Voyage au Portugal en 2015
Deuxième partie
Informations générales
Visa
Carte d'identité pour les européens
Vaccination
Pas de vaccination obligatoire
Question hébergement
Pas de réservations pour les différentes étapes.
Tavira
Hôtel Impérial Résidencial
Rua Jose Pires Padinha 241.
Excellent accueil. Situé à proximité de la marina. Chambre propre.
35 € la nuit avec le petit-déjeuner.
geral@rinperial.com
Monsaraz
Pensao Dona Antonia
Rua Direita 14.
Accueil familial. Emplacement fabuleux dans le haut de la ville. Petit-déjeuner riche et varié.
50 € la nuit avec le petit-déjeuner.
info@casadantonia-monsaraz.com
Portalègre
Hôtel Mansao Alto Alentéjo
Rua 19 de Junho 59.
Hôtel central. Personnel accueillant. Chambre parfaite.
40 € la nuit avec le petit-déjeuner
mail@mansaoaltoalentejo.com.pt
Salamanca (Espagne)
Hôtel La Palmeraie
Établissement sur l'autoroute. Personnel agréable. Chambre propre.
30 € la nuit. Pas de petit-déjeuner.
Question au quotidien
La vie est considérablement plus abordable qu'en France en ce qui concerne les produits de consommation quotidienne, et cela est également le cas pour la restauration. L'utilisation de la voiture nous permet de nous déplacer plus facilement et le diesel est à 1,18 € le litre.
Le Portugal est un rectangle de 150 kilomètres de large pour 560 kilomètres de long, soit environ 6 fois plus petit que la France.
J'ai choisi des étapes afin maximiser l'utilisation du patrimoine culturel, qui inclut des monuments, des centres-villes historiques et des paysages naturels.
Les paysages de la Péninsule Gaspésienne, dont la splendeur nous a tellement enchantés, les souvenirs de Montréal et l'accueil chaleureux des Québécois, où nous avons passé le mois de juillet, restent encore en mémoire.
Denise a tout de même besoin de se déplacer et de changer d'atmosphère en cette fin d'été !
Le Portugal se trouve à proximité de notre Gironde. On y trouve des températures plus douces que chez nous. La promenade en voiture est l'option parfaite pour admirer les paysages de l'Algarve, de l'Alentéjo, du Douro et des villes incontournables telles que Lisbonne et Porto. Le choix de l'hébergement, sans réservation préalable, sera basé selon nos déplacements.
Suite de la première partie du voyage
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Samedi 14 novembre
Notre périple se poursuit, je reprends la direction vers l'est. D'immenses plantations d'agrumes bordent la chaussée. Un marché gitan a attiré de nombreux chalands dans un pré.
Étonnant, nous y allons faire un tour... Les couleurs sont vives, sur de grandes nappes posées sur le sol, il n'y a que des chaussettes, des chaussures et des vêtements disponibles.
Avec les prix affichés, nous comprenons le succès de la population locale qui vient "chercher" les bonnes affaires.
Faro est notre destination à venir. Mais notre plan aujourd'hui est de conclure la journée à Tavira.
Devant la gare ferroviaire de la capitale de l'Algarve, je parviens aisément à trouver une place de parking. Il ne reste que peu de monuments de la ville, détruite par un séisme en 1755.
Le centre-ville est accessible par un pont intérieur, à proximité de la marina qui accueille des petits navires. Au départ de la Place Gomes, nous arrivons à la Cidade Velha, le centre historique, entouré de murailles circulaires.
La porte du front de mer, l'Arco de Vila, est intégrée dans les anciens murs maures. En levant le regard, je remarque des cigognes qui sont installés sur son toit.
Au sein de la Rua do Munico et des ruelles environnantes, nous marchons à pied sur la chaussée pavée. Il semble que le temps ait pris fin! Certaines façades sont dégradées, d'autres reflètent l'abondance... Quel charme !
Le quartier historique est relativement petit, la cathédrale, "la Sé", est d'une architecture très simple, seule une tour a survécu au tremblement de terre, elle est fermée à la visite cet après-midi.
De style Art Nouveau, le Palais Belmarço abrite aujourd'hui les services administratifs municipaux. Sa façade est équipé de petits balcons en fer forgé et d'éléments sculptés en pierre. Les détails de la tête de femme sphinx, au-dessus de la porte, sont particulièrement chers à notre attention.
L'intérieur de l'Église do Carmo de Faro dos Ossos est également fermé, ce qui limite les possibilités de visite. En dépit de l'élégance de l'architecture extérieure baroque, teintée de jaune, une chapelle à l'intérieur d'une cour abrite plus d'un millier de squelettes.
Le coucher de soleil approche et nous désirons admirer les plages de Tavira.
Un panneau de signalisation signale la Praia do Barril (plage) sur la N125, à proximité du village de Pédras d'el Rey.
Je stationne la voiture. Un petit train parcourt les 1,5 km et emmène les visiteurs vers l'océan. Nous effectuons le parcours à pied, sur une passerelle flottante qui permet de traverser des lagunes et des écosystèmes sableux, des refuges essentiels pour les oiseaux et la vie aquatique, avec de nombreux crabes aux pinces démesurées.
La magnifique plage évoque celle de Lespecier, située à Mimizan dans les Landes. En cette fin de journée, immense et dorée, elle attire plus de pêcheurs que de promeneurs. Les cabanes de pêcheurs, aujourd'hui converties en bars et restaurants, et consacrées au "Dieu touriste", sont fermées.
Le soleil commence à baisser et se dirige vers l'horizon. Le coucher de soleil rouge feu va rester gravé dans notre mémoire...
Il suffit de quinze minutes pour se rendre à Tavira. Dans l'obscurité, nous approuvons le choix des constructions. Malgré l'afflux de touristes, l'habitat se restreint à de magnifiques villas et à des bâtiments bas. Pas de tours en béton... Pas encore !
Il fait nuit noire, la ville surgit doucement de l'obscurité. Nous trouvons facilement l'hôtel que nous avons repéré sur le G.D.R.
Dans la chambre, les nouvelles des attentats en France nous effrayent : toutes les chaînes portugaises diffusent en continu cet événement tragique...
Dimanche 15 novembre
Ce matin, nous déjeunons à l'hôtel en compagnie d'un couple de visiteurs. Une occasion exceptionnelle depuis le début de notre voyage.
Nous débutons la journée en douceur dans les rues de Tavira. La ville a survécu à l'urbanisation touristique, notre hôte nous a donné les trois explications suivantes :
- sa distance de la mer, située à 3 kilomètres.
- son sol est excessivement meuble, ce qui rend difficile la construction de bâtiments hauts.
- la gestion de la municipalité, qui veut préserver l'habitat traditionnel.
La ville, édifiée sur les deux rives du fleuve Gilão, a conservé toute sa personnalité et son identité de port de pêche florissant.
La marée basse est l'occasion pour des pêcheurs à pied de cueillir des coquillages sous le pont, à l'architecture mauresque, qui traverse le fleuve.
Aujourd'hui, il n'y aura pas de visite d'églises, il y en a au total 37 ! Dans ce pays, la religion jouait un rôle essentiel. Nous n'avons pas non plus prévu de de visite des monuments.
Les rues pavées, bordées de maisons seigneuriales aux façades blanches ou recouvertes d'azulejos, sont agrémentées de toits en forme de pagode, une particularité de Tavira.
Il est impossible d'ignorer la petite Chapelle São Brás et les moulures expressives en pierre de taille qui recouvrent sa façade.
En remontant une rue escarpée, nous arrivons au Castélo dos Mouros, à partir duquel s'étendent les murailles de la ville. Le jardin est toujours plein de fleurs. Nous sommes assis, en haut d'une tour octogonale, avec une vue panoramique sur les toits à quatre pans.
La vue est extraordinaire sur les toits en "ciseaux", les coupoles des églises, le fleuve et, au loin, les marais salants.
En remontant une rue escarpée, nous arrivons au Castélo dos Mouros, à partir duquel s'étendent les murailles de la ville. Le jardin est toujours plein de fleurs. Nous sommes assis, en haut d'une tour octogonale, avec une vue panoramique sur les toits à quatre pans.
La vue est extraordinaire sur les toits en "ciseaux", les coupoles des églises, le fleuve et, au loin, les marais salants.
La ville possède un trésor architectural, historique et culturel qui se découvre en parcourant les rues.
Alors qu'une course à pied anime le centre-ville, une exposition de voitures anciennes est présentée sur les quais, sous les palmiers, attirant quelques curieux. La vie à Tavira semble très paisible et paisible.
La ville, avec son charme oriental, restera inoubliable !
Nous reprenons la route en direction de l'est. À seulement une trentaine de kilomètres se trouve l'Espagne. La saison des oranges est en cours dans la région. Les plantations se succèdent sur les grandes lignes droites.
Les cactus de barbarie sont cultivés à l'état sauvage sur les bas-côtés de la chaussée, avec des fruits entièrement rouges. La dégustation mérite une pause... Une fourchette, un couteau et le tour est joué!
Lorsque nous arrivons à Vila Réal de Santo Antonio, un ancien poste frontière, nous nous dirigeons sur la N122, vers le nord, en longeant le Rio Guardiana.
Le fleuve marque la frontière naturelle avec l'Espagne. Nous nous rendons de l'Algarve pour entrer dans l'Alentejo.
La ville de Mertola est visible de loin, elle domine un immense éperon rocheux, sa vue est spectaculaire. Les rues sont trop étroites, je laisse la voiture au pied de la citadelle.
Nous marchons jusqu'au petit centre historique. Les fortifications de la ville comprennent un château d'influences architecturales variées et une église de style mudéjar.
Le soleil rayonne. Nous sommes les seuls clients à être installés à la terrasse d'un bistrot. Le chef nous propose une cuisine paysanne authentique, avec des plats simples et généreux. De la joue de porc pour moi et du rôti d'agneau pour Denise. Le chef est sympa, le tinto !
La ruelle qui mène à l'église et au château est une pente raide. L'histoire de l'église est riche, à l'origine, elle était une mosquée. Quand la ville fut rattachée au royaume du Portugal en 1238, l'édifice fut transformé en Igreja Matriz.
C'est un modèle d'adaptation à des fins religieuses : des arcs brisés et un mihrâb qui étaient l'apanage de la mosquée, avec des toits crénelés et des tours cylindriques. L'architecture est époustouflante.
Au sommet de la colline, après un effort acharné, nous atteignons le château construit au XIIIe siècle. Il existe également des remparts datant de l'époque islamique. Le donjon médiéval offre une vue imprenable sur les bords du fleuve.
Le village fortifié est une petite cité très agréable, possédant une histoire magnifique.
L'Alentejo, dans cette partie du pays se situe en dehors des circuits touristiques habituels. Cependant, les paysages montagneux sont splendides. Nous passons par des collines où l'on trouve des vignes, des oliviers, des pinèdes et des chênaies, puis des zones plus sèches.
Dans les villages où l'exode rural s'est accéléré au profit des grandes villes, nous croisons davantage de moutons et de cigognes que d'êtres humains !
Nous pénétrons dans la ville de Serpa à 17 heures. Sur un promontoire, à gauche du Guadiana, la cité est encerclée dans les grandes murailles du château.
La Porte de Moura et celle de Beja, vestiges des cinq portes primitives, permettent d'accéder au centre.
Il semble que la vie ait pris fin dans les rues étroites. Les façades blanchies à la chaux, sont sublimées par des nuances de bleu ou de jaune vif, sur les encadrements des portes et des fenêtres.
À l'entrée des maisons basses, des femmes âgées, habillées de noir, échangent des paroles.
Des habitations plus grandes, sont décorées d'azulejos très élégants.
Au sommet du tertre, pendant des siècles, un mélange de civilisations a habité la ville. La cité forteresse a été longuement occupée, successivement par les troupes portugaises, puis par celles des maures et des Espagnols. De plus, sa conception médiévale, maure et chrétienne est singulière et unique.
La visite de l'imposante Église de Santa Maria, de la Tour de l'Horloge et des ruines de l'ancien château, rend la promenade plaisante, au cœur de ce patrimoine architectural remarquable.
Les murailles pourraient être confondues avec un immense aqueduc. Mais celui-ci se distingue par l'architecture de ses parties aériennes, aux arcades italiennes. L'ouvrage remarquablement conservé, est majestueux.
La soirée approche, il est temps de partir, mais avant cela, Denise fait l'acquisition de queijadas, des tartelettes traditionnelles, garnies de fromage sucré, elle trouve aussi du fromages de brebis de la région. Notre désir de gourmandise est comblé...
Dans le petit bourg, une étape incontournable dans la région, dans l'obscurité totale, nous frappons à la porte de la Pensao Casa Dona Antónia. L'accueil du propriétaire est égal au charme et au confort de la chambre de style troglodyte... Le top !
Lundi 16 novembre
Nuit de bébé à la pension. Nous sommes les seuls clients.
Après avoir ouvert les volets de la chambre à l'aube, je découvre la campagne de l'Alentejo, avec les couleurs automnales. Heureusement, le soleil participe à la fête et la température augmente rapidement de quelques degrés.
Le propriétaire nous a gâté, le repas du petit-déjeuner est copieux. Avec une énergie pleine et un estomac satisfait, nous entamons la balade en douceur.
Les rues de Monsarraz sont encore endormies, au sommet d'une colline, sur la frontière hispano-portugaise déterminée par le Guadiana. Nous avançons lentement dans les ruelles sombres, bordées de schistes, qui si étroites, sont fermées à la circulation...
Les petites maisons traditionnelles sont éclairées par le soleil naissant, certaines sont décorées d'armoiries et de magnifiques balcons en fer forgé, et toutes ont de longues cheminées sur le toit.
La place centrale est encadrée par l'église ornée de sculptures extérieures et le tribunal. Il n'en faut pas plus pour tomber sous le charme de Monsaraz !
Les petites maisons traditionnelles sont éclairées par le soleil naissant, certaines sont décorées d'armoiries et de magnifiques balcons en fer forgé, et toutes ont de longues cheminées sur le toit.
La place centrale est encadrée par l'église ornée de sculptures extérieures et le tribunal. Il n'en faut pas plus pour tomber sous le charme de Monsaraz !
À l'extrémité de la rue principale, se trouve le château rénové qui date du XIIIe siècle, ainsi que la Tour de Menagem, en excellent état.
Depuis le chemin de ronde, notre regard se porte sur le village et les paysages de l'Alentejo, tels que les oliviers, les chênes-lièges, les vignobles et les marais, près du fleuve, la vue est fantastique.
Entourée de gradins en amphithéâtre, l'ancienne cour accueille des touradas (courses de toros) lors de fêtes médiévales. De toutes les beautés de la cité fortifiée, la cour devient un point de vue saisissant sur les couleurs blanches des façades et les toits rouges, surmontés d'imposantes cheminées, qui sont sublimées par le ciel pur et limpide.
L'entrée principale, qui se trouve sous une arche en pierre, semble être archaïque. Heureusement que la circulation est très restreinte et réglementée dans la ville. J'ai garé la voiture, dans un grand parking, installé aux abords de la muraille.
L'entrée principale, qui se trouve sous une arche en pierre, semble être archaïque. Heureusement que la circulation est très restreinte et réglementée dans la ville. J'ai garé la voiture, dans un grand parking, installé aux abords de la muraille.
Nous quittons le village avec regret. Au bas de la colline, je m'arrête pour capturer ce qui pourrait être un fond d'écran !
Au milieu des oliveraies, à 6 kilomètres de la ville de Reguengos de Monsaraz, se trouve l'un des principaux sites touristiques de la région. Il s'agit d'une série de sites archéologiques comprenant des mégalhites (dolmens et menhirs) et des sépultures néolithiques, datant de la préhistoire européenne.
Ici, le site mégalithique est marqué notamment par un immense rocher en granit, en forme de champignon, mesurant plus de 2 mètres de haut. Il est connu sous le nom de "La Rocha dos Namrados", qui témoigne de la préservation des cultes liés à la fertilité.
La région viticole de l'Alentejo est très importante, les champs de blé sont remplacés par d'immenses vignobles. En tant qu'amateur de vin, je ne peux pas quitter le pays sans prendre part à une petite dégustation des fameux Réguengos, à la cave coopérative de Réguengos de Monsaraz, élue Ville Européenne du vin en 2015. Une caisse de bouteilles trouve sa place dans le coffre de la voiture.
La route nationale N256 nous conduit à Evora, une des plus magnifiques villes du Portugal, inscrite au Patrimoine Mondial de l'UNESCO.
Comme dans l'ensemble des villes médiévales, les centres d'intérêt sont fortement concentrés dans les quartiers anciens. Je stationne la voiture loin du centre. Dans ce centre urbain, toutes les rues de la vieille ville se rejoignent à la Place Giraldo.
Le dédale des ruelles évoque l'appellation d'Évora "la Cité Blanche". Des arbres dissimulent la façade de l'Église de la Miséricorde, qui est très sobre. Un touriste pressé n'y prêterai pas attention, même les guides touristiques ne l'indiquent pas ! Mais quelle atmosphère... Les murs inférieurs sont ornés de magnifiques azulejos, et que dire de l'autel doré.
L'emblème de la cité se trouve sur la Praça Giraldo, une grande place pavée... La présence romaine au Portugal, au 1er siècle de notre ère, est symbolisée par le Temple de Diane.
Ce temple romain date de deux mille ans. Au fil des siècles, son histoire est marquée par des invasions barbares, des changements et des fonctions variées, dont la plus surprenante est celle d'une boucherie au XIVe siècle !
Nous nous dirigeons vers la Rua 5 de Outubro, une rue très animée. On peut observer de loin, l'architecture imposante de la,Sé. Elle est la plus vaste cathédrale du pays.
Les deux tours-clochers carrées asymétriques, s'élevant vers le ciel, attirent un grand nombre de visiteurs. Notre visite se focalise sur la nef principale qui se termine par la Chapelle Majeure, de style baroque en marbre rose, blanc et vert.
Mais pour moi, il n'y a pas de photo, j'ai plutôt un coup de cœur pour l'Église de la Miséricorde.
Retour en plein air ! Cependant, seulement pour quelques minutes... Nous pénétrons dans l'Igreja de São Francisco depuis la Place Conde de Vila Flor. L'intérieur est remarquable avec sa nef imposante, agrémentée de huit chapelles.
Notre courte visite de la ville prend fin, nous passons devant d'autres vestiges qui méritent d'être vus, mais il est nécessaire de poursuivre notre voyage.
La voiture est stationnée à proximité de l'Aqueduto da Agua de Prata (Aqueduc des Eaux d'Argent). Créé par les Romains et restauré en 1537, il a une longueur de 18 kilomètres et transportait l'eau des sources de Graà do Divor.
Evora est à 30 kilomètres d'Evoramonte. Au-dessus des forêts de chênes-lièges, le village fortifié, sur une très haute colline, ne peut être manqué.
J'ai repéré ce village sur le G.D.R. Bâti sur le mont le plus élevé de la Serra de Ossa, il abrite une curieuse forteresse. Cet édifice, de style Renaissance italienne, a été reconstruit il y a plusieurs décennies, dans le cadre d'un programme national de restauration des monuments.
Nous laissons derrière nous le village contemporain au pied de la colline. À l'entrée de la citadelle, je stationne la voiture. À pied, nous remontons la seule rue du village, entourée de maisons aux façades blanches et aux soubassements d'un ocre jaune.
Quelle frustration à cet endroit... La forteresse est enduite d'un ciment gris !
La vue panoramique sur la campagne à partir de la terrasse et des quatre grands donjons à angles circulaires laisse rêveur et interrogateur.
Les oliveraies sont plantées de la même manière que la vigne, les arbres sont plantés de manière régulière. Le chêne-liège est la principale espèce forestière de cette vaste plaine. La richesse principale de la région.
L'Alentejo est le pays du chêne-liège, avec 70% de "subéraies", l'autre nom donné au Portugal.
La flânerie est terminée, je reprends le volant. Tout le long de la route, je remarque sur le tronc dénudé des arbres, le travail effectué de la mi-mai à mi-août, pour récolter le liège.
La récolte du liège se fait après une croissance de 9 ans. L'arbre, pourra renouveler son écorce seize fois, au long des cent cinquante à deux cents ans de sa vie.
Nous poursuivons notre voyage en Alentejo. La plupart des visiteurs se rendent rapidement à Evora depuis Lisbonne. Mais peu se hasardent plus à l'est, à Estremoz.
Sur la N4, à une quinzaine de kilomètres au nord, le village d'Estrémoz, entouré de deux grandes murailles, domine des vignobles renommés.
Depuis l'antiquité, la région est célèbre pour l'extraction d'un marbre renommé dans le pays. Il est disponible en différentes teintes : blanc, rose et gris.
Quel accès incongru à la ville, nous traversons un pont-levis percé dans la muraille d'enceinte !
Nous nous intéressons à la partie supérieure de la ville, qui évoque l'époque de l'occupation maure.
Il y a beaucoup de marbre, on l'emploie pour "orner" les maisons. Le nom de la ville est dû à la blancheur du marbre. Même les trottoirs sont construits à partir de fragments de marbre... La note de luxe qui crée une différence !
Le château, situé au sommet de la colline, dans la "Cidade Velha", a été érigé au XIIe siècle. Il a été rénové à plusieurs reprises au fil des siècles. La forteresse est entourée d'une tour en marbre rose, haute de 30 mètres. Cet ancien palais a été métamorphosé en une magnifique "pousada", un hôtel de luxe.
D'un promontoire, nous observons à distance les carrières à ciel ouvert, utilisées dès le Moyen Âge.
Nous nous arrêtons prendre une collation dans une pastelaria, puis je reprends la direction. Rendez-vous à Elvas, située sur la N4.
Il y a de nombreux « terrils » de déchets de marbre dans les bas-côtés de la route. Ils paraissent abandonnés.
La campagne est superbe, l'automne est une période merveilleuse, car c'est le moment des vendanges ! C'est également celle qui donne aux vignes les plus magnifiques teintes. Au niveau du jaune, du rouge à l'orange. Une nouvelle opportunité de prendre des photos, afin de saisir les multiples nuances, sous un soleil éclatant...
À l'aube, à l'extrémité Est du pays, la ville d'Elvas, enveloppée de murailles imposantes, domine la plaine.
Cette ancienne place forte militaire, assurait la protection du pays contre les invasions des armées espagnoles. À l'entrée de la ville, je passe sous l'immense aqueduc des Amoreiras avant d'atteindre la ville. Il est constitué de 843 arches et mesure près de huit kilomètres de long.
Auparavant, il permettait aux villageois à faire face à un long siège, mais aujourd'hui, il continue d'alimenter la ville, mais pour l'arrosage des espaces verts.
Les murailles d'Elvas sont inscrites au titre des monuments historiques de l'humanité. La ville dispose du système de murailles et de douves le plus vaste au monde.
La ville est assez petite et nous avons assez de temps pour en explorer une grande partie. Malgré tout, nous accélérons le pas !
Il faut croise que l'automne n'existe pas, le soleil est chaud et le ciel est bleu. L'atmosphère est douce et apaisante. Les ruelles sont très fleuries, les maisons blanchies à la chaux sont teintées avec l'ocre jaune du bas des murs !
Nous continuons notre progression, le sol en pavé irréguliers demande une attention de chaque instant. Nous "tombons" devant une étrange colonne en marbre blanc, au milieu d'une petite place. Le Pelourinho (le pilori) se situe à l'entrée de l'Arco de Santa Clara.
Il représentait un lieu de justice municipale. Les criminels étaient enchaînés, pour être exposés face à la population. Ses quatre crochets métalliques, à la base d'un petit chapiteau, se terminent par des têtes de dragons.
Sa fonction, permettait d'affirmer le pouvoir municipal rendu par la mairie et non pas par un Seigneur... De nos jours, il s'agit d'un symbole décoratif comme un autre.
L'Église de la Consolation, date de 1543. Elle est construite sur un plan octogonal, avec un toit couvert d'une coupole. L'intérieur est décoré de beaux azulejos polychromes du XVIIe siècle.
Enfin, nous atteignons le sommet de la ville. C'est le plus ancien quartier de la ville. Une belle place est bordée de magnifiques demeures décorées d'azuléjos... Encore et toujours des azulejos !
Du haut des murailles, la vue est impressionnante et donne un aperçu déconcertant sur les fortins extérieurs de Santa Luzia et de Graça, ainsi que sur les fortins de São Mamede, São Pedro et São Diego. Les fortifications se transforment en un système défensif en forme d'étoile. Entre les créneaux, le coup d'œil sur les alentours est magnifique. Quel pays magnifique!
Les confiseries de la ville sont très appréciées, notamment les prunes confites appelées ameixas. Denise ne peut y résister... L'enjeu est de déterminer si le sachet sera intact à notre retour à Langon.
Lorsque nous arrivons à Portalègre, il fait nuit. L'hôtel Mansão Alto Alentejo, mentionné par Denise sur le G.D.R, est ouvert. L'accueil est impeccable, la chambre est agréable et pleine de couleur.
Le réceptionniste nous recommande le restaurant Calvinho situé à proximité. La cuisine traditionnelle est un régal. Surprise agréable, à la fin du repas, le chef, très aimable, nous propose une liqueur maison.
Mardi 17 novembre
Dans un ciel bleu éclatant, le soleil brille lorque je mets le cap vers Marvão, un petit village médiéval, éloigné d'une vingtaine de kilomètres. Il est à proximité de la frontière espagnole.
Nous taillons notre route dans un Alentejo inattendu. Les reliefs du plateau de la Serra de Sao Mamède sont assez abrupts, la flore est abondante et diversifiée, avec des prairies verdoyantes et des forêts de chênes et de châtaigners.
Marvão, comme toutes les cités fortifiées, est entouré de murailles et culmine à plus de 900 mètres d'altitude, sur un piton rocheux.
Je gare la voiture au pied des murailles. Nous traversons la Porte de Radao à pied. La température est fraîche, idéale pour se promener dans les ruelles étroites. Nous classons immédiatement Marvão dans le top 3 des villages les plus beaux. Authentique, il est préservé, il n'y a pas de panneaux publicitaires, ni de boutiques attrape-touristes !
Nous grimpons directement vers le château après avoir traversé son superbe jardin. Construit au XIIIe siècle, il n'y a plus grand chose à voir. Massif et austère il surplombe le village. Les murs épais, intacts, donnent une impression d'invincibilité.
Près de l'entrée, nous descendons dans la citerne, c'est la réserve d'eau de l'édifice. Sa capacité permettait de conserver l'eau pendant 6 mois en cas d'attaque.
Du chemin de ronde des remparts, le panorama est fort beau, grâce au ciel dégagé, le paysage s'étend sur des kilomètres à la ronde. La montée des escaliers est raide pour arriver au sommet du donjon, mais ouvre une perspective unique sur l'Alentejo.
Nous redescendons au village. Trois églises pour un si petit nombre de fidèles et chacune avec des styles différents !
Trois églises pour si peu de fidèles et chacune de différents styles ! Tout en haut, l'Igreja de Santiago, rénovée au XVIIIe siècle, est la seule qui a son portail ouvert, à l'intérieur, elle abrite une chapelle baroque en marbre.
Les Portugais ont l'art de conserver leur patrimoine. Il semble que la particularité du village, soit la tradition des encadrements des portes en pierre sculptée.
Flâner dans les ruelles ne nous laissent pas indifférents. Nous découvrons des maisons aux façades décrépies, des voûtes gothiques et des arcades... Un voyage dans l'histoire.
Nous quittons la citadelle à regret.
Quinze kilomètres de voiture sur la N246, et je gare la voiture à Castélo de Vide, sur la Praça D. Pedro V, dans la partie basse de la ville.
La place est entourée de magnifiques maisons. L'édifice central est l'Église Santa Maria, entourée de deux tours baroques. De cette esplanade stratégique, des rues pavées et étroites, abondamment fleuries malgré la saison, mènent au quartier juif.
Ici aussi, nous repérons de nombreuses portes à encadrement de granit qui ornent les vieilles maisons.
Le château médiéval, érigé sur la colline, semble délabré. Je reprends le volant en direction de Monsanto.
Étape finale de notre voyage. Je lève naturellement la tête vers les cheminées qui témoignent de l'influence mauresque. Le style architectural de l'Alentéjo et de l'Algarve est marqué par cinq siècles de domination arabe. Au fur et à mesure, que les dessins et la forme de la cheminée sont complexes, sa fabrication devient plus onéreuse... Plus le propriétaire est fier !
Nous traversons la région de la Beira. Le trajet est assez long, environ 150 kilomètres. Nous traversons le Tage, qui prend sa source en Espagne, au sud de la montagne de Gardunha.
L'itinéraire est sinueux entre les profondes vallées et les collines verdoyantes. On y trouve une nature abondante, avec des oliviers et de petites forêts de chênes-lièges et d'eucalyptus. Ces peuplements forestièrs ont un impact significatif sur l'économie du pays.
À l'approche de Monsanto, je stoppe quelques minutes sur le bas-côté de la chaussée. Le village, est construit sur la pente abrupte d'une colline, au milieu d'un enchevêtrement de gros de rochers.
Comme dans la plupart des villages médiévaux que nous avons visités, je stationne la voiture dehors des murailles.
Le petit village n'est pas le plus célèbre, il n'est même pas mentionné dans certains guides, mais il est sans doute le plus surprenant et le plus authentique. Son patrimoine est impressionnant, calme et serein. Il paraît figé dans le temps.
À l'entrée du village, sur une vaste esplanade, d'anciens canons rouillés sont orientés vers la vallée. Les soldats protégeaient les villageois des assaillants depuis la Tour de Lucarno.
Pas besoin d'un plan pour déambuler dans les ruelles pavées et très escarpées. Le village à son édifice religieux, l'Igreja Matriz de São Salvador. Certaines maisons en granit sont encastrées dans la roche.
À chaque coin, son lot de surprises. Les façades de quelques maisons sont affublées encore d'encadrements de porte d'une richesse ornementale inouïe. L'ambiance est calme et paisible, la saison touristique est terminée et seules quelques personnes vivent encore dans ce décor. La plupart des habitants ont emménagé au pied de la colline.
Encore un effort et nous arrivons au Miradouro do Forno. Une maison est l'attention de tous les photographes. Sa toiture est recouverte d'une roche granitique, elle est surnommée "la maison d'une seule tuile". Le petit arrêt est bénéfique, car il faut repartir de l'avant... Surtout vers là-haut ! Jusqu'aux murailles et au donjon.
À l'entrée du village, sur une vaste esplanade, d'anciens canons rouillés sont orientés vers la vallée. Les soldats protégeaient les villageois des assaillants depuis la Tour de Lucarno.
Il n'y a pas besoin de plan pour se promener dans les ruelles pavées et très escarpées. L'édifice religieux du village est l'Igreja Matriz de São Salvador. Quelques habitations en granit sont encastrées dans la roche.
À chaque coin, son lot de surprises. Des bâtisses, sur les façades, ont des encadrements de porte d'une richesse ornementale remarquable.
La tranquillité et la sérénité règnent dans cette région, la saison touristique est terminée et seules quelques personnes y vivent encore. La majorité de la population s'est installée dans la ville nouvelle, au pied de la colline.
Les façades de quelques maisons sont affublées encore d'encadrements de porte d'une richesse ornementale inouïe. L'ambiance est calme et paisible, la saison touristique est terminée et seules quelques personnes vivent encore dans ce décor. La plupart des habitants ont emménagé au pied de la colline.
Encore un effort et nous atteignons le Miradouro do Forno. L'attention de tous les photographes se porte sur une maison. Sa toiture est surmontée d'une roche granitique, elle est surnommée "la maison d'une seule tuile". Le petit arrêt est bénéfique pour les muscles, car déjà, il faut repartir de l'avant... Surtout vers là-haut ! Jusqu'aux murailles et au donjon.
À chaque pas, sur le sentier taillé dans la roche, nous sommes récompensés. Le panorama est sidérant sur les toits rouge de la cité.
Au sommet du massif montagneux, au cœur des blocs de granit de la forteresse imposante, il ne subsiste plus que deux tours, les vestiges d'une chapelle et les remparts. La perspective à 360° est somptueuse !
Monsanto, le village le plus portugais du pays, est réputé pour son authenticité patrimoniale.
Cependant, il présente un manque de popularité dans le domaine du tourisme de masse, car il se trouve en dehors des circuits organisés. Seuls des visiteurs en solo l'explorent.
Nous avons une pensée pour le courage des habitants qui vivent ici, avec les blocs de granit qui semblent tenir en équilibre au-dessus des toits des maisons.
Il est difficile de trouver un endroit plus magnifique pour conclure notre voyage au Portugal.
Le voyage se termine... Direction l'Espagne. Aux alentours de la ville frontière de Termas de Monforthino, en fin d'après-midi, des ouvriers travaillent dans une oliveraie. Ils cueillent des olives,sur des tapis qui recouvrent le sol, à l'aide d'une petite machine vibrante.
Aujourd'hui, la découverte du Portugal prend fin. Enchantés par ce magnifique pays, nous poursuivons notre voyage de retour.
Nous sommes en Espagne, dans la banlieue de Salamanque, à la tombée du soir. En bordure de l'autoroute, dans la salle commune d'un hôtel, nous nous attablons devant un délicieux tajine d'agneau.
Mercredi 18 novembre
Départ de bonne heure de Salamanque où nous avons passé la nuit. Jusqu'à Vallalodid, le brouillard persiste et la température reste fraîche. Un aperçu de la météo qui nous attend en France.
Comme à l'aller, nous traversons Pampelune, puis les Pyrénées avant de retrouver la Gironde...
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Souvenirs du voyage
Comment répondre à la question posée par des amis ou des membres de la famille après un voyage ?
Alors c'était agréable ? D'habitude, c'est... En effet ! Nous avons profité d'un temps magnifique et les gens sont agréables...
En résumant, c'est ainsi que la plupart des voyageurs expriment leur opinion lors d'une escapade ordinaire.
En résumant, c'est ce que dit la majorité des voyageurs, le temps d'une escapade ordinaire.
Mais pour nous deux, le Portugal est réellement un beau pays.
Lisbonne et Porto.
Les deux principales métropoles ont une longue histoire. Comme au football, il y a match !
La capitale, à des ruelles étroites et charmantes dans les vieux quartiers. Dans le centre historique, nous avons remarqués les grands immeubles, aux façades historiques.
À Porto, l'atmosphère est plus paisible. Les façades sont tapissées d'azulejos en veux-tu en voilà, et adorés les immeubles décrépis, avec le linge de maison qui pend aux fenêtres.
Les paysages.
Le littoral, avec des côtes maltraitées et érodées par les éléments. Mais aussi dans l'Algarve, avec des plages de sable fin.
La Vallée du Douro, et les vignobles aux couleurs dorées.
L'Alentejo, avec les plaines et les collines couvertes de la couleur verdoyante des oliviers et des chênes-lièges.
Les édifices patrimoniaux.
Témoins d'un métissage architectural. De nombreux palais, des forteresses, des églises et des cathédrales. Il y a un large choix dans chaque région.
Le Portugal en novembre.
La lumière, la chaleur du soleil et la douceur de la température, quelle que soit la région.
Les Portugais.
L'accueil est chaleureux et sympathique. Leur rythme de vie est dynamique, les commerces sont ouverts tous les jours et les restaurants servent à tous moments.