VOYAGE GUATEMALA 2018
LE PETEN
LES GARIFUNAS
XELA
GUATEMALA CITY
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Visa
Pas de visa à demander pour un séjour de moins de 3 mois.
Avoir le passeport valable 6 mois après la date du retour.
Question argent
1 $ = 7,20 quetzals. 1 € = 8,43 quetzals
Employés de banque très "tatillons" sur l'état des billets de banque (ex - taches) et sur certaines valeurs. Les coupures de 50 € oui, mais pas les nouveaux billets de 50 € (pas encore habitués à en voir) - (n'acceptent pas toujours les 20 €, car beaucoup de faux circulent dans le pays).
Le Guatémala est un pays abordable pour un voyageur, même en s'offrant des petits (parfois gros) plaisirs.
Le quotidien est très bon marché.
Logement
Le choix est large pour trouver le confort qui convient à chacun. de basique, la nuit à 14 $ à confortable, 33 $ la nuit avec p/d.
La nourriture
. Repas pour trois fois rien dans les marchés (attention à l'hygiène).
. Repas dans les restaurants, de meilleure qualité, à prix très abordable. Bons plats de 6 $ à 10 $.
. Achat de provisions dans les épiceries à moindre coût.
Le transport
. Le chicken bus, très bon marché, 1h00 de route = 1€. Très peu de touristes les utilisent, préférant les bus plus confortables.
. Le shuttle, plus de confort, plus cher, mais pas plus rapide.
Ex: Copan (Honduras) à Antigua, 50 $ pour deux.
Les activités
Le poste de dépense peut-être important.
Les Parcs Nationaux et les lieux attractifs sont toujours payants. Souvent on vous recommandera un guide (en cause, la sécurité).
Malgré tout, ils est possible d'effectuer des sorties par ses propres moyens.
Exemples d'activités :
Obligation de passer par une agence pour l'ascension des volcans + le droit d'entrée dans les Parcs Nationaux.
Ex : Volcan Acaténango et entrée du parc : 86 $ pour deux.
Site Maya de Tikal et entrée du parc: 43 $ pour deux.
Vaccination
Pas de vaccination obligatoire.
Question hébergement
Tous nos hébergements sont choisis sur place. Bien sûr nous demandons à chaque fois à visiter la chambre avant de nous installer.
Nous avons toujours fonctionné au "feeling" et n'avons jamais rencontré de problème.
El Remate
Posada Dona Tonita
Rustique. Chambre éclairée à l'étage. Face au lac, avec un superbe ponton privé.
Bon restaurant. S/b à l'extérieur. 150 qz/n
Wifi faible à la chambre.
Livingston
Hôtel Garifuna
Chambre avec s/b. Accueil chaleureux, propre. Bon wifi. 150 qz/n.
Bonne adresse.
A recommander.
Antigua
Casa Jacaranda
Bon accueil. Face au Yellow. Joli jardin. Chambre avec sdb partagée. Charme et propreté. Bon wifi. 180 qz/n avec p/d.
Adresse à recommander.
Quetzaltenango
Casa San Bartolomé
Bon accueil. Vieille maison de famille transformée en B&B.
Belle chambre avec s/b. Terrasse et jardin superbes. Cuisine à disposition. Bon wifi. Bien situé. 225 qz/n avec p/d (très léger).
A recommander.
Guatémala City
Hôtel Hunapu
Zone 1. Accueil chaleureux. Chambre avec s/b. Familial - situé à proximité des stations de bus nationaux et du centre-historique. Bon wifi. 198 qz/n avec p/d.
Bonne adresse.
A recommander.
Question transport
Fluvial
Bateau
Rio Dulce - Livingston: 125 qz/p.
Livingston - Puerto - Barrios: 35 qz/p.
Terrestre
Shuttel
Copan (Honduras) - Antigua (Guatémala): 50$ pour 2.
Bus
Melchior - El Remate, en combi : 30 qz/p.
El Remate - Santa Eléna, en combi : 20 qz/p.
Santa Eléna - Rio Dulce, bus 1ère classe : 100qz/p.
Puerto Barrios - Chiquimula- Zacala - El Florido, chiken bus et combis : 66qz/p.
Antigua - Chimalténengo- Totonicapan - Quetzaltenango, chiken bus : 39 qz/p
Quetzaltenango - Guatémala City. Bus 1ère classe : 85 qz/p.
Question au quotidien
Décalage horaire : 7 heures entre la France et le Guatémala.
Moment idéal pour partir : pendant la saison sèche de novembre à avril.
1 bière: 15qz - 1blle d'eau de 2 l : 10qz - 3 bananes : 3qz - 1 plat correct : 55qz-
1 p/d continental : 25qz - 1 gallon diésel ou d'essence (3,8l) : de 20 à 20qz -
Bye bye le Bélize
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Hola le Guatémala
Itinéraire
En vert:
Bus : Frontière du Bélize - El Remate - Tikal - Flores - Rio Dulce.
En rouge:
Bateau : Rio Dulce - Livingston - Puerto Barrios.
En bleu:
Bus : Puerto Barrios - Copan(Honduras).
En noir:
Bus : aller/ Copan - Guatémala City - Antigua - Quetzalténango
retour/ Quetzalténango - Guatémala City
Mercredi 7 mars 2018
Adieu le Bélize.
Les formalités sont effectuées très rapidement à la douane guatémaltèque.
On va retrouver avec plaisir les moments intenses des transports du Guatémala :
Les arrêts fréquents.
Les surcharges au mépris des règles de sécurité et du confort.
Les nombreux tumulos (les gendarmes couchés) présents partout.
Les routes parfois dangereuses (trous, animaux....).
Mais aussi, du fait de cette promiscuité avec la population, l'exceptionnelle possibilité de communiquer par un sourire ou un commentaire.
Dans le centre-ville de Melchio de Mencos située sur la frontière, on s'installe dans un combi (30qz/1) pour rejoindre El Rémate sur les rives du Lac Peten Itza.
L'attente est assez longue sur la place centrale, le chauffeur veut un maximum de passagers. Il interpelle tous les passants qui cheminent près de son véhicule.
En 1h30 de route, le conducteur nous dépose au carrefour Puente Ixlu à quelques kilomètres du village d'El Rémate.
Cinq minutes d'attente et on monte dans un collectivo (5qz/p). Nous descendons à l'embranchement de la route qui longe le lac, en direction des guesthouses et des pensions.
On a retrouvé très rapidement les réflexes et les codes du transport du pays !
On longe le lac à pied. Les 2 guesthouses (Alice et Mon Ami) tenues par des français sont complètes, on s'installe à côté d'elles, face au lac, à la pension Casa de Dona Tonita.
Les chambres sont rustiques, mais l'accueil est bien plus agréable que chez les français. Peut-être que le succès n'est pas encore monté à la tête de notre gentille hôtesse.
Sa paillote au bout du ponton est une invitation au farniente et à la baignade : à tester plus tard.
Après avoir posé les sacs, nous partons visiter la ville de Flores.
Nous montons dans un collectivo (30qz/p) pour Santa Elena située à 30 kilomètres. La ville est reliée à Flores par un pont.
Les deux villes jumelles forment l'agglomération la plus importante du Péten, la région qui couvre un tiers de la superficie du Guatémala.
Flores est la porte d'entrée de la jungle du Péten et des ruines Mayas.
Au terminus des bus de Santa Elena, nous partons à pied pour visiter les deux cités. La ville est bruyante, très commerçante. Nous cherchons à changer des dollars (les derniers).
Affaire particulièrement difficile ici, les banques refusant les billets de 20 €. D'autres établissements les acceptent mais en nombre limité. D'autres encore les refusent parce que, pliés ou très légèrement tachés.
Le centre historique de Flores se trouve sur l'île du même nom. La balade est agréable dans les rues pavées. Les maisons aux façades colorées cachent de superbes patios.
La promenade sur les rives du lac est bordée de nombreux restaurants pour touristes.
Dans le centre ancien, à part l'église, pas d'édifice exceptionnel. Nous cherchons longtemps le théâtre mentionné sur le Routard. Il n'existe plus depuis plusieurs années, (pas très à jour notre guide).
La vie semble bien plus zen que chez sa voisine, mais aussi très refermée.
On se félicite de notre choix de loger à El Remate.
Le retour en combi est animé. Un "borracho" (personne ivre) bruyant, fait rire l'ensemble des passagers, sauf le conducteur. Arrivé à sa destination, il ne peut pas payer sa place, n'ayant pas un quetzal en poche !
On dîne au resto de notre pension en compagnie de Marc et Sandra, un couple de canadien très sympathique originaire de Montréal.
Devant la beauté du coucher du soleil sur le lac, La discussion, très animée, porte sur le Guatemala et le Quebec que nous connaissons, notre fils vivant à Montréal depuis quelques années.
Demain matin, nous allons visiter le site Maya de Tikal.
Jeudi 8 mars 2018
La fin de nuit est bruyante. Dans un bungalow voisin, à 3h, des touristes se préparent pour assister au lever du soleil, sur le site de Tikal.
Pas besoin de réveil pour nous à 6h.
A 7h, à l'embranchement de la route qui mène au Parc, nous attendons un combi (25qz/p).
Il est à l'heure. Le trajet est agréable, la selva (forêt) semble intacte dans la Réserve de la Biosphère Maya, la faune et la flore sont protégées et les activités humaines réglementées.
Après 3/4 d'heure de route, on entre au Parc National. L'achat des billets, à l'entrée (150qz/p), ne peut se faire qu'avec le passeport original. Heureusement nous les gardons toujours avec nous, ne connaissant pas l'obligation, nous aurions été obligés de repartir les chercher.
Cette formalité terminée, on reprend le colectivo pour quelques kilomètres. L'oeil aux aguets, les panneaux routiers signalent la présence de pumas, de chevreuils et de serpents.
Visite du site de Tikal
Tikal à la particularité de conjuguer un site archéologique maya de 1er plan (classé à l'UNESCO comme patrimoine naturel et culturel) et une grande Réserve Naturelle.
L'ancienne capitale du royaume maya était un centre politique, économique et militaire, construit vers 600 avant J-C et pendant les 1500 ans suivants.
Il est impossible de voir l'intégralité des ruines en quelques heures. Nous ne prenons pas de guide et faisons confiance aux explications écrites de nos bouquins (Lonely et G.R) pour se diriger dans les différentes zones, à notre rythme.
Les employés de nettoyage du parc se font un plaisir de nous renseigner lors de nos hésitations, même de nous accompagner pour nous montrer un détail.
Dès notre entrée, sous le couvert ombragé du chemin qui mène à la zone principale, on est conquis par l'ambiance presque mystique qui y règne : on pourrait se prendre pour des explorateurs à la recherche des ruines au milieu de la jungle avec, comme fond sonore, les cris des singes hurleurs et le chant des oiseaux exotiques.
1 - Les Temples/Pyramides
2 - La faune
3 - La flore
1. Les Temples / Les Pyramides
La Gran Plaza
On débute la visite par le secteur de Gran Plaza, le coeur cérémoniel religieux Maya, il comporte de superbes temples et palais.
Le Temple I
D'une hauteur de 47 mètres, il est connu aussi sous le nom de Temple du Grand Jaguar. C'est le premier à la sortie du chemin et sûrement le plus photographié. Nous ne pourrons pas l'escalader car les marches ne sont pas sécurisées.
le Temple II, le Temple des Masques (en face du Temple I)
On accède à son sommet par un escalier en bois situé à l'arrière. De nombreuses sculptures, dont le visage d'une reine, agrémentent un linteau d'une porte.
L'Acropolis del Norte
Antérieure aux Temples, elle comporte de nombreuses structures de différentes époques.
L'Acropolis Central
Des pièces et des inscriptions font penser qu'il s'agissait d'un palais pour les nobles.
Le Temple IV
Le Temple le plus haut, à 65 mètres. C'est l'incontournable du site. Il fait partie du groupe temples-pyramides de Tikal. On grimpe au sommet par un escalier : la vue panoramique sur la canopée, vaste et lointaine, est prodigieuse. Les temples émergent de la forêt. C'est 180° de vision à couper le souffle.
Le Temple V
C'est le deuxième temple le plus élevé (59 mètres) mais aussi très escarpé. Des structures internes sont ornées de calendriers mayas.
La Plaza de los Siete Templos
Sept petits Temples sont alignés sur une vaste plate-forme avec, tout à côté, un triple jeu de balle.
El Mundo Perdido
Le plus éloigné dans la jungle, est un complexe cérémoniel de 38 structures. Organisé pour être un grand complexe astronomique.
2. La faune
On a eu le plaisir et la chance de croiser de nombreux habitants de la jungle :
Des oiseaux : des toucans, des perroquets, des pics à tête rouge.
Des animaux : des singes araignées, des singes hurleurs aux cris féroces, des dindons ocelés et des agoutis.
Et tous ceux que l'on ne voient pas, mais que l'on entend !
Et aussi..... des MOUSTIQUES. Voraces, belliqueux qui nous dévorent, même protégés par une épaisse couche de crème répulsive.
3. La Flore
Le ceiba (fromager) aux racines gigantesques : c'était l'arbre sacré des mayas. Il est aujourd'hui l'arbre national du pays.
Des cèdres, des palmiers, enfouis parfois dans la végétation très dense de la forêt tropicale.
D'immenses fougères.
Tikal. Situé dans une forêt luxuriante - est le plus beau des sites Mayas que nous ayons vu depuis le début de notre périple. La météo nous a été favorable avec une chaleur tropicale très supportable.
Un souvenir dans notre mémoire qui rejoindra, dans la lignée, d'autres somptueux sites que nous avons visité précédemment : Angkor ou le Machu Picchu.
A 15h, on monte dans la navette qui assure le trajet de Tikal à El Rémate.
A notre retour, on s'offre un moment de détente sur la rive du lac pour admirer le coucher du soleil.
Repas au resto de notre pension avec le couple montréalais.
Vendredi 9 mars 2018
Nous sommes debout aux aurores. La chaleur est déjà présente.
A 7h, nous nous présentons au bureau d'entrée (40qz/p) du Biotopo Cerro Cahui, situé à cinq minutes à pied de notre logement.
Créé par l'état et un propriétaire privé, le parc - d'une superficie de 650 ha - il est situé en grande partie sur les flancs d'une petite montagne, face au lac.
On s'engage dans un sentier bien balisé, qui permet de faire une randonnée sur deux parcours distincts. Le parcours est plat au début. On retrouve la même végétation que la veille à Tikal.
La montée est raide pour arriver aux miradors. De superbes vues sur le lac s'offrent à nous, nous sommes largement récompensés de nos efforts.
Au dernier belvédère, on aperçoit dans la végétation, des ruines mayas très dégradées, recouvertes de terre.
C'est le silence complet. Pas d'activités humaines proches (très peu de randonneurs, nous sommes quatre sur le parcours). Ce qui nous permet d'avoir la chance, en étant très attentifs et à l'écoute du moindre bruit, de voir des singes araignées au sommet des arbres.
Ils nous ont repérés, mais évoluent sans frayeur apparente : un grand moment de plaisir et de curiosité pour nous.
Au loin on entend les cris puissants, presque terrifiants, des singes hurleurs. Nous ne voyons que quelques perroquets bruyants et des pics-verts qui tambourinent sur des troncs d'arbres. On termine notre balade de 8 kilomètres en 3h30 de pur bonheur.
Seul désagrément, les moustiques, encore et toujours. Pas de répit, ils sont toujours d'attaque. Nous adoptons la même stratégie que la veille : la tenue de camouflage - vêtements longs et plusieurs couches de lotion répulsive -.
A notre retour à notre guesthouse, on profite des hamacs sous la paillote et d'un bain dans l'eau chaude du lac.
Repas au village ce soir. On se régale de poissons du lac avec les couleurs du coucher de soleil en toile de fond.
Samedi 10 mars 2018
Départ de bonne heure ce matin dans le village d'El Remate encore endormi. Les cochons assurent le service de propreté.
On prend le premier colectivo en direction de Santa Eléna. C'est l'heure des scolaires et on compte 28 passagers dans le pire moment (pour un van qui compte 16 places). Ils s'entassent sans un mot, c'est leur quotidien.
A la gare routière, on est assailli par les "aboyeurs" des compagnies de bus. Les prix varient dans la minute : on est habitué et et on prend ces tractations comme un jeu.
On choisit un bus 1ère classe (100qz/p) pour rejoindre la ville de Rio Dulce sur les rives du Lac Izabal.
La campagne est une grande zone de culture. De nombreuses fincas (propriétés agricoles) installées le long de la route pratiquent l'élevage, cultivent le maïs, la canne à sucre, l'huile de palme et les fruits.
Dans les villes traversées, toujours le même dispositif de sécurité à l'entrée des magasins avec un service armé assez dissuasif. 4h de route et nous arrivons à Rio Dulce.
Pas de route pour atteindre notre prochaine destination, la ville de Livingston sur la côte de la Mer des Caraïbes. Ce sont des lanchas (pirogues locale à moteur) qui assurent le trajet.
On se rend au ponton à pied. Deux possibilités : la lancha à 125qz/p ou la location en groupe, d'une embarcation.
Pour nous, le problème ne se pose pas. A 13 h, nous sommes les seuls touristes. Nous prenons les billets au guichet et à 14 h nous embarquons.
Le capitaine fait un détour devant la forteresse El Castillo de San Felipe. Construit en 1652 par les espagnols pour empêcher les pirates de piller les villages.
On passe ensuite sous un immense pont en direction de la Mer des Caraïbes.
Nous faisons plusieurs arrêts pour observer des colonies d'oiseaux sur de petites îles. On a un aperçu de la vie des pêcheurs. Parfois la rivière est étroite avec une végétation dense, parfois très large avec l'impression de traverser des gorges.
Au bout de 2h d'une très belle croisière, nous accostons au ponton de Livingston.
C'est une ville à l'ambiance décontractée, très caraïbéenne. La majorité de sa population est issue du métissage entre les esclaves africains évadés et les autochtones. Ce sont les Garifunas appelés aussi Gariganus.
On s'installe à l'hôtel Garifuna dans un quartier de la communauté noire. Une famille agréable et chaleureuse nous reçoit.
En soirée, on se balade dans les rues du petit port. Au restaurant Buga Mama on teste la spécialité locale, le Tapado : une sorte de bouillabaisse à base de poisson/crabe/crustacés avec des bananes et de la crème de coco, assaisonnée de coriandre.
Dimanche 11 mars 2018
Grosse chaleur ce matin, pas de service de petit-déjeuner à notre hôtel. On va le prendre au centre-ville.
Pas de plage digne de ce nom, mais la vie locale est active avec les pêcheurs transformés en ouvriers, préparant les paillotes pour la saison estivale et touristique qui approche.
C'est étonnant et étrange. Les habitants, dans les maisons et dans les rues, vivent à un rythme fait de nonchalance et d'indolence.... La ville est totalement différente du reste du pays.
On se dirige vers le nord par le bord de la plage. Pas de dune de sable : simplement une plage étroite bordée de palmiers, de bateaux de pêche amarrés et quelques maisons de pêcheurs très simples, cachées dans une végétation aux couleurs éclatantes.
Nous arrivons à la Plage Quehueche où de nombreux locaux pique-niquent ou déjeunent dans un restaurant, musique à fond.
On croise de nombreux garifunas. Le contact est bien plus facile qu'au centre-ville.
Des sourires, le "holà" est bien distinct. Rien à voir avec ce sentiment de distance qu'ils entretiennent avec les touristes, mais il est vrai que nous ne croiserons pas d'étrangers en dehors de la ville.
Après 5 kilomètres d'une balade très agréable, on arrive à Los Siète. C'est une série de cascades et de bassins d'eau douce.
Le gardien nous signale qu'il n'y a que très peu d'eau et nous fait une ristourne (15qz/1).
Effectivement les trous d'eau sont presque à sec, mais nous sommes au frais. De jeunes locaux se baignent dans le seul bassin rempli.
Sur le chemin, j'immortalise un toucan au bec coloré au sommet d'un arbre. Magnifique.
Fin de la randonnée, baignade et détente sur le sable fin. L'endroit est paradisiaque, nous plongeons dans une eau translucide à près de 30°. A l'écart des habitations, nous avons de la chance de trouver une plage sans pollution plastique.
Repas pizza dans le centre-ville. Face à nous, un petit groupe de musiciens célèbrent la fête d'une association. Musique traditionnelle garifuna avec tambours et maracas et des danses. Suivant les percussions, elles sont plus ou moins frénétiques et entrainantes.
On prolonge l'instant bien sympathique en mangeant une énorme banana split.
Lundi 12 mars 2018
Skype avec Manue ce matin de bonne heure.
Puis avec notre sac sur le dos, on rejoint l'embarcadère.
Nous prenons une lancha (45qz/p) pour Puerto Barrios, la grande ville de la région. Ce soir on dormira au Honduras à Copan Ruinas pour découvrir un important site Maya.
Comme les jours précédants, il fait beau avec une chaleur étouffante. 30 minutes de navigation le long de la côte et on arrive au débarcadère.
Arrivé à Puerto Barrios, nous nous rendons à pied à la gare routière en 15 mn.
Face aux bureaux des grandes compagnies de bus, on grimpe dans un colectivo local (45qz/) pour la ville de Chiquimula.
On démarre un petit marathon routier ce matin à 8h15.
On va battre des records de lenteur aujourd'hui : un vieux bus, de la petite montagne et beaucoup d'arrêts.... mais çà on ne le sait pas encore.
Itinéraire du voyage Livingston - Copan Ruinas
Lancha - en jaune
Bus - en rouge
Itinéraire du voyage Copan Ruinas - Guatémala City - Antigua
Shuttle - en vert
Premier arrêt long (halte repas) à Rio Hondo, c'est un carrefour routier avec une jonction pour Guatémala City. Pour nous, changement de bus mais toujours avec notre billet initial, le conducteur prend la direction de la ville de Zacapa.
Vers 13h, nous arrivons enfin à Chiquimula. Notre trajet a duré près de 5h pour effectuer les 170 kilomètres qui séparent les deux villes.
Heureusement le parcours a été animé avec les nombreuses montées et descentes des passagers, les vendeurs d'en-cas et la présence d'un prédicateur ambulant à la voix très forte. Après une brève prière générale pour captiver l'attention, il harangue individuellement des passagers un peu naïfs, pour leur vendre des potions, des crèmes et autres mixtures. Bien sûr contre des espèces sonnantes et trébuchantes.
De nouveau, on monte dans un un colectivo à Chiquimula pour El Florido. La ville frontière est à 60 kilomètres. 2h de route de plus, avec un changement de colectivo dans la ville de Jocotan.
Miracle ! la frontière du Honduras approche. Il est 16h. On double des dizaines de camions qui attendent leur tour, garés sur le bord de la route.
En complément des nombreux formulaires administratifs, le contrôle des remorques et des marchandises effectué par les douaniers est très strict.
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Hasta luego le Guatémala
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Hola Honduras
Incursion au Honduras
du 12 au 14 mars 2018
A suivre : claudeniseenvoyage.over-blog.fr voyage au Honduras 2018
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Hola le Guatémala
Mercredi 14 mars 2018
Le séjour a été très bref au Honduras. Les formalités sont expédiées rapidement à la frontière guatémaltèque.
Notre shuttle est confortable pour faire ce long trajet. Nous empruntons la même route qu'il y a 2 jours.
A Rio Hondo, on laisse un touriste allemand qui se rend à Rio Dulce.
Nous, on se dirige vers Guatémala City.
On traverse une grande région agricole (mangues, melons et élevage). Si la température est élevée, le ciel est couvert, on profite avec plaisir de la climatisation.
A l'approche de la Capitale, de grands travaux (construction d'une autoroute qui a débutée il y a 2 ans) créent de gros bouchons.
Dans la banlieue de Guatémala City, notre conducteur bloque les portes du véhicule pour raison de sécurité.
Bonjour l'ambiance pour notre séjour prochain, dans la plus grande métropole d'Amérique Centrale.
On arrive à Antigua à 19h30. Pour éviter une recherche fastidieuse ce soir, vu l'horaire, on s'installe au Luna Jade (1 nuit passée en janvier) pour la nuit.
Nous nous rendons à l'Eglise de la Merced pour manger des tortas (pain brioché avec viande/sauce/avocat/oignon) et retour à la chambre.
Jeudi 15 mars 2018
Bonne nuit dans la fraîcheur, sans ventilo ou air conditionné.
Deux raisons nous poussent à revenir dans cette région :
- Retrouver une météo tempérée. Depuis notre entrée au Yucatan au Mexique, vers le 12 février, nous avons supporté de fortes chaleurs, de jour comme de nuit.
- Retrouver les traditions et les coutumes authentiques de cette partie du Guatémala.
La première résolution dès le début de la matinée est de trouver un hôtel plus sympathique. On trouve notre bonheur dans la même rue, à la Casa Jacaranda, une posada toute proche
Antigua, on connaît bien la ville. On parcourt les rues sans but précis, juste pour profiter de bons moments.
Fascinés par l'ambiance frénétique, on se rend au marché pour retrouver l'abondance de la variété de produits locaux, les odeurs et les couleurs. Prendre le pouls économique et traditionnel de la ville !
Un stand très coloré nous intrigue. Une commerçante prépare une mixture avec des couleurs très vives. Elle nous explique qu'elle prépare de la sciure de bois colorée, pour créer des tapis de sol éphémères appelés "Alfombras".
Les rues pendant la Semana Santa (Semaine Sainte) sont décorées de cette préparation faite de sciure de bois, de fleurs, de feuilles de palmier et d'autres matières organiques.
Lors des processions, dont la date de célébration approche, la tradition combine les rituels autochtones et le christianisme.
On démarre la balade dans la ville, se perdre dans les rues et y flâner pour apprécier l'architecture des monuments aux influences espagnoles.
Du balcon du 1er étage du Palacio Del Ayuntamiento (hôtel de ville) la vue est superbe sur la Plaza Mayor.
La végétation a bien évoluée depuis le mois de janvier. Les jacarandas aux fleurs mauves et les tulipiers égayent le grand square.
En soirée, on se régale avec un ceviche dans un stand de rue, près du marché.
De retour à notre pension, on réserve, pour la première fois, par internet, une chambre dans la ville de Quetzaltenango, notre prochaine destination.
Vendredi 16 mars 2018
Dernier jour à Antigua dans cette ville/musée au charme fou. L'ancienne capitale du pays est certainement une des plus belles réalisations coloniales d'Amérique Centrale.
Nous prenons notre ptit déj dans le jardin de notre pension, sans obligation de se presser. Aujourd'hui c'est une bonne journée de farniente.
Dans la matinée, on s'éloigne du centre-ville pour parcourir les rues de la périphérie. C'est toujours le même enchantement.
On est invité par un particulier à visiter dans sa propriété, les ruines de l'Eglise Santa Rosa, non répertorié par les guides. L'endroit, avec sa façade abimée, est peut-être le plus photogénique à découvrir à Antigua.
Le monument nous laisse émerveillé par cette beauté cachée. Pas très loin, deux femmes, aux superbes coiffes, papotent sur un banc, indifférentes aux touristes.
Il règne une grande sérénité dans ce quartier.
On consacre une partie de l'après-midi, dans le jardin de notre guesthouse, à préparer notre séjour à Quetzalténango (randos, visite des villages et des monuments).
En début de soirée, retour dans les rues pavoisées. La couleur mauve est à l'honneur à l'occasion des festivités de la Semaine Sainte prochaine.
Dernier achats souvenirs au grand magasin Nim Po't.
L'immense halle mérite le détour pour découvrir une belle collection de vêtements mayas.
Accrochés aux murs, les huipils sont regroupés par région et rendent la visite enrichissante.
Devant les bâtiments privés (officines de pharmacie, banques, magasins de sport, d'alimentation) etc... On est toujours étonné de voir le grand nombre d'agents de sécurité fortement armés (mitraillettes, pistolets) avec souvent, le doigt sur la gâchette.
La délinquance est présente. Elle concerne aussi bien les guatémaltèques que les touristes étrangers, pourtant lors de notre périple, on n'a jamais été témoin d'un incident.
On termine notre séjour au Restaurant Picadilly à la carte internationale, enfin une viande rouge, façon française !
Samedi 17 mars 2018
Dès le petit déj avalé, on se rend à la gare routière, c'est une nouvelle occasion d'un passage au marché.
On quitte Antigua à 9h pour Chimalténango dans un chicken bus (5qz/p) qui semble bien poussif. La météo est idéale pour cette étape.
On prend un nouveau bus dans cette ville pour Totonicapan (30qz/p). Dernier changement de bus à la gare routière de cette ville pour Quetzalténango (4qz/p).
Celui-ci est ultra rapide, nos sacs à dos sont déchargés du toit avant notre descente. Petit moment de frayeur, il faut toujours avoir l'oeil aux aguets.
On traverse une grande région de culture. Des producteurs dans des échoppes proposent à la vente, des légumes, des fruits et de l'artisanat local sur le bord de la route.
Les volcans sont très nombreux dans cette région très montagneuse, le Santa Maria (3772 mètres) est visible en permanence sur le côté gauche du bus.
Nous arrivons à Xéla, le nom Maya de Quetzalténango vers 12h30.
De la station de bus La Rotonda, on se rend à pied à notre hôtel.
Il nous faut une vingtaine de minutes pour rejoindre La Casa San Bartolomé, une vieille demeure de famille superbement meublée et décorée.
Nous avons une vue privilégiée sur la ville depuis une plate-forme à l'étage.
Dès notre installation effectuée, nous partons à la découverte de la Plaza Mayor. La cathédrale Del Espiritu Santo fait face à des bâtiments fastueux.
Construite en 1532, elle a été détruite par deux séismes. La façade sculptée d'époque cache une cathédrale moderne.
On effectue quelques achats dans un supermarché pour se restaurer ensuite sur la magnifique terrasse de notre pension.
Dimanche 18 mars 2018
Petit déjeuner local pris à l'hôtel, omelette/frijoles volteados (haricots noirs) complètement rassasié, on se rend à la station des bus de Minerva à pied.
Nous sommes dans une grande ville et pourtant nous restons dans le Guatémala profond. Le tourisme est encore tout nouveau. Dans le quartier nord du centre-ville, on déambule dans les rues pavées bordées de maisons aux façades colorisées.
La gare routière se trouve près du Temple de Minerve. Le quartier est poussiéreux et envahit par une pollution débordante (sonore, de l'air et les déchets).
Il y a trop de problèmes sûrement à régler avant d'envisager à agrémenter les rues.
Le départ des bus pour la ville de San Andres Xecul, est proche d'un marché très actif et couleur locale.
Notre bus (5qz/p) nous dépose au carrefour de la Moreria. Dans ce petit village, on monte à l'arrière d'un pick-up pour effectuer les derniers kilomètres qui nous séparent de San Andrès Xecul.
Idéal depuis notre "plateau" pour jouir des paysages. Au loin, nous rappelant que nous sommes dans la région montagneuse des Hautes Terres, à 2.300 mètres d'altitude, on distingue les sommets des imposants volcans.
On traverse des hameaux et des maisons disparates et hétéroclites, construits au milieu de maigres champs de céréales.
Nous venons dans le village pour admirer son église, une des plus célèbres du pays.
Elle témoigne du mélange d'influences catholique et maya.
La façade, d'un jaune safran est merveilleuse, chargée de motifs divers et colorés: des saints, des anges mais aussi des animaux ( singes, tigres...) des plantes, des vignes et des fruits...
La bâtisse est couronnée par une coupole décorative de couleur rouge, bleue et jaune. On en prend plein les yeux.
L'ensemble offre un cocktail ahurissant, hypnotisant, d'un raffinement rare, loin des austères édifices religieux habituels.
La place respire la gaieté, de nombreux fidèles, majoritairement indigènes se pressent pour entrer dans l'église.
C'est dimanche, un mariage est célébré ainsi que le baptême d'un bébé. Les hommes sont en costumes, les femmes en habits traditionnels chamarrés et bariolés.
On reçoit un accueil très chaleureux de la population. De nombreuses questions nous sont posées : américano ? d'où on vient ?
Est-ce que le Guatémala nous plaît ? est la question la plus souvent demandée.
Les guatémaltèques sont très sensibles aux réponses des touristes, tellement ils sont fiers de leurs traditions, de leur ville ou du pays.
San Andres Xecul possède une chapelle, dans les hauteurs du village, au "Barrio Calvairario".
On grimpe vers le promontoire par une rue étroite très escarpée. Autour de nous, les maisons dépassent rarement deux étages. Seulement quelques unes sont peintes, la couleur béton domine. La peinture coûte cher.
Nous arrivons au sommet, La Chapelle est plus petite que l'église, moins chargée, mais la façade est du même jaune safran.
Du belvédère, nous jouissons d'une magnifique vue sur la ville et la campagne environnante.
A quelques mètres au-dessus de l'église, dans un renfoncement creusé dans le sol, une légère fumée se dégage d'un autel maya. Trois femmes marmonnent des incantations. L'une d'elles jette des morceaux de copal (encens) et des bougies dans le foyer.
Si le catholicisme est la religion officielle, les traditions ancestrales dans les régions et les populations indiennes perdurent.
Un fait nouveau est apparu, c'est la prolifération des sectes évangéliques qui parviennent facilement à convertir la population indigène.
On s'offre une pause gourmande dans le petit marché sur la place de l'église. Au milieu de la population, on est frappé par leur gaieté. Un lien social et générationnel semblant fortement unir la population.
Dans ce village de tisserand, pas de travail ce dimanche, on quitte ce petit havre de paix à regret.
On s'installe à l'arrière d'un pick-up jusqu'à la Moreria. De là, on prend un chicken bus pour Salcaja.
La ville abrite l'Eglise de San Jacinto. C'est la plus ancienne construite en Amérique Centrale.
La cité fut une des premières à être envahie par les espagnols. On passe par le marché, sur un étal on trouve les fleurs séchées de l'hibiscus. Elles servent à fabriquer la boisson appelée "jamaïca". Bue très fraiche, c'est excellent.
Sur la place Centrale, une église plus récente accueille les nombreux fidèles.
Pas d'activité artisanale le dimanche, on retourne en chicken bus à Xéla.
La foule s'est rassemblée autour du Parc Central de Xéla. Un petit marché artisanal est installé devant la cathédrale.
A l'issue de la messe de l'après-midi, sur le parvis de la cathédrale un attroupement se forme : des musiciens, des hommes en costumes et des femmes en tenues traditionnelles.
C'est une répétition pour les Processions de la Semaine Sainte qui à lieu à la fin du mois. Cette période de l'année est devenue une des principales attractions du pays. Un vrai spectacle grandeur nature.
Les cucuruchos (les pénitents) portent un char énorme sur l'épaule, avec au centre le Christ portant sa croix.
Quelques hommes ont une expression de souffrance, les visages sûrement marqués aussi par le poids de la charge.
En soirée, on prépare notre repas à la cuisine de notre pension : poulet/pâtes et pastèque, un régal.
Lundi 19 mars 2018
A pied, on rejoint la station de bus La Rotonda ce matin.
En attendant notre chicken bus, on se délecte avec un grand verre d'orange pressé devant nous.
Le conducteur du bus (5qz/p) nous emmène après de nombreux arrêts, au village de Zunil.
La station de bus est devant une belle église, d'un blanc immaculé. Elle est agrémentée de colonnes torsadées de couleur jaune sur ses côtés.
L'intérieur est orné de tentures mauves en prévision des festivités de la Semaine Sainte.
La ville est dominée par la présence de l'imposant Volcan Santa Maria.
On dévale une petite rue pavée et on se dirige vers le marché couvert tout proche.
La halle accueille une population composée essentiellement d'indiennes de l'ethnie Quiché. Les poivrons, les gros radis et les tomates semblent avoir prêté leurs tons aux tenues vestimentaires élégantes et aux chapeaux bariolés des paysannes qui les vendent.
Seuls des produits nécessaires à la subsistance quotidienne des villageois sont présentés sur les étals : des fruits, des légumes, des tissus et de la quincaillerie, etc... Pas de souvenirs... Mais aussi pas de touristes !
L'activité est à son comble le matin, elle baisse rapidement vers midi, les paysans ayant écoulé leur produits retournent vers le monde rural.
Dans une maison proche du marché, nous faisons connaissance avec San Simon appelé aussi Maximom.
Déjà vu à Santiago Atitlan, c'est une divinité mi-dieu mi-saint. Il est vénéré dans cette région, par la population indigène.
Ce phénomène religieux s'est développé ces dernières années du fait de la fragilité des églises catholiques et protestantes et aussi d'une crise économique et sociale.
Une femme nous demande une petite rétribution (5qz) pour entrer dans la maison. Elle fait partie de la cofradia (confrérie), une organisation ancienne, importée d'Europe par les Franciscains.
Les membres de la confrérie doivent tour à tour prendre soin du saint, pendant 1 an, dans leur maison.
Un homme offre des présents et parle à San Simon.
Celui-ci, de la taille d'un homme est une sorte de grande poupée.
Il est assis sur un trône. Le personnage porte des lunettes de soleil et est habillé en tenue de cowboy, une cigarette dans la bouche.
Au sol, quelques quetzals dans une corbeille et une bouteille d'alcool près de lui.
Il est synonyme de prospérité et de bonheur pour certains. Pour d'autres, il peut apporter le malheur sur des gens qui leur ont fait du mal.
Le phénomène n'est pas compris par toute la population (indiens catholiques).
Pour attirer, soit le bonheur ou le malheur, des bougies de couleurs différentes sont allumées.
La scène est surréaliste, on a un mélange de respect pour la croyance et de sourire avec l'accoutrement du sujet.
A la sortie de la ville, une vaste zone maraichère assure la subsistance des villageois cultivateurs. Le décor reste superbe malgré la pollution visible sur les berges de la rivière.
Nous prenons un chicken bus (3qz/p) pour Almolonga, un village voisin réputé pour son marché.
La région d'Almolonga est reconnue comme étant le verger de l'Amérique Centrale. De nombreuses parcelles et des champs sont cultivés dans cette belle vallée. Les cultures sont arrosées par un ingénieux système d'irrigation par gravité à partir des sources des montagnes.
Des cultivateurs sont fiers de nous présenter la diversité de leurs récoltes : des radis, des carottes, des patates, des choux et des fleurs.
En ville, le marché immense est séparé en deux parties :
. Le marché de gros, ou une grande partie de la production locale part au Salvador et au Honduras.
. Le marché local, près de l'église en pleine rénovation, dégage des odeurs aux parfums enivrants et est haut en couleurs. Les femmes en huipils (vêtements traditionnels) chamarrés s'occupent de la vente sur tous les étals. Comme dans tous les marchés du pays, les vendeurs sont regroupés par spécialités. Les épices, les légumes et les fruits frais d'un côté, le matériel de l'équipement des maisons (casseroles,etc...) les vêtements, la viande, les objets électroniques et les chaussures en face. Les couleurs éclatent au milieu de cette foule, les gens s'interpellent pour se saluer ou attirer le chaland. Un mélange d'effluves, de parfums plus où moins subtils, on arpente avec plaisir les allées dans cet environnement entêtant, imprégné de ces senteurs multiples.
On goûte à quelques spécialités salées et sucrées, on a un faible pour les "patatas fritas" ! Parfaitement dorées !
Nous grimpons dans un énième chicken bus (3qz/p) pour revenir à Xéla. Le conducteur nous dépose à la station de la Rotonda.
De là, nous nous rendons à pied à la gare routière privée de la compagnie Linéa Dorada pour acheter les billets (85qz) pour Guatémala City.
Le voyage va se terminer dans quelques jours.
On poursuit par une balade dans la ville. On rend visite aux sapeurs-pompiers. Ils nous donnent des renseignements sur leurs interventions et nous font visiter les locaux de la caserne.
On ressent dans leur attitude, la fierté de l'intérêt porté par les touristes, pour la vie du pays en général.
Un écusson des pompiers de Bordeaux laissé en souvenir de notre passage, ornera une étagère de la salle de réception.
Comme toujours, on effectue un passage dans un marché. Le Mercado La Démocracia est spécialisé surtout pour des achats pour les citadins.
Sur la place principale, face à la cathédrale, on achète quelques souvenirs de la région.
Repas ce soir à la posada, on échange des adresses et des renseignements, sur les randonnées à effectuer, à un couple de français qui se rendent demain à Nebaj, dans la Région Ixil.
Mardi 20 mars 2018
Il fait frisquet ce matin, on prend notre p/d à 7h. S'il n'est pas copieux, il est servi avec le sourire et gentillesse par l'employée de maison.
Le lever du jour au-dessus des toits de la ville laisse présager une météo favorable. Impeccable, nous avons prévu une randonnée à la Laguna Chicabal.
Ce lac est dans le cratère d'un volcan. Dans la région il est considéré comme un centre spirituel Maya - Quiché.
Le centre-ville est déjà bien animé. La fête se prépare sur la Plaza Mayor.
Sur une petite place on prend un combi (2,5qz/p) pour le Marché La Démocracia.
Dans une rue de ce quartier, on s'installe dans un combi (7qz/p) pour le village de San Martin Sacatepéquez.
1h de route au milieu d'une nature exubérante. Le chauffeur nous dépose dans un endroit perdu, au parking de Toj Mech, un petit hameau au pied de la montagne.
On remarque quelques belles maisons, construites par des gens qui travaillent ou ont travaillé aux USA.
Il fait chaud et humide. La montée est rude, d'abord sur une route cimentée puis un chemin pierreux et poussiéreux.
Il nous faut près de deux heures pour arriver à l'entrée du Parc Naturel.
Le gardien nous donne des informations sur le sentier et encaisse les 50qz/p de droit d'entrée.
Il nous reste encore à parcourir 3 kilomètres sur un chemin qui zigzague sur une pente escarpée. Les dernières dizaines de mètres sont rudes, heureusement le couvert végétal est important, idéal pour nous protéger de la chaleur.
Depuis le 1er mirador, la vue est superbe. Côté forêt, le panorama est splendide sur le volcan Santa Maria, "la tête" au-dessus des nuages.
Côté lac, le décor est saisissant de beauté, au loin les volcans émergent par instant des nuages.
Une opportunité que l'on apprécie encore plus, car nous sommes pour l'instant seuls.
On s'engage sur un chemin de crête qui va à un deuxième mirador.
La météo change rapidement, le brouillard nous enveloppe. Nous profitons seulement par intermittence de quelques vues sur le lac.
Plus bas, provenant du cratère, au bord de l'eau, on entend des voix fortes, comme des incantations.
A l'aide des jumelles, j'aperçoit un groupe d'une vingtaine de personnes, sur la rive du lac qui pratique une cérémonie.
Nous dévalons rapidement la pente qui mène dans le cratère du volcan, par un chemin étroit et abrupt.
Sur les berges du lac, de nombreux autels avec des croix servant aux rites Mam, un des peuples Mayas, sont érigés aux quatre points cardinaux.
La brume et le brouillard à la surface de l'eau ajoute du mystère au lieu.
Pour ne pas déranger les personnes qui accomplissent leur cérémonie, on s'arrête de longues minutes à quelques dizaines de mètres.
Une fois terminé leurs incantations, souvent très bruyamment, puis s'être lavés et avoir bu de l'eau du lac, ils quittent le site de recueillement. On reprend notre marche en allant vers leur direction.
On monte les 615 marches très raides de la rive du lac jusqu'au premier mirador en leur compagnie.
On discute un moment avec eux. Ils viennent en famille d'une ville du sud du pays. Le site est d'une importance spirituelle très forte. Ils y vénèrent des créatures mythiques et invoquent et prient pour des pluies et des récoltes abondantes.
Bien sûr, il nous faut répondre aux questions habituelles.
C'est pour nous une belle et très riche rencontre.
La descente vers la plaine est rapide, toujours dans le brouillard.
Le quetzal, l'oiseau emblématique du Guatémala niche dans la montagne, on ne l'a pas vu. On aperçoit un toucan dans un arbre et quelques colibris, toujours aussi difficiles à photographier.
Sur le chemin on rencontre un homme en costume traditionnel qui revient d'un champ.
Il porte une grande tunique blanche à fines rayures rouges avec les manches brodées de rouge, d'orange et rose, resserrée par une large ceinture rouge et un pantalon orné de broderies identiques.
A notre demande, il se laisse photographier. Curieux lui aussi, il nous pose des questions sur notre présence dans son village et d'où on vient.
Retour à Xéla et repos à notre pension, on a les jambes lourdes... Très lourdes.
En soirée, repas d'un autre continent, au Sabor de la India. Le cuisinier est généreux avec le thali (repas indien).
Mercredi 21 mars 2018
La température matinale est fraîche lorsque nous prenons notre petit déjeuner.
Dernière journée à Xéla, pas de découvertes particulières prévues aujourd'hui.
Nous prenons un chicken bus pour aller à Salcaja, nous sommes à la recherche de quelques souvenirs à ramener en France.
Deux boissons traditionnelles, sont élaborées dans la ville.
Le Rompope appelé aussi Rompopo. C'est une boisson à base de rhum, de jaune d'oeuf, de sucre et des épices. Nous cherchons une fabrique, mais après une recherche poussée dans les rues et posé de nombreuses questions à des locaux, on ne trouve que des boutiques de vente.
Le Caldo de frutas, un genre de sangria très corsée, à base de fruits fermentés. Là aussi, pas de fabriques artisanales ouvertes.
On se dirige sur la Place Centrale, d'un style moderne pour la région. Le marché se tient à côté, on ne trouve pas l'article en tissu que l'on recherche.
Retour à Xéla. On s'installe sur un banc du parc Central, la deuxième ville du pays est animée à toute heure de la journée. C'est le lieu incontournable, il est le poumon vert et aussi festif.
La plaze conserve une forte identité locale et traditionnelle.
Sur ses abords, le Passage Enriquez, à la belle structure architecturale et son intérieur jaune safran, concentre de nombreux bars et restaurants.
Nous remontons dans le quartier animé et populeux de La Démocracia et son marché. Face au Parc Benito,il faut du recul pour prendre en photo l'Eglise San Nicolas au style architectural gothique impressionnant.
Plus loin, surprise, le théâtre Municipal de style gréco-romain détonne.
Découvrir la ville à pied est un vrai plaisir. Du centre, il suffit de 30 minutes pour atteindre n'importe quel point.
A l'angle d'une rue, on a une vue sur un incendie provoqué par des pyromanes sur un flanc du Volcan Santa Maria, impressionnant par sa forme conique.
Les nombreux habitants, témoins de la scène sont offusqués et indignés.
Donnant sur le Parc Central, nous entrons dans une superbe maison coloniale, la Casa No'j. Autour d'un joli jardin, la maison est le principal lieu de culture de la ville.
Régulièrement, elle accueille des expositions de peinture, de sculpture et de photo.
Xéla à un choix de restaurants pour toutes les bourses et tous les goûts, on s'installe à une table du restaurant La Casona. Je me régale avec un ceviche joliment présenté.
Jeudi 22 mars 2018
Rangement des sacs à dos ce matin, puis un petit tour en ville pour profiter pleinement de cette belle halte à Xéla.
La cité et sa région sont un lieu attachant, à la forte identité locale, où l'on se sent en sécurité.
On prend un petit en-cas à la pension avant de prendre un taxi (25qz) pour rejoindre la station de bus Linéa Dorada.
Nous grimpons à 15h, dans un bus de 1ère classe pour Guatémala City.
Confortable, pas d'arrêts et la chance de pouvoir admirer de beaux points de vues. On subit juste un gros embouteillage à l'approche de la Capitale.
Nous arrivons à 19h30. Notre hôtel, le Hunapu réservé la veille par internet (eh oui on s'embourgeoise, en plus du confort d'un bus 1ère classe !) est à une rue de la station de bus de la compagnie.
Le fils du propriétaire nous attend dans le hall.
On dépose nos sacs et on va dîner dans un stand de rue tout proche.
Vendredi 23 mars 2018
Le réveil est brutal, les avions qui décollent, passent au-dessus de notre quartier.
Notre logeur nous invite à déjeuner à 7h30.
Bienvenue à Guatémala City ! la mégapole est devenue la capitale du pays en 1775.
Avant cette date, c'était Antigua, à 40 kilomètres d'ici. Un séisme destructeur, détruisit entièrement la ville. Les espagnols décidèrent de construire une nouvelle capitale dans une région moins exposée aux catastrophes naturelles.
Malgré ses précautions, trois séismes importants ont détruits en partie Guatémala City. Un premier en 1917, un autre en 1918 et le plus terrible en 1976. Le nombre de victimes fait froid dans le dos. 23.000 morts, 70.000 blessés et des centaines de milliers de sans-abris.
Nous partons à la découverte de la ville. Alerté par les recommandations officielles où de quelques touristes sur des forums, on se tient sur nos gardes.
Les zones 1 et 2, sont le coeur historique de la ville. La première visite est la Paroquia de Los Remedios.
Construite dans un quartier très vivant, elle abrite de beaux trésors artistiques. Elle est un des lieux de départ des processions pour la Semaine Sainte.
Un marché de rue est installé dur le parvis et les trottoirs. Immersion rapide au milieu de la population.
Dans les rues, une manifestation avec de la musique attire notre attention. C'est un défilé d'étudiants déguisés. Ils paradent sur des chars en se moquant du gouvernement.
On questionne des passants qui nous expliquent les raisons de cette tradition du vendredi, précédent le vendredi Saint.
Appelé le Desfile de Los Bufos (défilé des bouffons), des milliers d'étudiants, dans une ambiance festive, mais aussi revendicative, dénoncent les excès des institutions et des politiques :
. Corruption.
. Fraude fiscale.
. Scandales.
. Situation des ethnies indigènes, etc...
La population participe en nombre en les encourageant bruyamment.
C'est la seule façon dans l'année de revendiquer, sans être inquiété par les autorités.
La population s'est appropriée les rues fermées, à la circulation.
Les gens se défoulent sans retenue. La clameur qui monte du défilé est énorme.
Installé sur les trottoirs, un véritable commerce s'installe en parallèle avec le défilé : des vendeurs d'eau, de gadgets, de glaces. C'est la fête !
On remonte la 6ème avenue, elle est entièrement réservée aux piétons.Toute la population qui compose le pays se retrouve dans cette artère :
Les riches comme les plus pauvres. Les mendiants cohabitent avec les "bobos". Des familles représentant tout les milieux sociaux, déambulent en toute sécurité devant les magasins aux façades Art Déco.
L'architecture de la ville jouit d'une grande richesse, héritière des cultures précolombiennes et de l'influence espagnole.
Les rues du quartier regorgent de bâtiments décrépis. Le centre historique est caractérisé par un urbanisme varié, désordonné, voire chaotique.
La Plaza de la Constitucion est le coeur du centre historique. La foule exubérante est rassemblée dans le parc central, face à la Cathédrale Saint-Jacques et le Palacio Nacional.
Le début de la construction de la Cathédrale date de 1782. Elle a la particularité d'avoir résisté à de nombreux séismes.
Sur le parvis, on peut lire sur une douzaine de piliers, les noms de centaines de personnes "disparues" pendant la guerre civile, entre 1960 et 1996.
Le Palais National (Palacio Nacional) est un des bâtiments importants de la capitale. De style baroque/néo-classique, habituellement il est ouvert à la visite.
Actuellement, pour éviter un déferlement de la foule, il est fermé et gardé par de nombreux militaires armés.
Tout proche, derrière la Cathédrale, le Mercado Central est le magasin incontournable pour la population locale et les touristes étrangers.
Sur trois niveaux au sous/sol, l'artisanat des différentes régions du pays est bien représenté.
Dans le secteur des fruits, des légumes et de la restauration locale beaucoup plus animée, ont retrouve les battements du coeur de la ville, l'ambiance, les couleurs et les odeurs.
On préfère déjeuner dans un stand de rue. Le patron est généreux avec ses tortas. Une occasion unique pour discuter avec des ouvriers qui sont en pause.
Toujours à pied, nous changeons de quartier. L'Office de tourisme est situé au nord de la zone 14.
Le long des larges avenues, le quartier est composé de gratte-ciel modernes, de bâtisses fastueuses et de centres commerciaux.
A l'O.T, la réceptionniste à l'accueil, nous donne de la documentation et des informations sur les activités culturelles et les monuments à visiter.
On revient dans la zone touristique, en fin d'après-midi.
Le défilé des étudiants s'est déplacé devant le Palais du Gouverneur. L'ambiance est tendue, beaucoup de chants et de provocations d'un côté.
De l'autre, les policiers et les militaires sont nombreux et sur leurs gardes. Des regards, des gestes de mécontentement, mais aucun débordement.
Des stands de nourriture et de boisson sous des bâches, sont installés pour contenter cette foule gourmande.
Samedi 24 mars 2018
Pas de petit déjeuner à l'hôtel. A l'omelette/purée de haricots, on préfère de bons croissants repérés la veille dans une boulangerie.
Dans certains quartiers, la préparation des processions de la Semaine Sainte qui débute demain, occupe les habitants :
Sur la chaussée, étendus sur tout un pâté de maisons, les "alfombras" sont créés par des riverains.
Posés sur du sable comme base de support, des jeunes gens, à l'aide de pochoirs font des dessins réalisés avec de la sciure colorée, des fleurs, des légumes et des aiguilles de pin.
Toutes les décorations sont réalisées par des associations, des riverains ou des fidèles de l'église.
Ils représentent des motifs religieux, des représentations d'animaux ou des motifs d'inspirations mayas.
Lorsque les alfombras sont terminés, ils sont légèrement arrosés pour ne pas qu'ils soient dispersés par le vent.
Lors des processions, seuls les porteurs peuvent fouler les tapis colorés.
Après le passage, une équipe de nettoyage, balaie le sol et fait place nette pour peut-être réaliser une nouvelle création, si une autre procession passe dans les jours à venir.
Les rues sont un véritable enchantement, un Musée à ciel ouvert.
Nous entrons dans la zone 2 en longeant une belle avenue bordée de flamboyants, de tulipiers et de jacarandas aux fleurs mauves.
Nous arrivons au Parc Minerva. Dans ce très agréable jardin se trouve La Mapa en Relieve (carte en relief du Guatémala). On règle de droit d'entrée, 25qz/p.
Réalisée au début du XXe siècle, étendue sur plus de 1000 m2, c'est une des réalisations les plus insolites au monde en matière de miniature.
Sans équivalent, Francisco Cela, un topographe réalisa en 1905, ce chef d'oeuvre d'une carte en relief. Deux promontoires furent construits plus tard, pour observer l'oeuvre en la surplombant.
Nous revenons vers le centre historique. Les murs des rues des quartiers Nord révèlent l'histoire effroyable de la guerre civile que le pays a connu de 1960 à 1996.
Des centaines d'affiches, parfois en format A4, sont collées avec les listes de noms, parfois les photos, des personnes recherchées par leur famille.
La dictature a fait des massacres, à brisé des familles. Des parents, des frères et soeurs cherchent toujours leurs proches.
Les victimes de l'armée guatémaltèque, étaient essentiellement les populations les plus pauvres.
Durant cette période, Amnesty International a estimée entre 50.000 et 70.000 personnes étaient mortes, lors de cette répression et du génocide de la population.
Avec tristesse, on reste un long moment devant les affiches et à lire les noms et les prénoms. Phénomène identique au Chili et en Argentine, il ne faut pas oublier.
Comprendre et raconter leur histoire.
On reprend notre trajet vers le coeur de la capitale. Nous croisons un antique bus rouge qui avance péniblement en crachotant des volutes de fumée. Il est interdit aux touristes étrangers de monter dans ses véhicules particulièrement dangereux.
Aussi surprenant, le long de la grande avenue, un troupeau de chèvres se promène. Pour les riverains, il est possible d'acheter du lait directement au propriétaire.
On reprend notre trajet vers le coeur de la capitale. Nous croisons un antique bus rouge qui avance péniblement en crachotant des volutes de fumée. Il est interdit aux touristes étrangers de monter dans ses véhicules particulièrement dangereux.
Aussi surprenant, le long de la grande avenue, un troupeau de chèvres se promène. Pour les riverains, il est possible d'acheter du lait, directement au propriétaire.
L'environnement du Palais du Gouverneur à retrouvé sa sérénité. La cathédrale est décorée pour les processions qui vont démarrer.
Nous allons au Mercado Central chercher un souvenir, commandé auprès d'un commerçant la veille.
On s'attable dans un stand de restauration au sous-sol.
On se régale pour ce dernier repas avec un énième ceviche. Accompagné d'une généreuse coupe de Pina Colada. Bien sûr, appréciée avec modération !
La semaine Sainte au Guatémala occupe une place importante dans le coeur des guatémaltèques.
En fin d'après midi, nous assistons à la première procession. Celle des enfants. Pour l'occasion, les rues sont devenues piétonnes.
En premier, ce sont les garçons, habillés de violet, la couleur de la pénitence. Ils portent avec fierté sur un char, des sculptures d'anges et de saints. Des nuages d'encens s'élèvent dans le ciel, des prêtres entonnent des prières, chantées en rythme par les fidèles.
En suivant, c'est la procession des filles. Habillées en blanc, elles portent elles aussi sur leur épaule, un palanquin plus petit avec dessus, la sculpture de la Vierge Marie.
La fanfare arrive derrière, rythmant le cortège en jouant des musiques funèbres.
Alignés sur le parcours, les parents et les familles acclament et encouragent les petits pénitents.
Quel mélange de couleurs, de senteurs et de foi, lors de cette fête spirituelle !
C'est l'effervescence aux abords de la Cathédrale. Des équipes de jeunes gens assurent une dernière touche aux tapis de sol pour les prochaines processions. Un véritable Art de la rue.
Sur le parvis du monument, les vendeuses de fleurs rivalisent dans leurs créations. Elles réalisent de véritables chefs d'oeuvre.
A côté, des manifestants en faveur des droits de l'homme, défilent en silence. Ils interpellent la population sur la recherche de la vérité de quelques affaires impliquant des hommes du gouvernement.
En fin d'après-midi, les processions des adultes débutent.
Celle des femmes s'est élancée près de l'Eglise de la Merced. Elles sont habillées en noir, mantilles sur la tête et gantées.
A l'avant du défilé, des hommes avec des perches relèvent les fils électriques qui peuvent gêner la cérémonie (il y en a énormément !). Le palanquin porté par les femmes (les dolorosas) supporte la Vierge Marie.
Cette fête est une bénédiction pour les petits métiers et le petit commerce. Tout se vend, tout s'achète...
La procession est longue, la première des enfants, a débutée en fin de matinée. A 19h30, il fait nuit. C'est la procession des hommes. Ils sont habillés en costumes noirs et cravates violettes.
Elle est saisissante, les Cucuruchos, c'est le nom que se donne les pénitents, portent sur leurs épaules, un immense baldaquin avec des sculptures de bois de plusieurs centaines de kilos, dont le Christ sur un trône.
La charge semble énorme, certains porteurs ont une expression de peine. Ils sont une cinquantaine à porter le char.
Au son d'une cloche, les hommes se remplacent toutes les dix minutes.
La fumée, provoquée par l'encens, donne une impression mystique, associée à la musique lugubre de la fanfare qui suit à l'arrière.
Le char par instant tangue et donne l'impression d'un bateau pris dans une tempête.
Grand moment de ferveur pour la population, mais aussi, grande fête tout court. Ils nous semble par instant que pour certaines personnes, c'est un prétexte pour s'amuser.
On teste quelques douceurs dans les divers stands de restauration avant de rentrer à l'hôtel.
Quelle journée riche en émotions !
Dimanche 25 mars 2018
On prend notre petit déjeuner à l'hôtel ce matin, puis on va faire le tour du quartier à pied. C'est notre dernier jour du voyage.
A 10h15, le taxi (60qz) que nous avons réservé un peu plus tôt dans la rue, est devant notre pension.
La circulation est fluide ce matin, dans cette ville généralement encombrée et polluée. En 20 minutes nous sommes à l'aéroport.
Le passage à l'enregistrement est très rapide.
A 14h notre avion décolle pour Panama City. Le vol est effectué en 1h30. On profite de quelques belles vues sur des lacs et des volcans.
Lundi 26 mars 2018
De Panama City à Amsterdam, 9h20 de vol.
On ne traîne pas dans l'aéroport Schiphol, notre avion Air France est prévu à 13h45.
Gros retard, on décolle bien plus tard, à l'arrivée à Paris on a seulement 15 minutes pour récupérer les bagages et monter dans le TGV. Opération réussie avec succès.
Mais on retrouve rapidement les petits soucis des français, retard du TGV de 20 minutes à Paris, de 40 minutes à Bordeaux, le chef de bord peut toujours s'excuser !
A Bordeaux on monte dans le dernier train qui va vers Agen, il est 21h. Quelques minutes et on est à la maison, dans la fraîcheur et la pluie !
Eh voila, on râle, mais on relativise rapidement en pensant aux gros problèmes vécus par les habitants des pays que l'on vient de visiter.
Souvenirs du voyage
Que du plaisir à visiter le pays. Pas une fois on a éprouvé un sentiment d'insécurité que ce soit en ville (même en soirée dans la capitale), dans les transports (locaux uniquement, combis et chicken bus) et dans les randonnées (en individuel).
Bien entendu, il est important de prendre les précautions nécessaires, mais valables aussi dans beaucoup de pays (France comprise).
Le Guatémala nous a conquis par une culture traditionnelle authentique, très loin du tourisme de masse. On se souviendra de la gentillesse et des sourires le la population.
Nous avons découvert une civilisation bâtisseuse de Cités et de Monuments grandioses dans un environnement de montagnes et de forêts tropicales encore préservé.
Les coups de coeur
Le riche patrimoine colonial d'Antigua.
L'accueil de Blanca et Diégo à San Juan Atitlan soucieux que tout soit parfait lors de notre séjour, un temps fort de notre périple.
. Le site de Tikal, enfoui dans la jungle tropicale du Péten.
La douceur de vivre de Livingstone, ambiance caribéenne garantie.
Xéla et la région des indiens Mayas Quichés et Mayas Mam, avec leurs coutumes et traditions fortement représentés et authentiques.
La Semaine Sainte avec les préparatifs et les processions. Un spectacle qui mêle la foi et la fête païenne. Une chance d'avoir pu y assister à la fin de notre périple sans connaître à notre départ, les dates exactes de cette fête religieuse.
Les moins
On peut déplorer la dégradation générale de l'environnement :
. Pollutions des déchets industriels dans les cours d'eau.
. Les gaz polluants des véhicules anciens, et les nombreuses décharges sur le bord des routes.
Ce fléau impacte malheureusement tous les pays d'Amérique Centrale et du Sud.
La pollution est malheureusement une catastrophe planétaire qui impacte généralement et socialement les pays et les populations les plus défavorisés.