Bari
Polignano a Mare
Lecce
Otranto
Ostuni
Alberobello
- - - - - - - - - -
Formalités
Question transport
Aérien
Compagnie Ryanair
Bordeaux-Bari : 06/10. Départ 9 h 20 - arrivée 11 h 40.
Bari-Bordeaux : 12/10. Départ 12 h 05 - arrivée 14 h 40.
2 billets achetés le 13/08/2023 : 263,35 € avec 2 bagages cabine.
Rail
Train de l'aéroport à Bari Gare Centrale : Billet aller 5,20 € par passager. Trajet de 20 minutes.
Train de Bari à Polignano a Mare : Compagnie Trenitalia. Billet aller 2,80 € par passager. 50 minutes de trajet pour 35 kilomètres.
Train de Polignano a Mare à Lecce : Compagnie Trenitalia. Billet aller 9,60 € par passager. 1 h 20 de trajet pour 115 kilomètres.
Train de Lecce à Otranto : Compagnie Ferrovie del Sud Est. Billet aller/retour 8 € par passager. Parcours de Lecce à Zollino. Changement de train de Zollino à Maglie. Nouveau train de Maglie à Otranto. Idem pour le retour. 1 h 30 de trajet pour 47 kilomètres.
Train de Lecce à Ostuni : Compagnie Trenitalia. Billet aller 6,40 € par passager. 1 h de trajet pour 76 kilomètres.
Train de Ostuni à Monopoli : Compagnie Trenitalia. Billet aller 2,80 € par passager. 25 minutes de trajet pour 34 kilomètres.
Routier
Bus de Monopoli à Alberobello : Compagnie Lentini. Départ Place San Antonio. 3,20 € par passsager. 1 h 30 de trajet pour 20 kilomètres.
Bus de Alberobello à Bari : Départ de la gare ferroviaire. 4,80 € par passager. 1 h de trajet pour 55 kilomètres.
Bus de Bari Centrale à l'aéroport. Societé Amtab. 1 € par passager.
- - - - -
Question hébergement
Bari
Bari Suppa _ Terrace Garden
Réception pour les clefs au 36 Piazza Luigi di Savoia.
Chambres au 98 via de Giosa. 1er étage.
Bon emplacement près de la gare. Chambre dans un hôtel, loin de la réception des clés. Les réceptionnistes nous demandent d‘annuler la réservation booking pour pouvoir bénéficier d’une réduction sur le prix et il faut payer en cash. Ça sent l'arnaque à Booking.com, chez qui nous avons réservé la nuit pour 75 €. Chambre propre. Pas de petit-déjeuner. 57 € la nuit.
B&B Piccinni 191
191 via Nicolo Piccinni.
Bon emplacement près du centre historique. Chambre propre ainsi que la salle de bain commune. Contact trop rapide avec l'hébergeur. Petit déjeuner correct. 65 € la nuit avec le p/d.
À recommander.
Polignano a Mare
B&B Lo Scoglio
Via Parco del Lauro 62/B.
Accceil chaleureux de Vincenzo notre hôte. Chambre agréable (dans un style ancien) dans son appt situé face à la mer. À 800 mètres à pied de la gare. Salle de bain personnelle. 58,47 € la nuit avec le petit-déjeuner (pris avec Vincenzo). Taxe de séjour de 2 € par personne.
À recommander.
Lecce
CasAlcòva
Via Roberto Caracciolo,19.
Bien situé à l'entrée du centre historique. Appt confortable dans un ancien palais. Bon accueil. L'ensemble est très propre.
124,10 € (frais d'Airbnb et taxes comprises) pour 2 nuits.
À recommander.
Ostuni
Casa Flamì 2
Via Pier delle Vigne, 5.
Joli studio dans une maison du centre historique, joliment (et astucieusement) bien agencé et décoré. Chambre très propre et excellente literie. Petite attention que nous avons apprécié : une bouteille de rosé. Petit souci (retard de 2 heures) pour la remise des clés par manque d'attention à nos demandes formulées par mail. 51,86 € la nuit avec la taxe de séjour.
A recommander.
- - - - - - - - - -
CARTE DES POUILLES
Flèche rouge : déplacement en train.
Flèche bleue : déplacement en bus.
Anniversaire de Denise... Quoi lui offrir ? Des fleurs, du parfum, un bijou, un repas dans un restaurant étoilé... Que des classiques ! Je connais ses goûts, le cadeau le plus attendu est un voyage. Je déplie la carte de l'Europe, plusieurs destinations sont à moins de 3 heures de vol de Bordeaux.
En septembre 2021, nous sommes passé par Bari pour découvrir ensuite pendant 1 mois l'Albanie. Le court séjour de 2 jours dans la capitale des Pouilles, et dans la ville de Matera nous a conquis.
Voilà une occasion pour découvrir cette région, qui au Sud-Est du pays, forme le talon de la "botte".
Je concocte un itinéraire qui doit nous faire voyager entre le mélange de ses deux cultures, occidentale et orientale. Des panoramas variés... Sûrement aussi la gastronomie.
Démarrer par Bari et son labyrinthe de ruelles, puis surplomber les eaux turquoise de la Mer Adriatique du haut des falaises calcaires de Polignano a Mare. Découvrir Lecce et ses innombrables églises et palais. Delà, faire un saut à Otranto et son décor de carte postale. Continuer par Ostuni surnommée "la ville blanche" et terminer la boucle par Alberobello et son "Centro Storico", entièrement composé de trulli (habitations typiques de pierre sèche).
- - - - - - - - - -
Vendredi 6 octobre 2023
Aéroport de Bordeaux/Mérignac, pas besoin d'attente pour les formalités d'embarquement. Nous voyageons léger, nous avons acheté un supplément priorité avec 2 bagages cabine (cette option nous permet de transporter un petit bagage personnel, placé sous le siège ainsi qu'un sac de 10 kg à ranger dans le compartiment au-dessus de notre tête).
Cela nous permet également d'embarquer en utilisant la file d'attente prioritaire à la porte d'embarquement. L'enregistrement est téléchargé sur notre application Ryanair.
L'avion décolle à 9 h 40, le vol se déroule sans problème. L'avion atterrit à l'aéroport di Puglia de Bari à 11 h 45.
Au niveau du hall de départ, entre le bus de la sociéte AMTAB à 1 € le siège, et le train à 5 € la place, nous préférons le train, bien plus rapide. Le terminus pour les deux moyens de transport est Bari Centrale, la grande plateforme des transports située sur la place Aldo Moro.
La température est agréable, marcher sous ce magnifique ciel bleu est un bonheur. À pied, il faut 10 minutes pour rejoindre notre logement pour cette nuit. Dès notre installation terminée, nous partons redécouvrir cette ville qui regorge de monuments historiques et de vieux immeubles plein de vie, qui attirent inlassablement le regard.
Pas de plan à la main, j'ai encore dans ma tête l'itinéraire pour déambuler dans les ruelles de la vieille ville que nous avons découverte avec plaisir il y a si peu de temps.
Nous remontons le Corso Cavour. La longue artère commerçante est un enchaînement de boutiques de luxe et de marques internationales, nichées dans les élégants bâtiments de style baroque.
Un immeuble attire l'œil par son inclassable architecture Art Nouveau en pierre de taille. C'est le Palazzo dell'Acquedotto Pugliese. Construit au début des années 1930, il abrite un musée de l'histoire de l'eau dans les Pouilles.
Devant lui, situé sur le Corso, la façade rouge embellie par trois entrées blanches du Théâtre Petruzzelli est imposante. Elle est ornée de statues et de sculptures de lions. Une immense couronne domine le monument. Symbole du prestige culturel de la ville, le théâtre fut détruit par un incendie en 1991 et reconstruit dans sa forme originale en 2008.
Pas de chance, il n'y a pas de visite programmée aujourd'hui.
Nous entrons dans la vieille ville par la Piazza Del Ferrarese. Cette vaste esplanade est aérée en journée. En soirée, les touristes et les Barésiens y viennent en nombre pour flâner, manger ou déguster une glace.
Lors de la rénovation du quartier, les archéologues ont mis à jour une petite section de la voie romaine d'origine, la Voie Appia-Traiana. Elle fut construite par les Romains au IIe siècle après J.C. Au centre de la place, une estrade est érigée pour un concert.
Nous nous engageons dans la via Venezia. À notre droite, la vue depuis la muraille est splendide sur l'Adriatique et sur notre gauche, sur les ruelles pittoresques et les habitations, aux différentes influences, qui ont marqué l'histoire de la région.
Nos pas nous mènent sur le parvis de la Basilique San Nicola. Édifiée entre 1087 et 1197, elle a la particularité d'accueillir les pèlerins de confession catholique et orthodoxe.
Sa façade en pierre de calcaire blanche est imposante, les portails sont ornés de sculptures aux motifs végétaux, représentant aussi des taureaux et des éléphants. Je pousse la porte, son intérieur est majestueux tout en restant sobre.
Nous descendons dans la crypte ou reposent les reliques de Saint-Nicolas. 26 colonnes sont disposées sur 3 rangées, elles sont taillées dans des matériaux rares. Au niveau supérieur, les chapiteaux sont ornés de sculptures représentant des animaux.
Nous déambulons dans les ruelles étroites et sinueuses... Ici, la vie quotidienne et authentique de Bari Vecchia se dévoile.
Les cours des immeubles n'ont pas de portail, laissant entrevoir des petits trésors architecturaux. Les ouvertures des maisons sont grandes ouvertes. Sur les pas-de-porte, les chaises sont toujours installées. La verdure est présente et appréciée, la moindre jardinière attire le regard. En soirée, les discussions se prolongent entre voisins.
Au-dessus de nos têtes, la lessive du jour sèche sur de savants fils tendus entre les immeubles, donnant encore plus de couleur à ce décor étonnant.
À l'intérieur de minuscules courettes, des marchands de fruits et de légumes, ont installé des étals pour approvisionner les personnes âgées du quartier.
Les Italiens ont la réputation d'être le peuple le plus religieux d'Europe. Les façades ou les linteaux des maisons, sont parés d'une touche individuelle, grâce à des images et des représentations religieuses.
Nous avançons en zigzag. Au hasard, nous arrivons dans un lieu qui mérite le détour. Des vestiges de colonnes sont le témoignage de l'histoire millénaire de l'antique Bari. Il s'agit de l'ancienne église médiévale Santa Maria Del Buon Consiglio, construite entre le IXe et le Xe siècle.
Ce petit musée à ciel ouvert est riche de 8 colonnes, et sur le sol, de mosaïques avec des représentations géométriques de l'époque.
La balade continue, trop d'églises pour se souvenir de leur nom, mais au détour d'une rue, il y a toujours un monument qui permet d'apprécier les prouesses architecturales et découvrir un détail ou une sculpture.
Alors que la soirée s'avance, nous arrivons à hauteur du Château Svevo et ses fascinantes et imposantes murailles, de ses tours d'angle et des douves. Toutes ces constructions, édifiées en 1131, étaient destinées à protéger les Normands des révoltes des habitants de Bari. Nous nous contentons d'apprécier son architecture de l'extérieur.
Face à l'imposante bâtisse, sur la Piazza Federico II di Svevia, un arrêt gourmand s'impose à la Gélataria Gentile. Une véritable institution ! L'attente est un peu longue, mais la glace est succulente...
Arpenter et explorer les rues bordées d'arcades, c'est flâner dans l'histoire et dans les traditions. Les Barésiens, malgré une société qui évolue très vite, conservent et protègent un patrimoine qui forge leur identité culturelle.
La Strada Arco Basso surnommée "Via delle orechiette" en est l'exemple type. Quelques ménagères confectionnent habilement à la main, sur leur pas porte, des pâtes fraîches en forme d'oreilles appelées "orechiette".
La rue est pittoresque, mais aussi très touristique, les étals sont bien achalandés et haut en couleur. Tous nos sens sont en éveil, entre les tons pastels des étages des maisons, les odeurs et les sons des voix des vendeuses qui portent et résonnent dans la rue.
Souvenirs pas chers, mais attention les pâtes sont rapidement périssables...
Changement d'architecture dans le Corso Vittorio Emanuele II. Le grand boulevard marque la frontière entre le centre historique et les élégants quartiers de style XIXe siècle.
Les monumentaux bâtiments rivalisent par leurs dimensions, la richesse de leur décor et leur élégance. Les riches marchands de Bari pour étaler leur réussite ont fait construire en proportion de leur ego de véritables palais. Les rez-de-chaussée sont investis maintenant par des boutiques de luxe et des restaurants.
Les marcheurs profitent des bancs posés sur des parterres arborés. Au bout du corso, le Théâtre Margherita avec sa couleur saumon se reflète dans les eaux de l'Adriatique. Quel style !
À côté du théâtre, nous retrouvons la vie populaire de Bari. Le N' dèrr' a la lanze est une institution dans la ville. Sur la jetée du petit port de pêche, au milieu des rires et des cris, les pêcheurs "battent" le poulpe et vendent la pêche du jour. Des oursins, des moules et du poisson cru sont proposés sur des étals toute la journée...
Nous prenons un bol d'air iodé le long du Lungomare A. Di Crollalanza. Sur la promenade se trouvent des bâtiments construits à l'époque fasciste.
Nous entrons dans la Pinacoteca Métropolina di Bari. Pour trouver le musée, c'est un vrai challenge, aucun panneau n'indique son emplacement. Une salle, au 4e étage renferme une collection de peintures du sud du pays. Les portes vont fermer, nous déambulons simplement dans la salle du rez-de-chaussée.
Les jambes lourdes, nous nous dirigeons vers notre hôtel pour quelques minutes de repos.
Bari est liée à une spécialité appréciée dans tout le pays... La Focaccia.
Nous connaissons depuis notre passage en 2021, une des adresses incontournable dans la vieille ville. Requinqués par une douche bienvenue, nous nous dirigeons vers la boulangerie Panificio Fiore.
Le soleil s'est couché lorsque l'on arrive devant la boutique. La texture de la pâte à pain est croquante et l'intérieur moelleux. La recette est simple, cuisinée avec des produits locaux : farine de blé, olive extra-vierge, des tomates fraîches, du sel et du romarin.
Tout juste sortie du four, nous allons la déguster à quelques pas de là. Dans la nuit étoilée, sous les lampadaires du Lungomare Imperatore Augusto, une petite place nous offre un banc public. L'Italie dans toute sa splendeur...
Ce soir, le match France-Italie en coupe du monde de rugby est retransmis à la télé... Victoire des bleus par 60 à 7 !
Samedi 7 octobre 2023
Pour les Italiens, le cappuccino et le caffé macchiato sont une institution. Nous ne dérogeons pas à la coutume sociale du petit-déjeuner dans un bar. Bien sûr, la boisson est accompagnée d'un croissant.
Nous sommes en automne, avec ses fraîcheurs matinales, mais le ciel tout bleu promet une belle journée ensoleillée.
Tôt, ce matin, nous sommes devant un distributeur (traduction en français) à la gare de Bari Centrale pour acheter les billets du train qui va à Polignano a Mare.
À l'étranger, voyager en train évite le stress de la conduite et les difficultés d'accès dans les centres-villes. Il est 9 h, bien installés sur les sièges, pour seulement 2,80 €, nous pouvons attaquer notre circuit !
Quarante minutes plus tard, le train pour Lecce s'arrête à la gare de Polignano. 900 mètres nous séparent du Lungomare Christoforo Colombo.
À pied, nous traversons un quartier non touristique, ce samedi matin, tous les rideaux sont baissés. Dans les rues, les façades blanches des maisons s'agglutinent autour du "centro Storico". La longue promenade du bord de mer contourne un éperon rocheux. Nous avons loué une chambre sur Airbnb, dans une résidence.
L'accueil de Vincenzo, notre hôte est très familial, avec plein de bienveillance, il nous renseigne sur les lieux à visiter.
Dès notre installation terminée, nous partons à la découverte de la station balnéaire.
À notre gauche, la vue est renversante depuis le lungomare. Au loin, le centre historique perché sur une falaise semble tomber dans la mer aux eaux turquoise. De l'autre côté, en direction du sud, le Scoglio dell'Ermita est un énorme rocher où les oiseaux viennent nicher.
Sur la place de la Terrazza Santa Stefano, des conducteurs, tous au guidon d'un Ape Calessino, le "tuk-tuk" local, icône du design italien, sont en attente de clients.
Ces chauffeurs de taxi, à bord de leur engin un brin exotique, sont des guides touristiques expérimentés. Ils connaissent toutes les ruelles de la ville.
Depuis le belvédère construit sur la jetée, nous en prenons plein les yeux. La vue est imprenable, et à couper le souffle sur la vieille ville, les grottes et la Mer Adriatique qui s'étend sous nos pieds. Les couleurs de ce bleu soutenu sont magnifiques.
Déambuler dans les ruelles du centre serait idéal, mais la ville est victime de son succès. Pourtant, la majorité des maisons sont fermées... Que de monde !
Le centre est petit, nous ne sommes pas les seuls à vouloir découvrir ce merveilleux joyau de la côte. Au hasard, je trouve des itinéraires qui évitent les trajets des groupes organisés, car c'est la bousculade devant les échoppes minuscules, qui proposent toutes, les mêmes articles de souvenirs.
À force de patience, je parviens à faire des photos qui donnent l'impression que nous sommes "seuls au monde" !
La jolie Piazza Vittorio Emanuele II est le cœur du Centro Storico. La Chiesa Matrice di Santa Maria Assunta, construite en 1295 possède une façade sobre et un clocher qui culmine à 23 mètres de haut.
Nous passons sous le grand portail, l'intérieur abrite de belles œuvres en bois et le plafond est entièrement décoré de fresques.
Vincenzo nous a conseillé de visiter la Basilique San Vico, située à 3 kilomètres au nord de la ville.
Nous quittons le secteur piétonnier. À l'aveuglette, nous laissons derrière nous, les nombreux restaurants et commerces de souvenirs, le bourdonnement s'estompe...
Nous passons sous l'Arco Marchesale qui sépare la ville moderne de la cité médiévale. La porte historique du vieux Polignano a été construite vers 1530. Il y avait autrefois un pont-levis.
Nous traversons rapidement le spectaculaire Ponte Borbonico, le "Pont Romain". Envahis par des amateurs de selfies, je patiente quelques minutes pour prendre l'édifice presque vide de piétons. Plus bas, un petit pont est plus intimiste. Avec une seule arche, il ne manque pas de charme.
Côté mer, un belvédère célèbre le musicien Domenico Modugno. Natif de Polignano, il est l'auteur/chanteur de "Nel blu dipinto di blu Volarela". Cantare... oh, oh ! Volare, oh-oh-oh-oh...
La vue de la cité, accrochée au promontoire rocheux est époustouflante...
Au nord de la ville, une piste que se partagent les cyclistes et les piétons, le long de la Via Vito, mène au hameau de San Vito.
La circulation est dense. Heureusement, après 1 kilomètre, nous empruntons une petite route qui longe la côte et offre la vue sur des plages rocheuses à l'infini, toutes sont semblables.
Nous avons quitté la station balnéaire bondée de touristes. Pendant une heure nous sommes seuls... Vraiment seuls, au milieu de paysages somptueux et des falaises qui tombent à pic dans l'eau turquoise. Seuls, les rayons du soleil nous accablent...
Soudain, au-dessus des toits du hameau, nous apercevons l'imposante Abbazia di San Vito.
Quelques minutes de marche encore et nous pouvons profiter d'une pépite qu'il ne faut pas manquer. Le village de pêcheurs abrite un petit port. Des bateaux colorés se balancent au rythme des vaguelettes, d'autres sont échoués sur le sable.
L'Abbaye San Vico surplombe la petite crique. Le monument est la propriété d'une richissime marquise. Une partie de la demeure n'est ouverte que le dimanche, à l'heure de la messe.
Assis à une table du restaurant Colonna situé en face, le panorama sur l'édifice est magnifique. La carte de menu l'est moins... Très prétentieuse, mais pas à la hauteur du prix !
Retour à Polignano. En début de soirée, les baigneurs ont déserté les galets de la crique en forme de cœur de Lama Monachile. Entourée par les falaises abruptes, la couleur de l'eau est magnifique.
De la plate-forme de Santo Stefano, le coucher de soleil est digne d'une belle carte postale. Un jeu d'ombres et de lueurs éphémères aux couleurs captivantes.
Vincenzo est discret, il nous a laissé son appartement à disposition. Après cette longue journée de marche, sous un soleil brûlant, la nuit, va être réparatrice.
Dimanche 8 octobre 2023
Notre sympathique hôte nous a préparé une prima colazione (petit déj') sucrée. Sur la table du salon, il nous sert un cappuccino et des pâtisseries. Il est bavard... Nous aussi ! Dans un méli-mélo en Italien, en Espagnol et un peu de Français, nous échangeons sur notre journée d'hier. Comme tout bon Italien, la gestuelle est importante, Vincenzo parle aussi avec les mains...
Après les dernières salutations, nous nous rendons à pied à la gare ferroviaire.
Le train démarre en direction de Lecce à 9 h 30. Le paysage est déconcertant. À mesure que l'on descend vers le Salento, la partie sud-orientale qui forme l'extrémité des Pouilles, le vert des oliveraies cède la place au dessèchement des oliviers infestés par une bactérie... Quel désastre !
Le conducteur stoppe à la gare de Lecce à 11 heures. Pas de risque d'erreur de parcours pour arriver à l'appartement que nous avons loué pour 2 nuits sur Airbnb. À pied, nous avons seulement 500 mètres à parcourir dans une rue qui se termine à l'entrée du Centre Historique.
L'accueil comme de coutume est chaleureux et cordial. Le studio, au rez-de-chaussée d'un ancien palais (un peu défraîchi) est agréable et fonctionnel.
Le soleil est bien haut et la luminosité de cette belle journée ensoleillée va être idéale pour réussir les photos, tant la ville recèle de nombreuses richesses. Nos premiers pas ne demandent pas beaucoup d'effort. La Chiesa del Carmine est nichée dans une courette, contre notre logement. La façade est de style baroque. À l'intérieur, je me fais discret, car il est l'heure de la messe.
L'enchevêtrement des ruelles pavées invite à la flânerie. À la faveur de l'intensité des rayons du soleil, la taille, la courbe et la couleur des bâtiments sont changeants. Quelle chance, nous sommes souvent les seuls touristes dans ce quartier, à l'écart des édifices les plus visités.
Nous passons sous l'esthétique Porta Rudiae de style baroque. C'est la plus vieille des trois portes d'entrées du vieux Lecce. Une bonne odeur de poulet grillé nous attire dans le Mercado proche... Nous avons trouvé notre repas pour aujourd'hui !
Nous prenons notre temps, la tête en l'air, à la recherche du moindre détail architectural. Contrairement à Bari, la lessive du jour ne sèche pas aux fenêtres... Étonnant !
Les quartiers du centre historique, grâce à un patrimoine architectural unique ont un charme insaisissable. Lecce se situe dans la région des Pouilles, mais la ville est loin d'être "pouilleuse". Il est impossible de lister toutes les églises et les palais qui datent d'une époque pompeuse et fastueuse. Ses rues alignent des bâtiments issus en majorité de l'architecture baroque. La ville est un paradis pour les amateurs d'arts.
La Porta Napoli est la porte d'entrée nord dans la vieille ville. Construit en 1548, cet arc de triomphe est superbement décoré côté extérieur. De nos jours, elle signale la frontière entre l'agitation urbaine motorisée de la via dell'Università, et le calme du dédale des ruelles.
Dans ce réseau inextricable, la rumeur de la ville s'estompe, l'endroit devient calme et serein. L'activité commerciale et alimentaire est absente, les nouvelles formes touristiques se multiplient.
Les propriétaires sentant le bon filon préfèrent développer leurs biens, afin de répondre aux exigences des touristes... Que des annonces de locations Airbnb, des hôtels et des B&B sont affichées sur les façades en pierre.
Lecce a une grande histoire : créée par les Grecs, elle devint romaine. Au cours des siècles, elle subit de nombreuses invasions.
Nous faisons une pause sur une petite place où trône la Chiesa di San Niccolò dei Greci (église grecque). Le portail est fermé, mais l'extérieur est séduisant et surprenant.
Les palais ont des murs ornés de mille statues et hauts-reliefs taillés dans une pierre très malléable. Le calcaire tendre à une couleur changeante suivant la luminosité du jour. Passant du blanc au beige le matin, pour prendre une couleur chaude et dorée au crépuscule.
Nous sortons du Palais Dei Celestini et ses décorations extérieures incroyables, pour tomber sous le charme de la façade tout en dentelles de la Basilica Di Santa Croce. Les dernières frises sont très hautes. Pour les touristes, armés de téléphones et d'appareils photo, il est difficile de trouver le bon angle pour immortaliser l'ensemble tout en entier.
Nous restons bouche bée devant les détails de la façade et son immense rosace, le style baroque est représenté dans toute sa splendeur... Nous n'avons pas pris le billet au prix de 9 € pour visiter l'intérieur de 4 églises (Duomo, Santa Croce, Chiesa Santa Chiara et San Mateo) et un musée. Tant pis, mais les édifices religieux sont tellement nombreux dans les villes que nous devons visiter !
La tête en l'air, à la recherche du détail qui fait la différence, je photographie les nombreux édifices religieux : la Chiesa Di Santa Chiara puis la Chiesa Del Gesù Del Buon Consiglio et la Chiesa Di San Matteo. Ce sont les façades qui valent le détour, car à l'intérieur, les décors et les retables se ressemblent beaucoup.
Lecce est reconnue par le savoir-faire des artisans d'un art bien particulier : le Papier Mâché... Avec habileté et application (le papier est associé à du plâtre et du chaume), ces artistes donnent la vie à des objets de décoration, des figurines... L'éléphant qui trône devant un atelier ne rentre pas dans notre sac !
Petit instant de répit sur la Piazza Sant'Oronzo. Le lieu est historique avec la présence de vestiges d'un amphithéâtre romain bien conservé. Il a accueilli des combats de gladiateurs. 20 000 spectateurs pouvaient assister au jeu. L'amphithéâtre est actuellement utilisé pour des pièces de théâtre et des concerts.
Toutes les rues du quartier mènent à la Piazza del Duomo. Mais étonnamment, nous pénétrons dans l'immense esplanade par un étroit passage. Tout l'art baroque est réuni autour de son centre et s'offre à nos yeux.
Le Duomo, l'imposante Cathédrale Santa Maria Assunta, construite entre 1659 et 1670 est l'une des cathédrales les plus importantes du pays. À côté, son campanile culmine à 68 mètres de hauteur.
En face, la façade du Palais du Séminaire est riche de multiples fenêtres. La couleur miellée de la pierre ajoute une majestueuse élégance à ces monuments.
De retour à notre logement, nous enfourchons chacun un vélo laissé à la disposition des clients.
Nous partons à l'extérieur du Centro Storico pour visiter un endroitdont peu de touristes ne penserait à visiter. Le Cimitero Cittadino (le cimetière) de Lecce.
Nous suivons la piste cyclable qui longe la Viale dell'Università, à l'abri de la circulation. Laissant derrière nous quelques belles bâtisses, nous arrivons au monument de l'Obélisque.
Quelques coups de pédale de plus sur la via Cimitero, et nous sommes maintenant loin de l'agitation urbaine.
Nous passons sous une porte majestueuse avec des abords verdoyants. Au bout de la longue allée ombragée, La Chiesa SS. Niccolò E Cataldo mélange l'art roman et l'exagération du baroque.
Sous les hauts cyprès, la chaleur est tombée. Escortés par une multitude de chats, nous entrons dans le vieux cimetière. Un réseau irrégulier de sentiers sinue entre les tombes familiales. Les plus anciennes sont disposées sans ordre, et sans entretien, elles penchent les unes sur les autres.
Ce n'est pas qu'un lieu de recueillement. Dans le silence, nous nous "perdons" dans un lacis de passages pour atteindre une zone ou certains caveaux ont la prétention de rappeler des chapelles baroques.
À quelques dizaines de mètres, une zone est bien différente. Elle "abrite" les imposantes sépultures des confréries laïques et religieuses. Les caveaux ont des dimensions égales à des églises.
Le dernier secteur est plus récent. Les caveaux ont des formes géométriques, où semble-t'-il, les architectes se sont fait plaisir dans le style Art Nouveau... Quelle grandiloquence !
Retour dans le centre historique. À 18 heures, les rues recommencent à s'animer. Lecce est définie comme étant la ville des églises. La façade de la Chiesa Della Madre di Dio E di San Nicolo est sobre et gracieuse. Sa porte d'entrée est ornée de superbes frises et sculptures. Son intérieur est un petit joyau.
Nous arrivons à la Porta Biagio. C'est la troisième entrée dans la vieille ville. Située face à la Piazza d'Italia, l'arche monumentale est entourée de commerces et de restaurants, mais aussi, cachées derrière des jardins, de belles demeures au style indéfinissable.
La nuit est tombée, le centre historique s'habille de nouvelles couleurs. Immédiatement, l'atmosphère devient différente. Les rues sont le lieu de promenade des Leccesi. Comme par magie, les magasins sont ouverts. Appareil photo obligatoire à la main !
Les bâtiments, tel le Palazzo Carafa, sont illuminés de mille lumières. Tout ce qui n'est pas visible en journée est révélé la nuit. La richesse des détails ocrés des façades se dévoile, nous surprenant à chaque coin de rue...
Lundi 9 octobre 2023
Petit-déj pris dans la cuisine de notre appartement. Comme tous les matins depuis notre arrivée, la température est fraîche lorsque l'on se dirige vers la gare.
Nous achetons les billets pour Otranto, notre destination finale... Mais le trajet est plutôt compliqué.
Nous grimpons dans un premier train. Après trente minutes, le conducteur fait un stop dans la gare de Zollino. Au milieu de nulle part, nous montons, cinq minutes plus tard, dans un train qui va s'arrêter au bout d'une quinzaine de minutes dans la gare de la ville de Maglie. Légère attente, et nous terminons le parcours en trente minutes, dans une antique "micheline" jusqu'au terminus, Otranto... Ouf !
Vitesse "pépère". 1 h 30 pour parcourir les 60 kilomètres qui séparent Lecce à la cité balnéaire. J'ai eu tout mon temps de constater dans les campagnes, l'état des oliveraies de la région. Des milliers d'oliviers dépérissent, d'autres sont arrachés, infestés par une bactérie.
Dans les parcelles séparées par des murets en pierre sèche, des abris à l'abandon appelés "pajare" servaient de refuge aux paysans pour se protéger des fortes chaleurs. Le charme du passé...
À pied, le centre-ville est à une dizaine de minutes. Dès nos premiers pas sur la jetée qui borde la Mer Adriatique, nous tombons sous le charme de ce joyau, dominé par les murailles de son impressionnante forteresse.
La vue, depuis le Monumento agli Eroi e Martiri del 14 agosto 1480 est aussi belle, que le nom de l'esplanade est long...
Le Centro Storico d'Otranto est classé dans la liste des plus beaux villages d'Italie. Nous accédons dans les ruelles étroites de la cité médiévale, en passant par la Porta Terra. Ici, les piétons sont rois. Je n'ai pas de plan à la main, des panneaux explicatifs donnent les directions.
Une ruelle mène au sommet le plus élevé de la cité. Le mini quartier à des airs de Grèce avec ses façades blanchies à la chaux et ses couleurs bleues.
L'intérieur de la Cathédrale Santa Maria Annunziata (visite gratuite) est une vraie merveille. Si sa façade très sobre se distingue par son immense rosace, à l'intérieur, les mosaïques qui ornent le sol, sont un trésor fabuleux.
Dans un état de conservation parfaite, sur une longueur de 54 mètres et une largeur de 28 mètres, les mosaïques datant du XIIe siècle illustrent comme dans un immense livre, des scènes de chasse, Adam et Ève, des figurines religieuses ou zodiacales... Je reste admiratif devant les petits motifs noirs, blancs et rouges. Ils sont superbes et originaux.
Il faut lever les yeux pour apprécier le plafond lambrissé et richement décoré. À droite, une chapelle abrite les reliques de 800 martyrs qui furent exécutés lors de la conquête turque, car ils refusèrent de se convertir à l'islam.
Nous descendons dans la crypte, elle possède des colonnes en marbre poli ou brut et en grès, elles sont surmontées de chapiteaux différents. Les parois de certains murs conservent des fresques du XVIe siècle.
La Cathédrale, à mes yeux, est unique pour son beau sol en mosaïque.
Otranto se visite facilement en une poignée d'heures, mais il faut suer dans le dédale des ruelles pentues et tortueuses pour dénicher, cachée entre les maisons, la Chiesa di San Pietro.
Construite à la fin du IXe et le début du Xe siècle, ce bijou au charme incomparable, reste un témoignage de la domination byzantine à cette époque. Nous sommes dans un lieu fascinant qui respire l'histoire. Sur les murs, les peintures de style byzantin ont résisté à l'usure du temps.
Une petite fiche (1 €) en français délivre de manière simple les secrets de l'histoire de cette basilique. Le décor magnifique est un mélange des différentes cultures et religieuses (byzantines, arabes et occidentales).
Après avoir photographié ces lieux sublimes sous tous les angles, nous nous dirigeons vers la forteresse médiévale à la structure massive, du Castello Aragonese...
Nous remontons le temps en déambulant dans les fossés creusés tout autour du bastion. Trois imposantes tours situées aux coins des murs, dont la Torre Matta qui offre un superbe point de vue sur la mer.
En surplomb, au-dessus de nos têtes, les murailles de la cité médiévale sont massives et percées de meurtrières. La balade en ville se termine, nous quittons l'univers des vieilles pierres pour apprécier la beauté du bord de mer.
Pause repas dans un bar de la Spiagga Gradoni, la plage populaire la plus animée de la ville. Le ventre bien calé, nous longeons la Via Riviera Haeyhel. Depuis cette promenade, qui surplombe les eaux cristallines, la vue sur Otrante est superbe.
En direction du nord, dès le Faro Bianco, le phare qui marque l'entrée du port, la côte alterne entre quelques étendues de sable et des espaces où les rochers tombent à pic dans la mer.
Nous terminons la balade à la Spiaggia Libera La Castellana. Dans cette piscine intimiste, nichée entre les rochers, des baigneurs ont posé leur serviette sur du sable grossier pour se baigner dans des eaux peu profondes.
Le retour à Lecce se fait dans les mêmes conditions qu'à l'aller. Se déplacer en train dans le sud de l'Italie demande de la patience et de la flexibilité... Mais quelle expérience !
Mardi 10 octobre 2023
Flâner dans Lecce au petit matin est un grand moment de bonheur. Cette orgie architecturale baroque est révélatrice d'une incroyable exubérance créative, née au courant des XVIe et XVIIIe siècles.
Rapidement, les façades en pierre de couleur crème prennent une couleur flamboyante au lever du soleil. Je n'ai plus le temps de scruter tous les détails. Je suis obligé d'accélérer le pas, sinon je vais rater le train qui part en direction d'Ostuni. Je rejoins Denise à l'appartement.
À 8 h, nous grimpons dans le train qui démarre en direction de Bari. Ostuni est à 65 kilomètres au nord. 1 h plus tard, nous sommes sur le quai de la gare. Au bar/tabac de la station, nous achetons les billets de la navette (1 € par passager) pour le centre-ville, situé à 4 kilomètres, sur les hauteurs.
Ostuni porte bien son nom de "Cita Bianca". Perchée sur une colline à 220 mètres de hauteur, sa renommée est caractérisée par les façades de ses maisons blanchies à la chaux blanche... des soubassements aux toits !
Du parking, nous remontons à pied le Corso Mazzini, une grande rue commerçante. L'enchevêtrement des ruelles que l'on découvre sur les côtés est une promesse de belles découvertes.
Nous posons nos sacs dans le studio CasaFlami2 dans le quartier historique. Nous l'avons réservé depuis plusieurs semaines.
La "Ville Blanche" est une pépite. Si son élégance est reconnue grâce à ses maisons blanches et son huile d'olive, elle est riche en bâtiments religieux et en vestiges défensifs.
La chaleur est intense lorsque l'on "attaque" la visite... Bouteille d'eau obligatoire à la main ! Le cœur d'Ostuni est la Piazza della Liberta. Trois édifices majeurs sont pris pour cible par les touristes amateurs de photographies.
Entourée de bars et de restaurants, une colonne de style baroque, haute de 20 mètres est dédiée à San Oronzo. Le saint patron de la ville est réputé pour avoir sauvé les habitants de la peste en 1657.
En face, sur une immense esplanade, se trouve l'ancien Couvent des Franciscains, aujourd'hui l'Hôtel de Ville. Il est collé à la Chiesa di San Francesco d'Assisi. Petit intérêt mercantile de notre part... Les murs de l'église sont épais, de bons alliés pour se protéger, pendant quelques instants, de la chaleur !
Au hasard, nous empruntons les sinueuses venelles pavées qui mènent dans un quartier dont l'architecture rappelle un bourg médiéval, grâce notamment à ses hauts remparts et des tours défensives. Ses murailles aragonaises (la ville est passée successivement entre les mains des Romains, des Normands et des Espagnols) furent construites au XIIe et XIIIe siècles.
De la position dominante des remparts, nous ne prenons pas qu'un bain de lumière... Mais une vue à 180° sur la Vallée d'Itria et les oliveraies qui s'étendent vers la mer. Les couleurs sont simplement magiques !
Dans ce véritable labyrinthe bâti au fil des siècles sur les flancs de la colline, il me semble être immergé dans une autre époque. En se laissant aller au gré des ondulations des trottoirs et des escaliers cachés, monter et descendre les ruelles courbées n'est pas un problème. Nous dévalons la via qui mène à la Chiesa del Carmine située au pied de la cité. Quel contraste cette façade rose dans une ville blanche.
Plus loin, le Santuario Madonna della Grata semble perdu au milieu des potagers. Si son architecture est difficile à définir, de son emplacement, il faut s'arrêter et profiter des différentes vues sur les façades blanches...
La marche c'est connu... Ça creuse ! Un Ostunési rencontré dans une rue nous conseille la Tavola Calda Da Bruno, un restaurant qui propose des spécialités locales. L'accueil est chaleureux, la cuisine simple sans prétention est authentique et appréciée par une clientèle locale... Nous y reviendrons aussi ce soir.
Ostuni semble être faite pour se perdre dans une direction, pour mieux se retrouver à l'endroit précédant !
Toujours pas de plan dans les mains, nous faisons confiance aux panneaux touristiques... Dans cet embrouillamini de ruelles nous arrivons presque par hasard devant la Cathédrale Santa Maria Assunta. Sa façade se distingue par deux rosaces latérales, et une très grande rosace centrale. Celle-ci est finement ciselée. Son centre représente le Christ régnant sur le temps, divisé en 24 rayons, comme les heures de la journée, et en 12 mois, représentés par les 12 rayons du cercle intérieur.
À quelques mètres, devant le parvis, l'Arco Scoppa relie le Palais du Séminaire au Palais Épiscopal. Cette belle arche historique est un symbole de la ville. Sa belle architecture fait la joie des photographes... Mais que fait cette affreuse devanture du bar ?
J'ai très envie de prendre une photo de l'ensemble de la cité. Pour cela, Il faut descendre vers la campagne et les oliveraies. Encore quelques rues à dévaler. Avec la blancheur immaculée des maisons, ponctuée de taches bleues, on pourrait s'imaginer dans l'archipel des Cyclades.
Encore quelques zigzags dans des rues fréquentées par la population locale, et enfin, je trouve mon spot !
Depuis une vaste étendue, en rase campagne, le spectacle est gratuit tous les jours.
Le jour décline, grâce au coucher de soleil, Ostuni et sa masse blanche, prend des couleurs miellées... L'apparence d'Ostuni, sa couleur et l'enchevêtrement de ses ruelles évoquent une cité orientale.
Nous terminerons demain la visite du Salento. Alberobello sera notre dernière étape.
Nous passons au bureau de l'Office de Tourisme pour prendre des infos sur les transports : deux moyens sont obligatoires. En premier, le train jusqu'à la ville de Monopoli, puis le bus pour terminer. En souvenir de notre passage, je récupère un plan d'Ostuni...
Ravis de cette journée, nous pouvons nous installer à une table de la Tavola Calda Da Bruno.
Mercredi 11 octobre 2023
Réveil très matinal. Nous nous contentons d'un thé, puis nous descendons le Corso Cavour pour rejoindre le parking des bus.
Le soleil se lève, les premières lueurs du jour inondent de couleurs orangées les monuments de la Piazza della Libertade...
En compagnie d'une poignée de touristes, nous grimpons dans la navette pour rejoindre la gare ferroviaire. Dans le hall, nous prenons les billets à un distributeur automatique pour la ville de Monopoli.
40 kilomètres séparent les deux villes. Trente minutes plus tard, dans le hall de la gare, un agent nous indique où acheter les billets du bus qui dessert Alborello.
Cinq minutes plus tard, au niveau du Parc San Antonio, nous sommes dans le bureau de la Compagnie Lentini. Le prochain bus démarre à 11 h. Il est seulement 9 h, munis des billets, nous avons le temps de flâner dans le centre de la cité balnéaire.
La Piazza Vittorio Emanuele II est le cœur de la cité. Nous nous laissons porter par notre instinct... Chaque coin de rue apporte son lot de pittoresque et d'authenticité.
Les ruelles étroites et colorées semblent être oubliées par les touristes. Dans ce dédale, il est difficile de se diriger. Mais il est trop tard pour aller jusqu'à la Cathédrale, nous avons malgré tout un aperçu des riches monuments.
Il est 11 heures, au Parc San Antonio. Le bus pour Alberobello est complet. Le trajet est direct, le conducteur assure le transport pour les passagers locaux. Les arrêts sont fréquents, au milieu de nulle part ou dans les petits villages...
j'ai le regard attiré par la beauté de la Vallée d'Itria. La campagne est recouverte de vignobles, de vergers et d'oliveraies.
J'attends surtout d'apercevoir les premiers "Trulli". La star de la région est le "Trullo". Cabane ou maison, le trullo est de forme circulaire, les murs sont construits en pierres sèches, sans mortier. L'habitation est surmontée d'un dôme conique paré de galets. Cette architecture, dont l'origine est inconnue daterait du XVe siècle.
En bord de route, quelques trulli sont abandonnés, d'autres sont rénovés avec goût.
Le conducteur nous dépose à la gare ferroviaire d'Alberobello. À quelques centaines de mètres, nous déposons nos deux sacs à la réception de l'hôtel Austria. Un employé, pour 2 € par sac, les range dans une consigne.
Dans la rue, des panneaux signalent la direction du Centre Historique et la zone des Trulli.
Au milieu des maisons contemporaines, nous avons une approche de l'architecture des petites habitations. Le contraste est assez innatendu...
La visite en pleine journée n'est pas idéale, une horde de touristes occupe le belvédère de l'église Santa Luccia. Le point de vue est incontournable, il faut jouer des coudes pour immortaliser les trulli du Quartier Monti très photogénique. Un millier de maisonnettes y sont recensées !
Le Quartier Monti, perché sur une colline, à des airs du village des schtroumpfs. Unique en son genre, il est inscrit au Patrimoine Mondial de l'Unesco depuis 1996.
Les touristes sont surtout rassemblés devant les trulli transformés en magasins de souvenirs, de produits alimentaires ou artisanaux. Dans une rue, les toits sont décorés de dessins assez énigmatiques... La raison semble moins mystérieuse, lors de la rénovation, les propriétaires ont agrémenté les toits de ces signes dans un but simplement décoratif.
Au sommet du Rione Monti, toujours dans la rue la plus passante, la Parroquia Sant'Antonio di Padova est totalement originale. Le portail est ouvert, l'intérieur est sobre, à l'opposé de ses toits arrondis, construits en lauze.
Le décor de la rue centrale est superbe, mais le flux de touristes est continu dans les multiples échoppes.
Afin de retrouver une note d'authenticité, nous nous engageons dans des ruelles parallèles à cette rue commerçante. À l'écart de la foule (être curieux à des avantages) nous découvrons des trulli mis en valeur par leurs propriétaires.
Certains sont simples, d'autres plus sophistiqués et c'est un appel à la photo !
C'est beau, mais le quartier est trop touristique. Nous nous dirigeons sur une colline en face. Elle abrite environ 400 trulli dans le Quartier Aia Piccola. Changement d'atmosphère, nous sommes très loin du chaos précédant. Dans la sérénité, nous déambulons dans les rues étroites.
Pas de boutiques de souvenirs, les trulli sont des maisons privées ou transformées en locations de vacances et en Airbnb. Il est impossible de visiter l'intérieur, mais la beauté unique des façades suffit. Dans le calme, il est plus facile d'apprécier et de comprendre les caractéristiques architecturales anciennes.
Nous tournons le dos aux trulli. Nous changeons de quartier en traversant une place, où trône un immense parasol végétal ! Les vétérans, installés sur les bancs, profitent d'une relative fraîcheur...
Plus haut, en remontant le Corso Vittorio Emanuele II, le centre-ville est dominé par les flèches de la Basiliqua of Saints Cosmas and Damian. L'intérieur n'a rien d'exceptionnel... Mais quelle température agréable sous les épais murs !
Nous récupérons nos sacs à la réception de l'hôtel (une alternative bien pratique pour profiter de la balade sans être encombrés par ses bagages), et nous filons à la station ferroviaire où nous achetons les billets de bus (2,80 € par voyageur) pour Bari.
Le trajet est direct et 1 heure plus tard, le conducteur nous dépose dans la Via Capruzzi, derrière la gare ferroviaire.
À pied, quelques dizaines de minutes suffisent pour récupérer les clés de la chambre au B&B Piccini, bien situé dans le centre-ville (nous y avons séjourné en 2021).
Enfin, après cette longue journée, nous avons bien mérité de s'assoir pour souper et se reposer. Le buffet de la Porchetteria di Aricia, est riche en charcuteries, mais je me laisse tenter par une délicieuse combinaison de légumes.
Denise se réserve, pour plus tard, et se régaler d'une part de focaccia de la boulangerie Panificio Fiore.
Nous longeons l'allée centrale du Corso Vittorio Emanuele II. Cette grande artère abrite le Palazzzo Fizzaroti, avec son exubérante façade où se mêlent l'art roman et autres diverses caractéristiques architecturales. Les palais, de style XIXe siècle, offrent la possibilité de belles photos, surtout au coucher de soleil.
La nuit est tombée, les ruelles sont illuminées par des dizaines de lanternes suspendues. Ces flammes lumineuses habillent somptueusement les façades des monuments.
Jeudi 12 octobre 2023
Petit-déjeuner bien sucré (typique de l'Italie) dans la salle de restauration de notre B&B.
À pied, nous descendons la via Andrea da Bari qui mène à la Gare Centrale. Nous marquons un temps d'arrêt devant la devanture d'un artisan fromager.
Dans son laboratoire, à la vue des passants, un employé s'active à la fabrication des fromages phares de la gastronomie italienne : la burrata et la straciatella.
Encore quelques pas et nous arrivons devant le kiosque de la société Amtab. Nous achetons les billets de bus (1 € par personne) pour l'aéroport.
Les formalités douanières sont rapides... L'envol pour Bordeaux beaucoup moins !
Nous décollons avec deux heures de retard...
Avis sur les POUILLES
À moins de 3 heures de Bordeaux, la région des Pouilles possède de nombreux atouts pour combler la curiosité des touristes, même pour le temps d'un court séjour.
- Le patrimoine architectural des palais, des belles bâtisses luxuriantes et des édifices religieux : le style roman et surtout le style baroque de ses villes et principalement de Lecce.
- L'architecture étonnante des trulli qui sont inscrits au Patrimoine Mondial de l'Unesco. C'est joli, mais avec un petit air de Disneyland...
L'étonnante Ostuni. La Città Bianca, entièrement peinte à la chaux blanche, restera notre ville coup de cœur.
- La nature : la vue sur la Mer Adriatique depuis Polignano a Mare. Hyper touristique... Que de monde !
- La gastronomie : la focaccia, dégustée sur le Lungomare de Bari, un pur bonheur de simplicité et de gourmandise.
Le rythme de vie des Italiens rappelle celui des Espagnols. Levés tôt le matin, la sieste semble obligatoire pour une majorité de 13 h à 17 h.
La découverte de la région et de l'architecture des villes est agréable, mais nous avons choisi de nous déplacer uniquement en bus et en train. Trop dépendant de ces moyens de transport, nous avons fini par être en manque de randonnées dans la nature...