et le Nouveau Brunswick, il y a une heure de décalage horaire !

1 baguette de pain : 2,40$c . 2 melons : 4$c. Fromage babybel 120 gr : 3,50$c.

Essence: 1,23$c le litre. Eau 1litre : 1,50$c.

La préparation du voyage est différente des précédents. Le mode de déplacement va être facilité avec la location d'un véhicule.

Le Québec fait trois fois la taille de la France. Après avoir vérifié les distances, j'ai choisi des étapes pour ne pas passer trop de temps sur la route.

La découverte de Montréal sera faite en compagnie de Benjamin, en début et en fin de séjour.

Comme lors de tous nos voyages, l'hébergement sera improvisé au jour le jour, en fonction de nos déplacements.

Itinéraire

J'ai tracé l'itinéraire pour alterner nos envies de découvertes... Les montagnes avec des sentiers de randonnée. Les grandes villes de Montréal et de Québec au passé historique. Les sites naturels incontournables.

Flèche rouge: traversier Forestville-Rimouski.

Flèche verte Gaspésie.

Flèche bleue: New-Brunswick.

Flèche rose: Bas-St-Laurent-Québec-Montréal

Suite de notre périple au Québec commencé le 24 juin.

Après la visite de Montréal et le Fjord Saint -Jean (article JE ME SOUVIENS... Montréal. Lac Saint-Jean. Québec 2015) nous partons à la découverte de la Gaspésie.

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Dimanche 5 juillet 2015

Départ ce matin de Forestville pour la Gaspésie

Les ferries, reliant la rive Nord à la ville de Rimouski, sur la rive Sud du Saint-Laurent appareillent depuis le port de Forestville.

Nous avons réservé ce matin, notre passage pour le ferry qui appareille à 17 h 30. Mais toujours prévoyants, nous sommes sur le quai de départ à 13 h 30. Un responsable de la société CNM Évolution nous offre la possibilité de prendre le catamaran qui démarre à 14 heures. Nous saisissons cette opportunité.

Le temps est magnifique, le ciel est bleu, mais il fait "frette". Nous effectuons notre croisière dans la grande cabine.

Le traversier le plus rapide du Québec, réalise en 1 heure, les 48 kilomètres qui séparent les deux rives.

Je repère facilement l'adresse du "Gîte du Tailleur" dans le centre-ville de Rimouski. Il se trouve à proximité de la cathédrale, au cœur de la cité. Janine, la propriétaire du gîte où nous avons passé la nuit, hier dans le village des Bergeronnes, nous a réservé par téléphone une chambre.

Jean-Pierre, le sympathique propriétaire, nous accueille avec enthousiasme et convivialité.

La chambre est spacieuse et nous disposons d'une cuisine bien équipée. C'est impeccable !

Nous sommes dans la région du Bas-Saint-Laurent. La ville se trouve dans un environnement industriel, entouré de vastes forêts. Un des attraits majeurs de cette ville rurale, est la possibilité de sillonner les sentiers du Parc National du Bic.

Lundi 6 juillet 2015

Denise prépare un délicieux et consistant petit-déjeuner. Jean-Pierre n'est pas là, il a une seconde occupation.

Le ventre rassasié, nous nous rendons au bureau de l'office de tourisme, pour obtenir un billet de stationnement gratuit, avec une validité de 3 jours, pour les touristes.

Après avoir fait le point sur la carte de la région, je prends le volant vers le sud de la ville. Le soleil est éclatant et la température agréable. La météo est parfaite pour randonner.

Le Parc du Bic est un parc marin situé dans l'estuaire maritime du Saint-Laurent. Nous réglons l'entrée du parc, (8,50 $c par personne) comme dans tous les parcs du Québec. Je vérifie le contenu du sac à dos, et souriants et enthousiastes, nous débutons la randonnée, par le sentier balisé qui mène au Cap Caribou.

Marée basse sur la plage... Nous marchons le long de la grève, il y a des oiseaux qui sondent le sable pour trouver des vers et des petits crustacés, et à proximité, sur des rochers, des phoques communs se prélassent au soleil. Quel heureux début !

À une intersection de sentiers, un panneau indique la direction du Mont Champlain. Avec ses 350 mètres d'altitude, c'est le point culminant du parc... Le dénivelé est important, l'effort est soutenu, mais sur une très petite distance.

À plusieurs reprises, nous avons de superbes vues sur le paysage appalachien et l'estuaire du Saint-Laurent.

Le belvédère du Pic-Champlain est aménagé pour faire une pause. Nous sommes époustouflés par le relief du parc si tourmenté. Les nombreuses crêtes, les anses, les falaises et les ilots, contrastent avec le relief plus doux de la rive sud du fleuve.

Nous bifurquons sur le sentier Scoggan, long de 7 kilomètres. Il débute à l'Anse à Damas pour se rendre à la plage déserte de la Fourche à Louison.

La cadence est bonne, après avoir avalé une lampée d'eau, nous repartons à l'assaut de nouveaux paysages, dans une forêt de pins gris et une ambiance aux airs exotiques.

La flore du parc est composée de rosiers au parfum puissant et suave, et plus surprenant, des orchidées en fleurs. Le Québec abrite une cinquantaine d'espèces d'orchidées indigènes...

La pente devient plus ardue, et à la sortie d'un lacet, au sommet d'une falaise, nous pouvons apprécier la majesté des murailles de la Baie du Ha! Ha!

Nous revenons sur le sentier qui disparaît sur les plages et les rochers... Dans cet environnement accidenté et exigeant, le pas est plus hésitant afin de garder l'équilibre, nous sommes les seuls visiteurs à ce niveau... Mais nous avons notre récompense, avec les phoques. Certains chassent dans les flots, d'autres font la "bouteille" !

Le littoral, qui nous mène vers Cap Enragé, est recouvert de petits galets, de sable et de débris apportés par la marée haute. C'est une zone de préservation, elle est interdite aux visiteurs, seuls les scientifiques peuvent l'explorer.

Le retour est rapide, nous arrivons près du parking, à l'Ile Aux-Amours. Denise sort la collation, petite pause réparatrice, sans bouger. Le ventre contenté, nous effectuons le tour de l'ile, accessible à pied à la marée basse.

L'ile est nommée, entre autres, en mémoire des amoureux qui s'y réfugiaient à l'abri des regards, en profitant de la marée montante.

18 kilomètres de plaisir pour 6 heures de balade. Quel plaisir de partager ces grandes heures d'intimité. Le parc est un incontournable pour les amoureux de la nature.

Retour au gîte pour une douche tant attendue. Dernier au revoir, et une photo souvenir avec Jean-Pierre. Il ne sera pas présent demain matin, lors de notre départ.

Mardi 7 juillet 2015

Dans la salle commune du gîte, nous prenons le petit-déjeuner avec Kelvin, un touriste américain originaire du Connecticut.

Il connaît parfaitement la France, pour y être venu 7 fois. Il est évident que nous abordons les souvenirs de voyage.

Le soleil est timide, mais déjà haut, lorsque je m'engage sur la route 132, connue sous le nom de "Route des Navigateurs", elle traverse toute la Gaspésie. Achevée en 1929, la plus longue route du Québec parcourt 1 600 kilomètres.

Le temps est clair, parfait pour admirer les paysages de la côte. La route ondule, nous sommes émerveillés devant la beauté des paysages majestueux et saisissants et les couleurs des rivages du Saint-Laurent.

Très vite, nous arrivons à Sainte-Flavie, c'est le point d'entrée de la Gaspésie. Je prends l'option de la route du nord pour faire le tour de la péninsule.

Dans cette ville, il existe un Eldorado imaginaire en plein air, très étonnant... Le Centre Marcel Gagnon, est géré par une famille d'artistes peintres, de sculpteurs et de poètes.

En 1986, Marcel Gagnon a créé une œuvre d'Art-Nature exceptionnelle, qui s'inspire du mouvement de la mer et des marées. Environ 100 sculptures sont immergées dans les eaux du Saint-Laurent.

Des dizaines de silhouettes en béton filiformes, connues sous le nom du "Grand Rassemblement", s'étendent du parking vers l'estran, où la marée les submerge chaque jour. Le ciel un peu couvert, crée une atmosphère presque mystérieuse !

Dans le magasin dirigé par la famille, tout est favorable aux activités commerciales. Les amateurs d'art et les simples touristes, peuvent se restaurer et se procurer des souvenirs.

Lorsque je reprends le volant, je choisis la route du Nord pour faire le tour de la péninsule.

Nous traversons Métis-sur-Mer, Baie-des-Sables... Que des noms évocateurs, certains étant classés parmi les plus beaux villages du Québec.

Je fais un arrêt dans la ville de Matane, la capitale de la crevette. Les phares, véritables gardiens de la mer, se partagent la surveillance du trafic fluvial. Ils sont intégrés à l'histoire et au patrimoine des villages. La construction de celui de Matane, habillé de blanc et de rouge, remonte à 1906.

Un petit cimetière domine la rive du fleuve. Les sépultures sont bien préservées. Que rêver de mieux quand sa vie est terminée ? Décor et atmosphère de la péninsule gaspésienne.

Plus au nord, la route m'impressionne, les falaises s'écrasent brutalement dans le Saint-Laurent, avec à leurs pieds, des plages de sable et de galets.

La circulation est rare, les paysages sauvages nous donnent l'impression que nous sommes au bout du monde. Le ciel gris-bleu se confond avec le Saint-Laurent qui se confond avec la mer...

Dans cet univers calme et paisible, le charme de la Gaspésie réside dans les villages de pêcheurs, qui se nichent au fond des petites baies.

La région est pleine de belles surprises...

Nous allons passer la nuit à Sainte-Anne-des-Monts. La ville est célèbre pour son imposante église.

Sur le G.D.R, Denise choisit le "gîte de l'Estran" en raison de son emplacement en bordure du fleuve, et à proximité du port.

Monelle, la propriétaire, réservée et touchante, nous accueille chaleureusement dans sa magnifique demeure.

Situé à proximité du Parc de la Gaspésie, le village est très bien situé. À l'IGA (grande surface), nous faisons des achats pour le repas de ce soir, et l'en-cas de la randonnée, prévue demain dans le Parc.

En fin d'après-midi, des quais du port, nous assistons au retour des chalutiers et déchargement de leur cargaison de crevettes.

Des pêcheurs à la ligne, depuis la jetée, capturent des petites morues et des maquereaux. La vie semble très paisible et tranquille en Gaspésie.

La nuit fraîche nous ramène au gîte. Nous déjeunons avec notre hôtesse. L'échange, ici aussi se poursuit assez tard. Depuis notre arrivée au Québec, nos hôtes, sont toujours extrêmement accueillants !

Mercredi 8 juillet 2015

En poussant la porte des gîtes et des maisons d'hôtes depuis notre départ de Montréal, nous profitons d'un contact privilégié avec les Québécois.

La personnalité de nos hôtes, de leurs conseils et de leurs petits-déjeuners qui reflètent le terroir local, est une manière de rendre chaque séjour unique, toujours empreint d'une convivialité authentique.

Monelle, ce matin, ne déroge pas à la règle, son petit-déjeuner est savoureux.

Le Parc National de la Gaspésie se situe à environ 30 kilomètres. Avant de partir, je m'arrête à l'O.T, en centre-ville. Tout près de l'église en granit, la porte de l'office de tourisme est fermée, je souhaitais récupérer une carte du Parc, dommage... Mais la petite affiche sur la porte nous fait sourire...

Au centre d'interprétation, un garde nous conseille divers sentiers. Vu la météo, il exclut celui du Mont-Albert, dont le sommet, caché dans le brouillard demande énormément d'exigence, le sentier est long de 18 kilomètres et son dénivelé, avec le terrain boueux est très glissant.

Je suis déçu, car il fait partie des randonnées les plus magnifiques de la chaîne de montagnes des Chic-Chocs qui rassemble plus de 25 sommets dépassant les 1 000 mètres. Nous réglons le droit d'entrée (17 $c pour deux).

Le temps est imprévisible, la matinée humide. De gros nuages bas accrochent la cime des arbres et obscurcissent le paysage. La pluie, balayée par des bourrasques de vent, dégouline quand nous nous engageons dans le premier sentier.

Veste coupe-vent imperméable contre la pluie obligatoire ! Denise, après avoir appliqué un spray répulsif, ne laisse aucune surface de peau non recouverte contre les moustiques !

La Rivière Sainte-Anne est bordée par une magnifique forêt d'épinettes. Nous franchissons un petit pont en bois, qui permet de traverser le Ruisseau du Diable qui s'écoule paisiblement. Les rochers, sont d'une belle couleur orangée. C'est l'oxydation de cette pierre qui donne la coloration orange-brun à la montagne.

Le sentier, exige de l'attention, il serpente jusqu'à un point de vue panoramique qui nous permet de contempler la Chute du Diable. Les "maringouins", sont très affamés et teigneux, ils sont notre seul problème, surtout pour Denise. Ils résistent à la crème et au spray, mais beaucoup moins à une bonne claque !

Nous retrouvons un peu de chaleur dans notre voiture. La distance de la randonnée est de 7 kilomètres aller-retours, avec un léger dénivelé de 120 mètres.

À seulement quelques minutes en voiture, se trouve le sentier du Lac Aux Américains. La petite promenade est facile, mais nous l'accomplissons sous une pluie torrentielle, surtout à la sortie de la forêt de sapins, où le chemin rocailleux est bordé de hauts buissons.

La température a diminué, elle n'est pas supérieure à 12°. Heureusement, nous avons pris en compte le proverbe local "il n'y a pas de mauvaise température, seulement de mauvais choix de vêtements".

Un ponton a été installé afin de bénéficier de la vue. Le brouillard sur le lac, confère à cet endroit emblématique du Parc, une atmosphère surréaliste, presque mystérieuse...

Le lac se trouve dans un cirque glaciaire, qui doit son nom à des botanistes américain, qui y avaient installé leur campement au siècle dernier.

Cette météo incertaine ne nous décourage pas. Nous nous dirigeons vers le Lac de la Cascapédia, situé à 20 kilomètres, mais toujours dans le Parc National.

Nous sommes dans une véritable mer de montagnes ! La route serpente entre les conifères, les épineux et les feuillus. Tout un univers de tailles, de formes, de couleurs et de textures.

L'atmosphère est paisible, nous ne rencontrons pas âme qui vive...

À destination, je gare la voiture à un parking aménagé. Le ranger, au centre d'interprétation, nous a conseillé ce "spot", composé par le Lac Paul et le Lac Noir, où les orignaux viennent s'abreuver.

Un sentier fait le tour des lacs, leurs eaux sont connues pour être poissonneuses, de nombreuses embarcations sont amarrées sur les rives.

Mais c'est un gros bide ! Pas de chance avec l'orignal... Les animaux sauvages doivent être à l'abri de la pluie dans la forêt.

La fin de journée s'avance, le soleil apparaît et éclaire légèrement les Monts Chic-Chocs, maigre consolation.

En rentrant à Sainte-Anne, nous achetons un poulet grillé à l'IGA.

Moment de sérénité sur les quais. Après cette journée riche en émotion, nous pouvons rêver devant le ciel, qui s'enflamme sur un décor de carte postale.

Jeudi 9 juillet 2015

Monelle, autant délicate que discrète, nous régale avec un petit-déjeuner copieux à souhait, puis nous nous séparons avec un petit pincement. Il est difficile de quitter un endroit où l'accueil a été chaleureux. Je prends la direction vers l'Est, sous un soleil éclatant, par la Route des Phares.

Depuis toujours, le cours du Saint-Laurent présente des hauts-fonds, des ilots et des iles, qui représentent un danger pour les marins. Le premier phare est apparu dès 1876.

Celui du village de La Martre, construit en 1906, est une tour en bois à base octogonale, peinte en rouge et en blanc. En face, l'Église a été construite en 1914, c'est la seule église de la Gaspésie à être revêtue de bardeaux de cèdre.

La Chaîne des Appalaches, est marquée par un paysage composé de falaises et de montagnes. Elle est l'une des plus anciennes chaînes mondiales.

Coincée entre les parois escarpées, et les vagues qui lèchent la grève lors des grandes marées, la magnifique route se faufile à travers les petits villages.

À l'embouchure des rivières, de magnifiques baies s'élèvent le long de la côte, entourée de charmants villages de pêcheurs.

Au village de Mont-Saint-Pierre, la jolie Église Saint-Pierre-au-Liens est superbe, sa base est "habillée" d'un carrelage multicolore. L'édifice religieux a été converti pour accueillir des spectacles !

Cinq minutes plus tard, nous arrivons dans le village de Saint-Maxime-du-Mont-Louis. J'ai la bonne idée de faire un stop. La boutique artisanale Atkins, une poissonnerie-fumoir, est réputée au-delà de la Gaspésie. Avec gourmandise, nous participons à une dégustation de poissons et de fruits de mer.

Aujourd'hui, notre panier pique-nique s'enrichit de savoureuses spécialités locales, dont un merveilleux saumon à l'érable.

Les arrêts s'enchaînent. Nous faisons une halte à Petite-Vallée. Ce petit village côtier est établi à proximité d'une anse, au fond d'une petite vallée, d'où son nom.

C'est un centre culturel important du Québec, grâce à son festival de chanson et au théâtre de la Vieille Forge.

Nous quittons la route 132, pour accéder au village de l'Anse-à-Valleau. Entre mer et montagne, il est à la porte d'entrée de la ville de Gaspé, qui regroupe 17 villages sur plus de 100 kilomètres...

Le phare de la Pointe-à-la-Renommée, d'un rouge éclatant et ses bâtiments de bois, à une riche histoire locale.

Opérationnel jusqu'en 1977, le phare est déménagé en 1981 à Québec. Des citoyens de l'Anse-à-Valleau ont entamé des procédures pour son rapatriement.

Victoire pour les habitants, le phare retrouve sa place en 1997, pour être installé sur la première station de radio maritime.

Du chemin, qui domine le phare, les baleines sont fréquemment observées. Pas de chance pour nous, ce ne sera pas pour aujourd'hui.

Nous nous arrêtons un court instant au phare du Cap de la Madeleine. Haut de 27 mètres au-dessus du niveau de la mer, à flanc de cap, battu par les vents, il est situé près du barachois de la Rivière Madeleine.

Quel décor grandiose quelques kilomètres plus à l'ouest ! Le littoral, colossal et majestueux, est coloré comme une peinture d'art naïf.

Nous avalons notre casse-croûte sur une plage de galets. Face à nous, sur de gros rochers découverts à la marée basse, des phoques communs se reposent entre deux séances de pêche... Ils nous fixent avec un regard empreint de curiosité.

Nous réalisons la chance d'être là, et de vivre ce genre de rencontres. Je les approche sans les effaroucher, en les contournant avec mille précautions.

Denise, quant à elle, les observe avec les jumelles.

Que la nature est belle !

Nous arrivons à l'Anse-au-Griffon en début d'après-midi. Nous sommes à une dizaine de kilomètres du Parc National Forillon, où nous souhaitons parcourir les sentiers de randonnée.

L'accueil, au gîte "Chez Madame Alain" est similaire à celui des jours précédents.

Nos hôtesses, France et Raymonde, nous proposent immédiatement un thé.

Ce charmant pied-à-terre est idéalement placé pour explorer la région. Elles nous recommandent de passer au phare du Cap-des-Rosiers. Puis, pour terminer l'après-midi, elles nous conseillent de nous rendre au Sentier du Castor, où chaque jour, au crépuscule, un guide-naturaliste explique la vie des castors.

Je prends le volant, il faut quelques minutes pour arriver au phare du Cap-des-Rosiers.

Avec une hauteur de 37 mètres, ce phare est le plus élevé au Canada. Il a été érigé en 1858, car ce secteur du golfe du Saint-Laurent, malgré son joli nom, a été le théâtre de nombreux naufrages.

En avril 1847, un voilier, transportant des immigrants irlandais fut surpris par une terrible tempête. Fracassé sur les récifs, parmi les 180 passagers, il y eut 48 survivants. 87 corps trouvés, sont enterrés dans une fosse commune.

Inscrit au titre des monuments historiques, il est la porte d'entrée du Parc National Forillon.

À 17 h 30, nous sommes dans une partie du Parc National, pile à l'heure du rendez-vous, pour rencontrer les castors dans leur environnement naturel.

Nous rejoignons un petit groupe de touristes, qui écoute attentivement une jeune guide-naturaliste. L'activité doit durer 1 heure environ, dans la nature sauvage, entre des petits lacs et des marais.

Sur la rive d'un étang, la jeune fille nous présente de façon ludique, la vie des plus grands rongeurs d'Amérique du Nord.

Elle réussit facilement à captiver son auditoire. Une hutte a été construite par une famille de castors dans un grand lac, et une autre, dans un ruisseau d'origine transformé par les animaux en petit étang. De la main, elle nous désigne les accès qui sont situés sous l'eau.

Les rongeurs font des allers-retours, parfois en apnée, entre la hutte et le rivage, à la recherche de nourriture. Leur queue plate et écailleuse, sert de gouvernail dans l'eau, et de point d'appui sur terre...

Nous en prenons plein les yeux, quelle belle expérience !

La découverte faunique est enrichissante, le crépuscule s'étire, l'air est limpide... Mais l'ambiance chaude et humide, attire les moustiques. Leurs attaques sont incessantes, le petit groupe de visiteurs adopte la marche rapide pour retourner aux voitures...

Le restaurant de Cap-des-Rosiers est situé devant le phare. Nous sommes affamés, nous commandons une soupe, et des pâtes aux fruits de mer, qui font la renommé de l'établissement. Nous pouvons le confirmer !

Nous passons la soirée au gîte, en compagnie de France, et d'un jeune couple de Hollandais. La conversation aborde bien évidemment les souvenirs des voyages de chacun.

Vendredi 10 juillet 2015

Le petit-déjeuner concocté par France est délicieux, l'assiette généreuse. Encore un bon moment de partage. En hôtesse avisée, elle se métamorphose en guide touristique privé, et nous délivre mille informations, pour réussir notre journée dans le parc.

Nous nous rendons au dépanneur (épicier) du village afin d'acheter des ingrédients pour notre casse-croûte, nous allons randonner toute la journée dans le Parc Forillon.

À l'entrée du secteur Nord du parc, nous réglons notre contribution habituelle, mais aujourd'hui, c'est 15,50 $c pour nous deux.

Les Rangers nous donnent des informations et un petit plan des sentiers.

Munis de nos documents, je gare la voiture près du Cap Bon-Ami.

Un promontoire est aménagé avec plusieurs télescopes en libre accès, pour observer les Fous de Bassan, les cormorans et les pingouins, qui nichent sur les pentes abruptes des falaises.

Tout en bas de l'à-pic, nous apercevons des phoques qui nagent près des rochers.

En contrebas, un escalier conduit à une plage de galets. De l'autre côté, les randonneurs ont le choix entre plusieurs sentiers balisés, dont le plus long, mène au Mont Saint-Alban.

Nous avons le ventre calé après la ripaille matinale, le plein d'énergie est fait... Nous optons pour la longue distance ! Le sentier rocailleux est raide, la montée est courte mais exigeante, avec un dénivelé parfois autour des 15 %.

La boucle traditionnelle s'étend sur près de 7 kilomètres. La vue panoramique à 360°, depuis la Tour d'observation, est tout bonnement sublime. Ici, l'estuaire met un point final à l'immense Chaîne des Appalaches, celle-ci a débuté à 2 400 kilomètres au sud, dans l'Alabama.

Le Cap Bon-Ami plonge dans les eaux du golfe du Saint-Laurent. Ça souffle là-haut, mais quelle récompense après tous les efforts fournis.

Depuis l'observatoire, la vue porte loin. En direction du Sud, nous distinguons sous les nuages, le Rocher Percé et l'Ile de Bonaventure, tandis que vers le Nord, se trouve la Côte-Nord du Québec. À ce niveau, la rive opposée est à plus de 100 kilomètres. Le Cap Gaspé est au premier plan.

Le soleil d'abord timide, devient franchement chaud, mais un léger halo nous empêche de savourer pleinement ce panorama.

La présence des ours est signalée par des panneaux, nous y croyons, car si je ne repère pas les marques de griffes le long des arbres, ou des poils, les crottes sur le sentier ne laissent pas de doute.

Le Parc à des paysages à couper le souffle, mais c'est aussi un lieu historique. La pointe de Forillon était habitée par des familles gaspésiennes. Sur le chemin, des panneaux d'interprétation nous racontent l'histoire ancienne. Des maisons ont été laissées en témoignage de l'époque comprise entre 1840 et 1920, le magasin général Hyman. Le but du propriétaire était de prêter du matériel aux pêcheurs de morue et se payer sur la quantité de poissons pêchés. Cinq cimetières s'étalent sur les collines.

Mis en valeur, un petit musée permet de faire connaître aux visiteurs la vie d'antan...

Un sentier, à flanc de falaise nous conduit à l'extrémité orientale de la Gaspésie. Le phare, peint en blanc et rouge, est de la dernière génération (en béton armé).

Du haut de la falaise, à 95 mètres du niveau de la mer, nous entendons le souffle de 4 baleines. Les jumelles pour Denise et le zoom du Sony pour moi, nous permettent de voir leur queue lorsqu'elles plongent dans les eaux glaciales du golfe

Il fait franchement chaud maintenant, nous avançons sans effort sur le Chemin des Graves qui serpente entre les galets et le bord de l'eau. Magnifique spectacle... Le Parc est relativement petit, mais son paysage est magnifique.

Par chance, grâce à l'air marin du Golfe du Saint-Laurent, nous n'avons pas rencontré de moustique tout au long de notre randonnée de près de 15 kilomètres.

Nous retrouvons la voiture. Sous un soleil éclatant de fin d'après-midi, le Cap-Bon-Ami est paré de magnifiques couleurs ocrées, le spectacle est spectaculaire et enchanteur.

Je reprends la route 132. Ce matin, France nous a informée de la présence d'une cascade dans le parc. Je me dirige vers le Sentier de la Chute.

Pour atteindre le pied de la cascade, nous empruntons un trottoir en bois, qui préserve la biodiversité des écosystèmes. La boucle ne fait pas plus de 1 kilomètre. Un escalier conduit à un point d'observation. La chute d'eau, haute de 17 mètres, se déverse dans un petit ruisseau qui s'écoule entre les érables et les cèdres. Ce petit trésor, semble être oublié, nous sommes les seuls visiteurs.

Sur la route, le hasard provoque parfois des rencontres inattendues... Nous sommes "chanceux" ! Dans le fossé, sur le côté de la chaussée, un ours noir se nourrit de jeunes pousses végétales. Nous l'observons avec fascination quelques instants, à l'abri dans l'habitacle.

Un privilège hors du commun tant attendu qui se réalise !

Ce soir, le coucher de soleil est unique. Denise organise une pause gourmande avec les produits de chez Atkins. À proximité du phare du Cap-des-Rosiers. Nous nous installons sur les rochers, ce lieu est d'une tranquillité absoluE, les paysages sont spectaculaires... Un petit coin de paradis

Samedi 11 juillet 2015

Pour débuter la journée, il n'y a rien de mieux qu'un petit-déjeuner équilibré. Celui de la France, c'est du sérieux ! Les plats sont délicieux, la présentation très colorée.

Nous le savourons en compagnie de notre hôtesse, et d'un motard de l'Ontario, qui se rend aux Iles la Madeleine.

Les échanges sont plaisants, nous prenons quelques notes pour de nouvelles découvertes du pays. Nous quittons à regret France, qui du matin au soir, est toujours aux petits soins avec ses invités.

Le ciel est couvert et il fait frais. Nous poursuivons le périple vers le Parc National de l'Ile de Bonaventure et du Rocher Percé.

Au village de Cap-à-L'Os, nous prenons à notre bord une jeune fille qui fait du "pouce", une expression canadienne pour faire du stop.

Nous la déposons sur son lieu de travail, la Brûlerie du Café des Artistes à Gaspé.

Une ancienne machine de torréfaction de café est installée au centre de la salle du restaurant. L'ambiance bohème est agréable, décoration rétro très romantique. C'est le lieu parfait pour savourer un petit noir.

La Route 132 E serpente entre le littoral, avec des falaises d'une dizaine de mètres de hauteur le panorama sur le golfe et les caps rocheux est imprenable, de l'autre côté, s'étendent successivement des forêts et des prairies.

À St-Georges-de-Malbaie, nous nous arrêtons brièvement. Un chemin bien entretenu, conduit à une curiosité naturelle étonnant... Un rocher qui rappelle un visage d'Indien, sculpté dans la roche, par les éléments naturels.

Selon une légende, des hommes blancs venus d'Europe ont capturé une jeune princesse indienne. Son amoureux, l'attendu sans relâche, le dos tourné vers la mer, jusqu'à ce que sa bien-aimée revienne.

Notre regard est attiré quelques kilomètres plus loin, à Malbaie, par un "barachois". C'est un marécage d'eau saumâtre séparé de la mer par une barre de sable et de graviers.

La combinaison de l'eau salée et de l'eau douce est un environnement naturel indispensable pour les oiseaux migrateurs et les espèces végétales.

La langue sableuse de Malbaie est la plus longue de Gaspésie, avec une longueur de 6 kilomètres.

Ce milieu abrite également des saumons, des bars et des morues. Les teintes sont impressionnantes.

La Gaspésie fait susciter des rêves chez les habitants du pays.

De magnifiques maisons anciennes et récentes, aux teintes vives et colorées, bordent les rivages de la mer. Le paysage est exceptionnel.

Quelques kilomètres avant le village de Percé, un panneau signale la direction d'un site naturel. Je m'engage en voiture dans un chemin qui mène à une carrière.

Du parking, nous débutons une magnifique randonnée de 12 kilomètres (aller-retours), le long de la Rivière Portage, pour arriver à la Chute de la rivière aux Emeraudes.

Le sentier balisé traverse une superbe une forêt à l'aspect intriguant, désolé, sauvage, toujours changeant.

Les eaux de la cascade éclatent en gerbe dans un bassin, d'un vert bleu émeraude. La rivière, aux eaux cristallines incite à la baignade, mais seuls quelques enfants supportent la fraîcheur de l'eau.

La Gaspésie cache des trésors, mais il faut prendre son temps pour profiter de ses nombreuses merveilles.

Dix personnes rencontrées, le lieu est encore préservé, un vrai bijou !

Nous sommes maintenant à Percé. La ville, célèbre à travers le monde pour ses paysages naturels exceptionnels fait partie d'un grand regroupement de communes. Elle tire son nom du Rocher Percé, évoqué par Samuel de Champlain dès 1603.

À lui seul, le village concentre l'industrie touristique de cette partie du Québec... Si en hiver, le village est en hibernation avec tout juste un restaurant , un motel et une épicerie, le "dieu tourisme" envahit les rues du centre-ville dès les beaux jours. Des milliers de visiteurs envahissent les hôtels, les restaurants et les hôtels, qui se succèdent le long de la rue principale.

Denise a coché le nom du "Gîte Chez Despard". Situé à Cap-Blanc, à trois kilomètres vers le sud.

Il est impossible de louper la maison, peinte d'une couleur violette, elle se démarque facilement des autres. À notre arrivée, il n'y a personne, la porte est ouverte. Un petit mot, accroché sur une fenêtre, indique que nous pouvons entrer et choisir une chambre !

Il suffit d'en choisir une au premier étage. La propriétaire signale son retour, à la fin de l'après-midi... Nous apprécions la démarche, nous reviendrons en début de soirée.

Nous allons prendre des informations au port, sur les horaires de départ des bateaux pour l'Ile de Bonaventure.

Lorsque nous rentrons, Lucille nous accueille avec une tasse de thé et nous offre quelques conseils pertinents pour nos balades.

Ce soir, il fait froid et humide en bord de mer. Pour confectionner un petit en-cas pour demain, nous allons faire des achats au seul magasin du centre-ville.

Lucille nous a conseillé le bistrot "Les Sacs à Vin", le patron est Français. C'est le rendez-vous des pêcheurs du coin qui viennent prendre un verre.

L'ambiance est chaleureuse et décontractée. Au menu, des saveurs gaspésiennes avec beignets de morue et des lasagnes au saumon. Tout est parfait !

Dimanche 12 juillet 2015

Le séjour chez Lucille rime avec évasion et authenticité. Ce matin, elle nous a concocté un petit-déjeuner gourmand. Des crêpes avec de la confiture maison. Un régal !

Une excursion à l'Ile de Bonaventure est l'activité touristique incontournable à Percé.

Je gare la voiture dans le seul parking gratuit du centre-ville. Denise va chez le boulanger pour acheter des sandwichs pour notre excursion.  

Ma "mission" est d'acheter les billets (30 $c par passager) au kiosque des Bateliers de Percé, pour la traversée en bateau. L'ile, est située à 4 kilomètres au large.

À 9 heures, le capitaine appareille et dirige le bateau vers le Rocher-Percé, tout en donnant des informations sur ce mastodonte de calcaire. Avec l'Ile de Bonaventure, il est le symbole de la Gaspésie et fait partie du Parc national.

À marée basse, ce mastodonte est relié à la terre ferme, par une langue de graviers. Mais il est interdit aux visiteurs de s'y rendre à pied, car la présence humaine, pourrait effrayer les oiseaux qui y nichent.

J'ai le regard aimanté sur cette cathédrale de roches sédimentaires, le symbole gaspésien subit les assauts de l'érosion des éléments climatiques.

Long de 471 mètres de long et 90 mètres de large et 80 mètres à son point le plus haut. Le trou est large d'environ 20 mètres de diamètre. Sa masse est évaluée à 5 millions de tonnes, et il perd 300 tonnes chaque année !

Le bateau a contourné le rocher, maintenant le capitaine se dirige vers l'ile. Avec une superficie de 4 km2, elle abrite la deuxième plus grande colonie de Fous de Bassan au monde.

Environ 300 espèces d'oiseaux ont été répertoriées, qu'ils soient migrateurs ou permanents. À l'approche de l'appontement, le bateau longe les parois escarpées des falaises, où nichent des milliers d'oiseaux. Appareil photo à la main, je capte mes premiers clichés. La visite vient à peine de débuter, j'en ai déjà plein la vue.

Nous débarquons après 1 h 30 de traversée. Nous nous acquittons des habituels 8,50 $c par touriste.

Les gardes-naturalistes, réunissent tous les passagers pour expliquer les consignes de sécurité et faire des recommandations de sécurité.

Ils font un petit "topo" sur les quatre sentiers balisés, qui démarrent du débarcadère, pour rejoindre la colonie de Fous de Bassan :

Le Sentier des Mousses, long de 3 kilomètres, il sillonne dans la forêt.

Le Sentier des Colonies, le plus direct, il fait 2,5 kilomètres.

Le Sentier Paget, long de 3 kilomètres, il suit les traces de la famille qui habitait l'ile.

Le Sentier du Chemin-du-Toy, long de 3,5 kilomètres, c'est un chemin côtier panoramique.

Désertée par les humains depuis que le site est classé, ce sont les oiseaux qui maintenant ont colonisé l'ile. Seule trace humaine, il reste un maigre patrimoine bâti, dernier témoin de la vie des insulaires des années passées.

Nous nous engageons dans le Sentier des Mousses, le plus à l'est, pour effectuer le tour complet. Étrangement, nous sommes les seuls à prendre cette direction.

Le soleil éclatant, sublime les teintes des arbres. Sur ce sentier étroit, qui nous offre une vue panoramique exceptionnelle sur la mer, nous marchons à petits pas, pour profiter de la végétation colorée des prairies, et détailler les mousses et les lichens, qui se développent dans les forêts. Ensuite, le panorama s'élargit, nous débouchons sur les falaises.

L'Ile Bonaventure, malgré son territoire limité, présente une incroyable diversité floristique, grâce à sa grande variété d'habitats naturels. Ainsi, même un petit territoire peut étonner !

Sur le chemin, en s'approchant et avant de les voir, nous entendons les cris... Cet environnement nous créé un sensation, où se mélange ; excitation, énervement et enthousiasme... L'énorme colonie de Fous, environ 120 000, s'est appropriée un plateau désertique au sol de grès rouge. 

Le spectacle est ahurissant, bruyant et ODORANT ! L'odeur forte de leurs fientes remonte aux narines.

Je prends mon temps avant de les photographier. Ces oiseaux blancs sont élégants, ont une tête jaune pâle et les yeux cerclés de bleu.

Leur activité est permanente... Ils se chamaillent, se poursuivent, se toilettent. Des couples se courtisent en se frottant le bec, Ils s'étirent le cou et les ailes, en exécutant quelques pas de danses. À intervalle régulier, ils émettent des cris gutturaux.

Les oiseaux reviennent chaque année d'Amérique Centrale, à partir d'avril, afin de se reproduire. Ils repartent ensuite en septembre en quête d'une eau plus chaude.

Leur comportement est fascinant à observer. Si les oiseaux volent dans un style élégant, le décollage est très maladroit. Mais que penser de l'atterrissage... IL nous semble assister à une compilation de vidéo gag ! 

Leur activité est permanente... Ils se chamaillent, se poursuivent, se toilettent. Des couples se courtisent en se frottant le bec, Ils s'étirent le cou et les ailes, en exécutant quelques pas de danses. À intervalle régulier, ils émettent des cris gutturaux.

Les oiseaux reviennent chaque année d'Amérique Centrale, à partir d'avril, afin de se reproduire. Ils repartent ensuite en septembre en quête d'une eau plus chaude.

Leur comportement est fascinant à observer. Si les oiseaux volent dans un style élégant, le décollage est très maladroit. Mais que penser de l'atterrissage... IL nous semble assister à une compilation de vidéo gag ! 

Calmement, nous avançons à quelques mètres d'eux, notre présence ne semble pas les déranger. Le contraste est étonnant avec le ciel bleu, le vert de la végétation et cette mer de plumes blanches... Ça piaille, ça vole et surtout, ça sent fort... Très fort !

Un belvédère, aménagé derrière de simples barrières, nous permet, avec les autres visiteurs, de surplomber ce tableau vivant.

En raison de l'absence de zones humides, les moustiques sont absents. Cependant, attirées par les fientes des oiseaux, des milliers de mouches noires nous dévorent. Une horreur !

Nous préférons battre en retraite. Avec regret, nous quittons ce fabuleux spectacle.

Nous poursuivons la balade par le Chemin-du-Roy, dans la partie nord. Il est bordé de falaises qui s'élèvent jusqu'à 70 mètres. 

Le chemin est escarpé, nous dévalons des escaliers, pour derrière un lacet, remonter sur un point haut. Depuis une corniche, au pied d'un à-pic vertigineux, des guillemots à miroir se nourrissent en mer, alors que les cormorans sèchent leur plumage sur les rochers de grès rouge.

C'est le bon moment pour faire le plein d'énergie, Denise sort du sac un petit en-cas. Pas de baleine à l'horizon, mais la Baie des Marigots est un site propice à l'observation des phoques... Ils sont fidèles au rendez-vous !

Au-delà des Fous de Bassan, l'ile abrite un élément majeur de son patrimoine. À la fin du chemin, entre champs et prairies, la vue sur le Rocher Percé sublime le décor... Nous passons devant d'anciennes maisons qui témoignent de l'époque de l'occupation jadis.

Quelques-unes sont en ruine, d'autres, restaurées, sont ouvertes à la visite.

Un passé imprégné de bois et de pierre !

Il est 15 heures, le bateau n'attend pas les retardataires, nous nous installons à la poupe du bateau. Derrière nous, nous laissons des paysages insoupçonnés.

Le bateau passe devant le Rocher. Face à nous, le brouillard joue avec les formes et efface le sommet du Mont Sainte-Anne. Demain, j'ai prévu une randonnée sur la petite montagne...

Cette journée, restera un coup de cœur en Gaspésie... Un de plus !

Ce soir, nous prenons en toute convivialité le dîner au gite, en compagnie de notre hôtesse.

Lundi 13 juillet 2015

Lucille a mis en valeur les excellents produits locaux, nous apprécions ses petits plats copieux.

Avec son amie Marie, elles ne sont pas avares en conseils et en anecdotes. Avant de quitter la maison, elles me rappellent le nom des sentiers les plus magnifiques du Mont Sainte-Anne.

Le site patrimonial de Percé est un élément essentiel des Monts Chic-Chocs dans les Appalaches. Sa plus haute altitude, un immense balcon, est de 340 mètres au-dessus de la baie.

Je gare la voiture sur le parking de l'église. Le monument religieux est un monument byzantin et roman, construit au début des années 1900.

Les clochers sont terminés par de petits clochetons de béton. Pour les visiteurs, le lieu de culte évoque l'architecture d'un château. Très curieux !

Le Sentier des Belvédères qui mène au sommet, démarre derrière l'église.

Nous prenons un peu de hauteur, le sentier bien entretenu, serpente sur une pente au dénivelé moyen. Je n'ai surtout pas oublié mon appareil photo ! Le panorama sur la ville, et les deux joyaux naturels est fabuleux.

Près du sommet, le chemin est accidenté. Plus nous montons, plus les arbres prennent des formes torturées, les troncs courbés, ont poussé entre des rochers.

Au loin, les forêts de cèdres se confondent avec les forêts d'épinettes. Après cette partie un peu rocheuse, je reconnais sur le littoral, la couleur mauve de la maison de Lucille.

D'une altitude de 320 mètres, le sommet se dresse, tel un immense amphithéâtre, sur la baie. Les Percéens ont érigé un monument dédié à Sainte-Anne.

D'un pas léger, nous prenons le Sentier de la Grotte, qui mène à un site naturel. Dans la forêt, des panneaux d'interprétation, donnent des informations et des anecdotes historiques. L'eau des sources s'écoule le long d'une paroi verticale, un bassin recueille l'onde qui donne naissance au ruisseau, appelé "la Coulée".

Dans cette grotte naturelle, les statues de la Vierge et de Bernadette Soubirous sont un lieu de pèlerinage, la vierge était la patronne des pêcheurs.

À part nous, personne en cette fin d'après-midi. Nous reprenons le sentier qui file droit en direction de l'église. Lors des passages dégagés, sous un soleil radieux, rien ne vient gâcher le plaisir de contempler le bleu profond de la mer et le vert de la végétation.

Nous suivons encore les conseils de Lucille. Nous nous rendons au Fumoir de Monsieur Emile.

L'entreprise est spécialisée dans la production de poissons fumés. Mais aujourd'hui, la visite n'est pas possible pour raison d'hygiène. Seule la boutique de vente des produits est ouverte...

Alors, je reprends le volant. À 10 kilomètres de Percé, la plage du village de l'Anse-à-Beaufils est reconnue pour ses agates et ses jaspes, des pierres semi-précieuses !

De couleurs bleues ou blanches, il est possible de les ramasser à la marée basse. Pour les promeneurs, deux qualités sont nécessaires ! La chance et la patience. Nous avons la patience... Mais pas la chance, Denise ramasse seulement deux ou trois jolis cailloux !

Le village n'a pas que la plage. Sa marina accueille un centre culturel et des commerces festifs. Nous nous attablons à la terrasse de la Microbrasserie Pit Caribou. Nous sommes à l'écart de l'agitation de Percé, la brasserie propose des bières de leur propre production, avec une sélection de blanche, de rousse et de blonde. La production est distribuée à travers tout le Québec.

L'atmosphère et le décor du lieu, participent à un bon moment de détente. Avant de partir, nous achetons quelques bouteilles à la boutique.

Le stop photo est obligatoire avant de retourner à Percé. Nous avons la meilleure vue du coucher de soleil sur le Rocher. Les couleurs et la luminosité... Tout est réuni pour en prendre plein les yeux !

Tenues vestimentaires élégantes ce soir, nous allons célébrer au restaurant, mes 64 printemps !

Au Sacs à Vin, l'attitude du patron nous déçoit. Il est particulièrement impoli contre sa clientèle.

Heureusement, notre soirée se déroule dans une bonne ambiance. Un couple de Québécois, amoureux de la France, partage notre table. La conversation, animée est très plaisante.

Au petit-déjeuner, Lucille et Marie se joignent à nous, ainsi qu'un couple de jeunes Suisses ; pour eux, le retour en Europe est proche. Nous garderons un souvenir agréable de nos deux hôtesses et de leur magnifique demeure.

La Gaspésie n'est pas seulement riche en paysages, mais aussi en homards !

La Poissonnerie Caron, située à Cap-de-L'Espoir, à proximité de la route, attire notre attention et surtout nos papilles, toujours en éveil... L'établissement possède la plus grande capacité de stockage de homards vivants du Québec... Jusqu'à 170 tonnes. Au Québec, le homard est cuisiné dans les restaurants, dans les cantines, dans les roulottes au bord de la route, dans la chaîne de fast-food, ou simplement en sandwich, il est alors appelé guédille.

Une vingtaine de pêcheurs locaux remplissent les viviers. L'accueil est chaleureux et professionnel. À 10 heures, une employée nous propose une dégustation de homard ! Puis, elle nous fait visiter une partie de l'usine de transformation.

L'étal réfrigéré dans le magasin regorge de bons produits. Nous achetons du homard cuit ce matin. La vendeuse le met sous vide, entouré d'une poche de glace, au prix "exorbitant" de 13 $c la livre (sans la carapace) ! Deux poches vont assurer nos prochains casse-croûtes.

Sur la route, la maison est la halte à ne pas manquer.

La route s'étire entre les champs et les prairies, la circulation très fluide, nous permet de profiter de la vue sur le golfe et les maisons colorées. Des paysages de carte postale. Quelques marais avec des tours d'observation nous permettent d'approcher la faune locale.

Nous effectuons un arrêt au Belvédère de Hopetown. Dans cette région, le chevreuil est roi. Il suffit de prendre un peu de temps, et d'ouvrir les yeux ! La forêt de feuillus, les arbustes et les marais procurent une nourriture abondante.

New Carlisle, est la principale municipalité anglophone de la péninsule gaspésienne. C'est dans ce village charmant que René Lévesque est né, l'homme qui a façonné l'histoire du Québec.

La route 132, est bordée par de belles demeures patrimoniales. Cachées derrière des arbres centenaires, de somptueuses résidences en bois rappellent l'architecture et la culture de dizaines d'années de cohabitation entre les citoyens anglophones et francophones.

Tout au long de l'avenue principale, les bornes à incendie sont métamorphosées en personnages humoristiques. Les personnages de bande dessinée et de comics donnent un étonnant air joyeux à la ville.

Nous sommes toujours en Gaspésie, mais la région s'appelle la Baie des Chaleurs, un nom donné par J. Cartier.

Délaissant les falaises, la route debouche soudainement sur un paysage naturel apaisant, tout en douceur. Le relief est moins spectaculaire, fait de petites collines, de vallons agricoles, et de petits cours d'eau.

Deux heures que je roule, je me gare sur le parking du Café Acadien, pour boire un café. Nous sommes à Bonaventure, une cité prisée des touristes. Le bâtiment est une ancienne pêcherie, où les poissons et les fruits de mer étaient transformés. Sur son toit, le drapeau de l'Acadie flotte au vent. Il est identique au drapeau français, mais avec une étoile dans la partie bleue. La population est majoritairement acadienne depuis la déportation de 1755.

Le café est à l'entrée du quai. Deux minutes de marche pour se dégourdir les jambes, et nous atteignons le phare.

L'été, l'eau de la Baie des Chaleurs atteint et parfois dépasse les 20°.

La bande naturelle de sable de la baie, est la deuxième plus longue du monde. Pendant la saison estivale, les villes du littoral attirent de nombreux vacanciers.

La ville possède un joyau, inscrit au Patrimoine Culturel du Québec. Son extérieur est entièrement recouvert de pierre naturelle en granit. Sa tour-clocher, en acier inoxydable, brille au soleil, elle émerge largement au-dessus des toits.

L'étape se prolonge. Sur une aire de repos aménagée, j'ouvre avec gourmandise, le casse-croûte acheté ce matin à la poissonnerie. 500 g de homard, des bagels et du fromage. Nous réalisons une guédille très simple, face à la baie... What else ?

La remorque à deux-roues, attelée à une moto d'un couple de touristes, attire ma curiosité sur cette ingéniosité technique.

Plus au sud-ouest, les paysages, engendrés par la rencontre entre la mer et la montagne sont époustouflants. Les arrêts se multiplient, aujourd'hui, je ne vais pas battre des records de vitesse.

Le plus important, nous le faisons dans la ville de Carleton-sur-Mer. Au port, la discussion avec des pêcheurs est inédite. Faut-il employer le Français ou l'Anglais ? La réponse est nette... Ici, nous parlons Acadien !

Les phrases sont compliquées, ils emploient de vieilles expressions françaises et de l'anglais. Le débit est rapide, avec un accent très prononcé. La rencontre est chaleureuse, spontanée, la discussion conduit à des confusions... Mais toujours dans la bonne humeur !

Les pêcheurs nous conseillent de nous balader sur les bancs du barachois, formé entre deux bancs de sable. C'est le paradis des oiseaux migrateurs.​​

Le pont interprovincial, reliant Pointe-à-la-Croix, à la ville de Campbellton, au New-Brunswick en fait la principale porte entre les deux provinces.

Je n'avais pas prévu cette incursion lors de la préparation du périple. Mais la curiosité et la liberté que procure le voyage en individuel nous pousse dans cette direction.

Le Nouveau-Brunswick, est une des dix provinces qui composent le Canada. Il constitue un État Fédéral, aussi grand que la Belgique et les Pays-Bas réunis. Francophone dans le nord et à l'est, Anglophone dans le reste. 

Je traverse le monumental Pont Van Horne qui surplombe la Rivière Ristigouche, à l'entrée de Campbellton, notre ville étape ce soir.

Je passe devant Restigouche Sam, une immense réplique spectaculaire, haute de 8,5 mètres, d'un saumon de l'Atlantique. L'étincelant monument, en acier inoxydable est dédié au roi des poissons.

La ville, a célébré au début du mois, le Festival du saumon.

Nous modifions le fuseau horaire, il faut ajouter une heure supplémentaire. Au bureau de l'O.T, une employée très aimable, nous aide à trouver un logement au Ti-Bo-Rêves, un gîte touristique. Un coup de téléphone et nous pouvons nous y rendre !

Carmen, une ancienne enseignante, nous accueille avec gentillesse en français. Excellente ambassadrice de sa région, elle nous délivre mille conseils, et de nombreuses pistes pour découvrir les environs. Carmen ne vit pas dans la maison, nous avons l'appartement pour nous...

La nuit est tombée, nous allons faire des courses dans un grand magasin. L'anglais et le français sont les langues officielles du Nouveau-Brunswick, mais l'anglais est la langue dominante des affaires et du commerce... Il faut s'y faire ! Ce soir, il y aura du homard, oui encore !

Mercredi 15 juillet 2015

Ce matin, la météo n'est pas favorable, la pluie est tombée toute la nuit. En ouvrant les volets, il y a du brouillard et il fait froid.

Carmen est aux petits soins avec ses invités. Tout est prévu pour se faire le petit-déj' dans la cuisine.

Le ventre calé, nous montons dans la voiture. Sous la pluie, je prends la route 134, cette météo capricieuse évoque plus l'automne que l'été.

En face, côté Gaspésie, la Baie des Chaleurs est à peine visible, pourtant, elle est à seulement quelques kilomètres. Dans la ville de Dalhousie, à l'embouchure de la Rivière Restigouche, nous arrêtons pour boire un café. La municipalité fait partie de l'Acadie.

Le Phare Inch Arran, construit en 1870 est l'un des plus anciens phares de l'État. Dominant la Baie des Chaleurs, il fait office de balise lumineuse.

À Bathurst, arrêt café dans un Tim Hortons. Cette halte nous fait prendre conscience de la complexité linguistique du Canada. L'employée parle uniquement l'anglais. À nous à faire l'effort pour passer la commande.

Denise, interroge des clients, assis près de notre table, sur notre itinéraire à suivre... Les réponses fusent, mais en acadien ! Que de particularité, le vocabulaire est dur à comprendre... Sans compter l'accent !

J'avance à petite allure sous les trombes d'eau. Des panneaux "Présence d'orignaux" indiquent le risque potentiel des animaux sur la route. Je suis attentif, un coup d'œil devant, un coup d'œil sur les bas-côtés...

Mais ce matin, nous avons la chance. J'en remarque un, au loin, à l'orée d'un bois. Craintif, il est difficile de le distinguer. Le zoom de mon sony est une aide précieuse.

L'histoire des Acadiens est complexe. Ils résident principalement au Nouveau-Brunswick dans les régions du nord, et du nord-est. La côte nord-est, doit sa fondation au mouvement d'exode, provoqué par la Déportation tout au cours de la seconde moitié du 18^e siècle.

Mais la côte longeant la Baie des Chaleurs, était déjà connue par les Français et les Acadiens, depuis déjà très longtemps.

Le drapeau, qui proclame l'identité des Acadiens, reprend les couleurs de la France. Trois bandes verticales en bleu, en blanc et rouge, avec une étoile de la Vierge Marie dans la bande bleue. Il est pratiquement présent devant toutes les maisons et les édifices publics et à la base des poteaux électriques.

Malgré la pluie qui redouble d'intensité, le phare de Grande-Anse, doit-être le plus bel Office de Tourisme du Canada. Le drapeau est peint sur sa façade. Un charivari haut en couleur !

À l'approche de la ville de Caraquet, la pluie battante redouble d'intensité et obscurcit le paysage. L'ondée est glaciale, déçus par la météo, nous décidons de retourner à Montréal.

Je m'engage sur la route qui descend vers la ville de Mirachimi. De là, je me dirigerai vers Plaster Rock en suivant la route 108.

Il n'y a pas de circulation, mais la route traverse un patrimoine forestier remarquable. De vastes forêts d'épinettes, de beaux lacs et des clairières se succèdent.

Au volant, je dois rester vigilant et prudent. En fin d'après-midi, les chevreuils restent immobiles lorsqu'ils aperçoivent les lumières des phares, mais un coup de klaxon les éloigne.

Enfin, nous atteignons Grand-Sault au nord-ouest du Nouveau-Brunswick, une ville célèbre pour ses cascades. Il est tard, il n'y a plus de place dans les gîtes mentionnés dans le G.D.R.

Je continue à rouler jusqu'à Saint-Léonard. Le "Motel Maple Leaf", à des chambres disponibles. Cher, pas top, mais avec toutes les heures passées dans la voiture, nous sommes fatigués.

Au crépuscule, nous nous rendons dans une forêt à proximité, en espérant rencontrer un orignal. Ce soir encore, nous ne sommes pas chanceux.

Nous savourons la splendeur de la nature et un magnifique coucher de soleil !

Jeudi 16 juillet 2015

Nous avalons rapidement un thé. Au petit matin, un chaud soleil est revenu, nous continuons notre chemin vers la Gaspésie.

La route touristique 185 est une longue ligne droite qui serpente entre les vergers et les prairies, nombreux dans la région.

Nous sommes à la jonction de trois frontières : les Etats-Unis, représentés par l'État du Maine, le Nouveau-Brunswick, que l'on va quitter et bientôt la Gaspésie.

Je roule sur l'autoroute depuis de nombreux kilomètres, puis nous entrons dans la région du Bas-St-Laurent. Au niveau de la ville de Degelis, il faut remettre la montre à l'heure.

Sur une aire d'arrêt de l'autoroute, un jeune employé, très compétent, comme dans tous les offices de tourisme du Québec, nous fournit des documents et des informations sur le Lac Témiscouata et le Bas-Saint-Laurent et nous donne un plan de la ville de Québec.

Il nous indique aussi, l'adresse de la Fromagerie Le Détour, à Témiscouata-sur-le-Lac, un conseil que l'on retiens.

Le personnel de la fromagerie est accueillant et nous propose une dégustation de leur production, récompensée régulièrement à l'échelle nationale et internationale.

Nous effectuons quelques achats. Benjamin en profitera à notre retour à Montréal.

Nous sommes charmés par les paysages du Parc National de Témiscouata. Un mariage harmonieux, entre les forêts et le lac. Celui-ci, long de 40 kilomètres, est le deuxième plus important plan d'eau au sud du Saint-Laurent.

Nous nous arrêtons à Rivière-du-Loup, la cité est située au confluent de la Rivière du Loup et du Fleuve Saint-Laurent...

La ville s'étale sur un ensemble de plateaux, jusqu'à 200 mètres d'altitude.

Le Parc des Chutes, un havre de calme et de nature, est situé au cœur du centre-ville. Je stationne la voiture près du parc.

Sur un tableau, placé à l'entrée, 10 kilomètres de sentiers, traversant divers écosystèmes, sont numérotés et bien signalés.

L'impressionnante chute d'eau, tombe en cascade d'une hauteur de 33 mètres. Cette masse d'eau est exploitée par une centrale hydraulique, qui génère de l'électricité.

Des tables pour pique-niquer et des bancs pour se reposer, tout pour passer un moment familial dans ce site ombragé.

Nous prenons de la hauteur. Un sentier nous conduit au Parc de la Croix, au sommet d'un promontoire.

La vue est imprenable et exceptionnelle sur l'imposante Eglise Saint-Patrice et les iles du St-Laurent.

Une grande croix, se dresse sur la butte, elle est érigée en hommage aux soldats morts au combat. 

Après cette agréable pause, je reprends la route 132. La célèbre et très touristique Route des Navigateurs, traverse les villages colorés, les collines découpées, les cultures du colza avec ses fleurs jaune vif et les champs de fleurs sauvages du Bas-Saint-Laurent. Toutes ces couleurs donnent un sentiment de calme et d'harmonie. Le fleuve, est surmonté de magnifiques demeures de style victorien, évoquant les années riches et prestigieuses des stations balnéaires.

Vers midi, nous approchons de Notre-Dame-du-Portage. Une aire de repos est aménagée face au fleuve, et à des dizaines d'iles.

Un banc de bois nous accueillent pour avaler un en-cas... La majorité des ilots, d'ont l'imposante Ile aux Lièvres, sont habités par les oiseaux et les phoques. Le panorama est remarquable, et dégage une éternelle sérénité.

Dans la région de Chaudière-Appalaches, la ville de Saint-Jean-Port-Joli compte de nombreux artisans (sculpture sur bois) et des musées. Ce soir, c'est notre ville étape.

Denise, a repéré sur notre guide papier, l'adresse d'un gîte de charme. Nous poussons la porte du "Au boisé Joli". Il est tenu par Thierry, un Français, qui gère sa belle maison, de main de maître.

La chambre est confortable et spacieuse. À l'arrière de la maison, un jardin privé, avec une terrasse surplombe le fleuve.

Dès notre installation terminée, nous nous rendons au parc nautique. Les quais sont remplis d'artistes et d'artisans qui présentent leurs réalisations sur des étals. Dans ce décor enchanteur, au milieu des voiliers, l'endroit incite à la détente et à la relaxation.

Cette localité est un rendez-vous touristique d'importance dans la région. Face à l'étonnante église, faite de pierres roses avec une toiture rouge, nous terminons notre journée au Restaurant St-Jean. Le risotto aux fruits de mer est excellent.

Vendredi 17 juillet 2015 

C'est une tablée cosmopolite qui est réunie autour du succulent petit déjeuner. Art de vivre, savoir-faire et créativité, se retrouvent dans les assiettes présentées par Thierry.

L'ambiance est détendue, l'hospitalité de notre hôte n'est pas usurpée, il se transforme en parfait animateur.

Thierry, nous a convenu d'un rendez-vous à l'érablière de M. Deschênes (5 $c par visiteur) située dans la commune voisine de Saint-Aubert, à notre demande.

Une petite distance dans la campagne fleurie, et je laisse la voiture à la lisière d'une forêt. Le moment est vraiment plaisant. Le propriétaire, Simon, nous invite à découvrir sa cabane à sucre et à partager ses connaissances. Avec une bonne pédagogie, il nous fait découvrir toutes les étapes qui mènent à la fabrication du sirop d'érable.  

- Concernant le climat, avec le gel et le dégel, la neige.

- Le réseau de conduits qui relient les arbres, à la cabane à sucre. La profondeur et le nombre de trous dans les troncs d'arbres.

- Le recours à un concentrateur par osmose inversée permet de réduire la quantité d'eau à chauffer.

- L'évaporation de l'eau d'érable, afin de créer un sirop, en fonction du niveau de chauffe sélectionné.

Les cuves de cuisson sont actuellement à l'arrêt. La production du sirop s'effectue au début du printemps.

Une dégustation est agrémentée de commentaires pertinents. Pour terminer la visite, le passage à la boutique est obligatoire... Les prix sont raisonnables, légèrement plus bas que dans les commerces, mais avec une garantie d'authenticité.

La journée, a été plaisante et enrichissante, sur une activité agricole caractéristique du Canada.

Les villages traversés sur la route 132 nous réservent encore de belles surprises : Montmagny, St-Vallier et L'Islet-sur-Mer. Coquets, charmants et  empreints de caractère, ils font face au fleuve.

Des tours d'observation, soigneusement mises en place, dans les marais nous offrent la possibilité de contempler de nombreuses petites iles. La dernière est l'immense Ile d'Orléans, qui combine Art et Culture, et activités agricoles.

Fin du périple en Gaspésie et au Nouveau-Brunswick.

La visite de la ville de Québec est dans l'article.

 JE ME SOUVIENS...MONTREAL. LAC SAINT-JEAN. QUEBEC 2015

Souvenirs du voyage

Le Québec, de Montréal à l'extrémité de la Gaspésie et une petite incursion en Acadie, c'est dévoilé dans toute sa splendeur. La nature, les grands espaces, l'eau omniprésente dans un univers préservé... Quel bonheur !

Les coups de cœur

La Gaspésie 

L'eau est partout. Entre le fleuve et le golfe, avec sa côte découpée, ses barachois. L'Ile de Bonaventure et la colonie de Fous de Bassan. Les parcs nationaux riches en flore et en faune.

Nous avons découvert les charmes de la péninsule, aussi bien ses trésors naturels que les produits du terroir... Les plats typiques, savourés avec plaisir et gourmandise. Les fromages, le sirop d'érable, les homards et les poissons fumés.

Les Québécois. Nous avons particulèrement apprécié l'hospitalité de nos hôtes dans les logis.

Les gaspésiens sont fièrement attachés à la culture française, ils savent mettre en avant leurs traditions et leurs coutumes. Leur joie de vivre est communicative, surtout avec l'accent très particulier qui varie d'un coin à un autre. L'accent québécois et acadien... Un peu de confusion, énormément d'attention, beaucoup de rire !  C'est un peu difficile à comprendre, mais c'est fascinant... Nous adorons !

Les particularités

Il est nécessaire de s'ajuster aux taxes et aux pourboires, car les prix indiqués ne sont pas ceux que l'on paye réellement.

La plupart des prix sont affichés hors taxes. À ce prix hors taxes, il faut donc ajouter les taxes (15% en général, mais ça dépend des provinces du Canada) mais aussi le pourboire pour avoir le total final.

Un poste essentiel pour évaluer son budget de vacances.

Prix affichés + taxes (15 %) + pourboire (si nécessaire).

TPS. Taxe sur les produits et services = 5 % sur le prix de vente

TVQ. Taxe de vente du Québec = 10 % sur le prix de vente 

Pourboires

Les pourboires peuvent vite s’avérer être un casse tête. S’ils ne sont pas absolument obligatoires, il est plus que conseillé d’en laisser un. Les serveurs sont payés par les pourboires en très grande partie.

La loi de 1998 impose la remise d'un pourboire dans :

- La restauration : représente 15 % du montant de l'addition.

- Les bars : la taxe coûte entre 1 à 2 $c par consommation.

- Station-service : un montant entre 0,50 à 2 $c.