VOYAGE en Sicile en 2024
Palerme
Cefalu
Petralia Sottana
Petralia Soprana
Catane
Syracuse
Noto
Modica
Raguse
Agrigente
- - - - - - - - - - - - - - -
Anniversaire de Denise... Quoi lui offrir ? Du parfum, un bijou, un repas dans un restaurant étoilé... Des classiques déjà reçus ! Denise est amoureuse des voyages, de l'histoire, de cultures et de rencontres. Dans sa tête se bousculent en permanence dix, vingt destinations. Un billet d'avion ne peut que la rendre heureuse.
Pour cette escapade d'une dizaine de jours, nous n'allons pas faire le tour du globe, mais seulement choisir une destination, en Europe, à moins de 3 heures de vol de Bordeaux.
La Sicile, c'est bien sûr l'Italie avec un peu de Grèce, mais aussi, c'est voyager dans le temps trouver des traces Arabes ou Normandes.
L'itinéraire que nous projetons, évoque les noms de Palerme, Cefalù, l'Etna, Syracuse, Agrigento... Des noms qui combinent les charmes balnéaires, la beauté des paysages, la richesse culturelle et les plaisirs culinaires de l'Italie.
- - - - - - - - - - - - - - -
Formalités
Question transport
Aérien
Achetés directement sur le site de Ryanair
Bordeaux-Palerme. Escale à Milan.
Palerme-Bordeaux. Escale à Pise.
309,55 € les deux billets A/R avec deux sacs (jusqu'à 10 kgs chacun, attention aux dimensions) en cabine.
Terrestre
Depuis la France, location, du 12 septembre 9 h au 19 septembre 9 h, d'une voiture chez Locauto Rent, Via Umberto Giordano n°8. Téléphone +39 091 685 0991.
Voiture 164, 73 €+Assurance 61, 42 € soit, 226,42 € pour 8 jours. Boite manuelle et kilométrage illimité.
Accueil (très) désagréable de l'agent de la compagnie. Tentative de sa part de nous imposer une assurance facultative de 26 € la journée, ce que nous refusons.
Après l'inspection du véhicule, je prends des photos mais l'état est correct, il nous remet les clés et nous signons le bordereau de location de la voiture.
Pour une question de commodités, par rapport à la circulation, nous ramènerons le véhicule la veille de la date prévue dans le contrat.
Après une nouvelle inspection de la même personne qu'à l'aller, il nous signale nous adresser, instantanément, un courrier électronique mentionnant que le véhicule ne présente aucune dégradation.
Nous attendons 5 minutes. Toujours rien. Denise retourne à l'agence et notre "charmant employé sans sourire " lui délivre, à regret, le document.
- - - - - - - - - - - - - - -
Question hébergement
Palerme
Sunrise Hostel&Rooms
Via Roma 118.
Auberge de jeunesse bien située, à proximité du centre historique. Chambre vieillotte et salle d'eau commune. Quartier bruyant.
2 nuits sans le petit-déjeuner, 89 €. Réservation par Booking.com. Téléphone. +39 350 538 0103.
Essential
Via Volturno 28.
Très bon emplacement dans le centre historique.
2 nuits sans le petit-déjeuner, 124, 58 €. Réservation par Booking.com. Téléphone +39 379 168 1239.
Petralia Sottana
Domus Lilio
Via Federici 14.
Accueil enthousiaste (en français) de Giuseppe, le propriétaire. Chambre très propre avec une belle vue sur la ville. Parking sûr à proximité. Réservation en direct depuis la France.
65 € la nuit avec un petit-déjeuner de qualité dans le frigo.
Adresse à recommander. Téléphone +39 327 382 9840.
Catane
Diletta Oasi B&B.
23 via Transito.
Super emplacement. Accueil en français par une hôtesse chaleureuse et disponible. Hébergement très cosy et décoré avec goût. La chambre est spacieuse avec une literie confortable. Des sanitaires très propres.
2 nuits 127 € avec un petit-déjeuner très copieux.
Réservation par Booking.com. Adresse à recommander. Téléphone + 39 339 696 6281.
Syracuse
White Room, Stanza Matrimoniale In zona centrale.
Via Aristolede 9.
Très bon accueil, avec une tasse de café, proposé par Giancarlo.
Chambre spacieuse et salle de bains impeccable. Place de parking à 100 mètres de l'hébergement.
55 € la nuit sans le petit-déjeuner. Réservation par Booking.com.
Adresse à recommander. Téléphone +39 331 236 8192.
Raguse
Via Pezza 100
Via Pezza 100.
Accueil cordial, (en français), de Salvatore, le propriétaire. L’appartement, très bien situé en hauteur, a une vue époustouflante sur Ibla. Très bonne literie et sanitaires très propres.
58,50 € la nuit avec un petit-déjeuner, chaud et copieux, qui nous a été livré par le bar situé plus bas. Réservation par Booking.com.
Adresse à recommander. Téléphone +39 327 285 6716.
Agrigente
Sogni d'Oro
Via Caruana 6.
Contact, en français, avec notre hôte, très chaleureux. Il a pris le temps de nous montrer notre hébergement, mais aussi de nous parler de la Sicile.
Très bon emplacement avec une chambre au top, moderne. Les sanitaires sont impeccables. Une terrasse commune, pour boire un café, complète ce logement. Nous n’avions pas pris l’option avec petit-déjeuner et malgré tout, il nous a proposé du café, du thé, du cappuccino et un ensemble de petits gâteaux. Réservation sur booking.com
59,50 € la nuit sans le petit-déjeuner.
Adresse à recommander. Téléphone +39 347 561 6332.
- - - - - - - - - - - - - - -
Question au quotidien
Garage fermé pour la voiture pour 2 nuits à Catane 30 €.
1 bouteille d'eau 1 €/1,50 € - 1 jus d'orange frais (dans la rue) 1 € - 1 carte postale 1 € - 2 canolli (spécialités sucrées siciliennes) 6 € - 1 l essence 1,77 €.
Petit déj' avec 1 café +1 cappuccino + 1 croissant + 1 feuilleté = 7,20 €.
- - - - - - - - - - - - - - -
Mardi 10 septembre 2024
Il est 19 h 30 à l'aéroport de Palerme. Nous bénéficions d'un climat méditerranéen à la descente de l'avion. Nous sommes partis ce matin de Bordeaux, et nous avons effectué une brève escale à Milan.
Je repère, à la droite du hall d'arrivée, le bus de la Compagnie Prestia e Commande (prix du billet 6,50 €).
Après une petite heure de trajet,le conducteur nous dépose tout près de notre hébergement, dans la via Roma, l'un des grands axes de la capitale sicilienne. L'accueil est sympathique à l'auberge de jeunesse.
Rapidement, après avoir déposé nos sacs, nous partons dans le lacis des rues vivantes et bondées. La soirée est douce, la grande ville est bruyante et populeuse. Sur les terrasses des restaurants, une foule de gourmands sirotent un verre ou consultent des menus.
Nous quittons l'agitation du centre-ville pour le bord de mer. La piazza Marina, avec beaucoup de charme, est un ilot de sérénité avec en ligne de mire la Cala, une anse maritime, qui abrite des embarcations de pêche colorées et de nombreux bateaux de plaisance.
Le front de mer est bien entretenu et, en cette fin de journée, les Palermitains, mélangés aux touristes, se détendent autour de cette agréable marina.
Mercredi 11 septembre 2024
Fondée au VIIIe siècle par les Phéniciens, Palerme, lovée sur les bords de la Mer Tyrrhénienne, cache derrière ses rues sinueuses et ses places conviviales, un passé glorieux.
Il fait une chaleur tropicale ce matin. Afin de recharger les "batteries" en prévision d'une longue journée de marche, nous buvons avec plaisir, un jus d'orange ultra frais dans un stand de rue.
Errer dans le centre historique est l'occasion de découvrir des œuvres de street art et des graffitis.
Des animaux fantastiques et des personnages recouvrent les murs décrépis des maisons anciennes. Toutes ces créations éphémères s'adressent à toutes les classes sociales et sont peintes par des artistes locaux et internationaux.
De grandes fresques murales rassemblent ou divisent ! Elles rendent hommage à des thèmes actuels comme l'intégration, avec le visage d'une jeune femme aux traits orientaux ; une autre représente les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, assassinés par la mafia.
Nous déambulons dans un labyrinthe de ruelles, d'impasses et de passages étroits, où la lumière du soleil a du mal à réchauffer les trottoirs. Certaines ruelles du centre historique, hors des circuits touristiques, semblent abandonnées et délaissées par les autorités municipales.
Nous sommes dans le Palerme authentique, populaire et vivant. Le moindre détail n'échappe pas à nos yeux curieux. Ici, le multiculturalisme n'est pas un phénomène récent, les ruelles affichent encore leurs noms en hébreu et en arabe.
L'histoire se découvre à l'air libre. Il est temps d'admirer les églises baroques, les palais fastueux et les théâtres pompeux...
L'opulence de l'Église del Gesù nous laisse admiratifs et sans voix. Derrière sa façade sobre il y a la richesse du baroque sicilien. Le monument religieux, terminé en 1577, offre une profusion de décorations, le marbre est partout ! C'est une accumulation de stucs, de marqueteries et de sculptures.
Nous traversons le marché Ballarò, le plus ancien de la ville, situé dans le quartier pauvre et déshérité de l'Albergheria.
Les trottoirs sont sales, des tas d'ordures jonchent le sol. Les cris des vendeurs résonnent dans l'air, c'est un spectacle pour nos sens ! Couleurs et odeurs, beaucoup d'odeurs... et la diversité s'affiche dans la foule bigarrée.
L'imposante Église de Carmine Magiore est visible de tout Ballarò. Ses origines remontent au 17e siècle. Sa coupole, richement décorée de céramique majolique, avec une base pleine de stucs, domine les toits du quartier.
Palerme ne manque pas de monuments religieux, des joyaux de styles architecturaux différents. Nous ne pousserons pas toutes les portes de la Chiesa Di San Giovanni Degli Eremiti, nous nous contentons d'admirer les coupoles rouges de ce monument normanno-arabo-byzantin... Rien que ça !
Un joli jardin abrite une végétation exubérante, avec des palmiers, des orangers et des bougainvilliers qui offrent un havre de paix, à l'écart des bruits de la vie quotidienne et du vrombissement des vespas.
Nous arrivons à la Place Indipendenza, au cœur de Palerme. Devant nous s'élève le Palazzo Dei Normanni E la Capella Palatina. Nous achetons les billets (31 € les deux). Le palais est le siège de l'Assemblée Sicilienne.
Sa façade est imposante et austère. Nous entrons à l'intérieur par une belle cour ornée d'arcs en ogive et de loggias. Il reste peu de vestiges de l'époque normande, mais chaque pierre raconte une histoire ; celle d'un lieu qui a vu défiler, au fil du temps, des civilisations diverses : Romains, Arabes et pour terminer les Normands qui lui ont donné, au XIIe siècle, son aspect actuel.
Nous n'avons pas été très attentifs aux jours d'ouverture : les appartements royaux ( à voir absolument ) sont fermés au public les mardis, mercredis et jeudis, pour les activités parlementaires.
Nous visitons un musée qui abrite une collection d'art, des mosaïques byzantines, des armes et des objets décoratifs.
Au premier étage, une longue file de visiteurs s'étire à l'entrée de la Chapelle Palatine. C'est le joyau du palais, pas un centimètre carré qui ne soit recouvert de mosaïques dorées. Elles retracent des récits bibliques, historiques et mythologiques. Les décorations sont complexes, surtout le plafond en bois, un chef d'œuvre de l'art islamique. Finement ouvragé, il illustre des motifs géométriques et floraux avec des scènes de la vie quotidienne.
Le grand jardin du palais nous offre, pour quelques instants, un refuge ombragé sous des arbres verdoyants et des plantes luxuriantes... Quel calme agréable !
Du haut de l'immense escalier du palais, nous avons un point de vue spectaculaire sur le Jardin Villa Bonanno, le haut dôme et les deux tours élancées de l'impressionnante Cattédrale Madonna Assunta, édifiée sur le Corso Vittorio Emanuele.
Nous flânons quelques instants dans les allées bordées de palmiers. Dans une partie du parc, des vestiges d'habitations ont été découverts.
Le mélange de style de l'édifice religieux est original, avec des éléments de l'art grec, romain, arabe et gothique. Mais j'ai un petit faible pour le côté droit du bâtiment religieux qui présente une architecture arabo-normande.
Pour la visite de l'intérieur, deux zones sont séparées. La première, que nous prenons, est libre d'accès. La deuxième est payante (15 €) et les visiteurs peuvent visiter les toits, les tombeaux royaux, le Trésor, et les souterrains et la crypte.
Sur le côté, un char représente Santa Rosalia, la Sainte patronne de la ville. Le 14 juillet est une journée de célébration à Palerme, avec un défilé de chars, et une effigie inédite de Rosalia, que les palermitains découvrent chaque année.
Un voyage en Sicile serait incomplet sans goûter les produits du pays. Des marchands ont étalé leurs produits dans la longue via Porta Carini.
Les stands colorés débordent de fruits, de légumes, de poissons et de viandes. Mais nous, c'est la cuisine de rue du Mercato Capo qui nous intéresse.
Dans ce marché authentique, c'est l'endroit idéal pour faire connaissance avec la "gastronomie" populaire : pour nous, ce sera donc des arancinis (beignets de pommes de terre ou de pois chiches) des aubergines frites, des boulettes de sardines, et du poulpe, coupé en petits morceaux, accompagné de petits poissons frits (éperlans).
Après un petit café, nous déambulons dans un véritable labyrinthe construit au fil des siècles. Nous nous "perdons" au grés des trottoirs dégradés et des ruelles courbées, où les habitantes font sécher les vêtements sur des cordes à linge depuis des temps ancestraux.
Nous descendons quelques ruelles et venelles étriquées avec des palais à la façade lépreuse, vestiges d'un lointain passé.
Palerme est une ville aux mille contrastes, c'est un "choc" visuel lorsque l'on débouche à la Piazza Quattro Canti : croisement de deux axes importants de circulation, le Corso Vittorio Emanuele et la Via Maqueda.
Ce lieu, très touristique, est envahi par de bruyants groupes organisés qui détaillent la beauté architecturale baroque des monuments. Les quatre magnifiques façades concaves du XVII e siècle permettent de diviser les quartiers du vieux Palerme. Leurs statues et leurs fontaines sont associées chacune à une saison...
Nous entrons dans l'Église di S. Giuseppe dei Teatini (entrée 3 €). Son extérieur, assez sobre, ne laisse rien deviner de la magnificence de l'intérieur. Le baroque est époustouflant !
À quelques pas de là, dans la via Maqueda, la Fontaine Pretoria attire tous les amateurs de selfies !
Le monument, d'une circonférence de 133 mètres et entourée d'une barrière métallique, représente la splendeur de la Renaissance italienne. Les sculptures élégantes affichent fièrement la nudité ; une représentation qui fut rejeté par les Palermitains catholiques.
Evidemment, nous ne pouvons tout visiter et il faut faire des choix, mais depuis l'escalier de l'Église Santa Catarina, nous avons une vue d'ensemble sur la Piazza Bellini, l'Église de la Martorana avec son campanile, et celle de San Cataldo avec son toit surmonté de trois petites coupoles rouges qui couvrent la nef centrale. Les deux monuments religieux figurent sur les cartes postales de la ville.
Il faut traverser la Via Roma en sprintant, les feux ne donnent pas la priorité aux piétons, le passage protégé sert de décoration !
Le quartier Kalsa, du côté mer, est tout aussi populeux mais plus tranquille. La balade est agréable, il est impossible de s'y ennuyer.
Quelques anciens palais où nous pouvons nous faufiler pour admirer l'intérieur des cours.
Petite pause cappuccino sur la Piazza San Domenico où trône l'église du même nom.
Quelques tours et détours... Et nous plongeons dans une longue rue dédiée à la vente de tissu.
Nous retrouvons la foule aux abords du Théâtre Massimo, un des plus grands théâtres lyriques en Europe. Il est trop tard pour une visite. Nous nous contentons d'une pause, sur les marches du grand escalier extérieur.
La nuit enveloppe les rues. Dans la pénombre grandissante, les terrasses se remplissent, les jeux de lumières scintillent de mille éclats et mettent en valeur les églises et les monuments historiques.
La journée est terminée, nous retrouvons le confort de notre logement. Soirée au calme... Demain matin, direction Cefalù.
Jeudi 12 septembre 2024
Réveil de bonne heure, nous buvons rapidement un thé et nous bouclons nos sacs.
Les conditions météorologiques sont excellentes. Le soleil fait cache cache avec les nuages et il ne fait ni chaud ni froid. À un arrêt de bus, dans la Via Roma, nous grimpons dans le bus 102 (1,40 € par passager, tickets achetés dans un bureau de tabac).
Après quelques minutes de trajet, le conducteur nous dépose à la Gare Notarbartolo. Nous avons rendez-vous à 9 heures, dans les bureaux de la Compagnie Locauto Rent.
Nous sommes un peu en avance et en profitons pour petit-déjeuner dans un bar, puis direction la Via Umberto Giordano.
L'accueil de l'agent est loin d'êre agréable, il nous fait "poireauter" presque une heure. Il cherche, mais sans succès, à nous vendre une assurance supplémentaire. Nous faisons le tour de la voiture en sa compagnie. Le véhicule est en très bon état.
Je consulte une nouvelle fois l'itinéraire que je souhaite effectuer, émaillé des différentes étapes et à 10 heures, nous pouvons nous installer dans notre véhicule et affronter la circulation de ce chaos urbain. Maps.me, sert de GPS.
Rapidement, je m'engage sur le périphérique Viale Regione Siciliana Sud-Est. Toutes les règles de conduite ne sont pas respectées, je reste prudent. En quelques minutes, je roule sur l'autoroute A20. Avant d'arriver à Cefalù, je règle au poste de péage, la modique somme de 0,90 € !
La station balnéaire, blottie dans une anse sur la côte Tyrrhénienne, est une des plus connues de Sicile. Se garer dans la ville est proche de l'exploit, mais nous trouvons un parking payant et gardé (8 € pour 4 heures) à quelques minutes de marche du centre historique.
Mieux vaut visiter Cefalù en dehors du flux touristique estival. Même à cette période de l'année, nous sommes frappés par la frénésie qui emplit les rues et les trottoirs surpeuplés, qui mènent au Corso Ruggero, la rue principale du centre historique.
Les touristes y viennent par milliers pour admirer les palais et les églises baroques, dont la Chiesa Di Maria SS. dell'Alemanna, et surtout faire du shopping.
Les boutiques regorgent de magnets, de mugs et autres souvenirs. Denise jette son dévolu sur la boutique d'un artisan qui fabrique des barres aux pistaches et aux amandes. La sucrerie est croquante et nous y faisons honneur immédiatement !
La Cattédrale della Trasfigurazione est perchée au cœur de la cité médiévale, elle domine fièrement la ville. Sa façade possède deux tours à l'extérieur.
Située sur la Piazza Duomo, son architecture de style Byzantin est inscrite au patrimoine de l'UNESCO depuis 2015. Les Byzantins, sont à l'origine des mosaïques et des décorations intérieures, les Arabes, des fenêtres et les Normands, des fentes verticales dans les murs.
Il est midi, la rumeur du centre de la ville s'estompe, les rues se sont vidées et les restaurants se sont remplis, laissant la place à un environnement plus calme et plus serein...
Toutes les rues mènent à la mer, et la jetée du vieux port mérite d'être arpentée. Un sentier, aménagé sur les rochers qui bordent le littoral, contourne les vieilles maisons et les plateformes des restaurants. Une petite houle s'écrase sur les écueils, des éclaboussures jaillissent et nous rafraîchissent.
Sur la spiaggia del Porto Vecchio de sable fin, au pied du rocher et du centre historique, le tableau est pittoresque. Une image de carte postale, mais sans les nombreux parasols... Trop de monde ! Nous quittons les lieux sans regret.
Comme de nombreux touristes, nous prenons une photo de la Porta Pescara et nous partons aussitôt : l'endroit est pittoresque, mais il faut attendre patiemment son tour, tant les amateurs de selfies sont nombreux...
A présent, nous allons grimper sur la Rocca. Cette impressionnante masse rocheuse, se dresse au-dessus de Cefalù et de sa baie.
Le sentier démarre au-delà d'une rue en escalier. L'entrée coûte 5 € par personne. Les premières centaines de mètres du chemin se font par un escalier aménagé dans une forêt ombragée.
À la sortie du chemin pavé, nous sommes surpris de nous retrouver face à une importante pente à monter. Le sol devient rocailleux, mais il est toujours bien identifié par des panneaux. Il fait chaud, il n'y a plus d'ombre, les petites pauses se multiplient. Nous saluons quelques marcheurs qui descendent d'un pas décidé.
La végétation change, les arbres rabougris laissent la place aux figuiers de Barbarie. Le sommet approche. Sur une ravine, à l'ouest, je distingue les ruines des canaux qui permettaient de recueillir et de distribuer l'eau.
Après une heure de marche, nous atteignons les vestiges du château du Mont Rocca, perchés sur un promontoire, à 268 mètres d'altitude. Des murailles, englouties dans la nature, sont surmontées de créneaux qui rappellent une architecture typique du moyen-âge. Du haut des falaises, la vue à 360° est sublime.
Le retour est plus rapide, mais exigeant pour mes genoux qui encaissent moyennement les chocs à répétition. La récompense, après les efforts, nous la trouvons auprès d'un marchand de primeurs. Son étal déborde de fruits, gorgés de soleil et de saveurs.
Les mains de nouveau sur le volant, je m'accorde le plaisir de découvrir les paysages montagneux du Parc Régional des Madonie, au cœur de la Sicile.
À l'horizon, le bleu de la mer se mélange au bleu du ciel. Je m'égare de mon itinéraire initial, la route en lacets passe une série de massifs montagneux, puis s'élève abruptement entre les villes de Gatteri et Isnello. La conduite est facile, nous ne croisons aucun véhicule !
Au détour d'un virage, au loin, le château de Castelbuono se dévoile. La ville médiévale est construite au pied de la forteresse qui domine une colline. Castelbuono ne fait pas partie de l'étape, mais nous tombons sous le charme... Les territoires traversés sont rudes, sauvages et magnifiques. L'aperçu sicilien est riche en forêts de chênes, de chênes verts et en pâturages.
Après avoir traversé Géraci, nous arrivons dans le village de Petralia Sottana. Le propriétaire de notre chambre d'hôtes, contacté auparavant par téléphone, nous attend sur une petite place ornée d'une jolie fontaine : notre parking pour la nuit.
L'accueil (en français) de Giuseppe est très chaleureux. Le panorama depuis la fenêtre de la chambre est grandiose.
Dès les sacs déposés, nous partons découvrir cet ancien bastion médiéval, hors des circuits du grand tourisme. Le village, bâti au fil des siècles sur les flancs d'une colline, est un véritable labyrinthe. Nous nous engouffrons dans des ruelles pavées et des escaliers cachés.
La Cathédrale Maria SS. Assunta est d'un style très spartiate. Un office religieux s'y déroule, et un homme à l'entrée, nous offre un petit pain en nous invitant à y entrer. Impossible de détailler les décorations intérieures... Nous passons sous le beau clocher et l'arc qui mène au centre du village.
L'atmosphère dans le village est calme... Très calme ! La vie s'écoule paisiblement... Les hauts murs, parsemés de fenêtres obscures, se font face, tant les ruelles sont étroites.
Les scènes du quotidien s'enchaînent sur le Corso Paolo Agliata. La seule rue commerçante, est fréquentée par les habitants.
Des anciens assis sur des bancs, un pour les hommes, un pour les femmes, se font la conversation. D'autres déambulent et vont s'asseoir près d'une fontaine.
De retour à notre gîte, depuis notre fenêtre, nous assistons au coucher du soleil. Les couleurs sont magnifiques ; des nuages passent par-dessus les montagnes en longs rubans denses.
Vendredi 13 septembre 2024
Petralia Soprana est un village voisin, perché à 1147 mètres d'altitude sur un éperon rocheux, au-dessus de Petralia Sottana, à quelques tours de roues de voiture.
Sur les collines, les agriculteurs cultivent essentiellement le blé, l'avoine et le seigle. À cette saison, les paysages offrent de superbes camaïeux d'automne de verts, d'ocres et de bruns.
Soprana a été élu "plus beau village d'Italie" en 2018. Les Italiens l'ont désigné pour son art, son histoire et sa culture. L'architecture du petit bourg est identique à son voisin, avec des ruelles sinueuses, de vieux palais, de nombreuses églises et des fontaines, qui s'intègrent parfaitement au centre des petites places calmes et sereines.
La nuit de repos a gommé les douleurs provoquées lors de la petite ascension, hier à Cefalù.
La Chiesa di Maria Santissima di Loreto est fermée, nous passons sous une arche, sur le côté de l'édifice, un chemin pavé de grosses dalles mène à un belvédère qui nous réserve de belles vues.
Sur la piazza centrale, nous dégustons au bar-pasticceria Aspromonte, une spécialité de la région appelée "Sfoglio", la douceur typique de la Madonie. C'est une pâtisserie, farcie avec du Tuma (du fromage de brebis) de la courge, des œufs, du chocolat et de la cannelle, cuit au four et servi froid... Un petit régal !
La Chiesa dei Santissimi Apostoli Pietro e Paolo est située à deux coins de rues de la place centrale. L'édifice religieux est autant majestueux que son nom est long... Un de ses côtés est flanqué d'une loggia à arcades, entourée par deux clochers ouvragés d'époques différentes. Dans deux niches jumelles, se trouvent les statues de Pierre et de Paul. L'intérieur, blanc et or, est divisé en trois nefs qui abritent des peintures datant des années 1 400 à 1 800.
Un peu plus haut, par hasard, nous croisons un bénévole qui vient à notre rencontre. Il nous ouvre le portail de la Chiesa del Santissimo Salvatore.
Quelle belle surprise ! Son architecture est particulière, ce joyau, de forme elliptique, est doté d'imposants piliers qui soutiennent une coupole. La lumière du soleil met en valeur le raffinement des décorations de style baroque.
Dans ce village endormi, l'Hôtel de Ville à l'allure de forteresse, semble être le seul endroit où il y ait de la vie...
Depuis ce petit paradis isolé, qui donne l'impression de vivre hors du temps, vers 10 h, je prends la direction de Catane.
Nous sommes saisis par le panorama qui se répète... Des villages occupent les sommets des collines, c'est impressionnant comme l'architecture s'intègre aux à-pics rocheux.
Je poursuis la route plein est, pour m'engager sur l'autoroute A 19 qui relie Palerme à Catane. Au loin, l'Etna nous fait un clin d'œil. Il est impressionnant et pourtant, 50 kilomètres nous séparent de son sommet caché par les nuages.
Il est midi, j'appréhende de conduire dans Catane. Je suis un peu nerveux, mais bien moins que les conducteurs locaux... Il faut que je sois aussi attentif aux nombreux deux roues qui déboulent de partout et à l'itinéraire des rues mal renseignées.
Je trouve une place de stationnement près de notre logement, dans la très populeuse Via Transito... Denise va, à pied, à la rencontre de notre logeuse. Après une attente de quelques minutes, un ami de notre hôtesse, propriétaire d'un garage, vient à ma rencontre pour garer la voiture à l'abri, pour toute la durée de notre séjour dans la ville.
Dès les sacs déposés dans la chambre, nous pouvons plonger dans les entrailles de cette ville fascinante, inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2002. Blottie au pied de l'Etna, elle épouse parfaitement le rivage de la Mer Ionienne.
Les premiers pas sur les trottoirs nous confirment sa réputation de ville sale. Palerme a son lot de déchets, mais ici, hors des axes touristiques, les sacs en plastique multicolore voyagent avec le vent, les poubelles sont, à elles seules, une pollution visuelle...
Mais, ces reflexions sont mineures car Catane abrite un patrimoine exceptionnel ... À nous de le découvrir !
Pour débuter la visite, nous prenons le côté opposé à la Cathédrale et remontons la Via Garibaldi : le quartier est très populaire.
Dans le tumulte plein de vie des ruelles, nos regards sont sans cesse sollicités par le linge qui pend aux balustrades des balcons et qui claquent au vent.
Toutefois certaines rues et devants de maisons sont sombres et tristes : phénomène résultant des éruptions successives de l'Etna.
La transformation de la lave en fusion prend une teinte de plus en plus sombre qui, en refroidissant entièrement, devient complètement noire.
Les riverains d'autres rues ont plus de chance, avec des façades colorées et des balcons ouvragés.
Quelle déception lorsque l'on arrive devant la Porta Garibaldi : ce mini Arc de Triomphe, construit en pierre de lave sombre et claire, est "enfermé" par d'immenses échafaudages. Nous ne voyons rien des sculptures qui surplombent son sommet. Un peu dépités, nous retournons vers la zone touristique en descendant la Via Emanuele II....
La Piazza del Duomo est le cœur battant de la cité. Tous les visiteurs viennent voir "O Liotru", le petit éléphant symbole de Catane, censé protéger la ville, il est posé sur l'élégante Fontana dell'Elefante.
La grande place est encadrée par le Palazzo degli Elefanti "l'Hôtel de Ville", le Palazzo dei Chierici et la Cathédrale San'Agata.
La Fontaine Amenano est une autre beauté de la piazza, dédiée à l'Alemano, un des deux fleuves de Catane. Une divinité païenne vénérée par les Grecs se trouve au-dessus d'un bac en forme de coquille.
La Cathédrale Sant'Agata est resplendissante sous le soleil. Sa belle façade de style baroque en marbre blanc de Carrare fait le bonheur des amateurs de photos. Plus que l'intérieur, qui pour un édifice religieux en Sicile, est très dépouillé.
C'est un véritable plaisir de déambuler dans ce quartier où chaque édifice a été finement dessiné et richement décoré.
Via Etnea, précédée d'une volée de marches, la façade de la Chiesa Collegiata se révèle au fur et à mesure que l'on s'approche. Des moulures, des balcons, des colonnes et des statues... Quelle harmonie.
Sur la très belle Piazza della Universita piétonnière, le Palazzo San Gulliano est caché par une jolie cour ombragée.
En face, le Palazzo della Universita après le séisme de 1693 et un nouveau tremblement de terre en 1818 a nécessité une rénovation. Le bâtiment abrite aujourd'hui les bureaux administratifs de l'université et la bibliothèque universitaire.
Au cœur d'un enchevêtrement de ruelles oubliées par les touristes, le Théâtre Massimo Bellini est majestueux. Il a été inauguré en 1890.
Pas de chance, il est fermé. Sa façade de style néo-baroque est saisissante, car deux ruelles passent sous deux porches de chaque côté du théâtre.
Le Théâtre Romain est lui aussi en plein cœur de la cité. Nous faisons deux ou trois allers-retours dans la Via Emanuele II pour trouver l'entrée, très discrète, car le bâtiment est des plus ordinaires (6 € par visiteur).
Entouré maintenant par des bâtiments résidentiels, le théâtre a été construit au Ier et IIe siècle, en pierre de lave. Il pouvait accueillir 7 000 personnes. Les vestiges archéologiques sont bien conservés. Les galeries intérieures sont fermées. À l'ouest du théâtre, s'étend l'Odéon semi-circulaire qui pouvait accueillir 1 500 personnes.
La visite pourrait être rapide... Très rapide ! Mais charmés par l'architecture majestueuse, assis sur les gradins, nous prolongeons l'instant.
Le théâtre capte parfaitement les lumières du coucher de soleil, l'ambiance est unique, idéale pour un photographe amateur.
Samedi 14 septembre 2014
Catane est dominée par le volcan Etna. Pour y aller, notre hôtesse hier, nous a conseillé de prendre le métro pour rejoindre la Piazza Giovanni XXIII, lieu de départ du bus local, qui effectue quotidiennement le trajet, jusqu'au refuge de Sapienza, sur le versant sud du volcan.
Je consulte l'application Maps.me. Le trajet à pied est de 1,8 kilomètre pour 20 minutes de marche... Notre gentille logeuse ne doit pas être une adepte de la marche !
Réveil aux aurores. Après un petit-déjeuner copieux, nous filons prendre le bus. Le temps est doux, propice à la marche. Les rues sont désertes, pas un touriste non plus sur la Piazza del Duomo. Nous sommes parmi les premiers passagers devant le bus de la Compagnie AST, garé face à la gare ferroviaire.
D'un geste de la main, le conducteur nous indique le bar "Nafé" où l'on doit acheter les billets (6,60 € par passager pour l'A/R).
À 8 h 15 précise, le chauffeur démarre. À bord une cinquantaine de passagers. À mi-chemin, il effectue un arrêt, pour prendre un café, dans un bar de la ville de Nicosie, le dernier village avant d'entrer dans le Parc de l'Etna.
La route tortueuse s'élève au travers des vignes et des plantations d'oliviers, puis vers 1 000 mètres, de longues stries noires de lave donnent un caractère incroyable à l'Etna, certaines bandes sont recouvertes de végétation.
À la sortie d'un virage, on se prend le volcan en "pleine tête". Un panache de fumée s'élève au-dessus du sommet, à 3 324 mètres d'altitude. Les vues sont spectaculaires sur un paysage unique, façonné par les coulées volcaniques qui ont dévalé sur ce versant du volcan en ensevelissant des maisons.
À 10 heures, le conducteur stationne au refuge Piazzale del Rifugio Sapienza. Le rendez-vous pour le retour est fixé à 16 heures.
Une jeune guide, avant d'arriver au refuge, a proposé dans le bus plusieurs types d'excursions. Un groupe s'est formé et la suit. Nous ne sommes pas équipés pour affronter le froid qui sévit sur les hauteurs. Déjà, là où nous sommes, la température ne dépasse pas les 13°.
L'Etna est facilement accessible. Le refuge, est le point de départ du funiculaire qui transporte les visiteurs jusqu'au terminal Funivia, à 2 500 mètres. Mais il n'y a pas grand-chose à voir, car les cratères se trouvent encore plus haut.
Pour les marcheurs endurcis, accompagnés d'un guide ou pas, un sentier tracé dans les éboulis suit l'itinéraire des télécabines et demande au moins 2 heures pour atteindre la hauteur maximale de 2 700 mètres.
Les plus téméraires peuvent aller près du sommet, à 2950 mètres, mais il faut-être obligatoirement accompagné par un guide vulcanologue.
Vu le prix du téléphérique et tout le contingent de marcheurs sous la conduite des guides, la prestation ne nous intéresse pas. Plutôt que d'être déçus, nous choisissons la balade à pied, autour des cratères de Silvestri, formés après une éruption en 1892.
Ça ne sera pas l'exploration "la plus folle". Au bout du parking, des sentiers tracés dans les éboulis de lave s'élèvent à flanc de montagne. La grimpette est rude, pour atteindre Silvestri supérieur, nous glissons constamment sur les petits gravillons.
Là-haut, le paysage est saisissant, beau, étrange et paré de couleurs minérales inhabituelles... Nous oublions totalement le côté touristique des infrastructures pourtant si proches.
Le contraste est étonnant avec le vert de quelques arbres, le rouge-orangé des cratères et le jaune de la végétation sèche. Le paysage est lunaire.
Nous poursuivons la marche, vers un groupe de bouches éruptives datant du 19e siècle. Mais un vent froid se lève, nous avançons péniblement sous les bourrasques.
À notre gauche, le téléphérique, pour raison de sécurité, est à l'arrêt. Il est 11h30, et le brouillard fait son apparition. Nous enfilons chacun notre coupe-vent imperméable, et nous descendons vers le parking envahi maintenant par des touristes, en groupes ou individuels.
Nous délaissons le cratère Silvestri inférieur, pour trouver un peu de chaleur et de réconfort dans un restaurant. Entre les nombreuses boutiques de souvenirs et les agences de guides, le choix de restauration est important.
À 16 heures "pétantes", le conducteur démarre en direction de Catane et nous dépose devant la gare ferroviaire où nous retrouvons, avec joie, la chaleur.
À une allure d'escargot, nous retrouvons la grande Via Emanuele II et l'animation des ruelles.
À proximité de la cathédrale, accolé à d'anciennes murailles, le marché aux poissons, appelé "la Pescheria" ferme. Le brouhaha et les cris des poissonniers sont retombés, il est l'heure du rangement des étals et du nettoyage, seule une odeur forte demeure. Pour déguster des produits de la mer, il faut se rabattre sur les nombreux restaurants du secteur.
Nous entrons dans la Via Gisira, des parapluies multicolores suspendus créent un ciel mouvant et chatoyant. Les amateurs de selfies sont contents (es), les photos sont rapidement partagées sur les réseaux sociaux. Cette animation éphémère est attrayante et sympathique.
La Via Crociferi porte le nom de "la rue des Églises". Une profusion de l'art baroque. Sur 200 mètres, plusieurs églises et monastères, édifiés après le tremblement de terre de 1693, se succèdent ou se font face...
L'Église San Francesco d'Assisi, la première depuis la Via Emanuele II est, aussi, la plus emblématique. j'ai oublié le nom des autres ! Toutes sont fermées... Mais la balade est agréable.
Pour les passants en quête de rafraîchissement, tout au long de l'année, des kiosques à boissons, appelés "Chiosci Vezzosi" font partie du patrimoine de Catane.
Au coin des rues, ces jolis kiosques décorés, proposent des boissons à base d'eau de Seltz, de jus de citron, de menthe, et de dizaines de variétés délicieuses.
La soirée s'avance, nous terminons la balade au Castello Ursino. La forteresse, entourée par des douves, a été construite au XIIIe siècle, à la demande de Frédéric II de Souabe. Sa structure carrée, imposante et impressionnante est très austère ; elle comporte quatre tours circulaires à chaque angle.
L'Etna est la destination pour la majorité des touristes, mais le patrimoine architectural de Catane nous a surpris par sa magificence et mérite largement la visite.
Dimanche 15 septembre 2024
Nous prenons le petit-déjeuner en compagnie d'un couple d'Anglais et d'un vieux Polonais. La tradition du pays est bien respectée : le petit déj' est complet, mais très sucré avec des pâtisseries et du Nutella !
Nous récupérons la voiture au garage, et je prends la direction de Syracuse, par la Via SS114 Orientale, puis la E 45.
Mentionner le nom de Syracuse évoque des souvenirs très différents : son histoire ancienne, le mathématicien Archimède ou encore la célèbre chanson d'Henri Salvador... Mais voyager permet de relier l'imaginaire au réel.
L'heure de trajet sur l'autoroute se passe très rapidement.
L'appartement pour la nuit se trouve dans une barre d'immeuble, dans la nouvelle ville, à proximité du Parc Archéologique de Néapolis. Le stationnement de la voiture (gratuit) est aisé. Giancarlo, le propriétaire, nous reçoit avec gentillesse. La chambre est spacieuse, les sanitaires impeccables.
Débarrassés de nos sacs, plus tard, nous entrons dans la Basilica Santuario Madonna delle Lacrime. Son architecture novatrice et ses dimensions nous surprennent... que du béton ! L'lntérieur, très moderne, peut accueillir des milliers de pratiquants.
Nous descendons le Corso Gelone. Nouvelle surprise architecturale. La Chiesa di San Tommaso al Pantheon, se trouve à hauteur du Parc Floral. Le bâtiment religieux, dédié aux combattants de la Première Guerre Mondiale, n'est pas particulièrement tape-à-l'œil, mais il assume une certaine originalité.
Nous plongeons dans la presqu'ile d'Ortigia en passant, au milieu des nombreux touristes, sur le Ponte Nuovo. Les ruines du temple d'Apollon attirent les visiteurs. Les vieilles pierres sont représentatives de la période grecque, une époque où l'ile s'appelait Ortygie.
Nous entrons dans le cœur baroque du centre historique en passant sous l'arche de la Porta Marina, et déambulons dans un labyrinthe de ruelles étroites et pavées, toujours charmantes, où les maisons aux façades claires sont serrées les unes contre les autres.
Et bien sûr, le spectacle est toujours sur le haut : balcons ouvragés des vieux palais parfois défraîchis... Parfois riches et rénovés.
Les amateurs de selfies sont regroupés autour de la très ancienne Fontaine d'Aréthuse. Située à quelques mètres de la mer Ionienne, elle est de toute beauté, et possède une particularité rare en Europe : en se penchant au-dessus de la balustrade qui entoure le bassin semi-circulaire, on aperçoit des canards qui pataugent dans une source d'eau douce, au milieu d'un exubérant bouquet de papyrus.
Une plante originaire d'Éypte, dont le sommet se termine par une inflorescence en ombrelle.
Nous abordons une rue pentue. Les visiteurs sont concentrés sur la magnifique Piazza Duomo qui est sans conteste la plus élégante de la ville.
La Cattédrale metropolitana della Natività di Maria a été construite au VIIe siècle, sur les ruines d'un temple dédié à la gloire d'Athéna. Les piliers et les colonnes d'époque, sont incorporés, à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de l'édifice.
La cathédrale a connu plusieurs vies. Réparée par les Normands, elle a été ensuite transformée en mosquée, puis est redevenue chrétienne... Les gardiens ferment les portes lors de notre arrivée, nous y reviendrons plus tard.
À quelques mètres de là, les portes de la Chiesa di Santa Lucia alla Badia sont ouvertes. Nous passons sous un étonnant et inhabituel balcon en ferraille. L'intérieur, modeste, est blanc avec quelques dorures. L'église abrite un célèbre tableau du Caravage, mais les photos sont interdites.
La promenade, le long de la promenade du bord de mer, appelée Ortigia, est la promesse de soleil, de vagues et de vent... Et surtout de calme !
Dans un petit creux, se cache une plage caillouteuse, un peu à l'abri, à Cala Rossa. Quelques baigneurs s'aventurent entre les rochers qui forment des petites piscines peu profondes dans une mer cristalline.
Le soleil tape fort, mais pour nous, pas de baignade, mais un bon moment de repos sur un banc, pour souffler un instant et se détendre devant une vue magnifique...
Un attroupement c'est formé devant des boutiques aux saveurs sucrées. Des odeurs alléchantes et parfumées s'échappent d'une cannoleria (pâtisserie).
Nous craquons pour un énième cannolo... Pour Denise à la saveur pistache et pour moi au chocolat. Satisfaits, nous poursuivons la balade à l'ombre, dans le dédale des ruelles, vers l'extrémité de la petite presqu'ile.
Nous traversons une succession d'époques et de civilisations... Les maisons, aux façades décrépies, côtoient dans la même rue, de superbes palais baroques et d'imposants monuments grecs ou romains.
Ortigia est minuscule (environ 1 kilomètre sur 500 mètres de large) nous retrouvons le lungomare Alfeo... Érigé sur un éperon rocheux, tout au bout de la pointe, le Castello Maniace est en point de mire !
Nous nous contentons de l'admirer depuis la place extérieure, car des travaux d'aménagement d'une scène pour célébrer une manifestation sont en cours.
Les nombreux restaurants de la ville possèdent une imposante offre culinaire. Rassasiés par de belles assiettes de pâtes, nous reprenons notre pérégrination.
Nous traversons le Corso Matteotti, bordé de boutiques de luxe et de magasins de souvenirs. Toujours curieux de belles découvertes, nous entrons dans les cours intérieures de beaux palais.
La Piazza Archimède mérite un arrêt pour admirer la Fontaine de Diane : ornée de jets d'eau, elle fait l'objet de tous les regards. La fontaine représente la déesse de la chasse, protectrice de la ville à l'époque grecque.
La Piazza du Duomo, toute en longueur, s'étend sur l'emplacement d'une antique citadelle grecque. Elle abrite la cathédrale, mais aussi des palais, dont le Palazzo Beneventano del Bosco, réputé pour être le plus beau de Syracuse. Les autorités municipales en ont fait le siège de la municipalité.
Les portes de la cathédrale sont ouvertes (2 €). Dans cet ancien temple grec, le mélange de style est incroyable... De massives colonnes sont encastrées dans les murs de la nef. Le style arabo-normand, se mélange aux influences byzantines. Le plafond à caissons en bois peint mérite le coup d'œil.
Nous quittons cet inestimable patrimoine architectural. Nous avons beaucoup marché dans ce labyrinthe, où chaque coin de rue nous apporte son lot de merveilles...
Mais quel contraste lorsque l'on traverse le pont. Sur un côté délaissé par la foule, des embarcations chamarrées se balancent dans les eaux d'un charmant petit port de pêche.
La visite n'est pas encore terminée, nous remontons une longue avenue pour aller au Parc Archéologique Neopolis, situé dans la ville nouvelle, mais il est déjà tard. Nous pressons le pas... Pour rien
La visite demande au minimum deux heures et les portes vont bientôt fermer. Pour gagner du temps, nous aurions peut-être dû monter à bord d'un amusant Piaggio tricycle.
Nous arpentons pendant quelques minutes les allées ombragées du parc ; sans regret, car le patrimoine archéologique, nous le verrons plus loin, à Agrigente.
J'aimerais tant voir Syracuse... dit la chanson. Oui, la ville nous a emballés !
Lundi 16 septembre 2014
Ce matin, nous bavardons quelques minutes avec Giancarlo et le remercions de son accueil. Puis, nous sacrifions au rituel du petit-déjeuner italien (croissants et un expresso très court pour Denise et un cappuccino pour moi) dans un bar-pasticceria.
À 9 heures il fait déjà très chaud et, pour la première fois depuis notre périple, j'active la climatisation.
Nous découvrons l'arrière-pays sicilien. Le long de l'autoroute, la vallée s'est resserrée entre deux falaises, le paysage a changé : la région est riche de vergers et de cultures céréalières. Les champs sont moissonnés, et de grandes parcelles de chaumes jaunes et de terres grises apparaissent.
Vers 10 heures, nous laissons la voiture dans un parking (gratuit) tout près du Centro-Storico de Noto.
Lorsque j'ai planifié notre circuit, j'ai remarqué l'inscription du Val di Noto dans le répertoire des sites classés au patrimoine mondial de l'Unesco en 2002.
Noto, Modica et Ragusa sont les villes les plus représentatives du style baroque, courant artistique qui a dominé, lors de la reconstruction de l'habitat de la Sicile en 1693, suite au terrible tremblement de terre.
La rue, tout en pente, pour accéder au centre n'a rien d'extraordinaire, mais lorsque nous arrivons sur le Corso Vittorio Emanuele II, l'artère principale, nous sommes stupéfaits par la splendeur des édifices construits en pierre calcaire, dorés par l'ensoleillement.
Le début de la visite est enchanteur... Derrière un beau jardin, la façade baroque orangée de la Chiesa San Domenico est splendide, mais l'intérieur ne possède pas de grands ornements.
Il n'y a pas que des édifices sacrés qui enrichissent Noto.
À quelques pas de là, nous passons devant le Teatro Tina Di Lorenzo. Sa façade mérite un petit rafraîchissement. La personne à l'accueil nous laisse entrer un instant pour admirer son magnifique plafond.
Les deux côtés du corso sont bordés de palais de style baroque, avec des balcons à encorbellement.
Au milieu de la quarantaine d'églises se distingue la Chiesa di San Carlo Borromeo, construite elle aussi après le tremblement de terre de 1693. Bien que discrète, sa façade concave est harmonieuse. L'intérieur, jaune pâle et blanc, est très sobre.
Face à la cathédrale, le Palazzo Ducezzio, où est implanté l'Hôtel de Ville, est imposant. Quel travail d'orfèvre ! Le rez-de-chaussée est constitué d'une loggia, séparée par des colonnes corinthiennes. Le niveau supérieur, construit plus tard, au 20e siècle, est agrémenté de fenêtres de style renaissance.
Non loin du palais, sur la Piazza Landolina, se dresse un monument dédié aux morts de la Première Guerre Mondiale. Les batailles les plus significatives sont imprimées sur les côtés.
Le monument incontournable de la cité est la Cathédrale San Nicolò, sûrement le plus beau témoignage de la créativité de la période baroque...
Tout amateur intéressé par l'art, l'architecture et l'histoire ne peut y rester insensible. Deux immenses clochers encadrent l'entrée principale, entourée de statues. L'édifice, construit entre 1693 et 1703, surplombe, depuis sa position en haut d'un escalier monumental, le corso et les monuments voisins. A l'intérieur, le dôme et les murs sont recouverts de fresques de personnages bibliques, de sculptures et de peintures.
Sur la Piazza Municipio, l'intérieur de la Chiesa Santa Chiara nous laisse "bouche bée". Contraste étonnant des stucs, couleur neige, rehaussés d'or.
Pourtant si semblable, aucune église ne ressemble à une autre...
Décidément, cette grande artère regorge d'édifices religieux. L'Église de S. Francesco all'Immacolata est située au sommet de trois volées d'escalier.
Nous négligeons peut-être à tort son intérieur, pour observer attentivement, juste à gauche, les détails d'une élégante tour qui était jadis un beffroi, paré d'étonnants balcons et de somptueuses fenêtres, enrichies de gardes corps ventrus en fer forgé, du Couvent du Santissimo Salvatore...
Nous terminons notre déambulation à l'extrémité du corso, à la Porta Reale. Cet ouvrage imposant rappelle l'Arc de Triomphe. Il témoigne de la renaissance de la ville après le tremblement de terre de 1693.
Si le côté intérieur est dépourvu d'ornement, le côté extérieur mérite une attention particulière. La pierre calcaire dorée donne tout son éclat au portail.
En haut de l'arc, se trouvent trois statues : un chien qui est le symbole de la fidélité de la ville au souverain, un pélican qui représente le symbole de l'abnégation, et une tour, qui symbolise la force dont la cité a fait preuve au fil des siècles.
Le cœur historique est très petit, mais sa splendeur et son esthétique ne sont pas proportionnels à sa taille !
Nous recherchons malgré tout à découvrir de "nouvelles perles"... Je repère la Via Cavour, une grande rue parallèle, pour revenir vers la voiture.
La rue n'est pas piétonne, mais est émaillée de ruelles à escaliers, décorés de motifs et inscriptions aux couleurs vives. Une forme différente, mais tout aussi agréable de l'art urbain !
Nous passons devant des palais, dont le Palazzo Trigona, une imposante bâtisse à la façade ornée de frises décoratives, représentant des motifs floraux et un long balcon arrondi en fer forgé.
La Chiesa di Montevergine, tout en haut de la Via Nicolaci, possède une façade aux courbes bien marquées.
A l'intérieur, des drapeaux représentent les différents métiers artisanaux de la cité... Un escalier en colimaçon mène à son sommet. Le tarif (2 € par personne) est identique à toutes les autres églises qui proposent cette visite. La vue est simplement superbe !
Parcourir la petite via Nicolaci permet de découvrir des mascarons aux visages de sirènes, d'angelots malicieux, de lions, de chevaux et des figures de créatures mythiques ou grotesques de style baroque, sculptés dans les balcons, classés au Patrimoine de l'Unesco, comme l'ensemble de la cité.
Ces représentations, nous les avons aussi aperçues sur des édifices chrétiens, et sont pour le moins inattendues dans des lieux voués au culte.
Noto mérite largement une halte. Suite au séisme de 1693, tous les bâtiments ont été construits avec la même pierre calcaire jaune doré, autour d'un axe central, en donnant une extraordinaire unité architecturale.
Le baroque est à chaque coin de rue, apportant à la ville un charme unique... Quelle belle découverte !
Trente minutes de voiture séparent Noto de Modica. La ville est de taille importante. À l'entrée, dans l'agglomération, je suis le panneau "Centre Historique".
Dans la ville basse, je me gare sur une place payante du Corso Umberto. Denise s'adresse à la conductrice d'une voiture stationnée devant nous, qui nous indique qu'il est 13 h et qu'en mettant juste 0,50 € au parcmètre, soit jusqu'à 13 h 30, nous avons la possibilité de rester pour ce prix, jusqu'à 16 heures ! (gratuit de 13h 30 à 16h - heures de la sieste !).
Modica est appelée "la ville aux cent églises". Elle conserve de majestueux palais et des édifices baroques cachés dans un labyrinthe de ruelles escarpées avec de nombreux escaliers de marches raides à gravir.
La topographie de la cité est spectaculaire. Nous avons en point de mire la Torre dell'Orologio (la Tour de l'Horloge) l'emblème de la cité, construite sur les vestiges du Château dei Conti, au sommet d'un promontoire rocheux.
L'Église de Santa Maria di Betlem, construite au pied du château, a conservé, intacte après le séisme de 1693, une chapelle avec un magnifique portail.
En entrant, nous achetons un pass (12 €) qui va nous permettre de visiter cinq églises. Notre passage dans la cité devrait être court : le plan, donné par le gardien, va nous être utile...
Le Corso Umberto, animé et bouillant de vie, semble être plongé dans une vallée. La rue est dans une cuvette qui est entourée de deux versants opposés.
Nous déambulons face à un mur d'habitations tant la pente est raide. Les maisons sont adossées les unes aux autres à flanc de colline. La densité est importante et crée un véritable kaléidoscope de couleurs.
Douze belles statues bordent le monumental escalier qui mène au Duomo di San Pietro Apostolo. Ce sont les Apôtres qui sont représentés sur le parvis, le décor est pompeux et fastueux. Encore un joyau du style baroque.
Nous prenons un peu de hauteur en grimpant des escaliers au charme fou. Modica, comme ses sœurs du Val di Noto, possède des églises baroques exubérantes.
Après un petit effort pour "avaler" 250 marches, le campanile de l'Église de San Giorgio se dévoile.
Situé entre la partie haute et basse, l'édifice possède une architecture impressionnante, un chef d'œuvre du style rococo, fantaisiste et raffiné.
Loin du brouhaha incessant de la basse ville, nous profitons d'instants de calme et de panoramas sensationnels...
À côté de l'église, la Bottega Sabadì abrite la cave d'un producteur de chocolat... Une spécialité unique en Sicile : le chocolat de Modica ! Un trésor très prisé.
Nous entrons dans cette boutique.
Le décor est feutré, nous "tournons" autour d'une grande table ou des échantillons à 70 %, 80 % , et 95 % sont proposés à la dégustation, ainsi que des pâtisseries et friandises chocolatées.
La vendeuse nous fournit quelques explications sur le processus d'élaboration. Le choix des saveurs est infini : au piment, au gingembre, à la cannelle, au citron, à l'orange, etc. La diversité des arômes nous fait voyager...
Nous restons dans le classique - Latte E Caffé. Nous engloutissons la petite tablette tout en parcourant les venelles étroites.
Modica se mérite, il faut être bon marcheur pour ressentir l'identité sicilienne. Il fait chaud. De retour dans la ville basse nous nous désaltérons, attablés devant le Duomo.
Il est temps de retrouver la voiture.
Dernier petit tour dans des ruelles silencieuses à cette heure de la journée, avec un ciel bleu, des façades zébrées de fils de linge tendus entre les bâtisses. Une très légère brise caresse les pièces de tissu : des draps, des serviettes... C'est coloré, c'est méditerranéen et c'est beau !
Nous passons devant des églises... San Domenico, Santa Maria dell' Annunziata, nous ne verrons pas les intérieurs : peut-être des trésors, mais nous avons déjà en tête notre prochaine destinatation : Ragusa Ibla.
Nous quittons cette ville, qui a su conserver son identité tout en mêlant art, histoire et tradition.
Je prends la N115, avec un dernier regard pour Modica depuis une colline.
Le Val di Noto est un vaste territoire de production agricole avec une végétation sauvage, entrecoupée de champs de céréales, d'amandiers, de fruits et de légumes, cultivés sous des tunnels de plastique.
Le trajet est court, 30 minutes seulement. En cours de route, Denise contacte notre hôte pour la nuit. Il nous indique l'emplacement d'un parking (gratuit) dans la rue, via Pezza, à une cinquantaine de mètres de l'appartement.
Notre hébergement est à la limite de la ville haute : Ragusa Nuova, séparée par un profond ravin de la ville basse Ragusa Ibla plus ancienne.
Les rues sont très étroites, comme beaucoup d'endroit en Sicile et c'est pourquoi on apprécie la taille de notre véhicule.
L'accueil (en français) de Salvatore, le propriétaire est fort sympathique : son appartement, très fonctionnel, est nickel. La vue sur Ibla, depuis la terrasse du salon, est splendide.
On ne s'en lasse pas.
Délestés de nos sacs, nous passons devant la Chiesa Santa Maria delle Scale, perchée au-dessus de la longue volée de marches qui relie les deux villes.
La plus vieille église de la cité, a été construite dans un style gothique, puis agrandie plus tard dans le style baroque. Le portail est fermé, mais quel panorama depuis son petit parvis.
Ragusa a des airs de musée à ciel ouvert, un trésor de merveilles...
Nous dévalons des "passages secrets", une série d'escaliers et une belle ruelle étroite. L'ouvrage, bordé de maisons défraîchies, est plus qu'une voie de communication, il est indispensable pour les habitants du quartier. La Chiesa di Santa Maria dell'Ittria est immanquable, ses murs affleurent l'escalier, dans l'ancien quartier juif. Son dôme bleu fait partie des images de carte postale de la cité.
Au fur et à mesure de la descente, nous remontons le temps de deux siècles... L'Église Anime del Purgatorio domine la Piazza della Republica. L'intérieur, à trois nefs, est séparé par des colonnes corinthiennes.
La façade du Palais La Rocca attire les regards. Les consoles des balcons interrogent : elles sont sculptées d'angelots, de créatures mythologiques et de masques grimaçants et grotesques.
Chaque détour est une découverte : flâner dans des ruelles ornées de fleurs colorées, explorer des petits jardins privés, poser un regard sur une façade, dans une atmosphère tranquille et apaisante.
Il faut du recul pour photographier l'imposant Duomo San Giogio, entouré de hautes grilles de fer forgé. Le portail est fermé et, malgré la baisse de luminosité qui commence à s'imposer, nous admirons la finesse de son architecture baroque, mise en évidence tout en haut d'un majestueux escalier.
La Plazza Duomo s'étire en longueur : les boutiques de souvenirs, les bars et les restaurants sont concentrés sur cette esplanade, envahie par les touristes.
Un panneau signale les curiosités et la Chiesa di San Giuseppe est à proximité... Tous les monuments se succèdent, minute après minute !
Nous arrivons au bout de l'éperon rocheux. Le Giardino Ibleo est un jardin public, aux allées bordées de palmiers et d'une pinède, qui offre de l'ombre pour flâner entre des plantes méditerranéennes et des cèdres du Liban.
Trois églises sont construites dans le parc, dont la vieille église di San Giacomo avec, à l'extérieur de son entrée principale, l'Antico Portale di San Giorgio qui date du XIIIe siècle. C'est un des rares vestiges "debout" suite au tremblement de terre de 1693. Je distingue, sculpté sur son arc en ogive, de riches sculptures.
Ce chef d'œuvre, est un des symboles de la ville qui a su résisté aux siècles et aux intempéries sans rénovation.
Notre pérégrination nous a ouvert l'appétit. Le menu du restaurant Ai Lumi sur la Plazza Duomo est alléchant... La salle, avec des murs en pierres apparentes, est accueillante. L'attente est longue, les plats quelconques... Beaucoup moins que l'addition : 50 € les deux assiettes de spaghettis, avec un verre de vin.
Il faut du courage pour grimper les nombreuses marches pour retourner à notre logement. La pluie menace, le temps est frais, mais la vadrouille reste plaisante. Dans un enchevêtrement de ruelles, au fort caractère médiéval, les monuments sont éclairés de mille feux... Le calcaire jaune prend des couleurs dorées.
Maintenant, il fait frisquet et il pleut légèrement. Nous retrouvons, avec bonheur, le confort de l'appartement. Depuis la terrasse, malgré les conditions de faible luminosité, la pluie, combinée à l'éclairage des lampadaires et les ombres des monuments, dévoile une atmosphère mystérieuse... Nous mesurons notre chance !
Mardi 17 septembre 2024
Salvatore est un hôte de qualité : à 8 heures pile, un employé, du café installé quelques marches plus bas, nous livre notre petit-déjeuner : c'est copieux, varié avec des vrais croissants chauds et des fruits frais.
Dehors, la météo est médiocre, de lourds et denses nuages annoncent un changement de temps.
Il est 9 heures, malgré la pluie et les bourrasques, nous décidons d'explorer Ragusa Nuova, la ville moderne. Il est encore tôt et les rideaux des magasins sont encore baissés.
Protégés d'une petite ondée sous un parapluie, nous arpentons le corso Italia, jusqu'à la Cattédrale di San Giovani Battista. L'édifice a été construit, ici aussi, après le séisme de 1693. Sa façade baroque tardif clair est majestueuse avec 24 anges disposés sur les côtés. Notre visite s'arrête là, il est trop tôt, la porte est fermée.
Face à la cathédrale, le Palazzo Bertini ne possède pas le plus bel extérieur, mais la façade est enrichie de trois sculptures qui représentent des têtes surprenantes : un moustachu désigne le commerce, un barbu l'aristocratie et le troisième, un édenté, la pauvreté.
L'architecture urbaine est pleine de contrastes. Sur la Piazza Matteotti, le bâtiment de la Poste est de style Art Déco. Je lui trouve un air soviétique, mais en Italie, c'est plutôt l'époque fasciste...
Sur le haut de la façade, neuf statues allégoriques sont posées sur 9 colonnes représentant les diverses communications sur tous les continents. Tout à gauche de la fontaine centrale, un monument est consacré aux militaires morts pendant les guerres.
La pluie nous ralentit et c'est l'occasion d'être encore plus attentiif et de décrypter une "coutume" locale.
La mort s'affiche sur les murs des villes siciliennes !
Avec surprise, nous découvrons des avis de décès placardés sur la porte ou sur les murs de maisons. L'affiche, de style publicitaire, peut présenter la photo de la personne décédée ! Un mode de communication qui est jugé plus rapide qu'un bulletin dans la presse locale. Le nom du défunt et la date de l'enterrement y figurent.
De vieilles affiches, à demi arrachées, peuvent rester là quelques années.
Le petit séjour dans le Val di Noto se termine. La valeur artistique et culturelle des trois villes nous a charmé..
La pluie a cessé lorsque je m'installe au volant ; direction Agrigente, une ville sur la côte sud-ouest de l'ile.
Le paysage a changé. Dès la sortie de Ragusa, du côté droit, nous sommes au cœur de l'agriculture intensive. Sous de vastes tunnels de plastique poussent des tonnes de fruits et de légumes. La région est le grenier de la Sicile avec des vergers, des oliviers et des cultures céréalières qui s'étendent jusqu'aux collines.
Nous avons un faible pour le côté gauche ! Des plages de sable et des eaux cristallines...
Les paysages défilent avec des torrents presque secs qui ont creusés des petits canyons entre des falaises. Après deux heures de route, à la sortie d'un virage, se profile un temple sur un promontoire.
A l'intersection suivante, une route bifurque en direction de la Vallée des Temples, nous sommes à Agrigente...
Un vaste parking (5,70 € - caisses automatiques) est aménagé à proximité de la billetterie de l'entrée Est.
Une petite file s'est formée devant les guichets, mais l'achat des billets est très rapide. Nous choisissons la prestation qui inclut la visite du parc et du jardin (21 € par personne).
Le parc archéologique est inscrit au Patrimoine Mondial de l'Unesco depuis 1997.
Il fait beau, le site est immense et les visiteurs sont éparpillés sur un immense plateau... C'est parfait !
Le plan du site est simple : un aller-retour sur 2 kilomètres. D'un côté, un panorama splendide sur la ville, édifiée sur un massif rocheux, et la vallée de l'autre. Le parc peut se visiter de deux façons : en mini-bus ou comme nous, à pied...
L'histoire de la cité remonte à l'époque grecque en 580 av.J.-C. Les Carthaginois en 406 av.J.-C l'assiégèrent et la saccagèrent. À l'époque romaine, au IIIe siècle, elle connut la prospérité jusqu'à son déclin, causé par les byzantins et les chrétiens qui détruisirent en partie ses temples.
Les premiers vestiges qui s'offrent à notre vue, perchés au sommet d'une petite colline, encerclés par de vénérables oliviers est le Temple de Junon, appelé aussi Temple d'Hera. Ce grand temple érigé en 450 av.J.-C. comptait 34 colonnes. Dédié à Junon, la déesse du mariage et de la fécondité, il fut détruit par un incendie déclenché par les Carthaginois, puis reconstruit par les Romains.
Bâti selon le style dorique périptère, il conserve une partie de sa structure.
Nous nous engageons dans un joli sentier. A flanc de colline, sous des amandiers et des oliviers qui nous offrent un peu d'ombre, nous longeons les vestiges des fortifications qui entouraient la cité.
La vue du Temple de la Concordia nous surprends par sa beauté rare et son degré de conservation.
Ses 38 somptueuses colonnes, hautes de 6,50 mètres, sont dans un état de préservation exceptionnelle.
Au cours des siècles, le temple a été modifié, agrandi à plusieurs reprises et converti en basilique chrétienne au VIe siècle ; une des raisons pour laquelle il est encore en si bon état.
Ce magnifique ouvrage peut, à mon sens, rivaliser avec l'Acropole d'Athènes.
Il faut être patient pour prendre un photo, le temple concentre une grande majorité de touristes. Heureusement, la partie arrière, tout aussi sublime, semble "oubliée" par les visiteurs.
Sur la gauche du monument, une statue en bronze offerte par le sculpteur polonais Igor Mitoraj, représente Icare.
D'une grâce étonnante, elle symbolise la chute d'Icare qui, désobéissant à son père, a volé trop près du soleil, a brûlé ses ailes de cire et est tombé dans la Méditerranée.
Nous passons devant des nécropoles, avec des sépultures réparties en plusieurs secteurs, puis vient la Villa Aurea.
Cette propriété appartenait à un capitaine de l'armée anglaise, mécène passionné d'archéologie, qui participa aux fouilles du site.
Nos pas nous portent au Temple d'Hercule, un des temples les plus anciens. Sûrement aussi un des plus colossaux de l'antiquité.
De nos jours, il ne reste que huit colonnes, redressées au début du XXe siècle, qui s'élancent fièrement vers le ciel.
La première partie de la Vallée s'arrête ici. Un passage en hauteur permet de traverser une route. Les monuments sont moins emblématiques.
En poursuivant notre promenade nous découvrons, en contrebas dans la vallée, une tour funéraire romaine : c'est le Tombeau de Théron.
Un peu plus loin, c'est le Temple dei Dioscuri, pas très grand, il était dédié aux jumeaux Castor et Pollux. Complètement détruit, une reconstruction effectuée entre 1836 et 1852, est un mélange de colonnes et d'éléments de différentes époques.
Nous sommes tout près de l'entrée ouest et avons payé un supplément pour visiter le Giardino (jardin) Della Kolymbethra.
Nous descendons dans un milieu végétal typiquement méditerranéen, avec un petit ravin où poussent de gigantesques oliviers, des orangers, des citronniers et des légumes. Petit instant de fraîcheur, la balade est agréable...
Pour admirer le Temple de Vulcain, nous devons traverser la voie ferrée. Tout à l'extrémité du site, sur la base du monument, des 34 colonnes qui composaient le temple, il n'en reste que deux !
Nous revenons sur nos pas, notre attention est attirée par le Temple de Zeus. C'est Théron, un tyran qui a vaincu les Carhaginois en 480.av.J.-C qui est à l'origine de sa construction. Le temple, contrairement aux autres, est totalement en ruines. Des piliers et des pierres sont étalés sur le sol...
Des Télamons, des sculptures de forme humaine, étaient érigées pour soutenir le toit. Hauts de 8 mètres, les Télamons avaient une figure de Carthaginois esclave.
La Vallée est un résumé de l'histoire de la Sicile et de la région méditerranéenne : les trois heures de visite sont un passage incontournable de l'ile.
Direction le centre historique de la ville où nous prenons possession de notre logement pour la nuit. Contacté par téléphone, notre hôte nous indique la via Empedocle pour trouver un emplacement sûr et gratuit pour la voiture. Je me gare juste au-dessus de la gare ferroviaire, à 500 mètres de la via Caruana.
L'accueil de notre logeur est très chaleureux. Situé dans un quartier déshérité, il a réhabilité une partie d'un ancien palais, en un intérieur moderne et confortable
La chambre et les sanitaires sont impeccables. Le toit-terrasse offre une belle vue sur la Mer Méditerranée, un peu de la Vallée des Temples et... sur les toits.
Avec passion, il nous parle, en français, de sa ville.
Ce secteur de la cité est une oasis d'authenticité. Un véritable labyrinthe bâti sur les flancs d'une colline surplombant la mer. Tout au bout de la via Atenea, la Chiesa del Purgatorio appelée aussi San Lorenzo, est immanquable. Un magnifique double escalier, permet l'accès à l'entrée. Sa façade, de style baroque, est d'une belle couleur jaune ocre, le portail est flanqué de chaque côté de colonnes blanches.
Agrigente, ce n'est pas que des édifices religieux : le quartier est populaire, très populaire ! La fin d'après-midi est plus fraîche, et l'on vadrouille dans un entrelacs de ruelles qui montent, qui montent...
Dans la Via Neve, la Scala degli Artisti Agrigento (l'Escalier des Artistes d'Agrigente) est un parcours pour piéton, une petite étape qui combine l'art et l'histoire, un musée de l'art urbain et de la culture locale. La découverte est captivante et insolite.
La Cathédrale de San Gerlando (le Duomo), fermée à cette heure tardive, domine une grande place, tout en haut de la vieille ville. Nous détaillons les motifs architecturaux de la façade et des murs extérieurs qui ont subi les aléas climatiques depuis des siècles. En haut d'un grand escalier, le portail d'entrée est en marbre blanc, un clocher a été ajouté au XVe siècle.
Encore quelques escaliers à monter, et parfois à descendre... et nous arrivons à la Chiesa di Santa Maria dei Greci. Cette petite église, construite sur les ruines d'un temple grec, posséde un petit passage souterrain sur un côté qui nous permet de voir quelques anciennes fondations.
L'extérieur est tout simple, la visite est rapide, car nous ne voulons pas déranger les pratiquants : un office religieux se déroule à l'intérieur.
Nous terminons la journée dans une boulangerie pâtisserie ! L'endroit est idéal pour s'asseoir, se détendre et se régaler avec une part de pizza et de focaccia... Le bonheur !
Mercredi 18 septembre 2024
Nous n'avons pas pris l'option petit-déjeuner, mais Giuseppe, le propriétaire, est très prévenant et laisse à la disposition de ses invités, une cafetière et des petits gâteaux.
Il fait beau et chaud et après une nuit très calme, c'est en forme que nous reprenons le chemin des escaliers et des rues pentues.
À cette heure matinale, le quartier échappe encore à l'afflux des touristes. C'est dans le calme et la sérénité, qu'Agrigente nous dévoile son passé, à travers ses ruelles pittoresques, ses trottoirs escarpés, ses escaliers cachés et ses maisons aux façades défraîchies, où les habitants font sécher le linge.
Un panneau signale la direction du Monastero Santo Spirito. L'édifice est un des plus importants de l'art médiéval en Sicile, il date du XIIIe siècle, puis a été remanié au cours des siècles suivants.
La façade de l'église est simple mais élégante, avec un portail gothique et une grande rosace qui se détache sur la couleur de la pierre locale. L'intérieur comporte une nef unique splendide avec une décoration baroque tout en stuc et en sculptures, et un plafond à caissons.
L'entrée du monastère est fermée. Mais dans une salle attenante, des gâteaux sont confectionnés par les sœurs bénédictines (9 € l'assiette).
Nous nous installons pour déguster ces "douceurs" aux amandes et une recette unique et secrète : le couscous à la pistache.
Le couvent est ouvert. Après s'être délesté de quelques euros (4 par visiteur), nous parcourons un passage qui mène à un grand cloître avec un jardin agrémenté d'une fontaine du XIVe siècle.
Au rez-de-chaussée, se trouvent la chapelle du monastère, la salle capitulaire et le réfectoire. Puis par un escalier, nous arrivons au dortoir et à des salles. Dans toutes ces pièces, le plafond en bois est soutenu par des arcs brisés et une série de niches.
Dans toutes ces pièces, le plafond en bois est soutenu par des arcs brisés et une série de niches.
Le couvent abrite des collections permanentes. Dans les étages supérieurs, des salles sont remplies de statues médiévales, de tableaux, etc. La section Ethno-anthropologie du musée municipal, abrite des outils et des ustensiles domestiques qui rappellent la civilisation sicilienne.
Nous avons terminé le voyage dans le passé.
Le passage dans la Via Atenea (très commerçante) pour rejoindre notre logement et récupérer nos sacs nous ramène au XXIe siècle.
Trois heures de voiture séparent Agrigente de Palerme. Les routes nationales sont étroites et sinueuses dans l'arrière-pays. Tantôt boisé, tantôt désertique et rocailleux, l'intérieur des terres de l'ile regorge de superbes panoramas.
Nous déposons la voiture sur le parking de l'agence Locauto Rent, sur la via Umberto Giordano. Le même employé que la semaine dernière, est toujours aussi désagréable. Malgré tout, il nous rédige un document, comme quoi l'état du véhicule est impeccable.
À pied, nous nous rendons au 28, via Volturno, à l'auberge Essential où nous avons réservé une chambre pour deux nuits.
Le petit établissement est à deux pas du Teatro Massimo. Nous récupérons la clé, chez la responsable, dans une boutique tout à côté. La chambre n'est pas top (de fortes odeurs dans la cour contiguë) mais l'emplacement est parfait.
Débarrassés de nos sacs, nous rejoignons la longue et étroite Via Porta Carini où se déroule tous les jours, qu'il fasse beau ou qu'il pleuve, le Mercato di Capo.
Les Palermitains y trouvent tout types d'articles pour décorer la maison ou bien acheter des vêtements. Nous déambulons parmi les touristes. Les étals offrent le meilleur de la campagne et de la mer : des fromages typiques, des olives, du poisson, de la viande, des fruits et des légumes. Mille couleurs et mille parfums, tantôt gourmands, tantôts âpres et épicés, se dégagent des devantures.
La cuisine de rue est omniprésente. Le marché, est un excellent endroit pour savourer la délicieuse cuisine sicilienne : arancini, poulpe bouilli, panelle (beignets de pois chiches) et sfincione (la pizza), etc. Nous nous régalons avec une ratatouille de légumes et des poulpes, le choix est excellent...
Palerme, possède une histoire d'une grande richesse qui s'affiche aux quatre coins de la ville, mais le centre historique reste un gigantesque musée.
En quelques minutes, nous arrivons à la Chiesa Santa Catarina située derrière la Fontaine de Pretoria. Nous y sommes venus la semaine dernière, mais le portail de l'édifice était fermé.
Elle est un exemple typique des églises construites à la fin du 16e siècle (entrée 3 €/P). Si son extérieur est assez simple, nous restons "scotchés " par la profusion de décorations et d'œuvres d'art. Cest une farandole d'éléments de la Renaissance, du baroque et du rococo. Toutes les surfaces sont recouvertes de peintures, de chérubins, de marbres décoratifs et de couleurs...
Dans la douceur de cette soirée de septembre, avec un été qui joue les prolongations, nous dégustons, assis sur les marches du Teatro Massimo, deux cannolis garnis de ricotta, de pistache et de chocolat...
Jeudi 19 septembre 2024
Dans la province de Palerme, la ville de Monreale abrite une pépite architecturale construite dans un style arabo-normand : la Cathédrale de Monreale qui combine les influences byzantines, islamiques et normandes.
Pour prendre le bus qui mène à Monreale, nous passons par la Via Porta Carini. Au marché Di Capo, les poissonniers, les maraîchers et les bouchers attendent les clients derrière leurs étals. Notre yeux filent sur les étalages colorés de fruits et de légumes. Nous nous installons à la table d'un kiosque pour prendre le petit-déjeuner, pratique très populaire à Palerme.
Rassasiés, nous pressons le pas ; le bus 389 (1,40 € /P) démarre de la Piazza Indipendenza à 9 h 30.
Juste à côté du Palazzo di Normanni, nous passons sous la jolie Porta Nuova. Ce petit monument majestueux, est le trait d'union entre le centre historique et la nouvelle ville. La voiture est la reine incontestée des rues, mais le passage d'un Ape de Piaggio apporte un charme authentique. Ce triporteur est une icône en Italie.
À l'heure indiquée, le chauffeur démarre. Après 45 minutes de trajet un peu chaotique, au milieu d'une circulation délirante, il nous dépose à proximité de la cathédrale.
Le soleil est déjà haut, la journée promet d'être une étuve. Au bout de la rue principale, le dôme de la cathédrale se dresse fièrement vers le ciel. Sur notre gauche, un magnifique panorama défile, dévoilant Palerme et la Méditerranée.
Le centre historique est pittoresque avec la découverte de boutiques d'artisanat et de souvenirs.
La Cathédrale Santa Maria de Monreale fait partie des édifices chrétiens les plus beaux au monde. Son extérieur est un témoignage de la décoration arabe, doté d'arcs entrelacés de calcaire et de lave. La façade possède deux tours normandes, dont une avec un clocher plus bas que l'autre et un portique du XVIIIe siècle avec trois arches. Le portail comprend 42 vantaux en bronze représentant des scènes bibliques.
Nous réglons le prix d'entrée comprenant la visite de la cathédrale, du musée et le jardin du cloître (13 €/P). L'édifice religieux est classé au Patrimoine Mondial de l'Unesco. Le roi Guillaume II, connu sous le nom de Guillaume le Bon souhaitait affirmer son pouvoir et créa ce centre religieux important.
À l'intérieur, trois nefs sont séparées par 18 colonnes antiques de l'époque romaine. La partie supérieure des murs est entièrement couverte de mosaïques byzantines. Les décors dorés sont somptueux et représentent des personnages dévoués au Christ. Ces mosaïques, faites de verre et de feuilles d'or, couvrent une surface de 6 500 mètres carrés. Les épisodes de l'ancien testament sont représentés par des décorations dans la nef centrale.
Dans l'abside, domine la gigantesque représentation du Christ Pantocrator ; c'est l'une des images les plus célèbres de l'art médiéval dans le monde. Nous reconnaissons les étapes de la création du monde, Adam et Eve au jardin d'Éden, les épisodes de l'Arche de Noé, la Tour de Babel...
Nous sommes émerveillés par les mosaiques et prenons notre temps pour admirer le travail effectué. Le portail est monumental, il est haut de près de 8 mètres et 4 mètres de large. Erigé en 1186, il était le plus imposant de son temps.
Notre billet nous donne droit à une visite du musée, très fourni, qui s'étend sur trois niveaux : des vêtements religieux, des pièces de mobilier, des tableaux, des retables, etc. Mais les explications sont en italien...
À côté de la cathédrale, se trouve un monastère où vivaient des moines. Il n'en reste qu'une petite partie, mais il y a surtout le cloître.
De style roman, c'est un des plus beaux d'Italie. Un élégant jardin est entouré de 216 arcades en ogive, portées par de fines colonnes jumelées.
Toutes sont torsadées, lisses ou crénelées, mêlant des symboliques chrétiennes et islamiques. Chaque colonne supporte un chapiteau de marbre différent. Sculpté, je dirais "ciselé" représentant des scènes bibliques, des allégories, des animaux et des végétaux.
Dans un coin, une magnifique fontaine fait le bonheur des amatrices de selfies !
Par un étroit escalier dans la tour sud, nous empruntons une passerelle, puis un passage extérieur resserré et atteignons le toit de la cathédrale. Nous avons un aperçu spectaculaire sur le jardin. C'est trop beau !
Au sommet, nous avons une vue panoramique sur toute la région et sur la Piazza Vittorio Emanuele, puis nous redescendons par la tour nord, qui conserve des archives vieilles de plusieurs siècles.
Le conducteur du bus attend les passagers au bas de la rue et démarre à 12 h 30. Le retour vers Palerme est lent : le trafic est ininterrompu et de nombreux conducteurs se frayent un chemin sans se soucier du code de la route. Ça bloque ! Des passagers pressés et grincheux le font savoir au chauffeur.
Nous anticipons et allons acheter, à la gare ferroviaire, les billets du bus qui doit nous amener à l'aéroport demain matin à 5 heures.
Le Mercato Ballardo est sur notre chemin. Le quartier de l'Albergheria est un des plus pauvres de la ville. À l'approche du marché, les immondices jonchent le sol, la foule devient plus compacte. Nous sommes pris dans un tourbillon d'odeurs et de saveurs, le marché est coloré, des volutes de fumée s'échappent des barbecues.
Les bruits sont une autre caractéristique du marché. Nos oreilles, captent les conversations et les cris des racoleurs qui essayent d'attirer les clients à leurs tables.
Sur une petite place, des restaurants accueillent une clientèle bruyante, mon nez ne peut résister au fumet des plats cuisinés qui mijotent dans de grandes marmites. Tous les sens sont en éveil !
Nous goûtons des assiettes de caponata (des aubergines, du cèleri, des tomates et des olives), des sardes a beccafico (des sardines farcies avec des spaghettis) assaisonnées de pignons de pin et de raisins secs et des polpette di sarde al sugo (des boulettes de sardines cuites dans une sauce tomate). Un mélange délicieux de saveurs.
Encore une belle découverte avec la traversée de la Via Calderai dans l'ancien quartier juif.
Des artisans ferblantiers et forgerons fabriquent, devant les promeneurs, dans leurs ateliers, avec art et passion, des ustensiles de cuisine et de jardinage.
Après avoir bien crapahuté, nous arrivons à la gare ferroviaire. Dans un bureau de la Compagnie Prestia e Comande, Denise achète les billets du bus (6,50 €/P) que nous prendrons demain à la Piazza Ruggiero Settimo,
L'intérêt touristique de Palerme ne réside pas que dans les rues et les monuments. Le Giardino Garibaldi est un havre de paix, un écrin de verdure. Petit moment de détente à l'ombre des ficus géants, dont un âgé de 150 ans.
Nous n'en avons pas fini avec l'architecture de l'art baroque des églises. À deux pas de la Via Roma, la façade de la Chiesa di S. Anna, construite en 1639 est impressionnante. Des personnages, dans des niches, sont représentés par des statues en marbre. L'intérieur, assez sombre, comporte trois nefs, mais a souffert lors de plusieurs séismes.
Il fait nuit, nous replongeons dans les ruelles, et la Via Maqueda, endroit animé où les fêtards se retrouvent. Cette faune est surtout concentrée autour de la Piazza Quattro Canti. Le soir, autour des kiosques à cocktails, les rues sont transformés en un gigantesque bar à ciel ouvert, les DJ jouent de la musique, et les noctambules transforment les pavés en piste de danse. L'atmosphère est très festive... Pour nous, c'est la fin du voyage !
Vendredi 20 septembre 2024
Réveillés de très bonne heure, à 4 h 30, nous avons la Via Maqueda pour nous deux. Au niveau de la Piazza Settimo, un agent de la compagnie de bus attend les premiers clients avec un carnet de billets à la main. À 5 heures, nous grimpons dans le bus pour l'aéroport.
À 9 heures, nous décollons, direction Bordeaux avec une escale à Pise...
- - - - - - - - - - - - - - -
Souvenirs du voyage
Ce petit circuit (800 kilomètres) nous a procuré de belles surprises, avec de très beaux sites. La rédaction de l'article est long, mais le voyage est, encore une fois, sublime...
Nous retiendrons en particulier, la région des Maldonie et ses superbes paysages montagneux. Nous avons, volontairement et par manque de temps, évité les régions côtières. Peut-être pour une autre fois...
Nous avons adoré les villes : l'ambiance unique des marchés et des ruelles qui sentent bon l'Italie... La richesse du patrimoine historique et architectural, avec des monuments fabuleux, souvent démesurés. La Sicile se découvre en "prenant son temps".
Nous avons aimé la gentillesse de la population et en particulier, dans chaque ville étape, le sens de l'hospitalité de nos hôtes.