VOYAGE MEXIQUE 2019
Quatrième partie
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OAXACA
Hierve El Agua
Mitla
Monte Albán
PUEBLA
Atlixco
Choluta
Santa Maria Tonantzintla
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Suite de notre périple au Mexique qui a débuté le 17 janvier 2019
Visa
Pas de visa depuis la France. Le passeport doit-être valide pour la totalité du séjour.
Document d'immigration à remplir dans l'avion. Tamponné il doit être conservé, car il est demandé à la sortie du territoire.
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Vaccination
Vaccins recommandés :
. vaccinations universelles : hépatite B, DTPC.
. Hépatite A, fièvre typhoïde.
. Suivant les secteurs ruraux : rage
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Question argent
1 euro = 20,50 pesos à l’aéroport.
1 euro = 21,50 pesos à la banque Bananex.
Pour retirer de l'argent, certaines banques ont des accords internationaux. Ce qui nous permet de retirer sans aucun frais, dans les distributeurs de la banque ScotiaBank, partenaire de la BNP Paribas.
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Question transport
Air
Paris - Mexico. A-R direct avec Air France (Airbus A.380). 1 060,74 € avec 2 sacs en soute.
Terrestre
Touristes "jubilados": une carte existe pour les visiteurs retraités, il faut la demander (avec le passeport) à Mexico. Cette carte permet un tarif avantageux. Elle permet une réduction, sur tous les transports en bus, hors des villes.
Pour notre cas, ne le sachant pas, nous avons fourni à chaque achat de billets, une copie de notre passeport. Mais le procédé n'a fonctionné que chez la Compagnie Primera et ses filiales d'autobus, implantées dans l'Ouest.
Veracruz - Oaxaca.
Compagnie ADO. Bus de nuit. 420 kilomètres de route. 8 heures de trajet. Bus très confortable. 593 pesos le billet.
Oaxaca - Puebla.
Compagnie ADO. 340 kilomètres de route. 5 heures de trajet. 442 pesos le billet.
Puebla - Atlixco.
Compagnie Oro. 30 kilomètres de route. 1 heure de trajet. Nombreux départs à partir de 6 heures du matin depuis Capu. 35 pesos le billet.
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Question hébergement
Comme d'habitude, nous ne réservons rien à l'avance, sauf pour la première nuit.
Nous préférons voir les hébergements au fur et à mesure de nos déplacements. Nous avons toujours trouvé de quoi nous loger et souvent avec de belles surprises. L'offre d'hébergement, près d'un centre historique est vaste et diversifiée.
Il est possible de bénéficier d'un rabais en basse saison et pour des séjours de plus de 2 nuits.
Oaxaca
Hostal Pochon
Callejon del Carmen 102, ruta In dependencia.
Bien situé, près du centre. Bon accueil. Chambre avec le petit-déjeuner. 425 pesos la nuit. Bon Wifi.
receptionpochon@yahoo.com.
Puebla
Hostal Santo Domingo
calle 4 Poniente 312.
Bien situé. Chambre avec salle de bain et petit-déjeuner. 500 pesos la nuit. Excellent wifi.
Adresse à recommander.
hostalstodomingo@yahoo.com.mx.
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Question au quotidien
Pizza portion. 17 pesos - 1/2 poulet. 50 pesos - 1 Blle d'eau. 12 à 14 pesos - 1 litre essence. 19 à 21 pesos - 1 litre diésel. 20 à 22 pesos - 2 clémentines+4 bananes. 13 pesos - 1 gordita au porc (sandwich). 20 pesos - 2 avocats. 20 pesos.
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CARTES DU MEXIQUE
ITINERAIRE
Flèches en bleu : Première partie.
Flèches en rouge : Deuxième partie.
Flèches en vert : Troisième partie.
Flèches en noir : Quatrième partie.
Dimanche 3 mars 2019
À 23 heures, le conducteur démarre son bus en direction d'Oaxaca de Juárez. La route est montagneuse, ça tourne et retourne... Je n'arrive pas à fermer les yeux. Denise, par contre, passe une nuit de bébé !
Lundi 4 mars 2019
Le soleil est déjà levé lorsque l'on arrive dans les faubourgs d'Oaxaca de Juárez.
Alors que le bus dévale une pente abrupte, où que je porte le regard, je découvre une immense et plate vallée. La capitale, est cernée par les montagnes. Il est 7 heures, le conducteur se gare dans le grand terminal routier.
Nous remontons à petits pas, sac sur le dos, les rues pavées qui mènent au centre historique. La ville est très touristique, les hôtels affichent complet. C'est la première fois depuis le début du voyage que l'on "galère" pour trouver un hébergement.
Enfin, nous posons nos sacs à l'hostal Pochon, dans un callejon (ruelle) très calme.
Oaxaca de Juarez (300 000 habitants), située à 1550 mètres d'altitude, est la capitale de l'État d'Oaxaca.
Grâce à ses richesses architecturales, la capitale est classée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Le Lonely vante ses particularités : architecture coloniale, rues pavées, façades des maisons multicolores, marchés typiques et populaires, musées et Temples innombrables... Oaxaca, fait partie des destinations phares du Mexique.
Délestés de nos sacs, nous allons prendre le petit-déjeuner au Mercado Sanchez Pascuas. Les assiettes sont copieuses. Rassasiés, nous sommes prêts, pour découvrir la ville.
Nous marchons, d'un pas léger, sur les pavés de la rue Alcala. Des commerces sont ouverts, mais à cette heure matinale, nous ne croisons que des Oaxaqueños.
Le Templo de Santo Domingo de Guzman est le premier monument qui s'offre à notre vue. Sa construction, a débuté en 1570. La construction des tours et de la Capilla del Rosario furent terminées en 1731.
L'église, domine un joli jardin bien entretenu. La végétation, est composée d'espèces endémiques, telles que des cactus, des agaves et des yuccas. Cette palette de couleurs, est un mélange d'ocre de la terre, du vert des agaves, du mauve des jacarandas et de la note exotique des palmiers.
La toiture est décorée de reliefs figurant des saints. Les deux tours, sont dominées par une coupole de carreaux en céramique bleu et blanc. Le portail d'entrée est ouvert.
Quel contraste, entre la sobriété de la façade, et la décoration intérieure, si riche du style baroque mexicain. L'ornementation, se compose de plus de 60 000 feuilles d'or. 36 peintures, dans la nef représentent des scènes de l'ancien testament.
L'heure a passé. Le soleil est haut, il doit faire 30°. Le climat est idéal, le ciel est toujours bleu, la pluie est inconnue à cette époque. De joyeux groupes de locaux et quelques "gringos", se protègent du rayonnement, à l'ombre des arbres du Zocalo. Sur cette place bouillonnante, se dresse l'imposante Cathédrale de Nuestra Senora de la Asuncion.
Construite entre 1535 et 1644, elle fut achevée en 1694, puis consolidée, pour résister aux tremblements de terre. L'inauguration eut lieu en 1733.
Sa façade baroque de détails sculptés. Les portes sont ouvertes, nous bénéficions de quelques instants de fraîcheur. La vaste nef et les piliers majestueux, confèrent au lieu, une atmosphère de recueillement. Je remarque un magnifique retable doré et un orgue magnifique.
Le cœur de la ville est le centre économique, politique, religieux et culturel, il contribue à un important dynamisme social.
Oaxaca, comme toutes les grandes villes du pays, à une âme très commerçante. Le Mercado 20 de Novembre est un événement journalier qui attire la foule.
Mille odeurs montent des étals. Le client peut circuler dans les allées, les yeux fermés, le nez peut le conduire vers les légumes mûrs ou le quartier des cuirs. Ici, le chocolat est à l'honneur : soit en boisson chaude, soit cuisiné en sauce avec des épices, la recette porte le nom de mole.
Nous ne sommes pas assez téméraires pour avaler les chapulines grillées (les sauterelles), ce midi, nous nous attablons pour goûter une spécialité appelée Tlayuada mixta. C'est une crêpe au maïs, garnie de frijoles, d'avocat, de fromage, de trois sortes de viandes et nappée d'une sauce chocolat. Le plat, ressemble à une grosse pizza, à la texture croustillante.
Les petites rues nous attirent, nous pouvons déambuler sur les hauts trottoirs ou au milieu de la chaussée, sans risque, les rues sont désertes. Les jacarandas déploient des tonalités éclatantes - lilas, violet, mauve - leur floraison est synonyme de printemps. Les fleurs dégagent une odeur douce et agréable. Au hasard d'un coin de rue, nous "tombons" devant le Templo de San Agustin, dans la calle Guerrero.
La cité coloniale, compte d'innombrables églises de l'époque coloniale et de différents styles. Celui de la façade du temple, construit en pisé, est notre coup de cœur.
Dans une longue avenue, après mille questions à des chauffeurs de taxi et de combis, nous avons trouvé le moyen de transport pour nous rendre à Mitla, demain matin.
Nous flânons un long moment dans les rues paisibles du quartier nord. Le soleil, décline et éclaire les façades multicolores. La capitale, est construite au centre d'une région sismique, les maisons, ont des murs épais et tous les bâtiments, sont de faible hauteur.
Mardi 5 mars 2019
Petit-déjeuner mexicain, les assiettes sontt copieuses, au marché ce matin.
Bien requinqués, nous nous dirigeons à pied, en direction du boulevard Ninos Heroes. Au niveau du MacDo local, des bus et des taxis collectifs y sont stationnés. Ils assurent les transports vers la ville de Mitla et les villages de la Valle de Tlacolula.
Nous grimpons dans un colectivo (30 pesos par passager). Le chauffeur, espère trouver encore 3 clients, pour rentabiliser sa course... Le pari est réussi très rapidement. Nous traversons une plaine, ou s'étendent d'immenses champs d'agave. À 9 heures, le conducteur, nous dépose dans le centre du village de Mitla.
Là, des chauffeurs de pick-ups (50 pesos par personne) attendent les clients, pour les transporter aux Cascades Hierve El Agua.
Il est 10 heures, et nous sommes 14 passagers, entassés sur deux banquettes en bois, à l'arrière du véhicule. Notre chauffeur est satisfait, il peut enclencher la première vitesse.
La piste en terre battue est longue de 16 kilomètres. Les soubresauts incessants dans les ornières, sont un "calvaire" pour le dos de chacun. La bâche du véhicule dissimule les montagnes ; c'est dommage, car lorsque le paysage se dévoile, le panorama est grandiose.
Quel soulagement lorsque le conducteur se gare au bout du chemin pierreux. Quelques maisons groupées composent un petit village. Sur le pas d'une porte, un gardien, nous demande 25 pesos chacun, pour entrer dans le parc.
Dans le monde, seules deux destinations permettent d'approcher des cascades pétrifiées : Pamukkale en Turquie et Hierve El Agua, ici, au Mexique.
Ce phénomène géologique, est dû au dépôt des minéraux et au carbonate de calcium, qui se sont déposés durant des milliers d'années et se sont figés.
Nous nous engageons dans un sentier balisé. Le tracé suit des éboulis, après quelques montées laborieuses, et des descentes bienvenues, nous arrivons au site. Hierve del Agua signifie "eau qui bout". C'est une première pour nous. Dans des excavations de la forme de petits bassins, des sources d'eau jaillissent du sol. Des touristes, ont emporté leur tenue de bain. La découverte s'arrête à la première piscine... Un bain, dans un cadre unique et des selfies !
Nous sommes plus curieux, sur notre droite, à une centaine de mètres, une autre cascade figée, nous fait un clin d'œil ! Les sels minéraux, déposés sur le flanc de la falaise ressemblent à une chute d'eau gelée. Un miracle de la chimie naturelle...
Au milieu des immenses cactus, le dénivelé est incessant... Il faut monter, il faut descendre, il faut éviter les cailloux instables, la marche échappe à l'ennui.
La deuxième plate-forme est oubliée par les promeneurs... Sûrement par l'absence de piscine. Mais nous sommes récompensés par le panorama !
La vue, sur la première cascade, est époustouflante sous cet angle.
Le gardien, dans le village, nous a conseillé de faire le tour des falaises en empruntant une boucle en contrebas.
Nous nous engageons dans un éboulis de pierre, à l'ombre des gigantesques falaises calcaires. Il faut contourner une arête, haute d'une vingtaine de mètres, pour trouver le sentier. Il fait une chaleur pas possible. Heureusement, nous avons une bouteille d'eau dans un petit sac à dos.
Le chemin, très pentu, débouche sur un étroit balcon pierreux incliné vers le vide. La vue s'offre sur une vallée sauvage et verdoyante. C'est le bonheur !
Retour au parking, dans le village. Le chauffeur, exige que l'on soit 12 passagers pour démarrer. Nous profitons de cette attente, pour discuter avec deux jeunes Français, qui font le tour du monde.
Le conducteur démarre à 14 heures. Le passage dans la "machine à laver" dure 45 minutes. Enfin, notre calvaire se termine sur le petit zocalo de Mitla.
La ville est connue pour ses ruines de l'époque Zapotèque. La zone archéologique, par manque de temps, ne nous intéresse pas. Nous traversons quelques jolies rues pavées, pour nous rendre dans une entreprise artisanale de Mezcal.
Les locaux de l'entreprise Mezcal El Discipulo se situent à 1 kilomètre de Mitla, sur la route d'Oaxaca. À l'instar de la tequila, le mezcal est élaboré à partir de l'agave.
Nous sommes les seuls visiteurs, la jeune employée qui nous reçoit, se met à notre niveau d'espagnol, pour nous expliquer les différentes étapes de la fabrication de cet alcool.
Dans la cour, les agaves forment un gros tas, et sont en attente d'être traités. La guide, nous fait énumère les différentes étapes de la fabrication du Mezcal.
En premier, la découpe des cœurs d'agaves appelés "Pina". Puis, le brûlage, "les pinas" sont cuites dans une fosse, creusée dans le sol, dont les parois sont recouvertes de terre, de feuilles d'agaves et de pierres chaudes. La cuisson se fait par la chaleur dégagée d'un bois (chêne, pin ou mezquite) qui apporte de la typicité. Ensuite, la pina est pressée et moulue, sous un disque en pierre, tiré par un âne.
Le contenu broyé, est placé dans des cuves pour la fermentation. Vient ensuite la distillation du jus fermenté, le processus est effectué en deux fois dans un alambic. Le degré de commercialisation va de 36° à 55°.
Nous passons à la partie dégustation. Trois sortes de mezcal pur, et un autre, plus complexe, est mélangé à des liqueurs de fruits.
Je refuse poliment la dégustation du "Gusanos de Maguey", un mezcal qui contient des larves de chenilles, qui vivent sur l'agave.
La visite se termine, la dégustation est gratuite. Il n'y a pas d'obligation d'achat. L'accueil a été fort sympathique et avec le sourire !
Nous repartons avec deux souvenirs liquides. Au fil du voyage, les sacs s'alourdissent...
La visite est terminée, nous prenons un bus (20 pesos par personne) directement devant le pas-de-porte de l'entreprise, pour Oaxaca.
Dans la capitale, le Marché Juarez nous offre l'occasion de goûter des chapulines (des sauterelles grillées, relevées de sel, de piment et de citron) et d'autres spécialités locales ! Sagement, nous nous régalons d'un poulet au mole.
Le jour s'obscurcit, la nuit tombe en éclairant superbement les édifices.
Mercredi 6 mars 2019
Hier soir, nous avons acheté des fruits et des viennoiseries, que nous grignotons dans le patio de l'hôtel.
Nous avons un petit faible pour le Barrio Xochimilco, c'est notre quartier... Le décor, dans les calles Vigil et Xololt, est pittoresque. Je laisse le plan de la ville dans la poche, car il est impossible de se perdre. Nous croisons à plusieurs reprises, les arches de l'ancien Aqueduc de San Felipe. Construit au XVIIIe siècle, il a alimenté la cité en eau jusqu'en 1940.
Hier, nous avons repéré le Marché Organico La Cosecha sans s'y arrêter. Dans un petit espace, des artisans exposent leurs créations. Au centre, des clients sont attablés autour de grandes tables en bois. Nous commandons, un café et un chocolat, crémeux et savoureux, préparé sur un feu de bois. Quelle tranquillité, loin de la rumeur du centre-ville.
Auguichet de la compagnie de bus ADO, Denise achète des billets pour Puebla, départ vendredi matin.
Nous revenons dans les quartiers touristiques par la calle Alcala. Hier, nous avons visité le Templo Santo Domingo de Guzman. Ce matin, à la gauche du temple, la porte du Musée de las Cultures d'Oaxaca est ouverte. Nous nous délestons de 150 pesos pour entrer.
Dans cet ancien monastère, aux allures de palais, le rez-de-chaussée est occupé par la Bibliothèque Burgoa, des espaces, pour accueillir des expositions temporaires et des bureaux.
Nous grimpons à l'étage, dans des salles numérotées, des reliques sont exposées. Elles proviennent du site archéologique de Monte Albán, occupé par la civilisation Zapotèque et celui de Mitla, occupé par la civilisation Mixteque.
La salle 3, est dédiée à la Tombe 7 de Monte Albán. Cette sépulture a été découverte en 1932. Parmi les squelettes découverts, la pièce maîtresse, est un crâne recouvert d'une mosaïque de turquoise et de nacre.
Les salles suivantes sont consacrées à l'histoire des différentes cités-états et des groupes ethniques présents à Oaxaca.
Des explications, renseignent les visiteurs, sur l'évolution des premières civilisations (Mixtèques, zapotèques et Aztèques) jusqu'à la période coloniale.
Les expositions du musée sont intéressantes, mais il ne faut pas négliger le temps présent.
La vue plongeante, depuis une fenêtre du deuxième étage, est superbe. Il est impossible de compter les nombreux dômes et clochers qui dominent les toits. Tout proche, le Jardin Botanique est riche d'espèces endémiques et lointaines. Quelle impressionnante variété de cactus.
Le zocalo grouille de vie. Sous le couvert des arbres généreux, les marchands ambulants, les cireurs de chaussures et les vendeurs de ballons, se disputent les emplacements les plus avantageux. En soirée, des orchestres et des petits bals improvisés, vont les rejoindre.
Devant le Palacio del Gobierno, une mobilisation pacifique, avec des calicots et des banderoles, réclame des éclaircissements, sur le rôle opaque de la police (complice du cartel) et l'arrestation d'un groupe mafieux de l'État de Guerrero, coupables de la disparition et le meurtre, de 43 étudiants, le 26 septembre 2014. Les manifestants exigent le départ du gouverneur depuis plusieurs semaines. Ils occupent l'espace public, et se relaient, en dormant sous les toiles de tentes.
Depuis le début de notre périple, nous avons assisté dans chaque grande ville, à une manifestation en mémoire d'étudiants disparus, où la libération de prisonniers politiques, d'autres encore, pour l'augmentation des salaires des enseignants.
La porte centrale du Palais, est gardée par des militaires, l'arme à la main. Il faut montrer patte blanche et se faire discret entrer pour entrer. Dans l'escalier monumental, une fresque géante, qui retrace l'histoire d'Oaxaca.
À l'ouest du zocalo, le Mercado de Abastos, le plus ancien de la ville, est au centre de la vie populaire.
Nous trouvons tout ce qui peut se vendre, tout ce qui peut s'acheter... C'est la caverne d'Ali Baba. Dans un enchevêtrement d'échoppes, les produits alimentaires, côtoient la restauration. Il est difficile de ne pas craquer devant les étals de l'artisanat du cuir. Mais les sacs sont déjà bien lourds !
Un commerçant, avec des gestes précis, prépare un grand classique de la cuisine mexicaine. Il moud du piment séché et des graines grillées, et il obtient une pâte marron consistante, le Chili, qui conviendra parfaitement sur les plats mijotés.
Cette "fabrication maison", vendue dans des conditionnements divers, occupe une place importante sur les étals.
Des souvenirs des fêtes de Noël, sont suspendus au plafond. Ce sont des décorations, appelées piñatas. Traditionnellement, elles ont une forme en étoile à sept branches, elles peuvent adopter des apparences différentes. L'intérieur est rempli de sucreries... Les enfants, les frappent avec un bâton faire tomber les friandises.
Ce marché, est à l'écart des sites touristiques, reste méconnu des étrangers.
Nous sommes surpris par le déploiement de force des policiers. Ils progressent en nombre dans les allées... Pourquoi, contre qui ? Pour notre part, nous déambulons dans des allées très étroites, sans ressentir aucune pression.
Le mercredi, est un jour attendu, par les habitants. Dès la nuit tombée, à partir de 18 heures, c'est la fiesta devant le parvis de la cathédrale.
Entre les vendeurs de ballons et les cireurs de chaussures, les Oaxaquéniens et Oaxaquéniennes, se donnent rendez-vous. Seul(e) ou en couple. Les femmes ont revêtu leurs plus belles tenues et les hommes, sont bien habillés.
Les premiers arrivés réservent les chaises bien avant le début du spectacle, puis au son des Marimbas (les xylophones), ils se retrouvent sur la piste de danse dans un rituel bien codifié.
Jeudi 7 mars 2019
Tout proche de la capitale, se trouve Monte Albán, un site archéologique Zatopèque.
Le départ des minibus, qui assurent la navette, se fait depuis une petite station, au 501 dans la calle Mina, à deux pas du zocalo.
Denise achète les billets, 120 pesos pour l'aller et le retour, au guichet d'une petite agence qui fait face à l'hôtel Rivera. Petit à petit, les voyageurs arrivent. Le conducteur démarre à 9 heures. Ça parle toutes les langues, Oaxaca concentre les touristes du monde entier. Le trajet est rapide, et le chauffeur nous dépose à l'entrée du site.
L'ancienne capitale Zapotèque culmine à 1 940 mètres d'altitude. Les indigènes, ont aplani le sommet en formant un plateau pour s'y installer. Le ciel, est bleu azur et le soleil déjà haut, lorsque l'on récupère les billets d'entrée (150 pesos) près du musée.
Le cadre est immense, magnifique, dépouillé. Nous sommes au milieu de la nature. Sous nos yeux, à perte de vue, s'étend une vaste plaine et au fond de la vallée, nous distinguons les tours et les flèches des églises d'Oaxaca.
La ville de Monte Albán, initialement très étendue, fût créée entre 500 av.J.-C., pour être abandonnée en l'an 800.
Nous nous posons sur des éboulis de pierres, au bord du sentier, pour apprécier la surface, et l'ingéniosité des constructeurs. Tout est rectiligne et étudié, pour créer un ensemble harmonieux. Les constructions reposent au sommet d'une éminence, et dominent de 400 mètres les plaines environnantes.
Quelques pyramides ont été restaurées. Nous apercevons, des secteurs secondaires et résidentiels très dégradés, sur des élévations voisines. Les édifices, se caractérisent par des constructions massives et basses.
Du haut du Patio Hundido nous avons une vue d'ensemble de la Gran Plaza. L'esplanade est bordée de diverses structures religieuses.
Le Palais ou Systema IV est un complexe cérémonial bien conservé. Sa construction a évolué dans différentes époques.
La Chapelle ou Systema M et l'Edificio de los Danzantes sont couverts de pierres gravées. Sur de belles stèles, appelées danzantes, nous devinons des gravures caractéristiques des civilisations précolombiennes. Nous reconnaissons les détails de figures humaines, dans diverses positions. Ce sont des personnages masculins nus, de corpulence obèse, le nez large et les lèvres épaisses.
Les archéologues, émettent plusieurs hypothèses : les scènes, pourraient provenir d'une influence de la culture Olmeque et signiefiraient, des sacrifices cruels contre des chefs des villes voisines... Ou peut-être, des joueurs de pelote, où encore, des handicapés.
Nous ne pouvons accéder qu'à deux édifices : la Plate-forme Nord et celle du Sud. L'ombre est rare, malgré la chaleur, nous accélérons le pas, pour trouver un peu de fraîcheur sous quelques bosquets.
Un fil de fer délimite les distances à respecter, pour approcher les structures. Une politique de préservation contraignante, mais obligatoire... La rançon du succès pour pouvoir accueillir un tourisme de masse.
Au centre de la Gran Plaza, les Edifices I, H et G, se caractérisent par des ossatures imposantes et massives.
Les Édifices P et II, sont traversés par des tunnels. Inlassablement, des ouvriers restaurent ces vestiges du passé, et procèdent à des fouilles, sur la structure P.
Au nord-est de la Gran Plaza, nous découvrons le Juego de Pelota. Il est long de 40 mètres sur 7 mètres de large. Des escaliers et des gradins encadrent cette "arène". L'ensemble est plus significatif que celui de El Tajin, que nous avons visité, il y a déjà quelques jours.
Cet édifice est le dernier, nous avons mis deux heures, tout en prenant notre temps. À midi, nous grimpons dans le premier bus qui assure le retour à Oaxaca.
Il est possible de déjeuner à toute heure au Mercado Organico. Nous nous partageons un ceviche aux camarones et un molina (un écrasé de poisson).
C'est la première fois que nous sortons de table en ayant faim. Mais il faut avouer que cette petite place ombragée est bien agréable, mais c'est un piège à touristes. D'ailleurs, pas un seul habitant local n'est présent.
Une seule chose me convient ! J'apprécie avec gourmandise, un chocolat chaud, onctueux et agrémenté d'une pointe de cannelle, préparé dans une petite jarre.
Oaxaca est pébliscité par les guides touristiques, et nous ne leur donnons pas tort. Chaque coin de rue fait le bonheur d'un photographe... Une maison colorée, une œuvre de sreet art, ou encore, un édifice religieux.
Le retour à notre logement est comme un déchirement, mais il faut mettre le blog à jour, réserver une chambre sur booking.com pour Puebla et une chambre par mail à l'hôtel Manolo 1 à Mexico pour la fin du voyage...
Vendredi 8 mars 2019
Nous prenons de très bonnes heures, un rapide en-cas, au Mercado Sanchez Pascuas. À 9 heures, nous sommes parmi les premiers à s'installer dans un bus de la compagnie ADO. Le conducteur démarre à l'heure prévue. Nous quittons, avec une pointe de nostalgie, cette très belle cité d'Oaxaca pour Puebla, la capitale de l'État de... Puebla !
La route, sinue dans une vallée enserrée, entre des massifs montagneux. Chaque virage, débouche sur des à-pics vertigineux. Dans cette région centrale, après les derniers lacets, les paysages sont différents, les cactus qui hérissent les versants, laissent la place à des champs fertiles, la nature plus luxuriante. Regarder et apprécier le paysage fait partie du voyage.
Le bus approche de Puebla. Le relief est très accidenté et se caractérise par la présence des volcans. Je suis comblé, à ma droite, entouré de nuages, grâce au zoom, j'aperçois aisément le sommet du Pico de Orizaba, qui culmine à 5675 mètres d'altitude.
Dans la banlieue, à l'entrée de la capitale, se dessine le volcan La Malinche, son sommet s'élève à 4 460 mètres. J'y ai prévu une randonnée, dans les prochains jours.
Alors que nous sommes près de la gare routière, le volcan Popocatepelt à 5 426 mètres, un des volcans les plus actifs au monde, crache par intermittence, d'impressionnantes volutes de cendres et de gaz.
C'est assez impressionnant, Puebla vit à l'ombre des volcans...
5 heures de trajet et 2 films en français (l'Odyssée et la Fête de la Vie), nous apprécions ces scènes plus reposantes, que les films violents habituels. Le conducteur, gare son véhicule au terminal. Denise, achète un billet de taxi prépayé (80 pesos) dans le hall central, et quelques minutes, plus tard, nous pouvons déposer nos sacs dans une chambre de l'hôtel Santo Domingo.
L'accueil du réceptionniste est particulièrement sympathique. Il nous remet un plan détaillé et plein d'infos. La cité et les différentes activités dans la région, méritent une halte de 4 ou 5 jours.
Puebla, abrite 1,5 million d'habitants, la capitale, dénommée aussi Puebla de Los Angeles, est située dans la partie centrale du pays, à 100 kilomètres au sud-est de Mexico.
Les sacs sont déballés, nous pouvons filer vers le centre colonial, au riche passé colonial. Le zocalo, a été classé au Patrimoine Mondial de l'UNESCO en 1987.
Le menu "del dia" d'un boui-boui est alléchant. Dans la cuisine, les marmites sont fumantes, je me régale d'une soupe, puis d'un mole poblano, de la viande, baignant dans une sauce au chocolat. L'appétit de Denise est satisfait par des morceaux de poulet en sauce.
La note, est aussi légère que le dessert ! 100 pesos (5 €).
Le ventre est contenté, nous plongeons dans le passé, le passé colonial...
L'architecture élégante et l'ambiance paisible, créent un cadre unique pour s'imprégner de l'atmosphère paisible du centre historique. Chaque placette est arborée, les belles maisons, de style espagnol, ont des galeries, à l'abri du soleil, pour flâner ou se restaurer.
Le Palacio Municipal et la Cathédrale Métropolitaine de l'Immaculée-Conception, sont les bâtiments les plus emblématiques de la cité.
La façade du Palacio est très sobre. Des gardes, arme à la main, nous laissent entrer dans la cour intérieure. Il n'y a pas les fresques murales habituelles, qui habituellement, dans chaque capitale, ornent les escaliers, mais nous détaillons, les armoiries de la ville.
La place centrale à des airs de fête, et pourtant, la réalité et les préoccupations quotidiennes du pays, sont étalées sur les trottoirs. Face au palais, et sous les arbres du parc, se déroule depuis des semaines, une manifestation dirigée par les femmes. Les revendications rappellent les droits des peuples indigènes.
Sous l'œil amusé de quelques passants, je prends une dizaine de mètres de recul pour photographier l'imposante cathédrale, la plus ancienne du Mexique. Ses tours culminent à 74 mètres de haut.
Sa construction a débuté en 1575, avant d'être consacrée en 1649. La toiture est ornée de coupoles de céramiques. Les portes sont ouvertes. Si la façade se caractérise par un élégant style néoclassique, l'intérieur, de style baroque n'est que reliefs d'argent, d'or de nacre et de bois précieux. Des trésors artistiques sont exposés dans 14 chapelles. C'est d'une magnificence incroyable !
À proximité du Palacio, nous entrons dans les bureaux de l'O.T. un employé, très précis et concis, nous délivre de bons "tuyaux " sur les visites et les transports, à découvrir dans les alentours.
Sous une bâche, l'étal d'une vendeuse de tortas est alléchant. Une crêpe de poulet, enrobé dans du fromage et d'un succulent guacamole, assure notre repas ce soir.
La lumière décline, Puebla s'habille de mille couleurs après le coucher de soleil. La chaleur est tombée, les Poblanos, sont sur "leur 31". En fin de semaine, ils déambulent en famille, se pressent dans les magasins, dégustent des churros ou discutent dans la rue.
La façade de la cathédrale, est le théâtre d'un spectacle, chargé d'histoire et d'effets lumineux. Le public, debout ou assis sur le sol, est ravi de voir les histoires de guerres, d'invasions ou encore de religions.
Nous nous laissons surprendre et charmé, par cette expérience, qui raconte les cultures anciennes. C'est superbe, magnifique et gratuit !
Samedi 9 mars 2019
Notre hôte, nous prépare un petit repas, que nous picorons dans le patio de son établissement.
Ce matin, la météo est printanière, le ciel est bleu azur et la température agréable. J'ai étudié le plan de la ville, toutes les conditions sont réunies pour démarrer la journée.
Le samedi, la foule, plutôt festive, se répand dans les rues piétonnes et converge vers les magasins. Nous préférons nous isoler dans le Templo Santo Domingo.
Ce sont les Dominicains, qui ont décidé de construire leur église en 1 571. Elle sera achevée en 1 611. Ses murs, peints en rouge foncé, sont un point de repère majeur pour la ville. L'intérieur, de style baroque, est richement doré. Ses hauts plafonds, en forme de dôme et ses larges fenêtres laissent entrer une lumière douce. Là, il règne un silence bienfaisant, éloigné de la foule et de sa fureur, nous nous y reposons un instant.
Mais c'est la Capilla del Rosario qui fait la réputation de l'église, elle est dédiée à Notre-Dame-du-Rosaire, et ses décors sont magnifiques. Son intérieur est composé de reliefs en stuc doré, de décorations recouvertes de feuilles d'or. Les Poblanos l'appellent "la Casa de Oro".
Nous sommes ébahis, par tous ces décors époustouflants. Pourquoi tant de dorures et de richesses dans un si petit espace ?
Nous déambulons dans la rue 5 de Mayo, touristique et commerciale. De nombreuses façades sont recouvertes de céramiques colorées.
À chaque coin de rue, nous savourons l'atmosphère unique de ce "Musée vivant" où foisonnent des placettes coloniales, des églises, des monastères et d'étonnants édifices postcoloniaux, à l'illustration du métissage architectural, des traditions locales et des styles importés d'Europe.
Il est difficile de louper le Templo de San Juan De Dios, tant sa couleur ocre est éclatante. Son style architectural, simple et régulier, nous rappelle des figures géométriques. Ses portes sont fermées, alors nous continuons notre déambulation.
L'Iglesia Santa Monica, elle aussi est immanquable... Sa façade est d'un rose très clair ! Le portail est ouvert, mais la visite se résume à une seule salle. Des travaux de restauration sont en cours, après les dégradations causées par le séisme, de septembre 2017.
le Templo Señor San José, construit en 1556, se démarque des autres édifices, avec deux portails en façade, dont un, avec des couleurs extravagantes.
À un pâté de maisons, nous "tombons" sur le marché 5 de Mayo. Saveurs et couleurs, d'un marché traditionnel en plein air, appelé Tianguis.
Ouvert seulement les samedis, des centaines de personnes, sans compter les touristes se pressent dans les rues. Je photographie sans relâche ce spectacle étrange et coloré. Tous les produits locaux sont proposés, mille odeurs montent des étals. Le vacarme de la foule, se mélange à celui des voitures, qui tentent de se frayer un passage.
Chaque rue à sa spécialité : vêtements, chaussures, friandises, et la négociation est obligatoire... Je croise même un homme, qui va ramener à la maison, porté sur l'épaule, la Croix de Jésus !
Après les yeux, ce sont mes papilles qui succombent aux spécialités de Puebla. La vrai et authentique cuisine mexicaine, se trouve sous les parasols des étals. Nous grignotons à droite, à gauche...
Je "craque" pour un chocolat crémeux, mais je ne suis pas assez téméraire pour croquer les chapulines (sauterelles grillées) la spécialité populaire.
Puebla est un grand centre d'artisanat. La porte d'une entreprise de talavera est ouverte. Changement radical d'ambiance. Nous sommes dans une fabrique de céramique. L'atmosphère dans l'atelier est feutrée. La faïence est colorée, peinte à la main. Les céramiques sont utilisées à des fins domestiques, telle la vaisselle, en objets décoratifs et architecturaux, pour décorer les façades des immeubles.
Les couleurs sont vives, les motifs délicats... La talavera allie les traditions ancestrales et le savoir-faire artisanal !
Le Quartier des Artistes, est en vue... Mais si loin, car nous avançons à une allure d'un escargot. Toutes les minutes, je mitraille avec mon Sony, les merveilleuses façades colorées.
Les promeneurs affluent dans le Barrio del Artista. En fin de semaine, les jeunes et les anciens, se retrouvent, pour discuter aux terrasses des cafés, ou sur les bancs des placettes.
C'est un plaisir de flâner au milieu des artistes-peintres, qui exposent leurs toiles, où sont à l'œuvre dans leurs ateliers.
Quelques centaines de mètres plus loin, nous plongeons dans le Marché d'Artisanat El Parian. Il est possible de dénicher des souvenirs et des vêtements tous faits main. Le marché coloré est plus populaire et commercial, et attire une clientèle de touristiques étrangers.
Nous traversons le grand boulevard Heroes de 5 de Mayo. Nous jouons les touristes dans le Quartier Analco, où se déroule un tianguis. Il n'y a point d'étrangers, le marché, se tient dans un parc ombragé. Il est investi, les samedis et dimanches, par les Plobanos. Tout l'artisanat est exposé : la verrerie, les céramiques, les sculpture sur bois...
En retrait du parc, les deux tours de la Parroquia del Santo Angel Custodio s'élancent vers le ciel. Le quartier, est au sommet d'un petit tertre, la vue est exceptionnelle sur les tours et les coupoles de la cathédrale.
L'après-midi est bien avancé, c'est la fiesta sur le zocalo. Des Mariachis, occupent une estrade démontable. Le chanteur porte un grand chapeau, lui et les autres, sont habillés en costume traditionnel. C'est la ferveur dans l'assistance, ils apportent la joie et le bonheur, grâce leur musique chaleureuse.
Dimanche 10 mars 2019
Au matin, dès le réveil, nous attrapons dans la calle 9 Sur, un bus urbain (6 pesos chacun) pour aller au Terminal de bus Capu.
Nous avons les billets (35 pesos chacun) en poche. Le conducteur démarre en direction d'Atlixco. La ville, à 1 846 mètres d'altitude, est à 30 kilomètres de la capitale.
Étrangement, la ville, classée Pueblo Magico, grâce à son passé historique, n'est pas mentionné dans mon guide touristique.
Le chauffeur nous dépose sur la place centrale. Après s'être désaltéré d'un jus d'orange frais, et restauré d'un chilaquiles, dans le marché municipal, nous jouons aux touristes dans les ruelles colorées.
L'intérieur du Palacio Municipal est unique. De grandes fresques murales décorent les murs intérieurs du patio. Le muraliste a souligné dans son œuvre, la richesse gastronomique, l'architecture religieuse et civile et les traditions de la ville.
Le centre historique est tout riquiqui. Trois pas de plus, et nous sommes devant l'Iglésia Santa Maria de la Natividad. Dommage, elle est fermée à la suite du tremblement de terre de 2017. Des travaux sont en cours, au niveau du sommet de la tour.
Le zocalo est un havre de paix. La population, peut s'asseoir et discuter sur des bancs recouverts de talavera, qui entourent un joli kiosque à musique. La terre fertile des versants du Popocatepelt, est propice au maraîchage, aux plantes et aux fleurs exotiques, qui poussent en abondance dans les serres.
Aujourd'hui, un marché se déroule... Au fil des allées et des stands, c'est un festival de couleurs, dans les bacs et les plates-bandes fleuries. Des orchidées, des plantes carnivores, des bougainvilliers... Les arrangements floraux, font l'objet d'une compétition féroce, pour attirer les clients.
Au-dessus des toits, la ville est dominée par le Cerro de San Miguel. Tout en haut, j'aperçois une chapelle qui semble être posée, au sommet d'une paroi abrupte. Il va falloir "suer" avant de la visiter.
Le soleil brûle, les jambes se font lourdes, il nous faut près d'une heure pour arriver au sommet... Là-haut, nous avons notre récompense. Le paysage est coloré comme la palette d'un peintre. Au loin, le majestueux et pourtant si redoutable Popocatepelt, semble être à portée de la main.
Nous avons moins de chance avec le volcan Iztaccihualt, qui reste caché par les nuages.
La Capilla Perdita est fermée. Des travaux, suite au séisme, sont en cours, ici aussi. De notre perchoir, nous nous asseyons sur le sol, avec un verre de jus de fruit à main... Nous lézardons.
Il est temps de redescendre. Un couple franco-mexicain, avec lequel nous avons échangé, nous invite à prendre place dans leur voiture. Grace à cette rencontre, nous pouvons avoir des informations sur le quotidien des Mexicains.
Nos amis de quelques instants, nous ont conseillé un restaurant qui sert un plat succulent. Je connais déjà le poulet poblano, mais dans celui-ci, la sauce est particulièrement onctueuse ; trop pour Denise, qui satisfait ses papilles, avec une milanaise de porc.
Menu à trois plats pour 140 pesos (environ 7 euros) !
L'ex Convento San Francisco est situé au pied du cerro. Sa construction a débuté en 1538, pour être achevée en 1 620. La façade du couvent est décatie par les éléments, son entrée est fermé le dimanche, nous entrons dans la petite église, il semble que les fidèles ne soient pas au rendez-vous.
Retour à Puebla en fin de journée.
Demain, nous avons projeté de faire l'ascension du volcan la Malinche.
Lundi 11 mars 2019
Ce matin, à 6 heures, le jour, n'est pas encore totalement levé, lorsque l'on se rend à la station de bus Capu. Aujourd'hui, nous avons projeté de faire l'ascension du volcan la Malinche, qui porte aussi le nom de Matlalcuietl, il est situé à 2 heures de route de Puebla.
Denise achète les billets de bus (35 pesos chacun) pour se rendre dans la ville de Huamantla, dans l'État de Tlaxcala.
Le conducteur démarre à 6 h 40. Nous arrivons 1 heure plus tard dans un petit terminal routier. De là, nous devons reprendre un nouveau bus (18 pesos) qui doit passer à 9 heures.
Nous allons enfin pouvoir petit-déjeuner. Sur le trottoir, je prends un tamales (fourré de confiture de fraises). Le vendeur est souriant et tout heureux de nous faire goûter sa préparation... La texture est surprenante, mais agréable.
Au Mexique, il y a toujours un magasin Oxxo, une chaîne d'enseignes alimentaires bon marché, ouvertes 24 h/24 et 7j-7 jours. Denise fait quelques provisions pour assurer notre casse-croûte.
Le conducteur du minibus démarre à l'heure. Il assure le transport des ouvriers agricoles, c'est un va-et-vient incessant dans l'allée centrale, avec des pelles et des bêches, dans les mains. Ces travailleurs sont trop pauvres pour posséder un véhicule et le transport collectif est le seul système de locomotion pour aller dans les champs.
Vers 10 heures, le chauffeur nous dépose au contrôle d'accès du Parc National la Malintzi. Nous signalons notre passage sur un registre. Le garde, nous précise que nous avons encore 7 kilomètres à parcourir pour atteindre le point de départ des randonnées, au Centro Vacacional IMSS Malintzi.
Nous maudissons la mauvaise connaissance des transports de l'employé de l'office de tourisme de Puebla, il nous avait assuré que le bus nous déposerait au Centro. Deux solutions s'offrent à nous : la marche, ou le stop !
Nous sommes un lundi. Il n'y a pas de circulation de ce côté du parc en semaine. Nous sommes têtus et déterminés, nous décidons d'accélérer le pas...
Après environ 4 kilomètres de marche, une voiture approche, Denise, immédiatement, lève la main. Quelle surprise, c'est une voiture de police !
Un agent nous "fusille" des questions, nationalité, d'où on vient, où veut-on aller. Le deuxième, apparemment le chef, l'arme à la main, nous fait signe que l'on peut monter dans le véhicule. Arrivé à proximité du Centre, ils nous déposent et prennent une autre route.
Il est déjà 11 heures. Ce contretemps, est préjudiciable pour réussir l'ascension du volcan, qui nécessite environ 7 heures, aller et retour. Il serait trop tard, pour bénéficier du combi collectif, qui démarre de l'entrée du parc à 17 heures.
Nous déclarons notre nom et l'adresse de notre hôtel, sur un registre que nous présente le gardien.
Enfin, nous pouvons démarrer notre randonnée, tout en sachant que l'on ne pourra pas atteindre le sommet.
Il n'y a pas un bruit, sinon le vent... Mais un vent chaud, super chaud !
Nous attaquons de bon train, un dénivelé bien raide, après 2 kilomètres, au sommet d'une crête, nous marchons sur une ancienne route bétonnée. Une forêt d'arbres, noueux et torturés, nous procurent une agréable fraîcheur, et nous protègent des ardeurs du soleil, une aide bien appréciable pour gravir une longue pente.
Un sentier, débute au panneau "cima". Le chemin, dans des éboulis, est bien signalé, marqué par les pas des randonneurs locaux qui font de cet endroit un terrai de jeu, en fin de semaine. La montée, se poursuit en lacets, dans une forêt de pins sur des versants abrupts.
L'effort est soutenu. Nous voulons aller le plus haut possible, mais je suis obligé de calculer le temps qu'il va nous rester pour redescendre. À 4 000 mètres d'altitude, le sol est composé d'une sorte de bruyère rase, de pierres et de sable volcanique. Face à nous, se dresse un immense éperon rocheux. C'est la face nord du volcan qui culmine à 4 460 mètres. Nous sommes déçus, il nous manque si peu de temps, pour aller au sommet...
Nous tournons les talons, pour profiter de la vue panoramique dans la vallée. Mais, depuis cet amphithéâtre naturel, la plaine, au loin, est bouchée par une brume tenace, ce n'est vraiment pas notre jour de chance.
La fin de l'après-midi approche, un vent frais balaie la montagne. L'encas est simplissime mais réconfortant. La pause nous est bénéfique, et nous laissons derrière nous, cet imposant mur de montagnes. Plein d'ardeur, nous revenons sur nos pas.
Je dois ménager mes genoux dans la descente, nous croisons quatre personnes. En semaine, et hors saison, il n'y a pas foule...
À 16 heures, nous retrouvons le bâtiment du Centro. Des bancs sont posés autour d'une tienda. Nous commandons une grande bouteille de bière pour "digérer" notre petite déception !
Le conducteur du combi (30 pesos chacun) est "pile à l'heure" à 17 heures, et nous dépose à la ville d'Apizaco.
Dans un petit terminal routier, nous prenons un bus (45 pesos chacun) pour Puebla.
Le Popocatepetl menace la capitale, il propulse à intervalle régulier, une colonne de fumée. Il fait nuit, lorsque le conducteur termine sa journée à 20 heures.
L'ascension du volcan est possible, mais demande du temps et de bons renseignements, pour les personnes qui dépendent des transports locaux :
Pour être sûr de réussir la randonnée : pour l'aller, il faut prendre le combi (direct) de 8 heures du matin à Apizaco (devant le magasin Comex) pour le Centro Vacaciones. Être à 17 heures, au Centro pour prendre le combi qui mène à Apizaco.
Pour les plus prévoyants, il est profitable d'arriver la veille et dormir au Centro Vacaciones (camping et chambres). Juillet et août c'est rapidement complet. S'y prendre à l'avance pour réserver.
centros.vacacionales@imss.gob.mx
Mardi 12 mars 2019
Nous sommes réveillés par une délicieuse odeur., notre hôte, nous a préparé de délicieux beignets croustillants.
Les jambes sont "lourdes" et pourtant, une rude journée de marche nous attend.
La Bibliothèque Palafoxania, installée au 1er étage de la Casa de la Cultura, est un trésor culturel et historique. Elle est ouverte du mardi au dimanche de 10 heures à 17 heures. Le prix du billet est de 40 pesos. Mais le mardi, la visite est gratuite.
Fondée en 1 646, elle abrite un important patrimoine culturel de l'héritage européen en Amérique. Depuis 2005, la bibliothèque est inscrite au Registre de la Mémoire du monde de l'UNESCO. Il y a de quoi être impressionné par la collection de livres et de manuscrits. La collection est riche de 41 000 volumes. Leurs anciennetés, s'échelonnent de 1473 à 1821.
L'atmosphère est feutrée, entre les boiseries et les magnifiques étagères.
Le Musée Bello, est un héritage d'une riche famille d'industriels. Le passage, dans les salles d'une demeure privée, retrace la vie quotidienne, des classes aisées mexicaines au début du XXe siècle.
Des tableaux, des gravures et des sculptures, sont exposés parmi du mobilier d'époque, où se mêlent de la vaisselle, du cristal et des œuvres peintes par le propriétaire.
Nous marchons à petites enjambées, quand soudain, derrière le portail d'une grande maison coloniale, le son entrainant, d'une musique traditionnelle attire notre curiosité... Une dame vient à notre rencontre, elle est trop heureuse de nous faire partager la répétition d'un groupe de danseuses.
Le soleil est radieux, les maisons basses du calléjon de los Sapos ne nous permettent pas de flâner à l'ombre.
Cette rue est célèbre à Puebla, car elle doit son nom, aux inondations, provoquées par la rivière San Francisco. Elle a conservé le charme des quartiers coloniaux.
À quelques centaines de mètres de là, les touristes viennent chiner la bonne affaire au Mercado El Parian.
Dans le quartier, la Casa del Alfenique, est un exemple du style du XVIIIe siècle. Cette maison, qui se démarque des autres, est un musée régional fondé en 1926.
Le premier niveau, retrace la conquête espagnole. Le deuxième étage, est riche en tableaux, en œuvres d'art, en objets anciens. Nous faisons, en quelques minutes, un saut dans le passé, au temps de l'époque coloniale.
Nous traversons le Boulevard Heroes 5 de Mayo. Au numéro 2, nous entrons dans le Puente de Bubas.
C'est un couloir souterrain, sous un ancien pont. Il servait de passage, pour les malades atteint de la peste, de rejoindre l'hôpital.
Les effets d'ombres, de lumières et la fraîcheur sont garantis. D'un petit promontoire, le panorama sur les tours et les coupoles de la cathédrale est admirable.
Nous ne sommes pas encore rassasiés. Légèrement, plus au nord, l'Iglesia San Francisco, est un des monuments religieux à ne pas manquer.
À l'origine, un couvent était construit à cet emplacement. Puis il a été décidé, de rénover la façade dans un style churrigueresque. Un style baroque exubérant. Nous sommes ébahis par cette église faite de pierre, de briques et de talaveras, les faïences colorées, typiques de la ville. Une unique et majestueuse tour, culmine à 63 mètres de haut.
Le prix des billets de Puente de Bubas, donne le droit de visiter les souterrains de Secretos Puebla.
Ce réseau de galeries, date du XVIe siècle. Des légendes accompagnent l'imagination. Pour les uns, les souterrains ont été utilisés par l'armée mexicaine, pendant la bataille de Puebla, contre l'armée française en 1863. Pour d'autres, ce réseau, servait à transporter et à stocker des marchandises.
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Dès la sortie, nous nous engageons dans un sentier qui longe un lac. Le Parc Zona Historica de Los Fuertes, est une grande zone, au milieu d'une belle pelouse.
Le secteur est important dans l'histoire de la capitale. Un événement majeur s'est déroulé en 1862. La victoire du peuple indigène, face aux armées du Second Empire français.
Nous avons un petit regret, car il est trop tard pour entrer et visiter le Fort de Loreto.
Le lieu est historique... Donc touristique ! Il regroupe plusieurs bâtiments et activités.
Un Planétarium, un Parc d'attractions et le Muséo de la Evolucion.
Nous nous concentrons sur le Muséo, qui retrace l'évolution et la vie des animaux. De jeunes étudiantes bénévoles, pour améliorer et perfectionner la langue française, nous accompagnent. Le parcours est amusant. L'histoire de l'évolution de la terre est présentée d'une façon ludique. Pour les initiés, des fossiles de dinosaures et des squelettes d'animaux du passé sont exposés. Apprendre tout en s'amusant !
Le téléphérique, est une attraction non-indispensable, mais qui permet de découvrir la ville sous un autre angle. Nous prenons seulement des billets pour effectuer l'aller. Le trajet en cabine est très court, seulement 500 mètres !
Il est 19 heures, la vue embrasse la ville. À la tombée du jour, le ciel prend feu, nous avons droit au plus spectaculaire des spectacles avec l'embrasement des volcans. Je reconnais dans l'ordre, La Malinche et son éperon, l'Iztaccihuatl, qui doit son nom à la forme d'une femme couchée et le Popocatepetl, qui crache des volutes de fumée.
Nous rentrons à pied dans le centre-ville. Denise achète un poulet et des frites dans une pollèria.. Le repas, que l'on va déguster dans le patio de l'hôtel.
Mercredi 13 mars 2019
Ce matin, notre hôte nous sert un desayuno mexicano, copieux et traditionnel : les œufs, sont accompagnés par les éternels frijoles (haricots noirs). Le ventre contenté, nous partons à pied à l'angle des calles 6 Poniente et 13 Norte, au terminal des bus pour Cholula.
La ville est encore endormie, lorsque nous achetons les billets au conducteur (7.5 pesos chacun). La route, rectiligne, ondule sur de petits versants, mais le trajet est rapide, l'ancienne cité précolombienne, fait partie de la grande banlieue. Le chauffeur nous dépose à une centaine de mètres du zocalo.
La Plaza de la Concordia, au centre du village, est immense. Des attractions égaient les allées, des manèges pour les enfants et des stands de restauration pour les adultes.
Cholula, à 2 150 mètres d'altitude, est située au pied du volcan Popocatepetl. La ville est connue pour sa grande pyramide et ses églises... Une légende prétend, qu'il y en a une, pour chaque jour de l'année.
L'édifice religieux le plus imposant est le Convento franciscain San Gabriel, construit au XVIe siècle, sur les ruines du Temple de Quetzalcoatl. C'est un des plus anciens d'Amérique. Au centre d'un agréable parc, il fait face au zocalo.
Son architecture extérieure fait penser à une forteresse médiévale. Il fait déjà très chaud, quoi de plus agréable que de pousser la porte de la Capilla Real, pour se rafraîchir. L'intérieur est gigantesque, de gros piliers, soutiennent des arches monumentales. Il nous semble être dans le sud de l'Espagne. Son style mudéjar, l'art arabe-andalou, compte 49 dômes.
Je suis intrigué, par un croyant venu prier. Il déambule dans la salle, en tirant son vélo. La peur d'être volé sûrement ! Ce n'est pas la première fois que l'on voit cette scène.
À quelques mètres, l'architecture du Templo de San Gabriel est étonnante. Je suis surpris par la différence de hauteur entre les deux tours dont une possède un élégant clocher. Pourquoi ?
En face du Covento, nous lézardons à l'abri du soleil, sous les arcades d'un bâtiment qui borde le zocalo. Je lève la tête, la chapelle qui domine le sommet d'une colline, est notre prochaine visite.
À deux rues, une halle couverte, s'étire entre les maisons.
Une odeur gourmande nous guide vers un secteur qui marque la section des femmes. Çà et là, dans le brouhaha ambiant, une poignée de commerçantes, s'activent sur leurs marmites et offrent du tout faits maisons. L'endroit est accueillant, les déchets de fruits et de légumes sont collectés, rien ne traîne sur le sol, le cadre est impeccable.
Au pied de la pyramide préhispanique, avec la majestueuse Basilique Sanctuaire de la Virgen de los Remedios, à son sommet, un panneau coloré, invite tous les touristes, à immortaliser leur passage dans le Pueblo Magico.
La vieille Pyramide Tlachihualteptl, bâtie par les Aztèques, a la plus grande base polygonale au monde, 400 mètres de côté. Sans le savoir, les Espagnols, ont construit l'église sur cette grosse colline. Un réseau de galeries souterraines, permet de la traverser.
Dès les premiers mètres de la pente, je transpire, le soleil est implacable... Plus on grimpe, plus l'à-pic aspire le regard. Lorsque enfin, nous parvenons au sommet, nous nous installons sur la terrasse. Je distingue le Popocatepetl, et pourtant, il est à 30 km. Un halo irréel entoure son sommet, duquel s'échappe, à intervalles réguliers, une colonne de fumée.
La coupole de la Capilla est recouverte de Talaveras, les céramiques typiques. Ma patience est récompensée, je profite d'un instant de calme pour photographier l'intérieur. Nous en prenons plein les yeux, la chapelle est richement décorée.
Du promontoire, une belle vue s'offre à nous, sur la ville et ses nombreux édifices religieux.
Du centre de Cholula, nous nous entassons dans un combi (5.5 pesos chacun) pour aller à Santa Maria Tonantzintla, un village éloigné d'une dizaine de kilomètres.
Le petit bourg est estampillé Pueblo Magico. Sur la place centrale, des artisans exposent des tableaux, réalisés à partir du popotillo. Il s'agit d'une céréale proche du sorgho. La paille, qui pousse de façon sauvage, est récoltée sur les flancs du volcan.
Un artisan, très jovial, nous explique les différentes étapes de cet artisanat ancestral. La tige coupée, est ensuite séchée, avant de la teindre. Le tableau, est réalisé à partir d'une feuille de papier, sur laquelle il applique de la colle, appellé "cera de Campeche", une cire extraite du nid des abeilles. Il applique ensuite les petits morceaux de paille.
Ici, l'architecture est incroyable. Si Puebla s'est approprié l'héritage espagnol, Tomantzintlan a gardé les traditions indigènes. La façade de l'église est étonnante et unique. Les céramiques, sont un mélange de représentations catholique et indigène. Lors de sa construction, les Espagnols respectèrent les croyances des indigènes.
Mais l'intérieur est encore plus étonnant...
Des murs au plafond, chaque espace, chaque colonne, intègre des éléments qui rappellent la culture des indigènes : la couleur basanée des personnages, les croix aztèques, les fleurs et autres symboles. Un mélange sublime et délirant qui ne nous laisse pas insensible.
Notre découverte de la région est terminée. Le conducteur d'un bus (6 pesos chacun) nous conduit à Puebla.
Ultime balade en ville. La calle 6 Oriente, appelée calle de los Dulces est la rue dédiée aux gourmands. Sentir, goûter et toucher des yeux, des douceurs sucrées... Très gourmand, je suis au paradis !
Un paquet de camotes (des confiseries, à base de patate douce, aromatisées avec de la vanille ou de cannelle) trouve une petite place dans un de nos sacs.
La nuit est tombée, le flot des promeneurs grossit dans les rues qui mènent au zocalo. Les lampadaires et les illuminations des boutiques brillent de mille feux.
La devanture d'une churreria, est prise d'assaut, par une population avide de sucrerie. Je me positionne dans la file. Les churros sucrés sont chauds... C'est bon !
Épuisés par cette longue journée, riche de belles découvertes, nous rentrons à la chambre, demain matin nous prenons le bus pour la ville de Taxco.
Impression de la 4ème partie du voyage
Les plus :
. La gentillesse de la population. Leur tranquillité, leur amabilité et leur curiosité envers les étrangers.
. L'extraordinaire diversité des paysages.
. L'élégance et la beauté des centres historiques chargés d'histoire des villes coloniales.
. Le site de Monte Alban, représentatif de l'époque préhispanique.
. La beauté des volcans La Malinche et le Popocatepelt.
. Le décor majestueux de Hierve El Agua.
. Puébla et les Puéblos magicos voisins.
Les moins :
. La pollution en général dans les villes, hors des secteurs touristiques, et dans la campagne,sur les bords des routes.
. Une anecdote... Les topes (les ralentisseurs). Très présents dans les centres-villes et à l'entrée des villages.
Notre avis sur le Mexique
La sécurité
Le Mexique est souvent associé à la violence voire au crime. Au quotidien, les Mexicains et les touristes sont tenus à l'écart des scènes de violence, générées par les bandes rivales de narcotrafiquants.
La police est très, très présente dans les lieux touristiques (marchés et monuments).
La religion
Les Mexicains sont catholiques, mais les pratiques et croyances indigènes, font partie de la culture populaire.
Pour le tourisme, quel plaisir de pouvoir visiter à toute heure, un édifice religieux, car ils sont toujours ouverts.
La gastronomie
La nourriture de rue est goûteuse.
Si la tortilla au maïs est plus authentique, la tortilla à la farine appelée "tortilla de harina" a notre préférence. Il y a aussi le "menu del dia", généreux et traditionnel, en général très bon marché.
Un plan de prévention devrait être engagé pour limiter la consommation de liquides, tel le coca et les sodas.
Le climat
Le climat au Mexique est très variable suivant les régions et l'altitude. L'hiver, dans le Centre-nord, un vent froid, peut brusquement abaisser les températures, surtout dans les régions d'altitude du centre du pays.
Le coût de la vie
Une destination lointaine, ensoleillée et dépaysante, bon marché pour un touriste européen.
Budget transport
Les prix sont attractifs et le réseau des connections des bus est excellent (Basse-Californie exceptée). Nombreuses possibilités de réduction pour les étudiants et les retraités.
Les touristes ont le choix entre 3 niveaux de confort et de services :
- Le business (Éjecutivo), un moyen de déplacement de nuit très intéressant.
- 1re classe (Primera), même remarque que le précédent.
- classe touriste (Segunda). Nombreux arrêts, avec les ballets incessants des vendeurs... En deux mots, le Mexique populaire !
Les gares routières sont souvent excentrées, elles offrent un service de restauration important, avec aussi des boutiques et des consignes à bagages.
Certaines compagnies possèdent leurs propres terminaux.
Budget logement
Petits hôtels et auberges de jeunesse aux prestations de qualité pour 15-20 € la nuit.
Nombreuses opportunités de réduction des nuitées, hors week-end et hors saison.
Le voyage en bus de nuit est une bonne variante avec des compagnies de qualité.
Budget nourriture
Le Mexique est un paradis pour manger à toute heure de la journée. Restauration en service continu dans la rue, dans les marchés, dans les transports et au restaurant pour un prix dérisoire.
Le desayuno (le petit-déjeuner). Consistant et salé avec les frijoles (haricots), chicharron (peau du porc grillé) et des œufs. Le déjeuner classique avec du pain, du beurre et de la confiture, est un petit plaisir à oublier.
L'almuerzo (le déjeuner). Le repas le plus important de la journée, il peut être très calorique...
La céna (diner). Le repas est léger en général.
Au restaurant, ne pas oublier la propina (le pourboire) qui constitue l'essentiel de la rémunération du personnel.
Au Mexique, il n'y a pas de régime minceur. La nourriture est abondante, assez calorique. Dans les marchés et les lieux publics, par son coût abordable, les amateurs de la cuisine de rue, seront "emballés" par sa richesse et ses couleurs.
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Le prix des activités touristiques, parcs et musées, est bon marché et gratuit certains jours.