Suite du voyage au Laos
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VOYAGE AU CAMBODGE 2016
Le pays du sourire
1ère partie
Banlung
Kratie
Kampong Cham
Siem Reap
Site d'Angkor
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Informations générales
Visa
Le passeport doit avoir une validite de 6 mois après la date d'arrivée.
Visa obligatoire. A une seule entrée, il permet un séjour de 30 jours.
Visa obtenu dans la journée à l'Ambassade du Cambodge à Vientiane au Laos. Coût 30$.
Question argent
Monnaie : le riel.
Taux au mois d'octobre 2016.
1 euro = 4.300 riels
1 dollar = 3.000 riels
Le dollar américain est accepté partout, la monnaie est rendue en riels.
Attention aux billets abimés lors du change ; non acceptés.
Question hébergement
Banlung
Balcony Guesthouse
6 th Village Labanseak.
Gérant français. Grande chambre spacieuse. Location scooter. Wifi à la réception. Salle de restaurant. 8$/n.
Kratié
Santéphéap Hôtel
Rue Preah Suramarit ST Riverside Road.
Bien situé, face à l'embarcadère sur le Mékong. Wifi à la réception. Petite chambre à l'arrière 12$/n. Correct.
Kampong Cham
Moon River Guesthouse
47 Preah Sihanouk Street.
Face au fleuve. Chambre confortable et propre. Bon wifi. Salle de restaurant. 12$/n.
Mékong Crossing Guesthouse
Preah Sihanouk Street.
Face au fleuve. Personnel sympathique. Chambre impeccable. Bon wifi. 7$/n. Location de vélo 1.5$ la journée. Location de scooter.
Siem Reap
Sweat Dreams Guesthouse
126 Wat Bo Street Sala kamreuk.
Bien situé. Chambre confortable. Bon wifi à la réception. 10$/n.
Question transport
Ile de Don Khone (Laos) - Stung Treng
Minibus. 85 kilomètres. 12$/p.
Stung Treng - Banlung
Minibus. 140 kilomètres. 3h30 de route. 7$/p.
Banlung - Kratié
Minibus. 250 kilomètres. 9h de route. 9$/p.
Kratié - Kampong Cham
Minibus. 130 kilomètres. 3h de route. 4$/p.
Kampong Cham - Siem Reap
Bus. 260 kilomètres. 5h de route. 6$/p.
Bus + bateau
Siem Reap - Battambang
Bus (10 kilomètres) +bateau. 8O kilomètres. Environ 8h de transport. 21$/p.
Question au quotidien
1 blle d'eau : 2.500r. 1 l d'essence moto : 3.000r. 1 gâteau : 2.000r.
1 pastèque : 3.000r. 1 capuccino : 8.000r. 1 glace : 8.000r Coiffeur (homme) : 8.000r. 1 carte postale+timbre : 6.500r. 1 kébab : 4000r.
Itinéraire Cambodge
En violet: bateau
En noir: bus
Mercredi 2 novembre 2016
Bonjour le Cambodge
Sour sdeï Cambodia
Après l'épisode épuisant nerveusement au départ du minibus à Ban Nakasang, la gare routière des 4.000 Iles au Laos, le trajet jusqu'à la frontière s'est bien déroulé.
Acheté à l'Ambassade du Cambodge, lors de notre passage à Vientiane, nous avons le visa apposé sur notre passeport.
Quelques minutes avant d'arriver au poste frontière, nous refusons l'aide du conducteur qui, au milieu de l'allée centrale, propose ses services pour effectuer les démarches administratives. Bien sûr contre une participation pécuniaire.
Quelques touristes, sans visa, acceptent.
Le chauffeur nous dépose côté Laos, les formalités de sortie sont faites en un éclair.
A pied, on marche quelques minutes dans la zone internationale, entre les deux postes.
Côté Cambodge, avant d'entrer dans le local, un douanier, d'une voix forte et tranchante, nous demande de remplir des documents sanitaires et réclame 2$ pour la "visite médicale" et encore 5$ pour le coup de tampon sur le passeport...
La majorité du groupe s'exécute, nous on refuse et on lui montre notre carnet de santé. C'est le livret jaune fourni par Santé Voyages pour la vaccination de la fièvre jaune.
Sont également mentionnés tous les vaccins nécessaires aux multiples voyages que nous avons effectué sur tous les continents.
Le ton monte, on "tient tête". Pas pour la somme qui est dérisoire, mais pour le principe (la tentative d'arnaque est évidente). Excédé, l'agent, de la main, nous fait signe de partir.
De longues minutes passent avant que les touristes récupèrent les passeports munis du précieux visa.
Enfin, nous voilà réunis à l'extérieur des bâtiments.
Le conducteur est attablé dans un restaurant avec des collègues et à l'air de vouloir prendre son temps. Après une discussion animée avec l'ensemble du groupe, nous obtenons gain de cause et il prend le volant.
Mauvais perdant, il est encore mécontent du peu d'intérêt que nous avons accordé à son aide administrative.
Le minibus est bondé, la route en mauvais état, on ne va pas battre des records de vitesse. Nous arrivons enfin à Stung Treng.
En représailles, il nous dépose, que tous les deux, à la périphérie de la ville, à hauteur d'une station de tuk tuk...
Nous prenons place dans une moto-taxi. Le pilote nous mène sur la place du marché où des minibus font le trajet vers Banlung, la capitale du Ratanakiri.
Quinze petites minutes d'attente et nous prenons place dans un véhicule en route pour le nord-est du Cambodge, une des régions les plus isolées du pays.
Les pierres précieuses, notamment le zircon bleu qui est extraite des galeries souterraines, enrichissent le sous-sol de cette partie du pays et lui ont donné le nom de Ratanakiri, appelée aussi "collines aux pierres précieuses".
Les paysages sont monotones. La route bitumée serpente entre de vastes plaines fertiles, légèrement ondulées. Les agriculteurs concentrent leurs activités sur la culture du soja, du manioc et du tabac.
Les immenses plantations de maïs, d'hévéas, de café, d'arachides et les palmiers à huile ont remplacé les rizières. Ce sont de gigantesques et lucratives propriétés appartenant à de riches investisseurs étrangers voisins (Thaïlande et Chine).
A l'horizon, parfois, nous apercevons en direction du Laos, une barrière montagneuse recouverte de forêts denses.
L'architecture des maisons est complètement différente du Laos. Face aux risques d'inondations, les maisons, en bois, sont construites sur pilotis.
Le conducteur nous dépose à 16h30 à Banlung, la capitale provinciale.
On se rend au Balcony, une ancienne vaste demeure d'un gouverneur, reconvertie maintenant en guesthouse, nous sommes accueillis par le gérant, un français.
Fatigués par les différents transports et la chaleur, nous terminons la journée à se prélasser dans les fauteuils de son bar/restaurant.
Nous lui louons un scooter (7$/j) pour le lendemain.
Dans la nuit, un gros orage, avec des rafales de vent, survient, mais il a l'avantage d'apporter "un peu" de fraicheur.
Le thermomètre ne devrait pas s'affoler, nous trouvons rapidement le sommeil.
Jeudi 3 novembre 2016
Le petit déjeuner se déroule face à un lac apprécié des locaux, surtout des pêcheurs.
La richesse de la région réside dans les paysages naturels, la jungle et des cascades.
En scooter, on se dirige vers le centre de Banlung. C'est une ville de province qui n'offre que peu d'intérêt touristique.
Les rues, aux dimensions démesurées, sont recouvertes de latérite rouge-brun.
La cité, poussiéreuse et composée d'une douzaine d'ethnies régionales, ressemble à une ville de far west. Le marché est le lieu de rencontre entre la population qui vit dans les montagnes et les citadins.
Pour comprendre et saisir l'âme d'une ville ou d'un pays, les marchés sont des lieux incontournables et celui-ci, en partie couvert et très étendu, il ne fait pas exception à la règle.
Le sol de latérite est inondé et souillé par l'eau de pluie, par l'eau des bassines où s'agitent des poissons et par le sang des abats.
Chaussures de randonnée et pantalons relevés, nous sommes parés !
Dans les allées, Il faut zigzaguer entre les flaques de boue et les scooters qui circulent avec des pilotes qui ne descendent jamais de leur engin pour faire leurs achats. Le "drive", ils le pratiquent tout le temps.
Les étals nous promettent une nouvelle expérience sensorielle. Les conditions d'hygiène sont nulles.
Partout autour de nous, des odeurs très désagréables s'élèvent au-dessus des présentoirs... Puissantes, elles prennent à la gorge, certaines sont particulièrement intenses.
Gourmands et curieux de nouvelles découvertes gustatives, on se laisse tenter par des petites gaufres à base de coco.
Munis de la carte de la région donnée par notre logeur, on prend la direction du Boeng Yaek Lom, un lac volcanique, situé à 8 km en direction du Vietnam.
Après la route asphaltée, sur la droite, un chemin étroit s'enfonce dans la forêt. Nous réglons le droit d'entrée, 8.000r/p... Soit moins de deux euros !
Le Boeng Yeak Lom est un lac de cratère très ancien, une curiosité naturelle. Circulaire, vieux de 700.000 ans, son diamètre est de 750 mètres et de 50 mètres de profondeur.
Il est enchâssé au milieu d'une jungle envahissante et luxuriante. Considéré comme sacré... Des créatures mystérieuses habiteraient ses eaux cristallines, la population vient pique-niquer le week-end.
De nombreux bungalows, avec les inévitables hamacs, incitent au repos. Des projets importants d'infrastructures hôtelières et routières sont à l'étude.
Adieu, dans quelques années, le calme et la tranquillité !
Rouler sur le chemin de latérite, inondé par les pluies de la veille, qui mène à la chute d'eau de Katieng, à l'ouest de la ville est une véritable aventure. Le pilotage du scooter est infernal.
La saison des pluies a joué les prolongations...
A droite et à gauche, nous sommes entourés par d'immenses et monotones plantations d'hévéas (l'arbre à caoutchouc) dirigées par des compagnies chinoises et vietnamiennes. Ces grandes sociétés participent à la déforestation de la région.
Nous y voyons aussi des anacardiers (noix de cajou) et un peu de poivriers..
L'entrée de la cascade coûte 2000 r/p. Assez éloignée, la chute d'eau d'une hauteur de 10 mètres n'est pas très fréquentée.
Rien d'exceptionnel, mais quel calme.
La rivière, à l'ombre des grands arbres s'écoule dans une forêt tropicale exubérante... Quel regret de ne pas avoir apporté les maillots de bain.
La Chute d'eau de Ka Chang se trouve à quelques kilomètres. Pas facile de négocier les ornières du chemin, transformé en patinoire. Pour l'instant, pas d'averse - on s'estime chanceux -
On passe devant des maisons en bois et en bambou faites de bric et de broc. L'une d'elles fait même office de station service !
La chute est identique à la précédente mais, pour l'atteindre, il faut passer sur un pont de singe.
La tribu de l'Ethnie Kreung habite la région. Dans cette communauté, une tradition perdure depuis des siècles. Cette coutume, impensable en occident, veut que les parents d'une jeune fille en âge de se marier, construisent une cabane qui servira à la demoiselle pour recevoir plusieurs prétendants et les "essayer".
Devant nous, sur un espace dégagé dans la forêt, une réplique des cabanes sur pilotis est construite. Les plus petites cabanes sont destinées aux adolescentes. La jeune fille reçoit les garçons, elle peut en aimer autant qu'elle le désire avant de faire un choix.
Dans cet espace intime, elles peuvent juger ainsi quel est le bon pour convoler et le présenter à leurs parents.
Le cadre est agréable et plaisant, mais nous sommes légèrement déçus par ces chutes d'eau ; trop gâtés peut-être par celles, superbes, du plateau des Bolovens au Laos.
Sur le chemin du retour, nous sommes atterrés par la déforestation : un désastre écologique que cette région est en train de vivre.
Une petite pluie rafraichissante nous accompagne lors de la visite du Wat Phnum Sway situé à l'entrée de la ville.
Superbement décoré, il est entouré de mausolées sur les côtés, construits grâce à de généreux donateurs. Les montants des dons sont affichés sur un panneau !
Nous sommes rentrés suffisamment tôt pour éviter l'orage qui s'annonce.
Une légère brise d'abord puis le vent souffle ensuite en rafales. Les premières grosses gouttes s'écrasent sur le dallage de la terrasse du Balcony.
A l'abri, le gérant nous donne ses impressions sur le pays et la vie locale.
On lui achète des billets de bus pour Kratié, départ demain matin.
L'averse terminée, on va se promener autour du lac. Les familles se retrouvent le soir pour pique-niquer sur les rives.
Les enfants, après les inévitables "hello" sous le regard des parents adorent poser pour une photo, toujours avec un grand sourire.
C'est l'heure du retour en ville des magasins ambulants. En tracteurs, en camions ou motos, tous les jours, ils approvisionnent les villages des alentours.
La nuit tombe, nous dinons au restaurant de la guesthouse.
Vendredi 4 novembre 2016
Cocktail de bruits au petit matin. Au récital des chiens s'ajoutent des coqs insomniaques qui n'attendent pas les premières lueurs du jour pour chanter.
Pas besoin de sonnerie pour le réveil.
Nous partons ce matin, avec un goût d'inachevé quant à l'exploration de cette région. Par manque de planification d'un itinéraire sérieux et détaillé, nous sommes certainement passés à côté de belles découvertes...
Le Ratanakiri n'est pas mentionné dans le guide que nous possédons (Le Routard). Les questions posées à notre logeur n'ont reçu aucune réponse précise sur l'intérêt des divers treks qu'il nous a proposés.
Un mini-van vient nous chercher et le conducteur, pour optimiser son voyage, cherche d'autres clients. Pour le moment, nous sommes seulement 3...
Cette attente est l'occasion de "décoder" le manège des rabatteurs de bus. Au milieu de la rue, téléphone à la main, ils se disputent de potentiels clients.
Les moines ne sont pas concernés : dans le calme, ils récupèrent des offrandes chez les commerçants.
Quand le conducteur démarre, nous sommes 7.
Le long du trajet, ce ne sont que d'immenses plaines défrichées... qui seront bientôt comblées par de grandes plantations.
Le chauffeur s'arrête pour faire le plein du véhicule à une antique pompe à essence manuelle et nous en profitons, midi aidant, pour se restaurer de quelques brochettes achetées dans le marché du village.
Chaque jour, nous sommes déroutés par les habitudes et le non-respect des règles du code de la route. Surtout la sécurité...
Il est l'heure de la sortie des écoles, pas de problème pour la maman ; les courses s'effectuent en famille et pas besoin de descendre du scooter ! Le drive, même à la campagne, fonctionne bien.
Nous longeons les rives du Mékong. Enfin, à l'approche du terme de l'étape, les premières rizières sont en vue.
Arrivés à la station de bus de Kratié à 13h, nous trouvons rapidement un hébergement avec un personnel chaleureux : c'est le Santépheap Hôtel, situé sur les rives du fleuve.
Rapidement, nous prenons la direction du marché qui se tient dans le centre. Impossible de ne pas remarquer les couleurs vives du Temple Krong Kracheh Pagoda sur le bord du fleuve.
La vie semble tourner autour du marché en plein air. L'ambiance qui s'en dégage reflète bien la simplicité de la vie dans les régions rurales. Etalé sur les trottoirs ou plongé dans des cocottes et autres récipients, une multitude de préparations font "palpiter" nos narines. Un self-service dans la rue !
La terrasse d'un café est un merveilleux observatoire du monde. Attablé devant une tasse de thé, nous observons, avec grand plaisir, le quotidien des habitants, qui pour nous occidentaux, parait hors du temps.
C'est par exemple, lors du passage d'une moto, le bras de la passagère relié à une poche à perfusion grâce à une perche, ou, plus rigolo, à côté de nous, un commerçant qui manie à la perfection la souris et la technique du glisser-déposer... A la vue de tout le monde.
Kratié regorge de vestiges architecturaux de l'époque coloniale. Quelques quartiers offrent aux regards d'élégantes bâtisses construites par les français. Véritables bijoux, les façades décaties, elles sont restées dans leur jus.
Grandeur d'une époque révolue !
Dans l'entrelacs des rues de la vieille ville, des échoppes abritant de nombreux commerces aux multiples enseignes sont installées le long des trottoirs, protégées par des auvents : ventes de scooters, de téléphonie et du commerce de l'or.
Un ancien bel édifice subit une cure de rajeunissement. Il faut avoir le pied "cambodgien" pour travailler sur de frêles échafaudages en bambou. Les normes de sécurité (est-ce obligatoire ?) ne sont pas trop respectées.
Le soleil commence à décliner sur les rives du Mékong ; la journée vient de s'écouler dans le quotidien d'une ville encore riche d'authenticité.
Samedi 5 novembre 2016
En centre-ville, ce matin, un homme d'un certain âge, poliment, nous lance un grand bonjour en français. Etonnés et ravis de cette rencontre, nous l'invitons à prendre un café avec nous.
C'est un neurologue à la retraite. A l'époque de ses études au lycée, le français était la première langue étrangère enseignée. Le Khmer, ensuite, a commencé à le remplacer.
Le régime des Khmers rouges au début des années 1970 interdisait l'apprentissage et la pratique des langues étrangères.
Il nous raconte une partie de sa vie sous la dictature de Pol Pot. L'instant est plein d'émotion pour lui, mais aussi pour nous compte tenu de son vécu. Il est désireux de pratiquer le français, nous échangeons nos adresses mails.
Toujours le désir de goûter de nouvelles saveurs, au marché, nous achetons des petites parts du Jacquier, un très gros fruit. La chair est jaune, caoutchouteuse et de goût suave. Dur dur à terminer...
On en fera pas des folies. On se rabat sur une valeur sûre : la banane.
A hauteur de notre hôtel, un bac-ferry amarré à un embarcadère, transporte au milieu du Mékong des passagers pour l'Ile de Koh Trong. Nous réglons le ticket 1.000 r/p (0.25€).
Dix minutes de traversée suffisent. Nous débarquons, face à Kratié, près d'un banc de sable, grande plage pour les enfants.
L'ile est minuscule. Un chemin bétonné, long de 9 kilomètres en fait le tour. Nous nous élançons, d'un bon pas, à l'ombre des arbres et des bosquets de bambous.
C'est un petit bout de terre qui semble hors du temps : pas de voitures, seulement des vélos, des motos et des charrettes tirées par des boeufs... Pas de sollicitations ou de démarches pressantes de la part de vendeurs ambulants.
Les habitants vivent de la pêche et de l'agriculture. Les éclats de luxuriances végétales se succèdent. Aux alentours s'étirent des plantations. Le riz pousse dans des parcelles inondées, scrupuleusement aplanies.
L'ile est réputée pour ses fruits - dont les pomelos - et légumes qui alourdissent les étals de Kratié. La flore est généreuse sur l'ile, une vraie palette de couleurs.
Dans les champs des gens nous interpellent gentiment, surpris de voir des touristes à pied. Inconcevable pour eux, ils ne marchent pas et se déplacent toujours en moto.
A intervalles réguliers, au bord du chemin, des habitants ont installé des petits commerces devant leur maison.
Chacun peut y acheter des sucreries, des fruits et des légumes ou de l'essence : avec une petite pompe qui plonge dans un baril ou simplement à la bouteille.
Tout est bon pour gagner quelques riels !
Loin de la grande ville et de l'effervescence des rues, les maisons traditionnelles sur pilotis aux toits ouvragés sont différentes suivant les ressources des propriétaires.
En bois, en bambou et en tôle pour les plus pauvres, ou utilisant la pierre, la brique avec des tuiles pour les plus aisés.
La seule chose en commun est la flore très exubérante des jardins.
Au nord, au milieu des plantations agricoles, l'ile possède des temples dont le Wat Tay Param. Le bouddhisme est religion d'Etat. 95% des habitants en sont adeptes.
Nous arrivons au sud de l'ile, le chemin longe les rives du Mékong. Un sentier herbeux mène vers les berges du fleuve, une invitation à le suivre pour les gros curieux que nous sommes.
Quel étonnement d'arriver au-dessus d'un village flottant de pêcheurs. C'est l'heure du retour de l'école, les enfants les plus grands aident les plus jeunes à traverser sur une planche qui sert de ponton.
Pas d'accès à l'eau potable, pas d'assainissement, seuls des fils électriques témoignent d'un peu de modernité.
Les conditions d'hygiènes sont déplorables. Le village semble être oublié par les autorités... Le riz cultivé dans les parcelles proches est essentiel.
Egoïstement, nous sommes charmés par la quiétude des lieux, renforcé par la vue d'un homme allongé dans son hamac accroché entre deux arbres.
De jeunes enfants nous font des petits gestes timides. Un "hello" et ils se dérident avec joie.
Nous sommes intrigués par de grosses jarres entassées devant les maisons.
Puis nous comprenons qu'elles servent de réserves d'eau potable et de récupération d'eau de pluie pour les besoins des familles.
La balade est terminée. Installés sur le ferry, un passager nous propose de nous faire goûter un pomelo, il est souriant et fier de son ile.
Et on le comprend. Comme disent les québécois, nous sommes "tombés en amour " pour ce petit coin de paradis.
De retour sur le "continent", à l'écart du centre-ville, nous longeons les bords du fleuve. Au stand d'une échoppe ambulante, on ne résiste pas à la gourmandise d'une banane panée et frite.
Plus loin, dans un jardin bien entretenu, la Maison coloniale du Gouverneur est cachée derrière de hauts murs.
C'est l'heure où les étals de restauration s'installent au niveau du marché central : ça cuit, ça grille et ça dégage beaucoup de fumée et d'odeurs appétissantes. On ne résiste pas longtemps.
Dimanche 6 novembre 2016
Cette nuit, grosse pluie tropicale qui a occasionné une coupure de courant.
Ce matin, un minibus vient nous prendre à notre hôtel pour nous amener à notre prochaine étape située à 130 km au sud : la ville de Kampong Cham.
La région est très urbanisée sur les berges du Mékong avec des maisons sur pilotis, très modestes mais ravissantes et une population qui s'active dès le matin.
Nouvelle surprise du voyage : dans cette partie du pays, nous sommes au coeur de la population Cham, une ethnie minoritaire musulmane qui vit essentiellement au Cambodge et au Vietnam et plus loin, en Malaisie. Nous rencontrons des femmes qui portent des voiles colorés.
Au bas des berges herbeuses du Mékong, de nombreux et pittoresques villages flottants montent ou descendent en fonction du niveau du fleuve. Les immondices jonchent la rive, les enfants y jouent nus. Vivre ou survivre pour les plus pauvres...
Le chauffeur bifurque sur une route vers l'intérieur du pays où nous retrouvons les paysages de champs de rizières avec, par-ci, par-là, des villages en fête, des temples aux toits vernissés et des mosquées aux coupoles colorées.
Nous arrivons à la gare routière de Kampong Cham à 11h.
Une petite marche plus loin avec notre sac sur le dos, on trouve une chambre au Moon River Guesthouse sur les quais qui longent le Mékong. De la fenêtre nous avons une vue directe sur le fleuve, et bordant la rive opposée, sur un village flottant.
Proche du Pont Kizuna, le premier construit sur le Mékong dans le pays, la Tour d'Observation Française d'une hauteur de 20 mètres culmine au dessus des arbres.
Construite en 1900, un feu allumé dans la tour signalait l'apparition des bandits.
De gros nuages s'amoncellent au-dessus de nos têtes lorsque l'on se dirige dans le centre-ville. Une grosse averse et il faut très vite se mettre à l'abri.
Dans cette perspective, la balade n'est pas très agréable. Dommage les anciens bâtiments coloniaux peints de couleurs vives ont encore du charme. Curieux mélange de styles français, chinois et khmer.
Au marché local, l'activité est réduite. On s'installe dans un stand de restauration, on se rassasie avec un bol de" bobor" ; une soupe de poulet.
Perçue comme une langue de la colonisation, le français n'est que très rarement pratiqué dans la rue. A l'entrée d'une maison de santé, nous retrouvons un petit air de la France ! Quelques administrations ou officines gardent un affichage bilingue.
Sur les quais le long du fleuve, loin de l'effervescence des rues, les jeunes ne veulent pas s'attarder sur le passé. De jeunes filles Cham viennent échanger quelques mots avec Denise. Sourire pudique et le petit signe V, un geste classique de la culture populaire en Asie...
Le soleil est tombé à l'horizon, laissant place à la nuit. Le parc d'animation du centre-ville est le rendez-vous des familles.
Nous interrogeons la maman d'un petit garçon qui a un patch sur le front. Elle nous certifie que cette médecine fait "tomber" la fièvre.
Au milieu des promeneurs, on se régale avec une pizza dans un stand de rue.
Lundi 7 novembre 2016
Toute la nuit, les nuages gros ou petits se sont attachés à déverser des tonnes d'eau sur la région. L'atmosphère n'est même pas rafraîchie, le fort taux d'humidité accentue la sensation de chaleur.
Nous déjeunons en compagnie d'une française salariée d'une ONG. Elle est en mission pour venir en aide aux enfants victimes du sida.
La discussion se prolonge sur les difficultés du système scolaire dans le pays. La condition des enseignants est peu enviable. Avec des salaires très bas, les professeurs occupent un deuxième, voire un troisième emploi au détriment de leur présence en classe.
Des cours parallèles payants sont dispensés parfois même à leurs propres élèves et dans leurs établissements avec, la plupart du temps, un bakchich à leurs supérieurs. Elle dénonce la corruption à tous les étages de l'administration.
Un pont en bambou relie le centre-ville à l'ile, c'est un mode architectural unique. A la saison des pluies, il est détruit car il ne tiendrait pas face aux éléments déchainés du Mékong. Tous les ans, il est reconstruit au mois de janvier par les habitants.
A cette période, un bac rudimentaire assure le transport des hommes et du matériel. A 9h, nous sommes au débarcadère pour rejoindre l'Ile de Koh Paen.
Nous réglons le prix du ticket (2$/p) aller/retour. Le bateau se remplit rapidement. Le ciel est dégagé, la météo idéale, quelques minutes de navigation et nous accostons directement sur la berge.
A pied on s'engage sur une piste en béton puis un chemin de terre très boueux...
L'atmosphère est paisible, la marche permet de partager une tranche de vie quotidienne des insulaires. Les personnes que l'on croisent, devant les temples ou assis devant leur maison sur pilotis, répondent à notre "sour sdeï" (bonjour) avec sourire et gentillesse.
Denise échange quelques minutes avec des vendeuses de fleurs de marais utilisées pour la cuisine.
Comme sur l'ile, près de Kratié, ils sont surpris de voir des touristes à pied... Nous avons ignoré les vélos en location ; bonne idée au vu de la gadoue du chemin.
Les enfants nous lancent des "hello" retentissants, accompagnés de la phrase culte " what's your name ?".
Plus on s'enfonce dans l'ile, plus le chemin est impraticable... L'épicier ambulant à besoin de l'aide des villageois pour progresser avec sa moto.
Petit casse-tête, le chemin termine sa course dans les eaux du fleuve. Nous le contournons par un petit sentier, derrière une rizière, qui est utilisé lors des grosses intempéries.
Notre pugnacité à avancer malgré tout fait que nous arrivons dans un village cham un peu isolé.
Autour d'un temple sur une route bétonnée, des jeunes filles qui vont à l'école en vélo nous font un petit bonjour de la main avec toujours ce sourire un peu timide.
Au détour d'un chemin, nous sommes invités à nous asseoir et à prendre un rafraîchissement dans la maison d'une famille.
Le père est fier, il a marié sa fille la veille. Le grand-père traduit dans un très bon français, il la appris au lycée dans sa jeunesse. Encore un moment fort.
Au milieu des rizières, sous un baraquement, une longue pirogue colorée, pouvant recevoir une soixantaine de rameurs, est à l'abri. Elle sera utilisée pour la Fête des Eaux qui aura lieu dans quelques jours.
On quitte à regret ce petit havre de paix en fin d'après-midi. La journée, sous un soleil de plomb, est passée trop vite.
Sur la berge, les éléments qui constituent le fameux pont en bambou sont prêts à être assemblés, une nouvelle saison s'annonce. Chaque année, à la fin de la saison des pluies, il faut 20 à 30 hommes pendant 20 jours pour construire les 800 mètres de l'ouvrage éphémère.
Sur la rive, côté Kampong Cham, les minarets d'une mosquée se dressent vers le ciel. Trop belle !
Le passage à l'hôtel, avant d'aller manger "un morceau", est impératif pour un petit décrassage.
On confirme : le Cambodge est bien le "pays du sourire".
Mardi 8 novembre 2016
Nous avons décidé de rester un jour de plus à Kampong Cham, son calme provincial nous a emballé et séduit.
Notre chambre n'est plus disponible. A côté, au Mékong Crossing, une chambre est libre avec les mêmes prestations, pour seulement 7$ la nuit.
Le transfert des sacs est rapide. A la réception, on loue des vélos (1.5$/1).
Muni d'un plan, nous allons au Wat Nokor, situé à 3 km du centre-ville.
Pas un souffle d'air ce matin lorsque l'on pédale dans cet univers routier. La conduite est un défi permanent, même en vélo, nous jouons un peu les équilibristes au début, ajustant la trajectoire au plus près des trottoirs, trop à gauche c'est territoire des grosses voitures !
De loin, nous voyons au-dessus des arbres les toits du temple qui s'élèvent vers le ciel, dans le plus pur style khmer.
L'entrée est payante (2$/p) le ticket est valable aussi pour d'autres temples. Le site est désert, pour l'instant nous sommes les seuls touristes.
Lorsque l'on pose, les vélos il fait excessivement chaud et orageux. Nous entrons par un grand espace recouvert d'une végétation tropicale, parsemé de minuscules parcelles de rizières et de quelques palmiers, l'enceinte du temple est vaste.
Le temple bouddhique pré-angkorien date du XIe siècle, il compte encore des éléments d'origine. Les frontons et bas-reliefs des stupas sont d'une grande finesse.
Construite plus récemment à l'intérieur de l'enceinte, se trouve une pagode récente très kitsch et colorée. Des peintures aux couleurs vives rehaussées de feuilles d'or aux murs et au plafond, racontent les étapes de la vie de Bouddha.
Quel contraste entre les couleurs chatoyantes de la pagode et les blocs de latérite et de grès aux reflets superbes.
La sortie de la ville est rondement menée, les vélos, exceptionnellement sont de qualité.
La route n° 7 en direction de Phnom Penh, est une longue ligne droite qui traverse la banlieue.
Au bout de 8 kilomètres d'effort sous le soleil, nous pouvons poser nos vélos à l'entrée d'un immense escalier. Les temples Phnom Srei et Phnom Pros qui font face. Le ticket acheté au Wat Nokor nous donnes le droit d'entrée aux deux collines sans supplément.
Le plus haut, le Phnom Srei est celui des femmes. L'ascension des 217 marches demande une petite suée. Nous arrivons sur une vaste esplanade. Les singes ont élus domicile, ils envahissent les pagodes. Assis sur les murets, ils s'épouillent les uns les autres et font un raffut d'enfer !
Une grande pagode dont les murs (comme toujours) sont peints de couleurs vives à la gloire de Bouddha. On découvre à l'arrière un grand stupa blanc et plusieurs autres bâtiments religieux.
Le wat domine la campagne, depuis des trouées au milieu des feuillages, la vue est belle sur le Mékong et la vallée au cachet incroyable avec ces nuances multiples de vert.
Le Phnom Pros, plus bas, est celui des hommes. Dans un parc arboré, des stupas et de grands bouddhas sont colorés de couleurs criardes. Nous atteignons le comble du kitch...
Dans les allées, des statues polychromes rendent hommage aux généreux donateurs avec à leurs pieds, un panneau indiquant leur nom et la somme de l'argent donné.
Dans un mausolée, à la base du Phnom Pros, un moine prie au milieu d'un ossuaire en forme de lotus.
C'est un témoignage des massacres et des atrocités commises par les khmers rouges de Pol Pot entre les années 1975 et 1979.
Les minorités, khmères, vietnamiennes et musulmanes de l'Ethnie Cham, furent les victimes d'oppressions, de persécutions religieuses, de famines, de tortures et d'exécutions. Environ deux millions de morts.
Parmi la population actuelle, le sujet semble tabou, beaucoup de silence et un déni de l'histoire du régime khmer rouge...
Le retour vers la ville est laborieux, avec la chaleur, le coup de pédale est saccadé !
Ce rythme modéré permet de s'imprégner de la richesse des paysages et du patrimoine. La vue d'une superbe maison cossue, à l'architecture khmer contemporain attire notre attention.
Les résidences de luxe poussent comme des champignons à la périphérie de la ville, parfois à seulement quelques mètres des pauvres masures sur pilotis.
Une grande partie de la population vit avec moins d'un euro par jour.
Plus loin, à la portée du regard, on prend le temps de s'arrêter quelques instants pour regarder des pêcheurs qui jettent leurs filets dans une eau couleur caramel. Leur repas sera maigre ce soir !
Dans les bureaux d'une compagnie de transport, nous achetons des billets (6$/p) pour Siem Reap (Angkor), départ demain matin.
Fin de journée sur les rives du Mékong. La population vient profiter de la petite brise qui souffle sur le fleuve.
Sous les arbres, de nombreux étals proposent de la restauration. Au Cambodge, dans la grenouille, c'est presque comme dans le cochon ; tout est bon !
Les batraciens, sans préparation complexe, sont grillées au barbecue. Les promeneurs et les nombreux adeptes d'aérobic, après leur séance, peuvent se régaler !
Nous préférons une collation sucrée après notre excursion. Un jus de coco et un de canne à sucre... Un moment fantastique, pour profiter pleinement du décor naturel exceptionnel des rives du fleuve.
Ambiance différente dans le quartier musulman. Changement de religion... Changement de culture.
La mosquée est ouverte seulement le vendredi pour la prière hebdomadaire. Pas de visite possible...
A quelques dizaines de mètres, dans le jardin d'un temple, des hommes préparent les funérailles d'un défunt. Plus la famille est aisée, plus les funérailles sont imposantes et peuvent durer longtemps.
En soirée, retour sur les berges du fleuve, les couleurs du crépuscule prennent des couleurs insoupçonnées, elles passent du bleu clair, à l'orangé et au violet...
Le halo lumineux est amplifié par les lumières de la ville.
Fin du séjour très agréable à Kampong Cham...
Mercredi 9 novembre 2016
Départ du bus à l'heure cambodgienne. Prévu à 7h30, le conducteur s'installe au volant à 9h.
Nous ne sommes pas pressés. 260 kilomètres sépare Kompong Cham de Siem Rep, le bus est confortable et climatisé.
Alors que le paysage défile, les envies de nouvelles découvertes attisent notre imagination.
L'Est du Tonlé Sap est une immense étendue plate et agricole. Les champs de rizières au vert éclatant sont exposés généreusement au vent et au soleil.
La riche plaine fertile de la région est aussi une opportunité pour les grandes exploitations. A perte de vue s'étalent d'interminables plantations d'hévéas (l'arbre à caoutchouc) de palmiers à sucre et de maïs.
Les maisons en bois sont construites sur pilotis, elles comportent toutes un étage. Les murs sont fait de nattes et de feuilles de palmiers.
L'étage en bambou sert de pièce de sommeil et de cuisine, pas de salle de bain ni de w-c. Sous le plancher, c'est le lieu de vie et de travail.
L'abri sert à tout... Protection des intempéries, des rayons du soleil et des serpents. Il sert aussi d'espace repas et de rangement, pour les outils agricoles et le métier à tisser. Sur les colonnes en bois sont accrochés des hamacs.
Pause repas dans la ville de Kompong Thom. L'artisanat local est dédié au travail de la pierre de taille, nous approchons du site d'Angkor.
La spécialité "sucrée" de la région est le "kralan", une plat à base de de riz gluant cuit dans une tige de bambou, mélangé avec des haricots noirs et du lait de coco.
Des deux côtés de la route les stands succèdent. Nous l'avons apprécié au Laos sous le nom de "khao Lao". C'est excellent !
Sur le bas-côté de la chaussée, à très petite vitesse, notre tortillard dépasse difficilement de lourds chargements tractés par des motos.
Pour les commerçants ambulants, ravitailler les villages est une véritable expédition.
Cinq heures de trajet chaotique, au coeur d'une jungle de tuk-tuks, de scooters et de camions en surcharge, mais un trajet riche d'authenticité. Nous ne sommes pas mécontents d'arriver à destination.
Le conducteur stoppe enfin à la gare routière de Siem Reap vers 14 heures. Une horde de conducteurs de tuk-tuks attend les passagers et nous nous sautent dessus pour remporter la course. C'est le moyen de transport populaire dans la ville.
Parmi eux, un pilote parle le français, le contact est facilité. Pour 3$, nous grimpons à l'arrière de son engin recouvert d'une capote.
Après quelques minutes, brinquebalés au gré des nids de poule, dérangés par la pollution des gaz d'échappement des bus et du bruit pétaradant du moteur de l'engin, le conducteur nous dépose au Sweet Dreams dans le quartier routard.
La terrasse ombragée et le confort offert par la guesthouse ne seront pas de trop pour passer un bon séjour.
A la réception, les formalités sont rapides. Dès les sacs posés dans la chambre, on se rend au centre de la ville pour une balade.
La ville est animée et vivante et surtout très touristique. On retrouve les fils électriques entremêlés sur les poteaux et les rues envahies par les scooters.
Le marché est un formidable bazar ! l'atmosphère est bonne enfant entre les locaux, avides de nourriture aux odeurs plus ou moins agréables et les touristes en quête du souvenir local... Mais labellisé made in China ou Thaïlande !
En cette fin de journée, les très nombreux touristes rentrés des visites des temples envahissent les abords de la rivière.
Porte d'entrée vers les temples d'Angkor, la ville est en plein développement touristique. Le passé français de la capitale de la région est symbolisé par d'anciens bâtiments à l'architecture coloniale, mélangé à l'architecture khmère traditionnelle.
Dans le centre, nous croisons le pilote du tuk tuk qui nous a transporté à la guesthouse. Toujours "postés" dans le centre touristique, les pilotes sont à la recherche de clients pour visiter la cité.
On lui demande s'il peut nous conduire aux temples demain matin. Denise négocie le prix... 28 $ pour 2 jours. Angkor est distant de 7 kilomètres de la ville.
Dans un salon de coiffure, je profite des talents d'un coiffeur. La coupe est parfaite, le prix dérisoire.
Aujourd'hui c'est la Fête de l'Indépendance. Le 9 novembre 1953, le gouvernement français a accordé l'indépendance au Cambodge, mettant fin à 90 ans de protectorat. Les monuments municipaux et les magasins sont pavoisés.
Le drapeau national flotte, suspendu devant les vitrines, improvisant un mât avec un porte-manteau.
La nuit, les illuminations scintillent de mille-feux sur la rivière. Tout est prêt pour la grande fête de l'eau qui s'annonce.
Jeudi 10 novembre 2016
Le conducteur du tuk-tuk est sérieux et... Souriant. A 7h30, il est dans l'impasse de notre guesthouse. Nous faisons les présentations, il se prénomme Hok, un prénom facile à retenir !
Sur le bureau du hall d'entrée, il déploie une carte du Site d'Angkor et nous indique le sens le plus judicieux pour débuter la visite.
On lui fait entièrement confiance.
Il n'y a pas foule lorsque l'on achète les billets dans la zone des visiteurs individuels, elle est située à une dizaine de minutes de l'entrée d'Angkor Wat.
Nous optons pour le "pass" à 40$/p valables pour 3 jours. Nous ne sommes pas obligé de visiter les temples sur 3 jours consécutifs.
Acheté avant 17h, le ticket est utilisable de suite. Acheté après 17h, le ticket n'est valable qu'à partir du lendemain..
Le tuk-tuk est le moyen de locomotion le plus adapté, il est possible de louer des vélos au départ de Siem Reap. On peut se féliciter d'avoir choisi ce moyen de déplacement, pas de vent et la chaleur est déjà suffocante ce matin.
A un "point de contrôle", un agent poinçonne notre ticket. 1 trou = 1 jour de visite.
Bien installé sur les sièges, nous sommes prêt pour débuter la visite. Hok s'engage sur la route du petit circuit
Le premier arrêt est au Prasat Kravan. Edifié en 921, il célèbre grâce à de nombreuses représentations, le Dieu Vichnou. Les bas-reliefs des 5 tours en briques d'argiles représentent la déesse Lakshmi, l'épouse du Dieu.
Ils sont encore de nos jours dans un état remarquable.
On retrouve Hok qui fait une petite sieste dans le parc ombragé.
Le trajet en moto est rapide, nous stoppons au Temple Banteay Kdei.
Datant du XIIè siècle, le temple construit avec de la pierre de mauvaise qualité à subi les aléas climatiques : la sécheresse et les inondations.
Encadré par d'immenses fromagers, Il est peu fréquenté au vu de son état de délabrement, les touristes le visite au pas de course. Nous entrons par une étroite porte, sous le regard d'une tête de Bouddha placée au-dessus du passage.
Hok est prévenant, attentif à l'intérêt que l'on porte au site, il nous signale les Nagas " balustrades". En Asie du Sud-Est, les Nagas sont les gardiens du monde souterrain.
A pied on se dirige vers le Sras Srang. Relié intimement au Banteay Kdei, la vue sur le Baray (le lac) lui vaut une certaine réputation.
De sa terrasse, le roi et ses invités s'en servait de piscine. Les marches qui permettent d'accéder à l'eau sont ornées de statues représentant deux lions et des nâgas (serpents).
Le Ta Prohm est très populaire, le film Tomb Raider l'a rendu célèbre. Comme noyé dans la profondeur de l'épaisse jungle, il reste mystérieux. Son architecture est resté authentique, dans un but intentionnel, une partie en ruine est recouverte de lichens, de mousses et de plantes.
De gigantesques fromagers et ficus ont poussés sur les murs et le haut des ruines, leurs racines tentaculaires étranglent et enlacent les pierres, emprisonnant des portes ou des têtes de Bouddha.
Les murs à demi-écroulés et les troncs d'arbres créent une ambiance surnaturelle, unique !
A quelques pas de là, le Ta Keo. Le temple est énorme, il est un des plus grands d'Angkor. 22 mètres de hauteur. Sa base s'étend sur 122 mètres. Construit avec des pierres en grès très dur, la lecture du dépliant nous signale que son édification fut arrêtée prématurément.
Le temple est très grand... Le temple est très haut ! Après un petit arrêt au niveau de la première terrasse, on grimpe pas à pas au sommet. Les marches sont parfois étroites et usées, l'aide de la main s'impose à certains passages.
De son point culminant, nous avons une vue privilégiée sur la jungle.
Rapide dans sa gestion professionnelle, Hok connait son travail et les touristes. Il nous dépose devant le Chau Say Tevoda.
Edifié au XIIème siècle, de plain-pied, enserré dans une enceinte, il est abimé. Seuls des bas reliefs sont de qualité. L'ensemble est élégant avec le vert éclatant de la mousse sur les pierres.
Le Temple Thommanom, est le suivant. Lui aussi construit au XIIème siècle, dans le style d'Angkor Vat était dédié au culte hindouiste.
Très bien conservé, il possède des linteaux et frontons sculptés avec délicatesse. En s'approchant, on remarque des ornements sur les murs représentant des divinités féminines.
Pour entrer dans Angkor Thom, nous passons sous Victory Gate. Quelle merveille ! Photo Photo.
La porte est sublime, elle est couronnée d'une tour de quatre têtes géantes. La chaussée permet d'entrer à la ville intérieure de Angkor. Le pont est orné de sculptures représentant des dieux et des démons. Cette représentation fait partie d'une légende hindoue.
Le Tep Pranam est un temple récent du XVIème siècle. Le sanctuaire a été remplacé par un édifice moderne dédié au culte de Bouddha. Des fidèles, pieds nus sur une dalle carrelée viennent prier, face à un bouddha assis.
A pied, au bout d'un petit sentier, nous découvrons le Preah Palilay. C'est un petit sanctuaire bouddhique niché dans une zone boisée. Oublié par les touristes attirés par les temples de renom, nous sommes seuls. Des arbres prennent leur aise sur le monument.
L'agent de sécurité, loin de la foule a délaissé pour un instant son "bureau". Le confort du hamac, tendu entre les branchages, est l'occasion de piquer un "roupillon" lors des heures les plus chaudes.
Hok gare son engin dans un parking aménagé, face à la Terrasse du Roi Lépreux, du nom de la statue dressée au sommet d'une colline.
A la base du monticule herbeux, la longue Terrasse des Eléphants de plus de 300 mètres, est ornée de sculptures représentant ce gros pachyderme.
Elle fut conçue pour que le roi puisse assister depuis une plateforme de 5 mètres de haut, aux défilés et parades des soldats et des éléphants. De nombreuses fresques, de sculptures et de bas-reliefs ornent les façades.
Nous distinguons côté nord, d'autres splendides sculptures, représentant des lions et des garudas.
Repas très léger ce midi. Les abords du parking sont envahis par des vendeurs ambulants et des échoppes. Des fruits dont de très goûteuses bananes et des bouteilles d'eau. Hok, prévoyant, à emporté des-encas.
La pause est rapide, le site ferme à 17 heures, nous avons encore des monuments à visiter.
Le secteur vers lequel on se dirige à pied, est particulièrement boisé. Le Royal Palace, restauré par les français n'est pas un incontournable du site. Il ne reste qu'un mur d'enceinte, des bassins et le Temple Phimeanakas.
Le temple construit en latérite est une pyramide carrée à trois étages de 30 mètres de haut. Les façades des murs sont décorées de sculptures de crabes, de poissons et de crocodiles.
Quel calme pendant cette rapide visite. Les édifices sont abrités dans une jungle à la végétation sauvage et abondante.
Hok nous récupère, nous avons quelques centaines de mètres à effectuer pour arriver au Temple Baphuon. C'est un des édifices les plus emblématiques et imposants de la cité.
Construit en 1060, il était consacré à la divinité Shiva. Ce sont des archéologues français qui ont assemblé près de 300.000 blocs de grès, récupérés dans la jungle.
Bien visible sur le sol, les pierres sont numérotées avant de les assembler. Au milieu du site, le sanctuaire central est une imposante construction du temple. Il domine le secteur par une pyramide de 5 étages.
Les grosses racines des arbres anciens se développent à travers la structure en les soulevant et en les séparant.
De nombreux visages monumentaux ornent le temple avec des scènes de combats et des décorations à motifs floraux ou des animaux.
Hok reprend le guidon de son engin... Direction le Bayon, situé au centre de l'ancien site archéologique.
Au coeur de Angkor Thom, le mystérieux Temple Bayon se dresse. Les visages qui composent les façades des tours font débat. 54 visages impénétrables se dressent fièrement.
Sculptés dans le grès, tous différents, chacun manifeste la sérénité au travers d'un léger sourire. Le temple est dans le top cinq des plus beaux et énigmatiques temples du site.
Nous sommes fascinés par son étrangeté, la chaleur presque insupportable a fait fuir le gros des visiteurs, nous pouvons en profiter en petit comité.
La journée se termine, Hok nous a réservé l'instant le plus intense, sûrement le plus intéressant de cette longue journée. Le Temple Angkor Wat, le plus célèbre d'Angkor.
La fierté des Cambodgiens, il figure sur le drapeau national. Le temple est considéré comme la huitième merveille du monde.
Construit au début du XIIème siècle pour honorer la divinité Vishnou, avec des grès différents et en latérite.
Deux structures le compose : le temple-montagne et le temple à galeries. Son architecture khmère a été préservée. Les bas-reliefs qui décorent la partie extérieure du temple central sont remarquables.
L'attente pour monter au sommet est un peu longue, mais de-là haut, la vue y est splendide. Les touristes s'agitent dans tous les sens, il faut faire abstraction des nuées d'amateurs de selfies qui tournoient comme des essaims de mouches tout autour de nous. La vue... L'édifice... Le style de la pose... Qu'est-ce qui est le plus important ?
Il va être 17heures, le site va fermer, la foule s'est dispersée. Nous restons un long moment devant l'entrée majestueuse. L'eau est partout ! Photo Photo.
A l'image du Taj Mahal en 2012... Bonheur inoubliable.
Sonnés par les rayons du soleil et la chaleur, la tête remplie de toute cette profusion de chefs-d'oeuvre, retour à 18h à notre logement. Il est l'heure aussi de la fin de la journée de travail pour Hok.
On se donne rendez-vous pour demain matin.
Pizza ce soir ! nous choisissons une garniture classique... Avec du vrai fromage, la carte propose du crocodile grillé... Non sans façon !
Dans une pâtisserie, je me fais plaisir avec une coupe glacée au chocolat.
Vendredi 11 novembre 2016
Dès la pointe du jour, le soleil est éclatant, la température s'affole rapidement. De jeunes moines vêtus de leur robe safran, munis de leurs parapluies terminent la quête du riz et des offrandes.
Sur les bords de la rivière, p'tit déj local dans un restaurant d'une école primaire.
En compagnie des enfants et de leurs parents, dans un bol, on nous sert des nouilles et du boeuf, un plat appelé "katiev sack kho", c'est une soupe consommée le matin.
8 heures précises... Hok à déployé sur une table de la réception le plan de la cité. Il nous décrit le programme de la journée.
Nous démarrons la visite au sud-ouest d'Angkor Thom. Notre pilote connaît le site par coeur, il s'engage dans d'étroits passages sablonneux et des pistes en latérite de la jungle, empruntés seulement par les locaux.
il gare son engin sur un terrain au bas d'une colline.
A pied, nous grimpons quelques marches escarpées d'un escalier étroit pour atteindre le sommet du Temple Phnom Bakheng.
La-haut, notre premier réflexe est de profiter de la vue, à droite... Angkor Wat, à gauche... La plaine du Tonlé Sap !
Phnom Bakheng est un temple dédié à Shiva. Enormément de tours sont effondrées. C'est l'un des temples les plus menacés de la cité. La tour du temple central est une pyramide de 7 niveaux, au sommet se trouve le sanctuaire.
Le soleil éclaire de mille couleurs les blocs de pierre de latérite, la palette va du doré au verdâtre.
Miracle ! il est encore tôt, nous profitons de quelques instants de solitude et de calme. Quel début !
Quelle chance de traverser la forêt ombragée pour aller à l'extrémité nord du site.
Sur le le chemin qui mène au Preh Khan, notre pilote préféré stoppe au niveau de la Porte Nord.
Nous pouvons détailler la finesse des sculptures sur le pont, au-dessus des douves. Les balustrades sont ornées de sculptures représentant des nagas et des démons, certaines ont été vandalisées ou pillées.
A la sortie d'un virage, nous arrivons devant Preah Khan. C'était une ville s'étendant sur une superficie de 56 hectares.
La structure est formée autour de 4 couloirs orientés selon les axes cardinaux. La cité royale était protégée par 4 grandes enceintes. La première est envahie par une forêt dense. Nous la franchissons en passant par 3 gopuras (tours d'entrée), un petit chemin mène dans la 3ème enceinte. On pénètre dans le coeur de la cité.
l y a des ruines partout, nous en prenons déjà plein à les yeux !
Il y a des temples, un sanctuaire principal avec des statues de Bouddha, des monastères et des stupas.
La jungle pousse au milieu du temple. D'immenses et géantes racines de fromagers envahissent et semblent prendre en otage les ruines. Les équipes d'archéologues ont fait le choix de sécuriser le site au lieu de le restaurer, avec le risque de le détruire.
Le temple témoigne de sa splendeur dans cette ambiance mystérieuse et secrète. Il y a des coins et des recoins partout, un vrai labyrinthe.
Dans la première enceinte, au centre d'un couloir, se dresse un magnifique lingam aux trois formes. A la base, il est rond pour Shiva, au milieu octogonal pour Vishnou et au-dessus, carré pour Brahma. Il représente la fertilité masculine.
A cette heure, les bus des tours organisés n'ont pas encore déversés les nombreux touristes. Peu de monde, une végétation foisonnante. Ce temple est un véritable enchantement... What else ?
Nous roulons sur deux kilomètres, les touristes n'ont pas encore investi le chemin étroit lorsque nous atteignons une petite ile circulaire.
A pied, nous marchons sur la digue d'un bassin artificiel. Au milieu, le Temple de Neak Pean domine un ilot. La visite est courte, on ne peut approcher des constructions.
La vue graphique du temple au milieu de l'étendue d'eau est agréable.
Sur le lac, ambiance et spectacle différent, les arbres vivants se disputent la place avec les arbres décharnés, inondés pendant la saison des pluies.
Nous prenons un instant de repos à l'ombre d'un petit parc où Hok a garé son engin.
Entouré par des kapotiers, le Temple Ta Som est magique.
D'énormes fromagers et de ficus ont envahit les murs du petit temple. Il est entouré d'une première enceinte dotée de deux gopuras. Après avoir traversé une cour, l'enceinte intérieure est ornée de nâgas.
Des tours à étages, des pavillons et un sanctuaire central, construits en pierre de mauvaise qualité, forment l'ensemble du monument qui lentement est détruit par la nature et les évènements climatiques.
Les fromagers et les banians semblent avoir pris possession du lieu. La porte située à l'opposé de l'entrée est recouverte par un vieux banian aux racines tentaculaires. Spectacle ahurissant !
Comme pour ses voisins , Preah Khan et Ta Prohm, peu de travaux de restauration ont été effectués. Seulement un entretien discret de ces jardins en ruines.
Eloignés sur le grand circuit, il y a peu de monde. Pas d'attente pour prendre des photos, les amateurs de selfies sont absents et pourtant c'est un des endroits pittoresques d'Angkor.
Une poignée de kilomètres encore et nous sommes face au Mébon Oriental qui s'élève au milieu d'un réservoir asséché.
Erigé à l'époque sur une île, transformée maintenant en rizière, le temple possède quatre tours encadrant un sanctuaire au troisième et dernier niveau.
Sa construction a nécessité de la brique, de la latérite et du grès. Le temple se fait remarquer par sa simplicité, pas de bas-reliefs ni de scènes divines.
Hok nous fait une faveur, il se dirige vers un temple qui n'est pas souvent inclus dans le circuit. Au milieu des rizières, toujours éloigné du site central, le Temple Prè Rup, est de même architecture, plans et dimensions que le précédant.
Les archéologues pensent que les funérailles avait lieu ici.
Au niveau de la grande tour pyramidale, nous suons à grosses gouttes pour grimper les marches disjointes de l'escalier central. Il permet d'accéder aux 5 sanctuaires situés au sommet. Les sculptures de la tour centrale ne sont pas très visibles.
Là-haut, les vues sont dégagées sur l'ensemble du site.
Retour en fin d'après-midi à la guesthouse. Remerciements à Hok, notre conducteur/guide bien sympathique. Il a participé largement à la découverte de ce site qui n'est pas seulement un musée à ciel ouvert, des familles y habitent et travaillent dans les rizières.
Le présent est bien visible, au détour des chemins et sous la canopée, on croise des pêcheurs, des paysans, des écoliers et des moines bouddhistes.
Angkor restera un souvenir inoubliable, symbole et témoin d'une civilisation disparue.
Fatigué par la chaleur accablante, les déplacements et les "ascensions" au sommet des temples, on s'accorde une soirée repos.
Samedi 12 novembre 2016
Pas de balade pour moi ce matin. Il fait chaud, très chaud, installé à l'ombre de la terrasse, l'air est frais, j'ouvre mon carnet de voyage pour le mettre à jour.
La visite du parc archéologique suscite de nombreuses réflexions. Epris de monuments anciens, d'art et d'histoire en général, le nom de Angkor nous faisait rêver.
Près d'une centaine de temples sur une surface gigantesque... Tous méritent un minimum d'attention. Pour cela, les déplacements avec un bon pilote de tuk tuk et les informations détaillées du "Routard" suffisent.
Mes coups de coeur sont : Angkor Wat. Le Bayon. Preah Khan et Ta Prohm.
Denise en profite pour faire une balade dans les rues de Siem Reap. Elle n'est pas entomophage, mais dans une allée du marché, le contenu d'un panier d'insectes grillés et de vers attise sa curiosité... Mais pas assez pour tenter l'expérience gastronomique !
La saison des mariages a lieu pendant la saison sèche. Suivant la richesse des familles, la cérémonie peut-être très coûteuse.
Tous les rituels sont terminés, place à la fête. La réception se déroule dans la rue, sous un chapiteau. La chaussée est étroite... La circulation est coupée !
Les invités sont festifs et bruyants, en opposition avec leur habituelle apparence discrète, indolente et sereine.
Aujourd'hui et surtout ce soir, mieux vaut ne pas avoir son hôtel à proximité.
Dimanche 13 novembre 2016
Petit-déjeuner à la guesthouse, nous avons un rendez-vous skype avec Benjamin, notre fils.
Dès 10h, le thermomètre est prêt à exploser. Dans la rue, un touriste asiatique a trouvé un allié de taille contre cette chaleur, il se promène avec un iPhone mini-ventilateur devant le visage. Je l'envie en le croisant.
C'est le grand jour de la Fête des Eaux (Bon Om Touk) dans toutes les villes qui bordent le Mékong ou le Tonlé Sap.
L'évènement est unique au monde. Le jour de la pleine lune, les cambodgiens célèbrent le changement de sens du cours d'eau du Tonlé Sap, c'est le moment où le lac se déverse dans le fleuve.
Des régates de pirogues multicolores sont organisées, suivies de danses et de feux d'artifices.
Dans les temples ou sur les berges de la Siem Reap River, avec effervescence, les concurrents s'affairent aux derniers préparatifs. Chaque bateau contient jusqu'à 80 rameurs !
A proximité du marché central et de son activité grouillante et bruyante, le Temple bouddhique Wat Prom Rath est une invitation pour "souffler" un peu dans le calme et la sérénité.
Une grande fresque retrace la vie de bouddha, les peintures un peu naïves donnent un côté kitch, dans une atmosphère surannée.
Nous ne sommes pas complètement dépaysés, une équipe de télévision de France 3 tourne un sujet pour l'émission "Faut Pas Rêver".
Le sujet concerne la Fête de l'Eau. Le journaliste pose des questions à des familles venues assister aux festivités et n'ayant pas les moyens de se loger, ils squattent le lieu religieux... Avec l'accord des bonzes naturellement.
Nous traversons la rivière par un des nombreux ponts pour s'échapper du centre ville et découvrir les petites rues de la rive gauche.
Là, on trouve un autre Siem Reap. A l'écart des touristes, la pollution et les amas de déchets jonchent les trottoirs. Des dizaines d'objets en plastique, des bouteilles, des sacs, etc...
Les Cambodgiens pensent que les rues ou les rivières sont des poubelles. Pas de campagne de sensibilisation, pas de déchetterie, pas de collecte formelle des poubelles et des déchets organiques.
Des dizaines de tonnes de déchets plastiques sont retirées chaque année dans la rivière.
Les problèmes environnementaux sont nombreux et complexes.
On se régale avec un énorme et excellent sandwich au jambon, acheté au Barrio, un restaurant français.
Derrière la "street" 22, au centre d'un parc, le Temple Wat Bo, un des plus anciens de la ville semble vouloir rester oublié.
Plusieurs moines vivent dans ce grand espace délaissé des touristes. A pas lents, nous flânons dans les allées en respectant le silence des lieux.
En bon état de conservation, des représentations murales anciennes décrivent des évènements de vie typiques des khmers. Les moines ont la lourde charge de préserver ce trésor culturel.
Le long d'une allée, le temple nous réserve une nouvelle surprise, "le Chemin des bouddhas" est une rangée de statues de pierre et surtout de taille humaine.
Enorme !
Maintenant, le soleil est haut dans le ciel, les berges de la Siem Reap River sont envahies par la foule des badauds. La Fête des Eaux va se dérouler entre 16 et 19 heures.
Dans les rues proches et sur les berges des deux rives, c'est un déballage digne d'une grande foire, des chaussures, des vêtements, etc... De multiples marchands occasionnels proposent leurs spécialités. Des insectes grillés, des épis de maïs, des mangues et des ananas pimentés... Il faut restaurer les centaines de familles qui ont voyagé durant des heures parfois pour assister au spectacle.
Terminé les entrainements, les bateaux sont à l'eau. Les deux ponts entre lesquels la course se déroule sont fermés à la circulation.
Les écoles, les villes et les pagodes présentent des embarcations de plusieurs tailles allant de 20 à 30 mètres. Elles accueillent 20, 60 à 80 rameurs.
A 16h, trente équipes sont engagées, parmi celles-ci, des équipages féminins.
Les deux premiers jours sont consacrés aux éliminatoires avec des affrontements entre 2 équipages par course.
A la recherche d'un peu d'ombre, la foule se presse jusqu'au niveau de l'eau. C'est un festival haut en couleurs.
Les pirogues sont colorées et décorées de motifs khmers. Les rameurs menés par un "capitaine" s'activent en cadence et avec force, dans un ballet frénétique, encouragés par les centaines de spectateurs.
Sur les berges de la rivière, dans un immense parc, des espaces de restauration sont installés. De nombreuses tables et des chaises attendent une cohorte de gourmands pour la fête qui va durer jusqu'à tard dans la nuit.
Les sonos disséminées à chaque angle de l'espace distillent déjà de la musique dans un fracas d'enfer. Le cambodgien est naturellement pudique dans son comportement la journée... Mais il est aussi déchainé, lorsqu'il s'agit de faire la fête !
La nuit est tombée, de superbes feux d'artifices éclairent le ciel, des lampions rouges et jaunes décorent les arbres.
A la surface de la rivière, des familles entières déposent des compositions de fleurs, en forme de bateaux, qui voguent ensuite au fil de l'eau. La coque de certaines est en feuille de bananiers, mais toutes ont des bougies allumées. L'instant est féérique.
On termine notre séjour dans un restaurant en plein air tout illuminé, loin de la musique. Le contenu de l'assiette reste dans le classique "Nems et frites".
Lundi 14 novembre 2016
Le départ de Siem Reap est laborieux. Nous avions réservé hier à la Compagnie Sok Chamroeun deux billets (21$/p) pour Battambang, comprenant le trajet en bus jusqu'au débarcadère et en bateau sur le Tonlé Sap.
Devant l'agence ce matin, le bus prévu est archi-plein. De nombreux touristes sont sur le trottoir, en attente d'une place.
Comme souvent en Asie le problème (surbooking) est vite résolu, dans le calme et avec le sourire. Un bus supplémentaire arrive rapidement.
Nous laissons derrière nous Siem Reap, il faut seulement trente minutes au conducteur pour nous déposer au quai d'embarquement.
Des bateaux en bois pouvant accueillir une quarantaine de passagers sont amarrés aux quais ou simplement adossés à la berge, dans une eau couleur caramel.
Nous plaçons nos sacs sur le toit de notre embarcation puis chacun s'installe sur un banc en bois. Nous sommes une vingtaine de touristes étrangers.
Vers 9h, le capitaine lève les amarres en direction de la Rivière Sangker et plus loin, le Tonlé Sap...
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A suivre
Cambodge 2ème partie
Le Tonlé Sap
Battambang
Phnom Penh
Sihanoukville
Kampot
Kep
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Souvenirs du voyage
Les coups de coeur
La tranquillité de Kratié et Kampong Cham. Les balades dans les petites iles voisines.
Le site de Angkor. Immense. Magnifique et Inoubliable.
La traversée en bateau de Siem Reap à Battambang, une expérience unique pour découvrir la vie sur le lac Tonlé Sap et ses affluents.
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Les moins
Angkor
- Enormément de touristes. 2.000.000 en 2016. Environ 5.500 par jour.
Il est très difficile d'apprécier la beauté des lieux avec des personnes qui se soucient uniquement de se prendre en photos devant les temples ou les sculptures.
Nous avons été gênés par la présence de certains moines qui prônent le détachement et la frugalité mais collectent de l'argent sur la seule croyance religieuse des Cambodgiens.
La pollution terrestre (déchets plastiques et organiques) et aquatique (huile des moteurs, sacs en plastiques) dans toutes les provinces du pays.
La pollution plastique est une situation préoccupante, une invasion atroce. On le trouve partout.
Malheureusement, aucune éducation sur la pollution et la surconsommation plastique. Mais le pays fait face à une croissance économique extraordinaire, peut-être pas bien organisée.
Les plus gros soucis sont peut-être ailleurs et plus importants pour la vie de la population.