Le blog de claudenise

Voyage en 2017. Première partie.

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Montréal

Nouveau Brunswick

Ile du Prince Edouard

Iles de la Madeleine

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Visa

Pas de visa. Validité du passeport 6 mois après le retour.

Vaccination

Pas de vaccination obligatoire.

Question argent

1 euro = 1,47 $c

Attention il existe deux taxes sur les services et les produits.

La taxe fédérale - TPS - qui s'élève à 5% et la taxe provinciale - TVQ - qui au Québec s'élève à 9,5%.

Les prix affichés chez les commerçants n'incluent pas ces taxes.

Au restaurant et dans les bars, le service n'est pas compris dans le prix, il convient de laisser 15% de la note (avant l'application des deux taxes).

Question hébergement

QUEBEC

Montréal

Gîte 9 1/2 St Laurent

rue St Laurent, 4133.

Bon emplacement. Accueil convivial. Bon wi-fi. Très bonne adresse. 90 $c/nuit avec petit déjeuner.

le9etdemi@gmail.com

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Nouveau Brunswick

Frédéricton

Hôtel Knights Inn

1214 Lincoln Rd. Emplacement excentré. Confortable. Bon wi-fi.  64 $c/j avec petit déjeuner.

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Ile du Prince Edouard

Charlottetown

Sherwood Inn And Motel

281 Brackley Point Road.

Emplacement excentré, près de l'aéroport. Petite kitchenette dans la chambre. Bon wi-fi. 306 $c pour 4 nuits avec de bons petits déjeuners.

sherwoodmotel@gmail.com.   Tél: (902) 892-1622

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Iles de la Madeleine

Etang-du-Nord

Auberge Chez Sam

1767 chemin de l'étang du Nord. 

Accueil familial, ambiance sympathique lors des excellents petits-déjeuners pris en commun. Bon wi-fi. 90 $c/j avec petit déjeuner. Adresse à recommander.

chezsam@tlb.sympatico.ca. Téléph: 418-986-5780.

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Question transport

Air

Réservation effectuée le 9 février chez la Compagnie Air France. Bordeaux/Paris/Montréal. Montréal/Paris/Bordeaux. 1073 € pour les deux.

Voiture

Location chez la Compagnie Discount, 6690 avenue du Parc. Montréal, le 6 avril par mail.

Subaru SUV - véhicule tout neuf (36 km au compteur), confortable. Boite automatique.

Tarif location sans franchise 562,92 $c pour 22 jours. Avec franchise 626,30 $c.

Distance effectuée: 6 700 km. Consommation essence: 425 $c.

Traversier  (Ferry canadien)

Trajet aller.

Souris (Ile Edouard) - Cap-aux-Meules (Iles de la Madeleine) le 29 juin 06 à 14 h. (181,90 $c - 2 personnes + véhicule).

Cap-aux-Meules - île d'Entrée. Aller-retour:  62 $c pour nous deux.

Trajet retour.

Cap-aux-Meules-Souris le 04/07/ à 8 h. (181,90 $c - 2 personnes + véhicule).

Réservation effectuée par mail sur internet le 29/04 avec acompte 100 $c par CB.

Wood Islands (Ile Edouard)-Pictou (Nouvelle-Ecosse). Aller. 77 $c. 2 personnes + voiture.

Englishtown (Nouvelle-Ecosse). 7 $c. Aller. 77 $c. 2 personnes + voiture.

Question au quotidien

Montréal

Essence : 1,08 $c/l.  1blle d'eau 600ml : 1,75 $c.  1 café + 1 cappuccino : 6,35 $c.

1 pho et une assiette de nems: 7,50$c

Ile du Prince Edouard

Essence : 1,03 $c. café+cappuccino : 3,60 $c. 1 paquet de gâteaux 2,50 $c. 1 blle d'eau (autoroute) : 2,20 $c. Musée Acadien 2 entrées : 9,20 $c.

Iles de la Madeleine

Pain : 3,50 $c. 1 pastèque : 2,10 $c. Resto le Couvent 70 $c. Resto pizzéria 62 $c.

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Itinéraires dans les Provinces Maritimes

En noir : trajet en voiture

En rouge : trajet en traversier (ferry canadien)

Depuis l'année 2015, notre fils Benjamin vit à Montréal.

Pourquoi ? Cette grande ville est dynamique. Elle regorge de festivals et d'événements culturels qui cadrent avec ses attentes. Il a été attiré par la qualité de vie : il est très agréable de se déplacer dans un sentiment de sécurité. Par la tolérance et la gentillesse des Québécois, très ouvert d'esprit.

Que des valeurs qui lui correspondent parfaitement, et Il a su s'adapter à cette nouvelle vie...

Il est arrivé au mois de janvier à Montréal, sans travail, juste avec des économies. Immigrer n'est pas facile. Malgré quelques difficultés, mais très tenace, il a travaillé dans des "jobs alimentaires". Dès le printemps, il a trouvé un poste dans son métier. L'année suivante, ses employeurs, satisfaits par son engagement et son sérieux, lui ont donné un poste de responsabilité.

Pour nous, Montréal est facilement accessible depuis Bordeaux l'été, et le reste de l'année depuis Paris. Lors de nos visites, c'est aussi une occasion de faire du tourisme.

L'été 2015, nous avons fait une incursion en Gaspésie, dans la ville de Québec, puis, jusqu'au Lac-Saint-Jean. Cette année, j'ai tracé un itinéraire pour découvrir les Provinces Maritimes.

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Mardi 20 juin 2017

L'avion d'Air France décolle de Bordeaux à 12 h. Une heure plus tard, nous sommes à Paris.

À 16 h30, nous nous envolons pour Montréal. À bord, une coupe de champagne et un bon repas... Déjà les vacances ! Le pilote nous dépose dans la province du Québec à 17 h, heure locale. Les formalités sont très encadrées, mais relativement rapides.

Dans le hall de l'aéroport, nous achetons 2 tickets de bus (20 $c). Leur validité est de 24 heures et aussi sur le réseau du métro.

Sur un quai d'embarquement, au niveau du hall 2, nous hissons nos deux sacs dans le bus n° 747. La circulation est fluide, vers 19 h, le conducteur nous fait descendre à l'angle de l'avenue Levesque et du boulevard Saint Laurent. Quelques minutes d'attente, et nous grimpons dans le bus n°55. La station d'arrêt est devant notre gîte, le 9 1/2. Benjamin et Silviana, sa compagne, nous attendent. L'appartement loué comprend cinq chambres. Il est est décoré avec simplicité et bon goût.

Cette nuit, nous serons les seuls clients dans notre habitation. Pour éviter les effets du "jet-lag", nous allons nous adapter dès ce soir.

Nous allons au restaurant, puis enfin, nous pouvons aller nous reposer, il est quand même 3 heures du matin pour notre horloge biologique...

Mercredi 21 juin 2017

Petit-déj' dans la cuisine de notre logis. Benjamin travaille aujourd'hui, mais il nous a apporté des bagels tout frais. Nous l'accompagnons ensuite à son magasin de lunetterie. 

Le ciel est dégagé, la température est fraîche mais agréable. L'envie de dégourdir nos jambes nous tenaille.

La forme et le caractère architectural du Pont J. Cartier, nous attirent. Depuis 1930, il relie Montréal à Longueuil, une grande ville de la banlieue sud.

Fort de ses 2 687 mètres de long, de sa largeur de 22 mètres et d'une hauteur de 104 mètres, il est un des symboles emblématiques du paysage de la métropole.

À plus de 100 mètres de hauteur, la partie la plus haute du pont, est accessible à pied et à vélo. Il ne faut surtout pas oublier son appareil photo. Le panorama est exceptionnel, le bruit des voitures assourdissant...

La vue est époustouflante sur le port, sur les longilignes buildings et les artères principales, dont la rue Sainte-Catherine, ornée de milliers de boules multicolores.

À notre droite, sur le Mont Royal, la colline qui domine la ville, et à notre gauche, sur les Iles Sainte-Hélène et Notre-Dame, qui constituent le Parc J. Drapeau.

Un panneau géant attire notre attention. Un message humoristique, représente le maire de la ville, affublé d'un chapeau de fête pointu.

Les policiers manifestent leur mécontentement contre un projet de loi qui touche les régimes de retraite et le port obligatoire de l'uniforme. Le "spot publicitaire" de la police est poli, original et amusant.

En descendant du pont, nous nous dirigeons vers le centre-ville.

La rue Sainte-Catherine, sur près de 10 kilomètres, est la plus célèbre artère commerçante. Tout l'été, elle est décorée de guirlandes aux couleurs de l'arc-en-ciel.

Passage obligé pour les Montréalais et les touristes, cette grande rue est un lieu où tout se passe, où tous passent... C'est un lieu à la mode.

Les terrasses des bars succèdent aux boutiques de mode. Revers de la médaille, le côté de la rue Est, est un vaste chantier de constructions nouvelles. Les immeubles délabrés sont rasés.

De vieux commerces ont mis la clé sous la porte, leurs entrées sont envahies par des sans-abris qui étalent sur le sol, des lits de fortune...

Dans le cœur de la métropole, la rue Sainte-Catherine est le centre des activités culturelles et artistiques. Tout autour, les rues s'animent, chaque piéton va à son rythme.

Nous, nous adoptons le pas très lent. Le plan des rues est encore présent dans ma mémoire, le fascicule papier reste dans ma poche.

Montréal est célèbre pour le street art. De beaux graffitis muraux sont dessinés sur des murs, pour célébrer des événements, ou commandés à des artistes. L'occasion est trop belle de satisfaire notre curiosité, les œuvres sont attrayantes, certaines grandioses.

Nous en avons trouvé énormément... Et très certainement loupé autant ! Une occasion de revenir...

Nous arrivons dans un vaste espace piétonnier. Ici, le voyage est dans la rue, près de 150 nationalités y cohabitent.

La Place des Armes, est le fleuron culturel et commercial. Dès la belle saison, les Montréalais s'approprient les trottoirs.

Montréal est une grande ville souterraine. 33 kilomètres d'allées sous terre, certaines décorées d'œuvres éphémères, permettent d'échapper aux rigueurs de l'hiver.

Nous nous engageons dans un grand complexe commercial. Un escalator et un escalier permettent de relier les grands magasins, le métro, des édifices à bureaux, des hôtels et des résidences de luxe.

Le quartier chinois est une des plus anciennes communautés asiatiques d'Amérique du Nord. Quatre portes, offertes par la Chine, délimitent un quadrilatère, dans le quartier Saint-Laurent.

Nous arpentons la petite rue piétonne de La Gauchetière, en quelques minutes, nous voilà en Asie. Des boutiques de bric-à-brac, des épiceries, des magasins spécialisés dans l'alimentation asiatique et des restaurants.

Benjamin nous a conseillé le Pho Bang New York, un resto vietnamien. L'ambiance rappelle la cantine. Le pho (soupe) et les nems sont excellents, le prix très doux.

Toutes les rues, qui vont en direction du sud, mènent au Vieux-Port, le long du fleuve Saint-Laurent. Des quais, la vue est dégagée sur le pont J. Cartier.

Sable fin et transats colorés... Non, nous ne sommes pas sous les tropiques ! La plage de la Tour de l'Horloge, n'est pas dédiée à la baignade, mais des brumisateurs et des douches permettent de se rafraîchir.

À deux pas, les touristes peuvent admirer, à 360°, les joyaux architecturaux de la vieille ville, en prenant place dans une des 42 cabines de la grande roue.

Marcher sur les dalles inégales des ruelles n'est pas des plus facile, mais ne manque pas de charme. Entre les bâtisses anciennes, nous redécouvrons l'Hôtel de Ville. Ce monument architectural a été ravagé par un incendie en 1922, seules ses façades extérieures ont résisté au feu.

Face à l'Hôtel de Ville, le Château Ramezay est un lieu chargé d'histoire. Ancienne résidence des Gouverneurs de Montréal, il abrite aujourd'hui un musée. Un voyage à travers 500 ans, des premiers Amérindiens au début du XXe siècle.

La Basilique Notre-Dame, est le joyau du patrimoine architectural québécois. Nous sommes émerveillés par la richesse de son décor intérieur néogothique. Le bois est sculpté, peint et doré à la feuille d'or. Un bémol quand même, l'entrée est payante et suivant les horaires, la file d'attente peut-être longue.

Sur la place, devant l'édifice religieux, les cochers, sur leurs sièges attendent les clients... Mais l'avenir des calèches est en sursis. Un projet de calèche électrique est à l'étude.

Le 1er juillet est la journée privilégiée pour déménager au Québec. Le contrat de location (bail) expire le 30 juin de chaque année. C'est une coutume confirmée par une ordonnance qui remonte à 1750, puis "aménagée" dans les années 1970, par l'Assemblée nationale du Québec.

La veille, les trottoirs se remplissent de meubles et d'électroménagers, dont les locataires, appelés à changer d'habitation, ne veulent plus.

Pour beaucoup de personnes, c'est l'occasion de se meubler à peu de frais !

Nous retournons vers le Plateau Mont-Royal. Hors du centre-ville, c'est le quartier le plus touristique, le plus visité...

Les murales attirent notre attention, un spectacle quotidien auquel sont habitués les résidents. Pas moi ! Je tourne la tête à droite et à gauche, pour en dénicher une nouvelle. Un univers coloré et fantastique orne les murs et transforme la perception des bâtiments.

La dernière, rue Saint-Dominique est magistrale, elle rend hommage au chanteur/poète canadien Léonard Cohen. L'expression mélancolique de son visage est parfaitement réussie. L'artiste est décédé en novembre 2016.

Le quartier, c'est aussi la nature. Des petites places publiques, sans oublier des ruelles. Les résidents en prennent soin par des aménagements floraux ou naturels.
 

Il n'y a qu'à Montréal que l'on retrouve les escaliers en fer forgé qui ornent les façades des maisons. Tous les quartiers sont à échelle humaine (en majorité de trois étages).

À la fin du XIXe siècle, un règlement municipal a obligé les propriétaires à conserver un petit espace vert devant les maisons. Les escaliers ont été déplacé à l'extérieur.

La mode est lancée, les habitations ont désormais une façade décorée d'escaliers de toute forme : en L ou en S, droits, simples ou jumelés. De nos jours, c'est devenu un attrait touristique. 

Pour aujourd'hui, la découverte du quartier est terminée. Nous avons soif et faim ! Benjamin et Silviana nous font découvrir la qualité des bières brassées à la microbrasserie Réservoir, rue Duluth. C'est une adresse fétiche de l'arrondissement.

La rue piétonnière est pleine de charme. En début de soirée, elle est colonisée par les piétons qui prennent d'assaut les terrasses des commerces. La façade en bois verni du Khiber Pass Restaurant est surprenante. La cuisine afghane est une belle découverte, les plats riches en saveurs, relevés par des épices typiquement orientales (coriandre, cardamome).

Jeudi 22 juin 2017

Le petit-déjeuner est rapidement avalé. Ce matin, le ciel est d'une pureté inouïe. Avec enthousiasme, nous allons récupéré des vélos chez Benjamin.

Le réseau de pistes cyclables tisse la ville comme une toile d'araignée. Denise a préparé une petite collation, il fait très beau, c'est, une journée idéale pour découvrir quelques coins insolites de Montréal.

Nous dévalons avec plaisir la longue rue St Urbain puis de larges boulevards. Après quelques minutes, nous arrivons dans la partie du Vieux-Port. Nous quittons les quais, une piste cyclable longe les berges du Canal Lachine sur 14 km.

Nous passons devant tour à tour, un vieux remorqueur, le Daniel McAllister, est amarré dans une écluse. Au bord du fleuve, la tour en béton d'un silo à grains désaffecté, reste le seul témoignage de l'âge d'or industriel du port.

Au niveau du marché Atwater, nous suivons le fléchage, nous changeons de rive pour rejoindre les îles Notre-Dame et Sainte-Hélène.

À l'écart du bruit des klaxons, les cyclistes, les marcheurs et les joggers se partagent la piste dans le plus grand respect.

Petit à petit, au milieu des espaces verts, tous les vestiges industriels sont transformés en complexes modernes d'habitations.

Au niveau du pont de la Concorde, la vue est superbe sur la métropole, et sur le fleuve à l'Est, avec la silhouette élégante du Pont J. Cartier.

Oasis de nature au milieu du Fleuve Saint-Laurent, deux îles forment le Parc J. Drapeau. Ces lieux ont accueilli l'Exposition Universelle en 1967. Les 50 ans sont célébrés cette année à l'occasion de diverses manifestations.

Sur l'Ile de Sainte-Hélène, parmi les pavillons de l'exposition toujours visibles, le plus emblématique est la Biosphère. Une grande sphère avec un dôme géodésique composé de tubes d'acier cylindriques.

La Biosphère est l'ancien pavillon des États-Unis. Offerte par le président Lyndon Johnson, elle abrite aujourd'hui, un musée qui fait la promotion et la protection de l'environnement.

Toujours en selle, nous traversons la passerelle du Cosmos. Nous voilà sur l'Ile Notre-Dame. Elle est entièrement artificielle.

Nous pédalons sur le circuit G. Villeneuve. La piste est ouverte au public jusqu'en septembre. Elle sera fermée par la suite, à cause des intempéries. Elle est divisée en deux : une partie à gauche est réservée aux vélos (lieu idéal d'entraînement) et aux rollers, et à droite pour les voitures. Le Grand Prix du Canada a été organisé le 11 juin dernier, des ouvriers démontent les gradins.

Au milieu de l'ile, l'ancien pavillon de la France, durant l'exposition de 1967, connaît une deuxième vie. Cette énorme structure de béton et d'acier, est recouverte d'un jeu de lames brise-soleil en aluminium. Le bâtiment, à l'architecture moderne, abrite le Casino le plus important du Canada.

Nous enfourchons nos bicyclettes, encore quelques tours de roues et nous arrivons à l'extrémité de l'ile. La Plage Jean-Doré est un lieu idéal pour les baigneurs les jours d'été. Le prix d'entrée est de 9 $c.

Sous les ombrages d'un gros bosquet, on s'accorde quelques instants de répit.

Repos pour les mollets et relaxation pour retrouver un bon rythme cardiaque. L'estomac est contenté avec le pique-nique préparé par Denise. La pause est agréable, des cyclistes, membres d'un club, se joignent à nous pour discuter.

Le long du canal, le retour est identique à l'aller. Mais au niveau du centre-ville, le dénivelé est bien différent. Les passionnés des cols et des bosses seraient comblés.

En se dirigeant vers le quartier du Plateau, de nombreux lieux portent le nom de côte. Côte Sainte-Catherine, Côte-des-Neiges... Ce matin, nous avons descendu les pentes, pour le retour, ce sont les montées ! Les cuisses tirent.

À petite vitesse, nous avons tout le temps de profiter de l'architecture des maisons des quartiers. Une succession de demeures bourgeoises présentent des façades en pierre grise et des frontons élaborés qui couvrent les portes et les fenêtres.

Un arrêt sur le parvis de la Cathédrale Christ Church, rue Sainte-Catherine, est un bon prétexte pour soulager les douleurs musculaires.

Au niveau de l'imposante université Mc Gill, nouvel arrêt. Le campus, situé sur le flanc sud du Mont-Royal, est doté d'une magnifique pelouse et d'espaces verts qui dévalent sa pente.

Nous prenons la voie cycliste qui mène au Square Saint-Louis. Ici, c'est le rendez-vous des amateurs de la photo... Les maisons, d'architecture victorien sont appréciées par les touristes, pour leurs façades colorées, leurs toits en ardoise et les menuiseries en bois.

Après avoir déposé les vélos, nous allons flâner dans le Mile End. Ce quartier, habité par la communauté juive, est très proche de chez Benjamin. Le lieu fait partie de l'arrondissement du Plateau du Mont-Royal. Quartier des artistes, on y trouve des galeries d'art, des boutiques et des cafés.

Après une douche tant attendue, Benjamin nous fait découvrir un resto asiatique "Harbin Dumplings". Les raviolis chinois, bouillis à la vapeur sont excellents. Les portions généreuses et le service agréable.

Vendredi 23 juin 2017

Au réveil, le ciel bleu est caché par de gros nuages floconneux. Après le petit-déjeuner, le ciel est toujours aussi couvert et il tombe un léger crachin. Un parapluie à la main, nous partons à pied au centre-ville.

Sous un porche, deux sans-abris, appelés "itinérants" au Québec, ne passent pas inaperçu. Un échiquier est posé entre eux sur le trottoir. Ils se défient dans une partie acharnée.

Autre décors, autre modes de vie... Dans la ville souterraine, depuis un accès, rue Saint-Antoine, nous échangeons des euros en dollar canadien, le taux est très intéressant. Dans une cafétéria, nous prenons notre temps bien au chaud, en buvant un cappuccino.

Dans l'après-midi, nous taillons notre route vers l'avenue du Parc. Au bureau de la Compagnie Discount, un employé nous confirme la réservation d'un véhicule pour demain matin.

Quelques pas plus loin, nous longeons une longue série d'immeubles collés les uns aux autres, nous sommes sur le boulevard Saint-Laurent. En bifurquant sur notre droite, nous entrons dans le quartier de la Petite Italie.

Le quartier est cosmopolite, mais une identité se dégage particulièrement. Des pizzerias, des épiceries italiennes, des drapeaux de l'Italie qui flottent à des fenêtres, et surtout un incontournable au Québec, le Marché Jean-Talon, une institution à Montréal.

La population est issue en majorité d'une vague importante d'immigrants italiens à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle forme le 3e groupe d'origine européenne sur l'île de Montréal.

Les producteurs, dans les allées du marché couvert proposent divers produits, on trouve de tout ! La présentation des produits frais est soignée, les étals colorés...

Le quartier n'est peut-être pas le plus beau, mais la flânerie dans les ruelles fait que l'on s'y sent bien. Les résidents riverains bichonnent leurs ruelles, elles sont très vertes et fleuries.

Comme un petit air de campagne. Nous découvrons un petit havre de paix.

Retour au gîte, la douche est la bienvenue. La chaleur et l'humidité ambiante rend la marche à pied particulièrement pénible à supporter. Nous rappelons à notre logeur, la date du 15 juillet, jour de notre retour après la visite des Provinces Maritimes.

Ce soir, Benjamin et Silviana nous entraînent, rue Saint-Denis, au restaurant "La Binerie Mont-Royal" pour goûter à une cuisine traditionnelle du Québec. Assis au comptoir, nous nous régalons de plats simples, arrosés d'une bière à l'épinette.

Une photo ancienne est accrochée sur une cloison. C'est celle d'Alain Juppé, le maire de Bordeaux et accessoirement enseignant au Québec (2004-2006). Il pose en compagnie du propriétaire.

Samedi 24 juin 2017

Enfin, jour du départ pour un périple dans les Provinces Maritimes... C'est aussi le jour de la Fête Nationale du Québec. Depuis plus d'un siècle, une parade rassemble la population dans Montréal. Pour cette occasion, de nombreuses rues sont fermées.

Pour éviter les embouteillages et les bouchons, nous sommes parmi les premiers à l'agence de location. Notre présence matinale est récompensée ! La voiture, une Subaru SUV, est toute récente (36 km au compteur) bien équipée et confortable. Les formalités administratives sont rapides.

Au revoir à Benjamin, puis nous récupérons nos bagages au gîte. Nous quittons le centre-ville sans encombre.

Dès la descente du pont J. Cartier, je prends la direction de l'A 20. La circulation est fluide sur le long ruban goudronné. Rien d'excitant à conduire sur l'autoroute, entourée de forêts d'épinettes, de bouleaux et d'érables... et encore de forêts d'épinettes, de bouleaux et d'érables !

Au niveau de la ville de Rivière-du-Loup, située sur la rive sud du Fleuve Saint-Laurent, je m'engage sur la route 85 qui mène à la province du Nouveau-Brunswick.

Dans cette province, deux caractéristiques sont différentes du Québec : la première, nous changeons de fuseau horaire, il est 1 heure de plus. La deuxième, la province est la seule du pays à être officiellement bilingue "Français-Anglais".

Depuis ce matin, nous avons effectué seulement deux arrêts dans des Tim Hortons, les Starbucks québécois. Ils sont omniprésents au Québec. 

Il est temps de respirer une bouffée d'air et de bouger en pleine nature. Le panorama offert par le Lac Témiscouata, dans le Bas-Saint-Laurent, est une invitation à prolonger la pause... Mais déjà, il faut repartir... La route, au milieu des grands espaces verts, est encore longue jusqu'à Fredericton la capitale de la province.

Il est 19 heures lorsque je gare la voiture au Knights Inn, un motel à l'écart de la ville. Dès les sacs déposés à la chambre, nous repartons dans le centre-ville.

Fredericton a été fondée par les Acadiens en 1732. La ville est située sur les deux rives du Fleuve Saint-Jean. Du pont central, on ne peut que tomber sous le charme du soleil couchant, qui révèle sous de douces couleurs, l'architecture des bâtiments historiques. L'Hôtel de l'Assemblée législative, de style Second Empire, et la Cathédrale Christ Church.

Le Canada est un pays jeune, mais il a une longue histoire... Dans les allées du parc municipal, l'atmosphère est festive. Des décorations et des illuminations sont installées, pour célébrer les 150 ans du Canada actuel, soit une fédération de 10 provinces et 3 territoires.

Dimanche 25 juin 2017

Le petit-déjeuner est copieux. Je prends le volant à 8 h30, le soleil est resplendissant.

Nous quittons la ville à petite vitesse, les maisons anciennes, en bordure de la rivière, méritent le détour et un petit clic sur l'appareil photo.

Les belles demeures sont parfaitement alignées, certaines ont des allures de petits manoirs. Toutes sont posées sur des pelouses parfaitement entretenues... Que du beau... Que du propre.

Nous souhaitons dormir ce soir sur l'Ile du Prince Edouard.

La route qui mène à Saint-John, au bord de la Baie de Fundy, serpente dans une vallée. Maintenant, les constructions sont rares, les prairies s'étendent à perte de vue. Conduire devient un plaisir..

Deux heures plus tard, nous arrivons à l'entrée de la ville de Saint-John. Un phénomène rare et unique se produit ici. Reversing Falls (Les Chutes Réversibles) est un spectacle étourdissant, qui se produit lorsque les marées de la Baie de Fundy, les plus fortes au monde (elles peuvent atteindre 16 mètres de haut) en renversant le flot du Fleuve St-Jean, entraînent un changement de direction du courant.

Le personnel du chalet de l'office de tourisme, situé près du pont, nous indique les horaires des marées. Pour l'instant, le phénomène n'est pas visible, la marée est à l'étale basse, rien de spectaculaire, l'eau, sous le pont s'écoule paisiblement.

Pour patienter et voir le phénomène, le gardien du musée nous suggère de découvrir, à quelques kilomètres de la ville, le Parc Naturel Irving.

Le trajet en voiture est rapide. Le parc est vaste, environ 240 hectares. Je gare la voiture dans un parking, à l'entrée (gratuite) du sentier principal. Tout le secteur est quadrillé par des petits sentiers balisés, qui longent le littoral d'une petite péninsule boisée. Là, il est possible de randonner dans les marais, ou de se détendre sur des plages naturelles.

Les visiteurs chanceux, peuvent apercevoir des phoques et des oiseaux marins, qui se sont appropriés les parois rocheuses de l'Ile Manawagonish au large...

La promenade sur une boucle de 5 kilomètres est agréable, mais nous n'avons pas de chance avec les animaux. Rien... Nada !

Mais nous faisons connaissance avec les "bibittes", des moustiques et des mouches noires. Face à la virulence de leurs attaques, nous rebroussons chemin.

Retour à Reversing Falls. Depuis une plate-forme d'observation, notre regard se porte sur de gros tourbillons, sous le pont. Le fleuve semble tranquille, mais le courant pousse l'eau très fort sous la surface. Mais rien de phénoménal...

Saint-John est la seule grande ville bordant la Baie de Fundy. Nous empruntons un joli passage piétonnier qui débouche dans le centre-ville. Les abords des rues sont dominés par de belles maisons victoriennes.

Installés à la terrasse d'un restaurant, nous nous restaurons sous les rayons du soleil... En sortant du Market Square, un petit phare en bois attire les amateurs de photos... Rouge et blanc, les couleurs emblématiques du Canada. Il est craquant.

Il est temps de reprendre le volant. Nous nous dirigeons vers l'Ile-du-Prince-Edouard. Traverser le Pont de la Confédération est un moment impressionnant.

L'édifice est imposant par sa longueur, 13 kilomètres, et sa largeur, 11 mètres. Il relie depuis 1997, le Nouveau-Brunswick à l'Ile-du-Prince- Edouard en enjambant le détroit de Northumberland.

C'est le pont le plus long au monde, au-dessus d'une étendue maritime prise par les glaces en hiver.

Avant même d'y accéder, côté Nouveau-Brunswick, je me gare pour l'admirer. Le panorama du pont, mais aussi de la côte, est incomparable.

Le péage est de 46, 50$c pour une automobile, mais il n'est dû que lorsque l'on quitte l'île.

L'ouvrage est traversé en 10 minutes. Au pied du pont, nous prenons de la documentation au centre d'information touristique.

Gentiment, l'employée nous réserve une chambre par téléphone, dans un motel de Charlottetown. Photo Photo ! Au pied du phare du Marine Rail Park, la vue est avantageuse.

Le petit-déjeuner est pantagruélique au motel dirigé par une famille chinoise. Dehors, les conditions météorologiques sont idéales pour découvrir l'ile. Le ciel est ensoleillé et la température agréable.

Nous allons suivre les recommandations de l'O-T. Notre premier itinéraire, sera le Circuit côtier du centre.

La Route 15 traverse d'immenses champs vallonés et de terres agricole avant d'atteindre le Parc National Brackley-Dalvay. Notre route est signalé par des panneaux portant le logo de Green Gables (pignons verts).

Ce symbole, rappelle l'histoire d'une orpheline rousse, des romans de Lucy Montgoméry, la créatrice du personnage célèbre d'Anne of Grenn Gable, publié en 1908.

Je me gare sur le parking, à l'une des entrées du parc. Des sentiers forment des boucles qui traversent des marais salants et des forêts.

Le Parc épouse la côte nord de l'ile. Au détour d'un sentier, le chemin se termine sur une plage sauvage de sable rougeâtre, de dunes et de falaises rouges.

Le clapotis des petites vagues est le seul compagnon de notre balade... Nous sommes seuls !

La balade côtière est terminée, nous nous engageons plus tard, dans un des sentiers aménagés de Robinson Island, au nord-ouest du parc de Brackley. La balade est courte, environ 4 kilomètres. Des panneaux pédagogiques permettent de faire connaître les richesses de la faune et de la flore.

En ce début d'été, la campagne et les forêts sont envahies par d'innombrables champs de lupins qui poussent à l'état sauvage. Les couleurs sont magnifiques.

Je m'installe au volant pour quelques kilomètres. En se dirigeant vers le nord, du sommet des collines, les vues sur les villages de North Rustico et plus loin, French River et ses maisons colorées sont très photogéniques.

Les habitants, ici, sont fortement liés à la tradition de la pêche, mais aussi au travail de la terre.

Les différentes vues nous font découvrir un cadre typique et bucolique.

Dans les ports, les pêcheurs s'activent sur les quais. Pour ce printemps, la pêche aux homards va se terminer.

À bord des petits bateaux, les hommes se consacrent à une pêche côtière, pratiquée à l'aide de casiers.

Au bout d'un quai, un chemin est aménagé. Il permet de faire découvrir aux visiteurs, la nature tout en la protégeant.

Une délicieuse odeur de fleurs des champs se dégage, soudain, une immensité balayée par le vent et un horizon maritime s'offre à nous. Les panoramas s'enchaînent. Quelle récompense !

Je prends la direction du centre de l'ile. La route est déserte, mais quelle surprise à la sortie d'un virage... Que vient faire ce phare, noyé dans les prairies et dans les champs ?

Nous traversons les villages de Kensington et celui de Malpèque. Dans ce dernier, un grand calme règne dans le petit port. Nous visitons rapidement son église. De nouveau dans la voiture, je suis la route Côtière des Sables Rouges, pour aller sur la rive sud de l'île.

Une brochure, donnée par l'O.T, vante la beauté du Phare Seacow Head, près du village de Fernwood. Il est situé l'entrée de la Baie Bedeque et du port de Summerside. C'est un des plus anciens de l'ile, il a été construit en1864. Plus récemment, il a fallu le déplacer en 1979, à cause de l'érosion littorale. Sa structure effilée est élégante et bien proportionnée.

Devant nos yeux, s'étale un tableau vivant. Les hautes falaises rocheuses et argileuses ocre dominent le Détroit de Northumberland.

À l'horizon, le Pont de la Confédération semble flotter à la surface de l'eau. Le panorama marin est envoûtant, un havre de paix et de tranquillité.

La vue sur le pont est exceptionnelle depuis la route de Carleton Cove. Le village de Victoria-by-the-Sea, à l'écart des attractions touristiques et des espaces bétonnés, bénéficie d'un cadre enchanteur. Un village de carte postale !

Quelques rues, de jolies maisons colorées et un phare. Appelé Seaport, il est proche du port.

Plus loin, face à Charlottetown, ce sont les phares de Blockhouse Point et Warren Cove. La côte, aux couleurs rougeâtres de cette province, à mesure de nos découvertes, devient un coup de cœur. Quelle bonne idée de l'avoir inclus dans notre escapade maritime.

Repas au motel ce soir. La journée a été bien remplie : 250 kilomètres effectués pour ce circuit.

Mardi 27 juin 2017

Le petit déj est pris dans une salle commune. Comme hier, il est nous est servi par du personnel agréable et souriant.

Sur le parking, nous surprenons un renard roux. Habitué aux humains, il vient chercher de la nourriture près des cuisines.

Le début de matinée est ensoleillé. Je m'installe au volant vers 9 h. Je vais remonter toute l'ile, en direction de l'ouest, puis jusqu'au point le plus au nord. Ce secteur fait partie du Circuit côtier North Cape.

Le logo de la région jalonne les petites routes touristiques. Le drapeau acadien nous signale "les Places Acadiennes".

Le premier arrêt est au Musée Acadien (9,20 $c/2) dans la ville de Miscouche.

La structure est petite par la taille, mais elle est bien documentée. Un excellent film de 20 minutes et une exposition de peinture et de photos, retracent l'odyssée tragique des Acadiens, de l'année 1720 jusqu'à nos jours.

L'employée, très disponible, répond avec gentillesse à nos questions relatives à la vie actuelle des Acadiens. Mais quel plaisir de l'écouter raconter toutes ses anecdotes avec son accent.

Plus au nord, dans la région d'Evangeline, le territoire est habité par une forte présence francophone.

Conduire dans la campagne, nous permet d'observer toutes les richesses que la nature propose dans la région.

Aux alentours du village de Grand River, nous traversons des champs de pommes de terre et des prairies. L'activité des pêcheurs se concentre dans le lac et dans la baie, à l'élevage des moules et des huîtres.

Lennox Island est une réserve Micmacs, une des premières nations sur l'île.

400 personnes habitent dans le village. Des artisans perpétuent un savoir-faire autochtone traditionnel, ils réalisent des bijoux, de la vannerie, et des peintures. Dans les pas des ancêtres, ce sont des tambours, des pipes et des mocassins. La pêche aussi est une activité importante.

Le petit centre d'interprétation est ouvert. Un employé nous raconte succinctement la vie et l'histoire des indiens Micmacs.

Un saut dans le passé... La population semble oubliée des autorités, l'entretien des maisons et des jardins est disparate, un peu "bordélique", bien loin des belles demeures impeccables, au charme fou.

Ils sont bilingues (français et anglais) mais plus de la moitié des mi'kmaqs parlent leur langue d'origine. Un panneau nous permet de savoir dire "stop" dans le langage local.

Je reprends la route principale qui mène à North Cape. Au nord-ouest, tout au bout de l'ile, le Phare North Cape est situé sur le point de partage entre le Golfe du Saint-Laurent et le Détroit de Northumberland. Érigé en 1865, il est utilisé comme balise de navigation, sa visite est interdite. Il surplombe des falaises de grès rouge. La roche sédimentaire est composée de quartz, lui même recouvert d'oxyde de fer, qui rouille avec l'exposition à l'air, créant du sable rouge.

Des sentiers le long des falaises permet d'observer les oiseaux sur des bancs de sable. L'endroit est venteux. Une ferme éolienne fournit une part importante de l'électricité de cette partie de l'ile.

Le Wind & Reef, le restaurant situé sur la pointe, propose une bonne carte de poissons et fruits de mer. Dans l'assiette, on se régale d'un plat d'aiglefin avec des petits légumes.

Pour la première fois du séjour, nous subissons les caprices d'une météo maussade. Le retour vers le sud se fait au rythme des essuie-glaces.

Dans la région Evangéline, la culture acadienne est dynamique. Si de nombreuses maisons sont pavoisées aux couleurs de l'Acadie, d'autres manifestent leur attachement au drapeau du Canada... Mais quel paysage !

Le Phare de West Point  est un des plus grands de l'ile. En fonction depuis 1875, entre dunes, plages désertes, il est doté d'une architecture distincte. Les visiteurs curieux sont invités à découvrir son musée, les plus gourmands à s'attabler dans son restaurant et les voyageurs fatigués à se reposer dans son hôtel...

Le ciel a retrouvé une belle couleur bleue. Il est trop tard pour visiter l'Église de Mont-Carmel. Le portail d'entrée est fermé. Construite en briques de l'ile, son architecture est imposante, elle représente l'importance de la religion catholique chez les Acadiens.

À côté, le cimetière, abrite les âmes des premiers pionniers Acadiens de 1720 à nos jours, et des soldats, morts lors des deux guerres mondiales.

Il est trop tard aussi, pour visiter les Maisons de Bouteilles. Dans un petit hameau, un homme, dans un joli parc fleuri, a construit des maisonnettes avec 30 000 bouteilles de couleurs différentes. Nous avons un aperçu de ses réalisations grâce à une petite œuvre publicitaire, en bord de route.

La baie de Summerside est très agréable. Le soleil décline et offre de superbes couleurs sur la longue plage. Le long de la route, les maisons sont magnifiques avec des pelouses parfaites, toujours sans clôture. La province rappelle notre précédent séjour en Gaspésie.

L'ile se caractérise par la couleur brune-rouge de son sol, mais celui-ci s'avère être très fertile.

Parmi les grandes étendues de terre cultivable, les paysans produisent en particulier des pommes de terre, ce qui donne le surrnom de "l'ile aux patates". Secteur important de l'économie locale : 15 % de la population active y est employée directement ou indirectement.

Nous traversons le village de Scotchfort. Le secteur est une réserve autochtone Micmac. Nous faisons une halte sur une rive de la Rivière Hillsborough.

Ce cours d'eau coupe l'ile en deux, du nord au sud. Sous l'influence des marées, les hommes y pratiquent la récolte des mollusques et des huîtres.

Les vastes marais salés sont des aires de nidification pour les oiseaux marins. Pas de grande balade, il fait frais, la pluie menace, nous remontons dans la voiture.

Parcourir les routes est comme une remontée dans le temps et permet de découvrir le patrimoine architectural ancien. Des deux côtés de la route se succèdent de charmantes maisons centenaires très colorées. Elles rivalisent par leur élégance et la richesse de leurs décors. Je gare la voiture devant l'une d'elles... Impossible de ne pas rêver pendant quelques minutes.

Sous un ciel floconneux, cap vers le Parc National de Greenwich. Pas de droit d'entrée cette année, à l'occasion de la fête des 150 ans de la Confédération. Les Parcs Nationaux de tout le Canada sont gratuits.

Nous prenons un chemin qui serpente dans une forêt de hêtres,d'épicéas et de bouleaux. Changement du sol et de la végétation. Dès la sortie du bois, nous voici au cœur d'une zone humide... dans le royaume des marais, complètement reconnectés à la nature,le temps d'une promenade.. 

Le sol est marécageux, il faut marcher sur un très long sentier flottant, aménagé pour préserver l'écosystème unique de ce territoire.

Nous arrivons au sommet d'un immense cordon de dunes. Un sentiment d'émerveillement nous saisi en contemplant les plages de sable blanc qui s'étendent à perte de vue.

Depuis un belvédère, notre regard se porte à la surface de la baie. Les huîtres sont cultivées dans des casiers. Deux fois par jour, les marées apportent les nutriments nécessaires à leur développement.

Je me gare dans le village de pêcheurs de Naufrage. Nous sommes loin du bruit et de l'agitation. Une évasion dans la nature... et le naturel.

La pêche aux homards est une des activités principales des insulaires. Les prises s'étendent sur quelques semaines. À la fin du mois de juin, les pêcheurs rangent le matériel de pêche. La prochaine saison se déroulera en automne. Il y en a deux par an, le crustacé est protégé par une loi.

Le village est accueillant et charmant avec ses maisons de bois peintes de couleurs vives.

À pied, nous nous rendons à Shipwreck Point Lighthouse, le phare est érigé sur une falaise de grès rouge. La vue est magnifique sur le littoral. 

Nous arrivons à Wood Islands Lighthouse , sur la côte sud de l'ile. C' est un ancien phare en bois, il date de 1876. Habillé de bardeaux de cèdre, il est devenu une attraction touristique majeure de la région.

Il est 14 heures, nous sommes rassasiés d'histoire et de patrimoine maritime, mais notre estomac beaucoup moins ! Le moment est venu de déjeuner.

Le menu proposé dans un resto est simple mais très goûteux. Les moules font partie des produits locaux.

L'estomac rassasié, je prends le volant vers nord-est. Le panorama est somptueux. Sur notre gauche, la route est jalonnée de petits ports.

À l'intérieur des terres, d'immenses champs de pommes de terre dégoulinent le long des collines. La "patate" est bien le produit vedette de l'Ile-du-Prince-Edouard.

Je me gare dans la ville de Souris. Nous nous faisons confirmer l'horaire de départ du traversier (ferry) dans les bureaux de la compagnie CTMA, .

Le ciel est nuageux lorsque l'on traverse les faubourgs de Charlottetown, la capitale. C'est ici, en 1864, que se négocia la première étape du processus menant à la Confédération Canadienne.

La balade est rapide, il pleut légèrement et il fait froid. Dommage, car le paysage urbain est magnifique. 

Les rues sont désertes, le centre historique concentre des maisons ancestrales colorées. Dans les quartiers résidentiels, de véritables bijoux sont nichés entre les bordures des pelouse tirées au cordeau. Rien ne vient défigurer cette image de carte postale. Pas une enseigne publicitaire et pa de bruits et de nuisances sonores...

Retour au motel. Le compteur de la voiture affiche 250 kilomètres supplémentaires.

Jeudi 29 juin 2017

Au réveil, le ciel est limpide mais la température a chuté, un pull s'impose. Dernier petit déj' au motel. Le personnel, toujours serviable, nous souhaite une bonne route.

Le départ du traversier pour les Iles de la Madeleine est prévu à 14 h. Nous avons toute la matinée pour profiter des superbes points de vue de la côte Est de l'île.

Comme hier, je prends la route n°2, l'occasion d'approfondir la richesse du patrimoine maritime des ports et le patrimoine agricole de cette région. Je me gare à Saint.Peters, une ville qui domine la pittoresque Saint.Peters Bay, un haut lieu de la culture des moules.

Sur le port, les pêcheurs de homards ont préparé les bateaux pour la prochaine sortie. Des piles de casiers sont posés sur les quais.

Sur la route 16 maintenant, je suis la côte du littoral. Au sommet d'une colline, un énorme et impressionnant effet d'optique se produit devant nos yeux... Il semble que les éoliennes poussent sur la route.

Grâce aux conditions météorologiques propices, l'Ile-du-Prince-Édouard produit la majeure partie de son électricité à partir du parc éolien. Avantage... Inconvénient ?

Le Phare d'East Point, est loin de toutes ces questions. Construit en 1867, sur la pointe Est, il mesure près de 20 mètres, il assure une aide très active pour guider les bateaux. Autres temps, autres mœurs ; il abrite une boutique/souvenirs...

Nous arrivons à Souris, vers 12 h30, le traversier La Madeleine, qui fait la navette avec les Iles de la Madeleine (notre destination pour 4 jours -5 nuits) est à quai.

Il est 13 h, Denise à les papiers de réservation à la main. Sur le quai d'embarquement, je m'insère dans la file d'attente des véhicules. Le transfert (véhicules et voyageurs) est rapide et bien rodé. Le personnel, très professionnel, parle français, ce qui me facilite les manœuvres.

Le bateau à plusieurs traversées au compteur, mais il est très confortable. Le capitaine fait rugir les moteurs, nous quittons l'appontement à l'heure prévue.

Les 700 passagers ont le choix pour occuper les 5 heures de voyage : deux restaurants, deux bars et des boutiques de souvenirs.

Nous nous installons à l'arrière, sur le pont supérieur. Nous reconnaissons à bâbord, le Phare d'East Point, visité ce matin. Il fait frais sur le pont extérieur, mais le soleil est radieux.

Des touristes canadiens et madelinots (habitants des Iles de la Madeleine) nous font la conversation. Les renseignements qu'ils nous donnent sur l'archipel, sont précieux, plus qu'une brochure touristique. Nous apprenons que le nom des iles aurait deux origines... La première hypothèse, serait due à Samuel de Champlain qui a inscrit sur une carte "Magdeleine" au niveau de l'Ile Havre-Aubert. La deuxième, daterait de 1663, un certain François Doublet, l'aurait baptisée en l'honneur de son épouse Madeleine Fontaine...

À l'intérieur, dans une grande salle, c'est la fête. Un groupe de touristes canadiens, dansent et chantent sur des airs de country, l'ambiance est très festive.

Le vent et la fraîcheur règne dans le Golfe du Saint-Laurent. Les vagues font tanguer le traversier, la démarche hésitante, nous allons nous assoir sur le pont arrière. J'espère apercevoir la queue ou le dos d'une baleine... Autour de nous, à perte de vue, une grande masse d'eau et les remous provoqués par les hélices.

Le ferry contourne l'Ile d'Entrée, avec ses falaises ocres et ses collines verdoyantes, le capitaine accoste, à 19 heures dans le port de Cap aux Meules. 5 heures de traversée pour une distance de 130 km. Pas besoin de modifier l'heure de la montre, les madelinots vivent à l'heure de l'Atlantique, soit une de plus que le reste du Québec.

Nous arrivons rapidement à l'auberge "Chez Sam" à l'Etang-du-Nord. Denise, y a réservé une chambre par mail, depuis plusieurs semaines.

L'accueil de la propriétaire est très chaleureux. Dès les bagages déposés, sur ses conseils, nous allons nous restaurer au port. Le Café de la Côte, à l'Étang-du-Nord, est connu pour sa cuisine de la mer. La température est douce, attablés à la terrasse, nous dégustons la "chaudrée" (une soupe avec des palourdes) et des ravioles au homard.

Petit à petit, le ciel se revêt d'un arc-en-ciel de roses, d'oranges et de rouges profonds. Le coucher du soleil nous offre un spectacle extraordinaire. Toutes ces couleurs flamboyantes semblent irréelles.

Vendredi 30 juin 2017

La maison est située dans un endroit peu passant, la nuit a été reposante.

Ce matin, le soleil brille dans un ciel immaculé de bleu. Malgré la température fraîche, la journée s'annonce très agréable.

Le petit-déjeuner est succulent, les produits sont faits maisons (des confitures et du pain perdu). Chantal, enseignante en littérature, Rita sa mère et sa fille le partage avec nous.

Devant un plan de l'ile, étalé sur une table, nos hôtesses nous distillent mille conseils et recommandations sur l'archipel. Son histoire, sa géographie... La discussion se termine vers 10 h !

Les iles font partie de la Gaspésie, donc de la Province du Québec. 13 000 personnes y habitent. La majorité des Madelinots et Madeliniennes sont de culture acadienne, plus de 90 % de la population parle le français. L'Ile de la Grande Entrée et l'Ile de Grosse-Ile, sont habitées par des anglophones, des descendants d'Écossais. Tous pratiquent essentiellement la pêche.

La dernière indication porte sur les différents accents auxquels nous allons être confronté... Chaque village a son propre accent !

Les raisons seraient multiples : par les fortes racines acadiennes, lors de la déportation en 1755. Ou un mélange de mots basques, de Québécois et d'anglo-celte. Ou encore, dû à l'isolement des iles entre elles, pendant une longue période.   

Du nord au sud, les iles s'étirent sur 90 kilomètres. La pêche et le tourisme sont les activités principales. Une exploitation de sel emploie quelques personnes et l'électricité est fournie par une grande centrale thermique.

Arrêt photo à l'Ile du Havre aux Maisons. Cadre de carte postale... Cadre champêtre... Des maisons colorées sont disséminées sur une butte dénudée, sans arbres, sans broussailles. Les maisons sont comme posées sur une immense pelouse verte.

La 199 est un long fil de bitume qui longe la dune. Quelques minutes de tranquillité et voilà l'ile de la Pointe aux Loups. Un hameau d'une poignée de maisons. Je gare la voiture sur une aire de stationnement.

Chantal nous a dit qu'il y avait des iles exotiques au Canada... Elle ne s'est pas moquée de nous !

Un chemin aménagé sur le sable évite le piétinement de la végétation, qui assure la fixation du sable. Après quelques minutes de marche dans un univers constamment redessiné par le vent, nous entendons le bruit des vagues. La Plage de la Dune du Nord... Quel bonheur !

Une quinzaine de kilomètres de sable fin... Les eaux sont limpides, mais les courants très forts et dangereux peuvent décourager les baigneurs.

À l'entrée de Grosse-Ile, les "Mines Seleine", exploitent des gisements de sel, qui constituent, à 300 mètres de profondeur, le sous-sol de l'archipel. Le sel est utilisé pour la table, mais aussi l'hiver, pour le déglaçage des routes.

Un centre d'interprétation donne des explications et des informations sur le gisement exploité. Ses portes sont fermées. Pas de visite du complexe.

L'Ile de Grosse-Ile, est composée d'une communauté anglophone, c'est l'endroit où le mode de vie traditionnel pêche/agriculture est maintenu.

Les buttes sculptent les paysages de l'ile. Des collines, le long de la route attirent le regard des photographes. Ici, elle servaient de repère aux marins, leurs pentes sont dénudées.

Il n'y a plus de forêt sur la grande colline qui descend vers le port et la mer. Comme sur l'ensemble des iles de l'archipel, cette situation remonte à l'époque de la colonisation. Dans le but de créer des pâturages et des potagers, il y eut beaucoup de défrichage.

Le portail de l'église Holy Trinity est fermé. De tradition anglicane, son intérieur est connu pour des vitraux de style contemporain... La route panoramique nous réserve des surprises avec de belles criques et des maisons récentes... Ou vétustes et délabrées, donnant un charme indéniable.

Le petit port bourdonne d'activité. L'ouverture de la pêche aux homards a eu lieu vers le 15 mai, et ce, pour 9 semaines. La campagne tire à sa fin. Les bateaux amarrés aux quais viennent de rentrer. Les matelots ont le sourire, les casiers sont pleins, les prises nombreuses. Le crustacé est une source de revenu importante.

La Cantine, est un petit "resto" sans prétention en bout du port, il est ouvert. La guédille (sandwich) aux homards est un coup de cœur... La portion est généreuse, les frites sont bien dorées et le tout, à un prix dérisoire.

Quoi de mieux pour digérer que de faire quelques pas sur la plage voisine. Elle est à l'abri, protégée par des falaises hautes et escarpées, qui tombent à-pic dans la mer où des rochers affleurent.

L'estomac bien "calé", nous pouvons escalader la Butte de Grosse-Ile-Nord. Un cimetière témoigne de l'histoire des premiers arrivants, d'origine écossaise et irlandaise, qui se sont établis dans ce pays.

Du sommet de la colline, le panorama est enchanteur ! À nos pieds, la vue sur le port de pêche est omniprésente.

En levant les yeux, j'ai le regard qui se porte sur un bout de terre à l'horizon. C'est l'Ile Brion, inhabitée, elle est classée comme réserve écologique.

En dévalant la pente, mon attention est attirée par une colline, au loin, c'est la butte qui domine l'Ile de Grande Entrée, notre prochaine destination.

À quelques kilomètres, en direction de l'Ile de Grande Entrée, je gare la voiture dans un parking de la Réserve Nationale de la Faune de la Pointe de l'Est. Elle borde le Golfe du Saint-Laurent.

Plusieurs choix de sentiers sont proposés aux visiteurs. Les sentiers d'interprétation, ont tous, des panneaux explicatifs sur l'écosystème du parc. Au milieu d'une végétation dense, nous marchons sur le sentier balisé. Pas d'effort, le dénivelé est quasi nul.

La nature à l'état pur... Cette immense réserve est composée d'éléments caractéristiques du paysage des îles : étangs d'eau douce, d'eau salée ou d'eau saumâtre. Le cordon littoral est dominé par des dunes, des lagunes et des landes. La végétation doit-être capable de résister aux rudes conditions climatiques hivernales.

La réserve sert de haltes aux oiseaux migrateurs... Mais pour l'instant, c'est contre les "maringouins et les mouches noires, qu'il faut adopter la stratégie n° un pour se protéger... Du répulsif, le camouflage... Et décamper !

Les arrêts se succèdent. Nous grimpons sur la falaise de grès rouge de la Pointe Old-Harry. Aux 17e et 18e siècles, ce lieu était un territoire pour la chasse aux morses qui venaient se prélasser sur les rochers. Aujourd'hui, c'est un belvédère touristique.

De la crête, la vue sur l'immense Plage de la Grande Échouerie est grandiose. 8 kilomètres de sable et de dunes qui semble se dérouler jusqu'au bout du monde. Elle est classée parmi les plus belles plages du monde...

Fin de la route 199. Je stationne au port de l'Ile de Grande Entrée, elle est désignée capitale québécoise du homard.

Le port, à lui seul, mérite la visite. L'authenticité de la ville vient en partie de son port. Flâner devant les chalutiers aux couleurs vives et prendre un bol d'air iodé. Les bateaux aux couleurs vives, sont alignés le long des quais. À cette heure, le lieu est désert, L'activité reprendra dans la nuit, pour aller au large relever les casiers.

Au bassin Ouest, un panneau signale une petite promenade à effectuer à pied, en direction de l'Ile Boudreau.

Le sentier nous permet d'atteindre le sommet d'une colline. L'Ile de Boudreau se dévoile. Un coup d'œil à droite, un autre à gauche... Les plus beaux panoramas se méritent !

Notre regard se porte sur de belles maisons, éloignées les unes des autres, et sur les superbes parois des falaises ocres.

La palette des vastes étendues des Iles de la Madeleine est incroyable...

Le passage à l'Ile du Havre-aux-Maisons hier, a été trop rapide. Nous voulons en savoir plus sur son port, ses commerces, ses habitants et tous ses attraits. Le village est formé par de petits hameaux distincts.

Après avoir traversé le pont qui sépare les deux iles, des deux côtés, un cordon dunaire enserre la route 199.

Le Havre-aux-Maisons a gardé un air champêtre avec des maisons colorées accrochées sur les pentes de la colline.

C'est un village de pêcheurs, une "légende", prétend que les maisons, aux couleurs vives, étaient beaucoup plus visibles au large, et elles servaient de guide à l'approche de la terre ferme. 

L'arrêt à la fromagerie du Pied-de-Vent, est une étape incontournable de la gastronomie ilienne. Nous nous joignons à un groupe de touristes.

Un employé nous rappelle l'histoire de la fromagerie et nous passe un petit film. Dans la foulée, Il nous fait la "jasette" pour expliquer la fabrication en direct, puis il anime une séance de dégustation de 4 fromages. Le passage à la boutique s'impose.

Nous avons notre casse-croûte. Une baguette et un savoureux fromage... L'accueil est sympathique, bref, une halte bienvenue.

L'été, les vaches de la ferme - l'unique élevage de l'archipel - pâturent dans les champs et l'hiver, le fermier les nourri dans les étables. Pas de trains pour divertir les vaches madeliniennes, la mer et les ferries compensent largement.

Sur les quais du petit port, les pêcheurs sont heureux. La campagne de pêche se termine.

C'est une des plus prolifiques de ces dernières années, autant pour les homards que pour les crabes des neiges. Les matelots effectuent le tri sur le bateau, certains spécimens sont énormes.

Autre élément du patrimoine industriel, le "Fumoir d'Antan". Il est situé près de la Pointe-Basse, c'est une activité ancienne, du fumage du saumon et principalement du hareng.

Cette entreprise familiale revit, après avoir remis sur pied le fumoir, il y a une vingtaine d'années. Dans un bâtiment contigu du musée-boutique, les techniques artisanales du boucanage se perpétuent. Il est tard, la dernière visite guidée vient juste de se terminer.

Nous ressortons de la boutique avec dans les mains, de quoi se restaurer ce midi.

Je reprends le volant pour contourner la butte, en direction du Phare du Cap Alright. Comme tous les phares, il fait partie de l'histoire de la navigation dans le golfe.

Mais j'ai un coup de cœur pour lui... Pour sa vue extraordinaire sur les vagues qui s'écrasent et viennent battre le pied des falaises escarpées. Quel spectacle ! C'est aussi le paradis des oiseaux marins, des dizaines colonisent les promontoires rocheux.

Dans le village, un savoir-faire artisanal permet aux visiteurs de ramener un souvenir de leur passage aux Iles. L'île du Havre aux Maisons abrite les ateliers de La Méduse, le plus vieil atelier de verre soufflé du Canada.

Pas de chance, à l'occasion de la Fête nationale, l'atelier de fabrication est fermé, nous ne verrons pas les artistes en action devant les fours.

La boutique est ouverte, de belles créations sont exposées. Notre sac s'alourdit d'une belle œuvre unique et originale, une méduse soufflée à base lumineuse.

Un dépliant touristique indique le chemin pour aller au sommet de la Butte Chez Mounette. L'étroite route, fatiguée par le gel et le dégel, est bordée de maisons colorées.

Là-haut, depuis la crête arrondie de cette falaise, au nom évocateur, les poumons remplis d'un air pur de la brise marine, nous savourons les panoramas extraordinaires... Bonheur et simplicité.

Maintenant, direction le sud, vers l'Ile de Havre-Aubert, à l'extrémité de l'archipel.

Nous longeons une longue plage d'une dizaine de kilomètres. Le dépliant signale que les premiers Acadiens s'installèrent dans cette ile.

L'ile regroupe deux villages, Havre-Aubert et celui de Bassin. Le premier, le plus important, est aussi le plus touristique. Les touristes flânent dans une ambiance décontractée, attirés par les nombreux ateliers/boutiques, les restaurants et les cafés, dans la seule rue qui mène au port.

Nous quittons l'agitation et les bruits, pour retrouver un peu de tranquillité, sur les hauteurs d'une colline.

La Butte de la Croix, est le "spot" idéal pour pique-niquer. Nous avalons notre casse-croûte rapidement, le vent est vif et froid. À pied, nous grimpons vers le sommet, mieux vaut respecter le cheminement balisé, les à-pics des falaises sont très abrupts et dangereux.

La vue est grandiose. De jolies maisons aux couleurs improbables s'étalent au pied de la pente.

Au loin, émergeant de la brume, nous distinguons le Bout du Banc, une pointe de sable qui s'avance loin dans le Golfe du Saint-Laurent. Elle se prolonge sous l'eau, vers l'Ile d'Entrée.

"On the road again", au volant, je me dirige, toujours sur l'ile du Havre-Aubert, en direction du deuxième village, appelé Bassin, situé à l'extrémité sud de l'archipel.

Nous faisons une halte à La Baraque, un atelier/boutique, d'un sculpteur très créatif qui travaille l'albâtre des iles. D'autres artistes y exposent des œuvres exceptionnelles.

Bien sûr, l'ile à son phare. Le Phare de l'Anse-à-la-Cabane érigé en 1871, est le plus ancien et il est toujours en activité. Haut de 17 mètres, il forme avec la maison du gardien, un ensemble unique. Face aux éléments, nous prenons un grand bol de vent iodé.

La fin de journée arrive, retour vers notre habitation. La route 199 longe un immense plan d'eau, la Baie du Havre aux Basques.

D'un côté de la chaussée, des vasières sont le refuge des oiseaux migrateurs. De l'autre côté de la 199, une belle plage de 8 kilomètres. Lors des belles journées, elle fait la joie des baigneurs, des véliplanchistes et des kitesurfeurs.

En cette fin d'après-midi, ni les uns, ni les autres... Il n'y a que nous, et bien couvert !

Face au port de pêche de l'Etang-du-Nord, la poissonnerie La Madeleine, propose les trésors de la mer, frais ou congelés : des homards, des palourdes, des pétoncles... Ce soir, à notre logis, du crabe des neiges décortiqué fera notre bonheur.

Dimanche 2 juillet 2017

Le ciel est incertain ce matin. La température fraîche nous incite à jouer les prolongations à la salle à manger, la discussion avec les clients montréalais est conviviale et joviale.

Nos trois hôtesses nous chouchoutent et nous tiennent compagnie. Dans nos assiettes, tous les matins, nous apprécions des spécialités différentes et toujours du "fait maison".

L'ile de l'Etang-du-Nord possède la deuxième plus grande église en bois d'Amérique du Nord. L'église de Saint-Pierre-de-la-Vernière, construite en 1876 avec du bois de naufrage, est classée Monument Historique. Elle est un des rares édifices monumentaux de l'archipel.

Il est encore tôt, mais le portail est ouvert, nous sommes surpris par son décor architectural et son volume.

L'Etang-du-Nord concentre les commerces et les "attractions touristiques". Le monument aux pêcheurs, une sculpture en béton armé, représente sept pêcheurs.

L'artiste y exprime par le faciès et les positions des personnages, la passion et l'effort des pêcheurs, tirant leur filet avec l'espoir d'une pêche fructueuse.

Une coquette maison jaune, visible sur une colline est très photographiée. Elle appartient à une vedette de la télévision canadienne (Julie Snyder).

Le Phare de Borgot, au Cap Hérissé, a été construit en 1987, sur un ancien qui datait de 1874. Il est le plus récent des cinq phares de l'archipel. Il est surtout réputé pour la vue sur les couchers de soleil.

Vu la météo, aujourd'hui, nous doutons du rendez-vous avec l'astre ce soir !

Le village de Fatima, au centre de l'ile, est partagé entre l'Étang du Nord et Cap-aux-Meules. L'église, dans le centre-ville, en forme de coquillage témoigne d'une époque moderne.

Curieux de son architecture, nous poussons la porte d'entrée. Le baptême de deux enfants y est célébré. Nous nous faisons discrets. Un invité, ajoute une touche d'originalité à la cérémonie, en jouant du violon. L'acoustique est extraordinaire.

Dans un bureau, au port de Cap-aux-Meules, nous réservons 2 places pour le traversier (ferry) qui effectue le trajet vers l'Ile d'Entrée, notre balade de demain.

Nos hôtesses, ce matin, nous ont indiqué la possibilité de trouver, sur la Plage de la Martinique, des petits coquillages, appelés dollar des sables, par les insulaires. Une légende chrétienne, attribue à cette coquille, la faculté de renfermer la vie et la mort du Christ.

La plage s'étire sur 13 kilomètres entre l'Ile de Havre-Aubert et celle de Cap-aux-meules.

Nous arpentons la plage, nous fouillons, nous creusons... Nous avons surtout froid ! Mais pas de coquillages. Rien, seulement un grand bol d'air pur. Le dollar, on va le trouver sur l'étal d'un marchand de souvenirs. Le coquillage, blanchi par le soleil, en forme de pièce de monnaie est décoré de petits points qui, reliés, évoquent une élégante fleur à cinq pétales.

Diner dès 17 heures est possible sur les iles. Nous sommes parmi les premiers à s'installer au Vieux Couvent, un restaurant haut de gamme.

Un plat de moules au fromage pied-de-vent pour Denise et une assiette d'aiglefin aux asperges pour moi. Une découverte de nouvelles saveurs... L'ambiance feutrée est agréable.

Le cadre est parfait, la vue comme on peut rêver... Sur la mer et les versants verdoyants des buttes.

Lentement, le soleil se penche vers la terre. Séance sportive pour favoriser la digestion. Nous grimpons les 185 marches qui mènent au belvédère de Cap-aux-Meules.

Trois panneaux servent de table d'orientation, une façon ludique pour aider les touristes à connaître la géographie de l'archipel.

Munis d'une paire de jumelles, nous scrutons l'horizon et la vue époustouflante qui s'offre à nos yeux.

Le ciel est magnifique, prometteur d'un superbe coucher de soleil. Encore un petit peu de voiture, et je me gare au parking du Phare de Borgot au Cap Herissé. Un univers bien différent que celui de la brume ce matin.

Petit à petit, une douce lumière enflamme les falaises rouges. Le spectacle naturel et spectaculaire, devient envoûtant.

Mille couleurs chaudes et éclatantes embrasent le ciel. Ce jeu de couleurs nous fait arracher des "waouh" d'admiration. Des instants uniques à ne pas rater !

Après avoir photographié ce lieu grandiose sous tous les angles, la plus belle photo servira peut être d'un futur fond d'écran.

Lundi 3 juillet 2017

Chantal, avec sa gentillesse et sa bonne humeur habituelle, nous a préparé le petit-déjeuner, il est à 6 h45.

Il fait frais, le ciel est limpide lorsque je gare la voiture au port de Cap-aux-Meules. Nous sommes 9 touristes à effectuer la traversée (45 minute) jusqu'à l'Ile d'Entrée.

C'est la seule ile habitée, qui n'est pas reliée par voie terrestre au reste de l'archipel. 100 personnes, majoritairement anglophones, habitent l'ile à la bonne saison, la moitié seulement l'hiver. Lors de la période froide, il n'y a pas de bateau, les iliens utilisent si besoin l'hélicoptère.

À la descente du bateau, une jeune employée du centre d'interprétation, nous indique les sentiers et les règles de civilité et de discrétion à respecter, dans ce bout de terre, de 7 kilomètres carrés.

Un chemin pierreux est la seule grande voie de circulation. Nous avons tout notre temps... Le départ du traversier est à 16 h30.

À petits pas, nous nous enfonçons dans les vallons verdoyants et bucoliques et le bord de mer, en direction de l'est.

Il y a des siècles, des Écossais et des Irlandais, ont pris possession de l'ile et y sont restés.

De nos jours, le hameau est presque uniquement anglophone. Les insulaires disposent d'une église, d'un centre de soins et d'un dépanneur (épicerie) avec un comptoir postal. L'été, un restaurant-bar et un petit musée accueillent les touristes.

Au départ du sentier qui mène au Mont Big Hill (174m), l'employée du musée nous tamponne notre passeport d'un "visa spécifique", comme celui des pèlerins de Saint-Jacques.

La pente est douce au départ, le vent souffle, rien ne le freine ou ne l'arrête. Nous sommes sur une "boule de billard". La dernière ferme est derrière nous, il n'y a que des pâturages sur les courbes gazonnées. Une haute clôture empèche la divagation des vaches, nous l'escaladons, grâce à un escabeau posé en attente.

À ce niveau, l'ascension commence sérieusement, parfois la pente est même abrupte, sans pitié. Parfois, elle est si raide qu'on y a creusé des marches. Les arrêts photos deviennent un prétexte pour une petite récupération.

Enfin, la récompense ! Là-haut, la vue est magnifique, il n'y a que le bleu de l'eau à perte de vue. Rapidement, nous apercevons les différentes teintes de couleur.

Suivant la profondeur des hauts-fonds, l'eau prend des tons bleu à vert. Le contraste est saisissant avec les les couleurs plus sombres aux pieds des falaises.

Nous avons une impression de bien-être, dans cette atmosphère très plaisante. À l'horizon, nous reconnaissons les falaises de l'Ile Havre-Aubert et de Cap-aux-Meules.

La vue à 360 degrés est époustouflante... Photos... Photos.

Les vues sont à couper le souffle, cette escapade restera un moment fort du voyage.

Les efforts nous ont ouvert l'appétit. Crabe des neiges et fromage pour notre casse-croûte.

Après ces bons moments de détente, nous descendons vers le village.

L'arrêt à la petite église n'a rien d'extraordinaire, mais elle fait partie de l'histoire ilienne.

Le caractère insulaire est caractérisé par ses falaises de grès rouge, colorées par l'oxyde de fer.

Un chemin est dessiné sur la falaise. Dans ce cadre sauvage et austère, nous sommes ravis par le paysage de ces à-pics, qui nous surprennent par leur verticalité.

D'inattendues aiguilles et de gros rochers s'élèvent au milieu de l'eau. Les falaises semblent éternelles, mais toujours en mutation, elles sont fragilisées par l'action du vent, des marées, du gel puis du dégel.

Paraissant tenir debout par un prodige d'équilibre, ces gros cailloux et leurs cavités, sont des abris et des nichoirs géants, pour les cormorans et les mouettes.

Stacey, la jeune employée anglophone de l'Office de Tourisme, amoureuse de la langue française, répond à toutes nos questions sur la vie d'ici.

Un calepin à la main, elle note les avis des touristes en vue d' améliorer le développement du tourisme, ce qui pourrait permettre aux jeunes de rester sur l'ile.

Nous quittons à regret ce joyau naturel à 16 h30. Le capitaine du traversier accoste au port de Cap-aux-Meules à 18 heures.

Fin de la première partie

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À suivre dans la deuxième partie

La Nouvelle Ecosse

Le Nouveau-Brunswik

Montréal

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Souvenirs du voyage

Les gentilés (habitants) des Provinces Maritimes du Canada

Apprendre et comprendre l'histoire de l'épuration ethnique que fut le Grand Dérangement des Acadiens. Ces Français, qui souffrirent pour ne pas abandonner leurs terres. Une page d'histoire inconnue d'une majorité de nos concitoyens.

L'ile du Prince-Edouard

La plus petite des provinces du Canada offre des décors très variés. Des plages sauvages dominées par les falaises rouges. Facile à visiter, c'est un lieu plein de charme, loin de l'agitation. Comme dans les autres provinces, de nombreux musées, festivals artistiques et gastronomiques, animent la saison touristique.

Les iles de la Madeleine

C'est le Québec... Mais c'est surtout, un autre monde, avec des panoramas incroyables et différents. La journée, l'archipel prend des allures d'iles imaginaires. Un petit air de Bretagne, une atmosphère d'Écosse et les eaux turquoise de l'Océanie...

Nous n'avons passé qu'une poignée de jours sur les iles, mais nous les avons sillonnées d'un bout à l'autre.

L'accueil chaleureux des Madelinots, fiers de leur accent, qui diffère d'une ile à l'autre.

Les coups de coeurs

Les paysages spectaculaires à perte de vue. Ceux des forêts de sapins, d'épinettes, d'érables, où les paysages côtiers, parsemés de petites îles inhabitées. Les scènes de la vie quotidienne, avec les flottes de bateaux multicolores, quittant ou entrant dans les petits ports. La joie de vivre et l'accent chantant des Acadiens si différent d'une province à une autre.

Les moins

Que du plaisir et de belles rencontres.

Personnellement, j'ai peut-être était "gourmand" lors du choix de l'itinéraire.  Mieux vaut mieux prendre son temps pour bien découvrir les provinces et la population. Il est bon de réserver de la place à l'improvisation, à des opportunités imprévues et à s'aménager des temps de repos.

Nous avons passé trop de temps à bouger et à enchaîner les visites, à un rythme trop rapide.

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À suivre dans la deuxième partie

Les Iles de la Madeleine

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