Découverte de l'ALBANIE en
septembre-octobre 2021
Troisième partie
Pogradec
Ohrid (Macédoine du Nord)
Tirana
Krugë
Durrës
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FORMALITES
Visa obligatoire seulement pour un séjour de plus de 3 mois.
Vaccination
Vaccins recommandés :
. vaccinations universelles : hépatite B, DTPC.
. Hépatite A, fièvre typhoïde.
Vaccination obligatoire :
. Covid 19 (deux doses).
Question argent
La monnaie : le LEK (Lekë au pluriel).
Possibilité de payer en euros, mais mieux vaut changer en monnaie locale pour bénéficier d'un meilleur taux. Dans les grandes villes, il y a partout des bureaux de change (western Union).
Septembre/Octobre 2021... 1€ = 121 Lekë.
Vous trouverez des billets de 200, 500, 1000, 2000 et 5000 Lekë et des pièces de 1, 5, 20, 50 et 100 Lekë.
Question transport
Aérien
Bordeaux - Bari : direct.
Bari - Bordeaux : direct.
Compagnie Ryanair. 104,96€ les deux billets + 2 bagages en soute 89,98€.
Total : 194,94€ pour deux (achetés le 10/08).
Maritime
Compagnie Adria Ferries
Billets achetés au bureau de la compagnie sur le port de Bari.
207€ pour une cabine double avec salle d'eau privative.
Bari - Durrës : départ 23 heures - arrivée 9 heures.
Durrës - Bari : départ 23 heures - arrivée 9 heures.
Terrestre
Les Bus
Pour les destinations "longue distance". Le confort est variable, mais les bus sont souvent équipé de l'air conditionné. Les tarifs sont très abordables.
Le pays est montagneux, l'état des routes est parfois dégradé, les trajets sont assez longs.
Les Furgons
Ce sont les moyens de transport pour les trajets de petites distances.
Les minibus (9 à 18 passagers) démarrent lorsqu'ils sont pleins. Dans les stations rourières, en plus d'être bon marché, ils sont facilement répérables. Il est possible que le conducteur rajoute des sièges pliables au milieu de l'allée centrale. Les départs sont plus nombreux le matin, puis ils se raréfient en milieu d'après-midi.
Sur le bord de la route, il faut lire la destination inscrite sur une petite affiche apposée sur le pare-brise, et il suffit de lever la main. Les passagers, au fil des arrêts, se rapprochent des premières places pour descendre plus rapidement. Beaucoup de ces minibus ne sont pas climatisés, dans la journée, ils se transforment en cocotte-minute. La proximité des sièges permet une discussion entre les personnes (même celles qui ne se connaissent pas).
Les Stations routières
Dès les premières heures de la matinée, c'est l'effervescence autour des bureaux des compagnies et des petits bus dont l'organisation des départs laisse à désirer. Les bus touristiques et les "furgons" ont leur propre station, sauf dans les grandes villes, où ils se partagent un même lieu. Lorsque la station est à l'extérieur du centre-ville, elle est toujours facilement accessible en bus urbain.
Prix des trajets pour deux billets
Korcë - Pogradec : 65 kilomètres. 5€ pour deux. 1 heure de trajet.
Pogradec - Ohrid (Macédoine du Nord) : 40 kilomètres. 1 heure de trajet depuis la frontière de Tushemitsht. 5€ pour deux.
Pogradec - Tirana : 120 kilomètres. 8€ pour deux. 3 heures de trajet.
Tirana - Durrës : 35 kilomètres. 2,50€ pour deux. 45 minutes de trajet.
Question hébergement
Pogradec
Berberi Guest House
Rruga Kajo Karafili.
Accueil très chaleureux des propriétaires. Grand studio équipé, chambre confortable et propre.
La barrière de la langue n'est pas un problème, le sourire et les gestes compensent. Leur fils peut traduire par téléphone. L'hébergement est bien placé et près de la station de bus.
L'hébergement le plus apprécié de tout le périple. Le couple ne savait pas quoi faire pour nous être agréable.
18 € la nuit sans le petit-déjeuner (mais cappuccinos et croissants offerts tous les matins). Sans compter les boissons en journée.
À recommander.
Tirana
Hôtel Niku
Rruga Siri Kodar.
Bon accueil. Bien situé, à huit minutes à pied de la Place Skandenberg et à 5 minutes du bazar. Des dirigeants sympathiques et le sourire de l'employée. Changement sans problème de chambre pour avoir une meilleure literie.
25€ la nuit avec le petit-déjeuner (croissant-café et jus de fruit).
À recommander.
Durrës
Hostel Durres
Sheshi Liria.
Très bon accueil du personnel (en français). Bien situé en centre-ville. Propreté des lieux. Gentillesse de l'employée. Cuisine à disposition. Station des bus à 10 minutes à pied. 20€ la nuit avec un petit-déjeuner copieux.
À recommander.
L'offre hôtelière est de qualité, avec des prix très bon marché. L'accueil est toujours cordial. La gentillesse du personnel et des propriétaires est à souligner. La qualité de la literie est excellente, les chambres sont décorées de façon traditionnelle et partout la propreté des sanitaires est à signaler.
Question au quotidien
Essence : 172-195 Lekë le litre (1,43-1,62 €) - Diésel : 170-178 Lekë le litre (1,40-1,48 €). Prix suivant les régions.
1 birek (grand feuilleté au fromage) : 40 Lekë (0,34 €). 1 cappuccino : 135 lek (1,10 €). 1 bière locale (0,50l) 140 lek. 1 bière étrangère (0,33l) 140 lek. 1 bouteille d'eau 60 lek (0,50 €).
1 kg de pommes ou de tomates 0,80 lek (0,60 €). 1 paquet de cigarettes 320 lek (2,60€).
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Difficile de partir pour une lointaine destination avec la pandémie du COVID 19.
Notre choix s'est porté sur l'Albanie, un petit pays qui n'est pas encore envahi par l'afflux de touristes. Les conditions sanitaires sont allégées à compter de septembre 2021 :
- Pass sanitaire (2 vaccinations). Contrôle à l'entrée et à la sortie du pays.
. Pas d'obligation de quarantaine.
. Port du masque obligatoire à l'intérieur des lieux publics fermés.
Le pays possède de multiples richesses :
Des traditions culturelles. Des sites archéologiques. Des parcs naturels. Des monuments religieux. Des villes classées au patrimoine mondial de l'Unesco. La Rivièra albanaise avec les plages de la Mer Ioniènne et de la Mer Adriatique.
L'Albanie, bénéficie d'un gros avantage à cette période de l'année, avec un climat méditerranéen sur la partie littorale et doux à l'intérieur. Proche de la France, aux portes de l'Europe, le pays, petit par sa surface, est encadré par le Monténégro, le Kosovo, la Macédoine du Nord et la Grèce.
Histoire récente de l'Albanie
Republika e Shipërisë
Ce pays, encore méconnu, a beaucoup souffert de la fermeture de ses frontières durant la dictature de Enver Hoxha de 1946 à 1985 (date de sa mort).
Sous un régime de terreur, il enfoncera son pays dans l'isolement en le faisant vivre en autarcie.
La situation perdurera avec le dirigeant communiste Ramiz Alia jusqu'au renversement du régime en 1991.
Actuellement considéré comme le pays le plus pauvre et le plus isolé de l'Europe, l'Albanie s'est ouvert au monde et souhaite un rapprochement avec l'Union Européenne.
D'après les médias, la corruption et la criminalité organisées entravent les grandes institutions : l'Etat, la police et la justice en particulier.
Avec notre curiosité habituelle, à nous de découvrir la culture du pays, ses paysages, ses plages, son histoire ancienne et son passé récent.
CARTE DE L'ALBANIE
Itinéraire de notre voyage
Flèche bleue : Ferry Bari - Durrës . Durrës - Bari.
Ferry Koman - Fierze.
Flèche verte : trek Valbonë - Theth.
Flèche rouge : bus 1ère partie du périple.
Flèche mauve : Bus 2ème partie du périple.
Flèche noire : bus 3ème partie du voyage.
Flèche violette : Bus Frontière de Pogradec à Ohrid en Macédoine du Nord.
Jeudi 30 septembre 2021
À 11 heures, dans la gare routière de Korcë, nous nous installons confortablement dans le furgon (250 lekë par personne) pour Pogradec.
Seulement 1 heure de route, la région est montagneuse. Les paysages grandioses et préservés, abritent un habitat dispersé, avant d'atteindre la ville, nichée sur les rives du lac, qui sépare la partie sud-ouest de la Macédoine du Nord et l'Albanie Orientale.
Le conducteur nous dépose en plein centre-ville. Notre hébergement est à quelques mètres.
Un couple âgé nous accueille chaleureusement. Tous les deux ont un sourire communicatif, mais ils parlent uniquement l'albanais... dur dur, nous ne connaissons que quelques mots de salutations : mirëdita (bonjour), faleminderit (merci)...
Dans la salle du bar, nous passons un moment à chercher des sujets qui pourraient relancer le dialogue, ils sont aux petits soins et nous dorlotent. Ils nous offrent un capuccino et appellent leur fils au téléphone, car nous lui avons réservé la chambre par mail, depuis Korcë. Le contact avec le fiston est cordial et facilite la compréhension avec les parents.
Nous posons nos sacs dans un beau studio tout équipé et nous partons nous balader sur la jetée qui longe le Lac d'Ohrid. Les Albanais et les Macédoniens, riverains du plan d'eau, en revendiquent le nom. Pour les uns c'est Lac de Pogradec, pour les autres le Lac d'Ohrid.
L'environnement est décontracté sur les bords de la belle promenade. Clap de fin sur la saison estivale, la station balnéaire est fréquentée uniquement par la population locale.
De vénérables albanais, aussi vieux que les arbres, sont assis sur des bancs de bois. Très concentrés, certains jouent aux échecs, d'autres, à côté, sont installés sous des auvents, ils disputent des parties de dominos. Très expressifs, ils sont plus volubiles et rieurs.
La sieste est sacrée et il est encore trop tôt pour voir les gens déambuler le long du rivage.
Le ciel se gâte avec un début de crachin. Repli obligatoire dans un bar, où un consommateur entame une discussion et du coup, nous permet d'en savoir un peu plus sur les moyens de locomotion pour aller visiter Ohrid, une belle ville en Macédoine du Nord.
Par téléphone, il joint une amie qui parle le Français. Elle rapplique dans les minutes qui suivent et nous donne toutes les informations nécessaires.
Depuis notre arrivée en Albanie, nous sommes toujours très étonnés par l'extrême gentillesse de la population. Et nous pouvons en parler en toute connaissance avec tous les pays où nous sommes allés depuis 40 ans que nous voyageons.
Pour ce dernier jour de septembre, le temps est doux, mais la pluie s'invite. Nous faisons une halte dans un restaurant populaire. D'un index gourmand, je désigne 1/2 poulet pour chacun avec des frites et des légumes. Le temps de s'installer et nous sommes servis. Pas de la grande cuisine, mais des prix doux... Très doux, 3,50 € !
Il fait froid lorsque l'on rentre à la chambre. Nous croisons les doigts pour la balade prévue demain !
Vendredi 1er octobre 2021
Ohrid
Perle des Balkans
Jérusalem des Balkans
Il a plu toute la nuit. Heureusement, ce matin, le ciel s'est allégé de quelques nuages. Donc, côté météo, tout va bien.
Nos hôtes nous attendent au bas de l'escalier et nous accueillent avec du café et des croissants. Sur un bout de papier, le patron a écrit en albanais, le nom de la station des furgons pour aller à Tushemisht, un petit village, situé à la frontière avec la Macédoine du Nord.
À 8 heures, le minibus (50 lekë par voyageur) démarre. Tous les sièges sont occupés par des femmes qui vont travailler dans les bars et les restaurants du petit port de pêche, très touristique. Dès la sortie de la ville, la route file droit au milieu d'une jolie plaine, jusqu'à l'horizon, au pied d'un éperon rocheux. Le conducteur nous dépose dans la rue principale de la bourgade.
À pied, nous nous rendons au poste frontière. Perché sur une colline, face au lac, il est à 1,5 km.
Nous nous présentons plein d'optimisme devant la guérite côté albanais. Le douanier, affable et bienveillant fait son travail avec sérieux, les formalités sont réduites au maximum. Le passage est rapide... Très rapide, nous sommes les seuls visiteurs.
Quelques centaines de mètres plus loin, les policiers macédoniens sont plus regardants sur nos identités, ils contrôlent nos passeports avec application, mais là aussi, les formalités sont rapides.
La Macédoine du Nord étant hors U.E, nous comptabilisons un visa supplémentaire. Le fonctionnaire est brave, mais Denise doit demander, presque exiger, le tampon sur notre passeport.
Côté macédonien, il n'y a pas d'habitations et pas de bureaux de change. Le taux de la monnaie du pays : 1 euro = 0.61 denar macédonien.
L'euro est accepté dans tous les commerces, à nous à être vigilant dans nos règlements.
L'attente est longue, sur le parking en terre Macédonienne. Il n'y a pas de circulation et pas plus de taxi.
Enfin, à 9 h30, le bus pour Ohrid se présente, le conducteur accepte le paiement en lekë ; nous sommes les seuls passagers jusqu'au village qui suit. Vu du minibus, le paysage est superbe, la route, étroite et sinueuse, longe le lac.
Vers 10 h30, le conducteur, nous dépose à hauteur d'un grand rond-point, sur le boulevard Turističa, dans le centre de la capitale touristique de la région.
Un panneau marron indique les sites à visiter (en Albanais et en Anglais). La rue piétonnière traverse ce qui était jadis l'ancien bazar. Aujourd'hui c'est un alignement de boutiques de souvenirs, de bars et de restaurants. Au bout de la rue, une belle promenade borde le port de plaisance. Sur la droite, la vue est superbe sur les maisons alignées sur le flanc d'une colline. Vague ressemblance avec Berat.
Nous avons 5 heures pour faire le tour des principaux sites touristiques, mais vu le dénivelé, il ne va pas falloir "chômer."
Dans les rues Car Samoil et Ilindenska, des rangées entières de maisons traditionnelles sont rénovées avec goût.
Avec des étages plus larges que le rez-de-chaussée, les maisons, tournées vers le lac, sont étroitement empilées dans les ruelles pavées. La colline a tout d'un jeu de construction gigantesque.
Le centre historique est classé au Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 1980. La maison de la famille Robev abrite le Musée de la ville. Dans le dédale des petites rues, l'habitat est hétéroclite : quelques maisons, dans "leur jus", sont le témoignage des temps anciens.
Nous avançons au milieu des nombreux touristes, surtout des locaux, et une majorité venant des pays limitrophes.
Nous nous éloignons en remontant une longue rue, l'environnement change. Dans ces ruelles escarpées, nous retrouvons des lieux paisibles et magnifiques à la fois.
Au détour d'une ruelle, "premier émerveillement". Au cœur d'un joli jardin bien entretenu, la Cathédrale orthodoxe Sainte Sofia. Construite au XIe siècle, elle est un des plus importants monuments religieux du pays. La construction, massive est remarquable par son imposante beauté. Construit sur un ancien site de culte religieux, puis transformé en mosquée durant la domination turque, elle a tout connue : des transformations, des ajouts et même des tremblements de terre. Le portail est fermé, nous ne verrons pas son intérieur.
Nous faisons le tour de l'édifice. Deuxième "émerveillement", une antique 2cv Citroën est garée sur le trottoir... Les macédoniens ont du goût !
Côté nord, assis sur une estrade, nous faisons face à un narthex (portique à l'entrée des églises), qui occupe toute la longueur de l'édifice, avec à sa base, deux tours.
Plus haut, la ruelle serpente sur le flanc d'une falaise, offrant de belles perspectives sur le lac et les montagnes. Grand coup de foudre lorsque l'on découvre l'Eglise Saint-Jean de Kaneo, elle est posée sur le rocher de Kaneo.
Datant du XIIIe siècle, le petit édifice religieux est magnifique et surtout très photogénique. Un cadre de carte postale. L'entrée est payante, mais il n'y a personne. La visite est rapide. Sous la coupole, j'aperçois des fresques anciennes et une belle iconostase.
Les administrés peuvent s'enorgueillir de posséder l'église qui figure sur toutes les brochures touristiques de Macédoine du Nord.
Nous grimpons encore quelques mètres. Le soleil tape. Sur un banc, à l'ombre d'une pinède, nous contemplons paresseusement la vue qui porte au loin et incite aux rêves...
Quel plaisir, sous un soleil généreux, de déambuler dans les ruelles pavées. Mais il faut avancer, les façades blanchies,décorées par des jardinières aux mille couleurs sont toutes face au lac.
Situé sur la colline de Plaochnik, le Monastère Saint-Pantaleimon appelé aussi Saint-Clément est un ancien monastère byzantin construit au Xe siècle. Nous réglons l'entrée (2€ par personne).
Des coins et des recoins, des tours ; tout est en briques rouges. L'extérieur est superbe. L'intérieur est sobre. A l'abri des regards, perchés sur des échafaudages sous un dôme, une équipe de spécialistes rénovent des peintures sacrées.
L'extérieur contient quelques jolis trésors d'architecture et des mosaïques datant du Ve siècle. Protégées par un porche, elles témoignent de l'existence des églises chrétiennes.
De nombreuses fouilles sont en cours dans les sous-sols des maisons voisines et sur le site archéologique de Plaosnik.
La vie religieuse devait être intense. Une vingtaine d'églises sont répertoriées dans la vieille ville.
Tout en haut du vieux-centre, nous arrivons devant le portail de l'Eglise Notre-Dame-Péribleptos, qui date de la fin du XIIIe siècle. L'église est incontournable avec son empilement de corniches de toit. À l'intérieur (2€ par personne), nous jouons aux touristes. Nous restons admiratifs devant des fresques pleines de détails et de finesses, toujours riches en couleurs.
Le gardien est sympathique, il nous permet de prendre quelques photos.
Du jardin de l'église, un muraille imposante monte jusqu'à la Forteresse de Samuel qui domine Ohrid et le lac. Construite au XIIIe siècle, la citadelle a été reconstruite plusieurs fois.
Trop loin, trop haute... Nous nous contentons de regarder son enceinte crénelée.
Moment de répit, nous descendons d'un pas léger vers le port. Nous passons devant le Théâtre Antique de l'époque hellénistique, le seul qui reste en Macédoine du Nord. Construit en 200 av. J.-C.
Aujourd'hui, il accueille un festival d'été de théâtre et de musique. Il est assez bien entretenu, mais quel dommage cette structure métallique !
Sur une colline boisée, dernier arrêt "culturel". La Tour de l'Horloge est construite en pierre et en bois. Carrée et massive, elle date de 1726. Malgré des centaines d'années d'intempéries, la construction résiste encore.
Dans une rue du Vieux Bazar, nous nous installons à la table d'une pâtisserie spécialisée dans les "baklavas", (feuilletées avec des pistaches, des noix et du miel). Un vrai régal !
Gourmandise (très très sucrée) par excellence, tant visuelle que gustative.
Il est 15 h 30, nous prenons place dans le dernier bus pour rejoindre la frontière.
Le passage est ultra rapide aux 2 postes frontières. A Tushemisht nous prenons, là encore, le dernier furgon, à 17 heures, pour Pogradec.
Nous nous attablons au même restaurant qu'hier soir. Les assiettes sont très copieuses : 1 (petit) poulet cuit à la broche, des frites et des légumes frits pour 8€ !
Épuisés et courbaturés par cette longue journée, nous retrouvons la chambre avec plaisir. Sur l'appli santé de notre mobile, il est indiqué 20 kilomètres de marche.
Samedi 2 octobre 2021
Nous nous permettons une grasse matinée. Nous prenons le temps d'apprécier le petit-déjeuner offert par nos hôtes. Attablés à la terrasse de l'hôtel, nous découvrons une ville bien agréable. Des Albanais, très bavards, nous tiennent des discours auxquels nous ne comprenons goutte.
À quelques kilomètres de Pogradec, en territoire de Macédoine du Nord, le Monastère de Saint-Naum, à 10 kilomètres de la frontière, fait partie des visites incontournables. Toujours prête à nous proposer son aide et anticiper nos besoins, la propriétaire, avec des gestes et quelques mots, nous indique un petit raccourci pour rejoindre le Monastère depuis la route.
L'heure tourne, à 10 heures, le minibus (50 lekë) démarre pour Thusemisht. Le conducteur attend jusqu'au dernier moment avant de démarrer, mais il y a peu de candidats passagers.
Nous sommes chanceux de profiter d'une température douce et d'un magnifique soleil. Le paysage est à couper le souffle...
Le chauffeur nous dépose dans la rue principale, le calme est absolu. Les commerçants n'ont pas encore ouvert boutique. À pied, nous rejoignons la frontière. Nous effectuons les mêmes formalités... Avec les mêmes fonctionnaires qu'hier !
Nous passons cinq minutes montre en main, à chaque poste douanier ! Pas un véhicule devant nous, et rien derrière nous.
Il fait beau... Il fait chaud, on est bien ! Sur la route, nous croisons un renard. Qui est le plus curieux ?
Deux kilomètres après le poste frontière, sur la R 1311, à notre gauche et en contrebas du talus, nous apercevons la toiture de l'Eglise Saint-Athanasius.
Nous dévalons un escalier en pierre. La porte de l'église est ouverte. L'intérieur est décoré par des icônes et des fresques récentes, aux couleurs très vives.
L'information donnée par notre logeuse est exacte... Nous allons facilement gagner 10 kilomètres aller et retour.
Au pied de l'église, un chemin pierreux plonge dans la forêt, puis serpente dans la plaine entre des vergers de pommiers. Le chemin s'arrête à l'entrée monumentale du Monastère.
Les pèlerins en quête de spiritualité, et les touristes curieux et passionnés par l'art, doivent emprunter une grande allée aménagée au bord d'une plage investie. Le côté gauche est bordé par de nombreux stands de souvenirs (magnets, T-shirts...).
Plus loin, des bars et des restaurants diffusent allègrement de la musique anglo-saxonne.
Nous restons dans l'allée centrale et arrivons face au complexe des bâtiments historiques.
Dans un petit parc, au milieu d'un étang et un peu isolée, la petite Eglise St-Parskeva possède un intérieur avec des fresques récentes.
Plus haut dans le jardin, des paons, maitres des lieux, se promènent librement dans un cadre magnifique.
Construit au Xe siècle, le Monastère a connu de nombreuses vicissitudes. Pendant l'occupation ottomane, au cours du XVIe, une nouvelle église de style byzantin est construite sur les ruines du premier édifice.
L'Église des Archanges-Gabriel-et-Michel, au centre du complexe, est de petite taille, son architecture est superbe. À l'entrée, un narthex est coiffé d'une coupole. Au niveau de la nef, le toit surélevé est dominé par une autre coupole.
Le soleil magnifie l'édifice religieux avec ses briques aux nuances de rose et orange et ses larges dômes.
À l'intérieur, les murs de l'église sont recouverts de peintures réalisées en 1806.
La Chapelle du tombeau de Saint Naum est, elle aussi, riche en fresques avec une iconostase en bois sculpté et des icônes du XVIIIe siècle.
Il est interdit de prendre des photos, mais les portables des touristes et des pèlerins sont actifs, alors, moi aussi, je me permets d'utiliser mon appareil photo...
Retour à l'extérieur. Assis sur le parapet, au-dessus du lac, une question me taraude l'esprit... Comment a t'il été possible d'accoler à ce bijou (j'ai pris volontairement les photos de telle sorte que la construction n'apparaisse pas) un complexe hôtelier et, à quelques mètres des restaurants ?
La magie des lieux perd de son sens. Dommage !
Lorsque nous reprenons le même chemin pour passer les deux postes frontières déserts (pour la 4eme fois en deux jours) les douaniers pourraient presque nous appeler par nos prénoms !
Le lac, avec sa couleur azur soutenu a une superficie de 350 km2, une longueur de 30 km sur 15 km de large et une profondeur de 280 mètres.
Malheureusement, la pollution et les détritus de toutes sortes menacent la biodiversité et les espèces endémiques.
Lee restaurants du port de pêche de Thusemisht sont réputés pour les spécialités poissonnières.
Confiants devant les nombreuses Mercedes et autres belles berlines stationnées devant la terrasse d'un établissement, nous portons notre choix sur un menu proposant le poisson phare du lac, le "koran", une sorte de truite.
Pas de chance pour nous, le choix de ce poisson (ou du restaurant) ne va pas nous laisser un souvenir impérissable.
Retour à Pogradec. En début de soirée, la station balnéaire retrouve une animation bon enfant. Pas d'odeur iodée, ni de sable doré, mais des groupes de familles qui déambulent sur la promenade du bord du lac.
Dimanche 3 octobre 2021
Tirana la Ville-couleur
Depuis le balcon de la chambre, au-dessus des vieux immeubles décrépis et des montagnes, les nuages moutonnent dans le ciel et il fait frais.
Comme les matins précédents, les patrons nous attendent dans la salle du restaurant avec le café et des croissants. Nous quittons nos hôtes si prévenants avec moult démonstrations.
Le furgon (500 lekë par passagers) pour Tirana démarre à 9 heures, depuis la station centrale.
La route serpente le long du lac jusqu'à la ville de Lin, puis nous entrons dans une grande partie montagneuse, qui laisse peu après la place à une vallée. Nous apercevons, à intervalles réguliers, les silhouettes familières des bunkers.
Des stands, disposés le long de la route, proposent de l'artisanat local (vannerie et poterie). Le trajet passe rapidement.
À midi nous arrivons à la gare routière sud-est Jug Lindje de la capitale.
Aidé de "Maps.Me", nous remontons la longue Rruga e Elbassanit.
Le sac devient lourd après 30 minutes de marche, mais déjà nous avons un bon aperçu du paysage urbain.
Nous nous "posons" enfin à l'Hôtel Niku. La chambre n'est pas encore prête, nous acceptons volontiers l'offre du café pour patienter.
La fin du voyage approche, entre mer et montagne, villes classées et sites archéologiques, nous sommes ravis de notre périple.
Nous allons consacrés les cinq derniers jours à découvrir la capitale. Après avoir troqué nos chaussures de randonnée pour des tennis, nous voilà partis.
Avec ses nombreux bâtiments culturels et historiques, la ville est le parfait condensé de l'histoire du pays, ancienne et récente.
Toutes les capitales du monde ont une grande Place centrale. Tirana à la sienne, symbolisée par la statue équestre de Skandenberg.
Sa posture altière en impose, il a fière allure et représente ce seigneur albanais, considéré comme le héros national pour sa résistance à l'Empire ottoman.
Sur notre chemin, entourée par des buildings, la Tour de l'Horloge fut longtemps le plus haut monument de la ville. Construite en 1821, son sommet culmine à 35 mètres de hauteur.
Construite, endommagée, surélevée, elle a connu plusieurs "vies". Elle est fermée cet après-midi, on reviendra demain pour monter jusqu'à sa plate-forme.
Tout à côté, la Mosquée Et' Hem Bey est une survivante du régime communiste. Fin de sa construction en 1821. Le minaret, comme la mosquée, est de style ottoman.
L'extérieur se distingue par des boiseries et des fresques.
Le gardien nous invite à entrer. Nous sommes toujours accueillis avec bienveillance dans les sites religieux.
Après la longue interdiction de la pratique religieuse sous le régime communiste, l'Albanie est un modèle de tolérance. On peut trouver dans une même famille, des catholiques, des musulmans, des orthodoxes et des bektachis.
Nous retirons nos chaussures. L'intérieur est entièrement recouvert de peintures représentant des motifs végétaux, des cascades, des ponts, des arbres... Une pure merveille.
Au loin, entre des bâtiments gouvernementaux, un clocher au sommet d'une tour, semble défier les buildings.
Quelle surprise, lorsque l'on arrive à son niveau. Elle est presque accolée à l'immense Cathédrale orthodoxe de la Résurrection-du-Christ. Le style architectural de cet édifice de construction récente est indescriptible.
Son intérieur est un peu "tape à l'œil" avec son dôme recouvert d'une mosaïque représentant le Christ. La coupole qui "chapeaute" la toiture est immense ! la tradition orthodoxe est présente, mais dans le modernisme.
Retour vers l'hôtel, Il faut être curieux (ou avoir très faim) pour trouver la salle du Restaurant Shije Fshati, dans le sous-sol d'un bâtiment, de la Rruga e Dibrës.
La salle est cosy, les assiettes sont copieuses, nous nous régalons avec bonheur de plats traditionnels.
Lundi 4 octobre 2021
Ciel azuréen ce matin. La serveuse de la salle de restauration nous accueille avec un petit-déjeuner consistant et réconfortant. Un jus de fruit, des croissants, des bireks et un cappuccino.
À 9 heures, nous sommes à l'ouverture du bureau de l'office de tourisme. Une employée, très sympa, nous fournit un plan (gratuit) de la ville et de nombreuses informations en français.
Délestés de 400 lekë, nous grimpons les 90 marches en pierre, qui mènent au sommet de la Tour de l'Horloge. Là-haut, à 35 mètres, la vue à 360° porte très loin sur la capitale et sa banlieue
A la fin de la visite, la réceptionniste du bâtiment tient absolument à se faire prendre en photo avec Denise.
Nous quittons le centre touristique, pour flâner dans le marché du Quartier de Tregu Çam. Son dédale de ruelles, rappelle les marchés asiatiques.
Le spectacle est coloré. Dans un secteur, des dizaines de boutiques sont alignées, elles vendent les mêmes textiles, et les mêmes chaussures. Dans un autre secteur, mille odeurs, plus ou moins subtiles, montent des trottoirs où sont exposés des fruits et des légumes en quantité incroyables.
Plus loin, les indispensables téléphones portables 'd'occasion' sont en vente. Les téléphones volés sont trouvables à un prix très bon-marché.
Tous les jours, jusqu'à 14 heures, les gens du quartier viennent faire leurs emplettes.
Tirana se distingue, depuis les années 2000, par une rénovation urbaine. Edi Rama, le maire de la capitale, ex-ministre de la culture, a souhaité rendre le sourire et la fierté à ses administrés.
Ses premières mesures ont consisté à mettre de la lumière dans leur quotidien.
Cinq artistes internationaux sont contactés, pour jouer avec les couleurs et des trompes-l'œil, sur les façades des sinistres bâtiments d'habitation de l'époque communiste.
Nous partons à la découverte de la vie et de l'atmosphère des quartiers oubliés, en flânant et en nous laissant surprendre, loin de l'agitation du centre touristique;
Nous bénéficions d'un atout considérable... Le temps. Nous sommes partis pour 5 semaines pour visiter un pays qui fait, en surface, trois grands départements français.
Les œuvres de Street-Art récentes complètent les premières réalisations qui ont perdu de leur superbe.
À chaque coin de rue, nous restons ébahis par les jeux de couleurs, des formes géométriques,et des couleurs criardes.
Sur les trottoirs, les armoires électriques, à la couleur uniforme et triste, servent de support pour devenir des "œuvres d'art".
Les créateurs de l'art urbain n'ont aucune limite. Simplement du talent !
Les passages pour piétons sont colorés. Initiative des autorités pour renforcer la sécurité ou égayer la grisaille du bitume ? Nous penchons pour la deuxième raison.
Les conducteurs ne se soucient guère des piétons, pour traverser la rue, mieux vaut marcher très vite ou courir.
La couleur est présente et devient l'élément essentiel du paysage urbain. Tous les habitants et usagers sont touchés par son éclat.
Repeindre, réaménager les immeubles aux structures à l'abandon ; une solution bon marché pour oublier les années sombres... Malgré tout, il y a encore à faire dans les quartiers excentrés.
Dans la longue Rruga Rugova, la Pyramide de Tirana, inaugurée en 1988, était un mausolée dédié à Enver Ohxa.
Laissée à l'abandon, elle est en travaux depuis le début de l'année.
Un centre multiculturel devrait accueillir la jeunesse de la ville dans quelques mois.
De l'autre côté de la rue, dans un jardin, le Bunker TRIII 1976 I était destiné à surveiller et à contrôler l'accès au BLLOKU, le quartier résidentiel des notables du Parti.
Place Nënë Thereza, un sentier démarre derrière la faculté pour aller dans le Grand Parc (Parku i Madh). Un ilot de verdure au cœur de la ville, loin du bruit des klaxons et de la circulation.
Sur les hauteurs, nous nous posons sous de grands arbres, pour profiter de la fraîcheur et de l'ombre.
Nous reprenons le cours de notre balade urbaine. Bordant une rue très passante, le long de la rivière Lana, la Cathédrale St-Paul est de conception moderne. La statue de Mère Tereza, la gloire nationale, est érigée dans l'avant-cour.
À seulement quelques dizaines de mètres, il nous est impossible de louper la magnifique Mosquée de Namazgjâh, avec ses quatre minarets. Elle est la plus grande des Balkans.
Dans ses deux salles de prières, elle peut accueillir 4 500 fidèles. En travaux, elle est fermée à la visite.
En fin de journée, nous arrivons au Pazari i Ri (Grand Bazar). Très agréable, la place du marché couvert est bordée d'immeubles aux couleurs vives.
Beaucoup d'échoppes ont les rideaux baissés. Sous la grande halle moderne, quelques vendeurs proposent encore des fruits, des légumes et quelques produits traditionnels (du raki, du miel, du tabac, etc...). La population locale est invisible l'après-midi.
Les vendeurs de souvenirs ne sont pas à la fête, c'est la fin de la saison estivale et les touristes ont disparu. Devant son superbe stand de tabac et de pipes, un camelot nous fait part de son anxiété.
La pandémie est venue mettre un coup d'arrêt à la croissance du tourisme et de leurs affaires.
Nous nous installons sur la terrasse d'un des nombreux restaurants, face à la halle. Au menu, du Tavë Dheu, la spécialité typique de Tirana. Le plat est composé de bœuf cuit dans un genre de caquelon avec du gjizë (ricotta) des tomates, des oignons, des piments et des aromates.
Aujourd'hui encore, 20 kilomètres de marche. C'est le chiffre affiché sur l'appli santé du mobile. Heureusement, il nous reste simplement 500 mètres pour rentrer à l'hôtel.
Mardi 5 octobre 2021
La météo s'annonce très belle ce matin. Un temps idéal pour la visite que nous avons prévue à Krujë appelée aussi Kruja.
Dès le petit-déjeuner terminé, nous partons à pied prendre un bus urbain (40 lekë par passager) à hauteur de l'O.T, pour rejoindre le Terminal Central des bus.
Le trajet est rapide et nous voilà à la station routière qui rassemble les bus longues distances et les furgons hors d'âge. Mais ce désordre apparent est d'une redoutable efficacité. C'est un ballet incessant de bus qui partent et qui arrivent, chacun a sa place attitré à un moment donné.
Nous repérons le nôtre, un panneau accroché sur le pare-brise indique la ville de destination : Kruja (Krujë). Le bus (300 lekë pour deux) est complet.
À 10 heures pile. le conducteur quitte la capitale.
Krujë est située dans les montagnes, dans la grande périphérie de Tirana. Les paysages ne sont pas les plus beaux du pays. 1 heure plus tard, le conducteur nous dépose tout en haut d'une colline.
Nous nous hissons jusqu'au chemin menant à la Citadelle. Le panorama est baigné de lumière sur la vallée et les montagnes.
Dans la rue principale et touristique, au pied de la falaise, les étals des échoppes du Vieux Bazar croulent de souvenirs artisanaux traditionnels et d'antiquités : textiles, tapis aux couleurs vives, instruments de musique, etc...
Plus haut, nous arrivons au point culminant de la ville et passons sous le porche du château, construit au Ve siècle. L'entrée est gratuite.
Le Musée Skandenberg est le bâtiment central de l'enceinte. Nous nous contentons de nous promener dans la citadelle.
Le point culminant du château est la Tour de guet. Elle permettait de surveiller les déplacements des ennemis dans la vallée, tout en restant protégé par le Mont Krujë, situé derrière elle.
Face au Musée, il ne reste plus grand-chose de la Mosqée Xhamia e Vjetër, uniquement des ruines qui témoignent du passé de la civilisation ottomane.
Il ne reste aussi que des vestiges du Hamam médiéval, quatre zones sont signalées, dont une avec un bassin. Un chemin mène au Tekke Dolma (Teqja E Dollmës), le bastion des bektashi. Il est en pleine rénovation.
À l'intérieur du Temple, dans la pénombre, je distingue les tombes des Babas. Quelques fresques et des inscriptions en arabe sont visibles.
La balade terminée. Nous descendons la longue ruelle pavée, derrière des murs de pierres grossières, nous apercevons les façades de quelques maisons-tours.
Krujë est lieu plein de charme et réhabilité avec soin.
Retour en furgon. Le conducteur, après quelques minutes effectue un arrêt à Fushë-Krujë. L'intérêt touristique n'est pas la cité, mais son marché traditionnel est réputé.
Il n'y a pas beaucoup d'activité dans les rues. Nous sommes en plein après-midi et les villageois font la sieste. Normal pour le pays.
Quelques étals sont encore ouverts, proposant des légumes et des fruits. A côté, un secteur de vêtements "seconde main" et de babioles "made in china".
Le tour des échoppes, sous les abris en tôle ondulée, est rapide.
Retour à Tirana en furgon jusqu'au Terminal. Suite à notre demande, et comme promis ce matin par notre hôtelier, nous changeons de chambre, celle-ci est dotée d'une meilleure literie.
En soirée, nous revenons dans le quartier du PAZARI I Ri.
Le restaurant Oda est réputé pour sa cuisine traditionnelle. Situé dans une petite ruelle, l'accueil est cordial.
À la carte, beaucoup de plats du pays à base d'abats (de la tête d'agneau, des intestins et du cœur). Pas trop tentés, nous préférons goûter la soupe, des aubergines et des poivrons farcis (des recettes emblématiques de l'Albanie).
Balade sur la Place Skanderberg. Le soir venu, les Tiranais comme tous les habitants des villes du pays, sont "sur leur 31". Ils déambulent et bavardent sur le pavé de l'immense esplanade piétonnière.
La vue de la Mosquée Et'Hem Bey et la Tour de l'Horloge, toutes les deux illuminées, clôture cette belle journée.
La température fraîchit légèrement, il est l'heure de rentrer.
Mercredi 6 octobre 2021
Le ciel est moutonné et la température "frisquette". Nous avalons notre énième croissant au petit-déjeuner.
À 10 heures, les conditions météo se sont améliorées et nous démarrons une nouvelle journée découverte.
Le Bazar I Ri est un peu plus animé qu'hier soir. Les échoppes dans les rues sont ouvertes, les étals sous la halle sont bien achalandés. Il ne manque que les clients !
De la période ottomane, il reste dans le centre-ville, le Tombeau (Türbe) de Kapllan Pasha's, un ancien souverain. Il date de 1817. Le tombeau à huit colonnes, a une forme octogonale.
Malgré le statut de monument national, les autorités ont autorisé la construction d'un gratte-ciel sur les fondations du Temple. Sa juxtaposition à côté de l'immeuble est déconcertante.
Nous passons sur l'inévitable Place Skalenberg. Un Tiranais, à l'âge avancé, s'approche de Denise pour lui parler. Un mot revient sans cesse dans sa bouche "corruption".
La population se défie des institutions, des politiques, de la justice et de la police.
Un peu plus loin, à l'ombre des arbres, des artistes sont assis sur leur siège. Pour espérer gagner quelques lekë, ils jouent de la musique traditionnelle.
Tirana possède un passé romain. Sous la fraîcheur des arbres de la Rruga Kavajës, nous prenons la direction vers Tirana Mosaic.
C'est un monument qui aurait fait partie d'une maison romaine du IIIe siècle. Pas facile de trouver le site des fouilles archéologiques au milieu d'un quartier populaire ; notre ami "Maps.Me" nous y mène tout droit.
L'entrée du minuscule site est gratuite. Nous ne verrons pas les fameuses mosaïques, cachées sous des bâches.
En exposition, une grande amphore, un vase et des bustes. Sur le sol, des pierres soulignent les fondations des bâtiments ancestraux.
La visite est très rapide, pas de gardien, pas de renseignements...
C'est l'heure de déjeuner, nous nous installons dans la salle d'un restaurant de quartier, le repas du jour est délicieux : soupe de pomme de terre avec des morceaux de veau et du pastiçe me beshamel (un gratin de pâtes avec des épinards et des brocolis) nappé de béchamel.
Excellent service et un prix défiant toute concurrence : 650 lekë au total, avec 1 verre de vin.
Le ventre bien calé, nous reprenons la flânerie. Au milieu des passants, c'est le choc intergénérationnel : la mode s'occidentalise. Nous croisons de jeunes femmes portant des "fringues" à la dernière mode, très loin des tenues des ainées.
Par contre, toutes générations et tous sexes confondues, tout le monde est en trainings.
Nous voilà de retour dans le cœur de la capitale. Face à la Cathédrale Orthodoxe, se trouve derrière un mur, la Maison des Feuilles (House of Leaves).
À l'origine, c'était une clinique gynécologique. Dès la fin de la seconde guerre mondiale et pour près d'un demi-siècle, sous le régime de Enver Ohxa, le bâtiment a servi à la Sigurimi (direction de la sécurité de l'Etat) pour organiser l'espionnage de la population albanaise.
En 2017, le Musée National de la Surveillance est ouvert. Le prix d'entrée pour l'Albanie est important (700 lekë/p) mais le Musée s'adresse à tous les publics :
- A la jeune génération pour quelle puisse comprendre les atrocités de cette époque.
- A la génération qui a subit, connu ou participé au système de surveillance.
- Aux visiteurs étrangers pour comprendre l'histoire de l'Albanie et des Albanais.
Munis d'un livret traduit en français, donné par l'employée du guichet, nous parcourons les 30 salles qui renferment les archives, les films et du matériel d'écoute et d'espionnage (caméras, micros cachés, appareils photos) organisé avec, à la suite des arrestations, des tortures et la mort dans des lieux secrets pour de nombreux innocents.
6 000 disparus, 20 000 emprisonnés et 100 000 internés dans des camps parmi les opposants, les religieux et les citoyens dénoncés pour trahison.
Cette visite est nécessaire pour connaître et comprendre l'histoire de ce pays que l'on a décidé de visiter et dont on ne connait rien si ce n'est par les médias français (trop dans la caricature).
Emus et troublés par ces témoignages, nous retrouvons la Rruga Murat Toptani.
La voie piétonnière, agréablement ombragée, est le temple du tourisme. Les visiteurs affluent dans les restaurants, les bars et les jolies boutiques.
On passe devant la Forteresse de Justinian (Château de Tirana) sans s'arrêter.
Le centre-ville est un musée à ciel ouvert. Un immeuble jaune, un bleu et même un à la couleur extravagante orange/rose, c'est le Ministère du Développement Urbain.
A côté, le dôme de l'entrée du Bunk'Art 2 est illuminé délicatement.
La nuit, Tirana est paré de ses habits de lumières.
Pause glace sur un banc, proche de la Place Skandenberg.
Avec le bruit des klaxons en toile de fond, nous observons avec curiosité, le Xhiro (la promenade) : le rituel dee la population, en début de soirée.
Il caractérise le peuple albanais, que ce soit dans les petits bourgs ou les villes importantes.
En famille ou en petits groupes, les jeunes femmes sont élégantes, avec l'obsession de l'apparence. Le recours à la chirurgie esthétique à prix cassé (lèvres, nez, fesses) très répandue en Albanie (du moins dans les grandes cités) a de beau jour devant elle.
Jeudi 7 octobre 2021
Pluie fine et température fraîche, l'automne s'installe dans le pays.
Un Musée étonnant et peu visité existe à 2 kilomètres du centre. Nous démarrons une nouvelle balade urbaine en direction du Bektashian Muséum dans un quartier au nord-est du centre-ville. Parapluie et ciré de rigueur.
L'application "Maps.Me" est activée : notre destination de la journée, ne fait pas les titres des guides touristiques.
Bordant la Rruga W.Bush, les minarets de la Grande Mosquée s'élèvent haut dans le ciel nuageux. Les ouvriers qui réalisent les travaux sont déjà au travail.
Quelques dizaines de mètres plus loin, le Pont des Tanneurs est un des rares vestiges de la période ottomane. Inséré entres les immeubles, il n'a plus aucune utilité, mais mériterait d'être mis en valeur.
Une rue très encombrée par la circulation, le sépare de la Rivière Lana.
Quel calme dans le quartier qui mène au Bektashian Muséum. Les bruits des moteurs et l'effervescence des piétons de la Grande Place ont disparu.
Le quartier est un mélange d'architecture moderne, d'immeubles de l'époque communiste et de marchés de rue orientaux, colorés, typiques et toujours bien achalandés.
La nature est toute proche de la capitale, une vaste zone agricole s'étend sur les pentes d'une petite colline... Attention ! Au loin, le béton arrive...
Sous un superbe porche, à l'entrée du Musée, nous sommes chaudement accueillis par le gardien, main sur le cœur.
Nous entrons dans le Siège Mondial du Bektachisme, l'islam "cool".
Le Bektashisme est né au XIIIe siècle en Turquie, puis s'est propagé dans tout l'empire ottoman.
C'est un ordre qui proclame la tolérance des religions, toutes les religions... les Babas (Prêtres-Derviches) sont les guides spirituels du mouvement.
Contrairement aux mosquées souvent fermées, les Tekkes sont accessibles à tout le monde, absence de voile et mixité ; aucune distinction entre homme et femme.
La confrérie autorise la consommation d'alcool et de porc.
Au centre d'un magnifique jardin bien entretenu, le Bektashi World Center abrite un impressionnant Tekke. Sous sa coupole gigantesque, une salle de prières ornée de mosaïques marbrées aux couleurs et motifs très raffinés.
Au sous/sol, sous la salle des prières, un employé nous ouvre la porte d'un petit musée qui retrace le développement de ses structures.
Le site est un lieu de pèlerinage. Dans le jardin, les dépouilles de Babas (Derviches) sont enterrés dans un mausolée sacré appelé Tyrbe en ottoman. Nous restons discrets : des fidèles sont là, pour se recueillir sur leurs tombes.
Notre retour est ponctué d'arrêts fréquents. Les Tiranais sont gourmands, nous aussi !
La base de leur alimentation est le pain, pas étonnant de trouver de si nombreuses boulangeries (furrë bukë).
L'influence italienne a du bon : on trouve notre plaisir gustatif avec des gressins bien croquants, quelle belle surprise.
Sur notre chemin, une pâtisserie (pasticeri) propose un choix vaste, coloré et parfumé de glaces. Pour moi, sans hésiter, c'est une chocolat/vanille.
Vendredi 8 octobre 2021
Le petit épisode pluvieux semble terminé : la météo est avec nous pour notre dernière journée dans la capitale.
On diversifie notre petit-déjeuner avec une part de lakror aux épinards, achetée dans une échoppe du Pazar I Ri.
Nous allons consacrer notre journée à visiter deux sites emblématiques de la capitale :
. Le Musée National d'Histoire, le plus grand d'Albanie.
. Le Bunk'Art 2, pour comprendre le passé récent du pays.
A deux pas, sur un côté de la Place Skanderberg, le Musée National d'Histoire se distingue par une gigantesque mosaïque en couleurs au-dessus de l'entrée principale d'un bâtiment à la très "sobre" esthétique soviétique.
Actuellement en travaux sur la façade, c'est une copie des mosaïques, accrochée sur des échafaudages, qui s'offre aux yeux des touristes.
Nous réglons le prix d'entrée (500 lekë/p). Pas de documentation en français.
Nous parcourons les différents pavillons qui retracent les périodes allant de l'ancienne Illyrie, en passant par l'époque communiste pour terminer par le pavillon consacré à Mère Teresa.
Les deux heures consacrées au rez-de-chaussée et à l'étage passent très rapidement. Malgré le peu d'information (en anglais) la visite de ce Musée, très complet, est intéressant pour comprendre l'histoire du pays.
La balade dans le quartier n'est pas terminée. Les touristes se sont appropriés la Rruga Murat Toptani.
Sous la fraîcheur des arbres, un bouquiniste a étalé des livres sur un muret en pierre, transformant l'espace public en espace culturel.
Depuis le petit parc, la vue est dégagée sur les gratte-ciel. Bureaux et appartements de luxe, le centre de Tirana se développe rapidement.
Dans la Rruga Abdi Toptani, au milieu du flot incessant de la circulation de cet axe important du centre-ville, le Palais Sarajet E Toptanasve, de style ottoman est entouré de hauts-murs.
Il est remarquablement entretenu. Fermé, aucun visiteur n'y est autorisé, il est classé monument culturel.
Deux mondes se côtoient près de la Mosquée Et'Hem Bey : nous sommes vendredi, il est l'heure de la prière pour les hommes.
Dans une allée toute proche, une exposition photos attire de nombreux touristes.
Hier, à l'entrée de la Rruga Kavajës, nous avons repéré un restaurant de pâtes. Le quartier est très populaire... les pâtes très bonnes. Un régal.
A deux pas de la Grande Esplanade, nous revenons une nouvelle fois Rruga Abdi Toptani. Dernière visite sur l'histoire du passé communiste de l'Albanie.
Le Bunk'Art 2, fait face au bâtiment rouge orangé gouvernemental. Il a été construit sous le bâtiment du Ministère des Affaires Intérieures dans le plus grand secret entre 1981 et 1986. Il se composait de 24 pièces dont des appartements privés.
Avant de descendre dans les différentes pièces du sous/sol, nous réglons le prix d'entrée (500 lekë/p).
L'ancien abri destiné aux membres du Parti a été transformé en musée.
C'est un parfait complément de la Maison des Feuilles. Photos, vidéos avec des témoignages de survivants, collections de matériels, techniques d'interrogatoires et de tortures.
Une vaste partie de l'exposition est consacrée au système de surveillance appelé "Sigurimi" : opposants politiques et leurs familles, simples suspects, tous ont été emprisonnés et massacrés.
La mise en scène est intéressante, ludique et réaliste de la vie de cette triste époque pas si lointaine.
Samedi 9 octobre 2021
Dès la fin du petit-déjeuner, nous montons dans un bus de ville (50 lekë/p) pour le Terminal Central. Il y a peu de monde à 8 h3 0 du matin.
Pas d'attente. À peine arrivés, une personne nous mène directement au bus (150/lekë/p) pour Durrës.
Il est 10 h 30, le conducteur nous dépose à la station routière située dans l'enceinte de la Stacion Ternit (gare des trains).
Toujours à pied, nous rejoignons l'Hôtel Durrës (du même nom que la ville). Nous remontons l'animé Boulevard Dyrrah flanqué de jolis palmiers.
L'auberge de jeunesse est sur la place, face à la Mosquée Xhamia e Madhe et son imposante coupole jaune.
Le passé architectural de Durrës se tient dans un petit périmètre. Pas de temps à perdre. Nous prenons le ferry demain soir. Immédiatement, avec un plan en mains fournit par le réceptionniste (qui parle français, c'est une auberge de jeunesse et donc très cosmopolite), nous commençons la visite.
Nous passons rapidement devant la Mosquée, l'intérieur est réservé aux fidèles, et on se dirige vers le bord de mer en descendant le Boulevard Epidamm.
Les façades raffinées des édifices des années 1920 côtoient les bâtisses de la période communiste.
Sur notre droite, L'Amphithéâtre est comme noyé avec, autour, des immeubles récents.
Construit par les romains au II e siècle, en partie détruit par un incendie, puis enseveli, il a été redécouvert dans les années 1960. Ce vestige a la forme d'une ellipse de 135 mètres dans la longueur et 20 mètres de hauteur.
15 000 spectateurs pouvaient s'installer sur les gradins. Des fouilles ont permis de mettre à jour des mosaïques et des peintures byzantines.
Derrière le site archéologique, la Rruga Dok Margariti abrite quelques graffitis.
Des murs et portes sont recouverts d'œuvres originales et variées, réalisées par des artistes locaux.
Durrës est une station balnéaire réputée pour ses plages. Nous longeons la Mer Adriatique en arpentant la promenade du front de mer réservée aux piétons.
Des restaurants, des bars et des jeux pour les enfants au niveau du Sphinx, une structure en pierres blanches qui semble très mal vieillir.
On poursuit vers le Nord, on passe devant le Ventus Harbor, un complexe hôtelier/restauration en forme de soucoupe volante. Étonnamment, la jetée est pratiquement déserte.
Bien plus loin, le long de la route, nous sommes déçus par le décor : des algues vertes à la surface de l'eau, des petites plages de sable privatisées par des restaurants, le reste avec des graviers et de la pollution plastique.
Pour profiter des belles plages, mieux vaut-être motorisé car elles sont situées bien plus loin.
Nous revenons vers le centre-ville. Après cette longue marche, nous nous attablons au Restaurant Mema House. Cuisine traditionnelle et prix albanais !
Comme tous les après-midi, l'heure de la sieste est sacrée. Même les animaux sont au diapason : pas d'aboiement, pas de bruit.
Ce n'est pas encore l'heure du Xhiro.
Dimanche 10 octobre 2021
Excellent petit-déjeuner sucré/salé pris dans la salle commune de l'auberge. L'employée du service est souriante et aux petits soins.
Nous laissons nos sacs à l'accueil, le ferry pour Bari (Italie) appareille à 23 heures.
Pas de soleil, mais la température est agréable lorsque l'on démarre notre balade. Quelques minutes plus tard, nous arrivons devant le Forum Byzantin. Construit au VIe siècle. Visibles depuis la rue, des ruines et une partie des colonnes doriques : c'est tout ce qui reste.
A côté, et dans le même état de ruines, se trouvent les restes des Bains Romains qui datent du 1er siècle. Il faut énormément d'imagination pour imaginer l'emplacement de la piscine et du fourneau qui la chauffait.
Une équipe d'archéologues français et albanais tentent de percer les mystères de la ville qui s'appelait alors Dyrrachium.
Travail difficile : la ville ancienne est enfouie sous la ville moderne en plein développement.
Près du port, l'ancienne et belle Tour Vénitienne de forme circulaire est l'emblème de la ville. Elle fait partie des murailles du château. De nos jours, les constructions un peu anarchiques lui font de l'ombre !
En 1939, les patriotes albanais ont combattu les envahisseurs italiens.
Nous la contournons pour une balade autour du mur d'enceinte du château.
Après les vestiges antiques, sur la grande voie de circulation qui mène au port, la Cathédrale Saint-Paul est de construction beaucoup plus récente.
Sur le front de mer, un très bel immeuble "attise" notre curiosité. Bien préservé c'est une succursale de la banque BKT. Le bâtiment est un des premiers de l'état albanais indépendant.
Le Rodon monument qui s'élève au centre d'un rond-point est la première statue suivie de plusieurs autres sur la promenade du bord de mer.
Erigés à la gloire des héros du pays, les monuments sont dans le pur style soviétique.
Nous prenons notre dernier repas albanais dans un restaurant populaire.
Assis à la terrasse arrière du petit établissement, nous nous régalons avec le menu du jour.
Retour à l'Auberge de Jeunesse, récupération de nos sacs et départ à pied pour la Gare Maritime.
Au guichet de la compagnie Adria Ferry, chez qui nous avons acheté les billets à Bari (Italie) le 8 septembre, l'employée nous demande une attestation supplémentaire à cause du Covid 19.
Impossible de récupérer un exemplaire, Denise va le faire imprimer dans une agence de voyage, à l'extérieur de la Gare.
En arrivant assez tôt, à 18 heures, nous avons été prévoyants. L'employée, sans regarder le document rapporté, nous délivre les cartes d'embarquement ! La petite "frayeur" est passée.
Il est 20 heures, le sas d'embarquement est ouvert, les formalités douanières sont rapides.
L'attribution de la cabine est correcte. À 23 heures, le ferry appareille pour Bari.
Fin du périple en Albanie
Le phénomène Mercedes en Albanie
Dans les rues des grandes villes comme dans les bourgades les plus reculées, partout en Albanie les Mercédes, flambant neuves ou brinquebalantes, sont omniprésentes.
La moitié du parc automobile du pays porte le célèbre logo de la marque.
Combien de fois, installés à la terrasse d'un café, nous les avons comptés.
Un vrai défilé de mode de voitures particulières, de taxis, de bus, de furgons et de gros camions : vieilles berlines des années 1980, nouvelles séries, blanches ou noires avec, surtout, les vitres teintées.
Jacques Séguéla (publicitaire français) a prononcé un jour, à la télévision, une phrase culte. "Si à 50 ans, tu n'a pas une Rolex, c'est que tu as raté ta vie".
Heureusement, chacun à sa propre définition de la réussite mais, en Albanie, il aurait pu le dire à propos de la Mercédes.
Petit florilège de nos observations :
Pour aller à l'auto école, le plus simple, y aller en... taxi Mercédes.
La classe, tout commence avec l'apprentissage... en Mercédes.
Pour un jeune, acheter un véhicule, de préférence noir ou blanc avec les vitres teintées, bien sûr... une Mercédes.
Conséquence, les rues sont encombrées de... Mercédes.
De très très nombreuses stations AUTO LAVAZH pour les très très nombreuses... Mercédes.
Pour transporter les touristes, quel confort dans un ... Mercédes.
Dans un marché de rue, un étal improvisé pour vendre des oiseaux, sur le capot d'une... Mercédes.
Une panne est toujours possible, pourtant elle est réputée très fiable la... Mercedes.
Malheureusement comme toutes les voitures, elle vieillit la... Mercédes.
Les albanais n'appliquent que rarement le code le la route.
Sur le bas-côté des routes, une petite stèle rend hommage à une victime d'un accident ; peut-être au volant d'une... Mercédes.
Son dernier voyage se fera, peut-être, à l'intérieur d'une voiture mortuaire, bien entendu une... Mercédes.
Pourquoi et comment autant de Mercedes dans le pays ?
Très difficile d'avoir une réponse à cette frénésie des albanais pour la voiture au célèbre sigle.
1 - Les plus courantes :
Les conducteurs sont des fils ou filles de commerçants.
La diaspora, qui de l'étranger, envoie de l'argent.
Les nouveaux riches parfois aux origines douteuses (drogue, corruption)...
2 - La réponse évasive des locaux :
C'est très compliqué de vous répondre !!!
3 - La réponse vraisemblable :
Les concessionnaires (nous en avons aperçus que très peu), vendent une poignée de véhicules dans l'année.
Prix moyen d'une golf volkswagen en 2021 dans le pays, 16 000€.
L'Albanie est-il un pays riche habité par une population pauvre, ou un pays pauvre habité par une population riche ?
Avec un revenu moyen de 300 € par mois, un prix des carburants identique à la France, 1,40 € en octobre 2021, le marché en Albanie des voitures de luxe volées en Europe est en pleine expansion.
Tout est dit...
Bilan du séjour
À oublier les à-priori, les clichés et les informations négatives données par les différents médias. C'est une réalité, le pays est passé sans transition du communisme, à l'époque du capitalisme, où une partie de la population s'approprie le droit de tout faire pour s'enrichir.
Mais l'Albanie est constituée d'une majorité de personnes intègres et courageuses.
Mieux vaut visiter l'Albanie (à 2h 30 de Paris) et avoir son propre avis.
Oui, le dépaysement est possible en Europe !
L'Albanie recèle des destinations merveilleuses pleines de charme et de caractère.
Les albanais
10/10 pour le sens de l'accueil et de l'hospitalité.
La population, curieuse de nous connaître et d'échanger dans les transports, dans la rue.
Très serviables, toujours prêts à nous aider.
Accueil chaleureux dans les chambres d'hôtes.
Les coups de coeur
Le trek de Valbonë à Theths.
Les villes préservées de Gjirokastër et de Berat.
Le séjour à Ksamil et la vue de la Rivièra albanaise du Parc de Llogara à Ksamil.
Voskopojë, le joyau de l'histoire et du patrimoine architectural religieux albanais.
L'incursion en Macédoine du Nord pour découvrir la Jérusalem des Balkans : Ohrid.
Tirana, la ville couleur. La capitale est pressée de se moderniser tout en gardant une identité religieuse orientale, mais très tolérante et l'espoir de rejoindre les nations de l'Occident.
Les moins
. Les infrastructures routières, qui ralentissent les temps de trajet. Des axes secondaires mal entretenus et poussiéreux. Heureusement pour les locaux, de gros chantiers routiers sont en cours, dans tout le pays.
. La pollution plastique et les divers déchets sur les plages, dans les villes et dans la nature. L'écologie est loin des premières préoccupations d'une population avide de rattraper son retard.
Quelques municipalités font de gros efforts... Bérat et Permët en particulier.