Les Provinces Maritimes du Canada
Voyage en 2017. Deuxième partie
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La Nouvelle-Écosse
Le Nouveau-Brunswick
Montréal
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Visa
Pas de visa, validité du passeport 6 mois après le retour.
Vaccination
Pas de vaccination obligatoire.
Question argent
1 euro = 1,47 $c
Attention il existe deux taxes sur les services et les produits.
La taxe fédérale - TPS - qui s'élève à 5% et la taxe provinciale - TVQ - qui au Québec s'élève à 9,5%.
Les prix affichés chez les commerçants n'incluent pas ces taxes.
Au restaurant et dans les bars, le service n'est pas compris dans le prix, il convient de laisser 15% de la note (avant l'application des deux taxes);
Question hébergement
QUEBEC
La Pocatière
Motel Martinet
Accueil sympathique. Chambre confortable. Bon wi-fi. 131 $c avec un petit-déjeuner copieux.
Montréal
Gîte 9 1/2 St Laurent
rue St Laurent, 4133.
Bon emplacement. Accueil convivial. Bon wi-fi. Très bonne adresse. 90 $c/nuit avec petit déjeuner.
le9etdemi@gmail.com
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NOUVELLE- ECOSSE
Margaree Harbour Inverness
Margaree Harbour View Inn.
4018 Shore Road. Cad.
Accueil désagréable des propriétaires. 120 $c avec petit déjeuner.
Chéticam
Pilot whale chalets
Bon accueil. Superbe chalet confortable avec cuisine. Pas de petit-déjeuner. 153 $c la nuit.
Ingonish Beach
The Island Beach. 37706 Cabot Trail.
Bon accueil. Motel bien situé, face à l'océan, confortable, petit-déjeuner convenable. 97 $c/n avec petit déjeuner. Bonne adresse.
Sydney Forks
Lindentree B&B. 19 Edgewater Drive.
Confort cosy dans une belle maison. Accueil délicat de la propriétaire anglaise. 99 $c avec le petit déjeuner.
lindentreebb@resteasy.ca.
Halifax
Saint-Mary's University. 5865 Gorsebrook avenue.
Proche du centre-ville. Place de parking. Chambre d'étudiant avec 2 lits. Accueil en anglais/français. 93 $c/j avec le petit déjeuner très copieux. Très bon plan.
Middleton
Hannan House B&.
Accueil chaleureux des propriétaires. Belle maison confortable. Bon petit-déjeuner, 65 $c/j. Adresse à recommander. hannamcharlene@hotmail.com.
Wolfville
Garden House B&B.
Belle maison d'hôtes avec du charme. Accueil chaleureux en français du propriétaire anglais. Bon petit-déjeuner. 100 $c. Adresse à recommander.
gardenhouse@ns.sympatico.ca
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NOUVEAU BRUNSWICK
Cap Pelé
Hummingbird B&B
Très bon accueil. Jolie maison dans les bois. Chambre confortable avec du charme. 90$c/j avec petit-déjeuner copieux et varié fait maison. Bon wi-fi. Adresse à recommander.
llebl51@rogers.com
Tracadie-Sheila
Auberge Centre-Ville
Motel face à la rivière. Bien situé avec parking. Bon wi-fi. 110 $c/j avec petit-déjeuner.
aubergecentreville@hotmail.ca
Caraquet
Chez Tante Estelle B&B
Accueil très chaleureux des propriétaires. Belle maison confortable, face au port. Bon wi-fi. 80 $c/j avec petit-déjeuner. A recommander.
Tél: (506) 727-7879
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Question transport
Air
Réservation effectuée le 9 février chez la Compagnie Air France. Bordeaux/Paris/Montréal. Montréal/Paris/Bordeaux. 1073 € pour les deux.
Voiture
Location chez la Compagnie Discount, 6690 avenue du Parc. Montréal, le 6 avril par mail.
Subaru SUV - véhicule tout neuf (36 km au compteur), confortable. Boite automatique.
Tarif location sans franchise 562,92 $c pour 22 jours. Avec franchise 626,30 $c.
Distance effectuée: 6 700 km. Consommation essence: 425 $c.
Traversier (Ferry canadien)
Trajet aller.
Souris (Ile Edouard) - Cap-aux-Meules (Iles de la Madeleine) le 29 juin 06 à 14 h. (181,90 $c - 2 personnes + véhicule).
Cap-aux-Meules - île d'Entrée. Aller-retour: 62 $c pour nous deux.
Trajet retour.
Cap-aux-Meules-Souris le 04/07/ à 8 h. (181,90 $c - 2 personnes + véhicule).
Réservation effectuée par mail sur internet le 29/04 avec acompte 100 $c par CB.
Wood Islands (Ile Edouard)-Pictou (Nouvelle-Ecosse). 77 $c.
Englishtown (Nouvelle-Ecosse). 7 $c.
Question au quotidien
Nouvelle Ecosse
Essence : 1,05$c. 1 Timbre poste: 3$c. 1 carte postale: 1,50$c. Resto fruits de mer 65$c. Glaces(2) 6$c.
Nouveau Brunswick
Essence : 1,03$c. 1 tomate : 2$c. Fraises 500gr: 5$c - 2 glaces : 8$c.
2 cafés mocca: 4,75$c. 1 livre de homard décortiqué : 23$c.
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Itinéraires dans les Provinces Maritimes
En noir : trajet en voiture
En rouge : trajet en traversier (ferry canadien)
Depuis l'année 2015, notre fils Benjamin vit à Montréal.
Pourquoi ? Cette grande ville est dynamique, elle regorge de festivals et d'événements culturels qui cadrent avec ses attentes. Il a été attiré par la qualité de vie... Car il est très agréable de se déplacer dans un sentiment de sécurité. Par la tolérance et la gentillesse des Québécois, très ouvert d'esprit. Que des valeurs qui lui correspondent parfaitement, et Il a su s'adapter à cette nouvelle vie...
Il est arrivé au mois de janvier à Montréal, sans travail, juste avec des économies. Immigrer n'est pas facile. Malgré quelques difficultés, mais très tenace, il a travaillé dans des "jobs alimentaires". Dès le printemps, il a trouvé un poste dans son métier. L'année suivante, ses employeurs, satisfaits par son engagement et son sérieux, lui ont donné un poste de responsabilité.
Pour nous, Montréal est facilement accessible depuis Bordeaux l'été, et le reste de l'année depuis Paris. Lors de nos visites, c'est aussi une occasion de faire du tourisme.
L'été 2015, nous avons fait une incursion en Gaspésie, dans la ville de Québec, puis, jusqu'au Lac-Saint-Jean. Cette année, j'ai tracé un itinéraire pour découvrir les Provinces Maritimes.
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Suite du périple, après Montréal, l'Ile du Prince-Édouard et les Iles de la Madeleine
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Mardi 4 juillet 2017
Jour de départ de ce merveilleux archipel madelinien. Chantal nous a préparé le petit-déjeuner hier soir. La gentillesse de la famille a contribué à l'excellent souvenir que nous laisseront les Iles de la Madeleine. Ça a été du bonheur, du premier au dernier jour...
Il est 7 heures, au port, les formalités sont effectuées par Denise. L'embarquement dans le ferry est rapide. Le bateau quitte le quai à 8 heures.
Le petit matin est lumineux, comme l'archipel sait en offrir. Je m'installe à l'arrière du bateau, et je profite une dernière fois de ce spectacle majestueux. Les rayons du soleil illuminent les prairies du Mont Big Hill et les falaises de grès rouge de l'Ile d'Entrée.
À 13 heures, le traversier accoste à Souris sur l'ile du Prince-Edouard. Heureusement, je suis parmi les premiers à sortir de la soute. Pas d'attente pour rejoindre Wood-Islands. Le terminal des traversiers pour rejoindre la Nouvelle-Écosse est à 90 kilomètres, au sud.
À 14 h 30, je suis dans la file d'attente du ferry en partance pour Pictou en Nouvelle-Ecosse. Denise se charge d'effectuer les formalités en anglais. Le bateau appareille à 14 h45.
Le phare de Wood Islands est très populaire, c'est une "attraction" incontournable pour les photographes. Après l'avoir photographié depuis la terre, il y a deux semaines, je fais un clic depuis le bateau pour l'immortaliser.
La traversée est rapide, moins d'une heure pour franchir le Détroit de Northumberland. Sur le pont, la sensation de chaleur est réelle, la température est douce, shorts et tee-shirts pour les prochaines journées.
Quoi de plus normal d'apercevoir en premier un phare dans cette province. Caribou Island est construit sur une langue de terre. Nous le laissons à bâbord. Nous débarquons à Pictou. La vue est charmante sur les baraques colorées qui côtoient des habitations en briques sur le front de mer.
Contrairement au Québec, les panneaux de signalisation sont écrits dans la langue de Shakespeare. Il va falloir que je m'adapte à conduire la voiture différemment. Écouter la radio est dépaysant, les stations diffusent de la musique celte.
Je m'engage sur l'autoroute en direction du Cap-Breton. Arrêt rapide dans un Tim Horton, la chaîne de restauration la plus répandue au Canada. Le rituel est habituel, un café pour Denise, un cappuccino pour moi. Rien de transcendant, mais le service est efficace.
À Port-Hasting, la route touristique et côtière n°19 est identifiée par le logo caractéristique Ceilidh Trail (circuit de la musique celtique). Dès notre première incursion dans cette province, nous découvrons la beauté de la Nova Scotia à chaque tournant. Une nouvelle facette du Canada.
Avec des falaises qui plongent dans le Golfe du Saint-Laurent, à l'eau d'un bleu profond, la péninsule à tout d'un coin de paradis. Loin de tout, la route scénique serpente au milieu de la végétation, des forêts et de la nature.
La soirée s'avance, nous voulons faire étape dans la ville de Chéticamp. C'est la porte d'entrée du Parc National du Cap-Breton. Les motels, sur le bord de la route sont complets. Sans réservation, il semble qu'il n'y ait pas de chambre disponible. Nous avançons, soucieux. Déjà, on s'imagine dormir dans la voiture...
Soudain, un panneau publicitaire signale des hébergements au Pilot Whale Chalets. Denise se dirige à l'accueil... La chance est avec nous, un chalet est disponible !
Nous sommes ravis de trouver cet hébergement à la dernière minute. Le tarif est cher... Mais quelle vue sur le coucher de soleil depuis le bord de la falaise.
Mercredi 5 juillet 2017
Au réveil, nous découvrons un paysage de montagne et de mer d'une saisissante beauté. Il est tôt. À l'ouverture du bureau d'information, nous sommes les premiers touristes. L'employée nous accueille en français, avec un fort accent local.
Elle nous donne les "pass" et de la documentation du Parc National du Cap-Breton. L'entrée du Parc est gratuite pour la fête des 150 ans de la Confédération canadienne. Avec gentillesse, elle téléphone aux propriétaires d'un gîte, pour nous réserver une chambre ce soir. Nous la remercions pour son efficacité et sa disponibilité.
La ville est un centre important de la région acadienne. Tous les noms qui désignent les maisons, les édifices publics et les lieux-dits, sont l'héritage de la présence française. Tous les panneaux de signalisation des rues, sont aux couleurs du drapeau acadien.
Sur la route touristique Cabot Trail, être au volant, n'est que du plaisir. Des falaises abruptes tombent à-pic dans les eaux du Golfe du Saint-Laurent. La vue sur les flots est irréelle. Une petite brise irise l'étendue bleue azur.
Au lieu-dit Petit Étang, je me gare devant une boulangerie joliment décorée. Le petit-déjeuner est bien "français", avec des viennoiseries et du café. Les sandwichs seront le parfait en-cas pour la randonnée. Le tout est accompagné d'un sourire chaleureux.
L'arrêt est obligatoire au centre d'accueil du parc. Le parking est immense, de nombreuses voitures sont garées. Le Parc offre de nombreux sentiers de randonnée, mais notre séjour est limité. Il faut faire des choix... Nous sélectionnons une "rando" longue et trois petites.
La première randonnée, est celle appelée skyline. Il existe deux sentiers : une boucle de 9,2 kilomètres où faire l'aller-retour (7,5 kilomètres). Nous choisissons cette dernière, elle est très populaire, avec des vues sur les forêts et la côte.
Le sentier est plat et bien balisé, sans aucune difficulté. Dans la forêt, les arbres sont rabougris, leurs troncs torturés par la violence du vent. Dans les zones plus abritées, les feuillages sont magnifiques, tant par la couleur et leur épaisseur, et ce, en raison des essences différentes : des hêtres, des sapins, des chênes. Un véritable patchwork.
Il y a trop de touristes bruyants pour espérer voir des animaux. Le chemin traverse l'habitat de l'orignal, mais de l'animal emblématique du Canada, nous ne repérons que des crottes !
Nous arrivons au point le plus photogénique. À la sortie de la longue passerelle en bois, à travers les ouvertures du feuillage, la vue est à tomber... Notre patience est récompensée. Quelle vue !
Nous nous installons sur un promontoire, un peu à l'écart de la foule. À l'aide des jumelles, 2 bateaux poursuivent deux 2 baleines. Trois heures plus tard, Denise sort du sac les sandwichs... Nous sommes prêts à faire une nouvelle découverte.
Repus et reposés, nous marchons d'un bon pas dans le sentier de La Tourbière. La balade est intimiste, oubliée par les touristes pressés. Le chemin est d'une longueur de 0,5 kilomètre. Un trottoir en bois permet de garder les pieds au sec et empêche les randonneurs de fouler la végétation de cette tourbière.
De nombreux panneaux d'interprétation nous renseignent sur les caractéristiques des tourbières. La forêt est riche d'une flore abondante avec de délicates orchidées, des plantes insectivores et des plantes boréales.
Un vent frais se lève, et souffle au-dessus des arbres, précipitant notre retour à la voiture...
Plus tard, le soleil est haut lorsque l'on découvre le Lac de Benjie's, sur le plateau des Hautes-Terres.
Je me gare le long de la route. Ici aussi, la balade va être secrète et intime. Nous sommes seuls !
Dans un environnement de landes humides, le sentier, long de 3 km nous emmène à un joli petit lac, au milieu d'une belle forêt.
Nous sommes ici, dans l'espoir de voir des orignaux, mais nous déchantons rapidement. Il fait trop chaud peut-être... Pour avoir une chance de les apercevoir, c'est à l'aube ou au crépuscule.
La route du Cabot Trail offre des points de vues remarquables. Tantôt les falaises aux à-pics impressionnants, tantôt sur les forêts. Parfois, à la sortie d'un lacet, d'un virage ou d'une épingle... Il y en a tellement, on aperçoit, au loin, des petits villages.
Le repos a été de courte durée dans la voiture, déjà, nous "attaquons la balade du Ruisseau MacIntosh.
Le sentier longe la rivière. Les berges sont couvertes d'une mousse spongieuse, qui absorbe nos pas. Une petite cascade se jette dans un cours d'eau, dans une forêt de feuillus. La petite randonnée est sympa, sans difficulté, mais avec cette chaleur, nous apprécions la fraîcheur de la canopée forestière.
Le sentier, proche du centre d'accueil, est appelé l'Acadien. Il est d'une longueur de 8 kilomètres. Il est 17 heures, trop tard... Le sentier grimpe au-dessus de la Rivière Chéticamp, nous nous contentons d'en effectuer qu'une très petite partie, mais quels superbes points de vue.
Le village de Chéticamp est charmant et tranquille. L'Église Saint-Pierre, de style baroque est imposante, son intérieur monumental.
En début de soirée, nous prenons possession de notre chambre, au gîte Margaree Harbour View Inn, dans le joli village de Margaree Harbour. Le petit bourg abrite un phare d'une grande valeur patrimoniale. Sa lanterne occupe tout le sommet de la tour.
Le pique-nique sur la plage est une source de bonheur. Un paradis pour les amoureux de la nature et des couchers du soleil... Ce soir, nous sommes gâtés. Le soleil décline et embrase peu à peu le ciel. Le spectacle est si coloré, que mon appareil photo mitraille sans relâche !
Jeudi 6 juillet 2107
Le soleil et la chaleur sont au rendez-vous ce matin. Nous prenons le petit-déjeuner en compagnie de deux Montréalaises. La discussion est agréable. Nos hôtes, entretiennent la conversation avec de nombreuses anecdotes. Ils sont bien plus chaleureux que la veille.
Après ce petit détour hors des sentiers battus, je reprends la route du Cabot Trail. La route en lacets passe une série de massifs montagneux. Nous quittons avec un pincement au cœur ce petit coin tranquille ou la culture acadienne est omniprésente. Les couleurs bleu, blanc, rouge et jaune fleurissent dans les pelouses. Nouvel arrêt à la boulangerie pour acheter un en-cas.
Nous effectuons un arrêt à la Faille Aspy. Le Parc est traversé de plusieurs failles créées, il y a des millions d'années par la collision des continents. Celle-ci est la plus spectaculaire.
Sur les plateaux, les forêts semblent tourmentées par l'air salin et le vent. La Cabot Trail, par ses hauts dénivelés, lance un véritable défi aux quelques cyclistes rencontrés.
À Cape North, à hauteur d'une église, on s'engage vers la pointe nord du Cap-Breton, en sortant de la route principale.
En s'éloignant du Parc, après Saint-Margaret Village, les derniers kilomètres sont effectués sur une route empierrée, mais accessible avec notre petite voiture. Meat Cove, est à l'extrémité nord du Cap Breton, le bout du monde ! Un camping attire les amoureux de calme et de grands espaces.
À pied, nous le contournons en cheminant sur un sentier un ardu. Son dénivelé de 275 mètres permet d'admirer un panorama spectaculaire.
Le prochain arrêt est Bay St Lawrence. Un village de pêcheurs ou la communauté écossaise est majoritaire. Dans cette pépite, accrochée à la falaise, des bateaux sont amarrés dans le port, d'autres sont échoués sur la grève, usés et fatigués par les tempêtes.
Sur le quai, les crabes et les homards, pêchés frais ce matin sont à la vente. Le village et son église St Margaret's Paris Church sont oubliés par les touristes, hors du circuit habituel du Parc National... Pourtant quelle beauté naturelle.
Je reprends la route en direction de Ingonish sur la côte Est.
Il est 14 heures, nous avons le temps de faire la randonnée du Lac Jigging Cove. La virée est une boucle de 5 kilomètres longeant les rives d'un lac. Dans la forêt, pas un bruit, sinon, celui provoqué par le vent.
Pas d'orignaux espérés, mais une perdrix aussi surprise que nous de la rencontre. Un étroit sentier, hors de la boucle, est dessiné dans la végétation. Curieux, je m'y engage. Après quelques minutes, j'entends le ressac de l'eau sur la grève, surprenant dans ce décor végétal. La côte déchiquetée abrite des petites anses recouvertes de galets roses.
Deux heures plus tard, nous reprenons la route. Un arrêt de quelques minutes à Green Cove s'impose. À seulement quelques dizaines de mètres du bitume, s'élèvent des promontoires rocheux gris et roses, façonnés par l'érosion due au vent et à la glace.
Dernière étape de la journée, nous arrivons à la station de Ingonish. Je gare la voiture sur le parking d'une presqu'ile.
Ce site naturel, appelé Middle Head, fait partie du Parc National. Un sentier étroit aboutit sur des falaises qui surplombent l'Océan Atlantique.
Les points de vue sont nombreux... Les stops photo aussi ! Tout au bout, du sommet des falaises rocheuses, je scrute l'océan... Rien, à part quelques oiseaux marins, pas de baleines, pas de phoques.
Nous prenons possession d'une chambre au Islands Inn à Ingonish.
L'accueil se fait en anglais. Quelques étirements, une douche bien chaude, et complètement délassés, nous nous installons plus tard, à une table du restaurant Main Street Bakery.
Le dîner est un régal. Une salade composée de homard, de crabe des neiges, de crevettes et de moules pour moi, et une assiette de spaghettis avec du homard, des pétoncles et des moules pour Denise. Excellent !
Le service est chaleureux, l'ambiance agréable. Le tout au prix de 19 et 23 $c !
Vendredi 7 juillet 2017
Lever à 7 heures, avec le soleil. Le buffet du petit déjeuner est prêt... le choix des produits est varié mais très classique. Il ne manque que les petits plus et le sourire offert par les propriétaires des chambres d'hôtes.
Le ciel est bien dégagé, mais il fait un petit froid vif propice à la marche. Nous avons récupéré des efforts des jours précédents, comme le font les athlètes en forme.
Nous allons nous dégourdir les jambes sur le sentier de la Boucle du Lac Freshwater. Malgré l'heure matinale, de nombreuses personnes viennent profiter de la sérénité du site.
Long de 3 kilomètres aller-retour, le sentier démarre en bord de mer. Une bifurcation est signalée. La marche est un peu plus athlétique pour atteindre le belvédère du Lac Freshwater.
Là-haut, nous sommes récompensés de nos efforts, avec un panorama à 180° sur Ingonish Beach, les Caps Smokey et Middle Head. Les paysages, à cette altitude, portent aux rêves.
Je reprends le volant pour effectuer la dernière portion de la Cabot Trail. Direction la ville de Sidney, toujours en longeant l'Océan Atlantique, les falaises abruptes et les plateaux boisés.
Je passe devant un panneau de signalisation installé sur le bas-côté de la chaussée. Un pictogramme représente une boite de conserve ouverte. Jeter un gobelet de café ou l'emballage d'un sandwich est passible d'une amende de 170 € ! Nous approuvons...
Nous entrons dans la région du Bras d'Or Lake. C'est une vaste étendue d'eau salée qui occupe le centre de l'Ile du Cap-Breton. Le lac est classé Réserve de Biosphère par l'Unesco.
La Cabot Trail nous permet de vivre une petite expérience unique... Traverser un chenal sur un traversier à câble qui relie le village de St-Anns Bay à Englishtown. La traversée est très rapide, 3 minutes seulement, ce qui me réduit considérablement le temps de conduite.
Sur le quai du petit port, les pêcheurs ont ramené la pêche de la nuit. Ils ont le sourire, la pêche est bonne, certains homards ont des pinces énormes.
La route "Fleur-de-lis Trail", traverse des paysages époustouflants ; les espaces boisés sont sauvages, les petits villages traversés sont charmants. Nous entrons dans la ville de Louisbourg.
La Forteresse de Louisbourg est un lieu historique du Canada. C'est la reconstruction - tout un symbole - par le Québec, d'une forteresse française démantelée, pierre après pierre, par les Anglais en 1760.
Le fort a été construit au XVIIIe siècle, pour assurer les intérêts de la France au niveau de la pêche à la morue et défendre Québec et la vallée du Saint-Laurent d'une attaque navale.
Nous ne sommes pas très fans des reconstitutions historiques, voire agacer par les animations costumées. L'histoire est intéressante pour notre culture personnelle, mais beaucoup moins, au milieu des dizaines de groupes de touristes indisciplinés.
À quelques pas de la ville, nous trouvons notre bonheur au milieu de la nature.
Devant nous, l'océan, les vagues et le phare ! Le Louisbourg Lighthouse est le plus ancien du Canada. Je gare la voiture sur le parking. Le paysage est spectaculaire.
Sur un homardier ballotté par les vagues, deux pêcheurs sont au travail depuis de longues heures. Dans l'humidité et le vent, ils manipulent à l'aide de cordages, de lourds casiers. Un métier traditionnel, mais un travail dangereux...
Le sentier du Phare de Louisbourg correspond à nos attentes. Nous ne croisons que quelques locaux sur la piste rocailleuse.
Nous passons sur des plages de galets, puis nous traversons des tourbières par des pontons. Nous progressons pas à pas, tantôt sur les galets glissants, tantôt en tâtant du pied, des branches brisées et moussues. C'est désert, on observe le clapotis des vagues et les vols d'oiseaux marins, dans un calme absolu.
Des panneaux explicatifs donnent des renseignements sur la flore, ou l'histoire sur les baies, que les Français contrôlaient jadis.
Retour dans le centre-ville. Nous consacrons un moment à l'ancienne gare ferroviaire, construite en 1895. Le Sydney & Louisbourg Raiway Museum retrace l'histoire du chemin de fer. Le musée est géré par des bénévoles, à l'intérieur, l'évocation du rail est racontée avec par des illustrations anciennes et des objets. À l'extérieur, des wagons rouillés qui méritent un petit entretien.
La Forteresse, nous la découvrons, au loin, depuis la voiture.
La banlieue de Louisbourg abrite des quartiers chics. Tout est propre, les jardins sont tirés au cordeau devant d'adorables maisons en bois colorées. Elles ont conservé leur charme suranné. Pas de panneaux publicitaires, peu de fils électriques qui viennent polluer ce beau cadre champêtre !
À la sortie de la ville, je m'engage sur la route "Marconi Trail".
Cette route panoramique, le long de la côte est de l'ile, débute au village de Main à Dieu et se termine à celui de Glace Bay.
Ce lieu est historique, il marque l'emplacement de la première transmission radio de l'Amérique du Nord vers l'Europe, réalisée par G. Marconi en 1902.
Dans la grande ville de Sidney, j'ai quelques difficultés pour trouver la route qui mène au Lindentrée B&B, la maison d'hôte que nous avons choisie, se situe dans la ville de Sidney Forks.
Notre ami Maps.Me, le logiciel installé sur le téléphone et qui fait office de GPS, nous indique la bonne direction.
L'accueil de notre hôtesse est sympathique, sa maison est agréable et cosy. Il est tard, une zone commerciale est à proximité.
Quelle "cantine" choisir pour dîner ? McDonald's, Tim Hortons, Starbucks. Le choix n'est pas top, alors, ça sera chez Pizza Hut !
Samedi 8 juillet 2017
Avant de partir, nous prenons un solide petit-déjeuner. Il est composé des grands classiques de la région : omelette, charcuterie et pancake.
Il fait un temps de fin d'automne. L'air est frais et de grands rideaux de pluie balaient la campagne. Nous sommes dégoûtés de la météo, qui nous gâche les paysages.
La pluie redouble d'intensité, j'abandonne la route secondaire pour prendre l'autoroute jusqu'à Halifax.
Le soleil est au plus haut, et peu à peu, a chassé la brume et les nuages.
Le ciel est bien dégagé à notre arrivée dans la capitale de la province de la Nouvelle-Écosse.
Halifax est un des plus grands ports au monde, mais la ville est mondialement connue pour un événement tragique qui s'est produit en 1917.
La capitale de la province fut le théâtre de la plus grande explosion causée par l'homme, avant celle des bombes atomiques de Hiroshima en 1945.
En décembre 1917, le Mont-Blanc, un navire français, bourré de munitions, entra en collision avec l'Imo, un navire norvégien. Le nombre officiel de morts fut de 1 963, 9 000 blessés et 20 000 sans-abris.
La déflagration dévasta une grande partie de la ville, le souffle balaya des quartiers entiers. L'explosion est entendue jusqu'à l'Ile du Prince-Édouard.
La circulation est intense dans le centre-ville, je me dirige avec difficulté pour trouver la rue de l'Université Saint-Mary's. Denise, ce matin, a fait réserver par la propriétaire du gîte, une chambre pour la nuit. Une nouvelle fois Maps.me, nous est d'un grand secours.
Notre hébergement est situé dans le quartier résidentiel de South End. Je gare la voiture sur une place gratuite.
À l'accueil, les formalités sont rapides. Nous posons nos bagages dans une chambre de la Tour Vannier. Nous sommes les seuls locataires du 3e étage, avec une vue sur les installations sportives et la ville.
La capitale est de taille moyenne, on peut la visiter facilement à pied. Le temps est doux, propice à la balade en tenue légère. J'ai récupéré un plan de la ville, à la salle d'accueil.
Nous nous "posons" sur un banc du très mignon Halifax Public Gardens, le temps de faire le point sur les attractions à visiter. Se promener dans les rues, est un voyage à travers l'architecture de la ville.
À chaque croisement de rues, nous sommes subjugués par le charme des belles maisons en bois. Chaque époque laisse une empreinte, mais le style de l'époque victorienne reflète son opulence.
Halifax était un port stratégique. Les Anglais, entre 1828 et 1856, ont construit, au sommet d'une colline qui surplombe la ville, une vaste citadelle pour la défendre d'une attaque terrestre.
L'enceinte fortifiée est entourée d'une pente inclinée gazonnée qui descend jusqu'aux artères commerçantes. Balayés par les vents, les flancs du mamelon sont le rendez-vous des amateurs du cerf-volant.
Au-dessus de notre tête, des petits, des XXL et des créations colorées virevoltent dans le ciel. Dans une explosion de rires, les grands et les enfants font danser les cerfs-volants.
Nous entrons dans la forteresse. La dernière visite commentée vient de partir.
Mais comme nous avons quelques difficultés à nous passionner pour les mises en scène historique, ça "tombe" assez bien. Nous allons déambuler à notre rythme, à gauche et à droite, dans cette vaste forteresse en forme d'étoile.
Un coup d'œil sur les canons, un autre sur les figurants, en uniforme britanniques du 19e siècle. Un passage dans des pièces restaurées, qui témoignent des conditions de vie des Higlanders.
De là-haut, nous avons un panorama époustouflant sur le port, la baie, les petites iles et la Old Town Clok, l'horloge géante située au pied de la citadelle.
Après avoir dévalé la pente de la colline, les petits bancs colorés d'un jardin sont une invitation à s'attarder, pendant quelques minutes, devant l'Hôtel de Ville au style victorien.
En face, la Saint.Paul' Church est une église anglicane évangélique. C'est le plus ancien bâtiment de la ville et la plus ancienne église protestante du Canada. Coquette et très bien entretenue, elle fait partie des édifices miraculés de l'explosion...
Dans le centre-ville, l'entrée imposante d'un bâtiment attise la curiosité de Denise. C'est un club privé de billards, le Locas Billiards.
À l'entrée, un membre du cercle nous invite à le visiter. Le bâtiment est une ancienne banque ! Nous changeons d'époque et d'univers... Dans une atmosphère feutrée, les boiseries, les décors et les plafonds sont éblouissants, luxueux. Quelle classe !
Dans le port, le CSS Acadia, est un ancien navire de recherche hydrographique et cartographique du littoral. Il est le seul bateau survivant de l'explosion de 1917. Sa visite fait partie du "pass", avec celle du Musée de l'Atlantique. Un retour sur la vie des matelots, à bord du bateau à vapeur.
La balade ça creuse l'estomac. La capitale néo-écossaise abrite un endroit sympathique... Et gourmand ! Surtout lorsque la météo est clémente. Le bord de mer est accueillant, les quais en bois du Waterfront Boardwalk sont bordés d'échoppes et de chalets qui proposent une cuisine savoureuse, traditionnelle et sans chichi.
Nous commandons du fish and chips et une poutine au poulet. La température en cette fin d'après-midi est agréable, je termine avec une énorme glace. Pas très diététique, mais une occasion de profiter plus longuement de cette atmosphère familiale.
Un immense porte-conteneur passe à vitesse réduite devant Georges Island, une petite ile, qui dans la baie, a servie de fortification militaire. L'activité de ses gros bateaux confirme l'importance du port, pierre angulaire de l'économie de la ville et de la province.
Halifax ne manque pas de pierres rouges. Le retour vers l'Université nous permet de porter une attention sur l'architecture victorienne très présente. Mélange d'ancien et de moderne, le street art colore quelques pans de façades.
Dimanche 9 juillet 2017
Nous sommes des lève-tôt, la salle d'eau commune est pour nous seuls. Le brunch pris dans la salle du restaurant est complet et généreux. Cette résidence universitaire est le bon plan pour un séjour dans la ville, vu sa proximité avec le centre-historique et son rapport qualité/prix.
Le ciel est couvert et la température fraîche, lorsque je m'installe au volant. Une heure suffit pour atteindre Peggys Cove. Des forêts, des phares et des myriades de lacs. Que des paysages d'une beauté captivante !
Peggys Cove est la destination touristique de toute la région, le village est très apprécié pour ses panoramas marins, ses maisons et son phare. Les autorités municipales ont banni le développement commercial et résidentiel. La communauté reste dans son état originel.
Lorsque je gare la voiture, je m'inquiète un peu, le parc de stationnement, à l'entrée du village est déjà saturé. La petite bourgade, malgré le brouillard et la fraîcheur, est victime de sa notoriété.
La vue, depuis une butte me laisse interrogateur... Mais où sont passés les touristes ! Le village de pêcheurs disparaît sous des nuées de brume. Les cabanes traditionnelles et colorées, montées sur pilotis, s'enfoncent dans les eaux calmes. Une atmosphère tranquille semble épargner ce hameau côtier.
Les visiteurs... Nous les trouvons dans les boutiques de souvenirs et sur les escarpements rocheux du Peggy's Cove Lighthouse.
Heureusement, au bord de l'eau, en une journée, il peut pleuvoir, venter... Mais la brume peut se dissiper petit à petit... En fin de matinée, le ciel se découvre. Ce scénario différent nous permet d'apprécier plus largement les couleurs des maisons.
Alors, le village invite à la flânerie et à la rêverie. Çà et là, des artistes-peintres croquent des scènes de la vie locale. Nous revenons près du phare, le ciel est plus clair. Je réalise pourquoi c'est le phare le plus photographié du Canada. Il est majestueux !
Nous quittons Peggy Cove avec regret, la halte a été bienfaisante dans ce village, qui, malgré sa popularité, garde un charme discret.
Je me dirige le long de la côte sud, par la route touristique Lighthouse Route.
La région renferme une collection de beaux paysages. Des galets dans les criques d'un côté de la route, la forêt boréale avec des arbres argentés de l'autre. Quelques courageux baigneurs non-frileux se baignent sur une grande plage de sable dans le brouillard. Enfin, vers 15 heures, le soleil réapparaît !
La ville de Mahone Bay est située dans la baie du même nom. Je me gare dans le petit centre-ville. C'est la fin du marché en plein air qui a lieu tous les dimanches. Les locaux "magasinent" entre les étals de produits frais, de souvenirs et d'artisanat.
La ville est connue principalement pour ses trois églises, dédiées aux trois cultes protestants (Baptiste, Luthérien, Méthodiste). Toutes les trois, bordent la baie, l'une à côté de l'autre.
La cité est victime de son succès. Sur cette route ni trop étroite, ni trop large, de trop nombreuses boutiques de souvenirs, d'échoppes et de restaurants nuisent à l'authenticité du riche patrimoine architectural des maisons.
La route scénique longe le bord de l'Océan Atlantique. Je me gare dans le centre-ville de Lunenburg.
Le centre historique est classé Site du Patrimoine Mondial par l'UNESCO depuis 1995.
Lunenburg est minuscule. Nous flânons au hasard des rues. La ville portuaire abrite un riche patrimoine et une architecture unique. Nous adorons !
Nous remontons la promenade le long du port. Les façades en front de mer sont très colorées. Nous alternons entre le trottoir de droite qui permet d'admirer la flotte de bateaux et le trottoir de gauche garni de restaurants, de galeries d'art, et de boutiques de productions artisanales et de souvenirs en ébénisterie et en peintures sur toile.
Dommage, il est déjà 17 heures et nous avons de la route à faire...
Dernière étape les mains sur le volant. Un arrêt-repas s'impose. Depuis ce matin, nous avons seulement grignoté des biscuits, au gré de nos déambulations.
Je me gare dans une zone commerciale de la ville de Bridgewater. À la table voisine, un moine orthodoxe Français vit depuis 35 ans, dans un couvent proche. Le français n'est pas parlé dans ce district anglophone. Notre voisin est trop content, il est intarissable. La discussion se prolonge...
Après réflexion, nous changeons le plan du périple. Les distances sont trop importantes et nous ne disposons pas assez de temps pour aller à l'extrémité sud de la province.
Je prends le volant pour rejoindre la Baie de Fundy, en passant par le centre de la province.
Les paysages sont constitués de forêts encore sauvages et de quelques marais. Le relief est plutôt monotone, parfois avec des passages désertiques, sans habitations.
Le jour décline et plonge la route Evangéline Trail dans la pénombre. Par hasard, et sans réservation, nous nous arrêtons au gîte Hannan House B&B, situé dans la petite ville de Middleton.
Nous sommes accueillis par un couple très chaleureux. Une chambre est disponible. Spontanément, le propriétaire me délivre, en quelques minutes, un maximum de renseignements sur les lieux à visiter dans la région.
Lundi 10 juillet 2017
Nous sommes réveillés par une savoureuse odeur. Le petit-déjeuner anglais est parfait : des toasts, des œufs brouillés, du bacon, des fruits et le thé. Nous le prenons en compagnie d'un couple d'Autrichiens.
Dès la fin du petit déj, le maître des lieux m'entraîne dans son jardin. Fièrement, il m'explique en détail tous les aménagements qu'il a réalisés et ses petites astuces de jardinier. L'ambiance est sympathique.
Nous prenons congé, en les remerciant de leur accueil. Middleton restera une bien belle halte.
Reposés, restaurés, nous prenons la route Evangéline Trail qui serpente dans la campagne. Notre hôte, nous a conseillé de faire une halte à Hall Harbour. C'est un village de pêcheurs, dans la Baie de Fundy.
Je me gare à l'entrée du minuscule et pittoresque port. Il est réputé pour la pêche aux homards et à l'observation d'un phénomène naturel extraordinaire, qui se produit tous les jours.
La forme en entonnoir de la baie, ajoutée aux courants dominants de l'Océan Atlantique et à la rotation des planètes, crée les plus fortes marées au monde... Jusqu'à 16 mètres !
Tous les jours, une quantité astronomique d'eau (140 milliards de tonnes, l'équivalent de tous les fleuves et cours d'eau du monde) s'engouffre deux fois par jour dans la baie.
Ce matin, la marée est basse, les bateaux sont échoués sur le fond asséché, ou en équilibre sur les galets. Installé sur le quai, un panneau explicatif raconte le phénomène des marées.
À l'horizon, face à nous, se dévoilent les côtes du Nouveau-Brunswick. Le quota de photos sur la grève est atteint ! Nous grimpons sur une butte, au-dessus du village, en espérant voir au retour, les effets de la marée montante.
Je n'ai pas les horaires des marées. Lorsque nous revenons, deux heures plus tard, le niveau de l'eau a légèrement monté, le phénomène n'est pas très visible.
Nous sommes seuls, nous profitons pleinement de ces instants, on aimerait rester plus longtemps, mais la route appelle... Il faut partir !
Pour rejoindre le Cap Split, la route prends un peu d'altitude. Nous roulons sur la crête d'une colline, 300 mètres plus bas, dans le bassin, le vaste territoire agricole est entouré de digues, d'aboiteaux et de marais. Nous dominons la partie orientale de la Vallée d'Annapolis, dans le Bassin des Mines.
Les montagnes très proches créent un micro-climat tempéré. Le sol fertile permet la culture des fruits (pommes, myrtilles, etc.) et des légumes. C'est aussi le cœur de la zone viticole en Nouvelle-Ecosse.
Le météo est trop belle, les pieds nous démangent. Notre logeur, toujours lui, nous a conseillé la randonnée des sentiers du Cap Split.
Le Cap, est une longue langue de terre et de roche, sur des falaises de grès rouge. Le sentier est long de 6 kilomètres pour arriver sur la rive de la Baie de Fundy.
Je me gare à l'entrée du sentier, sur un terrain en gravier, avec des tables de pique-nique, et des toilettes. Le sentier mène directement au point de vue du Cap Split.
Le dénivelé est léger, puis ça monte, ça monte encore... mais la marche est agréable sous la canopée qui nous protège du soleil. Nous additionnons les montées et les descentes, pour enfin, apercevoir le bleu turquoise de l'eau et l'ocre des falaises.
Du haut d'un plateau herbeux, la récompense est là... La vue est incroyable, les falaises se dressent à 60 mètres de haut, nous restons prudemment à l'écart du bord, car, l'érosion, petit à petit fait son œuvre destructrice. À l'aide des jumelles, nous observons des centaines de goélands et de cormorans perchés sur les piliers rocheux ou en vol.
Nous dévalons les pentes de la forêt, le pas léger. Récupération des efforts dans la voiture, le cœur gonflé de bonheur.
Fin de l'étape journalière à Wolfville. La bourgade est séparée du Bassin de Minas par des digues agricoles, et connaît tous les jours des records des marées.
Au point d'accueil de la ville, une employée, par téléphone, nous trouve une chambre dans un gîte proche, le Garden House.
Dix minutes plus tard, le propriétaire, Anglais, mais parlant très bien le Français, nous reçoit avec chaleur, dans sa belle maison, datant de 1830.
Sur ses conseils, dès les bagages déposés, nous allons au centre-ville à pied. On se restaure dans un resto grec. Un plateau de mezzes conjugue l'harmonie des couleurs et que dire de la salade d'épinards et d'agrumes très exotique. La présentation est artistique, un voyage dans la tradition culinaire.
Près du port, à la tombée de la nuit, nous tombons sous le charme d'un superbe coucher de soleil, sur les marais salés et les battures vaseuses.
Mardi 11 juillet 2017
Le brunch est pris en compagnie d'un couple d'Américains. Le propriétaire fait office d'interprète et anime avec humour la discussion.
Nous quittons Wolfville et ses maisons victoriennes. Direction, le village acadien de Grand-Pré, baigné par la Rivière Gaspereau.
En souvenir de la période acadienne, le Parc de Grand-Pré est inscrit, depuis 2012, au Patrimoine Mondial de l'Unesco.
Il est normal pour un Bordelais de s'intéresser à l'activité viticole d'un pays.
C'est dans cette région que l'on trouve la plus grande concentration de vignobles. J'ai prévu un seul arrêt, et mon choix se porte sur le Domaine de Grand-Pré, un vignoble familial.
Le propriétaire, originaire de Suisse, a acheté des terres et planté des vignes de plusieurs cépages, produisant des vins de qualité, ainsi que du cidre.
Le domaine est immense, très propre et très commercial. Une visite guidée démarre (7 $cad chacun), au milieu des vignes. Un employé nous donne des renseignements techniques.
La Vallée d'Annapolis bénéficie d'un climat tempéré grâce à sa proximité avec la Baie de Fundy. Le vignoble s'apparente à celui de certaines régions viticoles d'Allemagne.
Au caveau, nous avons la possibilité de goûter 6 vins. Les blancs et les effervescents sont particulièrement réussis. Nous achetons une bouteille de vin rouge et une autre, vinifiée à la méthode champenoise. Nous les dégusterons à Montréal, dans quelques jours, avec Benjamin et Silviana.
Il faut partir, ce soir, nous espérons dormir dans la Province du Nouveau-Brunswick. Je prends une route qui suit une vallée encaissée entre des versants de zones boisées et des surfaces agricoles.
Ce long ruban bitumé est signalé par le logo à la Tête d'Indien, jusqu'à Truro, la grande ville au fond de la Baie de Fundy.
Nous prenons quelques minutes pour faire des arrêts photo. Le littoral est à couper le souffle. Quel contraste étonnant entre les eaux boueuses, le vert des prairies et les falaises orange. Le bras de mer se glisse entre les deux provinces.
Mais il faut avancer... Je bifurque en direction du nord, sur la Route des Phares.
Pour entrer au Nouveau-Brunswick, à contre-cœur, j'emprunte l'autoroute. Mais les distances sont trop importantes et nous souhaitons arriver avant la nuit. Nous longeons le littoral, par la route panoramique acadienne.
Dans le village de Cap-Pelé, l'employé du centre de l'O.T, nous indique une adresse où passer la nuit. La maison, située dans les bois, est à l'écart du village.
Nous sommes accueillis très chaleureusement par Louise, la propriétaire du Hummingbird B&B. Avec un plaisir évident, elle nous emmène dans le jardin qui abrite de nombreux oiseaux, parmi lesquels des colibris.
Nous déposons rapidement les bagages. Notre hôtesse nous a recommandé une poissonnerie-restaurant, au port de l'Aboiteau.
Cap-Pelé est une destination touristique réputée pour ses plages, avec l'eau les plus chaudes du pays.
Proche du sable, les emplacements de camping ne se distinguent pas par leur intimité. Les "roulottes" sont toutes côte à côte. À l'O.T, l'employée, nous a rappelé que la saison des vacances est très courte. Les Canadiens n'ont droit qu'à deux ou trois semaines de congés par an.
Heureusement, les campeurs en tente peuvent bénéficier d'emplacements ombragés.
Admirer les jolies maisons acadiennes est toujours un coup de cœur. Pavoisées aux couleurs tricolores, sagement alignées, elles peuvent illustrer une carte postale.
Au port de l'Aboiteau, les bateaux peints de couleurs vives se balancent le long des quais. Les homards, les harengs, les crabes et les pétoncles sont pêchés le long de la côte.
La poissonnerie fait aussi restaurant, elle propose un grand choix de la pêche du jour. Au milieu des habitués du coin, nous nous régalons ! Les portions sont généreuses et à des prix très abordables.
Mercredi 12 juillet 2017
La nuit a été excellente. Le petit-déjeuner, est entièrement fait maison. Les cakes sont très bons, nous tartinons nos crêpes de miel et d'une délicieuse confiture. Louise reste près de nous, l'échange est agréable, elle a le sourire facile et sait recevoir ses hôtes.
Pendant quelques minutes, caché derrière un rideau de la salle à manger, je tente de prendre en photo les colibris près des mangeoires. Ce n'est pas gagné !
Le soleil est haut lorsque l'on remonte la route du littoral acadien. Il fait beau, l'air marin entre par les vitres ouvertes. Le rivage est sauvage.
À la sortie de Cap Pelé, l'arrêt s'impose devant les petites falaises rouges sculptées par le vent et le vent. Le village de Shédiac est rapidement atteint.
Shédiac est l'autoproclamée "Capitale Mondiale du Homard".
Pour les visiteurs, se faire prendre en photo, au pied de la statue du homard le plus gros au monde (5 mètres de haut et 11 mètres de long) est le must... La sculpture est située près des boutiques de souvenirs et d'une poissonnerie.
Entre les étals, nous sommes contents d'entendre parler le français, avec un accent très chantant. Nous achetons du... homard frais et décortiqué. Le prix défie toute concurrence (500 g pour 16 euros).
L'événement marquant de la ville, est le Festival qui honore le roi des crustacés. Cette année, il a eu lieu du 5 au 9 juillet. Au programme des festivités : concours du plus gros mangeur de... Homard, des repas dédiés au.... Homard, et des spectacles sportifs et culturels.
Je poursuis la remontée du littoral. Nous sommes dans les terres de l'Acadie. À partir de 1755, les Britanniques ont déplacé une dizaine de milliers d'Acadiens, dans ce qui deviendra les États-Unis.
Suite au Traité de Paris de 1763, le peuple est décidé à revenir et refonder une nouvelle Acadie.
Le long de la côte, chaque kilomètre de bitume avalé nous fait découvrir une nature sauvage. Un arrêt et c'est un bol d'air (encore et toujours) la photo d'un port (encore et toujours) ou d'un phare... Et un de plus.
À l'occasion d'une halte dans un village, nous découvrons une activité traditionnelle. L'art du tissage des tapis artisanaux fabriqués au crochet, appelés tapis "hookés".
De l'extérieur, l'église est un petit bijou, mais nous restons sans voix à l'intérieur... C'est trop beau ! Une bénévole est fière de nous faire découvrir le savoir-faire de ces traditions ancestrales.
Avant d'aariver à Tracadie-Sheila, nous faisons quelques emplettes chez un producteur de fruits et légumes. Il va falloir accompagner le homard ce soir.
À 17 h 30, dans la ville de Tracadie-Sheila, nous prenons possession d'une habitation, au motel l'Auberge Centre-Ville, près de la marina.
Sur le coin de la table, on se fait plaisir avec le homard et des tomates.
En fin d'après-midi, nous partons nous promener en ville.
Tous les mercredis, dans un petit parc, il y a une grande soirée country.
L'ambiance est bonne enfant, chaleureuse et amicale. Une poignée de danseurs pratiquent ce loisir dans le but de se faire plaisir. Certains n'ont pas le niveau et ils révisent les danses en ligne, pas à pas... Sous les rires des amis et de la famille !
Avec des personnages hauts en couleurs, le petit parc respire la joie de vivre.
Petit à petit, le soleil décline. Nous poussons jusqu'à la Rivière du Petit-Tracadie. Là, le spectacle est éblouissant... Après avoir photographié ces instants magiques sous tous les angles, nous rentrons au motel.
Jeudi 13 juillet 2017
Nous quittons la ville pour le nord de la péninsule acadienne et l'Ile de Miscou.
La circulation n'est guère intense. 35 kilomètres, entre terre et mer, pour rejoindre Shippagan. À la sortie de chaque virage, c'est un émerveillement à perte de vue. La distance est courte, alors nous prenons le temps d'explorer le littoral, nous arrêter quand bon nous semble.
Shippagan est la capitale de la pêche commerciale de la province. L'eau occupe une grande place dans la vie de la population locale.
Le drapeau acadien, rehaussé d'une étoile dorée, flotte au vent... Le symbole qui représente le peuple acadien est visible partout. L'œil est attiré à droite, à gauche, le drapeau s'invite sur des bancs publics, sur des poteaux, sur des mini-phares, devant les maisons, etc. La langue maternelle dans la région, est le français à 95 %.
Dans le cœur de la ville, à deux pas de l'aquarium, une passerelle en bois mène au Phare. Quelle vue fantastique... Une de plus !
Tout à côté, la valeur patrimoniale de l'église Saint John, repose au petit cimetière voisin. Pas de clôture, ce lieu de sépulture est un véritable espace vert. L'herbe s'est installée dans les allées...
Sur une brochure, j'ai entouré au stylo, l'Ile de Lamèque, elle doit sa réputation pour ses nombreuses forêts. Ça va être notre prochain arrêt.
Dans le cœur de la ville, à deux pas de l'aquarium, une passerelle en bois mène au Phare. Quelle vue fantastique... Une de plus !
Tout à côté, la valeur patrimoniale de l'église Saint John, repose au petit cimetière voisin. Pas de clôture, ce lieu de sépulture est un véritable espace vert. L'herbe s'est installée dans les allées...
Sur une brochure, j'ai entouré au stylo, l'Ile de Lamèque, elle doit sa réputation pour ses nombreuses forêts. Ça va être notre prochain arrêt.
Nous accédons à l'Ile de Lamèque en traversant un pont qui enjambe un bras de mer. La pêche et l'extraction de la tourbe sont les principales activités économiques de l'ile.
Le Parc Écologique de la Péninsule Acadienne est une des attractions touristiques principales. Un employé du centre d'interprétation nous délivre une brochure pour nous faire comprendre l'intérêt de ce réservoir ornithologique. Géographiquement, les iles sont situées sur un trajet migratoire, mais nous ne sommes pas à la bonne saison.
Une passerelle en bois, longue de 500 mètres nous permet de passer les zones humides, puis nous nous enfonçons dans la forêt. La boucle fait 3 kilomètres, elle est jalonnée par des panneaux explicatifs, sur la faune et la flore. Les visiteurs sont sensibilisés sur les principaux écosystèmes de la péninsule. Malheur ! Nous terminons la balade au pas de course, nous subissons une véritable agression des MOUSTIQUES... Denise se déguise en E.T.
L'Église-Sainte-Cécile, dans le hameau de Petite-Rivière est très colorée, du sol au plafond. Elle a été repeinte par le curé de l'époque, en 1968. Il laissa libre cours à son imagination créative. Elle semble surgir d'un conte pour enfants. Des teintes de bleu, de vert et de jaune vif... Elle est surnommée "l'église bonbon".
C'est une explosion de couleurs. Hors des circuits habituels du grand tourisme, nous ressentons énormément de calme et de sérénité dans ces lieux.
Le ciel est d'un bleu immaculé, mais le vent refroidit l'atmosphère. Nous nous réfugions dans la chaleur de la voiture.
L'Ile de Miscou est reliée depuis 1986 par un pont à l'Ile de Lamèque. L'activité économique principale est la pêche.
Nous arrivons à l'extrémité nord-est de la province. Les arbres sont peu nombreux et rabougris, les paysages sont essentiellement des marais et des lacs. D'un côté, le Golfe du Saint-Laurent et de l'autre, la Baie des Chaleurs.
Je me gare devant le Phare de Miscou. Érigé en 1856, il est au "bout du monde". Nous sommes au point le plus au nord des iles.
Sa tour, de forme octogonale est en bardeaux peints en blanc. Le vent souffle fort, mais ne décourage pas la flopée de touristes. Comme beaucoup de visiteurs, nous sommes impressionnés par la grandeur et les paysages des alentours.
Le retour se fait par une petite route côtière, aux rivages, d'une beauté intacte et exceptionnelle.
Aujourd'hui, c'est mon anniversaire. Pour marquer le coup, nous faisons une halte au restaurant La Terrasse à Steve, situé sur le petit port de Miscou. L'adresse est sympathique, l'accueil chaleureux et la vue est superbe, sur les quais décorés de graffs et de messages.
Pas de chichi, les couverts sont en plastique. Le homard baptisé "sauce secrète" est décevant, la guédille (crevettes avec de la sauce dans du pain) pas mieux !
Que des regrets, et pourtant, il est plébiscité par de nombreuses revues...
Le long de la route, l'alignement de belles maisons, entourées de jardins coquets, nous donne une impression de prospérité. La pêche aux homards doit-être une source de revenus lucrative.
J'abandonne la nationale, car j'ai repéré sur la carte, dans la baie de Bas-Caraquet, un lac accessible en voiture... Simplement un lac, sans plages, mais une pelouse naturelle verte, et plus loin, la forêt. Le tableau est joli, les couleurs portent aux rêves... Je ne me lasse pas de prendre des photos.
Je reprends le volant sur la route 145. 10 kilomètres supplémentaires, et j'entre dans la ville de Caraquet.
Le point d'accueil de l'office de tourisme est ouvert. Une employée, nous réserve par téléphone une chambre au gîte Chez Ma Tante Estelle. Nous fixons avec la propriétaire, une heure de rendez-vous.
À l'O.T, en compulsant de la documentation sur une table, un flyer est consacré à la distillerie Fils du Roy (www.distilleriefilsduroy.com) dans le village de Petit-Paquetville.
Dans le premier village traversé, une personne m'indique la direction, je traverse et je retraverse des routes, heureusement, "Mats.me" nous est de bon conseil pour trouver le bon chemin.
Le bâtiment ne paie pas de mine. Il est 17 heures, c'est l'heure de la fermeture, les derniers visiteurs quittent à la boutique.
Sébastien, le distillateur, est très accueillant et nous propose la visite.
La distillerie-brasserie est une affaire familiale. Sébastien est au chai, sa mère à la boutique et le père effectue les livraisons. Après seulement 5 années d'existence, il a déjà glané de nombreux prix.
Sébastien Roy est bavard... Nous aussi. Il nous dit cumuler les emplois : distillateur, brasseur, historien et conteur de sa province. Dans son chai, avec pédagogie, il nous apprend ses "secrets" de fabrication.
La visite du chai est terminée, c'est le moment de la dégustation (gratuite). Un pur bonheur, tellement le souci de nous faire plaisir est important.
C'est un créateur, passionné et passionnant. Sa devise est simple, il nous dit "qu'il a hâte de se réveiller le matin pour commencer à rêver".
Les produits sont de grandes qualités. Une bouteille de gin verra la France. Des bières et une bouteille de gin resteront à Montréal.
Cette visite restera un moment fort du voyage, tant la rencontre a été enrichissante humainement.
Dans toutes les Provinces Maritimes, il y a le homard, et il y a beaucoup de homards !
C'est même un produit populaire et bon marché. Le matin, au petit déjeuner il peut accompagner le café, le midi, il est pris sur le pouce en guédille, et le soir en poutine.
Tout n'est que délice, que ce soit dans un restaurant gastronomique, dans une échoppe ou dans un fast-food.
À l'entrée de Caraquet, les clients se pressent devant les food-trucks. Ce soir, nous dégustons le homard, en guédille (sandwich) avec des frites !
L'accueil est très chaleureux au gîte Chez Ma Tante Estelle. Sa maison en bois coloré, surplombe la baie et le port. Notre hôtesse, nous conseille d'aller sur le port, pour assister au coucher de soleil.
Nous y allons à pied. La température a fraîchi, mais des pêcheurs lancent leurs lignes depuis les quais. Le coucher de soleil est magnifique, l'horizon prend peu à peu des teintes fauves, ocres orangées et rougeâtres.
Au retour, Estelle et son mari, Roger, nous font découvrir les subtilités du langage acadien... Demain matin, il faudra "paqueter nos hardes", c'est-à-dire, faire nos valises... De grands éclats de rires ponctuent toutes ces expressions chantantes !
Vendredi 14 juillet 2017
Les accents sont très différents dans la salle du petit-déjeuner. L'accent Québécois se mélange à celui du Nouveau-Brunswick et celui du Français. Le brunch est copieux et composé de produits locaux. Roger, le maître de maison, est un fin cuisinier. Lui, il ne mange pas des toasts mais des "roties"...
Lorsque j'embarque dans le char (la voiture), il est déjà 10 heures, les échanges très animés se sont prolongés.
À la sortie de la ville, un food truck est déjà installé, nous achetons du crabe des neiges décortiqué. Dans une boulangerie, nous faisons une provision de pain et de yaourt. Le repas de midi est assuré.
La journée en voiture va être longue, j'ai prévu la prochaine halte, dans la Province du Québec, à 500 kilomètres.
Grande-Anse, dans la Baie des Chaleurs, est le premier arrêt.
Sur le bord de la route, le phare est impossible à rater. Bleu blanc rouge avec l'étoile jaune. Le drapeau de la province s'affiche partout. À l'intérieur, se trouve le bureau d'Informations Touristiques.
L'édifice n'a pas d'histoire ancienne, mais il offre une belle vue sur les côtes de la Gaspésie. Le village est certainement le plus coloré de la péninsule acadienne.
Nous quittons le village surnommé "la Porte de l'Acadie". Quelques kilomètres plus loin, je m'arrête de nouveau. Une colline rocheuse et abrupte s'avance dans le golfe. Sauvage et déchiqueté par la violence de l'érosion marine, un gros éperon rocheux est isolé au milieu de l'eau. C'est un refuge pour les oiseaux marins... Pour nous, c'est un cliché de carte postale.
Quelques kilomètres plus loin, je m'arrête de nouveau. Une colline rocheuse et abrupte s'avance dans le golfe.
Sauvage et déchiqueté par la violence de l'érosion marine, un gros éperon rocheux est isolé au milieu de l'eau. C'est un refuge pour les oiseaux marins... Pour nous, c'est un cliché de carte postale.
Au niveau de Bathurst, la ville principale du nord de la province, je bifurque par la route 180, dans le centre de la région.
J'effectue un arrêt dans un Tim Horton pour une pause-café et cappuccino. Puis la route file droit vers l'ouest.
Les maisons se font plus rares, encore quelques kilomètres, et elles sont inexistantes. La vue porte sur une immensité verte, sur des forêts de millions d'arbres. Parfois des marais et des lacs à l'eau brunâtre.
La conduite est monotone, pas une ville qui pourrait offrir un intérêt touristique. Il n'y a pratiquement pas de circulation.
Même les orignaux sont ne sont pas visibles, pourtant leur présence est signalée par de nombreux panneaux de signalisation. Le risque de collision se produit surtout entre le crépuscule et l'aube.
À mi-parcours, nous improvisons une halte casse-croûte. Devant nous, nous apercevons la silhouette arrondie, des contreforts de la Chaîne des Appalaches. Depuis près de 3 heures, nous n'avons pas vu âme qui vive.
Je reprends le volant. À hauteur de la ville de Saint-Qentin, l'activité économique de la région est dédiée à l'industrie du bois. Les usines à papiers ont dévoré la forêt.
Ici, je prends la direction de la ville de Saint-Léonard par la route 17. Enfin, je récupère l'Autoroute 85. Le trajet est direct jusqu'à Rivière-du-Loup dans la Province du Québec.
À Rivière-du-Loup, c'est simple ; il suffit de suivre les panneaux bleus de la route 132... La Route des Navigateurs qui longe la Côte du Bas-Saint-Laurent.
La campagne du Québec a un charme fou. L'horizon dégagé sur l'immense fleuve donne l'impression d'être en bord de mer. Je me gare, la vue est trop belle sur les battures, ces portions de terre découvertes à marée basse.
Dans les terres agricoles, des champs de fleurs d'un jaune vif, s'étalent à perte de vue. Les paysans, cultivent le canola, une variété de colza. La vue de ces grandes étendues est très photogénique.
Nous traversons les jolis villages de Portage et de Saint-Jean-Port-Joli. C'est le début des vacances estivales au Québec, l'afflux des touristes locaux est important.
Sur la route, c'est la ruée des vacanciers. Pour cette ultime étape, trouver un logement, sans avoir réservé, est un parcours du combattant. Enfin, nous trouvons une chambre de libre au motel Le Martinet à La Pocatière.
Samedi 15 juillet 2017
Retour sur la Route des Navigateurs. Nous y sommes déjà passés, en 2015. Le ciel bleu est favorable pour se dégourdir les jambes.
Dans le village de Saint-Jean-Port-Joli, sous le soleil du matin, quel plaisir de profiter de la beauté du fleuve Saint-Laurent.
Vers 14 heures, nous posons nos bagages à Montréal, au gîte 9 1/2. Jean, le propriétaire est là, tout heureux de nous accueillir. Une petite toilette de chat et nous ramenons le véhicule chez Discount.
Benjamin travaille et Silviana est à l'Université. Nous descendons dans le quartier des spectacles. Du 12 au 31 juillet, se déroule le Festival Juste pour rire, un important festival d'humour.
Dans les rues, des artistes répètent leurs chorégraphies, pour le plus grand plaisir des passants et des photographes.
Ce soir, un barbecue nous attend chez Benjamin. Nous racontons nos anecdotes et les histoires de ces provinces qu'ils n'ont pas encore pu visiter. C'est aussi l'occasion de goûter les bières de la Brasserie Fils du Roy et les vins du Domaine de Grand-Pré.
Dimanche 16 juillet 2017
Le soleil est timide, puis franchement chaud. La météo est idéale pour prendre notre petit-déjeuner sur la terrasse du gîte.
C'est à pied, dans les rues et les ruelles, que Montréal se dévoile.
Nous descendons dans la vieille ville. Les maisons sont toutes plus séduisantes les unes que les autres. Le charme est accentué par les escaliers extérieurs. Afin de verdir les rues, les autorités, au 19e siècle, ont obligé les propriétaires à construire les maisons en retrait, pour laisser des espaces verts devant.
Ceux-ci, eurent l'idée de déplacer les escaliers vers l'extérieur. Certains immeubles sont agrémentés de couleurs vives. Bleu, vert, rouge et encore violet... Des couleurs improbables !
L'esprit léger, heureux de ces moments insouciants, nous sommes bien, au milieu des touristes qui déambulent.
Un trottoir révèle une surprise, il est impossible de rester insensible devant un mini déballage de bibelots d'occasions qui feront sûrement des heureux...
Le Quartier des Arts est un théâtre à ciel ouvert l'été. Les festivals s'enchaînent. Pour permettre aux visiteurs de vivre cette expérience festive, la circulation est interdite à la circulation automobile.
Une soixantaine de troupes vont animer le Festival Juste pour Rire jusqu'à la fin du mois.
Retour sur le Plateau en métro. Nous passons à l'appartement de Benjamin et Silviana pour se rendre au restaurant Chez Claudette. C'est l'adresse idéale pour déguster des recettes traditionnelles québécoises. La poutine est excellente. Les frites sont bonnes, le cheddar frais en grains fait "coui-couic", et la sauce brune onctueuse.
Ensemble, nous allons faire une balade digestive dans le Mile End. Le quartier branché de Montréal.
Dans un parc, un vide-grenier est organisé par une association. Les curieux et les flâneurs ont envahi les allées. Il fait chaud, sous les arbres, deux artistes chanteurs-conteurs captivent les grands et les petits avec des contes et des histoires.
Les Montréalais viennent profiter de cette belle journée pour pique-niquer. À la fin du repas, ils peuvent prendre le café, chez un vendeur au concept unique et original. Un café mobile... Une innovation 100 % québécoise. Les grains sont moulus à la force des jambes, la pompe qui achemine l'eau du réservoir, et à la cafetière, est également activée par le pédalier. L'eau est chauffée par un système au gaz.
L'ambiance dans le parc est sereine et sympathique. Pas de risque d'incivilité contre les instruments de musique laissés à disposition des amateurs.
Benjamin, tiens à nous faire découvrir la microbrasserie Helm. Une halte agréable, l'ambiance est conviviale, et les bières, brassées sur place, sont excellentes.
Le petit quartier d'Outremont est à deux pas. Adossé à un flanc du Mont-Royal, c'est une banlieue huppée de la métropole.
De luxueuses maisons et de magnifiques résidences, abritent une population fortunée, qui fait partie de l'élite québécoise. Outremont est très cosmopolite, une forte présence de la communauté juive hassidique peuple l'arrondissement.
Les croiser dans la rue est fascinant. Repliés au sein de leur communauté, ils vivent entre traditions et coutumes, aux antipodes de la vie moderne.
L'été, le plateau est un concentré de créativité et d'originalité. Les boutiques, les cafés branchés, les friperies et les restaurants cachent des trésors, à chaque coin de rue.
Les trottoirs sont un étalage de scènes, où le piéton peut faire des haltes, devant des situations inédites, souvent charmantes et surprenantes, qui invitent à rêver ou à jouer.
Lundi 17 juillet 2017
Tôt ce matin, nez au vent, au hasard des quartiers, nous déambulons lentement, saisis par le romantisme dégagé par les rues. Montréal se visite... Montréal se vit. Le séjour se termine, nous ne recherchons, ni les lieux culturels, ni les musées et les monuments.
L'intérêt, parfois cocasse, peut se trouver dans chaque rue. Il est impossible de louper, à l'angle des rues Papineau et Ontario, l'enseigne extravagante du restaurant "Chez ma Grosse Truie Chérie". J'espère que l'épouse du propriétaire a une taille de guêpe !
Pas mieux, toujours dans la rue Papineau, chez le restaurant "Les Cons Servent".
Passionné de fleurs et de plantes, un fleuriste fait partager sa passion aux passants. Son superbe décor floral enchante et parfume le trottoir, ce qui rend la balade agréable.
Nous arrivons dans la rue Sainte-Catherine. L'une des rues emblématiques de la métropole. Nous y sommes passés, il y a déjà quelques semaines. Nous sommes séduits par sa décoration et son ambiance.
Sur 1 kilomètre, une gigantesque guirlande est composée de dizaines de milliers de boules. Elles sont attachées à des câbles, suspendus entre les immeubles. Les boules sont aux couleurs de l'arc-en-ciel, afin de célébrer les 35 ans du Village, le quartier gai de Montréal.
L'heure est venue, nous avons rendez-vous avec les enfants, pour déjeuner sur le Plateau. Fourbus et ravis tout à la fois de notre escapade, nous prenons le métro.
Nous déjeunons au Beauty's Restaurant. La décoration est agréable, l'ambiance est familiale. Les bagels au saumon et le pain perdu sont excellents !
Montréal est un havre pour les artistes, les musiciens, les peintres, les sculpteurs... Mais que dire des artistes de rue, muralistes ou graffeurs. Une petite balade nous permet d'en prendre plein les yeux. Un mot : quel talent !
Nous allons "magasiner" dans une épicerie. Une soirée barbecue est prévue chez Benjamin et ses colocataires. Nous achetons des crevettes, des calamars et du saumon. À la caisse, l'employée nous demande la carte... Débit ou crédit ? Non du cash... À l'extrémité du tapis, un commis nous aide à ranger nos achats dans un sac. Que de surprises !
Mardi 18 juillet 2017
Le petit-déjeuner se prolonge au gîte, dans la nuit, des touristes français sont arrivé. Chacun raconte des anecdotes vécues dans les différents périples.
Le soleil est en fête, il fait beau et chaud. Nous consacrons la balade au secteur nord de la ville. Pas de calcul d'itinéraire, pas de plan dans la main. Simplement flâner en se "perdant" dans une rue ou dans une autre.
Le quartier d'Outremont et sa particularité communautaire nous attire.
Nous y revenons... ce n'est pas par voyeurisme, mais cette société ultra-orthodoxe a un côté mystérieux. Les Juifs hassidiques vivent entre-eux pour pratiquer leur mode de vie.
Des femmes discutent sur le trottoir, elles portent des robes longues, leurs cheveux sont cachés par des foulards. Les hommes, portent une longue barbe, des papillotes sur les tempes et sont coiffés de chapeaux ou de toques.
Un monde discret et décalé du Montréal très cosmopolite.
La rue Fairmount, abrite des classiques de la culture culinaire juive. Le bagel, le pain quotidien des Européens de l'Est, figure dans les mets typiques de la capitale.
Le casse-croûte de chez Wilensky's est un autre symbole.
Le décor kitch de l'établissement, est resté figé dans les années 1930. C'est une institution familiale. Le menu est limité à des sandwichs aux salami et au fromage. Ils sont de taille modeste, j'en commande deux pour contenter ma faim. La maison sert les mêmes spécialités depuis 80 ans.
Mercredi 19 juillet 2017
Le temps est idéal ce matin, le soleil estival éclaire le Mont-Royal, il faut grimper à son sommet pour bénéficier d'une belle vue de la métropole.
Plusieurs chemins et sentiers permettent de grimper à son belvédère. Au bout de la rue Rachel, après être passé devant le monument dédié à G.E Cartier, nous nous dirigeons vers la forêt.
Le sentier est ombragé, immédiatement, la température devient plus clémente. Le long de la clôture de l'Université McGill, à travers les trouées dans les feuillages, nous avons un aperçu sur la ville et les buildings. La montée est rapide, le dénivelé est faible.
Nous arrivons à l'intersection avec le Chemin Olmsted. C'est le terrain de jeu des marcheurs, des coureurs à pied et des cyclistes. Nous avons le choix, continuer sur le bitume, ou grimper par escalier très raide.
Nous choisissons la montée. L'escalier se mue en une longue rampe en ferraille fortement inclinée de plus de 300 marches.
À intervalles réguliers, les marcheurs fatigués, peuvent faire une halte à des espaces de repos.
Là-haut, du Belvédère Kondiaronk, la vue porte loin. Le soleil, selon son humeur, dore avec application un panorama fantastique. On y voit tout : la ville, le fleuve, les ponts et les montagnes...
Le Chalet du Mont-Royal mérite le détour. Des œuvres d'art et d'élégantes boiseries ornent les murs.
Ce midi, Benjamin et Silviana nous font découvrir une de leurs adresses favorites pour "bruncher". Le "Vieux vélo", rue Beaubien.
Les œufs bénédictines sont extras, la sauce est parfaite. Une belle découverte. Le service est souriant et l'ambiance familiale.
Benjamin travaille cet après-midi et notre séjour se termine. L'instant est venu de se dire au revoir...
Pour tuer le temps en attendant le départ pour l'aéroport, nous allons flâner dans le quartier de la Petite Italie et le Marché Jean-Talon qui attire les foules depuis 80 ans.
Ce n'est pas dans le temple des odeurs et des saveurs que nous allons consacrer les dernières découvertes.
Le quartier recèle de rues et de ruelles pleines de charmes et elles sont bordées de maisons typiques.
Il y a les saveurs italiennes, mais il y a aussi, comme dans tous les quartiers, les Dépanneurs... Chez nous, nous avons "l'Arabe du coin". Les Québécois ont leurs "deps". Chaque coin de rue à le sien.
Un caractère fort de l'identité de la province. Ils sont ouverts de 8 heures à 23 heures tous les jours de l'année pour vendre du beurre, un rouleau de papier toilette ou faire son loto.
Les Montréalais aiment la bière, la ville regorge de microbrasseries où les amateurs peuvent apprécier des bières locales. Ces deux symboles populaires font partie du quotidien. Avec leur look original et authentique, ils sont souvent affublés de noms cocasses.
À 18 heures, nous grimpons dans le bus qui nous mène à l'aéroport. Dans notre tête, défilent les nombreuses scènes de paysages et de rencontres. Mais déjà Denise commence à faire des recherches pour une prochaine visite... Sûrement les Provinces de l'Ouest Canadien.
Souvenirs du voyage
Les habitants des Provinces Maritimes du Canada
Apprendre et comprendre l'histoire de l'épuration ethnique que fut le Grand Dérangement des acadiens, ces français qui souffrirent pour ne pas abandonner leurs terres : une page d'histoire pratiquement inconnue par une grande majorité de nos concitoyens.
La Nouvelle-Ecosse
Le grandiose Parc National du Cap-Breton et ses paysages de rêve : forêts, lacs, rivières et la côte océane "à couper le souffle".
Halifax et les petits ports voisins de la capitale.
Le Nouveau-Brunswick
Des "places" au noms évocateurs et mystérieux, en dehors des contrées touristiques habituelles. La Baie de Fundy au sud, Caraquet au nord, Shédiac et Cap Pelé à l'est.
La sympathie des acadiens et des francophones, très concentrés dans la province, qui luttent pour préserver leur langue et leur culture, face au gouvernement majoritairement anglophone.
Les coups de coeurs
Les paysages spectaculaires à perte de vue. Ceux des forêts de sapins, d'épinettes, d'érables, où les paysages côtiers, parsemés de petites îles inhabitées.
Les scènes de la vie quotidienne, avec les flottes de bateaux multicolores, quittant ou entrant dans les petits ports.
La joie de vivre et l'accent chantant des acadiens qui est si différent, d'une province à une autre.
Les moins
Que du plaisir et de belles rencontres.
Personnellement, j'ai peut-être était "gourmand" lors du choix de l'itinéraire. Mieux vaut mieux prendre son temps pour bien découvrir les provinces et la population. Il est bon de réserver de la place à l'improvisation, à des opportunités imprévues et à s'aménager des temps de repos. Nous avons passé trop de temps à bouger et à enchaîner les visites, à un rythme trop rapide.