Deuxième partie
Voyage en Colombie en 2023
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Rincon Del Mar
Carthagène
Minca
Parc Tayrona
Medellín
Guatapé
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FORMALITES
Visa obligatoire seulement pour un séjour de plus de 3 mois.
Passeport en cours de validité, valable 6 mois après la date de retour pour les ressortissants des pays membres de l'Union européenne.
Billet retour ou de continuation nécessaire (mais on ne nous l'a pas demandé).
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Vaccination
Vaccination obligatoire
Covid 19 (deux doses)
Vaccins recommandés
. Hépatite A. Fièvre jaune. Paludisme.
Pour les séjours longs et ruraux: Hépatite B. Rage et typhoïde.
Paludisme : transmission toute l'année dans les zones rurales ou de jungle jusqu'à 1600 mètres d'altitude.
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Question argent
Taux de change dans les officines de rue de janvier à mars 2023.
COP = peso colombien.
Le + haut = 1 euro pour 5 050COP.
Le + bas = 1 euro pour 4 600COP.
Changer dans les grandes villes (taux plus intéressant).
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Question transport
Aérien
Par Air Canada
Vol aller le 18 janvier 2023. (2 bagages en soute)
. Paris 14h00 - Montréal 15h45.
. Montréal 21h30 - Bogota 4h00 le 19 janvier.
Vol retour le 15 mars 2023. (2 bagages en soute)
. Bogota 9h00 - Montréal 16h25.
. Montréal 21h50 - Paris 9h45 le 16 mars.
Total : 1129,96€. (Billets achetés le 17/08/2022).
Terrestre
Excellent réseau de bus dans le pays.
Que se soit dans un bus confortable, en buseta (bus de maximum 20 places), en colectivo (minibus court trajet) ou en chiva (hybride bus/camion), l'état des routes et la topographie accidentée du pays ne facilite pas la durée des trajets. En moyenne c'est du 30k/h. Ne pas se fixer au kilométrage. Oublier aussi l'optimisme des compagnies de transport. Leur fiabilité est aléatoire et ne permet pas d'être précis dans les heures d'arrivées.
Gros avantage pour un visiteur qui a "le temps": l'approche plus facile de la population et la contemplation des paysages...
Le TransMilénio à Bogota : le transport en commun économique, sûr, fiable et assez rapide mais souvent plein aux heures de pointe. Alternative économique importante pour les locaux et les touristes, le trajet coûte environ 0,60cts d'euro.
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Mompox-Magangue : Cie Expreso Brasilia. 40 000COP/2. 1h30 de trajet. 60 kilomètres.
Magangue-Sincilejo : minibus local. 40 000COP/2. 2h de trajet. 95 kilomètres.
Sincelejo-San Onofre : minibus local. 30 000COP/2. 1h30 de trajet. 60 kilomètres.
San Onofre-Rincon Del Mar : tuktuk. 40 000COP. 30 minutes. 16 kilomètres.
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Rincon Del Mar-San Onofre : taxi. 40 000COP. 30 minutes. 16 kilomètres.
San Onofre-Carthagène : 60 000COP/2. 2 heures de trajet. 100 kilomètres.
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Carthagène-Santa Marta : Cie Expreso Brasilia. 2h30 de trajet. 230 kilomètres. 100 000COP/2.
Santa Marta-Minca : taxi. 1h de trajet. 20 kilomètres. 50 000COP.
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Minca-Santa Marta : minibus. 1h de trajet. 20 kilomètres. 18 000COP/2.
Santa Marta-El Zaino : bus local. 1h30 de trajet. 39 kilomètres. 18 000COP/2.
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El Zaino-Santa Marta : bus local. 1h30 de trajet. 39 kilomètres. 16 000COP/2.
Santa Marta-Baranquilla-Medellín : Bus confort de nuit. 17h de trajet. 790 kilomètres. 288 000COP/2.
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Medellín-Guatapé A/R : bus local. 2h de trajet. 75 kilomètres. 76 000COP/2 A/R.
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Question hébergement
Rincon Del Mar
Hôtel Del Frances
Calle principale.
Accueil à revoir. Bel emplacement sur la plage. Chambre minuscule avec climatisation. Cuisine à disposition. Bien sans plus et Rincon regorge d'hôtels...
Réservation en direct. 3 nuits sans p/d 360 000COP.
Hotel El Uvito
Calle principale
Ambiance caribéenne. Chambre très simple avec ventilateur, mais on y est bien. Le top, c'est la plage.
Réservation en direct. 3 nuits sans p/d 240 000COP.
Carthagène
Mi Llave Cartagena
Street 24 # 10b-38.
Bon accueil du propriétaire. Très bon emplacement. Chambre avec climatiseur. Literie confortable. Propreté.
Adresse à recommander.
Réservation par Booking.com 3 nuits sans p/d. 262,440COP.
Minca
Casa Blanca Minca
Calle principale
Petite maison agréable. Bon accueil. Cuisine à disposition. Chambre avec ventilateur. Literie impeccable.
Réservation par Booking.com. 1 nuit sans p/d 86,130COP.
A recommander.
Cabanita Piédra
Près de la rivière.
Bon accueil. Petite maison agréable, au calme. Propre. Vue des Colibris depuis la chambre. Ventilateur.
Réservation en direct 1 nuit sans p/d 90 000COP.
El Zaino
Perla Tayrona
Kilomètre 29, sur la route de Palomino.
Bon accueil. Très bien placé près de l'entrée du Parc. Possibilité de laisser les sacs à dos. Casier fermé par un cadenas (5000COP). Chambre propre.
A recommander.
Réservation par Booking.com. 1 nuit sans p/d 80 000COP.
Parc Tayrona
Camping Don Pedro
Plage d'Arrecifes.
Bon accueil. Sanitaires et toilettes très basiques. 1 nuit sous une tente avec p/d 100 000COP.
Medellin
Hotel Laureles Park
Avenida 39D#73-70 Laureles-Estadio. Bon accueil. Hôtel bien situé. Chambre propre et confortable avec climatiseur. Belle salle de bain (eau chaude). P/dèj sur la terrasse agréable.
Réservation par Booking.com. 3 nuits sans p/d. 344,850COP.
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Question au quotidien
Décalage horaire : 6 heures de retard avec la France. Lorsqu'il est midi à Paris, il n'est que 6h du matin à Bogota.
1 ananas : 3 000COP. 2 repas du jour : 25 000COP.
1 bll d'eau de 1,5l : 4 000COP. 4 tomates : 3 000COP.
Croissants (2) 3 000COP. Empanadas (2) 4 000COP.
1 bière de 50 cl : 4 000COP. 2 poulets frites : 20 000COP.
Croissants (2) 3000COP. Empanadas (2) 4000COP.
1 gallon (3,800 l) de diésel : 9 600COP.
1 gallon (3,800 l) d'essence : 10 600COP.
Péage routier : VL 9 200COP.
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Cartes de la Colombie
Itinéraire flèches en rouge : première partie.
Itinéraire flèches en bleu : Deuxième partie.
Itinéraire flèches en rose : troisième partie.
Itinéraire flèches en noir : quatrième partie.
Samedi 4 février 2023
Il est 6h du matin, le soleil se lève, Mompox s'éveille doucement. Seuls quelques passants déambulent tranquillement dans les rues.
Le conducteur du tuktuk, réservé la veille par notre sympathique logeuse (qui a tenu à être présente pour nous dire au revoir), est déjà devant la porte.
Quelques minutes plus tard, le pilote nous dépose au siège de la compagnie Expreso Brasilia.
Nous sommes une poignée de passagers à nous installer confortablement dans le bus pour Magangué.
Terminé les paysages de montagnes traversés la semaine passée. Là, nous roulons dans une région plane, riche d'une biodiversité remarquable, qui constitue une source indispensable pour l'homme : fertilisation des terres agricoles et élevage.
Ces vastes zones humides naturelles, gorgées d'eau, sont alimentées par des marécages et des rivières.
Le pont récemment construit pour désenclaver Mompox en direction de Carthagène, est rapidement franchi. Un si beau paysage nous met de bonne humeur. De nombreux "restos" et échoppes s'alignent le long de la chaussée.
Dans les villes traversées, la vie bat son plein. Le trafic routier est infernal, conduire fait partie du folklore local.
Les habitants subissent le supplice d'une circulation chaotique... Les motos zigzaguent dans tous les sens, les embouteillages sont interminables.
Le bruit est infernal, qu'il provienne de la circulation ou des enceintes des magasins.
Tout le long de la route, le beau côtoie le simple et même le pire...
L'ambiance est bien différente de la Colombie des premiers jours du voyage. Les habitants de la côte sont plus exubérants et démonstratifs que les paysans et les montagnards pudiques des Andes.
Dans les gares routières, c'est la frénésie. A Magangué, le responsable de la compagnie Expreso Brasilia reste évasif sur l'heure de départ du prochain bus pour Sinciléjo.
Près de nous, le conducteur d'un minibus est à l'affut. Très réactif, il prend nos sacs à dos et nous entraine dans son véhicule.
A Sinciléjo, il est encore plus malin ; il ne nous dépose pas à la gare routière centrale, mais dans la station des minibus locaux. L'entraide entre les "petits transporteurs" semble fonctionner !
A l'approche de San Onofre, dernière ville étape avant d'arriver à Rincon Del Mar (sur la Côte Caraïbe), l'aide du conducteur téléphone à un ami pour nous emmener à la station balnéaire en moto-taxi... Qui peut penser qu'il est difficile de se déplacer dans le pays ?
La route qui relie San Onofre à Rincon del Mar est un sujet de mécontentement pour la population locale. Une partie de la route est en bitume, le reste en piste poussiéreuse.
D'après notre conducteur, l'argent de la deuxième section doit être dans la poche d'un responsable local du département de Sucre !
Le pilote nous dépose à l'hôtel Rincon Del Frances. Il est placé directement en bord de plage, nous avons "les pieds dans l'eau"...
Le propriétaire, un français, habite à Carthagène. Nous sommes accueillis par "l'administrateur" qui ne parle que l'espagnol. L'hébergement est le refuge des touristes français... Peut-être même trop !
Logés au premier étage, nous avons une vue imprenable sur la Mer des Caraïbes.
Les sacs posés, nous partons à la découverte du petit village de pêcheurs. La rue centrale, en terre battue, est bordée par d'innombrables petits hôtels, et deux tiendas (épiceries). Ici, pas de supermarché, pas même la vue d'un distributeur d'argent...
Le côté plage, ratissé tous les matins par les employés des hôtels, est superbe. Des cocotiers et du sable blanc.
Quel plaisir de faire notre première marche dans l'eau qui "frise" les 30°.
Nous avons réservé, la semaine dernière, la chambre pour 3 nuits Mais l'ambiance simple et décontractée du village, loin du tourisme de masse nous convient et nous souhaitons prolonger le séjour.
Notre hôtel est complet pour les prochains jours. Après une recherche rapide sur le bord de plage, nous trouvons notre bonheur à une centaine de mètres plus au nord, à l'hôtel El Uvito. Il n'est pas très bien référencé dans les guides touristiques, aussi toutes les chambres sont disponibles.
L'affaire est rapidement conclue ; nous versons un acompte de 80 000COP, le prix d'une nuit.
Au retour de notre escapade, deux employées de notre hébergement organise un "atelier cuisine".
Elles préparent des carimañolas (empanadas - petits beignets - au yucca) farcies avec des poulpes.
Un groupe d'apprentis cuisiniers (jeunes touristes français) se forme ! Dans une assiette, les chaussons frits, croustillants et chauds, sont rapidement engloutis.
Après ce moment de convivialité, nous allons enfin profiter de la plage, sous les cocotiers, les pieds dans le sable blanc.
Ne rien faire, lire, se reposer. "Se la couler douce" devant un coucher de soleil...
Rincon est un paradis caché.
Dimanche 5 février 2023
Excellente nuit, la climatisation est réglée sur 21°.
Avec les achats de la veille dans une épicerie, on se concocte un petit déjeuner sur la terrasse : thé et fruits frais... les yeux rivés sur le bleu de la mer. Quoi de plus agréable pour bien commencer la journée !
Le dimanche, Rincon est le rendez-vous des touristes colombiens. Toute la journée, c'est la fête sous les palmiers. Musique à fond... très très fort !
Dans une nonchalance communicative, les familles pique-niquent au bord de la plage.
Des stands de nourritures permettent de manger à toute heure. Les plus malins font un barbecue avec le produit de leurs pêches. L'endroit est très animé : foot, volley et baignade.
Petite balade sur le sable vers le sud du village.
Il n'y a pas grand monde le long des trois kilomètres de la Plage de Balsillas. Sous le couvert des cocotiers, des hévéas et des amandiers, on aperçoit de belles résidences secondaires appartenant à de riches habitants de Carthagène.
Notre but est simple : voir ce qu'il y a au bout de l'anse, et s'arrêter souvent pour se rafraîchir et nager dans l'eau turquoise.
Au retour de la ballade, petite halte à l'ombre des palmiers, au milieu des vacanciers Colombiens, pour manger des empanadas et des saucisses.
A 16h, un responsable de l'Association "Mundo Verde" passe nous chercher à l'hôtel (nous nous sommes inscrits la veille pour découvrir la mangrove.)
L'intérêt de cette organisation est dédié à la préservation de cet écosystème fragile.
Informer et sensibiliser la population locale pour faire face à la pollution, limiter et trier les déchets... Travail de longue haleine !
Les visites (30 000COP/1) sont organisées en fin d'après-midi. Nous sommes 33 touristes répartis sur 8 pirogues.
A la queue leu-leu, on découvre dans les méandres de la mangrove, perchés sur des palétuviers, de nombreuses espèces d'oiseaux et d'échassiers.
A mi-chemin, on continue notre promenade par une marche dans la forêt.
L'originalité et le charme de la balade se situe au sommet des imposants Ceibas. Cet arbre, appelé aussi arbre bouteille, en raison de son tronc imposant, habille majestueusement le paysage.
Au fur et à mesure de notre avancée, les guides nous signalent des paresseux.
Ils sont une quinzaine suspendus à l'envers, sur les branches ! Grâce à leur couleur brun verdâtre, ils se fondent parfaitement dans les feuillages et se déplacent avec lenteur pour se nourrir de feuilles et de fruits.
Le but de l'association est de les protéger des braconniers.
La balade se termine, nous remontons dans les grandes pirogues. A la sortie d'une petite rivière qui se jette dans l'océan, nous avons le plaisir d'assister à un splendide coucher de soleil.
En soirée, les plages sont le rendez-vous des joueurs de foot et de volley. Des plaisirs simples de la vie locale où règnent bonne humeur et rigolade...
Lundi 6 février 2023
La Colombie, pays en voie de développement, ne cesse de nous surprendre, et c'est peut-être là tout son charme :
Dans les régions montagneuses, malgré une température plutôt fraîche (il n'y a pas de chauffage dans les maisons), l'eau de la douche est juste tiède... Pour des raisons de canalisations bouchées, le "PQ" est interdit dans la cuvette des W.C, et doit être déposé dans une poubelle placée à cet effet...
Dans les régions du centre du pays et sur la Côte Caraïbe où la chaleur est accablante, il n'est pas inhabituel de goûter au plaisir d'une douche froide propulsée, parfois, par un simple tuyau.
A Rincon aussi, station balnéaire vivant pratiquement que du tourisme, un auto-collant, collé sur la porte des toilettes, nous invite à utiliser la poubelle située à coté des WC.
Ce matin, après un petit déjeuner très frugal (juste une tasse de thé), nous avons rendez-vous à 8h30 sur la plage pour une sortie en bateau dans l'Archipel des Iles San Bernardo (140 000cop/2).
Pour cette journée de découverte, nous sommes une douzaine de passagers. Après 30 minutes de navigation sur une mer d'huile, le pilote réduit la vitesse au large de l'Ile de Tintipán.
Les plages sont en grande partie privatisées par des hôtels. A cette heure matinale, elles sont encore désertes.
Au large, de petits ilots sur lesquels sont construits des hôtels sur pilotis, émergent de l'immensité bleue.
Trois milles nautiques (5,5 kilomètres) plus loin, nous passons devant l'Ile Santa Cruz del Islote. Une minuscule ile artificielle de seulement 14 000 m2, elle fut construite sur le corail par des pêcheurs, à l'aide de gravats et de pierres dans les années 1880. Les maisons vétustes et multicolores sont comme posées sur l'eau.
Les "isleños", dans cette favela flottante, d'environ 1 300 habitants pratiquent essentiellement la pêche ou travaillent à l'hôtel Punta Faro sur l'ile voisine. Pas d'eau potable et l'électricité est produite par des générateurs et des panneaux solaires.
Cette ile a la particularité d'être la plus densément peuplée au monde, vu sa surface.
Nous laissons le petit bout de terre derrière nous. Quelques minutes de navigation et nous accostons à l'Ile de Múcura. Le pilote s'amarre au débarcadère de la plage principale, caressée par les eaux d'un bleu transparent.
Nous délaissons les cabanes de restauration et les bars à proximité du ponton. Pas de distributeur d'argent, pas d'eau potable, pas de boutique et peu de réseau téléphonique ou Wi-Fi.
L'ile est uniquement une destination de farniente.
Un sentier s'offre à nous, à l'opposé de l'hôtel de luxe Punta Faro et sa plage privée. Nous traversons une véritable forêt amphibie constituée par des palétuviers avec leurs racines qui s'enfoncent dans l'eau salée.
Soumis aux effets des marées, ils forment des écosystèmes très riches. Le chemin mène à Puerto Caracol, un minuscule village de pêcheurs.
Les bicoques, très simples et colorées, sont construites en bois et coiffées d'un toit en tôle.
Le village est installé au milieu d'un magnifique paysage, à l'ombre des rayons du soleil, sous une très belle palmeraie. Sur les quais, des tas de coquillages vides sont entassés en vrac.
Nous croisons quelques habitants. Habitués aux touristes, quelques uns répondent gentiment à nos salutations, d'autres sont indifférents.
Notre passage sur l'ile est trop bref pour nouer des contacts... Dommage car nous avons rencontré quelques jeunes qui avaient le sourire facile.
Le temps passe vite dans un tel décor, le pilote de notre embarcation nous attend pour lever l'ancre... Cap sur l'Ile de Tintipán.
Nous accostons sur la plage principale. Peu d'habitations, mais des restaurants et des bars colonisés par une population colombienne fêtarde qui apprécie les rythmes de la musique à fond et chante à tue-tête.
Nous nous éloignons d'une centaine de mètres vers une plage de sable blanc. Cet espace naturel, loin des baigneurs, est parfait pour plonger dans une eau claire et cristalline. La mer s'étend à perte de vue... Photos de cartes postales par excellence !
Tuba et masque pour une virée sous l'eau. Il n'y a pas beaucoup de fond, la plage est entourée de rochers mais la vie marine est active. Des petits poissons arborent de jolies couleurs, peu nombreux, ils se fondent dans ce décor marin.
De retour au bateau, notre "capitaine", pour 15 000COP/1 supplémentaires, nous propose une sortie PMT ((palmes-masque-tuba) au large, sur un récif corallien. Un couple de français et deux colombiennes nous rejoignent à bord..
Au large, le pilote s'amarre à une bouée, au-dessus d'une fosse profonde d'une vingtaine de mètres. La mer est belle, l'eau chaude et la visibilité excellente.... avec une faune parée de belles couleurs vives.
Peu de gros poissons, mais difficile à suivre, car évoluant près du fond ou se cachant dans les planques aquatiques.
Malheureusement, cette merveille marine est en danger. Les récifs coralliens disparaissent peu à peu avec l'augmentation de la température et la salinité de l'eau provoquant le blanchiment des coraux.
Au terme de ce snorkelling, nous récupérons nos compagnons de la journée et prenons la direction de Rincon Del Mar vers 15h.
Une petite baignade, une de plus, en cette fin de journée avec les dernières lueurs du soleil qui se reflètent à la surface de l'eau. A l'hôtel, dans la cuisine, Denise prépare le repas. Pas de friture, mais des pâtes...
Installés sur la terrasse de notre logement, nous profitons, comme chaque soir, d'un coucher de soleil éblouissant.
Mardi 7 février 2023
Ce matin, nous nous concoctons un petit-déjeuner vitaminé et énergisant : un ananas, des fruits de la passion, une mangue ... et un thé.
De quoi démarrer la journée avec le sourire.
Aujourd'hui, nous changeons d'hébergement : direction l'hôtel El Uvito. L'ambiance est différente, plus locale.
Nous partageons notre bout de plage avec des enfants qui jouent au foot, des pêcheurs et leurs bateaux... On se sent bien les pieds dans le sable.
La "mama", la propriétaire, démarre son rituel journalier qui débute par une micro-sieste dans un fauteuil, puis par l'étendage de linge au-dessus de nos têtes.
Tranquilles... Nous sommes tranquilles... et les seuls clients !
Lecture... Baignade... Lecture... Baignade. Repas léger. Lecture... Contempler le soleil qui, en se rapprochant de la ligne d'horizon, prend une superbe couleur orangée.
Mercredi 8 février 2023
Sous notre abris, les yeux rivés vers l'horizon, nous apprécions notre petit déjeuner. Nous sommes choyés, la Mama nous a préparé des œufs brouillés accompagnés de tomates et d'aubergines frites.
Ce matin, nous allons explorer, en marchant le long de la plage, le côté nord de Rincon et ainsi parfaire notre bronzage.
Pur moment de bonheur face à la mer et la nature qui s'éveillent tout doucement... avec la blancheur éclatante du sable mêlé à l'intense bleu de la mer et du ciel.
Sur le bord, un groupe de pêcheurs s'affaire à tirer un filet, dans les mêmes conditions que celles que je pratique avec l'association des pêcheurs (dont je fais partie) de la Pinasse à Mimizan dans les Landes.
Je me propose pour donner un "coup de main" et suis bien accueilli. L'eau est très chaude, rien à voir avec l'Océan Atlantique de l'Aquitaine.
Déception pour eux : la prise de petits poissons doit faire tout au plus 3 kilos. La part individuelle va être maigre.
La longue plage est protégée par une dune flanquée de palmiers et d'une petite forêt de mangroves. Les racines des palétuviers et des arbustes baignent dans une eau saumâtre.
Au bout de la baie, sous les palmiers, on aperçoit les toits de chaume d'un petit village, au niveau de la Playa Chichiman : un endroit méconnu car isolé.
C'est une petite communauté de pêcheurs avec une poignée de maisons nichées sous les palmiers et les cocotiers. On chemine le long d'un sentier au milieu d'une végétation abondante, verdoyante et fleurie.
Il n'y a pas âme qui vive, seulement des cochons en liberté. Le tour est rapide, le temps semble ici prendre une autre dimension... Quelle sérénité !
Retour à Rincon : farniente et baignade sur la plage de notre hôtel.
Allongés sur nos transats, nous remarquons une embarcation qui s'apprête à quitter le rivage avec une dizaine de touristes à son bord.
Après renseignements, le guide nous explique qu'ils partent à la découverte d'un phénomène extraordinaire, le "plancton bioluminescent" (une sortie que nous avions projeté pour le lendemain).
Deux places sont disponibles, nous profitons de l'opportunité. Il nous faut cinq minutes seulement pour nous mettre en tenue et apporter 100 000COP/2, le prix de la balade (20€).
Les gilets de sauvetage enfilés, nous démarrons vers 17h30. J'ai pris place à l'avant (pas le bon choix, avec des lunettes de vue), le bateau tape violemment sur la mer, je reçois des milliers de gouttelettes sur le visage.
L'embarcation file en direction d'un petit point à l'horizon. 30 minutes plus tard, le pilote stoppe au niveau d'un ilot envahi par une multitude d'oiseaux de mer : frégates et pélicans se partagent la cime des arbres pour y passer la nuit.
Avec le crépuscule, le temps s'arrête lors de l'instant magique du soleil "qui se jette dans la mer".
Nous reprenons le large, la houle se forme, les vagues font le gros dos : d'un coup, le silence s'installe à bord.
Il fait nuit maintenant, le pilote baisse le régime du moteur et s'engage par un canal, dans les méandres de la mangrove. Nous débouchons enfin dans une lagune.
Pas une "ride" à la surface de l'eau. Un par un, après les recommandations du guide, nous nous jetons à l'eau.
Le phénomène se déclenche en produisant de l'énergie. Chaque mouvement des bras produit des éclairs et des trainées lumineuses. Le plancton émet des micro-organismes qui brillent d'une belle couleur bleue.
Très difficile de photographier ce phénomène captivant et semblant irréel, même le flash ne donne rien, seulement des points bleus. Je suis très loin des photos des magazines !
Tant pis, ce sera un souvenir mémorisé.
Le retour vers Rincon est épique.
Pour quitter le lac, l'équipage peine à trouver le petit canal de sortie, nous avançons à la rame. Nuit noire et pas de lampe !
Au large, la mer est "grosse", nous sommes trempés. Heureusement, le vent est chaud. Le bateau n'est pas équipé de feux de navigation et les matelots sont pressés de rentrer.
L'allure est rapide, très rapide. il faut se cramponner pour ne pas être éjecté ! leur comportement n'est pas très sérieux... Les touristes colombiens ont le sourire "crispé". Pas de rire, pas de chant comme à l'aller. Apparemment ils n'ont pas le pied marin...
Nous apercevons enfin avec plaisir et soulagement les lumières de la ville.
Jeudi 9 février 2023
Journée plage aujourd'hui avec un programme très basique.. ...Lecture... Mots croisés... Baignade et bronzage !
Mon attention est attiré par des pêcheurs, la pêche artisanale est l'activité professionnelle de la majorité des hommes du village. Le rythme de leur vie quotidienne est calqué sur le temps passé sur leur coque de noix.
Armés d'un harpon, ils plongent jusqu'à 10 mètres de profondeur pour embrocher des vivaneaux, des barracudas, des mojarras, etc...
Dès l'aube, ils s'éloignent du rivage à bord de leur frêle embarcation. Le retour, en général, se fait vers 14h.
Certains locaux naviguent sur des bateaux à moteur. D'autres, moins aisés, sur un bateau ancestral. L'esquif est gréé d'un mât amovible utilisé pour déployer une voile aurique confectionnée dans des sacs-poubelles.
Dès le retour, la vente du produit de la journée se fait directement sur la plage.
Les poissons sont vidés et nettoyés dans les barques et ils en gardent toujours un pour le repas familial.
Les entrailles font le bonheur des frégates. A grands coups d'ailes, elles descendent et rasent les flots pour attraper la nourriture avec leur long bec, tout en continuant à voler.
En plein après-midi, une petite faim se fait sentir et nous nous asseyons dans un resto "les pieds dans l'eau".
Le poisson du jour, du mojarra, est trop bon. Le patron est accueillant et sympa. Nous sommes emballés par la présentation et les assiettes copieuses, pleines de saveurs des Caraïbes.
Boissons comprises, l'addition est très raisonnable, 88 000COP (17€ pour deux).
Vendredi 10 février 2023
Dernier bain de mer ce matin de très bonne heure, et à 11h, nous montons dans un taxi (40 000COP) pour San Onofre.
Déposés à la station des bus grandes distances, pendant que je range nos sacs dans la soute d'un bus qui va démarrer en direction de Carthagène des Indes, Denise achète les billets (60 000COP/2).
Pas d'attente, tout s'est fait en suivant !
Nous roulons sur une belle route large et en bon état. Au loin, nous devinons des étendues plates où se succèdent d'immenses zones marécageuses et d'interminables plantations de palmiers à huile. Les conditions climatiques sont parfaites pour leur développement dans ces terres chaudes.
2 heures plus tard, au terminal situé à la périphérie de la ville, nous grimpons dans un taxi (40 000COP) pour le Quartier de Getsemani.
Des bataillons de voitures et de motos défilent dans les rues. Très adroitement, la conductrice (très sympathique et seule femme taxi de Carthagène), se faufile dans la circulation, au milieu d'un concert de klaxons.
Carthagène des Indes : le nom de la ville claque et nous fait rêver, comme Iquitos ou Valparaiso, visitées il y a déjà quelques années...
Capitale de la région du Bolivar, nous sommes impatients de découvrir tout ce que nous avons lu sur cette destination. Nous allons résider, lors de notre séjour, au Mi Llave Hostels Cartagena.
Rapidement, on enfile des tenues légères, il fait chaud... très chaud. Par où et par quel quartier faut-il débuter la visite ?
À l'abri des hautes murailles, deux quartiers s'observent. Le Centro Histórico et le Quartier Getsemani sont si proches l'un de l'autre que l'on hésite... On démarre, direction le centre historique.
Au sud de la cité, Los Pegasos représentent des sculptures en bronze de Pégase. Des œuvres spectaculaires de la mythologie grecque, du nom des chevaux ailés. Vision surprenante et étonnante. Érigées entre le Parc Centenario et le Palais des Congrès, elles ont le méritent d'être un point de départ repérable.
Il suffit de traverser une grande artère pour entrer dans le quartier historique, par la Puerta Del Reloj (Porte de l'Horloge).
Carthagène regorge de palais, d'églises, de fortifications et de monuments, traces architecturales et culturelles splendides de l'hégémonie imposée par l'Espagne sur le continent. A la croisée des chemins entre les Amériques, la Colombie porte partout l'empreinte de la colonisation espagnole.
L'entrée originale de la ville fortifiée attire instantanément le regard. Trois portes percées dans une large muraille, peinte en ocre/jaune, permettent le va-et-vient des nombreux touristes.
Sa porte principale est surmontée d'une horloge de style néoclassique, très esthétique.
A l'intérieur des remparts, dès les premiers pas, il nous semble revenir des siècles en arrière.
La Plaza de los Coches, anciennement appelée Plaza de los Esclavos, possède autour de cette esplanade en forme de triangle, des maisons ornées de balcons et des arcades de style colonial.
C'est là que se déroulait le marché aux esclaves, à l'époque où Carthagène était un grand port négrier du continent.
La Place est magnifique et agréable. Trop belle même, surtout en plein après-midi.
Sous les arcades, les touristes (beaucoup) se pressent dans les magasins et posent pour une photo souvenir avec les "palenqueras", les femmes portant la tenue multicolore traditionnelle.
Monter aussi, peut-être, dans une des nombreuses calèches pour visiter la ville sans trop d'efforts.
Inscrit au Patrimoine Mondial de l'Unesco depuis 1984, le centre historique de la capitale du Bolivar est séduisant par son architecture coloniale et son célèbre passé... C'est la raison de sa popularité !
Pour profiter de toutes ses couleurs et de ses bâtiments coloniaux, on reviendra demain... mais à la première heure.
Nous flânons. De toute façon, il est impossible de s'égarer dans les rues marchandes autour desquelles s'étalent des petits espaces verts et des palais flamboyants.
Pause repas dans un resto local : le menu "del dia" est composé de la traditionnelle soupe (toujours excellents leurs potages), d'une escalope de poulet asado (cuite au gril) et d'un plat de pâtes, un repas très complet !
Menu typique et traditionnel : le tout, boissons comprises, pour un prix dérisoire, 34 000COP pour nous deux (7€).
Se promener tête levée devient une habitude pour apprécier les beaux balcons en bois sculptés, embellis par des fleurs aux mille couleurs. Parfois, nous soupirons à la vue d'une maison à la façade multicolore qui tombe en décrépitude.... Mais tout est beau, nous tombons sous le charme de ces témoins de l'histoire et de l'élégance coloniale.
Il y a l'architecture, mais aussi le quotidien des habitants. Les vendeurs ambulants animent les rues. Dès l'aube, les premiers vendent du café chaud. Les suivants servent des jus de fruits frais.
A proximité, les passants gourmands se régalent avec des empanadas (petits chaussons) frits, farcis de poulet, de viande hachée et de légumes. Tout le monde y trouve son compte.
Les "Palenqueras", les vendeuses emblématiques de Carthagène proposent des spécialités locales, généralement sucrées, aux touristes. Contre quelques pesos, elles prennent aussi la pose photo.
La chaleur moite devient écrasante, marcher dans les rues surchauffées devient pénible. Il est seulement 18h et nous rentrons à l'hôtel pour retrouver la fraîcheur de la climatisation et profiter d'un bon Wi-Fi pour appeler nos enfants.
Samedi 11 fevrier 2023
La vie nocturne est agitée et bruyante à Carthagène. Un night-club est situé deux maisons plus loin, et nous sommes en fin de semaine. Nous craquons, le sommeil est de courte durée...
Après une tasse de thé, nous quittons notre hôtel situé sur le malecon qui longe la Bahia de la Animas et la balade, "à petite vitesse", commence sous un soleil déjà "bien mordant".
Nous avons lu et entendu que Getsemani était un des temples du street art (art urbain) en Colombie. Nous espérons passer une journée haute en couleurs !
Dès les premiers pas, nous passons devant ce qui reste du Baluarte El Reducto. Le fort fut érigé en 1631 pour protéger l'extrémité sud de l'ile.
A côté, depuis le Pont Romain, la vue est sensationnelle sur le Fort de San Felipe et, au loin, les gratte-ciel du quartier de Bocagrande.
Il fait entre 30-35° : heureusement, les ardeurs du soleil sont tempérés par un agréable air marin. Un petit souffle qui va sauver notre visite...
Flâner à la recherche des graffitis dans les rues du quartier, voilà le programme de la matinée !
La calle de Las Chancletas est notre première incursion dans les rues et ruelles. La définition du street art simple... C'est une expression artistique, d'exécution rapide, instantanée qui permet de faire passer, par les graffeurs, un message sans autorisation (!!!) sur l'impact sur la nature, sur les inégalités. Il dénonce, il se moque aussi... Le street art est une langue urbaine...
Les murs parlent, des pans entiers de murs dans le callejon Angosto, dans la calle de Lomba, etc...
Le quartier est tout petit. Toutes les rues sont ornées et pavoisées de motifs en papier bariolé... Des formes... De la couleur... Des couleurs ! C'est superbe.
On se laisse porter dans le court lacis des rues anciennes, étroites, superbement fleuries. Les façades sont barbouillées, marquées par des couches de peinture qui se sont superposées au fil du temps. C'est une explosion de couleurs, plus insolites les unes que les autres !
Un livret de coloriage d'enfants. L'ornementation des rues implique une recherche de créativité et d'imagination sur des thèmes différents.
Le regard vers la droite, vers la gauche, les yeux en l'air, à la recherche de l'improbable. On ne va pas battre des records de vitesse.
Nous sommes au cœur du quartier populaire, la Plaza Trinidad, où domine l'église Trinidad... le secteur est très bohème, réputé surtout pour les animations de la rue en soirée... Le rendez-vous est pris !
A côté, la trattoria Di Silvio propose un petit déjeuner vitaminé. Si la note est salée (pour le pays), le cadre est très agréable, les chaises confortables, et puis nous avons déjà quelques kilomètres dans les jambes...
La calle San Juan, à l'angle du resto, est une des plus parcourues par les touristes.
Sûrement la rue la plus chatoyante avec les graffitis sur les murs et les toiles exposées par les peintres dans la rue.
Toujours à pied, on se rend dans le quartier Pie del Cerro pour y visiter le Fort de San Felipe de Barajas. Nous traversons le Pont Heredia. Le bastion militaire est en point de mire.
Alors qu'au sud, les gratte-ciel, avec de beaux appartements et des boutiques de luxe, du quartier de Bocanagrande s'élèvent dans ce quartier moderne comme une haie de béton qui a poussée sur 30 étages.
En contrebas du pont, de nombreux miséreux : hommes, femmes et enfants inspectent les containers d'ordures pour y trier les déchets plastiques, les cartons et les bouteilles en verre qu'ils vendront ensuite, pour une poignée de pesos. Nous avons vu le même travail de misère à Bogota. Le recyclage des déchets urbains est, en partie, assuré par les pauvres.
La forteresse est un joyau de la ville, elle domine le Cerro de San Lázaro. Implantée au sommet de la colline, c'était un point stratégique pour assurer la défense de la municipalité à la fin de sa construction en 1656.
C'est la plus importante fortification édifiée par les espagnols sur le continent. A l'approche des guichets de la billetterie, de nombreux vendeurs de bibelots, de souvenirs, d'eau et de chapeaux harcèlent les visiteurs avec des phrases basiques en plusieurs langues...
Le prix d'entrée, pour les touristes étrangers, est un tarif unique de 30 000COP par personne. Celui des locaux est de 26 000COP, pour les enfants et les étudiants, 12 500COP.
Le système est informatisé, mais c'est long... très long. Les guichets sont pris d'assaut, de longues files d'attente se sont formées.
Sous les rayons ardents du soleil, nous pouvons enfin rejoindre la cour centrale de la forteresse. Après l'avoir admirée depuis le pont, nous pouvons visiter les différents niveaux du fort et se laisser submerger par l'atmosphère de la citadelle, en très bon état de conservation.
Marcher dans les pas des militaires nous fait voyager dans le temps avec les canons dirigés en direction de la baie, les nombreuses guérites cylindriques munies de meurtrières et les discrets tunnels et escaliers souterrains qui forment un vrai labyrinthe.
Depuis les hauteurs des terrasses, le panorama est imprenable sur la rangée de tours de Bocanagrande, sur Getsemani, le centre historique et, de l'autre côté, au sommet d'une colline, le Couvent de la Popa.
Retour dans la fournaise des rues, où se balader demande un peu d'attention car le danger est de tomber dans des trous béants, non matérialisés, qui "décorent" trop souvent les trottoirs.
Depuis le quartier de Getsemani, on se rend dans un quartier légèrement plus au nord, au Barrio San Diégo : moins de circulation, moins de pollution aussi dans les rues de ce quartier aux maisons colorées.
Bordant la Plaza Fernandez de Madrid, la façade bleue marine de la Maison de l'Alliance Française ne passe pas inaperçue. Sa mission est de promouvoir notre langue et propose des activités culturelles.
A quelques mètres, l'intérieur de l'église Santo Toribio est réputé : dommage le portail est fermé.
La Plaza San Diego est à l'écart du va-et-vient des touristes. On ne croise que des habitués du quartier. Quel plaisir de déambuler dans des ruelles sans entendre des coups de klaxons !
Deux édifices coloniaux majeurs se font face : son église et le luxueux Santa Clara Hotel.
A l'entrée de l'imposante façade rouge carmin, un membre du personnel nous permet d'accéder aux jardins (où tout n'est que quiétude) pour faire des photos.
Au nord du quartier, le patrimoine architectural et historique est représenté par Las Bóvedas : encore le passé défensif de la ville. En plus des fortifications, le bâtiment comprenait une prison.
Aujourd'hui cet ensemble, très pittoresque, abrite dans les anciennes cellules sous 47 arches et 23 voûtes (pas une de plus !) des boutiques et des échoppes de souvenirs artisanaux : chapeaux, chaussures, hamacs, même le T-shirt de Pablo Escobar...
Tous les mêmes et plus chers que dans les rues du centre...
Une alternative peut-être pour les touristes pressés.
Nous terminons la balade en prenant de la hauteur. Arpenter les murailles qui entourent la ville est l'occasion unique de profiter d'une vue imprenable sur la Mer des Caraïbes. La position stratégique de Carthagène, à l'abri de la baie, explique ce formidable exemple de structures militaires. Les murs épais et les bastions nous transportent dans l'époque révolue des pirates.
A notre passage au Palais des Congrès, les inscriptions pour le semi-marathon qui a lieu demain matin sont terminées. Il devrait y avoir de l'animation dans notre quartier.
Au retour à la chambre, nous réservons une chambre dans le village de Minca, c'est impératif. La petite ville est une destination idéale pour accéder au Parc Tayrona, notre prochaine destination.
La grosse chaleur est enfin tombée. Vers 19h, nous nous rendons dans le quartier historique pour dîner. Pour changer de la friture, nous commandons des plats typiquement italiens...
La nuit, les façades et les rues s'illuminent grâce aux milliers de lampions. Le contraste est surprenant lorsque l'on se déplace d'un quartier calme et tranquille, vers les secteurs très animés et festifs, très prisés par les touristes...
Dimanche 12 février 2023
Très petite nuit. La musique de la discothèque jusqu'à 2h du matin était actée...
Mais la sono, à fond dès 3h du matin, des organisateurs du semi-marathon, pas du tout !
Les coureurs, avant le départ de la première course à 4h (pour cause de chaleur) doivent trouver quelque chose qui motive et "booste" les jambes.
Vers 6h30, pour le deuxième départ, c'est un coach sportif qui anime une séance d'exercices physiques. Sur des styles de musique latine, à l'aide d'enceintes superpuissantes, il encourage son public avec des airs de zumba, dans une ambiance démente !
Lorsque l'on quitte l'hôtel, sur le malecon, les derniers participants franchissent la ligne d'arrivée, il est 9h30.
Grâce cette activité sportive, le centre historique est relativement calme. La Torre del Reloj est vide de touristes. Même ambiance à la Plaza de la Proclamación. Nous avons la rue piétonne pour nous seuls.
Comme tous les jours, on croise des militaires en patrouilles.
La Colombie n'en a pas terminé avec la violence des groupes armés qui rejettent l'accord de paix signé entre le gouvernement et les FARC en 2016.
Qu'il est difficile de prendre en photo l'imposante Basilique Cathédrale Santa Catalina de Alejandría. Pas assez de recul, même depuis les allées de la Plaza de Bolivar, pour photographier l'impressionnante flèche du clocher rose.
L'intérieur de la basilique est sobre, mais surprenant par son carrelage noir et blanc et ses immenses colonnes.
Même en s'éloignant, malgré nous, le regard se porte sur ce mélange détonant du rose bonbon du clocher et des couleurs jaunes et blanches des façades...
Plus on s'écarte du centre, moins l'atmosphère est étouffante... Pas à cause de la chaleur, toujours très présente, mais les touristes sont moins nombreux.
Pourtant les maisons de ce quartier méritent le coup d'œil. Toujours curieux, au détour des portes ouvertes, nous découvrons un patio végétalisé ou un jardin luxuriant.
La Plaza de la Merced a son trésor architectural : c'est le Théâtre Adolfo Mejia, appelé Théâtro Heredia.
Construit en 1911, son style est indéfinissable. Sa façade couleur pastel (rose bonbon) et son lettrage à l'ancienne ne laissent personne indifférent. Il est fermé.
Mais le Centre Culturel à côté est ouvert. On profite des bancs du jardin, autour du patio à arcades, pour un petit repos.
Nous grimpons ensuite sur la plate-forme des Murallas (Murailles). En tout, 11 kilomètres de murs de pierres ont été érigés et terminés en 1796, afin de défendre la ville des attaques des pirates.
Des fortifications et des bastions complètent le dispositif. On en parcourt une toute petite partie, avec des montées et des descentes sur cette vaste esplanade aux dalles polies par 4 siècles d'hisoire. La promenade se termine au niveau du Baluarte de Santo Domingo.
Pendant cette balade sympathique, nous avons humé l'air du large et pris de superbes vues avec, d'un côté, les vagues jusqu'au bout de l'horizon de la Mer des Caraïbes et de l'autre, des rues colorées... Le Top !
Cette partie de la ville possède deux trésors (deux de plus).
Le premier est la Plaza Santa Domingo et les rues aux alentours dont le très prisé Calléjon de Los Estribos. C'est la ruelle la plus étroite de la cité : elle est bordée de belles maisons avec de superbes balcons.
La façade jaune/orange de l'église Santo Domingo, la plus ancienne de Carthagène, met en évidence des statues d'anges sculptées dans le marbre blanc. Quel contraste...
Pour quelques instants, on bénéficie d'un peu de fraîcheur à l'intérieur.
Sur la place, les touristes se pressent devant une œuvre de Botero appelée Gorda Cartagena Gertrudis. Cette imposante sculpture (650 kgs) représente une femme couchée, avec des formes voluptueuses. Elle fut donnée à la ville par Botero, le célèbre peintre et sculpteur colombien, en avril 2000.
Tout autour, des cafés, des restaurants et des bijouteries y abondent pour satisfaire tout ce monde.
Nous, on se régale des saveurs d'une vraie glace italienne de la Gelateria Tramonti. Un délice pour les papilles !
Le deuxième trésor est la Plaza de San Pedro Claver. Elle a hérité au fil du temps, du nom de l'église de San Pedro Claver.
L'édifice religieux est un centre de pèlerinage important pour la communauté noire, car les reliques de Saint Pierre Claver, défenseur et apôtre des esclaves venus d'Afrique, reposent à l'intérieur, dans un autel.
Sur la place, une des plus belles de Carthagène, une série de statues de style contemporain, construites en métal, illustrent des scènes de la vie quotidienne des habitants.
La visite du Centre Historique se termine. Les points communs entre les deux quartiers sont les parcs aménagés et les places. Pour aller au Quartier de Getsemani, il faut traverser le Parc Centenario.
L'immense parc n'est pas très bien entretenu (quel dommage). La petite halte permet de retrouver des forces à l'ombre de sa végétation verdoyante.
Dans les arbres, nous apercevons un paresseux, des singes capucins joueurs et bruyants, un iguane sur la pelouse et un autre dans un arbre.
Un couple, assis sur un banc près de nous, discute en français. Le monde est "petit", ils habitent dans les Landes, et l'on se découvre une connaissance commune.
Nous poursuivons notre voyage dans le temps et les siècles passés.
La Plaza de Trinidad est à quelques minutes du Mi Llave Hostels. En soirée, c'est la fête. Sous la douceur tropicale, entre les étals de grillades et de fruits, nous nous régalons avec empanadas. La vie nocturne est très animée. Devant l'église, des groupes de musique latine accompagnent les danseurs, entre les chants et les danses occidentales pour terminer par le folklore et les pas traditionnels.
Touristes et locaux de toutes générations se retrouvent avec les mêmes envies... Fiesta et Partage !
De jour comme de nuit, les chivas, (bus ouverts) bariolés de couleurs vives, promènent les passagers (beaucoup de colombiens) dans la ville. Musique et boissons font partie du " trip " !
Lundi 13 février 2023
Positionnés face à notre hôtel, de très bonne heure, nous guettons un taxi (30 000COP) pour rejoindre le terminal des bus. C'est calme dans les allées du malecon, les installations posées la veille pour la course ont disparues.
30 minutes plus tard, au comptoir de la compagnie Brasilia, nous achetons des billets (100 000COP/2) pour Santa Marta, une grande ville portuaire dans le département de Magdalena.
Le conducteur démarre à 8h45. On traverse un paysage de prairies brûlées par le soleil. Dans les fincas (fermes) de cette région, la production bovine est une activité importante, mais la production de lait et de viande est aggravée par les conditions climatiques.
Le phénomène El Niño (courant chaud maritime) provoque une grande sécheresse dans la zone atlantique.
A partir de Baranquilla, le décor est différent. Des bananeraies, la mer, les marais et la mangrove. L'environnement naturel est changeant à mesure que l'on approche de Santa Marta.
Au terminal, atteint à 14h, un chauffeur de taxi nous propose un tarif qui nous convient (50 000COP) pour nous amener à Minca, à une vingtaine de kilomètres, dans la montagne.
La voiture propulsée au gaz est poussive dans les montées. Enfin, le conducteur nous dépose au centre du village.
A pied, on se rend à la Casa Blanca (86130 cop/1 nuit).
L'accueil est excellent. Tout est parfait... Un peu comme chez soi.
La cuisine est à la disposition des résidents, nous nous préparons un petit repas.
Nous avons réservé pour une nuit seulement. Erreur de notre part... car le lieu nous convient et nous voudrions rester une nuit de plus. Trop tard, tout est complet.
Minca est une porte d'entrée dans la Sierra Nevada et proche du Parc Tayrona. De nombreux touristes en font un point de chute, avant ou après les excursions.
Notre logeur téléphone à un ami, propriétaire des "Cabananitas Las Piedras" (petites cabanes) au bord de la rivière à 500 m de là.
Quelques minutes plus tard, nous visitons une "habitación". Du coup, l'affaire est conclue pour 90 000 cop la nuit. Nous repartons même avec les clefs. Non référencé dans les guides, il a toujours quelques chambres de libre.
Nous pouvons enfin nous balader dans le village. Après Carthagène, le dépaysement est saisissant. Une rue centrale et des ruelles en terre battue. Pas de coups de klaxon, pas de pollution sonore exagérée, les habitants se déplacent à moto.
Perdu dans la montagne, le village est une oasis de fraîcheur avec une nature abondante. Revers de la médaille, on croise plus de touristes que de locaux et les "mosquitos" sont féroces.
Mardi 14 février 2023
Ce matin, grand ciel bleu et une température raisonnable, le village culmine à 650 mètres d'altitude. Quel plaisir de prendre un petit déjeuner dans ces conditions.
Nous prenons notre temps pour nous préparer (notre nouvel hébergement est à quelques minutes à pied).
Sac sur le dos, direction notre nouveau logis. Le cadre est charmant, au bout d'un chemin de terre... Calme assuré.
Je prends le temps d'observer les colibris qui viennent boire de l'eau sucrée dans des mangeoires, elles sont installées devant notre chambre.
Les minuscules oiseaux réalisent des acrobaties aériennes à une vitesse folle et ont la capacité de s'arrêter en plein vol... De grands hyperactifs !
Pas de Wi-Fi dans notre logement. On se rend à la Casa Blanca (où l'on captait bien) pour tenter de trouver un hôtel au Parc Tayrona où nous passerons une nuit.
Cette merveille naturelle de la Côte Caraïbe ouvre ses portes dans 2 jours. Hébergement à l'intérieur ou à l'extérieur du Parc? comment acheter une nuit ? comment prendre les billets d'entrée ? quelle est la limitation de visiteurs ?
La visite mérite un minimum d'anticipation !
Un jeune marseillais très sympathique, en voyage pour une durée indéterminée, prépare son petit déjeuner. Il est passé dans le Parc à la fin décembre. Il nous rassure sur tous les points qui nous paraissent confus et nous confirme qu'il n'est pas obligatoirement nécessaire de réserver à l'avance, car nous ne sommes pas dans la période de haute saison.
Avec tous ces renseignements très précis, nous sommes plus confiants. On peut poursuivre sereinement la journée.
Ce matin, nous avons décidé de voir les Cascades de Marinka.
Perché sur les contreforts de la Sierra Nevada de Santa Marta en plein cœur de la Cordillère Centrale. Minca semble retiré et isolé dans cette région de forêts primaires.
Le tourisme se développe vite, même trop rapidement pour un si petit village. Les investisseurs augmentent l'offre de logements résidentiels : les travaux en cours sur les bas-côtés laissent imaginer un avenir infernal pour les locaux.
Minca est une grande machine touristique. A mesure que nous montons dans la montagne, les 4X4 des tours organisés et le va-et-vient des motos-taxi (5 000COP/p) qui transportent des passagers sont incessants.
Où sont les touristes qui parlent d'authenticité et du vivre local ? Sûrement pas en employant ces moyens de transport. Même si c'est un "job" assuré pour quelques locaux... qui prennent les étrangers pour des portefeuilles ambulants.
Pourtant la randonnée est accessible à pied et le dénivelé raisonnable.
Un peu désabusés par le non-respect de la nature, nous croisons quelques personnes courageuses avec qui on échange.
Le sentier est large au milieu de la forêt tropicale, la végétation dense est diversifiée. Lacet après lacet, nous restons toujours étonnés par les forêts de bambous. Ils sont parfois étagés sur le flanc des pentes, certains nous font une haie d'honneur mais tous sont gigantesques.
Au fur et à mesure de l'ascension, le dénivelé s'accentue légèrement. La marche est plus lente, nous laissant le temps d'observer des oiseaux et des petits animaux.
Sous la chaleur ambiante, sur la ligne des crêtes, après un dernier effort, nous arrivons à la première cascade. Au guichet d'accueil, nous nous acquittons du prix d'entrée, 20 000COP pour deux, car c'est un site privé.
Il faut être patient pour faire une photo de ce décor naturel et magnifique. Le bassin est envahi par les baigneurs qui ne reculent devant rien, surtout pas de l'eau froide, pour effectuer une séance photo (selfies surtout) !
Plus bas, et accessible par une volée d'escaliers, se trouve un petit bassin qui permet encore de se baigner.
Mais là, il n'y a pas grand monde, la cascade est minuscule, je l'appelle "cascadette" .
Le sentier mène à une deuxième grande cascade, légèrement plus haut, sur le flanc de la montagne. Pour atteindre un petit bassin, il faut effectuer une descente acrobatique dans les rochers recouverts de mousse. C'est l'exacte reproduction de la première. Même cause... Même conséquence ! Des touristes... des selfies.
Deux oeuvres agrémentants les chemins ont été recouverts de capsules de boissons. Pas du meileur goût, mais ça passe.
La descente du chemin vers Minca est plus rapide. Les motos-taxi effectuent toujours leur rotation. Conséquence de leurs nombreux passages, on reconnaît les pilotes !
Amoureux de la marche, malgré tous les "petits désagréments", la randonnée reste agréable avec un luxe inouï, celui de pouvoir prendre le temps.
En plein cœur des montagnes de la Sierra, au milieu d'un écosystème riche et abondant, c'est un dépaysement complet.
Balade dans la rue principale de la bourgade. Nous sommes dans le paradis des "baroudeurs" qui viennent du monde entier. Nous croisons plus de chevelures qui tirent sur le blond ou le châtain, que de "tignasses" noires qui caractérisent les colombiens.
L'église est à l'image du village, minuscule. Seul édifice notable du centre, elle est une valeur sûre pour se donner rendez-vous avant de partir pour une randonnée.
Mercredi 15 février 2023
Le ciel est bien dégagé encore ce matin, malgré l'afflux des touristes, notre passage à Minca est une réussite.
A 9h, nous laissons les colibris continuer leurs arabesques au-dessus des mangeoires et nous quittons notre hébergement, le sac sur le dos.
A hauteur d'un pont, un minibus (18 000COP/2) démarre quelques minutes plus tard, pour la station du Mercado à Santa Marta, à l'intersection entre la carrera 9 et la Calle 11.
Les bus, qui partent pour les trajets courts dans la région, viennent se garer un à un devant l'entrée de la grande halle du marché, bruyante et populaire. Notre destination est le village de El Zaino.
Nous grimpons très rapidement dans le bus de la Compagnie "Cootransoriente Tayrona" (18 000COP/2) qui démarre en direction de la station balnéaire de Palomino. Les bus circulent toutes les 20 minutes environ.
Le trajet est rapide, mais une inquiétude persiste : la météo. On traverse une région montagneuse et une averse s'abat soudainement. On comprend pourquoi, sur les bas-côtés de la route, la végétation est si luxuriante.
Lors d'un arrêt dans le village de Calabazo nous avons l'occasion de voir deux indigènes de la Communauté kogi. Habillés en tenue traditionnelle blanche, ils sont attablés dans un bar.
Suite à notre demande (nous adoptons les habitudes des colombiens), le conducteur nous dépose pile devant l'entrée de notre hôtel !
L'accueil est sympathique, notre chambre est sous le toit de chaume. Les sanitaires sont propres, tout est OK.
El Zaino est un village de très petite taille. Une dizaine de maisons sont groupées autour de l'entrée du Parc, entre, il y a deux ou trois restaurants. Une poignée d'hôtels bordent la route de Santa Marta à Riohacha.
Nous sommes au pied de la chaine de montagne de la Sierra Nevada de Santa Marta. Le Pic Cristóbal Colón est le plus haut sommet côtier au monde, il culmine à 5775 mètres d'altitude, mais aujourd'hui il est invisible, noyé dans la brume et les nuages.
Notre hôtel est situé à environ 800 mètres de l'entrée du Parc Tayrona. A pied, on va déjeuner dans un des restaurants de El Zaino. Bien rassasiés, nous nous dirigeons vers l'entrée du Parc.
En chemin, une employée d'un "office de tourisme" attablée à un kiosque d'informations nous interpelle.
Nous lui exposons notre souhait : entrer par le secteur de Calabazo demain matin, dormir dans le Parc le soir, pour en sortir vendredi matin, par El Zaino... (ici).
Cinq minutes après, nous avons toutes les informations souhaitées :
. Demain matin prendre un bus, qui passe devant notre hôtel, pour Calabazo.
. Acheter sur place les tickets du Parc, depuis l'entrée de Calabazo.
. A l'exception des Ecohabs (hôtels haut de gamme, mais ils se comptent sur les doigts d'une main, que vous devez réserver sur le Net, très longtemps à l'avance), il n'y a pas d'hôtel à l'intérieur du Parc.
Donc, de préférence la veille, à El Zaino, devant l'entrée (à Calabazo, ce n'est pas possible) Il faut réserver une tente de camping pour la, ou les nuits, à l'intérieur. Ça permet d'éviter la longue file le lendemain, au moment de l'entrée à El Zaino, pour ceux qui partent de cette entrée.
Pour ceux de Calabazo, (comme nous) l'achat la veille est obligatoire, car il faut prendre en compte le temps du bus pour vous y amener. Sauf si vous dormez sur place.
Pour notre part, la dame nous établit un bon de réservation pour une tente, au camping Jacobo Bermudez, à la plage de Arrecifes, (100 000COP) avec le petit-déjeuner.
Nous ne le recommandons pas, car très basique, question sanitaires.
- Puis sortir du parc (environ 6-7 km) en longeant la route goudronnée qui mène à l'entrée d'El Zaino.
Nous nous sommes posés tellement de questions avant ce séjour au Parc ! Tout ce que nous avons lu auparavant disait tout et n'importe quoi.
Et en fait, c'est très simple ! Il suffit de tomber sur la bonne personne pour expliquer. Pour nous, ce fut le Marseillais.
En fin d'après-midi, nous faisons une balade. Les touristes sont rares, seul un bar est ouvert. Autour des tables de billard, des hommes jouent, crient et rigolent.
La promenade en bord de route demande des précautions. Une longue procession de camions circulent de jour comme de nuit, ils nous frôlent dangereusement. Une famille d'indigènes que l'on croise, fait très attention en marchant le long de la route.
Ce sont des Kogis, des descendants directs des Tayronas, une civilisation précolombienne maintenant disparue.
Le visage impassible, ils marchent pieds nus à une allure rapide et sont habillés de vêtements en tissus blanc, fabriqués par eux-mêmes. Pour les tisser, ils utilisent une variété de coton endémique de la Sierra Nevada.
L'homme porte sur le côté une mochila (sac) remplie de feuilles de coca.
Dans sa main gauche, il tient un Poporo, une sorte de calebasse évidée qui contient des coquillages écrasés. Dans sa main droite, je remarque une tige en bois. Il l'utilise pour porter la poudre de coquillages à la bouche tout en mâchant les feuilles de coca qui au contact, libère ses principes actifs !!!
Pas faciles à aborder, ils ne répondent, ni à nos sourires, ni à nos saluts. Il faut sûrement du temps pour gagner leur confiance... Ça doit être difficile avec les touristes pressés.
Gros orage, pas de Wi-Fi ce soir. L'électricité dans les hôtels et les restaurants est produite par des générateurs...
Jeudi 16 février 2023
Après un petit déjeuner copieux (12000cop/2) sur une terrasse de l'hôtel, on dépose nos sacs à dos à la bagagerie (5000cop/2) et on se positionne sur le bas-côté de la route, en face. Très rapidement nous prenons place dans un bus local (4 000COP/2) qui se dirige vers Santa Marta.
Dans le centre du village de Calabazo, nous descendons au niveau du chemin qui mène au Parc.
Informations sur le Parc Tayrona en février 2023.
A la demande des indigènes de la Sierra Nevada, pour pouvoir pratiquer leurs rituels traditionnels et laisser reposer la nature, les autorités procèdent à la fermeture du site trois fois par an.
Pour 2023
- du 1er au 15 février.
- du 1er au 15 juin.
- du 19 octobre au 2 novembre.
A Calabazo. Tous les jours. Entrées de 7h à 11h. Sorties de 13h à 15h.
A El Zaino. Tous les jours. Entrées de 7h à 12h. Sorties de 14h à 17h.
Suivant les saisons le prix est différent.
Aujourd'hui c'est donc le jour d'ouverture.
Nous achetons de l'eau et des fruits dans une échoppe près de l'entrée, puis attendre pendant quelques minutes, dans la file qui s'est formée au niveau du guichet. Dans un premier temps, il nous est demandé 10 000COP/2 pour une contribution locale.
Nous parcourons quelques dizaines de mètres jusqu'au point de contrôle réel.
Trois employés sont installés sur une petite estrade. Au premier, nous réglons le prix d'entrée : 136 000COP/2, à cela s'ajoute 12 000COP/2, le prix d'une assurance pour 2 jours.
Total pour les deux jours dans le Parc (sans hébergement) : 158 000COP pour nous deux, environ 32€.
Un deuxième employé nous pose sur le bras 2 bracelets. Le premier de couleur orangé pour la preuve de l'achat, le deuxième, de couleur mauve, indique la validité pour 2 jours...
Enfin, nous pouvons nous élancer dans le sentier. Nous laissons derrière nous le bruit des camions qui crachent leur puissance mécanique. Autour de nous, des collines, au relief particulièrement difficile, sont couvertes de lopins de terre bien entretenus et d'arbres fruitiers.
L'entrée par Calabazo est moins fréquentée car le sentier qui mène aux plages est plus exigeant. Nous quittons le monde moderne. Il fait chaud et humide. Le chemin, maintenant plus étroit, est tracé sur les flancs des montagnes aux pentes verticales, recouvertes d'une végétation tropicale inextricable.
Le dénivelé monte régulièrement, mais sans excès... Puis au détour d'une courbe, ça descend dans la forêt. Dans l'enchevêtrement des branches, on distingue avec difficulté la cime des arbres.
Mais le plus dur est à venir. A travers des trouées dans les feuillages, le décor est superbe. Depuis une éminence qui domine la vallée, nous avons le regard attiré par un mélange de reliefs escarpés et de sommets découpés qui coiffent des forêts, à la végétation dense et verdoyante.
Durant une bonne heure, nous ne rencontrons pas âme qui vive. Puis, des marcheurs nous dépassent d'un pas rapide. Peut-être qu'ils n'ont qu'une seule journée à passer dans le parc...
Des motos-taxi à une allure tonitruante nous obligent à raser les fossés. Le chemin est à eux. Le taux de chômage est important, conduire un deux-roues pour transporter les visiteurs est une des rares activités qui permettent aux jeunes de s'en sortir. Les passagers, téléphone à la main, font des selfies ! c'est dément...
Au sommet d'une longue montée, de grosses ravines apparaissent le long du sentier, des ouvriers tentent de les obstruer pour que l'érosion s'arrête. Ils sont aidés par des indigènes Kogis. Les hommes, vêtus de blanc, portent l'inséparable mochila autour de la poitrine. Malheureusement, parmi eux, plusieurs enfants contribuent à cette tâche difficile.
Pas un mot, pas un sourire lors de notre passage.
Pause réconfort au bord du chemin. Une femme, native du parc, propose sur un étal, des jus d'orange et des gâteaux au coco.
Nous arrivons au niveau de Pueblito, un village Kogi fait de huttes rondes en torchis et bambous, aux toits en feuilles de palmiers. Il domine le haut d'une petite butte. Suite à leur demande, l'accès au village par le chemin de randonnée est strictement interdit aux voyageurs.
Agriculteurs et chasseurs-cueilleurs, les Kogis vivent dans le Parc en relation étroite avec les multiples écosystèmes de la Sierra Nevada. Pour eux, cette terre est le cœur du monde.
Nous sommes entrés dans le parc depuis près de 3h, il n'y a plus grand monde, le chemin n'est plus accessible aux motos... Tant mieux !
La marche devient galère, des crues ont charrié de grosses roches granitiques abruptes sur le sentier, ce qui nous obligent à des escalades incessantes... Ça devient physique.
La nature exubérante cache quelques pièges pour les randonneurs distraits. Au sol, la végétation est extraordinaire, d'énormes racines d'arbres centenaires s'entrelacent et se faufilent entre les rochers. Chaque pas réserve un piège et contraint à une incessante concentration. Il faut surtout éviter de mettre en péril la suite du voyage.
Puis c'est la descente... Que de la descente. Au détour d'un lacet, 2 bleus légèrement différents se confondent à l'horizon, une ligne à peine visible. Enfin, nous pouvons admirer la Mer des Caraïbes !
Quatre heures de marche dans une nature dense, verdoyante et préservée. Ce qui nous a manqué, c'est la faune. A part quelques lézards et des oiseaux, il n'y a pas grand-chose. Bref, nous n'avons pas eu de chance...
Quel plaisir de délacer nos chaussures sur la plage de Nudista. Elle porte aussi le nom de Boca del Saco. C'est la seule plage nudiste de Colombie.
A notre droite, on s'engage dans un petit chemin bien dessiné dans la forêt, il mène à la plage de Cabo San Juan.
Pendant un instant, on se penche au niveau de nos chaussures pour porter un regard sur le travail titanesque des fourmis coupe-feuille. C'est fascinant... Le réflexe est d'enjamber cette autoroute d'insectes.
Pas de relâche pour les ouvrières qui approvisionnent la colonie en nourriture. Infatigables travailleuses !
Un tout petit sentier mène à une plage minuscule et oubliée par les baigneurs. De gros rochers ronds et polis, façonnés par l'érosion depuis des millénaires, sont posés d'une façon délicate sur la plage de sable blanc.
Seulement 10 minutes de marche et nous arrivons à la plage la plus populaire du Parc. Cabo San Juan... L'eau est turquoise, le sable blanc est très doux et on peut s'abriter des rayons du soleil sous les palmiers. C'est la plage la plus célèbre et la plus fréquentée.
Facile à identifier, elle se caractérise par une butte rocheuse battue par les vagues, avec perché au sommet, un mirador !
Il y a du monde autour des stands de restauration. A l'ombre des palmiers, des muletiers et des chevaux attendent les touristes.
L'espace dédié au camping ne fait pas rêver. L'électricité et l'eau sont souvent rationnées et limitées à certaines heures. Les tentes sont entassées sous des bâches en plastique; dans un angle du camping s'échappent des rythmes endiablés... Très forte la musique !
Après la plage, le chemin fait des courbes et des détours dans une palmeraie majestueuse. Nous profitons de l'ombre rafraichissante des grandes feuilles vertes pour rejoindre la plage La Piscina.
La petite baie paradisiaque, est au cœur d'un environnement totalement naturel... L'anse est protégée par une barrière de corail, de petites vaguelettes viennent s'étaler sur le sable doré... La mer d'une couleur bleue est à rêver !
C'est un petit bijou, on peut s'y baigner en toute sécurité, avec beaucoup moins de monde que celle de Cabo San Juan. Il ne reste plus qu'à enfiler les tenues de bain... et s'apercevoir que nous avons laissé le masque de plongée et le tuba, dans le sac, à l'hôtel !
La baignade terminée, nous reprenons le sentier, en direction de la plage de Arrecifes.
C'est la fin de journée, nous croisons des touristes qui vont passer comme nous la nuit dans les campings. Pour les visiteurs à la journée, ils vont sortir par l'accès d'El Zaino.
Sur le chemin, un attroupement s'est créé devant une bande de singes capucins. Chapardeurs, deux d'entre eux ont dans la gueule de la nourriture, ce sont les premiers animaux rencontrés depuis ce matin.
A première vue, le camping Jacobo Bermudez ne fait pas rêver... Loin de là. Sous de grandes bâches plastiques, des tentes très rapprochées sont installées sur un sol en parquet en bois. Les sanitaires, assez éloignés sont rustiques... très rustiques !
A proximité, une bonne odeur de pain chaud se dégage d'une panaderia. C'est toujours ça de pris ! Mais Il reste la nuit à passer...
Vendredi 17 février 2023
Au réveil, nous avons le dos endolori. Le tapis de sol qui sert de matelas est aussi fin qu'une feuille de papier. Tout doucement, je fais quelques exercices d'assouplissement.
Nous sommes satisfaits d'avoir transporté nos sacs à viande, la nuit, il fait frisquet dans le Parc.
La forêt tropicale est magique, les hurlements sonores des singes hurleurs ont retenti toute la nuit. Lorsque je me lève, le soleil darde déjà ses premiers rayons. Je suis le premier à me diriger vers les sanitaires.
Ils sont sales après une nuit d'utilisation, les WC et les douches partagent le même local, seulement séparés par une fine cloison.
Les WC à la turque ne disposent pas d'eau courante, mais un gros bidon et une gamelle. Bien sûr, pas de papier.
Pareil pour les douches, un gros bidon et une gamelle. Grand moment de solitude...
Attablés au restaurant du camping, nous prenons le petit déjeuner en compagnie de deux jeunes français. Nous allons effectuer le chemin du retour en leur compagnie.
On délaisse la Plage d'Arrecifes et celle de Cañaveral, elles sont réputées pour être dangereuses. La baignade y est interdite, à cause des courants forts.
A l'ombre des majestueux fromagers, et des ceibas (les arbres géants) du parc, la marche est paisible. Nous pouvons apprécier la diversité d'un écosystème exceptionnel.
Les singes hurleurs sont bruyants, pourtant proches de nous, ils sont invisibles dans la canopée. J'ai plus de chance avec un paresseux. A l'aide des jumelles, au loin, je l'aperçois. Il est debout à la cime d'un arbre, accroché aux branches... Suerte !
En chemin, nous croisons une indienne Kogi. Elle porte la tenue blanche traditionnelle appelée "yakna", avec une épaule dénudée. Son visage triangulaire semble buriné par le soleil, ses pommettes sont relevées et sa peau brune est toute plissée.
Elle répond à notre bonjour avec un petit signe discret de la main.
Victimes de la conquête espagnole, de l'esclavage, de la déforestation, de la guérilla et des tortures des paramilitaires, les kogis, voient maintenant leur territoire colonisé par le tourisme.
Il est difficile d'entrer en contact avec ce peuple autochtone... Deux sociétés tellement différentes !
Nous sommes sur la partie du Parc la moins agréable. Sous un chaud soleil, nous rejoignons une route goudronnée pour les minibus qui transportent les touristes pressés depuis l'entrée d'El Zaino.
Pour ce qui ne veulent vraiment pas marcher jusqu'au plages, à l'orée de la forêt, dans un campement de fortune, des hommes louent leurs chevaux.
Deux heures après notre départ d'Arrecifes, nous arrivons à El Zaino. Une longue file de touristes s'est formée à la billetterie... Le prix de la célébrité !
Sur le bord de la route, nous souhaitons un bon voyage aux jeunes français, il se rendent au Costa-Rica. Nous, on va prendre une douche à la Perla Tayrona, récupérer nos sacs à dos et prendre un bus (16 000COP/2) pour Santa Marta.
Au Mercado de Santa Marta et dans les ruelles aux alentours, les amateurs de déguisements ont un vaste choix pour trouver la perle rare.
C'est le début des fêtes du Carnaval à Baranquilla. La ville voisine abrite le carnaval le plus coloré au monde, classé 3ème après celui de Rio et de Venise. Des costumes et des accessoires (chapeaux, perruques ou du maquillage) sont étalés sur des présentoirs pour acheter le déguisement de leur choix. Que de tons et de nuances...
Nous prenons un repas dans le quartier, puis en taxi (12 000COP) on se rend au terminal central.
Le bus (288 000COP/2) de nuit prévu à 18h30 pour Medellín, démarre à 20h30. Le véhicule offre un maximum de confort. Écran vidéo pour regarder un film, un siège inclinable moelleux et large. Le système de climatisation est réglé sur "extra-froid" ! Prévoyant, nous avons les doudounes à la main.
Le conducteur fait un arrêt à Baranquilla, puis il redémarre à 23h.
C'est notre deuxième déplacement en bus de nuit en Colombie. Sur les quatre voies, les camions roulent à gauche et à droite et gardent leur trajectoire. Alors, le conducteur double par la droite ou par la gauche. Pas d'autoroute, mais de nombreux péages se succèdent, parfois entre de courtes distances. Le rythme du bus est lent, propice à un petit sommeil.
Interdiction de descendre dans les terminaux routiers lors de la prise de nouveaux passagers, car le bus dispose de toilettes.
Samedi 18 février 2023
Enfin ! vers midi, le conducteur s'arrête pour une pause casse-croûte.
Dans le restaurant, le décor est étonnant. Une multitude de photos d'hommes célèbres du monde entier, sont accrochées aux murs.
Des platées d'arroz (riz) sont ingurgitées avec le poulet et le poisson. Les frijoles (haricots rouges) et les patacones (galettes de bananes plantain) sont aussi des stars de la table.
A l'approche de la capitale du département de l'Antioqua, nous traversons la Cordillère Occidentale. Il fait jour depuis longtemps, depuis la fenêtre du bus, on peut apprécier de superbes paysages.
Le pays est un grand exportateur de fleurs et de légumes destinés aux marchés national et international. Pour protéger les cultures maraîchères des maladies et des fortes pluies tropicales, nous remarquons d'immenses serres en plastique qui prolifèrent sur le flanc des montagnes. Medellín et la région, à environ 1500 mètres d'altitude, bénéficient d'un "printemps perpétuel".
La Colombie est un pays jouissant d'une ressource en eau importante. Mais le long de la route, son usage est déconcertant. Au bas des montagnes, sur le bas-côté de la chaussée, des voitures et des motos sont garées avant d'être lavées. L'eau sort directement et en permanence des tuyaux. De vrais geysers ! Quel gaspillage d'eau.
Dans la grande banlieue de Medellín, impossible au conducteur d'éviter les bouchons. Enfin, vers 14h, nous arrivons au Terminal nord de la ville. 17h de bus pour effectuer 800 kilomètres !
Le chauffeur de taxi (2 500COP) se déjoue aisément du trafic, le trajet est rapide pour se rendre à l'Hôtel Laureles Park, dans le quartier Laureles...
Nous prenons possession de la chambre, très propre et confortable. Déballage rapide des sacs, et dépose de quelques vêtements dans une lavanderia.
L'hôtel est bien situé dans le centre-ville. Le quartier huppé est attrayant, il dispose de nombreux espaces de loisirs et des commerces. Calme et tranquillité, les rues sont larges et végétalisées, les bâtiments modernes.
Dix minutes plus tard, à pied, on se balade dans la Carrera 70. L'artère urbaine type pour faire la fête en Colombie. Des bars très bruyants, des restaurants du monde entier et des boîtes de nuits... !
Le quartier de Laureles est très intéressant car il dispose de tous les transports publics : le métro, des lignes de bus et des stations de taxis. On se dirige vers la Station de métro Estadio pour comprendre le fonctionnement.
Nous terminons cette longue journée au Full Arabe, un excellent restaurant libanais.
Dimanche 19 février 2023
P/déj sur le "toit-terrasse" de l'hôtel avec une vue panoramique sur les maisons qui s'entassent à flanc des collines. Le soleil est timide dans un ciel moutonneux. À 1 540 mètres d'altitude, la température est fraîche le matin.
Nous connaissons le passé sulfureux de la capitale de l'Antioqua, à cause de son personnage le plus connu, un certain Pablo Escobar. Le plus célèbre et riche trafiquant de drogue au monde est abattu par la police colombienne et les services américains le 2 décembre 1993.
L'histoire est ancienne maintenant et nous avons hâte de découvrir Médellin. Un nom qui "claque", une légende dont on imagine plein de choses.
La découverte de la Comuna 13 et la tragique destinée de cet ancien quartier dangereux, maintenant réhabilité s'impose. A la lecture des revues et des reportages à la télévision, se plonger dans la ville d'hier et d'aujourd'hui est une occasion de comprendre aussi la complexité d'un pays.
Il ne faut que quelques minutes à pied pour arriver à la Station Estadio. La lecture du plan du métro nous a convaincu de prendre ce moyen de transport. Quelle facilité !
Nous prenons place dans une rame de la ligne B. Les rails dominant les étonnantes toitures du complexe sportif Atanasio Girardot, nous avons un aperçu du travail fait par les autorités locales pour améliorer l'environnement urbain, les toits des divers stades sont bariolés de vert pour réduire les températures et les effets thermiques.
Par les baies vitrées, au-dessus de notre tête, les télécabines du Métrocable assurent un va-et-vient entre deux terminaux. C'est le moyen de transport qui permet à la population d'accéder le plus facilement aux quartiers reculés et les moins développés de la cité, tel celui de la Comuna 13.
Le parcours est rapide pour atteindre la Station San Janvier, c'est le dernier arrêt de la ligne B, de couleur orange.
Aux abords du hall d'accès, de jeunes guides plus ou moins officiels proposent leurs services aux touristes. Ils assurent les visites en anglais et en espagnol. Notre choix est fait depuis ce matin, on fera la visite en solo...
A la sortie du hall, dans la première rue à droite, nous montons dans le bus 225I, accessible avec la carte du métro.
Cinq minutes plus tard, le conducteur nous dépose à l'entrée de la carrera 109. Impossible de nous perdre, nous sommes étonnés de voir l'affluence de personnes qui se dirigent vers la même rue. C'est l'accès direct vers les escaliers aux marches multicolores et les escalators électriques.
Le lieu est à la mode, une manne touristique impensable il y a seulement quelques années. Des dizaines de magasins et des stands de souvenirs se succèdent sur les trottoirs...
Dans les années 1950, des populations rurales, fuyant la violence et les affrontements avec la guérilla et les paramilitaires, ont migré dans les grandes villes.
Dans une grande pauvreté, ces nouveaux venus se sont installés dans des cabanes bâties à la hâte, au fur et à mesure de leur arrivée. Sur les flancs des collines, ces quartiers défavorisés, surpeuplés, sont oubliés par les autorités légales. Ils ont été pris sous le contrôle des paramilitaires, des gangs armés et des narcotrafiquants.
La Comuna 13 était une ville dans la ville. Une zone de non-droit où le gouvernement colombien n'avait pas d'autorité. Médellín était une des villes les plus dangereuses au monde.
Le 6 octobre 2002, l'État, pour prendre le contrôle du barrio (quartier), engage une opération appelée "Orión"... Contre la population !
Le quartier San-Javier est transformé en champ de bataille provoquant des centaines de morts et de disparus. Ce n'est pas le résultat escompté. La violence règne jusqu'à la fin de l'année 2003.
Encore en 2023, hors du "circuit touristique", le quartier est très pauvre.
C'est un entassement de bicoques aux murs en briques rouges, certaines sont peintes de couleurs multicolores, elles semblent comme cramponnées aux flancs des montagnes. Encore de nos jours, une guerre silencieuse de la mafia, et de ses bandes, se poursuit.
Au loin, sur la pente d'une colline, on distingue une zone allongée, sans végétation. Des personnes disparues, torturées et exécutées ont été enterrées dans cet endroit appelé "La Escombrera". Cette ancienne décharge est le lieu de rendez-vous des familles des victimes de la sanglante opération Orion de 2002.
Mêlés dans plusieurs niveaux d'ordures et de déchets, la tâche à accomplir pour retrouver les corps est immense... En fin de semaine, les proches des victimes viennent rendre hommage aux disparus.
Après un passé sombre de violence et de crimes, la ville s'est transformée en métropole moderne et cosmopolite. Dans la Comuna 13, de jeunes danseurs du quartier envahissent les rues et les places en combinant la musique africaine, le reggae, le hip-hop et le rap. Ils racontent la vie des barrios (quartiers).
C'est l'espoir pour un avenir meilleur et changer les préjugés sur leur ghetto.
Des associations ont pour objectif d'animer des actes culturels : peinture, art urbain, musique, danse... A l'aide de pochoirs muraux, des adolescents transmettent leur savoir des graffitis aux plus jeunes.
La Comuna 13 est passée d'un endroit infréquentable, très violent, à une destination touristique. Un musée artistique qui raconte l'histoire passée et contemporaine. En compagnie d'une myriade de visiteurs, nous nous baladons pendant 3 heures. La particularité est l'utilisation des escalators électriques gratuits. Les premiers du genre dans le monde !
Ils sont le symbole de l'innovation et d'un urbanisme moderne qui a accru la sécurité, la mobilité et l'accessibilité à toutes les couches de la population.
Face aux escaliers classiques et si raides, il vaut mieux les escalader. Pour les descendre, chaque pas doit être calculé, réfléchi et raisonnable ; une entorse grave ou une foulure et la suite du voyage peut-être compromis. Les ruelles sont si étroites que le passage pour les voitures est inaccessible. Ici, nous sommes au royaume des motos et des scooters.
Pas de documentation dans les mains, on part à "l'aventure", à la recherche des fresques et des graffitis qui tapissent les murs de briques de couleur brun/orange. Chacun raconte une histoire. Certains sont très colorés, d'autres plus touchants... Photogénie garantie !
Le linge aux fenêtres est aussi une réalité, il claque au vent... L'environnement ne fait qu'ajouter à son charme, quel lieu étonnant !
La visite est terminée, nous en garderons un souvenir très fort. Il faut espérer que ce quartier ne soit pas trop transformé dans l'avenir, pour le plaisir des touristes, comme un parc d'attractions.
Nous retournons dans le monde du consumérisme. Il faut changer des euros dans un "cambio" (bureau de change). Pas du tout intéressante la transaction, à 4 600COP pour un euro, mais nous n'avons pas le choix.
A la Station Estadio, nous montons dans une rame pour aller au Jardin Botanico. Le déplacement est rapide, nous descendons à la Station Universitade. Le parc est face au hall d'accès.
Il y a énormément de monde sur l'esplanade, devant le jardin. Les animations sont nombreuses pour amuser cette foule. Des manèges et des promenades sur des petits chevaux sont proposés aux enfants. Des étals de sucreries et de restauration pour les grands.
Pas de file d'attente pour une simple balade dans ce grand parc d'une superficie de près de 15 hectares, l'entrée est gratuite.
Il y a moins de monde devant les guichets ouverts pour les visiteurs qui souhaitent aller au Parque Explora. C'est un musée scientifique interactif, on y trouve aussi un aquarium et un planétarium.
Les sentiers sinuent dans les sous-bois, offrant un vaste échantillon de l'écosystème de la Colombie. Nous entrons dans une serre d'orchidées, peu sont fleuries, nous ne sommes pas dans la bonne période, il y a de belles fougères et des anthuriums.
Qu'il est bon de flâner à l'ombre des arbres majestueux, des palmiers, des bambous et des cactus par un chemin qui mène au bord du lac.
Des iguanes paraissent dans les arbres, nous observons aussi des tortues sur les berges.
Allongés ou assis sur de grandes serviettes, "los paisas" (le nom des habitants) partagent dans la bonne humeur un pique-nique en famille.
Le parc est reposant, loin du tumulte.
Nous sommes de vrais "fans" du métro. Après quelques minutes de trajet sur la Ligne A, de couleur bleue, nous descendons à la Station Parque Berrio, dans le centre de la cité.
Du haut parvis du hall d'entrée, nous avons une vue d'ensemble du cœur de Medellín.
Les portes de l'Iglesia N.S de la Candeleria sont fermées, notre attention se porte au pied du métro où se tient un marché.
C'est l'effervescence, les marchands ont étalé camelote et bric-à-brac où s'affairent de nombreux passants... Nous plongeons dans la vie locale au milieu de tout ce qui peut se vendre !
Dans les vitrines des magasins de vêtements, les mannequins de cire exhibent des formes voluptueuses aux mensurations exagérément bombées, fessiers rebondis et poitrines généreuses.
Un canon de beauté fréquent de la société féminine colombienne.
À l'ombre des arbres du Parque Berrio, des danseurs sont rassemblés pour danser la salsa ensemble.
Au rythme de la musique entraînante d'une poignée de musiciens, les cavaliers et leurs partenaires, toute générations confondues, font vibrer les spectateurs, chaleureux et enthousiastes. La danse fait partie de l'ADN des Colombiens.
Le quartier n'a pas très bonne réputation, surtout en soirée, aussi la police est partout et veille régulièrement pour rassurer les passants.
Nous nous dirigeons vers le Parque Bolivar. C'est ici que l'on prend le pouls de Medellín, entre les étals des vendeurs de mangues, d'avocats et de papayes et les attroupements de joueurs de dés ou d'échecs.
La Basilique/Cathédrale est le seul édifice remarquable du secteur. C'est un architecte français qui l'a réalisé, elle a la particularité d'être l'un des plus grands bâtiments en brique du monde. On ne visitera pas l'intérieur, ses portes sont fermées.
A quelques pas, c'est la cohue dans la très vivante rue piétonne. Nous sommes pressés, bousculés avant d'arriver à la Plaza Botero.
Nous sommes surpris par la beauté qui se dégage de ce quartier si populaire. Le Musée d'Antioquia, un des plus importants de Colombie a fermé ses portes depuis quelques minutes.
Nous nous dirigeons en face, vers le Palais de la Culture Rafael Uribe. Sûrement l'édifice le plus étonnant de la ville. Quel superlatif peut-on employer pour décrire son architecture ?
Déclaré Monument National, il est le siège de l'Institut de la culture de la région d'Antioquia. Une partie du Palacio est accessible au public, mais le dimanche, la grande porte d'entrée est close...
La Place Botero est appelée aussi, Plaza de las Esculturas. Elle s'illustre par les œuvres emblématiques de l'artiste peintre et sculpteur. Gratuit et accessible de jour comme de nuit, c'est un musée à ciel ouvert !
Une vingtaine de statues en bronze sont réparties sur l'esplanade. Les canons de la beauté ne sont pas représentés par de fines silhouettes, mais par des formes exagérément énormes, de vraies caricatures...
Nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Des agents de la police donnent des cours de zumba à un public conquis... Une manière d'entretenir la santé mentale et physique des habitants et aussi, une façon de se réconcilier avec la population.
Dans le quartier, Medellin possède l'unique église de style colonial, l'Iglésia de la Vera Cruz.
Construite en 1682, sa façade est en pierre et en sable mêlé à la chaux. L'environnement n'est pas très sain, les policiers nombreux. Dommage car l'édifice a parfaitement résisté au temps qui passe... Nous quittons les lieux, les conditions météorologiques s'en mêlent, un orage menace.
Lundi 20 février 2023
Le soleil a quelque peine à percer la brume. La température est fraîche, il faut revêtir un pull pour prendre le petit déjeuner sur la terrasse.
Le ventre contenté, nous descendons une nouvelle fois vers la Carrera 70 pour accéder à la station de métro Estadio. Un certain charme se dégage dans les rues entre les maisons et hôtels de style colonial et la végétation tropicale...
Aujourd'hui, nous allons faire une virée touristique à Guatapé, une petite ville à 80 kilomètres à l'est de Medellín.
Nous grimpons dans une rame qui stoppe à la Station Centrale de San Antonio. Le métro est vraiment une petite merveille, nous offrant des vues splendides sur les quartiers périphériques.
De San Antonio, nous prenons la ligne qui mène la Station Caribe. Quelques dizaines de mètres à parcourir sur un long pont et on descend les escaliers pour atteindre au Terminal de bus Nord.
Au guichet 9, on achète les billets pour Guatapé. Deux autres compagnies ont les guichets n° 10 et 14.
La ville est embouteillée, il est 9h, l'heure de pointe. La circulation anarchique, les deux-roues motorisés et les moteurs non dépollués contribuent à un niveau record de pollution.
Le bus grimpe dans la montagne, le contraste est saisissant, ce n'est plus du tout la même ville, la pauvreté est à chaque coin de rue. Les baraques de briques et de tôles, abritent des familles, qui se livrent à la récupération de papiers et de métaux dans les ordures. La pauvreté est flagrante.
La route ondule et sinue dans le paysage vallonné de la région d'Antioquia, une des plus belles et des plus riches du pays. On traverse de nombreuses zones de cultures maraîchères, nous sommes très loin des panoramas tropicaux que l'on peut imaginer.
Depuis les points hauts des collines, au loin, nous apercevons le Rocher Piedra del Peñol.
5 kilomètres avant le terminus à Guatapé, le conducteur nous dépose devant un restaurant, au pied de l'immense bloc de pierre massif. D'une hauteur de 220 mètres, il est impressionnant.
L'énorme rocher au sommet arrondi surplombe une vallée inondée. La construction d'un barrage sur le Rio Nare, dans les années 1970, a causé le déplacement de centaines de personnes et entraîné l'inondation de la plaine.
Un nouveau paysage s'est façonné. Les petites collines se sont transformées en de multiples ilots verdoyants. Le décor est fantastique, féérique.
Nous nous engageons à pied dans un sentier aménagé. Au fur et à mesure de l'ascension d'une centaine de marches, derrière nous, le paysage exceptionnel se dégage.
Pour les moins courageux, des tuktuks proposent la montée pour 10 000COP (2€). Enfin, nous arrivons sur un immense parking.
Nous avons retrouvé une température conforme à la région, autour de 30°. La sueur perle sur notre front.
La Piedra est un haut lieu touristique, le long du chemin qui mène à la billetterie, l'activité économique est très développée, des restaurants, des boutiques de souvenirs et des stands de produits artisanaux se succèdent les uns après les autres, le choix est vaste.
Nous prenons place dans la file d'attente. Nous nous acquittons des droits d'entrée pour la visite, 40 000COP.
La montée dans les marches est rude, heureusement pour les personnes qui ne sont pas en forme, il y a un régulièrement un palier horizontal qui sépare les volées de l'escalier.
Un escalier pour monter... Un escalier pour descendre, pas de risque de blocage, chacun peut adopter son rythme.
Nous arrivons près du sommet. Monter 725 marches n'est pas habituel, nous nous accordons une petite pause à la 675ème. Il n'y a pas que la vue qui est à couper le souffle... Les marches, ce n'est pas mal !
Encore une cinquantaine de marches et nous arrivons au mirador. Au milieu de la cohue, là-haut, l'espace est restreint. Les vues panoramiques sont à couper le souffle. A droite, à gauche, à 360° ! Nous en prenons plein les "mirettes".
Le lac et les collines sont parés de mille nuances de vert suivant l'exposition au soleil. On reconnait du vert pomme, du vert émeraude, du vert bouteille, du vert prairie, etc.
Marre des selfies et des bousculades, on redescend avec beaucoup plus de facilité.
Devant le restaurant, au bord de la route, les tuktuks sont en attente de clients. Nous attendons le bus, pour 6 000COP/2, le conducteur nous dépose quelques instants plus tard sur le Malecon de Guatapé.
Perché à 1925 mètres d'altitude, Guatapé fait partie du club des "plus beaux villages" de la Colombie. Après Villa de Leyva, Mongui, Barichara, Guadalupe et Mompox... Que va nous réserver Guatapé ?
Dès les premiers pas dans les ruelles, nous sommes émerveillées par les zocalos, les bas-reliefs de la partie inférieure des maisons. Ils ornent quasiment 100% des maisons, donnant un effet décoratif incomparable.
Depuis un mois dans le pays, côté architectural et esthétique nous n'avons jamais été déçus, mais à Guatapé, la richesse des motifs et des couleurs est extravagante.
La Calle del Recuerdo (la rue de la Mémoire) est la rue emblématique du village. A son début, il faut contourner une fontaine d'eau, elle rend hommage aux muletiers, qui dans le passé, transportaient les marchandises. C'était la profession de nombreux habitants.
En remontant dans la rue pavée, on découvre quelques-uns des plus beaux soubassements. Quel éclat de couleur !
Les petites œuvres sculptées qui enrichissent les soubassements des maisons en font une spécificité du village. C'est une tradition qui date depuis le XXe siècle. L'intérieur des maisons est aussi décoré.
Les premiers zocalos, représentés par des motifs simples, ont été réalisés pour protéger les murs de l'humidité.
Les habitants et les mœurs ont évolué. Les décorations murales ont évolué en taille et en inspiration, elles représentent maintenant des scènes de la vie locale : le métier du propriétaire, sa passion ou son loisir... L'imagination est sans limite.
Des artistes du street art ont transformé des murs décrépis en galerie à ciel ouvert, riche en couleurs... Nous sommes bien en Colombie !
Toutes les rues colorées convergent vers le Parque Principal. Le centre-ville regroupe les bâtiments administratifs, l'église et les activités touristiques.
L'Iglesia de Nuestra Señora del Carmen de couleur blanche avec des liserés rouges trône sur la place. A sa base, les bas-reliefs représentent un ange, un lion, un taureau et un aigle, les symboles de 4 évangélistes. Elle se fond parfaitement dans cet univers coloré.
La place centrale, riche de mille couleurs, abrite le bureau de l'Office de Tourisme dans les locaux de la mairie et des magasins de souvenirs. De nombreux restaurants se succèdent pour contenter la foule de visiteurs, tout proche, des tuktuks sont stationnés, tous bariolés, les conducteurs font office de guides.
La balade dans les rues nous a ouvert l'appétit, le G.D.R. recommande le menu et l'ambiance du Restaurant Martiné. Il est situé au-dessus de la Plazoleta de Los Zocalos. Le guide n'est vraiment pas à jour... L'accueil et l'assiette ne sont pas au rendez-vous !
Heureusement, le secteur est sympathique, mais aussi très touristique.
Nous le quittons, c'est une des principales attractions du village, toute la journée, il est envahi par une foule de touristes. On dévale les escaliers bleus et jaunes qui donnent sur la place, des dizaines de parapluies colorés sont suspendus au-dessus de l'étroite calle Umbrella. Photos Photos !
Nous nous éloignons vers la périphérie de la ville, et les allées du malecon qui borde le lac, pour enfin, trouver le calme.
L'architecture des maisons est plus moderne, mais l'esprit traditionnel des zocalos demeure...
La balade se termine, nous avons parcouru la bourgade en long et en large, à notre rythme, pour ne pas "rater" le détail qui fait la différence !
Nous achetons les 2 billets du bus (38 000COP) pour revenir au Terminal Norte de Médellin.
Il était temps de rentrer, dès notre installation sur nos sièges, la pluie se met à tomber. Le sommet du rocher de la Piedra del Peñol tutoie les nuages menaçants, chargés de pluie.
Le conducteur doit faire le plein de voyageurs au retour. Il s'arrête à des stations bien définies, mais souvent aussi, il se gare sur le bas-côté de la route, pour ramasser des clients qui le hèlent d'un geste de la main, bien souvent pour un trajet très court.
La vue de Medellín la nuit mérite le coup d'œil !
Excès et pléthore de milliers de lumières sur les montagnes qui entourent cette ville tentaculaire...
Il pleut violemment à la descente de la Station Estadio, nous restons un long moment à l'abri, sur les marches du hall d'entrée. C'est la première fois que nous sommes dehors la nuit, les illuminations de la Carrera 70 scintillent de mille feux... À l'écart, la police colombienne patrouille à cheval, c'est une unité spéciale pour réprimer les protestations sociales...
Le séjour à Medellin s'achève, nous rangeons nos sacs à dos. Faire, défaire et contrôler, ce sont les tâches obligatoires des voyageurs nomades...
Demain nous prenons la direction du sud, à Jardin d'Antioquia, un village typique de l'Eje Cafetero (zone caféière).
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Bilan de la deuxième partie du voyage
Cette partie du séjour en Colombie est terminée et nous n'avons pas été déçus !
Rincon del Mar et la Côte Caraïbe. Village paisible de pêcheurs. Des plages de rêve.
Carthagène des Indes. La ferveur populaire et internationale dans les rues. Son architecture et son patrimoine historique. L'art urbain qui illumine le quartier de Getsemani.
Parc Tayrona. Balade effectuée dans des conditions météorologiques parfaites. Une biodiversité unique et des plages paradisiaques.
Minca. Village incontournable, porte d'entrée au Parc Tayrona et à la Sierra Nevada. Les nombreuses possibilités d'effectuer de belles randonnées dans la montagne.
Medellin. La ville offre "mille visages". Entre la pollution et le bruit, la visite a permis de connaitre un peu l'histoire compliquée du pays.
La Comuna 13. Le quartier malfamé, maintenant transformé s'est métamorphosé pour accueillir en toute sécurité de nombreux visiteurs.
Guatape. On en a pris plein les yeux dans les rues colorées !
Dans ce village, les bas-reliefs racontent tous une histoire sur les villageois et la région. La dynamique de l'imaginaire est constamment en éveil...
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Les colombiens
. Les Colombiens sont très fiers de leur pays. Accueillants et attentionnés, nous avons toujours été bien reçus. Ils sont d'une irrésistible curiosité, qu'ils assument sans gêne... D'où viens-tu ? Où vas-tu ? Comment tu trouves mon pays ? Sans rien attendre en retour, Les Colombiens sont tous des guides touristiques.
. Un air de musique dans la rue et aussitôt, ce sont des couples qui se forment pour danser sur les petites places publiques.
. Malgré un passé récent douloureux, les Colombiens nous ont séduits par leur gentillesse : ils sont souriants et chaleureux. La phrase que nous entendons à longueur de journée, dans les commerces ou au restaurant, résume leur caractère : "À la orden", à votre service !
Pour notre part, nous avons constaté que les informations relayées par les médias papiers ou télévisions sur la sécurité dans ce pays sont disproportionnées par rapport à la réalité.
Les enlèvements, la guérilla et le trafic de drogue ont souvent fait leur une. Depuis le début des années 2000, le pays est plus sécurisé, le "climat" plus serein.
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Troisième partie
Jardin
Salento
Vallée de la Cocora
Filandia
Cali
Popayan
Silvia
Thermes de San Juan
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Quatrième et dernière partie
San Agustin
Villavieja
Désert de la Tatacoa
Zipaquira
Bogota