Le blog de claudenise

Voyage au Panama en 2025

1ere partie

Panama City

Santa Fe

Boca Chica

Boquete

Bocas del Toro

Isla Bastimentos

Formalités

Pas de visa pour un séjour de moins de 90 jours pour un touriste français. 

Officiellement, un billet d'avion de retour ((ou tout autre destination) doit être présenté, ainsi qu'une solvabilité financière d'un minimum de 500 $ par personne (en liquide, carte de crédit ou par une référence bancaire) des moyens de paiement qui prouvent que les touristes ont les ressources nécessaires pour couvrir le séjour.

On ne nous a rien demandé ! Cette règle semble être rarement appliquée.

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Vaccination

Vaccins recommandés :

Hépatite A. Hépatite B. Typhoïde. Fièvre jaune. Rage dans les zones éloignées. Paludisme, avec un risque de transmission dans les régions de la côte atlantique.

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Question argent

1 Balboa = 1 Dollar.

1 Balboa = 0,86 Euro.

La devise officielle est le "balboa" dont la valeur est identique au dollar américain qui est la monnaie utilisée au quotidien. 

Se munir principalement de coupures de 1, 5, 10 et 20 $. Le rendu est en monnaie du pays (balboas et centavos). Des billets de 5 ou 10 balboas n'existent pas !

Certaines banques limitent le change en dollars à hauteur de 500 $.

Les distributeurs peuvent aussi limiter les frais de retrait, car à chaque prélèvement, des frais allant jusqu'à 6,50 $ sont appliqués.

Nous sommes partis avec des dollars, des euros, et nos CB. Les cartes bancaires Mastercard, Visa et American Express sont acceptées par la plupart des établissements et distributeurs de billets.

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Question transport

Aérien

Compagnie Air France.

Vol aller le mercredi 22 janvier 2025.

Paris CDG 13 heures 40 - vol direct - Panama City 18 heures 50.

Vol retour le 19 mars 2025.

Panama City 20 heures 50 - vol direct - Paris CDG 13 heures (j+1).

Billets achetés le 13 novembre 2024, comprenant 2 sacs en soute : 1 890,82 €.

Terrestre

Bus :

Panama City - Santiago Veraguas

Compagnie Sanpana. Trajet 4h30. Parcours 250 kilomètres. 12,70 $ les 2 billets.

Santiago Veraguas - Santa Fe

Bus local. Trajet 1 heure. Parcours 58 kilomètres. 6 $ les 2 billets.

Santa Fe - Calovebora

Bus local. Parcours 52 kilomètres. Trajet 1 heure.  Aller-retour, 12 $ pour deux.  

Santa Fe - Santiago de Veraguas

Bus local. Trajet 1 heure. Parcours 58 kilomètres. 6 $ pour deux.

Santiago de Veraguas - Horconcitos "El Cruce"

Bus local. Trajet 2h30. Parcours 160 kilomètres. 14 $ pour deux.

Horconcitos "El Cruce" - Boca Chica

Minibus. Trajet 30 mn. Parcours 16 Kilomètres. 6 $ pour deux.

Boca Chica - Horconcitos - David

Minibus et bus local. Trajet 1 heure 30. Parcours 62 kilomètres. Les 2 trajets 9 $ pour les 4 billets.

David - Boquete

Bus local. Trajet 1 heure. Parcours 44 kilomètres. 3,50 $ les deux billets. 

Boquete - David - Chiriqui Grande

Bus local.  2 Trajets 4 heures. Parcours 158 kilomètres. Les 4 billets pour deux : 3,50 $ + 8,50 $.

Almirante - Changuinola

Bus local. Trajet 45 mn. Parcours 25 kilomètres.    3,50 $ les 2 billets.

Changuinola - Sixaola (frontière du Costa Rica)

Bus local. Trajet 20 mn. Parcours 15 kilomètres.  

2 $ les deux billets.

Maritime

Chiriqui Grande - Bocas del Toro

Lancha (bateau à moteur). Trajet 1 heure.   

24 $ les deux billets.

Bocas del Toro - Ile de Bastimentos

Lancha-taxi. Trajet 8 minutes.   

10 $ les deux billets.

Bocas del Toro - Almirante

Ferry (plusieurs par jour) Trajet 1 heure. Normalement, le prix pour 2 billets est de 6 $, mais le passage (pour les piétons) est gratuit ce jour-là (dimanche). 

Métro de Panma City

Achat d'une carte rechargeable du Metro de Panama au prix de 2 $ (non nominative) dans un automate. Soit à l'arrivée, dans le hall de l'aéroport Tocumen, soit à la station Albrook, soit dans certaines autres stations. Paiement par CB ou en espèces. 

Chargement de la ligne 2 : 0,50 $ par trajet et par voyageur. 

Chargement de la ligne 1 : 0,35 $ par trajet et par voyageur. 

Il faut badger au tourniquet des stations. Le plan du métro, dans les rames, est facile et bien expliqué. Propre, neuf, climatisé, on s'y sent en sécurité ! 

La ligne 2, permet de relier l'aéroport, depuis la station San Miguelito.

La carte est compatible pour utiliser le Metro Bus de ville (0,25 $ le trajet).

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Question hébergement

Panama City

Hotel Tower House Suites

Calle 51 Este, Bella Vista, 36, Bella Vista.

Bien situé, il est à 10 minutes à pied de la station de métro Iglésia Del Carmen. Bon accueil. Grande chambre, propre et confortable. Literie parfaite. La piscine, est un plus, bien agréable. Service de bagagerie. Bon petit-déjeuner, mais répétitif, pour un séjour prolongé. 

Réservation par Booking.com.

3 nuits en janvier. 155,53 $, avec le petit-déjeuner.

3 nuits en mars. 155,53 $, avec le petit-déjeuner.

Adresse à recommander.

Santa Fé

Rainforest Yasmin Hostel

Santa Fe, Veraguas.

Situé à l'écart du village (300 m du centre). Bon accueil des propriétaires avec un plan détaillé des randonnées... et une bouteille d'un vin rouge chilien !

Petit bungalow propre, confortable avec une bonne literie. Piscine agréable dans un joli jardin luxuriant. Cuisine commune avec un espace repas. Café offert et préparé dès 5 heures du matin.

4 nuits sans le petit-déjeuner, 255,20 $. 

Réservation par Booking.com.

Adresse à recommander.

Boca Chica

Roxy' Bed & Breakfast

Boca Chica, 00113 Boac Chica.

Bon accueil, personnel sympathique. Situé dans la rue principale du village. La piscine est appréciable lors des grosses chaleurs. Chambre propre et confortable. 

Attention aux soirées de fin de semaine : la sono, dans la rue, fait vibrer les murs de la chambre.

3 nuits en janvier, 183 $ avec le petit-déjeuner. 

Réservation par Booking.com.

Adresse à recommander.

Boquete

Gaia Lodge

Avenida B Oeste, Bajo Boquete.

Bien situé. Bon accueil. Chambre spacieuse et cossue, bonne literie. Cuisine commune bien équipée. Joli jardin avec des colibris.

4 nuits en février, 242 $ sans le petit-déjeuner. 

Réservation par Booking.com.

Adresse à recommander.

Ile de Bastimentos

Hôtel Caribbean View

Village de Old Bank.

Chambre (très propre) avec un balcon donnant sur l'embarcadère. Accueil un peu perturbé, le propriétaire n'est pas présent : il faut insister pour obtenir la chambre que nous avons réservé. Structure de l'hôtel (sur pilotis) vétuste. Chambre étroite, mais assez confortable. Mieux vaut payer en espèces... Par carte, majoration de 10 % !

4 nuits en février, 185 $ sans le petit-déjeuner. 

Réservation par Booking.com.

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Question au quotidien

1 bouteille d'eau : 1,50 $ - Achat de la carte  Metro bus 2 $ et d'une recharge de 2 $ - 1 bière locale, 1,9 € pour 0, 5 litre - 1 cappuchino 3,3 € la tasse - 1 bouteille de lait 1,6 € - 12 oeufs 2,4 €.

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Carte du Panama

Flèches en bleu : itinéraire de la 1ere partie.

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En octobre 2024, nous sommes à Montréal au Canada, chez notre fils Benjamin, sa compagne et notre petit-fils. Une discussion s'engage sur les prochaines vacances 2025. 

L'idée d'un séjour (pour eux) au Costa Rica, un pays qu'ils apprécient particulièrement est évoquée... Pourquoi ne pas nous y retrouver en famille, avec aussi, notre fille, Manuela ? 

À notre retour en France, Denise a trouvé dans la bibliothèque, le guide du Petit Futé du Panama, il date de 2019/2020... Enfin, son désir de découvrir ce pays, limitrophe du Costa Rica va être comblé.

Pour moi, la tâche est de scruter des cartes, trouver des lieux et des activités intéressantes. Lire des blogs, regarder les trajets entre les différentes étapes, faire des choix et créer un itinéraire...

Denise va acheter les billets d'avion et réserver les hôtels. Le choix des dates de départ et de retour des enfants est fait... Nous, nous allons jouer les prolongations, avant et après les retrouvailles !

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Mardi 21 janvier 2025

Départ en train Ouigo, de la gare de Bordeaux Saint-Jean, pour la gare ferroviaire de l'Aéroport Charles de Gaulle à Paris. 

Rapidement, nous montons à l'étage pour grimper dans la navette CDG Val, après quelques minutes, nous descendons au niveau du Terminal routier. 

Il est tard, sur le quai C3, quand le bus 39 démarre. Finalement, le conducteur nous dépose près du F1 Belle Étoile, où Denise a réservé une chambre.

Mercredi 22 janvier 2025

L'avion de la Compagnie Air France à destination de Panama City décolle à 13 h 40. Nous prenons tout notre temps pour le petit-déjeuner. Nous sommes frais et en forme lorsque le bus 43 passe devant l'hôtel. Nous y grimpons, sac sur le dos, le voyage débute...

L'enregistrement des bagages est rapide. Le vol est direct, mais il va durer près de 11 heures pour franchir cinq fuseaux horaires... Mais rien à voir, avec les mois de navigation, du temps de Christophe Colomb en 1502 et de Vasco Nuñez de Balboa en 1513. 

Malgré un retard au décollage, l'heure d'arrivée 19 heures est respectée. Un policier de l'immigration de l'Aéroport Tocumen ajoute un tampon d'entrée sur notre passeport. 

Il fait nuit et nous sommes en terrain inconnu. Pas de métro ce soir. Denise commande un Uber. 

Le conducteur est sympathique et volubile. À cette heure tardive, la circulation est fluide, simplement vingt minutes pour rejoindre l'Hotel Tower House Suites, dans le quartier Bella Vista. 

L'accueil de la réceptionniste est aimable. La chambre est grande et confortable : nous profitons pleinement de la climatisation. Ce matin, à Paris, il faisait 5° et ce soir, à 22 heures, la température est de 30° !

Jeudi 23 janvier 2025

Le sommeil nous a requinqués. Nous avons récupéré des fatigues du vol et sommes prêts à découvrir la capitale. Le petit-déjeuner est consistant : des œufs brouillés, des fruits et un café con leche (café au lait).

Ce matin, le soleil est généreux, et il fait déjà très chaud. Nous arpentons sans hâte, les rues qui mènent au bord de mer. Autour de nous, les grands immeubles font penser au centre de Manhattan. 

D'une architecture futuriste pour la plupart, alliant pureté et élégance, beaucoup abritent des banques qui gèrent le capital des entreprises, assurant le passage des milliers de navires à travers le canal. 

Nous déambulons, mais avec une vigilance accrue face aux trottoirs déformés, parfois avec des trous béants et avec beaucoup de défiance quant à la traversée de carrefours : même avec la priorité aux feux tricolores, dans la capitale, l'automobiliste est roi !

L' Avenida Vasco Nuñez de Balboa, qui longe le Pacifique est large, très large. Des centaines de véhicules, sur quatre files dans chaque sens, rugissent, ronflent et klaxonnent. Un pont piétonnier permet de la traverser. Le long de la jetée, le calme règne sur la Cinta Costera. 

Cette immense promenade, s'étend le long de la baie de Panama. Elle intègre des jardins, des terrains de sport et deux voies, une pour les piétons, l'autre pour les cyclistes. Ici, le monument dédié à Vasco Nuñez de Balboa, trône fièrement. C'est le conquistador espagnol qui découvrit l'Océan Pacifique.

Il fait chaud, très chaud, lorsque nous approchons du quartier de Casco Viejo. 

A proximité du port de pêche, se tient le Mercado del Mariscos. Deux zones bien distinctes composent le site.

Dans un vieux bâtiment ouvert à tous les vents, les pêcheurs débarquent leurs prises, les entreposent et les préparent à la vente. Les odeurs iodées et des algues, se mélangent à celles des déchets de poissons, qui pourrissent dans les poubelles. 

Dans les allées, les pélicans rôdent et se goinfrent des entrailles sanguinolentes, jetées par les employés... 

Une agitation bon enfant se dégage de ce lieu emblématique. 

Les stands, installés sous la halle, nous impressionnent. Des hommes et des femmes vont et viennent. Ça découpe, ça tranche... Quel univers laborieux !

Sur les étals, nous ne connaissons pas la moitié des fruits de mer, des poulpes, des poissons ...

Le quartier du marché, ce n'est pas que le port de pêche. À quelques dizaines de mètres, les gourmands peuvent goûter "au retour de la mer". Généralement, les marchés permettent de prendre le "pouls" de la vie quotidienne des habitants d'une ville, et celui-ci ne fait pas exception.

Les rabatteurs sont insistants... L'affluence est bruyante et colorée, les clients sont accoudés aux comptoirs. Nous nous installons autour d'une table brinquebalant pour un ceviche de camarones (des crevettes), servi dans un simple gobelet. 

Dans un bâtiment mitoyen, l'ambiance est plus "feutrée" : nous pénétrons dans la salle de vente du marché central. Les étals, soigneusement présentés, sont bien approvisionnés avec toutes sortes de produits : langoustes, crevettes de toutes tailles, poulpes, divers coquillages... Bruts ou préparés.

À l'entrée du Casco Antigo, appelé aussi Casco Viéjo, le quartier colonial de Panama City, se trouve, comme dans de nombreuses capitales, son quartier chinois, le Barrio Chino. Dans son dédale de ruelles, à l'écart de l'agitation touristique, flottent des odeurs et arômes du patrimoine culinaire asiatique.

Quelques motifs décoratifs rappellent le style et la richesse de la communauté.   

L'architecture des vieux bâtiments, décrépis, abandonnés, et agrémentés d'élégants balcons, cachent de véritables joyaux. Quel contraste avec la ville neuve et verticale.

Dans un petit parc, des habitants viennent se détendre sur les bancs, d'autres tentent leur chance, auprès des marchands de billets de loterie... 

Le choix est primordial. Les joueurs cherchent leurs numéros chanceux auprès des vendeurs installés côte à côte. 

Au-dessus du quartier chinois, se trouve le Barrio Santa Anna, avec au centre d'un joli parc, l'église du même nom, construite en 1678.

Nous crapahutons depuis une bonne heure sous un soleil ardent. Il est temps de descendre dans le Casco Viéjo touristique. Les rues et les ruelles ont des airs de Carthagène des Indes en Colombie, une ville que l'on a visitée il y a deux ans. 

Le quartier, appelé aussi San Felipe, est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1997. Des maisons coloniales rénovées, à l'architecture baroque et néoclassique, bordent des chaussées pavées. Tout est propre et aseptisé... C'est la vitrine de Panama City, l'endroit où l'on trouve le plus de touristes.

L'Église Nuestra Señora de la Merced est une rescapée des actions destructrices des pirates, car, jadis, elle était le siège du pirate Henry Morgan.

Depuis 1956, elle est déclarée Monument Historique National.

Véritable labyrinthe bâti au fil des siècles, le quartier fascine de nombreux visiteurs qui s'agglutinent autour de la Plaza Mayor, de forme carrée, avec autour, la Mairie à la couleur pastel rose bonbon.

À côté, l'imposant Musée du canal, et la Cathédrale Basilique Santa Maria la Antigua, qui a été consacrée en 1796.

Un bâtiment attire mon attention. Il est en ruine, mais un graffiti représente un personnage plein de poésie... Il semble glisser sur un balcon en ferronnerie. 

De l'autre côté, c'est l'opulence, avec des engins motorisés de quelques privilégiés !

Nous descendons vers le bord de mer et faisons de belles et étonnantes découvertes : des façades rénovées ou délabrées, une place où se trouve une statue dédiée à Simon Bolivar, ou encore l'Église Saint-François d'Assise...

Tout au bout, c'est l'océan. Le soleil, écrasant, nous accable sur la Promenade Bovedas qui mène à la Plaza de Francia. 

Face à nous, au fond de la baie, la silhouette urbaine, dessinée sur la ligne d'horizon, est une véritable forêt de tours d'acier et de verre. Une course à la hauteur ! Le centre financier est le reflet de la bonne santé économique du Panama, grâce à son système fiscal avantageux et aux bénéfices générés par le canal. 

Au large, derrière la Cinta Costera "3" (une route construite sur pilotis) des bateaux attendent leur tour pour traverser le canal.

Petit clin d'œil à la France. Au sommet d'un obélisque, se dresse un coq, le symbole français par excellence... L'Ambassade de France est à côté. 

Parmi les bustes de quelques personnages illustres, se trouve celui de Ferdinand de Lesseps qui a construit le Canal de Suez. 

Mais, au Panama, son projet n'a pas réussi, et il a ruiné, à l'époque, de nombreux actionnaires français. 

Au loin, on distingue la structure en acier et en béton du Pont des Amériques. Il s'étend sur 1654 mètres au-dessus de l'entrée du Pacifique.

Des ruines historiques, des fresques colorées, des rues décorées et des façades défraîchies. Le quartier, tel un patchwork, est un ensemble disparate, de différentes couleurs et d'architectures, qui nous laissent rêveurs.

Nous voici de retour vers le quartier des affaires de Panama , avec ses immeubles de béton et de verre. 

La journée a été longue. Avant de retrouver notre chambre, nous faisons l'achat d'une carte de métro (2 $) et la chargeons, pour la même somme, à la station de l'Église Del Carmen qui est tout à côté.

Denise consulte son téléphone... 18 kilomètres effectués pour cette première journée !

Vendredi 24 janvier 2025

Le petit-déjeuner est identique à celui de la veille, copieux et énergétique. 

À la sortie de l'hôtel, c'est sous une chaleur et une moiteur accablante, que nous nous dirigeons vers la station de métro Iglésia Del Carmen. 

En moins de 10 minutes, nous arrivons à Albrook, le terminal du métro, mais aussi, le point de départ et de fin des lignes d'autobus.

La gare routière est immense, moderne. Très vite, nous repérons le guichet de la compagnie de bus qui assure les transports jusqu'à la ville de Santiago de Véraguas, notre prochaine étape. Il y a un départ toutes les heures. 

À l'extérieur, depuis un quai bien signalé, le Métro Bus 810, assure la navette avec les Écluses de Miraflores. Les départs sont fréquents, le coût est minime, 0,25 $ le trajet.

Le trajet est rapide, moins de 20 minutes. Au niveau du hall d'entrée du Centre d'accueil, un agent informe les visiteurs de revenir à 14 heures, car le passage d'un cargo est prévu à ce moment-là. 

Nous insistons pour entrer et l'agent nous laisse passer. Il est 9 heures 30, la matinée est déjà bien entamée. Le prix d'entrée de 34 $ comprend la diffusion d'un film et l'accès au mirador. Le musée, lui, est fermé...

Nous sommes libres de nous déplacer pour une vue d'ensemble du site.

Les Écluses de Miraflores constituent la dernière section (vers l'Océan Pacifique) du Canal de Panama, qui traverse le pays avec, d'un côté l'Océan Pacifique et de l'autre l'Océan Atlantique.

À l'arrière, un porte-conteneurs au nom de "Panamax", passe sur un canal parallèle (construit de 2009 à 2016) et ses écluses. Ces infrastructures ont été recalibrées pour répondre aux dimensions toujours plus hors normes des géants de la mer.

Le mastodonte se dirige vers l'Océan Atlantique et passera dans un moment, sous le majestueux Pont du Centenaire et sa structure à haubans. 

Les navires n'ont plus à faire le tour du continent sud-américain. Le canal, de 80 kilomètres, leur permet de faire une économie de temps et d'argent.

La diffusion du film sur l'histoire du canal doit débuter à 12 heures. Nous avons le temps de faire une pause boisson au 1er étage. 

Le documentaire, diffusé en anglais, relate l'histoire et la construction franco-américaine. Ferdinand de Lesseps a démarré le premier chantier. Puis, un scandale financier, en 1891 a interrompu le percement de la voie maritime. 

Les États-Unis reprennent les travaux qui sont terminés en 1914. Les présidents Carter et Herrera, en 1976, entament des négociations pour la prise en charge du canal par le Panama... L'accord est conclu en 1999. 

En 2016, les travaux d'élargissement du "second" canal sont terminés, avec des écluses plus larges pour accueillir les gros mastodontes.

Pourquoi le Canal de Panama ?

La raison est simple et évidente : un navire, qui doit relier la côte Atlantique à la côte Pacifique des États-Unis, par le canal parcourt 9 500 kilomètres.

S'il veut passer par le Cap Horn (pointe la plus au sud de l'Amérique Latine), la distance est de 22 500 kilomètres !

La foule est au rendez-vous à 14 heures sur la plateforme d'observation. Il faut jouer des coudes pour réussir des photos lorsque les bateaux approchent du premier des deux sas. 

Chaque écluse mesure 305 mètres de long, 33,5 mètres de large et fait 12,5 mètres de profondeur. Les navires sont soulevés ou abaissés de 16 mètres en fonction de leur direction. 

Un catamaran, puis un bateau rempli de touristes, amorcent leur entrée en venant du côté Atlantique et des Écluses Pedro Miguel. Les deux premiers navires quittent la première écluse, lorsque derrière eux, se présente un gros cargo rouge.

La manœuvre est délicate et minutieuse. Il faut faire entrer le cargo de plus de 30 mètres de large dans une écluse dont les parois sont distantes de 33 mètres... Pour cela, il est encadré par des remorqueurs, qui le positionnent précisément dans l'axe de l'écluse.

Puis s'enclenche le ballet des "mules". Ce sont des locomotives électriques de 55 tonnes. Elles circulent le long de l'écluse sur des crémaillères. Leur mission n'est pas de tracter les navires, mais de les maintenir dans l'axe des bassins au moyen d'élingues en acier. 

Le navire reste ainsi durant le passage des deux écluses. La collaboration doit être sans faille, entre les marins et le personnel à terre. 

Un ingénieux système abaisse les navires en utilisant la gravité. 

La porte de la dernière écluse s'ouvre... La route est ouverte, le Pont des Amériques annonce l'Océan Pacifique.

Pour le retour, sur le parking, nous patientons 30 minutes avant qu'un bus ne se présente.

À la station Albrook, nous prenons un nouveau bus, pour aller au site archéologique de Panama Viéjo. 

Il est sûrement trop tard, car le parc est au nord de la métropole. Le conducteur nous dépose à un arrêt, sur l'avenida Cincuentenario, distant d'une centaine de mètres à pied du site. Malheureusement, l'entrée est fermée par un gros portail. 

Au travers des grilles, nous apercevons les vestiges des fortifications coloniales et des canons. 

Notre retour dans la capitale, après le séjour au Costa Rica, est prévu en mars. Nous repasserons sûrement.

De retour dans le centre de Panama, nous nous faisons déposer dans le quartier de Punta Patilla. 

La nuit est tombée, la vue sur la baie est exceptionnelle.

Côté terre, c'est la fête... Les lumières de cette scène nocturne illuminent le ciel. La variété des couleurs est infinie ! Du vert, du bleu, du jaune qui proviennent de la profusion des immeubles de grande hauteur et des enseignes publicitaires géantes. 

Samedi 25 janvier 2025

Le petit-déjeuner fini, nous mettons notre sac sur le dos pour rejoindre la station de métro Iglésia del Carmen.

Il fait déjà très chaud à 8 heures du matin. Et la fraîcheur du métro est appréciable.

Dans l'immense hall de la station Albrook, Denise achète des billets pour Santiago de Véraguas au guichet de la Compagnie Vepasa. 

Le conducteur démarre à 9 heures. C'est un bus direct, mais les arrêts sont incessants pour permettre aux voyageurs de monter ou descendre sur la Panaméricaine. 

Aussitôt, au gré des stops, c'est le ballet continuel des vendeurs qui montent pour proposer des boissons, nourritures, etc. Je craque pour des churros. 

Sur les bas-côtés de la route, les étals de ventes de fruits ou d'artisanat local se succèdent. Le paysage défile entre les plantations de canne à sucre, les champs de maïs et les éoliennes.

À 13 heures, nous entrons dans la gare routière de Santiago.

5 minutes plus tard, nous trouvons des sièges, dans un minibus local pour Santa Fe. Le village est niché dans la montagne de la région du Véraguas.

Les conducteurs ont du mérite. Les pluies abondantes du climat tropical, détériorent rapidement le bitume ; on passe du "billard" bien lisse aux nids de poules et aux sections empierrées. 

À travers la vitre, on commence à apercevoir les paysages de petites montagnes.

Il n'y a pas besoin de climatisation, la température ne dépasse pas 25° ; l'air est enfin supportable. 

Ici, les conducteurs, tous très sympatiques, déposent les passagers à la demande... Et nous en bénéficions ! Le nôtre s'arrête à l'entrée du Rainforest Yasmin Hostel, notre logement pour quelques jours.

L'accueil est excellent, la propriétaire nous donne un plan de la région avec tous les tracés des randonnées.

Dès les sacs déposés, nous faisons quelques achats de victuailles à l'épicerie du coin pour nos petits-déjeuners et des sandwichs.

Nous avons une cuisine commune à disposition.

Dimanche 26 janvier 2025

Tôt, ce matin, une délicieuse odeur se dégage de la cuisine. Une famille de Panaméens est à l'hôtel pour le week-end. La maman est aux fourneaux et prépare le petit-déjeuner. Ici, l'air est plus frais, que la chaleur accablante dans la vallée, une aubaine pour les citadins qui viennent profiter de la piscine et du charme de la petite ville. 

Nous préparons notre petit-déjeuner : une omelette, une mangue, et un ananas. Un régal bien plus léger que nos voisins de table, mais qui va nous permettre d'affronter la journée avec énergie.

La région montagneuse de Santa Fe au cœur du Veraguas, entre la côte caraïbe et la côte pacifique, est une zone rurale propice à la culture du café. 

Éloigné des axes très touristiques, le Parc National de Santa Fe est riche de belles cascades et de plusieurs sentiers de randonnée.

Aujourd'hui, muni du plan donné par nos logeurs, nous allons faire une balade sur le Sentier Los Toucanes (toucans en espagnol). 

Au soleil du matin, sur les hauteurs du village, les façades des maisons colorées, avec leurs jardins fleuris sont magnifiques.

Le départ est laborieux, le sentier n'est pas signalé. Les rues sont désertes, nous nous égarons à plusieurs reprises. Finalement, nous nous engageons dans un chemin de terre.

À notre gauche, se détache le sommet du Cerro Tute qui culmine à 1 050 mètres d'altitude. Il est facilement repérable et il domine tout le secteur. Ce sera notre point de repère.

Malgré quelques lourds nuages, le temps est superbe, il fait même trop chaud pour une longue balade. Le chemin grimpe entre les prairies, les plantations d'orangers et de caféiers. Pendant deux bonnes heures, nous ne rencontrons personne. 

Une légère averse nous rafraîchit lorsqu'une voiture arrive à notre hauteur.

Deux hommes, employés par l'Institut Panameño Autonomo Cooperativo (une association de coopérative agricole) viennent récupérer des légumes (pour analyse) auprès de leurs adhérents. 

Ils nous mettent en garde contre la présence possible de jaguars et nous demandent de rebrousser chemin. Comme la pluie a redoublé d'intensité, ils nous invitent à monter à bord de leur véhicule.

Au niveau du hameau de Piquera, les agents ont rendez-vous avec des agriculteurs. 

Ici, se trouve le croisement d'un sentier qui mène, à gauche vers le Cerro Tutte et à droite, un autre chemin, mène vers la route qui va sur la côte atlantique. 

Les paysans nous déconseillent de nous engager vers ce dernier sentier. Dangereux, car il passe dans un secteur où vit le jaguar, nous disent-ils... Les deux techniciens, eux aussi insistent, et nous proposent à participer à leur tournée...

L'exploitation, cultivée par les paysans, est minuscule. A cette période, il y a des pommes de terre, des oignons, de l'ail et des carottes. 

L'arrêt est bénéfique. Enfin, je peux apercevoir un toucan à carène, appelé aussi toucan arc-en-ciel : il est facilement repérable avec son long bec.

Nous descendons vers Santa Fe. 

Les agents s'arrêtent chez un de leurs amis, propriétaire d'une finca (une ferme) et exploitant de café. Après avoir récolté les cerises (grains du caféier), il les laisse sécher naturellement au soleil.

Expérimenté et passionné par son travail, l'homme nous explique les étapes de la transformation du café, de la récolte jusqu'à la torréfaction. 

Tout est produit naturellement chez lui. Un peu plus loin, dans des petits bassins alimentés par les eaux de la montagne, des milliers de tilapias (petits poissons) tournent en rond. L'élevage est pour sa consommation personnelle, le surplus sera vendu.

Sa fierté de cultivateur se trouve dans une grande serre, au-dessus de sa maison... Sa femme cultive de superbes orchidées et des cactus de toutes tailles. 

Sa maison est un paradis de tranquillité. Nous restons un moment sur un mirador, goûtant un café de sa production.

La vue sur la vallée est grandiose.

Il est l'heure de déjeuner, et nous prenons congé de nos hôtes.

Nous invitons nos "guides" à manger avec nous, et ils nous amènent chez une de leurs connaissances dans une fonda (petit restaurant).

Le menu est unique. De l'arroz (riz) parfumé au porc et aux légumes. Pas de chichi, mais que c'est bon !

La pluie redouble en début d'après-midi. Nos compagnons ont terminé leurs tournées et ils veulent nous remercier de l'invitation en prolongeant la rencontre. 

Au nord de Santa Fe, il y a des cascades près du village de Guabal. La région bénéficiant d'un climat tropical humide, la nature est luxuriante, la végétation foisonnante. 

Sur le pont du Rio Llanito, à l'entrée du sentier qui mène à trois cascades, nous rencontrons un jeune garçon, guide à l'occasion. Nous prenons rendez-vous avec lui pour demain matin.

Dans la région, le climat est imprévisible. Nous avons perdu de l'altitude et le soleil réapparaît lorsque l'on effectue un arrêt au refuge des gardiens du parc. 

Des photos sont collées sur un mur, je reconnais des jaguars et des tapirs, qui arpentent les flancs montagneux. 

Les deux agents nous déposent dans le centre du village, eux rentrent à Santiago de Veraguas. 

Cette rencontre improbable nous confirme nos premières impressions. Les Panaméens sont adorables, serviables et très gentils... Il est vrai qu'un minimum d'Espagnol, ça aide !

La randonnée du sentier Los Toucanes a été pleine de bonnes surprises. Bon ou mauvais itinéraire, nous ne le saurons jamais !

En soirée, petite détente dans la piscine du Rainforest : l'eau est fraîche et tonifiante.

Lundi 27 janvier 2025

Au petit matin, le soleil est revenu. Santa Fe est un joli village : toutes les maisons sont entourées d'une cour ombragée et fleurie qui incite à la sieste ou à la discussion. 

Nous rejoignons quelques personnes, alignées à la queue leu leu, à la station des bus. Nous allons au village de Guabal. 

Le conducteur démarre à 8 heures 30. Les arrêts sont fréquents : les passagers, pour monter ou descendre, doivent enjamber des régimes de bananes vertes qui sont étalés dans l'allée centrale.

L'horizon est bouché au-dessus des montagnes, de gros nuages, annonciateurs de pluie, semblent accrochés aux sommets. 

Le conducteur nous dépose au niveau du pont qui enjambe le rio Llanito. La maison de Miguel est en face. L'homme et ses fils, dont celui, avec qui nous avons rendez-vous, font office de guide pour remonter le cours des 3 cascades.

Nous enfilons chacun une paire de bottes et c'est parti... 

La première cascade, en bord de route s'appelle El Caucho. Si elle ne fait que quelques mètres de hauteur, sa piscine naturelle aux eaux cristallines est un bassin de détente apprécié des locaux.

L'environnement est un bijou naturel, les couleurs de la forêt tropicale, d'un dégradé de vert, sont exceptionnelles. L'accès à la première cascade est facile, mais le sentier devient abrupt, les petits rochers qui servent d'escaliers sont glissants.

Nous comprenons la nécessite de porter des bottes, car nous traversons un passage (descente des eaux des cascades) avec un tuyau amarré pour s'accrocher : nous avons de l'eau jusqu'aux genoux. 

Le soleil pénètre difficilement la canopée et éclaire peu le canyon... La deuxième cascade est rapidement atteinte, mais le débit de l'eau n'est pas impressionnant. 

Nous reprenons le sentier qui mène à la troisième cascade. Très escarpé et caillouteux, il est glissant. Nous regrettons de ne pas avoir amené nos bâtons de marche (restés à l'hôtel).. 

L'effort n'est pas très long et une centaine de mètres plus hauts, l'eau dévale le long d'une falaise verdoyante, dans un bruit assourdissant. La vapeur d'eau se condense et forme un nuage de brouillard. Nous sommes seuls et restons bouche bée devant cette nature si belle...

Mais je suis déçu par l'absence d'oiseaux et de batraciens annoncés (aux couleurs invraisemblables) comme nous en verrons plus tard.

La séance décrottage, chez Miguel, est nécessaire et indispensable. Sa femme nous offre du café de sa production. Nous réglons le prix de la randonnée (10 $ pour nous deux). 

Le village de Guabal est à soi-disant 2 kilomètres, mais nous en faisons en réalité entre 3 et 4. Après une petite colline, quelques gouttes de pluie nous rafraîchissent. La vue plonge sur des fourrés aux mille nuances de vert. Enfin, la petite station est à deux pas, on peut se reposer.

À 12 heures 30, nous grimpons dans un minibus pour rejoindre le village côtier de Galovebora. Il est situé à 1 heure de route, au bord de la Mer des Caraïbes.

Le véhicule est archi plein. Tous les jours, depuis que le goudron de la nouvelle route a remplacé l'ancien chemin, impraticable les jours de pluie, les conducteurs font la navette entre les deux villages. 

Les sièges sont occupés par de simples passagers et des paysans avec leurs outils de travail. Sur la travée centrale reposent des sacs de fruits et de légumes. 

Dans l'habitacle, c'est un festival de couleurs. Devant nous, les femmes de l'ethnie Ngöbe-Buglé sont vêtues d'habits traditionnels chatoyants.

Calovebora s'offre à nous au détour d'un virage. Ce tout petit village de pêcheurs et d'agriculteurs, maintenant relié au reste de la région, peut espérer un essor dédié au tourisme balnéaire. 

Notre logeuse nous a conseillé de déjeuner au restaurant Vista Mar. Malheureusement, nous ne sommes pas sur le meilleur jour pour goûter leur gastronomie. Nous quittons, sans regret, la terrasse du restaurant et sa superbe vue.

Après avoir dépassé une "forêt" de palmiers, nous longeons une belle plage où le sable doux, d'une teinte presque dorée, rencontre les eaux turquoise de la Mer des Caraïbes. Un cliché parfait pour un futur fond d'écran.

Notre petite incursion, dans cette région oubliée, se termine en passant devant la minuscule école. Le drapeau et les paroles de l'hymne national sont affichés depuis des années sur le mur.

Il est 15 heures 30, le minibus démarre pour la ville de Guabal. Nous arrivons à la station à 16 heures 45, et c'est important, car le conducteur de la dernière navette pour Santa Fe prend la route à 17 heures. 

Il peut y en avoir une à 19 heures, mais seulement si le nombre de voyageurs est conséquent... Mieux vaut être prévoyant, car il n'y a pas d'hôtel à Guabal !

Nous prenons place dans le véhicule, avec encore des femmes de l'ethnie Ngöbe-Buglé, qui forment un groupe soudé. 

Avec leurs pommettes hautes et le regard fier, elles sont vêtues d'une "Nagua", une robe traditionnelle brodée de formes géométriques, de couleurs vives et ont, au bras, un "Chacara", un sac, tissé à base de fibres de plantes. À l'opposé, les hommes sont habillés de tee-shirts et de pantalons.

Par petits groupes, elles descendent au niveau de leur habitation aux toits de chaume, sans aucun confort. Ces pauvres cabanes exiguës sont disséminées dans la jungle.

Ce peuple autochtone, compte entre 200 000 et 300 000 personnes, réparties dans les provinces de Chiriqui, Veraguas, Bocas del Toro et au Costa Rica.

Cette communauté vit de l'agriculture, de la production du maïs, de bananes, du manioc et de plantes médicinales. 

Quelques femmes, dans les villes, vendent de l'artisanat traditionnel. Il est difficile pour Denise, qui n'est pas avare de sourires, d'établir un contact.

Retour à notre logement vers 19 h. Le soleil se lève toute l'année à 6 heures et se couche vers 18 heures, mais il n'y a pas d'heure pour profiter des joies de la piscine.

Mardi 28 janvier 2025

La langue française est à l'honneur ce matin dans la cuisine. Deux couples préparent leur petit-déjeuner. Nous échangeons quelques informations sur les points d'intérêts de la région.

J'ai repéré sur le plan, la randonnée du Lac de Narices. 

Dès le départ, nous marchons à petites enjambées sur la route goudronnée. Le soleil, déjà haut, tape fort. Sur le papier, la balade ne présente pas de grandes difficultés. Après chaque virage, des fleurs, aux teintes éclatantes avec des hampes flamboyantes, jaillissent des massifs. La nature préservée recèle des trésors.

Trois hommes, chargent, dans une camionnette, grâce à un ingénieux système "D", des arbres énormes. La rencontre est agréable, nous échangeons quelques mots. Je comprends que les arbres, appelés caboas, sont d'une essence précieuse. Un bois rouge, utilisé pour la fabrication de meubles. 

Nous améliorons notre Espagnol, mais la difficulté essentielle pour nous est la compréhension... Les Panaméens parlent très vite ! 

Mon plan n'est pas suffisamment détaillé et nous éprouvons quelques difficultés à nous orienter. Alors, à une patte d'oie, nous nous engageons dans le seul sentier signalé... On verra bien !

Les logos qui sont représentés, suffisent à notre curiosité. Un paysan que l'on rencontre plus loin, nous montre, d'un geste de la main, que nous sommes dans la bonne direction... Le chemin pierreux traverse une bien belle nature.

De part et d'autre du chemin, des orangers croulent sous le poids d'innombrables fruits, d'un beau jaune-orangé. La récolte, généreuse, se fait uniquement à la main. 

Avant-midi, le soleil dore, avec ardeur, les pentes douces des collines, mais il commence aussi à nous brûler !

Nous arrivons au Lac de Narices. La superficie de l'étendue d'eau est minuscule, c'est un étang qui s'étend dans un cadre préservé. Il n'y a pas de déception, la balade est magnifique. Nous poussons un peu vers la berge de la Rivière Santa Maria, en contrebas, et passons devant l'entrée du Sendero Chilagre.

Nous avalons une généreuse lampée d'eau et nous repartons en sens inverse, vers la route bitumée, en grignotant nos sandwichs. 

Cinq heures que nous marchons, les muscles sont chauds, même bien chauds... Les pieds et les cuisses en "bavent" : c'est notre première longue randonnée.

Mon T-shirt colle à la peau... Le soleil est sans pitié !

À l'écart du chemin, devant le portail d'une maison, une glace est dessinée sur un panneau... Nous savourons un très bon café, de l'eau bien fraîche et une glace gourmande. Rarement, un rafraîchissement ne nous aura pas fait autant de bien...

Sur la route, nous dévalons une longue descente. Dans un virage, à hauteur de l'hôtel River Tubing Santa Fe, un panneau signale la Cascade Bermejo. 

3 kilomètres panaméens ou 5 kilomètres français ? L'étape est longue, je suis certain que les locaux n'ont pas la notion des distances à pied...

Nous attaquons une rude montée et une heure plus tard... Soit environ 5 kilomètres plus loin, nous sommes devant le panneau de la Cascade Bermejo. Le sentier est très escarpé, boueux et glissant. Il commence à être tard, nous sommes les seuls randonneurs, et nous nous égarons à deux reprises. 

Un bruit de chute d'eau nous remontre le moral, mais ce n'est qu'un gros ruisseau tumultueux. À contre-cœur, nous faisons demi-tour pour rentrer à Santa Fe.

À l'écart du sentier, sous un abri, un paysan range ses outils, il a fini sa journée de travail. Son visage s'éclaire lorsque nous lui expliquons nos déboires. Avec calme, il regarde sa montre, et avec une chaleur amicale communicative, il nous demande de le suivre. 

Nous refaisons le chemin en sens inverse. À une petite patte d'oie, le vieil homme descend dans un à-pic pierreux, raviné par les orages. Nos pieds roulent et dérapent sur la caillasse, nous nous agrippons à une corde qui facilite la progression dans ce passage difficile. Le sol argileux est d'un brun rougeâtre, la terre colle aux chaussures. 

Nous traversons, à gué, deux petits ruisseaux jonchés de rochers glissants. Poser un pied dessus demande de la concentration. 

Enfin, nous atteignons la cascade, elle dévale une paroi rocheuse de 25 mètres de haut. Au milieu de cette nature foisonnante, une piscine naturelle peut séduire et inciter les plus courageux à se baigner.

Notre compagnon de route retourne à son abri. Nous le remercions pour son aide spontanée et, pour marquer notre reconnaissance, lui donnons une petite récompense.

Le retour en ville est long... Très long ! Un homme, en toute bonne foi, nous dirige vers un chemin plus court !

Les Panaméens donnent des indications exactes sur les directions, mais souvent fantaisistes quant aux distances ! 

Sur cette dernière, qui devait être de 2 kilomètres, nous ne voyons pas le bout. Le chemin passe devant de belles maisons. Peut-être celles de "gringos" qui sont venus passer leur retraite au calme ! Il fait nuit, deux heures plus tard, quand nous arrivons à notre chalet. 

Ce soir, pas de piscine : simplement un fruit et dodo... 11 heures de marche pour 25 kilomètres, mais que du plaisir !

Mercredi 29 janvier 2025

La literie est confortable et le sommeil a été si profond que nous n'avons pas entendu un gros orage, accompagné de vents violents.

Dès le p'tit déjeuner terminé, nous prenons la direction de la station routière. Sac sur le dos, nous traînons encore la fatigue d'hier. Il est 9 heures, le bus pour Santiago de Veraguas démarre. 

À mesure que nous perdons de l'altitude, dans la vallée, le ciel est clair avec un soleil qui tape déjà fort... Le conducteur effectue "mille arrêts" avant d'atteindre le terminal de la capitale régionale.

Sur le quai, les rabatteurs des compagnies de bus hurlent les destinations à tue-tête. Le vacarme est invraisemblable, cris et coups de klaxons à l'appui. 

Et ça se répète tous les jours... Nous aimons bien ! 

Le minibus qui démarre pour la ville de David se trouve tout au bout du quai. Le trajet pour aller à Boca Chica, sur la côte pacifique, est simple, mais demande de l'attention.

Une fois les sièges attribués, nous demandons au conducteur de nous déposer au Cruce de Horconcitos, sur la Panaméricaine. 

Le minibus est confortable et climatisé. Les arrêts sont fréquents, l'ethnie Ngöbe-Buglé est très présente dans la Province du Chiriqui, nous sommes en admiration devant les couleurs vives des robes traditionnelles. 

2 heures plus tard, à pied, nous traversons, sur une passerelle, l'autoroute ; les voies sont tellement larges, que le pont qui les enjambe est bien sécuritaire.

De l'autre côté, un minibus est en attente. Avec nous, le conducteur a son quota de passagers. Nous payons 3 $ les deux places. Il n'y a pas la climatisation dans ce véhicule brinquebalant.

Il n'y a qu'un arrêt dans le village d'Horconcitos. Le conducteur, à 15 heures, nous dépose devant l'entrée du Roxy's Bed & Breakfart, dans l'unique rue de Boca Chica.

Nous posons nos sacs dans une chambre agréable et lumineuse. Le village, resté dans son jus, est plein de charme. Une (seule) rue étroite, des maisons élégantes et fleuries et un ponton à deux pas. Facile pour glaner des informations sur les activités, ou négocier une excursion, avec un pêcheur. Nous allons rester deux jours dans le "pueblocito " (très petit village).

Jeudi 30 janvier 2025

La nuit a été calme, le sommeil réparateur avec une climatisation obligatoire.

Au petit matin, la température déjà élevée. Nous prenons, au bord de la piscine un petit-déjeuner classique : omelette, toasts et confiture, le tout accompagné d'un café con lèche.

Boca Chica est le point de départ d'excursions maritimes : de belles iles environnantes avec des plages préservées. 

Face au ponton, l'Isla Boca Brava est à 2 minutes en bateau-taxi. Nous avons encore les muscles meurtris par les kilomètres effectués hier à Santa Fe. Alors aujourd'hui, c'est la détente avec cette destination. 

Denise a préparé une petite collation avec des produits achetés chez le seul épicier du village. Le prix du passage en bateau est de 3 $ par passager. 

Tenue estivale de rigueur pour accoster au ponton de cette ile, réputée pour ses plages, cernées par une dense jungle tropicale. 

Pour aller à la Playa Coca, il suffit, pendant 20 minutes, de suivre un sentier signalé par un panneau. 

L'endroit est vierge et sauvage, les paysages sont en harmonie avec la nature. Dès la descente du bateau, nous sommes accueillis par un groupe de singes hurleurs, agacés par notre approche. 

Ils hurlent pour défendre leur territoire, le ton est rauque et puissant. Très agiles, ils ne quittent pas le sommet des arbres et ne montrent aucune agressivité.

Nous progressons lentement, le sentier sinue dans une jolie clairière. Sur un côté, nous apercevons le sommet du Volcan Barù. C'est le point culminant du pays avec ses 3 474 m d'altitude, il est enveloppé par les nuages.
 

Nous débouchons sur une étendue de sable, entre deux promontoires rocheux. La plage se déroule sur plus d'un kilomètre, et c'est à l'ombre d'une rangée de palmiers que nous posons nos serviettes.

Dans cette petite baie déserte, la couleur du sable "tire" sur le gris et les eaux turquoise sont calmes. 

Le cadre est sublime pour se prélasser et piquer une tête rafraîchissante... Le paradis ! 

Farniente au soleil et baignade dans une mer bleu azur, cette escapade nous a comblés.

Pour retourner au village, je prends place au bout du ponton et agite mes bras pour attirer l'attention d'un pilote de bateau-taxi sur l'autre rive. 

De retour, au bout de la jetée, les menus affichés sur la façade du Restaurant La Costa sont alléchants. Une salade rafraîchissante pour Denise et une courbine (poisson) savoureuse pour moi, arrosée d'une bière. La note de 19 $ (pour 2) est très correcte.

Vendredi 31 janvier 2025

Nous nous sommes levés de bonne heure. La chaleur, associée à un air saturé en humidité, est déjà accablante. 

Après le petit-déjeuner, direction l'embarcadère. Nous avons acheté un "tour", organisé par la responsable de l'hôtel : 25 $ par personne pour une excursion dans trois iles.

Successivement, l'Isla Bolaños, l'Isla Paridas, et pour terminer l'Isla Gámez. Hier, sur le ponton, un pêcheur nous a proposé ce tour pour 35 $ chacun. Il y a peu de touristes, la concurrence est féroce...

À 9 h 30, nous sommes une quinzaine de touristes à prendre place dans un bateau. Les trois iles font partie du Parc Marin de Chiriqui. J'ai mon masque avec un tuba et ma petite caméra GoPro. Pas de palmes, trop encombrantes, mais des chaussures de marche aquatique.

La mer est calme et, après 30 minutes de navigation, nous accostons sur une plage de sable blanc, près d'un récif corallien, sur l'Ile Bolanos.

Je repère les fonds rocheux. Entre ceux-ci, s'étendent des herbiers et des zones de sable facilement reconnaissables avec une eau bleu turquoise et cristalline en bord de plage... 

La marée crée des courants qui font remonter des particules en suspension. La visibilité est limitée et les couleurs s'estompent. 

La profondeur n'excède pas 3 mètres, il n'y a pas besoin de s'éloigner de la plage, pour tomber nez à nez avec une myriade de petits poissons qui évoluent entre les rochers. Le bonheur, pour moi, se cache sous l'eau, autour des petites barres rocheuses. 

Porté par le désir de profiter de cette vie sous-marine, j'en oublie le temps. Mais le capitaine me rappelle à la réalité... La petite halte dure seulement 1 heure 30.

Le "stop" à l'Ile de Paridas est plus long. C'est la plus grande des iles, mais aussi la seule qui est habitée, car elle recèle des sources d'eau. Quelques personnes traversent un petit pont en bois sur la mangrove pour aller déjeuner dans un restaurant. 

Nous avons apporté des en-cas. La balade aquatique sur les récifs me déçoit, les conditions de visibilité ne sont pas très bonnes. Comme tout à l'heure, l'eau est troublée par des débris et du sable en suspension. 

La plage est paradisiaque, c'est un décor de carte postale. Des photos qui pourront nous servir de fond d'écran ; la mangrove, des cocotiers, des palmiers et une plage de sable blanc immaculé, bordée d'une eau turquoise...

Nous reprenons le large pour quelques minutes. Le capitaine dirige l'embarcation sur l'Ile Gamez, notre dernière escale. C'est la plus petite... Et peut-être la plus jolie.

Quelques poissons sur les coraux et une baignade dans une eau très chaude... Des plaisirs simples et là, devant ce décor de rêve, nous réalisons la chance (notre santé physique) que nous avons de pouvoir voyager en toute " liberté ".

Retour au ponton à 16 heures. Le Restaurant La Costa est ouvert.

En compagnie d'un couple de Franco-Israéliens, très sympathique, avec qui nous avons effectué la " journée iles", nous nous régalons avec, pour Denise, une courbine et pour moi des camarones à l'ail. Le tout pour 23 $ avec une bière. 

En soirée, rendez-vous sur le petit port de pêche pour admirer un coucher de soleil descendant lentement derrière la forêt, teintant le ciel de nuances de bleu, de rose et de violet.

Le jour se transforme en nuit, enveloppée du léger bruit du ressac et de l'air enfin frais...

Samedi 1er février 2025

Nuit d'enfer ! De la musique (juste devant l'hôtel) jusqu'à 3 heures...  Le vendredi est un jour de fête pour les habitants. Ils chantent et dansent toute la nuit dans la rue.

L'orchestre était dans la chambre ! 

À 7 h, le réveil est difficile, mais nous devons partir et les transports ne nous attendent pas... C'est à nous d'être ponctuels. 

Derniers regards sur la rue centrale et ses maisons colorées. Boca Chica est une belle étape.

Notre prochaine destination est Boquete, une petite ville dans la montagne. Nous grimpons dans le minibus pour le Cruce de Horconcitos.

La boîte de vitesse de la navette "rend son âme" avant d'arriver à la Panaméricaine. Un coup de téléphone et le conducteur d'un bus, qui relie le centre-ville d'Horconcitos à David, la grande ville du Chiriqui, vient nous chercher dans les cinq minutes. 

Le miracle des transports, même dans des situations chaotiques... Même en pleine campagne, il n'y a pas de problème, il y a toujours une solution ! 

Une heure plus tard, nous sommes dans la gare routière de la capitale régionale. Le temps est splendide et le soleil joue à cache-cache avec les nuages lorsque nous grimpons, seulement 5 minutes après notre arrivée, dans le bus pour Boquete.

La chaîne montagneuse baigne dans la grisaille. Il fait frais lorsque nous arrivons dans le centre-ville de Boquete, où il tombe une pluie fine et bienfaisante.

À pied, nous nous rendons au Gaïa Lodge (réservé sur Booking.com quelques jours auparavant) L'accueil de la propriétaire est cordial, elle nous donne un plan des sentiers des randonnées. Le petit-déjeuner n'est pas compris, mais nous avons une cuisine à disposition.

La ville, à 1 200 mètres d'altitude, est très touristique et se divise en deux parties :

Alto (haut) Boquete et Bajo (bas) Boquete. L'activité commerciale est à Bajo Boquete, là où nous résidons.

La ville tient sa prospérité, des plantations de café qui s'étendent sur les pentes du Volcan Barù, où pousse le meilleur café du monde, appelé Café Geisha. 

Son économie est développer par les centaines d'expatriés (propriétaires de restaurants ou de magasins) et des retraités du monde entier qui viennent bénéficier d'un environnement sain, paisible et d'un coût de la vie abordable.

Ainsi, dans les rues, de belles maisons cossues, côtoient des maisons modestes, illustrant l'architecture traditionnelle.

Denise assure l'intendance dans un supermercado. Il faut prévoir les en-cas des futures randonnées et les petits-déjeuners. 

Les étals sont pauvres en légumes et en fruits. Les allées étroites font penser à un souk. Les articles sont présentés dans le désordre, toujours emballés, ce qui participe à l'extrême pollution des villes et des campagnes.

Puis, nous allons flâner dans les rues qui ont conservé des traces du passé avec des bâtiments coloniaux. À un carrefour, autour du Mercado Bruña, des minibus sont garés. Ils assurent les transports dans les villages environnants.

C'est facile, les destinations sont affichées sur les pare-brises des véhicules. 

Le chiva (ancien bus scolaire) appelé aussi Diablo Rojo, qui permet de rejoindre David, est stationné quelques rues plus loin. 

Sur les trottoirs, devant les commerces, les marchands de billets de loterie sont installés du matin au soir. Les Panaméens, comme tous les habitants d'Amérique Latine, sont des fervents joueurs de loterie.

Dans la rue centrale, la façade de style gothique de la Parroquia San Juan Bautista est banale et sans décoration.

Nous entrons dans la salle du restaurant El Sabroson remplie de locaux. Les plats sont présentés façon cafétéria. Notre choix est bon... Et pour pas cher.

Dimanche 2 février 2025

Pluie et vent toute la nuit. Au petit-déjeuner, quelques gouttes rafraîchissent encore plus l'atmosphère.  

De très bonnes heures, nous rejoignons la rue du Mercado Bruña. De nombreux taxis et minibus sont déjà là... Depuis la pointe du jour. 

Nous montons dans un minibus qui dessert le quartier Bajo Mono. 30 minutes plus tard, le conducteur nous dépose à l'entrée du Sendero de Los Quetzales. Quelle erreur !

Nous aurions dû prendre le minibus qui porte le nom de Alto Chiquero, car celui-ci emmène les passagers jusqu'au refuge des gardes, à l'entrée même du sentier, 2 kilomètres plus haut dans la montagne.

Le temps frisquet est propice à la marche. Nos muscles se sont accoutumés maintenant, aux conditions difficiles. La route goudronnée grimpe, grimpe... et grimpe encore ! Amoureux de la marche en montagne, les difficultés ne nous effraient pas.

Nous laissons derrière nous rapidement l'entrée du Sendéro Las Tres Cascadas. 

Nous sommes dans l'univers des Ngöbe-Buglé, le peuple autochtone de la région. Ils travaillent dans les fincas (domaines) de café ou sont employés dans les cultures de légumes. Plus d'une heure de progression et nous arrivons au refuge des gardes. 

Un vieil agent inscrit nos noms sur son livret, et nous donne quelques conseils de sécurité.

Le chemin pierreux grimpe vers la forêt, ondule sur le flanc d'une montagne pour ensuite descendre dans une vallée encaissée. Les dernières cultures disparaissent, nous entrons dans les bois.

Durant une bonne heure, nous ne rencontrons pas âme qui vive. Un sentier, à gauche du troisième petit pont, nous rappelle que nous sommes sur le bon chemin. 

Nous traversons le Rio Caldera à plusieurs reprises. La météo est changeante à cette altitude ; du vent, de la grisaille, il fait frais, mais l'air ambiant est toujours humide.

La forêt touffue et exubérante s'étale devant nos yeux, et cela, sur des centaines de mètres, sans interruption.

Nous avions projeté d'atteindre le Mirador Las Rocas, mais vu le retard pris ce matin, cela est impossible.

Alors, précédés par un groupe de collégiens et leurs professeurs, nous rejoignons le refuge à vitesse d'escargot. Le nez en l'air, je cherche le quetzal... En vain.

Le garde coche l'heure de retour. Après une petite attente, le conducteur du minibus Alto Chiquero nous dépose dans le centre-ville.

À la descente du véhicule, une agréable odeur de café, provenant du The Perfect Pair-Coffee & Chocolate, embaume le quartier.  

L'intérieur de l'établissement est cosy. Quel réconfort après notre escapade.

Denise goûte le café local (excellent), je me fais plaisir avec un chocolat chaud : une cuillère en chocolat est posée sur ma tasse... la classe !  Le prix aussi...

Lundi 3 février 2025

La météo est identique à celle de la veille, la nuit a été légèrement agitée. 

Au petit matin, le soleil est revenu. La journée devrait être favorable à la marche. Un temps sec et agréable ; nous en aurons besoin, car nous souhaitons arpenter le Sendero Las Tres Cascadas.

Après le petit-déjeuner, nous prenons la direction de la Calle 1a Sur. Le minibus (5 $ chacun) qui assure le transport vers Alto Chiquero est sur le point de partir. Il effectue le passage devant l'entrée du sentier des 3 cascades.

C'est la même route qu'hier. La totalité des passagers, soit une dizaine de touristes, descendent devant le panneau qui signale les cascades.

Dans la luminosité, la montagne jouit d'une vue magnifique. Pas d'échauffement, le sentier pierreux grimpe sec pour arriver à la cabane de contrôle.

Nous sommes dans une propriété privée ; l'entrée est de 10 $ par randonneur.

Il n'y a pas de plan papier de la randonnée, alors je prends en photo l'itinéraire affiché sur le cabanon.

L'employée nous conseille d'aller directement, sur un sentier bien balisé, aux cascades 2 et 3 et de passer à la 1 sur le chemin du retour. 

Le sol boueux est glissant. Nous marchons lentement sur des tapis de mousse et de feuilles. La piscine naturelle, au pied de la cascade 2, est un bassin qui fait la joie des amateurs de selfies. 

Dans cette jungle tropicale, le taux d'humidité est élevé. Nous nous engageons de nouveau sur le sentier. La montée à la cascade 3 est plus compliquée. Il faut s'agripper aux cordes fixées sur les flancs d'une paroi ; le sentier, très raide sur une trentaine de mètres, est un escalier de pierres glissantes. 

Là-haut, c'est un bouillonnement d'eau qui dévale à travers les rochers. La nature dans toute sa splendeur...

Le chemin en sens inverse demande encore plus d'attention. Une pluie fine vient nous rafraîchir lorsque l'on arrive à la cascade 1. L'eau s'écoule du haut d'une falaise, créant un voile liquide élégant.

Deux heures de bonheur ! Pas de toucans, pas de quetzals, mais des colibris attirés par une flore aux couleurs vives. 

De retour sur le chemin goudronné, nous passons devant une misérable maison faite de bois et de tôle. Un homme, de la communauté Ngäbe-Buglé, défriche un carré de terre...  

Après nous être décrotter et nettoyer de la boue, nous allons dîner dans le sympathique restaurant local El Sabroson : du poulet avec des spaghettis pour Denise, de l'agneau et des frijoles (haricots) pour moi. Les assiettes sont très, très copieuses.

Mardi 4 février 2025

Ce matin, Denise a préparé un ananas rôti caramélisé, et des toasts beurrés, accompagnés d'un bon thé. Nous sommes parés pour la journée et partons en ville d'un pas léger. Il fait bon, et le temps est idéal pour une nouvelle randonnée. 

Deux Francaises, qui sont dans notre hôtel, nous ont parlé d'un marché réputé qui se tient le mardi.

Nous traversons le pont qui passe au-dessus de la Rivière Caldera. Mais nous sommes déçus. C'est un rendez-vous surtout pour la communauté d'expatriés. Dans les allées étroites, la langue qui domine est l'anglais, que ce soit par les clients ou par les vendeurs.
 

Les articles présentés sont de qualité ; des bijoux, des objets d'artisanat, du café, du miel, etc.  D'un étal à un autre, nous faisons face à un entre-soi de personnes étrangères très favorisées : de nombreux ressortissants nord-américains se sont installés dans le pays lors de la rétrocession du canal en 1999.

Nous préférons le vivre-ensemble des marchés qui rassemblent les communautés autochtones  dans une débauche de couleurs, d'odeurs et de saveurs. Nous quittons rapidement les lieux.

Boquete est le paradis pour les randonneurs. Pour rejoindre le départ du Sendero Pipeline Trail (Waterfall), comme les jours précédents, nous allons Calle 1a Sur, au départ des minibus (5 $).

Le chauffeur nous dépose devant la route qui mène au sentier des quetzals. Un chemin de terre, à gauche, mène à la forêt.

Une femme, en tenue traditionnelle, attend les randonneurs à un point de contrôle. Elle inscrit nos noms et l'heure de notre passage sur un registre et nous réclame 5 $ chacun.

Le sentier est bien balisé, le dénivelé inexistant. Tout le long du parcours, la flore nous enchante. 

Des arbres, émergeant de la canopée, dépassent les 40 mètres. Que dire des fougères : à chaque courbe du sentier, c'est une nouvelle explosion de couleurs avec des feuilles aux dimensions extravagantes.

Le chemin est plus abrupt pour apercevoir la Cascade Escondida. Après avoir traversé, à gué, un petit ruisseau, nous arrivons dans un espèce de canyon. Il faut être curieux pour découvrir Escondida.

Du haut d'une barre rocheuse s'écoule la chute d'eau. Le débit est faible mais, heureusement, la beauté des lieux n'est pas liée à la quantité d'eau, et la cascade reste une petite perle bien cachée.

Au retour, nous croisons un groupe de personnes et leur guide, ils ont vu des quetzals !

Au même moment, nous entendons des cris énormes. C'est impressionnant ! Ce sont des singes hurleurs. Ils se déplacent dans la cime d'un arbre, au-dessus de nos têtes.

Nous avons mis 3 heures pour effectuer les 5 kilomètres allers-retours. Au retour, à la cabane, nous signalons notre passage. Les enfants de l'employée font la fête à tous les randonneurs.

Le conducteur qui nous ramène à Boquete s'improvise guide. Il gare, pour un instant, son véhicule devant Los Ladrillos. En quelques secondes, il nous explique l'origine de cette formation géologique... Il s'agit de roches de basalte qui ont refroidit et se sont solidifiées. Avec l'essor du tourisme, le site est devenu un mur d'escalade prisé.

Notre séjour se termine, comme nous aimons, avec une déambulation ; à petits pas, au gré de nos envies... . Une jolie maison, une rue fleurie ou encore des graffitis qui apportent des messages.

Mercredi 5 février 2025

De nouveau, ce matin, petit-déjeuner de chef ; une omelette et de nouveau, un ananas rôti caramélisé... Nous prenons congé de notre propriétaire, et partons, sac sur le dos, au centre-ville.

Malheureusement, le Diablo Rojo est déjà parti. Le conducteur démarre à 9 heures. Notre bus est climatisé, dommage car la teinte foncée des vitres altère la couleur des paysages. Les arrêts sont nombreux avant d'atteindre la gare routière de David que nous connaissons déjà. 

Coups de klaxon d'un conducteur pour dire au revoir... Coups de klaxon d'un autre pour dire bonjour, les aboyeurs qui s'époumonnent à hurler les destinations des bus et l'agitation dans les stands de restauration... La vraie vie, quoi....

Nous grimpons dans un bus local qui se dirige vers Changuinola, une ville dans la Province de Bocas del Toro, au nord-ouest du pays. L'itinéraire que j'ai prévu comporte un séjour sur l'Ile de Bastimentos, dans la mer des Caraïbes.  

Notre voisin de siège est un Québécois, expatrié au Panama depuis 25 ans. Il habite sur l'Ile Popa, dans l'archipel de Bocas del Toro. Pour nous, c'est une mine d'or pour en apprendre un peu plus sur la vie des Panaméens ; l'éducation, les services médicaux, les revenus, le coût de la vie, etc. Et il n'est pas avare en informations...

Il nous rappelle le rôle important du Canal dans l'économie du pays et un autre, moins connu, le Trans-Panama Pipeline : un oléoduc qui traverse le pays.  Cet ouvrage, relie deux terminaux pétroliers situés sur le littoral pacifique et le littoral Caribéen. À plusieurs reprises, nous croisons des parties de la canalisation qui transporte le pétrole.

Dans la conversation, il nous indique qu'il y a une alternative dans les transports pour se rendre à Bastimentos. 

Normalement, le bus transporte les passagers jusqu'à Almirante, la dernière ville sur le continent. Ensuite, il faut prendre une lancha (bateau) ou le ferry, pour aller à Bocas Town (la ville principale) sur l'Ile de Colon et, de là, une nouvelle lancha pour Bastimentos. 

La deuxième possibilité est de descendre du bus à la ville de Chiriqui Grande, puis prendre un bateau jusqu'à l'ile de Colon, et terminer en lancha pour l'Ile de Bastimentos, notre destination finale.

Cela fait des jours que l'on se pose sur un siège de bus. Nous allons suivre notre compagnon de route en bateau. L'arrêt du bus de Chiriqui Grande est à l'extérieur du village de pêcheurs. Nous prenons un taxi partagé jusqu'au port de pêche.

Le conducteur transporte une passagère dans un quartier très pauvre. Au bord de l'eau, les maisons sur pilotis sont faites de planches de bois et de tôles. Nous comprenons qu'il faudrait, sans doute, bien moins qu'un tsunami pour tout dévaster. 

Beaucoup de pauvreté dans ce village. Le centre n'est pas mieux loti... La pollution plastique est à chaque coin de rue ; un véritable fléau au Panama. 

Ce pueblocito est loin de tout, il n'est pas inscrit dans les guides touristiques. Quelques tiendas (épiceries) et deux mercados (supérettes) tenus par des chinois, et c'est tout...

La seule richesse se trouve au large, avec les installations de la Trans-Panama Pipeline. Mais avec quel intérêt financier pour la population ?

L'attente n'est pas très longue. Nous appareillons à 15 heures. Etonnamment, une bonne partie des passagers sont des touristes.

La mer est calme, et 40 minutes plus tard, le pilote s'amarre au ponton de l'Isla Popa. Notre compagnon canadien descend.  Il n'y a pas de chemin sur cette île très accidentée. Alors c'est avec un autre bateau qu'il se rend sur l'autre côté.  

Les vues sur la deuxième ile de l'archipel sont fantastiques. Grâce à plusieurs cours d'eau permanents, Popa abrite une petite population de Ngäbé et un hôtel pour touristes.

Le capitaine prend le cap de l'Isla Colón, nommée en l'honneur de Christophe Colomb qui y débarqua en 1 502. La météo se gâte, la pluie tombe drue, il faut tirer les bâches latérales.

Encore 30 minutes de navigation et nous débarquons au port de Bocas Town, la capitale de l'ile.

L'embarcadère est animé. Les locaux, et surtout des touristes, attendent les bateaux taxis. Des deux côtés du petit hall, des magasins de souvenirs et des agences de Tours opérateurs ont leur comptoir. 

Pour 10 $, un barquero (batelier) nous conduit en lancha sur l'Isla de Bastimentos, à quelques encablures d'Isla Colón. Le trajet est rapide, une petite dizaine de minutes. Le pilote prend les vagues de face, les chocs sont rudes, je maintiens nos sacs. 

Nous débarquons à Old Bank, le seul village de l'ile, directement au ponton qui sert aussi de terrasse du Hôtel Caribbean View. Nous y avons retenu une chambre. 

L'accueil est très décontracté, le propriétaire est absent. Denise fait le "forcing" pour avoir la chambre que nous avons réservée. 

Finalement, après avoir bataillé (et surtout rien laché), on nous attribue une petite chambre avec la climatisation, une salle d'eau, des boiseries du sol au plafond et un balcon.

Nous sommes aux premières loges pour les couchers de soleil et l'observation de la vie des villageois.

La nuit tombe tôt, alors nous allons flâner quelques instants dans la rue piétonne, l'unique rue du village... Nous passons devant les maisons sur pilotis. Quelques unes abritent des hébergements, des restaurants et il y a une supérette pour les produits de base.

L'ambiance semble "cool", la majorité des habitants sont des descendants d'esclaves afro-antillais. La population parle le "Guari-Guari", un patois incompréhensible pour les touristes, constitué de mots espagnol, anglais et Guayami.

Nous achetons des gâteaux, le repas va être frugal ce soir !

Jeudi 6 février 2025

Vers 6 heures, malgré la pluie, la nuit aurait pu être calme ; c'était sans compter sur un coq bien matinal. 

Du balcon, nous avons de belles vues sur la baie, le village et la forêt. Mais le spectacle est aussi dans les airs. Les pélicans et les frégates sont au-dessus de l'eau. Le vol des premiers, avec leur envergure, est impressionnant, ils planent pour subitement piquer verticalement dans les flots, alors que les deuxièmes planent pour récupérer des morceaux de poissons jetés à la mer. 

Luis, le propriétaire, nous sert le petit-déjeuner, copieux et consistant. Nous sommes chez lui pour 3 nuits, et le trouvons un peu "chiche" lorsqu'il ajoute à la note, le prix d'un deuxième café !

Nous emportons, dans un petit sac, un très léger en-cas (des gâteaux) et les maillots de bain. Aujourd'hui, c'est journée plage.

L'eau a envahi le ciment de la rue principale et a pénétré dans les maisons les plus délabrées... Quelle misère.

Un sentier démarre près de notre logement, il mène à Wizard's Beach, une plage qui se situe à 1,3 kilomètre. Le chemin est large et bien aménagé, son dénivelé est "ridicule", 60 m d'altitude. La forêt tropicale est généreuse, nous apercevons quelques oiseaux et des papillons.

Le graal est au bout du sentier : un décor magnifique, même sous les embruns et le vent. Un voile de brume s'est formé sur Wizard's Beach, une longue plage sauvage, bordée de palmiers et de mangroves.

Un seul bâtiment est posé à l'entrée sur le sable blond. De forts courants et des vagues idéales sont une invitation à la baignade ! 

Trois touristes déambulent sur le sable, ils cherchent le sentier qui mène à Red Frog Brach, une plage réputée pour abriter dans la forêt, une grenouille rouge.

Curieux, nous nous joignons à eux. Notre logeur, nous a averti des problèmes des risques de délinquance. Se regrouper à cinq rassure tout le monde.

Nous marchons dans la mangrove, le sentier longe la plage. 

Nous sommes chanceux avec un paresseux qui se déplace lentement, mais sûrement, dans les branchages. Encore quelques pas, et par un pur hasard, au milieu de cette végétation luxuriante, nous apercevons, cachée dans les racines d'un arbre, une minuscule grenouille, d'une couleur gris-vert avec des marques et des points bruns.

Nous n'arrivons pas là trouver le sentier qui mène à Red Frog Beach. Une avancée de la mer dans la mangrove a creusé des ornières et déraciné des arbres. Nos compagnons préfèrent rebrousser chemin. 

Je consulte mon ami Maps.me : l'icône, en forme de flèche, indique mon positionnement et me donne une direction. Denise, comme toujours, n'est pas convaincue et va à droite, puis à gauche dans le fouillis inextricable. Je lui dis qu'il vaut mieux revenir sur nos pas... et je rejoins la plage. Après cinq minutes d'attente, je reviens en arrière. Elle a disparu !

Arrivant de la plage, un groupe de jeunes vient vers moi. Parmi eux, deux jeunes filles qui, hier à cet endroit, se sont faites agresser et voler leurs sacs à dos, avec leurs téléphones et de l'argent.

Je ne panique pas, mais j'angoisse. Un couple de Français, que l'on a rencontré à Boca Chica, se proposent de partir vers Red Frog Beach. Je reste ici pour doubler les chances de la retrouver. 

Quel soulagement,  1 heure 30 plus tard, lorsqu'ils reviennent à trois. Le résultat ; une bonne dose de peur pour moi...

Denise, pensant que j'allais la suivre, aidée de l'application Maps.Me, s'est engagée dans le sentier. Arrivée à destination, juste avant d'arriver à la plage, des gendarmes, alertés téléphoniquement par les jeunes que j'avais rencontré, lui ont interdit de repartir en sens inverse, parce que dangereux..... juste au moment de l'arrivée du couple.

Mais, même si elle n'a pas pu mettre un pied sur la Red Frog Beach, pendant sa randonnée, elle a vu les minuscules grenouilles rouges, avec des motifs noirs sur le dos ! Leurs couleurs, allant de l'orange au rouge, indiquent le degré de toxicité stocké dans les glandes de la peau.

Retrouvailles au Restaurant Guari-Guari, avec les Français et un couple d'Espagnols, qui m'ont bien soutenus moralement cet après-midi.

Vendredi 7 février 2025

Tous les matins, Old Bank dévoile de mémorables levers de soleil avec différentes nuances allant du bleu, au rose et au violet.

Avoir la chance de profiter de ces scènes est un privilège que nous apprécions beaucoup. Rapidement, l'astre solaire s'élève dans le ciel.

Tant mieux, nous avons prévu de passer la journée sur l'Ile de Colón et en particulier de se baigner à la Playa Estrella, la plage la plus célèbre de Bocas del Toro.

Comme dans tous les archipels, le moyen de transport le plus utilisé est le bateau-taxi. Nous nous délestons des 10 $ habituels pour faire la traversée. Nous approchons du ponton, le pilote de la lancha laisse derrière lui de belles constructions édifiées sur pilotis. Ce sont, pour la plupart, des hôtels de standing.

Derrière le hall du ponton, nous retrouvons l'ambiance décontractée des grandes villes des caraïbes. Le centre-ville est bruyant, mais sans plus. 

Peu de voitures, mais des piétons et des cyclistes qui se déplacent tranquillement. Le soleil tape fort. Nous flânons dans les petites rues, loin du front de mer et de ses boutiques, avec leurs devantures tape à l'œil... 

La douceur de vivre prévaut sous les feuillages de la Plaza Mayor. Sur des bancs, des anciens discutent devant un kiosque à musique et, sur un côté, une horloge orne le fronton de la mairie... Des vestiges de l'époque coloniale.  

L'arrêt des bus est là. Dès 8 heures le matin, un véhicule démarre toutes les heures pour aller de l'autre côté de l'ile. Il est archiplein. Son terminus : Boca del Drago. 

Le conducteur nous dépose sur un chemin de terre avec, d'un côté la mer et, de l'autre, une succession de restaurants. Au bout du chemin se trouve, à 20 minutes à pied, la Playa Estrella. Quelques compagnons de bus, au bout d'une jetée, prennent une lancha, plus rapide.

Tous les autres passagers se dirigent vers la plage. Nous y allons à pied, d'abord sur le sable, pour s'enfoncer ensuite, au bout de quelques centaines de mètres, dans la mangrove. 

La végétation est faite uniquement d'arbres qui se sont adaptés, leurs racines plongeant dans l'eau saumâtre. Des petits canaux forment des miroirs. Quel écosystème "intelligent" !

Un dernier virage et nous arrivons à la Baie d'Estrella. Pour poser nos serviettes dans un endroit calme et tranquille, nous nous faufilons entre les chaises de nombreuses paillotes.

Les Panaméens aiment jouer au foot ou au volley, mais se restaurer est important, que ce soit avec un pique-nique dans la glacière, pour manger un plateau de fruits de mer, assis confortablement, ou carrément avec un barbecue.

L'extrémité sud nous convient... Une plage de carte postale ! 

Derrière nous, une végétation luxuriante déploie sa couleur déclinée sous toutes les nuances de vert avec des palmiers et des cocotiers.

La baie est une étendue de sable fin :  l'eau chaude, transparente, d'un bleu azur vient mourir doucement près du rivage.

Je n'ai pas oublié mon masque et ma GoPro... Mais pas besoin de faire de longues apnées, les étoiles de mer sont à cinq mètres du bord, certaines sont sous 1 mètre d'eau. Baignade,   détente... Qué otra cosa ? (quoi d'autre ?)

Il est 14 heures et il faut rentrer. Nous poursuivons la découverte des rues de Bocas, avec une petite halte à la caserne des pompiers : un antique engin d'incendie datant de 1914 est exposé. Il était encore en service en 1980. Les habitations, à distance du centre-ville, semblent figées dans le temps. 

Les maisons, aux façades avec des couleurs fluos, en bois et à un étage, sont modestes. Elles sont bâties sur pilotis ou surélevées. Certaines, mieux conservées ou rénovées, évoquent une grandeur disparue.

Des hibiscus, l'emblème des caraïbes, des bougainvilliers aux teintes vives et des palmiers, partout ; les fleurs ajoutent une touche de paradis dans les rues et les jardins. 

Chez les joueurs de dominos, chacun élabore sa stratégie. Assis sur un siège de bric et de broc... Et devant une table de bric et de broc... Les hommes, le visage fermé, d'autres avec la mine souriante, s'observent, osent l'intimidation et râlent, lorsque dans un grand cri, un joueur fracasse le domino gagnant.

La cuisine locale, nous la goûtons dans une "fonda" :  du riz, des haricots, des patacones (  bananes frites) et du poulet pour moi, du poisson en escabèche pour Denise, le tout pour un prix imbattable !

De retour à Bastimentos, c'est à l'extrémité nord de la ville que nos pas nous amènent.

Dans la chaude lumière des Caraïbes, les murs colorés des maisons en bois d'où s'échappent des airs de reggae, nous transportent immédiatement à la Jamaïque.

Depuis les hauteurs, le spectacle est saisissant lorsqu'au coucher de soleil, les lumières de la ville s'allument progressivement.

Samedi 8 février 2025

Cette nuit, un orage a balayé les rues, avec de fortes pluies et des bourrasques. Au réveil, les nuages sont toujours présents. La pluie menace toujours, mais le temps est très doux. 

Sur le plan d'eau, le va-et-vient incessant des bateaux-taxis a débuté au petit jour.

Nous petit-déjeunons à la terrasse du restaurant Guari-Guari.  

Depuis les maisons, de puissantes stéréos assourdissantes diffusent de la musique. Je reconnais le son des instruments à percussion, des tambours et quelques standards du reggae et des airs de calypso, aux sonorité légères.

Se balader dans la rue principale donne l'impression d'avoir quitter le Panama. Nous retrouvons des airs du Belize ou encore de Livingston, la ville des Garifuna du Guatémala. Si la majorité des femmes portent des shorts, d'autres ont revêtu une robe longue colorée.

Bocas del Toro est magnifique, mais l'envers du décor se constate, dans les ruelles étroites du village. 

Les habitants vivent dans des conditions précaires, manquant d'eau potable et souvent sans électricité. Le sol est jonché de déchets et de pollution plastique. Les autorités n'ont pas cru bon, d'informer et d'éduquer les habitants, des effets néfastes que les déchets ont sur l'environnement. 

Les gens, avec insouciance, jettent à la mer et sur les berges, les bouteilles et les emballages.  

Sac sur le dos, les tenues de bain à l'intérieur, nous prenons le sentier de la Playa Wizard. 

Pour remédier à l'état précaire de l'immobilier, le gouvernement aide les couples à construire leur première maison. 

Sur le flanc d'une colline, un lot de petites habitations est sorti de terre... Quel contraste avec la vieille maison sur pilotis qui borde le sentier.

La plage est parée de ses plus belles couleurs ! Nous posons nos serviettes sur le sable chaud. La baie est déserte. Pourtant, les vagues constantes devraient attirer les surfeurs. 

Les courants sont forts ; des policiers suggèrent à quelques baigneurs de se déplacer aux extrémités de la baie. Alors nous profitons de cette vaste étendue pour nous seuls...

Le séjour dans l'Archipel de Bocas del Toro est terminé. Demain, nous quitterons le Panama. Le voyage nature va continuer au Costa Rica. Voyage nature...

Mais surtout séjour en famille, puisque nous allons passer une partie de ce prochain voyage, avec nos enfants, qui viennent nous rejoindre pour une quinzaine.

Dimanche 9 février 2025

Le jour n'est pas levé que nous grimpons dans un bateau pour aller à Bocas. Dans la capitale de l'île, c'est déjà l'affluence. Quelques touristes et des locaux montent à tour de rôle dans de grandes lanchas, pour rejoindre sur le continent, la ville d'Almirante. 

Nous avons le luxe du temps... Lancha ou ferry ?  

La lancha est plus rapide (30 minutes environ). Intéressant pour un voyageur pressé. Mais une obligation de boucler un gilet de sauvetage, et par temps de pluie, le risque d'être trempé (si l'embarcation n'est pas équipée d'un toit et d'une bâche).

Le ferry est lent (entre 1 heure 30 et 2 heures), mais le passager est autonome pour se déplacer sur les ponts, pour admirer la mer, scruter les flots, ou prendre tranquillement une boisson.

Les dimanches, l'horaire du ferry pour Almirante peut varier... 1 heure... 2 heures ? De toute façon, ici, les habitants sont habitués et ne se plaignent jamais ! 

Au petit matin, une rue se transforme en un spectacle de lumières. Le maigre éclairage public éclaire faiblement la chaussée, mais le paysage urbain est valorisé par des graffitis qui créent une atmosphère accueillante. 

Tout au bout de la rue principale, on nous informe que le dimanche, le bateau part une heure plus tard. Nous avons donc le temps de déjeuner. 

De retour au quai, un habitué, de la main, me montre le bateau qui approche. Encore quelques minutes et il vient se ranger à son appontement. Massif, il émerge au-dessus des toits des maisons proches. 

Les matelots ouvrent les portes frontales qui, immédiatement, avalent les voitures et les camions.  

Au passage, je m'informe auprès d'un membre de l'équipage du prix du billet ! D'un ton laconique, il me répond "free".

Nous grimpons sur le premier pont. Adieu, Bocas del Toro !

Calé sur un siège et bercé par le ronronnement des moteurs, je cherche les côtes du Costa Rica toutes proches. En croisant un vieux bateau, je salue le courage de ces travailleurs : leur esquif est presque submergé, avec l'impression d'être sur le point de couler...

Le capitaine du ferry, avec précision, aborde le quai d'Almirante à midi.

Un passager m'a indiqué l'emplacement des bus qui démarrent pour Changuinola. Le trajet est court, de vastes étendues de bananeraies s'étendent le long de la route, rappelant que nous sommes dans le berceau de la culture bananière.

Le conducteur nous dépose à la station routière. Un arrêt pittoresque qui offre des expériences uniques. C'est le bazar complet... Mais un bazar qui répond toujours aux besoins de la population. 

Le temps d'acheter un en-cas et nous sautons, dans les 10 minutes, dans un bus pour Sixaola. 

Changuinola abrite une communauté chinoise qui a fêté le Nouvel An Chinois. En janvier, pour cette occasion, les festivités sont  "hautes en couleur". Des suspensions de lanternes rouges égayent encore tout un quartier.

Nous sommes les seuls étrangers dans tous nos déplacements depuis ce matin.

Le poste d'immigration de Sixaola est à deux pas de l'arrêt des bus. Un agent nous signale l'emplacement d'un bâtiment. Denise règle, pour chacun, la taxe de sortie du pays d'un montant de 4 $.

De retour à l'entrée du pont, un policier tamponne notre passeport, du visa de sortie.

La première partie du voyage au Panama se termine lorsque l'on traverse le pont qui enjambe le Rio Sixola.

Dans un mois, nous reviendrons au Panama, mais depuis la frontière de Paso Canoas, sur la Côte Pacifique.

Fin de la première partie

À suivre le voyage au Costa Rica

Pour terminer par  la deuxième partie du Panama

Valle de Anton

Portobelo

Puerto Lindo

Panama City