Périple aux Philippines 2009/2010
Deuxième partie
Manille
Banaue. Batad
Sagada. Bontoc
Lac Taal
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Suite de la 1ère partie
Périple aux Philippines du 27 décembre 2009 au 11 janvier 2010
Manille
Bohol
Siquijor
Cebu
Donsol
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Question argent
Taux de change dans les banques en janvier 2010.
PHP = Peso philippin.
Dollar : 1 dollar = 46,300PHP.
Euro : 1 euro = 66,300PHP.
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Question hébergement
Manille
Bianc'as Garden Hotel
2184 Madre Ignacia St- Malate.
Bon accueil. Bien situé , près du centre. Belle chambre. Piscine et jardin.
Banaue
Sanafe Lodge
Centre-ville.
Bon accueil. Hébergement bien situé. Personnel sympathique. Chambre simple mais propre. Belle vue depuis la chambre.
Sagada
Sagada Homestay
Besao Road.
Hébergement un peu excentré. Bon accueil, esprit familial. Chambre très propre. Belle vue sur la vallée depuis la chambre. Bon rapport qualité/prix.
Bontoc
Ridgerbrooke Hotel
Road Samoki. Bontoc-Banaue.
Excentré du centre-ville, au calme. Bon accueil. Belle chambre. Personnel sympathique et à l'écoute. 10$ la nuit.
Baguio
La Brea Inn
24 Lower Session Road Malcolm Square.
Bien situé en centre-ville. Bon accueil. Personnel sympathique. Chambre propre. 22$ la nuit.
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Itinéraire
Manille
Les Visayas
Le Nord-Luzon
Question transport
Flèche rouge - trajet aérien :
Manille - ile de Bohol
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Flèche bleue - trajet maritime :
- ile de Panglao - ile de Siquijor : bangka.
- Ile de Siquijor - iles du Négros Oriental : ferry.
- Ile du Négros Oriental - ile de Cébu : bangka.
- Ile de Cébu - ile de Masbate - ile de Bicol : ferry et vedette.
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Flèche verte : trajet routier
Ile de Bicol - Manille : bus.
Manille - Banaue : bus.
Banaue - Bontoc - Sagada : jeepney.
Bontoc - Baguio - Manille : bus.
Lundi 11 janvier 2010
La nuit s'approche, l'obscurité s'installe sur la ville. Au loin, le sommet du volcan est enveloppé d'un épais nuage. Nous quittons Legazpi en bus à 20 h pour Manille, une étape de 10 heures environ. Les horaires philippins sont souvent "élastiques".
Mardi 12 janvier 2010
Le voyage est difficilement supportable, le vieux bus n'a pas de climatisation. Malgré les fenêtres grandes ouvertes, la chaleur est étouffante. Nous sommes "assommés" par les bruits incessants des coups de klaxon et les fumées des centaines de camions que nous dépassons, ou qui sont coincés autour de nous, dans les embouteillages.
Le bus nous dépose enfin à 6 h du matin, à la gare de Sampaloc de Manille. Après ce qui nous a semblé durer une éternité, nous prenons un thé à la cafétéria du terminal des bus. Nous nous rendons en jeepney au Bianc'as Garden pour déposer une partie de nos bagages.
Installés au fond du véhicule, nous réglons le prix de la course, avec l'aide des passagers. Nos voisins crient "baya daw po" pour passer l'argent de l'un à l'autre. C'est le ballet des mains au-dessus des têtes, pour le retour de la monnaie.
Un grand rétroviseur, placé sur le pare-brise, permet au chauffeur, de voir qui monte ou qui descend, qui n'a pas encore payé sa place, ou si la monnaie a été bien rendue...
Les locaux, avec des sourires, semblent apprécier ces moments tous simples en notre compagnie.
Notre prochaine étape est le Nord-Luzon. Un sac pour les vêtements et un sac à dos plus petit pour les randonnées nous seront nécessaires. Nous laissons le dernier gros sac en consigne à la réception.
Nous réservons aussi une chambre pour les deux dernières nuits, à la fin de notre voyage.
Après un court repos à l'hôtel, nous allons flâner dans la ville. Près du Parc Rizal, les stands qui font office d'ANPE sont toujours installés, mais le taux de chômage est important dans le pays. Pas de contrat de travail et des propositions d'emplois, qui vont de la demi-journée à quelques semaines... Pour les plus chanceux.
Devant la porte d'une banque, des vigiles sont armés de pistolets et de mitraillettes. Les logos, sur la vitre, demandant à déposer les armes dans un bac, nous font sourire.
Dans l'immense centre commercial Robinsons Place Mall, des clients sont assis autour d'un bassin subissant une "fish pédicure". Des petits poissons mangent les peaux mortes des pieds. Une pratique assez décriée au niveau sanitaire.
Nous terminons notre journée à Chinatown dans un restaurant de quartier, les portions sont généreuses dans les assiettes.
Nous quittons la gare routière de Sampaloc en bus de nuit à 22 h 45. Le véhicule est confortable avec des sièges légèrement inclinables. La climatisation est poussée au maximum, prévoyant, nous avons revêtu un vêtement chaud. Direction Banaue dans le Nord-Luzon...
Mercredi 13 janvier 2010
Nous arrivons à Banaue à 8h. Le conducteur a respecté les horaires et assuré une conduite parfaite.
La température est fraîche, autour de 12°. Nous sommes à 1200 mètres d'altitude. Une légère brume recouvre ce cadre montagneux, masquant les rizières qui cernent la ville. La ville, dans une atmosphère ouatée, est encore endormie.
Une cohorte de guides et de rabatteurs, chaudement vêtus, attendent les passagers à la descente du bus. On se fait interpeller de toutes parts, il est difficile de rester concentré, j'ai la sensation d'avoir le cerveau dans le brouillard.
Pour les éviter, nous nous dirigeons vers le 1er hôtel, à proximité du terminal.
Il s'agit du Sanafé Lodge. L'établissement est sommaire, mais la chambre est confortable. Depuis un patio, la vue est magnifique sur les rizières en terrasses et sur la ville.
Rapidement, une employée de l'hôtel nous met en relation avec un jeune guide assermenté. Nous sommes d'accord sur ses tarifs. Nous allons passer la journée dans les rizières qui sculptent les paysages, au-dessus de la ville.
Banaue est construite à flanc de montagne. Le centre-ville n'est pas le plus charmant, mais l'ambiance "routarde", brouillonne et agitée est agréable. Ça grouille dans les rues, entre les touristes, les jeepneys, les tricycles et les locaux, qui se rendent à un marché, fait de bric et de broc.
Le guide vient nous récupérer à l'hôtel. Installés dans l'étroit habitacle de son tricycle, il prend la direction de "viewpoint", un belvédère, à 10 minutes de trajet, sur les hauteurs.
C'est le meilleur endroit pour observer les incroyables rizières et la ville.
Classées au Patrimoine Mondial de l'Unesco, les Rizières en Terrasses sont fabuleuses. La meilleure époque pour les admirer, s'étale entre les mois de juin et juillet.
La route est raide et cabossée pour arriver au point de vue. Le tricycle crache beaucoup de fumée pour arriver là-haut.
En janvier, les rizières sont de couleur marron. Les terrasses sont arides et nues. Quelques petites parcelles ont été repiquées. Nous avons alors un aperçu de la couleur du mois de juin... Couleur vert émeraude.
Nous garons l'engin à l'entrée d'un chemin, et nous suivons à pied, notre jeune guide pour une randonnée au cœur des rizières.
Du sommet, un immense panorama très varié s'étale devant nous. Les rizières en amphithéâtre épousent avec délicatesse les contours des montagnes. C'est une véritable cascade de rizières, formant des piscines naturelles qui dégringole dans la vallée.
La marche, est un exercice d'équilibre. Il faut jouer les funambules sur les petits murets, relativement larges mais parfois glissants. Pas très difficile, mais il faut rester concentrés en permanence.
Le système hydraulique, vital et précieux, pour assurer l'irrigation des rizières, est assuré par un ingénieux système de petits canaux qui drainent l'eau provenant des montagnes.
Les rizières sont vieilles de 2000 ans, elles sont transmises de génération en génération.
Nous sommes dans la période de repos des cultures, nous croisons des ouvriers agricoles munis de pelles. Ils perpétuent l'identité culturelle de la civilisation Ifugao, en remodelant dans des secteurs en mauvais états, des murets, fait de boue et de pierres. La technique ancestrale n'a pas changé.
Dans des parcelles, des paysans sont en train de repiquer du riz. D'une hauteur de dix centimètres, les nouveaux plants proviennent de parcelles plus petites.
Nous marchons d'un bon pas vers un îlot d'une dizaine de maisons. Assis, devant des huttes rudimentaires, des hommes, assis, travaillent de leurs mains habiles sur des métiers à tisser. D'autres fabriquent des sculptures sur bois. Tous perpétuent leurs savoir-faire, en travaillant à l'aide d'outils rudimentaires.
Ces "artisans" sont déterminés à conserver leur mode de vie traditionnel. Souriants et accueillants, ils nous présentent avec fierté, des couteaux assez simples et des sculptures représentant des divinités Ifuagos. Les plus belles sont exposées sur les étals des boutiques de souvenirs de Banaue.
La journée touche à sa fin, retour à pied à l'hôtel. La fatigue est omniprésente... Balade de plus de 6 heures dans les rizières, nuit assez inconfortable dans le bus... Un sommeil réparateur s'impose !
Jeudi 14 janvier 2010
Dès le petit-déjeuner terminé, notre guide de la veille, nous rejoint avec son tricycle, il est accompagné de son épouse. Nous quittons Banaue en direction de Batad.
La route rocailleuse, longue de 12 kilomètres, mène à la jonction de Batad. Nous sommes pliés et serrés dans l'étroit habitacle de l'engin, notre dos subit un vrai supplice.
Le trajet prend des airs d'aventure. Le bruit pétaradant de l'engin, nous casse les oreilles, et l'odeur des gaz d'échappement, se propage dans l'habitacle... Quoi dire, avec les soubresauts répétés, dûs à la route défoncée !
Arrivés à l'embranchement de plusieurs sentiers, le pilote gare son engin, au milieu de nulle part. Nous descendons, la jeune femme reste pour surveiller le tricycle, durant notre randonnée.
La nuit de sommeil, nous a bien requinqué, nous avons des mollets neufs. Le chemin est pierreux, en quelques minutes, nous atteignons le sommet d'un col qui surplombe le village. De là, nous descendons pendant 40 minutes, un petit sentier boueux et glissant. À la sortie d'une forêt, la montagne à la forme d'un fer à cheval... Batad, s'offre à nous. La vue est à couper le souffle !
Le peuple Ifuagao, l'ethnie de la région, a transformé, il y a 2 000 ans, le flanc des montagnes. Les rizières suivent les courbes de niveau, des gradins en demi-cercle, qui se superposent par dizaines, incurvés dans un amphithéâtre naturel.
Les huttes traditionnelles en bambou, sont construites sur pilotis. Elles sont regroupées dans la vallée. Les toits sont en paille ou en tôle, de couleur verte, blanc ou rouge. Niché à l'abri des regards, ce village authentique est un havre de paix, entre ciel et terre.
Les rizières sont considérées comme les plus fascinantes du monde et classées au Patrimoine Mondial de l'UNESCO.
La vue est grandiose. Une claque visuelle fascinante !
Les rizières de Batad sont désignées comme la 8e Merveille du Monde.
Nous sommes dans la période calme au niveau de l'exploitation des parcelles. Deux périodes de plantation à Batad : les périodes les plus verdoyantes sont entre avril et mai, et octobre, et novembre.
Dans des nurseries à riz d'un vert écarlate, les futurs plants de riz se développent. À un certain moment de maturité, ils vont être repiqués dans les rizières. En ce moment, la majorité des parcelles sont soit remplies d'une eau boueuse, soit à sec.
Philippe, originaire de Biarritz, rencontré la veille à Banaue, passe la journée avec nous. Lui, il va rester deux jours à Batad.
Précédé par le guide, on joue au funambule en crapahutant sur les murets... Monter, descendre, contourner, pour atteindre un point plus haut. Là-haut, la récompense est à l'arrivée... Le panorama est sublime, l'espace nous appartient.
Longue séance contemplative depuis notre "mirador". Nous sommes époustouflés, ébahis, estomaqués... Par ce décor unique et spectaculaire. Après avoir photographié ce lieu sublime sous tous les angles, nous avalons avec gourmandise nos sandwichs.
Le soleil est au zénith, l'heure de braise. L'atmosphère est chargée d'humidité, nous suons à grosse goutte lorsque l'on se dirige vers la Cascade de Tappiya. Nous descendons un escalier de pierre étroit, sculpté dans la roche. La marche, ici, est difficile. Les pierres sont inégales, et glissantes. La pente "très très" raide, est vertigineuse.
Je pose mon sac pour souffler et sécher mon dos... Pause rafraîchissement et photo pour tous !
Dans une vallée, la cascade, haute d'une vingtaine de mètres se jette dans une rivière aux couleurs émeraude. Pas de baignade, l'eau est à 14°. De gros rochers forment le bassin, nous nous allongeons dessus pour un court instant, sous les ombrages frais. La chance est avec nous, un arc-en-ciel se forme à la base de la chute.
Le retour est sportif. Nous sommes face à la montagne dont l'à-pic est impressionnant. Heureusement, les pierres du sentier, maintenant sont asséchées, par le vent et le soleil.
S'amusant entre les modestes habitations, et l'école, nous croisons des enfants, ils sont toujours souriants, les "hellos" fusent. Un gosse, plus "avancé" que les autres, peut-être, à les lèvres toutes rouges. Il a mâchouillé de la "Moma". C'est la noix de bétel, ou noix d'arec, enroulée dans une feuille, avec de la chaux. Un fléau pour la santé et la dentition.
Sur le chemin, nous retrouvons le tricycle et sa "gardienne" pour rentrer à Banaue.
Nous vadrouillons dans la ville à travers mille obstacles, dans les rues pentues. Les ruelles sont s'y étroites, que deux personnes ont peine à s'y croiser. Un après l'autre, les commerçants ferment leur devanture, Banaue n'est pas très animée en soirée, la nuit tombe vers 17h 30.
Vendredi 15 janvier 2010
Nous grimpons dans un jeepney pour Sagada ce matin, à 8h. 65 kilomètres séparent les deux villes. Nous roulons dans un décor "alpin", au milieu d'un grand massif de forêt de montagne. Les Philippins sont les champions du monde du SMS. La passagère, assise à l'avant, tapote sur son téléphone portable. Même dans les contrées les plus reculées, les téléphones se sont enracinés dans la vie quotidienne des montagnards. Pas d'âge, ni de condition sociale.
La montagne s'étage vers le nord, les paysages sont escarpés. Les ruisseaux s'écoulent dans les vallées, entre les immenses murailles rocheuses. L'allure du véhicule est lente, nous avons le loisir de profiter de ses instants, et tomber sous le charme des sourires, des passagers locaux.
La route sinue entre de magnifiques rizières en terrasses. Le vieux véhicule crachote des volutes de fumée noirâtre, l'odeur acre nous prend à la gorge. Le conducteur est obligé de faire des arrêts pour reposer le moteur, ou reserrer quelques boulons.
Enfin, nous ne sommes pas fâchés d'arriver à Bontoc. C'est une halte obligatoire pour rejoindre Sagada. L'attente n'est pas longue à la gare routière. Il faut rapidement grimper dans un jeepney qui démarre pour Sagada, la ville est à 1heure de route.
La route est boueuse et truffée de nids de poule. Le village de 10.000 habitants est à 1500 mètres d'altitude. Paisible et propre, mais un peu "paumé", au cœur de la Cordillère Centrale du Nord de Luzon. Les touristes, apprécient les randonnées, et les coutumes religieuses traditionnelles de la région.
Nous posons nos sacs à la Sagada Homestay, une pension de famille pleine de charme. L'intérieur est habillé de boiseries en pin. Depuis le balcon de la chambre, la vue est superbe sur les montagnes et le village.
Notre hôte, nous signale qu'il n'y a pas besoin de guide, pour se rendre vers l'attraction majeure de cette région de la Cordillère. Un rite funéraire, vieux de plus de mille ans, pratiqués par les membres de l'ethnie Igorot.
Les cercueils suspendus à flanc de falaise et les sarcophages enfouis dans des grottes.
Nous quittons à pied, notre hébergement, sous un soleil radieux. La pente est douce en direction des premières maisons. Nous prenons la direction de la grotte funéraire de Lumiang.
Le centre-ville est agréable, les rues sont bordées de belles maisons et de chalets colorés. À l'écart du centre, nous empruntons une route toute en montée. À un croisement, une pancarte signale le site. Des enfants, grimpés sur un pont, nous le confirme.
Un chemin s'enfonce, entre une forêt de pins et des formations karstiques. À la sortie d'un virage, nous arrivons devant l'entrée de la grotte.
L'atmosphère est étrange et bizarre lorsque l'on y entre. Des centaines de cercueils sont empilés les uns sur les autres. Le plus ancien daterait de 500 ans. Certains sont en très mauvais états, des ossements et des crânes sont visibles. Des cercueils sont très courts, car les corps étaient traditionnellement placés en position fœtale.
Quelques sarcophages sont ornés d'un lézard sculpté, apparemment, un symbole de fertilité et de longévité.
La visite des grottes peut se poursuivre par un passage souterrain vers Sumaming, une autre grotte, à un demi-kilomètre. Pour ce passage, il faut être accompagné par un guide, et être équipé d'une lampe frontale et d'une tenue appropriée. Le sol est toujours boueux et glissant.
Nous renonçons, nous quittons ces lieux à l'ambiance morbide, mais tellement fascinants.
Près du hameau de Bistro, nous levons la tête, pour contempler les hautes falaises karstiques. J'ai mon appareil photo à la main, je veux prendre une photo. Je pointe l'objectif, et, là, près du sommet, je distingue des cercueils, suspendus entre les anfractiosités des parois verticales. Sans avoir besoin de faire une longue traversée dans la forêt, les Sugong Coffins (cercueils Sugong), sont visibles de la route de Suyo.
Les plus fameux se trouvent à Echo Valley. Ils sont surtout plus accessibles. Nous descendons un escalier, qui nous mène dans une pinède, au bas d'une falaise.
Accrochés sur la face d'une falaise, certaines tombes sont centenaires. Le peuple Sagada pratique de telles sépultures, depuis plus de 2 000 ans.
Les défunts étaient embaumés et attachés sur une chaise pendant la durée du deuil, pour être présentés à la famille. Quelques jours plus tard, placés dans le cercueil, dans la position fœtale, les hommes et les femmes quittaient le monde, de la même manière que leur arriver.
Pour terminer, les jeunes du village hissaient le cercueil, et le suspendaient sur des pieux. Quelques chaises y sont encore attachées...
On suspendait les cercueils pour différentes croyances :
. Les âmes des défunts rejoignent le paradis plus rapidement.
. Qu'ils profitent des éléments naturels que sont le vent et le soleil.
. Que les corps ne soient pas dévorés par les animaux.
La pratique des cercueils suspendus tend aujourd'hui à disparaître. De nos jours, quelques ainés souhaitent ce rituel. Les cimetières dans la région ont maintenant la préférence.
Un chemin de terre nous permet de gravir une colline. A l'orée d'une riche forêt, encerclé par des arbres d'essences multiples, le cimetière de la cité, est divisé en trois parties. Un secteur, pour les gens riches, un autre pour les plus modestes, le troisième est réservé aux soldats...
Ces moments lugubres ne nous ont pas coupé l'appétit. Nous terminons l'après-midi, au Yoghurt House. C'est un resto réputé pour ses yaourts fait maison... Un régal.
Le soir, nous nous asseyons à la même table, avec des frites dans l'assiette !
Samedi 16 janvier 2010
Le samedi, est un jour important pour les paysans de la région, c'est jour de marché à Sagada. La population des villages voisins vient se ravitailler dans les magasins de la ville. Les campagnards descendent des jeepneys et des bus bariolés, décorés de gris-gris et de dessins religieux.
De nombreux stands proposent des spécialités culinaires locales. On goûte le halo-halo (un mélange de fruits exotiques, de gélatine, de fèves, de macaronis, de glace pilée et du lait concentré) étonnant... Une friandise qui fait un tabac parmi la population !
Les environs de Sagada sont réputés pour les rizières. Nous partons à pied, pour une petite randonnée, en direction des chutes d'eau de Bokong.
La palette de couleurs des rizières est infinie. Qu'elles soient en terrasses ou dans la plaine, il y règne une grande activité. Difficile de trouver la bonne direction, il n'y a pas de sentiers. Nous marchons sur les murets de séparation des parcelles de rizières. Quelques-unes sont récoltées, d'autres affichent de splendides couleurs.
Des riziculteurs semblent étonnés de notre présence, ils répondent gentiment à nos questions sur le chemin à suivre... Un seul est de mauvaise humeur. Nous apprendrons plus tard, que certains riziculteurs n'acceptent pas les étrangers. Ils en font une question de superstition et de tradition.
Les cascades sont minuscules et intimistes. La cascade principale se jette dans une piscine naturelle aux eaux limpides vert émeraude. La multitude des jets d'eau, remplit l'air de minuscules gouttelettes d'eau. Le lieu est frais et paisible, avec plaisir, on se rafraîchit les pieds dans l'eau froide...
Notre bref séjour à Sagada se termine. À midi, nous nous installons dans un jeepney pour Bontoc. Le trajet est rapide, trop rapide même ! Les rizières épousent les collines, au loin, les sommets de la cordillère s'étendent à l'infini. C'est trop beau...
Nous posons nos sacs à l'hôtel Ridgebrooke, l'établissement est situé près de la rivière Chico. Chose assez rare dans la région, il y a l'eau chaude dans la salle de bain...
La ville est le point de départ des randonnées dans la région Kalinga. Les habitants sont des montagnards producteurs de riz. Comme les Ifuagos de Batad, les Kalinga sont des constructeurs de terrasses. Des spécialistes aussi dans l'artisanat de la vannerie, de la poterie et le métier à tisser.
Une randonnée, organisée par un guide local dans le Kalinga, pendant 2 jours, dans une des régions les plus sauvages des Philippines, nous a été recommandée par Didier et Glynis, des touristes français, rencontrés sur l'Ile de Panglao, à l'homestay Villa Belza.
Raynoldo Waytan, est connu par tous, sous le patronyme de Kinad. C'est un guide natif d'un village des montagnes, il parle couramment le français. Nous demandons à la réception de le contacter et nous partons visiter la ville.
Bâtie à 900 mètres d'altitude, la ville est la capitale de la "Mountain Province". Les rues sont encombrées par de nombreux tricycles-taxis aux belles couleurs. C'est le seul moyen de déplacement pour une majorité d'habitant.
La visite du Musée ethnologique est rapide. Des photos, en noir et blanc, retracent la vie des coupeurs de têtes Ifuago, et le travail du riz. Des objets usuels sont exposés, tels des haches, et des costumes traditionnels ancestraux.
Nous préférons les scènes de la rue. Le havre de calme et de sérénité de Sagada est loin. Plus bruyante, plus sale, la ville ici est active et animée. Elle attire chaque jour, une partie de la population environnante.
Nous traversons un petit marché alimentaire, rien de très engageant pour nos estomacs d'Européens !
Sur la place publique, des jeunes jouent avec conviction au sport préféré de la population du pays... Le basket. De nombreux villages ont des terrains de basketball, avec de simples marquages, tracés dans les rues.
À notre retour, Kinad, contacté par le réceptionniste, nous attend à l'hôtel. Il est très sympathique, et est à l'écoute de nos envies. Nous sommes d'accord sur le prix de la randonnée. Nous prenons rendez-vous pour demain, à 8 h, près du terrain de football.
Dimanche 17 janvier 2010
Malgré un petit quiproquo sur le lieu de rendez-vous, nous retrouvons Kinad, à la station des bus vers 9 h.
Trop tard, il n'y a plus de places assises dans le vieux bus. Pour nous, les 2 heures de trajet se passeront sur le toit, frayeur garantie. Mais pour la vue, nous sommes en "première".
Nous passons de 1400 m à 2300 m d'altitude. La route très étroite serpente à flanc de montagne, au-dessus d'une rivière qui s'écoule au fond d'une gorge. La beauté des paysages de la cordillère est époustouflante.
J'apprécie la dextérité du chauffeur lorsqu'on croise un autre véhicule. Comme mes voisins assis devant moi, je baisse souvent la tête pour éviter les branches des arbustes, qui dépassent sur la route. Il faut être aux aguets en permanence !
Le conducteur nous dépose, au milieu de nulle part, au départ d'un sentier connu de Kinad. Celui-ci, nous détaille le programme de la randonnée. Les villages que nous allons visiter ne sont accessibles qu'à pied.
Le premier village, Buscalan, est isolé dans les montagnes. Pour l'atteindre, c'est toute une aventure. Il fait chaud et humide. Le chemin est étroit, creusé dans de la pierraille, le long d'un ravin. A chaque pas, il faut sans cesse prendre garde où poser le pied, et slalomer entre de grosses pierres glissantes, dans les éboulis.
Nous descendons dans de profonds ravins, puis ensuite, escalader des marches taillées dans la terre, pour arriver en face, au sommet des collines !
Notre guide nous donne des informations sur les ethnies locales dont il fait partie. Nous croisons des points stratégiques, où les indigènes se surveillent, parfois se combattent. Le gouvernement ferme les yeux sur des situations, parfois explosives, entre les tribus.
Cette province est difficilement accessible et très sauvage, hors de la grande civilisation. Dans ces montagnes, la loi traditionnelle prime sur les règles contemporaines.
Les derniers coupeurs de têtes du Kalinga habitaient la région, avec leurs femmes tatouées, à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Une fête est organisée à Buscalan pour l'anniversaire de la femme du chef du village. Kinad nous explique leur mode de vie. Il est le seul à proposer la randonnée, pas plus de 5 par an : difficulté d'accès et pas d'hébergement décent pour un occidental... Les touristes sont rares. Il organise des randonnées moins contraignantes, sur une journée.
Kalinga veut dire "coupeur de têtes". La province est une des plus isolées de l'archipel. Dans un passé encore récent, les guerriers de la tribu, à chaque nouvelle victime, se faisaient tatouer des motifs tribaux.
Denise est conviée à la fête en participant à des danses traditionnelles, liées aux récoltes et à l'agriculture.
Des hommes, frappent sur des tambourins et des gongs et rythment les pas de danse. Les femmes, se déplacent en cercle en agitant les bras, avec grâce et délicatesse.
Tout le village est invité pour honorer la femme.
Des cochons ont été égorgés pour le festin la veille. Sous un abri, les hommes découpent de petites portions. Les entrailles (le coeur, le foie et la rate) sont mis de côté.
Je partage le pot de bienvenue, uniquement de l'alcool de riz. Un seul verre tourne parmi la trentaine d'hommes... L'ambiance est amicale et chaleureuse.
Nous sommes invités à manger dans la hutte du chef ; dur dur le gras de cochon cuit dans l'eau, on préfère le riz. Pour faire plaisir, on chipote une petite portion de porc, il nous est impossible de refuser, l'accueil est trop sincère et sympathique.
À la fin de notre repas, Kinad, en bon familier du village, nous présente les outils qui servent à la fabrication de la drogue. Il nous fait découvrir les ustensiles servant à piler le riz. Il nous évoque les raisons de la présence des sépultures proche des maisons (culte des anciens).
Dans le village, les cochons, dodus et gloutons, errent librement, et assurent le service de la voirie.
Les enfants sont chouchoutés, leur repas est servi dans des assiettes multicolores, posées sur le sol.
Nous avons un pincement au cœur au moment de quitter cette communauté authentique, qui ne bouleverse pas leurs traditions. C'est un petit îlot rustique et naturel, à l'écart de la civilisation moderne.
La beauté majestueuse du panorama lorsque l'on se retourne vers le village, entouré par les rizières, nous procure un immense bonheur.
Nous passons sans nous arrêter devant le village de Loc-Ong, nous avons pris énormément de retard dans le village précédent. L'arrêt, pour l'anniversaire n'était pas prévu.
Le sentier qui mène au village de Butbut, monte et descend entre les rizières, des clairières et des taillis. Nous croisons des enfants très jeunes, qui portent de lourdes charges de bois. Pour eux, l'école n'est pas obligatoire... 1 jour oui, 1 jour non.
En fin d'après-midi, nous apercevons au loin, les premières toits en chaume des cases de Butbut.
Le chef de la communauté nous reçoit dans sa case sur pilotis. L'entrée surélevée est minuscule, c'est la seule ouverture, il fait très sombre à l'intérieur.
Kinad se charge de faire le repas du soir auquel on participe, en améliorant l'ordinaire. Nous achetons de la nourriture dans l'épicerie du village. Le chef allume le feu, entre des pierres, avec des brindilles sèches.
Au menu : du riz (beaucoup), un ragoût de lentilles et des haricots, avec de la viande en boite. Notre guide/cuisinier se montre à la hauteur.
Nous dînons, gênés par des volutes de fumée qui s'échappent difficilement du toit en chaume. Le repas se passe dans le silence. Nos hôtes ne parlent que le dialecte local, Kinad fait l'interprète, mais c'est long long !
Quelle ambiance... Les murs en bois de la case, sont ornés par des mâchoires de porc et des os de poulet.
Le chef et sa femme nous laissent la case pour dormir. Nous sommes en altitude, la nuit est très froide, les grognements des cochons et le caquètement des poules à quelques centimètres, sous le plancher, font un bruit d'enfer.
Une mauvaise odeur de suie envahit la case. Mélangée à l'odeur acre et forte des cochons et des excréments des poules, qui passent la nuit sous la hutte, chaque moment passé est une rude épreuve pour nos narines !
5 h 30 du matin, il fait nuit encore. La femme du chef vient préparer le petit-déjeuner. Nous buvons le café avec elle, dans le silence, pas une parole. Impossible d'échanger ne serait-ce qu'un sourire, car elle ne nous regarde pas. Elle réchauffe les restes de la veille.
Vite vite Kinad... Il arrive enfin, vers... 7 h 30. Ouf !
Lundi 18 janvier 2010
Un épais brouillard cache les sommets des montagnes, rendant les sentiers pentus très glissants. Prudemment, Kinad modifie le parcours du trek pour revenir vers le village de Bugnay, terme de la balade.
Vers 9 h, nos petits sacs sont bouclés. La vie reprend son cours dans les courettes, une vieille dame, aux bras tatoués, donne à manger à la volaille.
En quelques zigzags, sur les petits murets glissants, nous arrivons au faîte d'une colline.
Plus bas et derrière nous, la magie du brouillard métamorphose les paysages, donnant un côté magique et mystérieux sur les rizières en terrasses, engoncées dans un manteau de brume.
Cette province est difficilement accessible et très sauvage, hors de la grande civilisation. Dans ces montagnes, la loi traditionnelle prime sur les règles contemporaines.
En milieu de matinée, du haut d'une colline, nous apercevons le village de Bugnay, construit au-dessus de la rivière Chico.
Nous traversons le cours d'eau sur une passerelle. L'architecture du village est identique aux précédents. Mais, il est situé sur le bord de la grande route qui mène tout en haut du Nord-Luzon, ses habitants ont plus de contact avec le tourisme et les gens de la ville. Plus près de la "civilisation", les toits de chaume des maisons, sont remplacés par des toits de tôles, cassant l'harmonie de ce paysage de carte postale.
C'est toujours la même ethnie, Kinad est originaire du village, il est bien accueilli et nous aussi. Pour des visiteurs étrangers, il faut être accompagné d'un des leurs, pour être acceptés sans réserve.
Des enfants nous font la fête. Bugnay est presque désert, les habitants travaillent dans les rizières et dans les champs. Seuls les cochons dans les allées boueuses assurent le nettoyage !
Nous rencontrons sur la route une femme âgée avec des tatouages sur les bras. Pour séduire des prétendants, les femmes se faisait tatouer des symboles géométriques, où inspirés par la nature.
Pour les Kalinga, le tatouage était un symbole de beauté, de richesse et d'importance pour les femmes.
Pour les hommes, porter un tatouage était une marque de pouvoir, de bravoure et d'héroïsme : les qualités des coupeurs de têtes.
Les canons de la beauté ont changé ; la nouvelle génération préfère adopter la beauté occidentale.
Vers 14 h, installés sur le bord de la route, nous prenons le bus qui doit nous ramener à Bontoc. Le véhicule est plein ; comme à l'aller, je fais le trajet sur le toit.
Les roues du bus frôlent les accotements de la chaussée, la profondeur "abyssale" des ravins me fait frémir.
La vue est belle sur la vallée très profonde, dessinée par la rivière Chico et ses eaux tumultueuses, variant de la couleur turquoise à la couleur émeraude, mais en cas d'accident, il n'y a aucune chance de sortir vivant.
Après quelques kilomètres, la route caillouteuse est obstruée par l'éboulement d'un flanc de montagne. Immédiatement, les passagers descendent du bus et s'activent sur leur téléphone, le "dieu SMS" est là.
La "D.D.E." locale dégage les rochers vers 20 h : pas d'impatience ni de commentaire de la part des "naufragés de la route".
Ce fatalisme, pour tous les désagréments, s'appelle le "bahala na". En français, "c'est comme ça".
Kinad profite de cet arrêt pour nous faire part de son inquiétude pour l'avenir des terrasses. Le manque de main d'œuvre provoqué par un exode rural qui touche la jeune génération, le changement climatique et les transformations technologiques...
L'épisode terminé, dans la nuit, installé à nouveau sur le toit du bus, j'ai encore droit à quelques frayeurs.
Dans la chambre, c'est avec un grand plaisir que l'on change de vêtements. La randonnée pour "de vrai" est pleine de petits aléas, surtout dans un pays tropical... Sueur et transpiration d'accord, mais en plus, avec les odeurs de fumée et des animaux... Le sujet est peu glamour...
Mardi 19 janvier 2010
Dès le petit-déjeuner terminé, sac sur le dos, on se rend à la gare routière. Nous prenons le bus pour la ville de Baguio. A mi-chemin, nous passons au point le plus haut du réseau routier des Philippines, à 2 207 mètres d'altitude.
Sur notre droite, le sommet du Mount Data est caché par les nuages, il se dresse à 2310 mètres d'altitude.
Peu après, la scène se transforme, le ciel est bien dégagé, la visibilité est parfaite. Les paysages se succèdent, plus beaux les uns que les autres. Les montagnes de la Cordillère abritent des rizières en terrasses qui s'étendent à l'infini. Moins connues que celles de Banaue, elles sont tout aussi spectaculaires.
Après 6h de route, nous arrivons à la gare routière de Baguio. Nous sommes au cœur de la Province de Benguet.
A 1 500 mètres d'altitude, le climat de cette grande ville de villégiature, est parfait pour échapper à la chaleur de Manille.
Nous nous installons à l'hôtel La Bréa Inn, en plein centre-ville. Il est réputé pour son insonorisation dans le Guide du Routard. Centre économique et universitaire de la Cordillère, les nuits de la cité sont réputées très animées.
Nous quittons rapidement la chambre pour nous rendre au marché couvert (City Market). Le quartier grouille de monde, les trottoirs et les halles couvertes, sont envahis par les étals qui débordent de produits. Des balais, des confitures, etc... Dans les allées, c'est un festival d'odeurs. Celles des poissons et de la viande (les pires...), les épices odoriférantes et des légumes et des fleurs, jusque-là inconnus.
Depuis notre court séjour à Manille, c'est la première fois que nous sommes confronté la journée, à des embouteillages. La ville est polluée et bruyante.
Les grands bâtiments du centre-ville semblent étouffer le superbe Parc Burnham, un bel espace vert, qui offre des instants d'évasion pour les familles. Un plan d'eau de 32 hectares est aménagé, l'activité recréative des habitants est une balade en bateau. C'est le poumon vert de la cité.
En soirée, à partir de 21heures, un marché de nuit est organisé près du chemin Harrison. Les rues sont fermées à la circulation. De nombreux vendeurs installent leurs stands de restauration. D'autres proposent des vêtements, des chaussures et des accessoires contrefaits. En flânant, autour de nous, à gauche à droite, nous délaissons les nombreuses spécialités locales des gargotes. Un restaurant nous attire... Au menu, des PIZZAS... Yes !
Les illuminations de Noël scintillent dans la nuit, pas de doute, nous sommes revenus dans la vie de consommation.
Mercredi 20 janvier 2010
La température est agréable ce matin, environ 15°. Nous ne sommes pas du genre à "flemmarder". Alors, sans tarder, nous partons en vadrouille dans les rues de Baguio. La ville est relativement petite, les sites touristiques sont facilement accessibles à pied.
Le chemin est raide pour atteindre le sommet de la colline du mont Mary. Tout là-haut, nous visitons la Cathédrale Notre Dame de l'Expiation.
Le monument à deux flèches jumelles, se distingue par son extérieur, couleur rose !
Nous restons dans la spiritualité, en nous rendant à la Grotte de Lourdes, autre sanctuaire catholique et lieu de méditation. Un site prisé des Philippins qui sont très croyants. 252 marches pour arriver au sommet, où l'on trouve une petite chapelle.
Depuis un belvédère aménagé, le panorama sur la ville construite sur les flancs des collines est magnifique.
Nous traînons dans le centre-ville. Rue Dagohoy, nous arrivons par hasard, au Baguio Buddha Temple. Face au portail d'entrée, son accès est particulier. Il faut sonner et donner des renseignements (noms et prénoms) pour entrer. Un grand bouddha doré est au bout d'un couloir.
Calme et sérénité, nous ne rencontrons pas de touristes, mais aussi, pas de moines... Etonnant.
Nous poursuivons notre balade dans un autre temple, celui de la "consommation".
Le Baguio Center Mall, est un immense centre commercial de plusieurs étages. Des vêtements, des bijoux, de la téléphonie, etc... Et une gigantesque zone d'amusement pour les enfants. La musique d'ambiance à fond. De la démesure en tout !
La découverte du Nord-Luzon est terminée, nous partons en bus de nuit pour Manille, à 20 h.
Jeudi 21 janvier 2010
Nous arrivons "transis de froid" à la gare routière de Sampaloc, à 3h du matin. Le conducteur n'a pas lésiné à maintenir la température particulièrement basse de la climatisation.
La cuisine de l'archipel ne détient pas la palme d'or de la gastronomie. Même si il n'y a aucun risque de mourir de faim, les plats locaux sont concurrencés à présent par la présence des chaînes Jollibee, Pizza Hut ou McDo. Celui de Sampaloc est ouvert 24/24. Même à cette heure tardive, il est bondé !
À 7 h, rassasiés et reposés, nous grimpons dans un jeepney pour rejoindre le Bianc'as hôtel. Le gardien, surpris, nous ouvre la porte aux premières lueurs du jour... Quel plaisir de prendre une bonne douche !
Nous nous accordons quelques instants de farniente à la piscine de l'hôtel. Nous allons ensuite faire confirmer nos billets de vol du retour, à la compagnie China Airlines.
Les formalités effectuées, nous changeons de quartier. Makati, c'est le centre des affaires, de la finance et des ambassades étrangères. Les familles aisées de la capitale en ont fait leur lieu de résidence.
Notre déplacement préféré en ville, est la marche à pied. J'adore déambuler, parfois se paumer, mais là, il y a des limites, le quartier est dans la grande banlieue. La discussion est animée avec Denise, et j'obtiens gain de cause, nous prendrons le métro aérien...
Le quartier est étonnant, les buildings gigantesques sont construits au milieu des quartiers très pauvres, quel contraste !
Des avenues, propres et immenses, où les banques et les enseignes internationales de la mode, côtoient des hôtels de luxe et d'immenses et démesurés centres commerciaux.
Dans l'un, le menu propose de la cuisine du Moyen-Orient. Pas top l'expérience !
Nous préférons l'ambiance populaire de Malate. Nous retrouvons le Bianc'as hôtel avec plaisir, car nous avons besoin de repos et de sommeil !
Vendredi 22 janvier 2010
Ce matin, nous allons quitter Manille aux aurores. Nous nous offrons une bouffée d'oxygène, loin de la pollution et du vacarme. Direction, vers un des spectacles de la nature, qu'offrent les Philippines.
Le Lac Taal et son somptueux volcan. Nous mettons le strict minimum dans un sac, le reste est laissé à la réception de notre hébergement.
80 kilomètres séparent Manille du Lac Taal. Il faut de la patience pour les chauffeurs de bus (passagers compris), le trajet est ralenti par d'énormes embouteillages.
Le conducteur nous dépose à Tagaytay Rotunda (rond-point) à l'entrée de la ville de Tagaytay. Dès la descente, nous sommes assaillis par une armée de guides et de pilotes de motos-taxis.
Nous laissons passer "la tempête". Lorsque tout ce petit monde est dispersé, nous décidons de déjeuner au JollyBee (McDo local proposant des pâtes) tout proche de l'arrêt de bus.
La ville n'offre aucun intérêt, mais les points de vue depuis un belvédère, sont incroyables sur le lac Taal, et les cratères bouillonnants du volcan.
Le Taal rappelle le système des poupées russes ! Le lac est dans une immense caldeira (cratère de volcan) dans laquelle on trouve une île (Volcan Island). Sur cette île, se trouvent plusieurs cratères, dont le volcan Taal avec un lac.
Les locaux, pour le désigner, emploient un terme un peu flou... Ils parlent du piton rocheux, comme une île dans un lac dans une île dans un lac dans une île...
Du plus grand au plus petit. Tout-en-un... Quel plaisir d'admirer et de comprendre les merveilles que l'on va parcourir demain.
À la sortie du restaurant, le rond-point est déserté par les taxis. Nous grimpons dans un tricycle. Le pilote s'élance dans une petite route qui traverse une forêt dense. Au détour de quelques lacets, le lac et le volcan se révèlent de plus en plus proches, toujours aussi imposants.
Le pilote nous dépose au centre du village de Talisay, sur les rives du lac. Plusieurs hébergements sont construits le long de l'eau, offrant un choix multiple. De l'établissement de luxe, à l'hébergement simple et décontracté.
Nous trouvons notre bonheur à la Villa Manolo, une case les "pieds dans l'eau", elle est faîte de bric et de broc, mais l'intérieur est propre. Son propriétaire, qui est aussi pêcheur, s'appelle Manolo...
Nous quittons notre hébergement à pied. Le village est désert. Autour d'une grande rue, la population vit avec peu de choses. Les modestes maisons, ont toutes un jardin bien fleuri, regroupant de magnifiques plantes tropicales.
Les habitants sont souriants et répondent facilement à nos "hellos". Il règne un sentiment de sécurité, mais les protections grillagées et renforcées des petites échoppes alimentaires, dénoncent les risques de la petite délinquance.
Hors des grandes agglomérations, comme sur toutes les iles de l'archipel, l'essence est vendue en bord de route dans des bouteilles de coca. De petits radeaux de bambou sont posés sur la berge, ces frêles esquifs sont utilisés par les pêcheurs.
En soirée, nous prenons rendez-vous avec Manolo, pour nous emmener au volcan, demain matin, avec son bangka.
Samedi 23 janvier 2010
Petit-déjeuner rapide à notre logement. Installé sur le bangka, les premières minutes se font sur une "mer d'huile", mais la météo change, il fait frais et le vent soulève des paquets d'eau.
La navigation s'avère plus mouvementée que celle vécue entre Panglao et Siquijor sur l'Océan, il y a quelques jours. Nous arrivons trempés, mais la vue qui s'offre à nous fait oublier ce désagrément.
Le Taal est proche de Manille. La popularité du site se ressent dès notre accostage au ponton, le nombre de touristes manillais est important.
Une petite communauté philippine vit sur place. Les hommes sont guides ou conducteurs de chevaux, ils attendent les touristes au débarcadère. Nous achetons un casse-croûte, et de l'eau, dans une échoppe.
Sur les bas-côtés du chemin, des femmes ont installées, à l'abri du soleil, des étals de souvenirs, d'autres, ont posées des fruits et des boissons fraîches. Nous effectuons l'ascension en solo.
Sur le plateau désertique, la chaleur est écrasante, mais très vite, au fur et à mesure que nous grimpons dans un sentier de sable volcanique, la température devient plus respirable.
Le volcan est actif. Entre les rochers, s'échappent des fumerolles et des gaz volcaniques brûlants, qui enveloppent l'atmosphère d'une désagréable odeur de soufre.
L'ascension du volcan se mérite. La montée est rude. Les derniers mètres à grimper sont ardus, la déclivité est abrupte pour atteindre le sommet. De grosses gouttes de sueur perlent sur notre front.
Après 1heure de marche, nous arrivons au sommet. Les couleurs sont magiques... Il est difficile de trouver les mots pour décrire ce que l'on ressent. Il faut le vivre !
Suivant les rayons du soleil, des nuages et de notre position, la couleur de l'eau acide, passe du turquoise, au bleu profond, et au vert émeraude.
Le lac est impressionnant, sa superficie dépasse les 200 kilomètres carrés, et par endroit, sa profondeur atteint les 170 mètres !
Les rafales du vent forment à la surface des vaguelettes. Près de l'eau, au bas des falaises vertigineuses, tapissées d'une ocre foncée, s'élèvent des panaches de vapeur... L'enfer n'est pas très loin !
Sur les flancs du volcan, étonnamment, la végétation résiste à l'agression acide et corrosive de l'eau et des éléments chimiques des effluves.
Retour à Talisay, trempés et rendus sourd par le bruit assourdissant du moteur du bangka.
Au débarcadère du village, après avoir récupéré notre sac chez Manolo, nous grimpons dans un tricycle jusqu'à Tagaytay.
À la station des bus, nous montons dans un bus pour Manille. Pas de perte de temps, les différents moyens de transport s'enchaînent sans soucis.
Des embouteillages monstres bloquent l'entrée de la mégapole. Grâce à l'émergence de la classe moyenne, et à cause des bus bondés, à leurs horaires irréguliers, un nombre grandissant de la population possède un véhicule. Les accès de Manille sont bloqués régulièrement.
Dernière soirée dans la capitale. Nous nous régalons de samoussas sur les bords de la jetée, en admirant un superbe coucher de soleil.
Dimanche 24 janvier 2010
Derniers achats de souvenirs dans le quartier Ermita. Vers midi, nous partons à l'aéroport en taxi. Nous décollons à 15h.
Arrivée à Canton à 17h. Comme à l'aller, nous avons droit aux tracasseries administratives (examen minutieux des passeports, et attente interminable pour la restitution de ces documents officiels).
Il fait frisquet dans ce hall d'attente, tristounet et climatisé, à fond. Vers minuit, enfin, nous prenons notre avion pour Paris.
Lundi 25 janvier 2010
Arrivée à Paris à 5h45. Prise d'un train en direction de Bordeaux. Nous quittons le quai à 7h45. Nous arrivons dans le froid et dans l'humidité à Bordeaux à 12h.
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Souvenir du périple aux Philippines
Sentiment sur Manille
Difficile de donner un avis objectif de la capitale avec seulement 3 jours de présence.
. La découverte des quartiers anciens se fait facilement à pied.
. On peut retenir la visite de quelques vestiges de bâtiments coloniaux où se promener sur la belle jetée qui longe la baie.
. Des embouteillages énormes qui créent une forte pollution de l'air.
. Un bruit permanent provenant des tuk tuk et des jeepneys, les moyens indispensables pour les citadins modestes de se déplacer. C'est aussi une économie locale qui fait vivre des familles. Les véhicules sont customisés à l'extrême, le street-art ne s'affiche pas sur les murs... il roule partout dans le pays... Vétustes, lents et pétaradants, ils sont le symbole national.
. La pauvreté, omniprésente comme dans de nombreuses grandes villes des pays d'Asie du Sud-Est. L'écart entre les riches et les pauvres est énorme.
. Mais aussi, quelques bons moments, au contact d'une population souriante.
Sentiment sur le Nord-Luzon
Banaue. Batad
. Yes yes ! waaoouuu ! où comment rester bouche-bée devant de telles "beautés de la nature aidées par l'homme".
. Un des plus beaux sites sur Terre. Les couleurs des "Rizières en Terrasses" construites par les Ifugaos sont extraordinaires.
Sagada et Bontoc
. Les traditions religieuses et culturelles des ethnies Kankanay, Kalinga et Ifugao bien présentent encore.
La cuisine
. La cuisine philippine est un mélange d'influences chinoise, indonésienne, espagnole et américaine. C'est une association de saveurs aigres-douces.
. La cuisine traditionnelle locale n'est pas terrible, le riz est présent en permanence.
. Les fruits, extraordinaires, Qu'ils soient frais, servis dans les marchés où dans les stands de rue.
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Les Philippins
. Un peuple très souriant, sympathique, aimable, malgré des conditions de vie difficile pour une grande majorité.
. Honnêtes, notamment dans les transports locaux, jeepneys et tricycles.
. Toujours prêts à rendre service pour les étrangers que nous sommes.
. Très croyants, il y a beaucoup d'églises.
. Nous ne nous sommes jamais sentis en insécurité (villes et randonnées)
. Nous ne revenons jamais dans le même endroit car trop de pays à découvrir. Mais les Philippines resteront dans nos coeurs et nos mémoires, comme une des plus belles - par la gentillesse des habitants - destinations au monde.