Balade sur l'ile d'Aix en 2021
Question transport
Comment aller sur l'ile en bateau
Navette maritime - Compagnie Inter-Iles
Départ : Port de Plaisance de Boyardville.
17190 Saint-Georges d'Oléron.
Parcours maritime : Boyardville-Tour du Fort Boyard-Ile d'Aix.
Départ 9h30-Retour 18h30
24€ par personne.
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"Virée sur l'Ile d'Oléron en 2021"
Lundi 31 mai 2021
Météo idéale ce matin pour notre escapade prévue sur l'Ile d'Aix.
A 9h30, nous sommes à l'embarcadère de la Société Inter-Iles à Boyarville. Des navettes maritimes assurent les liaisons avec l'Ile d'Aix, La Rochelle et le Fort Boyard.
L'animation sur le quai du petit port est déjà grandissante.
Lorsque le capitaine de notre embarcation largue les amarres en direction du coureau d'Oléron, le ballet incessant des bateaux de pêche quittant leur ponton a déjà commencé dans le chenal de la Perrotine.
L'approche maritime de Fort Boyard est compris dans le prix du billet.
On s'installe à l'avant du bateau, sur le pont supérieur, pour ne rien louper du panorama.
Après quelques minutes de navigation, habitués à le voir à la télévision, on reconnait au loin, la silhouette imposante de cette célèbre forteresse.
A l'approche de l'édifice militaire, le capitaine nous narre l'histoire de ce symbole de la Charente-Maritime.
Sa construction a débuté en 1803, avec l'objectif de protéger l'Arsenal de Rochefort. L'origine de son nom vient du banc de sable sur lequel il a été édifié.
En 1866, le bâtiment est achevé. Le très massif Fort a connu plusieurs vies.
En 1868, son intérêt s'avère inutile, il est transformé en prison en 1871, puis en phare.
Abandonné pendant de longues années, en 1966 le Fort accueille pour la première fois des tournages de cinéma.
En 1990, c'est la consécration avec le jeu télévisé Fort Boyard. Une plate-forme est construite pour favoriser le transport du matériel.
Depuis 2015, une nouvelle plate-forme a été installée pour faciliter l'accès au personnel, au matériel plus volumineux et aux animaux.
Pas très esthétique, mais indispensable !
Après en avoir fait le tour, le capitaine met le cap sur l'Ile d'Aix.
Quelques minutes plus tard, nous passons devant le phare à deux tours de la seule véritable ile de Charente-Maritime : les deux autres (Ile d'Oléron et ile de Ré) sont reliées par un pont au continent.
Nous sommes une vingtaine de passagers d'un jour à descendre à l'appontement du village, au pied du Fort de la Rade et, à l'entrée de l'enceinte, une courte pause s'impose pour laisser les voyageurs s'éloigner et se disperser sur l'ile.
Transport en bateau : flèches bleues.
Balade à pied : flèches rouges.
Le Fort de la Rade est un ancien bastion militaire à la pointe sud de l'ile. Construit en 1703 sous les ordres de Vauban, il fut particulièrement endommagé par la marine anglaise.
Aujourd'hui, il abrite une résidence hôtelière, un camping et une école de voile.
Accessible par un pont-levis et entouré de douves, le site est encore bien conservé.
Depuis les fortifications, la vue est magnifique sur Fort Boyard.
A l'ombre des deux vigies rouges et blanches de l'ile, la vue est superbe sur les douves et les murs de fortification.
En direction du nord, au pied de l'ancien sémaphore, la Plage de l'Anse de La Croix ne manque pas de charme, elle est parfaite pour la détente et la baignade.
Trois moyens de locomotion pour visiter l'ile : le vélo, la calèche et la marche à pied.
Les seuls véhicules tolérés assurent les ravitaillements des commerces, les services de réparations, les constructions pour les artisans et les services municipaux et de secours.
L'ile d'Aix occupe une surface de 130 hectares environ : 3 kilomètres de long sur 600 mètres de large et pas de dénivelé.
Le rêve pour un marcheur !
Nous flânons dans les rues étrangement larges du petit bourg qui a dédié à sa rue principale le nom de son illustre résident temporaire : Napoléon.
Le village, habité à l'année par 200 personnes environ, est resté dans son "jus".
Les modestes maisons basses aux enduits de façade d'un blanc éclatant, aux portes et volets à la palette colorée : vert tendre, bleu ciel, rouge, ont des devantures fleuries.
C'est le début de la floraison, et la rose trémière est la star du coin.
On débute notre vadrouille par le côté gauche du village, sur un sentier côtier.
Toutes les maisonnettes ont les volets clos : elles sont essentiellement saisonnières.
Pas de clôture de séparation entre les propriétés. Une végétation plus dense, parfois, souligne les limites du voisinage.
La Plage du Tridoux est la plus étendue de l'ile. Longue de près d'un kilomètre, elle est dénommée aussi La Grande Plage.
Baignade et pêche à pied sur cette plage sauvage.
Hors saison la balade est un enchantement côté odorat : entre les parfums iodés du bord de mer et la végétation aux accents méridionaux des lauriers-roses, eucalyptus, arbousiers et figuiers...
Sur la côte nord-ouest, entre les parcelles boisées et les plages de l'estran rocheux, nous passons devant l'ancienne Batterie de Bois Joly puis plus loin la Batterie de Jamblet.
Ces forteresses ont défendu l'accès à l'estuaire charentais durant de longues décennies.
Les traces des systèmes de défense sont visibles depuis le sentier : la position des canons, les casemates cachées derrière des buttes de terre, les murs des fortifications et le poste d'observation.
Détruites par les anglais en 1757, puis reconstruites, elle resteront en fonction jusqu'en 1926. Elles sont abandonnées après la seconde guerre mondiale.
De l'autre côté du sentier, face aux murailles des batteries, le cimetière du village à son histoire : des soldats insoumis de l'armée impériale russe en 1917 sont enterrés dans le sol de l'ile après une mort par noyade au cours d'une tentative d'évasion.
Nous cheminons vers le nord de l'ile avec vue sur l'océan d'un côté et la diversité des écosystèmes terrestres composés de bribes de forêts de chênes-vert dominant les petites falaises qui s'écrasent dans l'eau.
Côté terre, les marais humides sont envahit par les oiseaux marins.
L'ambiance est différente dans le centre de l'ile, le chemin traverse des prairies avec des vaches et des chevaux, la campagne est colonisée par les graminées et les herbes folles.
Du paysage méditerranéen, nous passons dans celui du limousin !
En plein coeur de la forêt, nous arrivons au point culminant de l'ile... à 15 mètres (sic) au-dessus du niveau de la mer.
Le Fort Liédot, enfoui dans la végétation et construit par décision de Napoléon, a connu plusieurs "vies" :
- Fortification de défense.
- Prison - le plus connu des détenus est Ahmed Ben Bella, le premier président Algérien.
- Centre de tir.
- Colonie de vacances de l'armée.
Les portes sont fermées. Le fort est ouvert pour la saison estivale (visite 5€/p) à partir de juin.
Un sentier, dans la forêt, nous permet de le contourner pour rejoindre le haut de la falaise.
Pause déjeuner sur un petit escarpement rocheux. La vue est magnifique sur l'océan et sur Baby Plage, la réplique d'une crique méditerranéenne. Elle est interdite à la baignade.
A deux pas, la Plages des sables jaunes est plus grande, elle, aussi, est interdite aux joies de la baignade.
Une colonie de Tadorne de Belon, des canards au plumage bariolé et au bec rouge nichent sur la falaise rocheuse et de gros éboulements rocheux. Repos et baignade pour les palmipèdes !
Sur la côte rocheuse, le chemin, exclusivement réservé aux marcheurs, serpente entre les arbres tordus, façonnés par le vent ; certains ont une envergure gigantesque.
Moins chanceux, d'autres sont déchiquetés par les tempêtes.
La marche à pied est plus intéressante que le vélo pour découvrir des "trésors cachés" : petites criques, beaux points de vue, parfums enivrants de la végétation.
Nous arrivons à la pointe la plus à l'est de l'ile, la Batterie de Coudepont.
La vue est splendide. Bain de soleil et bain de couleurs, on en prend plein les "mirettes".
Au loin, on distingue la ville de Fouras sur le continent.
Plus proche, érigé sur un rocher, le Fort Enet est le petit frère de Fort Boyard.
Il est accessible depuis Fouras à marée basse. Il a était construit en 1811 pour défendre la rade d'Aix et sécuriser le Pertuis d'Antioche.
Dans ce petit golfe, l'ostréiculture s'est développée dans les parcs à huitres et côtoie la mytiliculture.
La culture des moules se fait sur des pieux de bois appelés "Bouchots".
De ce côté de l'ile, le vent marin est vivifiant. Le long du sentier, entre les haies de mimosas et les églantiers, la floraison des plantes embellie le panorama de la Plage aux Coquillages.
Devant nous, à quelques mètres de la plage, des cabanes en bois appelées "carrelets" sont perchées entre terre et mer, au-dessus de l'eau.
Ces petites constructions font partie du patrimoine charentais. Un vrai bonheur pour l'objectif du photographe ou le tableau d'un peintre amateur.
De vrais paysages de cartes postales !
Pratiquée à marée montante, la technique de pêche consiste à mettre un appât au milieu du filet, le descendre dans l'eau, puis le remonter à l'aide d'un treuil.
Des soles, des bars, des mulets et des crevettes récompensent les plus patients de cette pêche traditionnelle.
A droite, à 10 mètres du rivage de la Plage aux Coquillages et son sable caillouteux, nous sommes surpris de trouver une parcelle de vigne le long du chemin.
Une culture improbable dans cette petite ile.
Blanc et rouge sont vignifiés sur place.
Très agréable flânerie dans la partie la plus étroite de l'ile - le Quartier de Bois Joly - avec ses petites rues bordées de jolies maisons aux massifs toujours fleuris.
Près du chemin, à quelques encablures de l'estran vaseux, à l'Anse du Saillant, le seul ostréiculteur de l'ile, dans sa cabane, propose ses produits élevés dans des claires.
Un agréable parfum marin, savant mélange d'air iodé et de vase vient titiller nos narine : ça sent bon les vacances !
La journée est très ensoleillée et à cette heure avancée de l'après-midi, une pause s'impose dans un petit troquet pour se rafraichir avec un "demi" en terrasse.
Nous entrons dans le village fortifié par la Porte de l'Eglise. Le passage des douves sur le petit pont est comme un moment hors du temps.
Le petit bourg semble sortir d'une autre époque.
On continue la balade vers l'Église Saint-Martin-d'Aix. Construite en 1067, elle a été endommagée suite aux conflits entre la France et l'Angleterre.
Son intérieur sobre est très sombre. On descend dans la crypte voutée qui repose sur une dizaine de colonnes ornées de motifs floraux.
Un petit groupe de touristes entonnent des chants liturgiques avec une très belle sonorité dans ce vestige roman.
Nous sommes loin de l'affluence des jours d'été. La balade dans les rues tracées au cordeau est intimiste.
Nous poursuivons notre retour dans le passé, dans le calme et la quiétude des ruelles bordées de pimpantes maisons basses aux couleurs pastels.
Rue Napoléon, rue Gourgaud, rue de Marengo, rue Montalembert, nous faisons un bond de 200 ans en arrière.
A l'ouest du village, l'ancien sémaphore est un géant de l'ile. Il n'est plus en service.
Un bâtiment attenant abrite un cinéma et la maison des associations.
Dans un avenir proche, un projet de réhabilitation permettra aux touristes de bénéficier du haut du sommet d'une vue à 360°.
Rue Napoléon : impossible de rater la maison où l'Empereur séjourna du 12 au 15 juillet 1815 avant de quitter la France.
C'est d'ici qu'il embarque pour l'Ile de Sainte-Hélène à bord du brick l'Épervier puis sur le Bellerophon qui rejoint les côtes anglaises.
Classée aux Monuments Historiques, la bâtisse fait partie des Musées Nationaux Napoléonien.
Quel contraste avec son imposante structure et les maisons basses des pêcheurs.
On jette un coup d'oeil rapide dans les jardins.
Les voitures sont interdites. Les habitants, pour se déplacer sur l'ile ou s'approvisionner sur le continent via les navettes maritimes, utilisent le véhicule local : la bicyclette tractant un "charreton", une remorque bricolée, légère et rustique.
Un papy est tout heureux et fier de nous présenter le sien.
La journée passe vite, il est déjà temps de penser au retour.
Du haut des remparts, nous avons une belle vue du village et, au loin, du Fort Boyard qui flotte entre ciel et mer.
Place d'Austerlitz, le buste en bronze de Napoléon accueille les visiteurs à la descente du bateau.
Une phrase inscrite sur la stèle retient notre attention... Plus modestement, pour nous, c'est la fin de l'escapade sur L'Ile d'Aix.
Le bateau quitte son appontement.
Assis sur le pont supérieur, nous profitons de la météo toujours favorable pour apprécier le panorama à l'approche de Boyardville, de la Plage des Saumonards et l'embouchure du Chenal de la Perrotine.
Souvenirs d'une journée à l'ile d'Aix
Les dimensions de l'ile en font une balade idéale pour en faire le tour à pied en une journée. Un véritable écrin de verdure dans un décor sauvage. Un endroit calme (surtout à cette époque de l'année).
Nous avons été conquis par la diversité de ses paysages, de l'architecture du village, ses fortifications et les maisons colorées de pêcheurs.
Surpris aussi par la couleur de l'eau cristalline de quelques criques cachées et de plages accessibles à marée basse...
Entre la forêt, les marais humides, les prairies et les nombreux vestiges de fortification, nous avons passé une excellente journée, loin de toute agitation.
Une échappée à recommander sans modération !
A suivre le prochain article sur "Escapade sur l'Ile d'Oléron en 2021"