Le blog de claudenise

Informations générales

Visa

Par courrier avec action-visas : 150 € les deux visas pour 60 jours.

Vaccination

Aucune n'est obligatoire.

Question argent

1 €   = 11 700 rupiah. (Rp).

Hors Bali et Java, le change des euros s'effectue surtout à la banque d'état BNI ; sinon pas de problème dans les bureaux de change de rue.  

Par contre, il ne faut accepter que des billets en bon état et demander un maximum de petites coupures.

Question hébergement

Pour une chambre avec salle d'eau, ventilateur ou  climatisation + eau chaude : compter 160 000 Rp. 

Pour notre période de voyage, nous n'avons jamais réservé à l'avance.

Java

Cérémo Lawang 

Wisma homestay

Situé près de l'excellent restaurant Cérama Indah. Chambre sommaire. Pas d'eau chaude. 150 000 Rp (environ 13 €) la nuit.

Sempol

Arabika Homestay

Plantation de café. Prix négocié à plusieurs. Chambre correcte. Salle de bain à la propreté douteuse. Belle vue sur le Kawa Ijen. Superbe jardin et agréable village (employés du staff) implanté dans le domaine. L'hôtel profite de sa proximité avec le volcan.

Bali

Ubud

Pangkung House.

Jalan Hanoman n°49.

Chambre chez l'habitant. Très bon accueil de la famille, petit déjeuner différent chaque matin. Thé ou café à volonté la journée. Chambre propre et spacieuse.

Superbe temple privé dans le petit jardin très luxuriant . Wifi. 180 000 Rp/n.

pangkungbali@yahoo.co.id - 

A recommander. 

Lombok

Gili Air

Nina Cottage

Jardin luxuriant. Chambre propre avec moustiquaire et ventilo. Salle d'eau à l'extérieur. 130 000 Rp/n.

Sumbawa

Sape

Losmen Mutiara.

Près de l'embarcadère du ferry. Accueil désagréable. Chambre vétuste.

Deux nuits : la première à 150 000 Rp. Négocié à 80 000 Rp pour la deuxième nuit.

Question transport

Aérien

Mataram-Makassar. 1 934 000 Rp les deux billets.

Maritime

Ferry

Banyuwangi port de Ketapan (Java)-Gilimanuk (Bali).

5 kilomètres. 1 h de navigation. 120 000 Rp les deux billets. Achetés directement au port.

Padang Bai (Bali)-Lembar (Lombok).

70 kilomètres. 5 h de navigation. Billets inclus (bus+ferry) Ubud-Iles Gili Air.

Labuan Lombok (Lombok)-Poto Tano (Sumbawa). 20 kilomètres. 3 h de navigation. 800 000 Rp (billets bus +ferries).

Terrestre

Bus

Déplacement en bus local et en bémo. Les véhicules sont toujours surpeuplés. Arrêts fréquents, et à la demande. Attention, à la conduite "sportive" des conducteurs. Il est difficile de trouver un moyen de locomotion local l'après-midi, dès 14 h. Le trajet effectué seul est au prix fort. Il faut rester attentif sur les bagages lors des transports de nuit.

Prix des trajets pour 2 billets :

Ubud-Padang Bay-Mataram-Gili Air avec le ferry inclus. Trajet 100 kilomètres. 300 000 Rp.

Gili-Mataram--Labuan Lombok-Poto Tano-Bima-Sape-Labuan Bajo avec les ferries. 800 000 Rp. Arrêt à Sape, le ferry pour Labuan Bajo est annulé. Trajet 430 kilomètres.

Bémo

Aéroport de Surabaya-Probolinggo. 100 kilomètres. 3 h de route. Bémo local. 80 000 Rp les deux billets.

Probolinggo- Céromo Lawang. 50 kilomètres. 3 h de route. Bémo privatisé, car départ en fin d'après-midi. Prix 200 000 Rp.

Céromo Lawang-Probolinggo-Bondowoso. 130 kilomètres. 8 h de route. Bémo local. 100 000 Rp les deux billets.

Bondowoso-Kawa Ijen. 65 kilomètres. 2 h de route. En 4X4. Prix négocié pour 6 passagers. 150 000 Rp les deux billets.

Kawa Ijen-Bondowoso-Situbundo-Banyuwangi. 200 kilomètres. 6 h de route. Bémo local. 80 000 Rp les deux billets.

Gilimanuk-Dempasar. 100 000 Rp les deux billets.

Dempasar-Ubud. 60 000 Rp les deux billets.

Sape-Bima.

Bima-Mataram.

Les gares routières.

Le seul point noir du voyage. Dans les petites villes, ce qui surprend, c'est l'état d'abandon et de détérioration des locaux. Souvent mal entretenues, elles sont sales. L'activité grouillante, peut-être stressante.

Dès votre arrivée dans une gare routière, il ne faut pas être pressé. Le touriste est très rapidement sollicité par les rabatteurs. Ce sont des "professionnels" de la débrouille, mais aussi de l'arnaque. Payés par les compagnies, ils participent à l'ambiance sonore, criant à l'envi les noms des villes desservies.

Ils sont capables de vous demander votre destination et vous accompagner au bus concerné... où pas !

Il ne faut pas être naïf, ils ne sont pas là pour nous rendre service. Être très attentif aux bagages.

Pour éviter les arnaques, il faut acheter le billet, au prix normal, directement au bureau des compagnies. 

Pour les trajets courts, l'achat se fait directement au chauffeur. Il vaut mieux questionner, avant le départ, les voyageurs locaux déjà installés sur les sièges, pour s'assurer auprès d'eux, de la destination finale et du prix. 

Question au quotidien

Avoir toujours de la petite monnaie sur soi. Bien détailler toutes les notes. Connection Wifi très souvent gratuite.

1 bouteille d'eau= 5 000 Rp. 1 coca = 10 000 Rp.

Internet= 3 000 à 5 000 Rp/h. 1 carte postale = 3 000 Rp.

Nasi Goreng = de 15 000, dans la rue à 30 000 (resto pas cher) ou encore 60 000 Rp (resto très chic).

Location d'un scooter de 50 000 à 80 000 Rp la journée.

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Périple du 3 juin au 19 juin 2012

Dimanche 3 juin 2012

Fin du séjour de 15 jours en Corée du Sud avec nos enfants, Manuela et Benjamin. Départ pour eux pour Paris,  de l'aéroport d'Inchon à Séoul.

À minuit, nous, nous prenons un vol en direction de l'Indonésie, assuré par la Compagnie Asiana.

Destination Surabaya sur l'Ile de Java via une escale à Kuala Lumpur en Malaisie.

Le périple en Indonésie va être chargé. Le pays est un vaste chapelet d'iles. Pour ces 6 semaines, j'ai sélectionné en priorité tout ce que peut apporter le pays : richesses culturelles. Paysages. Gastronomie. La faune et la flore...

Il va falloir subir les moyens de transport les plus populaires pour traverser dans l'ordre :

- Java Est

- Bali

- Nusa Tenggara (Iles de la Sonde : Lombok, Sumbawa, Florès)

- Sulawesi (Iles Célèbes) et le Pays Toraja

- Java Centre

Flèche violette : transport aérien.

Flèche noire : transport ferroviaire.

Flèche verte : transport routier.

Flèche bleue : transport maritime.

Dimanche 3 juin 2012

Nous posons les pieds sur le sol indonésien à Surabaya. Il est 12 h, sans difficulté, nous changeons des euros contre des rupiahs (Rp), dans un bureau de change de l'aéroport. Nos euros se transforment en une importante liasse de billets ; la valeur de la monnaie indonésienne, la roupie, connue aussi sous le nom de rupiah, est particulièrement faible !

Par rapport au coût de la vie, nous avons de quoi vivre quelques semaines.  

À la sortie du hall, la chaleur est accablante, étouffante et humide, on s'en prend plein la figure.

Les parkings sont encombrés d'offre de transports collectifs multiples. Dans un chaos indescriptible, les conducteurs de taxis, de minibus, de cyclo-pousses et même de carrioles à cheval, interpellent tous les passants, qu'ils soient simples marcheurs ou voyageurs.

Rien de violent, mais nous avons un aperçu de ce qui nous attend, lors de nos futurs déplacements.

Ils sont très insistants et nous refusons poliment et avec le sourire, leurs propositions.

Une partie du terminal est en terre battue. Dans un désordre très pittoresque, nous découvrons le mode de transport traditionnel et emblématique en ville, le "becak". C'est un cyclo-pousse à trois-roues, dont le siège passager est à l'avant.

La gare routière est le point de départ des "bémos" (minibus locaux) qui font uniquement des petits trajets. Nous en repérons un, stationné à l'écart. Après une discussion avec le conducteur et les passagers, nous prenons la direction de la gare routière Purabaya. 

Une demi-heure plus tard, le périple démarre... En compagnie d'une dizaine de passagers, nous nous installons sur des bancs, coincés entre les sacs de victuailles, à l'arrière d'un bémo. Toutes les places sont occupées, le conducteur prend la direction de Probolinggo. Cette ville, est le point de transit des transports vers le volcan Bromo.

Le voyage n'est pas long, mais, très secoués par l'état de la route, nous atteignons le terminal avec soulagement... Le terminal est à l'entrée de la ville, Il est 15 h et nous sommes les seuls occidentaux. Trop tard pour espérer continuer le trajet en bémo collectif.

Les conducteurs de taxi se livrent une lutte acharnée pour nous transporter à Cemoro Lawang. Si nous ne voulons pas coucher ici, il va falloir louer un bémo privé, car ce village, est le plus proche de la caldeira de Tengger.

Sans faire un gros marchandage, nous faisons affaire avec le conducteur qui nous semble le plus réservé, pour 200 000 Rp (environ 18 €).

La route est sinueuse et escarpée. 50 kilomètres séparent les deux villes. Nous arrivons à 18 h. La nuit va tomber, une brume épaisse recouvre les rues et il est difficile de se diriger dans ce petit bourg.

Dans le centre, les hôtels, qui sont dans notre budget affichent complet.

Près du minibus, un rabatteur, à l'affût de réaliser une petite affaire, nous entraîne chez une connaissance à lui. Son "ami" loue des chambres dans son homestay. 

La maison est idéalement située, proche du sentier qui mène dans la caldeira. Nous avons prévu un départ, à 6 heures demain matin. L'hébergement est sommaire, mais nous convient...

À 2 220 mètres d'altitude, il fait froid et le chauffage est absent dans cette chambre minuscule. Le sac à viande trouve tout son intérêt. Nous passons malgré tout une bonne nuit réparatrice.

Lundi 4 juin 2012

Réveil aux aurores, 4 h30. C'est le cirque dans le village. Ça klaxonne, ça accélère ! Des dizaines de 4X4 déboulent des petites rues. Ce convoi se dirige en direction d'une seule route... Pour les touristes, le must incontournable, est d'assister au lever du jour sur les volcans, depuis le gunnung Penanjakan (montagne).

Le point de vue est à quelques kilomètres de là. La horde de jeeps, démarre en trombe pour se disputer les meilleurs emplacements du point d'observation.

À la pointe du jour, nous sommes sur un piton rocheux, au bord dune falaise. À perte de vue, les montagnes de la caldeira composent un panorama spectaculaire et fascinant.

Dans ce cirque de 16 km de diamètre, s'enchevêtre cinq cônes volcaniques. Je reconnais au centre le Batok. Le volcan est éteint, ses flancs ridés sont ciselés par l'érosion. À sa gauche, les contours du Bromo se dessinent. Son cratère gronde et vomit une épaisse fumée.

Bien couvert, car il fait froid, nous avançons d'un pas décidé vers les volcans. Le chemin est balisé par des pierres, enfoncées dans une véritable mer de sable et de cendre. Pas besoin de guide, il faut aller droit devant... Les volcans sont toujours en face de nous.

Trois "cow-boys", juchés sur de petits chevaux, nous dépassent pour traquer plus loin, les touristes près du Pura Luhur Poten, un temple hindou qui se trouve au pied du Bromo.

Il fut érigé pour accueillir les habitants de cette région, à majorité hindouiste, à l'occasion du festival de Yadnya, une cérémonie pour honorer les dieux.

L'aube se lève doucement, le décor est ébouriffant, maintenant, nous distinguons parfaitement le Bromo (2392 mètres) et le Batok (2440 m) à la silhouette conique si parfaite.

Très vite, au fil des minutes, la lueur s'embrase. Les deux volcans sont situés dans un périmètre proche. Derrière, au loin, une fumée blanche et menaçante s'élève à intervalle régulier du cratère du majestueux Semeru.

Nous sommes parmi les premiers à effectuer l'ascension du Bromo. Le soleil a décollé et entamé sa course dans un ciel bleu clair et limpide, sans nuages. Pour atteindre le sommet, nous empruntons un escalier de 250 marches, qui mène au bord du cratère.

Le long de la pente, au milieu des cendres et de la poussière, des femmes se sont déjà installées pour vendre des offrandes (fleurs, cigarettes...) que les fidèles jetteront dans les entrailles du volcan.

Le cratère fait près de 800 mètres de diamètre. Des volutes de fumée s'élèvent et nous enveloppent. Un chèche à la main, tout en observant la direction du vent, nous tentons de nous protéger le visage.

L'odeur de soufre est nauséabonde et imprègne nos vêtements. Les grondements du volcan sont maintenant tonitruants. Le spectacle est glaçant.

Abrité derrière une simple barrière en pierre, prudemment, je me penche dans la gueule du cratère qui émet ses émanations soufrées. L'intérieur est visible sur quelques dizaines de mètres. Ensuite, on peut imaginer un long à pic, mais il est difficile à estimer sa profondeur...

Le lever du soleil est magnifique, le paysage est surréaliste. Dans ce calme et la sérénité, il nous semble que le jour ne se lève que pour nous.

En se retournant, on voit au loin, des traînées de poussière. Un flux intense et continu de 4X4 descend du point de vue de Penanjakan. 

Il est temps pour nous de partir, heureux d'avoir profité de ces instants dans l'intimité.

À hauteur du temple, des cavaliers nous proposent de nous amener, en prétextant que nous sommes à des heures de marche du point de vue.

Leurs paroles ne nous découragent pas, nous continuons notre petit périple.

Le chemin qui mène au gunnung Penanjakan semble sans fin. Droit et poussiéreux, il traverse une vaste zone sèche, aride et jaunie par un vent chaud et sableux. Les violentes bourrasques forment des petites vagues, le sol rocailleux nous donne parfois des perspectives surréalistes...

Sillonné par les puissantes jeeps qui laissent des traces lors de leur passage, le chemin non balisé, est facilement reconnaissable. Le sol fait de poussières volcaniques, ne laisse pousser que quelques buissons.

L'immense plaine, où le sol rocailleux, nous a donné parfois l'impression de marcher sur la lune, est franchie. Nous voilà au pied du gunnung Penanjakan (2 770 mètres).

L'ascension du chemin, en partie goudronné n'en finit pas. Autour de nous, la végétation tropicale est verdoyante. Plusieurs arrêts photos sont obligatoires, pour profiter de ces décors, derrière nous...

Enfin, sous la chaleur des rayons ardents, à mesure que l'on prend de la hauteur, nous retirons nos pulls.

Au détour d'un lacet, nous apercevons des barrières. Nous sommes au point de vue appelé "King Kong Hill". C'est un petit amphithéâtre bétonné. À cette heure-ci, les touristes se sont volatilisés depuis longtemps...

Parvenu au faîte, le paysage est sublime sur les deux volcans, au premier plan.

La vue, porte jusqu'au très menaçant volcan... Le Séméru (3 676 mètres) le point culminant de Java. Toutes les 30 minutes, des volutes de cendre et de fumée s'élèvent de son sommet. Superbe !

Nous profitons un maximum de ces instants privilégiés, à contempler ces paysages extraordinaires.

La vue offre un contraste frappant. Devant nous, c'est un espace hors du temps. La caldeira est couverte de cendre et de sable asséché, alors que la falaise est envahie par une forêt dense et verte, les arbres y sont immenses.

La descente par le chemin est rapide. Tout en bas, nous subissons une véritable tempête de sable. Le foulard devant le visage s'avère obligatoire pour respirer.

Puis le chemin de terre s'élargit, et nous effectuons une dernière montée vers Ceremo Lawang. Il y a du monde dans le sentier. En fin d'après-midi, les agriculteurs ont terminé les travaux dans les parcelles, ils portent sur le dos de lourdes charges d'herbes pour nourrir le bétail.

Le village n'est vraiment pas charmant, avec des quartiers crasseux. Il fait froid et gris, nous visitons son marché de produits frais. Mieux vaut ne pas revêtir sa plus belle tenue ! L'ambiance est morne, le sol est recouvert de fruits pourris et d'épluchures de légumes. Il est temps de retourner dans le quartier où nous logeons.

La nuit s'avance. Près de chez notre logeur, les paysans travaillent encore dans les champs de choux et de poireaux.

Le soir, au restaurant Cemara Indah, nous dégustons un repas copieux et plein de saveur, en compagnie de 3 couples de Malaisiens. De la terrasse du restaurant, la vue est incomparable sur la caldeira et les volcans.

Quelle belle journée de marche, avec des vues à couper le souffle, dans une ambiance surnaturelle. Époustouflant ! 

Mardi 5 juin 2012

Petit-déjeuner sur la terrasse du resto, dernier regard sur la caldeira, puis très tôt ce matin, à l'entrée du village, nous prenons place dans un bémo. Le conducteur à le sourire... Pas une place de libre, très heureux, il démarre, musique à fond !

Transport authentique et économique, le bémo fait partie de l'aventure et du voyage. Entassés au milieu de la population locale, nous attirons des regards surpris et amusés...

Trois couples d'Occidentaux sont aussi dans la "galère". De nombreux arrêts et des va-et-vient incessants animent le trajet.

Nous sommes serrés comme des sardines, mais l'ambiance est joyeuse dans le véhicule pour rallier Bondowoso. Nous arrivons à 16 h à la gare routière. Même problème que dimanche après-midi : il n'y a plus de transport public à cette heure tardive.

Avec deux couples, nous louons un 4X4 pour rejoindre Sempol. La ville est située à 13 kilomètres du volcan Kawa Ijen. Demain, nous avons prévu son ascension.

La route est bonne, le trajet est effectué assez rapidement. À destination, tous ensemble, nous nous dirigeons à l'auberge Arabika Homestay, une plantation de café. Pour 6 personnes, la négociation des chambres à un bon prix est plus facile.

La chambre est correcte, mais nous allons quand même utiliser le sac à viande. Le point fort de cet hébergement est son jardin qui offre une superbe vue sur le Kawa Ijen. Son nom en javanais, signifie "cratère vert".

Avant de quitter notre chauffeur, nous prenons rendez-vous pour demain matin. Seuls, des engins de ce type peuvent monter au volcan, il n'y a pas de route bitumée à la fin du parcours, seulement une piste de terre.

Mercredi 6 juin 2012

Ciel limpide et soleil métallique. Ce matin, très tôt, nous allons faire une balade dans le village de la propriété. Il comprend une école, déjà ouverte, où tous les enfants sont en tenue identique. Dans les parcelles, des employés cueillent les cerises de café à la main.

À pied, nous nous rendons au village de Sempol. Sur la place centrale, nous achetons des gâteaux et des bouteilles d'eau, pour notre en-cas, sur le volcan.

Sur la place centrale, des employés de la mine grimpent à l'arrière d'un camion. Équipés de grands paniers en osier, ils partent travailler au volcan.

Il est 10 h, nous partons au Kawa Ijen. Le chemin bitumé traverse une forêt riche d'arbres immenses, et de végétaux variés que l'on ne connaît pas. Nous roulons 50 minutes pour atteindre le départ du sentier.

La jeep crachote une épaisse fumée noire. En fin de parcours, le chemin grimpe sur les contreforts du volcan.

Sur le parking, nous donnons rendez-vous au chauffeur, pour qu'il nous récupère vers 16 h.

Nous payons l'entrée du parc (100 000 Rp). Pas besoin de guide, l'unique chemin est large, le sol, en terre battue et en gravillons. Il zigzague en pente douce, d'une colline à l'autre.

Dès le départ, nous entendons parler le français, ce sont les membres d'une famille qui sont venus pour le mariage d'un des leurs, à Bali.

Ensuite, plus de touristes. Nous escaladons les pentes abruptes, d'environ 3 kilomètres du Kawa Ijen, en compagnie des travailleurs. Le décor autour de nous est boisé, le sol pierreux.

Des porteurs gravissent la pente, ils sont chaussés de bottes, de sandales, il y en a un, qui porte des tongs ! leurs paniers sont vides... Et il y a ceux qui descendent ! Depuis l'aube, ils ont gravi le volcan et viennent déposer leur première charge.

Après avoir collecté les blocs de soufre dans le cratère du volcan, ils passent, ployés sous des charges considérables qu'ils portent sur leurs épaules, de 60 à 80 kg, suivant leur gabarit. Tous, dévalent à une vitesse ahurissante le chemin. Du regard et de quelques mots, je leur souhaite bon courage.

L'effort demandé pour transporter ces lourds fardeaux est surhumain... Un porteur a dû surestimer ses capacités. Assis sur le bord du chemin, épuisé, il récupère l'espace d'un instant.

Son panier est posé sur une pierre... Je m'agenouille, après l'avoir difficilement soulevé, je le pose sur mon épaule... Je me lève. Je titube. Je vacille. Le test est bref, j'abandonne piteusement !

Nous sommes à 2 300 mètres d'altitude. La végétation luxuriante laisse la place à un paysage lunaire. Nous arrivons près du cratère, une légère mer de brume créée une atmosphère fantomatique.

Le panorama est indescriptible, nous découvrons un environnement minéral d'une austère beauté. Tout au fond de l'immense entonnoir, la vue du lac, aux eaux turquoise est époustouflante.

Suivant la direction du vent, les émanations des fumerolles sulfureuses nous irritent les voies respiratoires. Le foulard qui protège notre visage est bien léger.

Un porteur, en baragouinant quelques mots d'anglais (notre jargon n'est guère meilleur) est fier de donner des explications à Denise, sur ses journées de travail.

Son épaule est déformée par les charges. L'espérance de vie est courte pour les mineurs et les porteurs. Il nous invite à descendre... Nous le suivons volontiers !

Sur les flancs du cratère, le chemin est raide et rocailleux. À plusieurs reprises, nous grimpons sur des petits rochers pour ne pas gêner la progression des porteurs. L'à-pic impressionnant, ne décourage pas ces hommes, au courage exceptionnel. Ils grimpent à petits-pas, s'accordant seulement quelques instants de repos...

Au fond du précipice, sur la rive du lac, au PH de 0,2, le plus acide au monde, le soufre liquide, de couleur orangé est récupéré dans des collecteurs.

Une fois solidifié, il se transforme en pierre de couleur jaune. Les mineurs, à l'aide de barre à mine, entre deux quintes de toux, le casse en grosses plaques.

Puis, les plaques sont amarrées dans les paniers en osier, le tout supporté par une latte en bois légèrement flexible. 

Des émanations sulfureuses s'échappent, gênant les travailleurs qui se protègent avec un chiffon, tenu entre les dents. L'air est irrespirable, ma gorge est irritée, les yeux me piquent et je tousse... mais je n'ai pas le droit de me plaindre.

Il faut un énorme courage à ces hommes, pour faire l'aller-retour, ils mettent entre 2 et 3 heures. Dans la journée, les porteurs font 2 "voyages", et ce, 3 jours par semaine.

Nous remercions Joko, pour les renseignements et sa gentillesse. Quel regret, cet isolement dû à la langue, nous avons appris quelques mots de javanais avant notre départ, mais ils ne suffisent pas. Discrètement, Denise lui laisse un billet. Les hommes triment à la mine pour envoyer les enfants à l'école.

Nous remontons le flanc du cratère. Les porteurs, devant nous, à petits pas, repartent en colonne, acheminer leurs fardeaux sur leurs jambes fluettes.

L'ascension est terminée, nous faisons le tour de la crête, légèrement plus haut. Les étendues sont moins fréquentées. Dans le calme, et à l'abri des gaz, nous pouvons admirer le cratère, le lac et les émanations sulfureuses. Nous sommes à la fois impressionnés et émerveillés, par le panorama et son univers si inhospitalier.

Sur le chemin du retour, à l'abri des fumées toxiques, des gibbons sautent d'arbres en arbres. Alors qu'il règne un silence absolu, nous entendons le pas cadencé des porteurs, avant qu'ils ne nous dépassent. Le dos, ployé sous la lourde charge, ils dévalent le chemin, au pas de course, plus rapidement que nous !

Un facteur, sûrement aggravant, doit affecter la santé des travailleurs... Tous fument. Et énormément, les cigarettiers ont réussi à convaincre ces hommes, que fumer donne de la force !

Arrivés au camp de base, appelé Paltuding, leur chargement est pesé. Les porteurs se reposent quelques instants, puis ils repartent à l'assaut du chemin !

À la fin de la journée, accoudés à une guérite, ils recevront leur salaire, suivant le poids transporté : 600 Rp par kg de soufre, ce qui leur fait des journées, en moyenne, entre 6 et 8 euros...

Salaire qualifié d'inespéré dans la région. Soit, environ le double d'un riziculteur ou d'un employé qui récolte le café. Mais cela semble être une modeste et piteuse compensation.

Au vu de la pénibilité du travail, les porteurs ne travaillent pas tous les jours.

Le gagnant doit-être le propriétaire chinois de la mine. Très pur, le soufre du Kawa Ijen servira dans l'industrie chimique, pharmaceutique et cosmétique. Il est aussi utilisé dans la fabrication des allumettes, des insecticides, la pâte à papier, etc.

Cette journée sensationnelle nous a permis de découvrir des conditions de travail difficiles et pénibles. Ces hommes, fiers de leur travail, méritent le respect.

Que d'émotion lors de notre repas ce soir. Quelle leçon de vie...

Demain, nos pas vont se séparer avec ceux des couples slovaques, mais nous étions en bonne compagnie...

Jeudi 7 juin 2012

Nous quittons en minibus la plantation, à 7 h, pour la ville de Bondowoso. 

Ce séjour extraordinaire, passé dans la région des volcans, dans un univers si déroutant, est terminé et nous allons trouver, on l'espère, un autre paradis à Bali...

Les paysages traversés sont luxuriants. La route est engorgée par des files de scooters et des camions surchargés. La conduite est très "sportive", les chauffeurs de bus sont les maîtres de la route !

À la gare routière, pas d'attente. Nous grimpons dans un bus pour Sétupol. A l'arrivée, ici aussi, pas de perte de temps. Nous prenons place immédiatement dans un bus local, pour Banyuwangi. La "magie" des transports en Asie opère !

Tous ces déplacements sont interminables, il est inutile de regarder l'heure sans arrêt. Mieux vaut s'attarder à observer la vie locale... Le voyage en bus est ponctué par l'activité du commerce informel.

De nombreux vendeurs proposent des chips, des cacahuètes et autres friandises. Ce n'est pas cher et bien souvent, c'est bon.

L'ambiance est donnée par des musiciens et des chanteurs, qui lors des arrêts, montent prestement dans le couloir. Un petit récital, ils attendent quelques pièces, et ils descendent rapidement à l'étape suivante...

Il fait toujours chaud sans air conditionné, mais le pire, est de résister aux odeurs de transpiration des voisins ! Non-fumeur, je dois subir les volutes de fumée rejetées par les accros de la cigarette... Les Indonésiens fument dès leur plus jeune âge.

Seul, l'aide du chauffeur reste calme et imperturbable. L'œil toujours aux aguets, il surveille les nouveaux arrivants. Son trip, est de compter l'argent... La liasse de billets est habilement coincée entre les doigts.

Nous traversons la partie sud, du Parc National de Baluran. La région est recouverte par la mangrove, une forêt de bord de mer.

Les paysages sont somptueux, constitués de rizières en terrasses, de plantations de café et de fougères arborescentes. Le parc protège de nombreuses populations d'animaux.

Enorme journée dans les transports. Vers 14 h, enfin, nous arrivons à Kétapang, à l'embarcadère du ferry pour l'ile de Bali.

Le petit isthme qui sépare Java de Bali est traversé en 30 minutes. Nous accostons à Gilimanuk.

Il est trop tard pour aller à Lovina, une station balnéaire. À cette heure tardive, il n'y a aucun moyen de transport pour assurer la liaison avec la côte Nord. 

Nous faisons le choix de rejoindre Dempasar, la capitale, en bémo. Il fait nuit lorsque nous arrivons à 20 h. La journée a été exténuante, on s'écroule dans le lit d'une chambre d'hôtel, près de la gare routière d'Ubung.

Itinéraire à Bali

Flèche bleue : ferry.

Flèche rouge : air.

Flèche noire : bus.

Flèche verte : balade en scooter.

Vendredi 8 juin 2012

Au matin, restaurés et reposés, nous grimpons dans un taxi pour rejoindre la gare routière de Batubulan, qui dessert l'Est et le Centre de l'ile.

Nous avons choisi d'aller à Ubud. Cette ville est le centre du tourisme culturel et artistique de Bali.

La route est bien meilleure que sur Java. Nous sommes les seuls passagers dans le minibus. Le nom de Bali résonne dans notre tête, comme un appel à l'exotisme, la détente et la spiritualité... Les paysages défilent, nous laissant espérer de superbes randonnées à travers les forêts et les rizières.

Nous arrivons à midi à Ubud. Mais où dormir ? Le sac sur le dos, nous partons à pied, en traversant plusieurs rues, à la recherche d'une chambre chez l'habitant.

Après quelques minutes, la chance est avec nous. Une famille peut nous recevoir dans sa guesthouse, le Pangkung House.

Le logis est au centre d'un jardin luxuriant. La chambre, bien tenue est superbe et immense, avec une bonne connexion Wifi. Un parterre de fleurs nous sépare de la grande maison des propriétaires... La famille est très sympathique, l'accueil est chaleureux et souriant.

Avec grâce, la grand-mère nous fait visiter le temple familial. Ici, le voyageur a droit à tous les égards...

Nous étalons nos vêtements. Après une petite inspection, nous allons donner des vêtements à laver. Un nettoyage complet est nécessaire, ils sont encrassés par les poussières et les vapeurs nauséabondes des volcans !

Maintenant, il faut penser à s'alimenter. Notre hôte nous conseille un warung (restaurant) proche. Avec gourmandise, nous faisons honneur au plat national. Le nasi goreng : c'est du riz frit avec des œufs, de la viande en petits morceaux et des légumes, le tout est parfumé d'épices. Nous laissons les assiettes vides !

Ubud est réputée pour être l'épicentre culturel et traditionnel ancestral de l'ile. Nous avons l'impression d'être presque hors du temps, malgré la présence importante des touristes.

Repus, nous déambulons à petit pas dans les petites rues étroites jonchées de fleurs et d'offrandes. Le marché alimentaire et artisanal attire une foule de touristes.

Les étals sont surchargés de fruits et de légumes. À chaque stand, nous sommes étonnés par leurs formes, leurs couleurs et quelques-uns, par leurs goûts ! Plus tard, les étalages seront occupés par les marchands de souvenirs.

Ubud abrite un site hors du commun et unique, dans un centre-ville. La Monkey Forest, une réserve naturelle. Le parc est ouvert de 8 h30 à 18 h. Nous déboursons 50 000 Rp chacun pour y accéder.

Environ 600 macaques à longue queue (Macaca fascicularis) vivent en toute liberté. Mais une règle doit-être respecté, ce sont des animaux sauvages, et ici, nous sommes chez eux.

Chaque singe évolue au sein d'un groupe qui occupe un territoire bien précis. Parfois, au détour d'un lacet d'un sentier, qui serpente à l'ombre des immenses arbres, il y a une embrouille ! Les singes s'observent, crient et sautent partout.

On peut s'en faire des amis, mais il faut surtout rester prudent, tant ils sont gourmands... Les macaques peuvent être aussi agressifs et voleurs. Denise en gardera un petit souvenir ! Elle se fait "alpaguer" la bouteille d'eau qu'elle tient à la main.

La forêt tropicale est très fréquentée par les habitants et les touristes. Le feuillage immense et dru, forme une couche épaisse, qui isole de la chaleur.

Au hasard, nous suivons les sentiers qui traversent la forêt à l'ombre d'arbres géants. Les vieux banians sont immenses, d'exceptionnelles lianes-racines tentaculaires se déversent dans des petits cours d'eau et des bassins. Les endroits les plus touffus, ont un air de la saga d'Indiana Jones.

Pour les locaux, la forêt est un lieu de spiritualité. Elle abrite trois temples datant de 1350.

Le Pura Dalem Agung Padangtegal, le Pura Beji et le Pura Prajapati. Des statues et des sculptures traditionnelles ornent ces temples. Seuls, les Balinais hindouistes peuvent venir y prier et y déposer des offrandes.

Nous nous dirigeons vers un autre centre d'intérêt touristique de la ville. Face au marché, le Palais Royal Puri Saren Agung "trône" dans un décor des plus traditionnels.

Résidence officielle de la famille royale d'Ubud, sa première construction date de 1640. Un souverain, entre 1800 et 1823, prolongea le palais avec de nouvelles constructions. Actuellement, les descendants du dernier raja vivent dans le palais.

En face du palais, se trouve le Sosrobaju. Il s’agit de la résidence privée de la famille royale. La visite est interdite au public.

Les jardins et des bâtiments, à l'avant du Palais Royal, sont ouverts aux visiteurs. L'entrée est gratuite... L'ambiance, malgré la foule d'amateurs de selfies, est envoûtante. La belle architecture balinaise, traditionnelle et harmonieuse, où dominent les incontournables lions, les portes à colonne et les murs en brique rouge.

En fin d'après-midi, nous revenons dans notre quartier. Contrairement au reste de la majorité des habitants d'Indonésie, de confession musulmane, plus de 90 % des balinais pratiquent l'hindouisme. 

Nous quittons la longue rue principale Jalan Raya, assaillie par les touristes et les petits vendeurs.

Le charme balinais se trouve dans les ruelles, où les odeurs qui se dégagent des warungs excitent les papilles. Des petits temples bordent les rues. S'ils n'ont pas de valeur historique, car récents ou en constructions, tous conservent leur art et perpétuent la tradition. De nombreuses offrandes et des fleurs sont posées sur le sol.

Les ruelles reculées d'Ubud dégagent une atmosphère "zen". À l'opposé de l'activité oppressante et tendue des rues touristiques.

Nous entrons dans la salle du warung où nous avons déjeuné ce midi. Le cuisinier abuse sur les épices, mais les plats sont succulents... Selamat makan !

Samedi 9 juin 2012

La ville ne manque pas d'intérêt, mais nous voulons explorer les environs. Le Lonely Planet, conseille une balade au volcan Batur, à une quarantaine de kilomètres, au nord de la ville.

Par l'intermédiaire de notre logeur, nous louons une petite moto. Depuis le début du séjour, j'ai compris une partie du code de la route du pays. Chacun a ses règles de conduite et un bon klaxon. Mais ils ont une magique évaluation des trajectoires. Pour moi, il suffira d'être très attentif et de se fondre à petite vitesse, dans la marée motorisée.

J'ai mon permis de conduire international dans la poche, et nous avons chacun un casque sur la tête. Alors Vamos !

Dix kilomètres de pilotage, et en contrebas de la route principale, nous avons le regard attiré par les majestueuses rizières en terrasses de Tegalalang. Le site a du succès auprès des touristes, et il le mérite ! Quel dommage, en face, des dizaines d'échoppes de souvenirs gâchent le paysage. Nous reprenons la route... Vers le calme.

Le bord de la route est jalonné de nombreux ateliers d'artisanat. Sculpture sur bois, de la céramique et des poteries, tous ces produits révèlent leur talent. Un don inné pour l'art et la création.

La route file droit en direction de hautes collines. La température est plus fraîche, mais très supportable. À mesure que l'on prend de l'altitude, les rizières laissent la place à des plantations : caféiers, girofliers et de nombreux arbres fruitiers. Principalement des mandariniers. Une bonne occasion de faire le plein d'énergie !

Nous arrivons sur une hauteur, près du village de Penelokan. À la sortie d'un virage, un belvédère est aménagé.

Face à nous, à perte de vue, le panorama est fantastique sur le volcan Batur, qui du haut de son sommet à 1 717 mètres, impose sa silhouette massive.

Dominant le lac Batur, il attire le regard comme un aimant. Le cône du volcan, formé lors d'une éruption en 1917, émerge au centre d'un cratère extérieur. À l'aide du zoom de l'appareil photo, je distingue aisément sur ses flancs, d'anciennes coulées de lave.

Sans le quitter des yeux, juchés sur la moto, nous prenons la direction des rives du lac, pour visiter des petits villages.

Je pose "l'engin" dans le village de Kedisan. La population vit relativement isolée, au pied du volcan. Ici, les habitants sont : soit cultivateurs, soit pêcheurs. Bien souvent les deux !

Les flancs de la montagne sont fertiles. Sur les rives du lac, l'activité agricole, dans les potagers est l'affaire des femmes, elles cultivent des oignons et des plantes aromatiques.

Les hommes, en équilibre sur leur frêle embarcation, traquent les poissons avec des filets, d'autres travaillent dans des piscicultures.

Le tourisme est peu développé, loin de l'agitation touristique, l'ambiance est tranquille. Quelle quiétude... La douceur de vivre de Bali.

La balade dans la région de Kintamani, n'est pas encore terminée. Plusieurs temples ont été érigés au fil des siècles. À 5 kilomètres, le temple de Pura Puncak Pénulisan, à 1 750 mètres d'altitude, est le plus haut et un des plus anciens de Bali. Il est aussi un des plus pittoresques.

Des inscriptions datent du IXe siècle. Le sarong est obligatoire et est inclus dans le prix d'entrée. Ensuite, il faut grimper plusieurs volées de marches abruptes.

Le site comprend plusieurs cours où se trouvent des statues anciennes. Un musée à ciel ouvert...

Du sommet, par temps clair, la vue s'étend jusqu'à Singaraja, sur la côte et sur les petits villages, nichés dans les plantations de bananiers.

La soirée s'avance. En reprenant la direction d'Ubud, nous retrouvons le climat tropical, chaud et humide.

Dans la campagne, les paysans pratiquent la riziculture inondée. Les parcelles, remplies d'eau, sont entourée de petites digues. À cette saison, ils ramassent le riz à la main. Notre promenade est pimentée par une crevaison. La chance est avec nous, l'incident survient près d'un village. Rapidement, un mécanicien effectue la réparation en quelques minutes (5 € matériels et main-d'œuvre compris).

Nous retrouvons, avant la nuit complète, la circulation chaotique des rues de la ville. La conduite à gauche, est déjà assez déroutante, mais en plus dans l'obscurité, très peu pour nous !

Dimanche 9 juin 2012

Petit-déjeuner sur la terrasse. Une théière à volonté est à disposition toute la journée. La grand-mère s'active dans le jardin. Sa journée débute par des prières et elle dépose des fleurs au temple familial.

Le soleil est déjà haut, lorsque l'on loue des vélos pour visiter la campagne. Le circuit des crêtes de Campuan, dans les environs nord d'Ubud, est long d'une dizaine de kilomètres.

La promenade peut s'effectuer aussi à pied. Le circuit se fait par le même chemin pavé qui longe la crête. Les rizières s'étagent sur le flanc des collines, puis nous plongeons dans une vallée luxuriante, où miroite une rivière, pour ensuite remonter dans les plantations de bananiers.

La région avec sa végétation très exubérante a attiré des peintres occidentaux et locaux. Au milieu de nulle part, un artiste expose ses "œuvres" dans son atelier. Notre petit sac s'alourdit d'un petit tableau. Il faut bien l'emballer pour le protéger, notre périple doit durer encore quelques semaines.

Quel plaisir de pédaler dans les rues des petits villages de Bangkiang Sidem, et de Payogan. Il n'y a pas de touristes, la circulation rare. Aux abords des temples, les habitants nous interpellent gentiment. Sur le pas de porte des maisons, les femmes, en tenue traditionnelle, confectionnent des offrandes.

Loin de l'agitation, nous profitons d'une pause pour déguster une noix de coco. Sans chichis, un grand-père tranche le fruit avec sa machette. Rien de mieux pour se rafraîchir avant de remonter en selle, car la chaleur est suffocante.

Retour dans le centre-ville. Nous ne sommes pas vraiment fatigués, mais nous avons surtout faim... Le warung Ibu Oka est un restaurant prisé par les Indonésiens et les touristes.

La spécialité est la même depuis des dizaines d'années : le babi guling. C'est un cochon de lait, farci de piments, d'ail, de gingembre et d'épices, puis cuit à la broche. Découpé devant les clients, ce plat unique réveille les papilles avec un accompagnement de riz et de légumes de saison.

Victime de son succès, l'attente est un peu longue. Comme nos voisins de table, nous nous régalons du kulit (la peau rôtie) croustillante. Un délice pour moins de 5 € la part !

Ubud possède un musée... Et quel musée, celui appelé Don Antonio Blanco. Un artiste d'origine espagnole, mort accidentellement en 1999. La bâtisse est au sommet d'une colline surplombant la rivière Campuan. Un bâtiment qui mêle l'architecture balinaise et son Espagne natale.

Excentrique, il était dans la lignée de Dali. Un spécialiste dans l'art érotique, dont beaucoup sont des nus et semi-nus et l'illustration de poèmes. Ce petit palais de marbre turquoise est habillé de murs de couleurs vives. C'est un lieu hors norme, où l'originalité parfois louche y règne.

Dès l'entrée, (50 000 Rp), le jardin tropical est noyé dans une végétation luxuriante. Entre les statues de Shiva aux attitudes célestes, nous sommes accueillis par une myriade d'oiseaux exotiques.

Les perroquets, très élégants, sont les plus bruyants. Du rouge au jaune, les couleurs dominantes, en passant par le bleu et le vert, les coloris de leur plumage sont d'une grande variété.  Une occasion supplémentaire de faire quelques belles photos.

Retour à notre maison d'hôtes. Avec le sourire et son agréable hospitalité qui le caractérise, le fils, nous réserve deux billets (bus et ferry compris) pour l'archipel des iles Gili, au large de Lombok.

Lundi 11 juin 2012

Il est 7 h, nous prenons congé de nos charmants hôtes. Le conducteur d'un minibus vient nous chercher. Nous allons effectuer le trajet jusqu'à la ville portuaire de Padang Bai, à l'Est, en compagnie d'une famille de 4 Français.

Les paysages de la campagne, parsemés de rizières sont superbes. La région est moins touristique, ici, c'est l'authenticité qui prime. Situé sur notre gauche, le volcan Agung (3 142 mètres) est majestueux, il est le sommet le plus élevé de Bali. Les habitants vénèrent ce monstre toujours actif, autant qu'ils le craignent.

À 9 h, nous arrivons à Padang Bai. Le village de pêcheurs, est situé dans la partie orientale de Bali. Le port, est le point de départ des ferries pour aller au petit archipel des Iles Gili, à quelques encablures de la grande ile de Lombok.

Le ferry est la solution la plus économique, mais aussi la plus lente... 5 heures de traversée devant nous ! Dès que le bateau a quitté ses amarres, derrière nous, malgré la brume, mon regard est attiré par le sommet du Agung.

La météo dans le détroit de Lombok est clémente, pas de houle, mais une mer d'huile qui nous berce durant toute la traversée. Nous accostons dans le petit port de Lembar, au sud de l'ile de Lombok.

Au débarcadère, nous grimpons dans un bus un peu vieillot, pour atteindre la ville de Bangsal, via Mataram, la capitale.

Quel contraste en si peu de temps ! Lombok est régulièrement comparée à sa sœur Bali... Mais sans le développement tonitruant de sa voisine.

La différence culturelle est bien différente. La population est à majorité musulmane, les mosquées laissent peu de place à quelques temples.

Le bus crachote et peine sur une route en mauvais état. L'imprévu peut surgir à chaque sortie de virage. La chaussée est encombrée par une armée de camions surchargés, d'innombrables deux-roues, de carrioles tirées par des chevaux et les chiens errants... Un cauchemar pour un Occidental.

Une heure de galère... Le conducteur, enfin, gare son bus dans la gare routière de Mataram. La plate-forme est dans un piteux état d'abandon et de dégradation, quelle misère, quelle saleté sur les trottoirs.

Changement de bus, mais toujours avec le même billet... Nous commençons à décrypter toutes les subtilités des moyens de transport... Bus, ferry, bus, et ça marche avec un bout de papier !

La route est bordée de splendides plages de cocotiers. En face, du côté de Bali, le gunung Agung, toujours lui, se détache au-dessus des nuages.

Dans le petit village de Bangsal, à l'embarcadère pour les Iles Gili, nous retrouvons les "codes" des gares routières.

Nous sommes assaillis par une troupe de rabatteurs afin de nous proposer des places de bateau. Pour nous, pas de tracasseries, les billets sont inclus depuis le départ d'Ubud. Il faut attendre simplement que l'embarcation soit pleine (18 personnes).

Les iles Gili sont composées de trois petites iles. Gili Air, Gili Meno et Gili Trawangan. L'ambiance tranquille de Gili Air, décrite par le Lonely Planet à notre préférence.

30 minutes de navigation, le pilote du bateau nous dépose à un petit embarcadère, au sud de Gili Air. Le débarquement se fait en bord de plage. De l'eau jusqu'aux genoux, le sac à dos porté au-dessus de la tête...

L'Indonésie est constituée d'environ 17 000 iles, dont près de 1 000 habitées. Des chiffres qui peuvent laisser sans voix. L'archipel des Gili est un des plus petits...

Ici aussi, nous n'avons pas réservé un logement à l'avance. Un seul chemin sableux traverse le petit village de paillotes. Au hasard, nous visitons chaque location, une par une.

Un jardin, superbement arboré et fleuri nous emballe par sa quiétude. Le Nina Cottage, une petite pension, loue une poignée de bungalows spacieux, dotés chacun d'une terrasse. Nous posons nos sacs dans une chambre simple, la salle d'eau est spartiate, à l'air libre, mais nous suffit...

Brève toilette à l'eau glacée et nous allons dans un restaurant, en bord de plage. On se régale, pieds dans le sable, d'un plat de poisson frais.

Sans visiter les alentours, nous nous jetons dans notre sac à viande. Mais ce n'est pas facile de s'endormir, après tout le stress et la fatigue des transports...

Mardi 12 juin 2012

L'archipel des Iles Gili est minuscule : Gili Meno, la plus petite, est la plus paisible. Gili Trawangan est plus festive. Gili Air avec ses 1800 habitants, nous semble être le bon compromis.

Gili Air est la plus proche de Lombok. Ce cadre idyllique offre de superbes vues. Le matin, au lever du soleil, devant notre bungalow, sur le volcan Rinjani dans le centre de Lombok.

En soirée, quelques minutes de marche, et le sommet du Agung, du côté de Bali, se dévoile.

Après les efforts de la semaine passée, voilà le temps du réconfort et du farniente...

Ce matin, le temps est splendide, le soleil joue à cache-cache avec quelques nuages. La température est excellente.

En tenue de bain, juste une serviette à la main, les pieds nus dans le sable, quel plaisir de longer la longue plage. L'eau est turquoise et cristalline.

Nous arrivons au coin des pêcheurs, quelques bateaux à balancier sont à l'ancre ou échoués sur le sable.

Les fêtards doivent récupérer, nous sommes seuls à profiter de ces instants sublimes... Baignade... Baignade et encore baignade !

Dès que l'on arrive sur l'ile, les plages attirent l'œil, mais une autre "curiosité" nous interpelle... C'est l'utilisation de petits chevaux qui tirent des carrioles, ici, ils sont appelés "cidomo"... Ça procure un emploi pour les locaux ! Mais que c'est triste. La marche à pied est préférable. L'unique chemin est interdit aux engins motorisés. Pas de voitures et de motos, seuls les vélos sont autorisés.

En début d'après-midi, nous sommes devant un dilemme : la sieste, la baignade ou la découverte de l'ile... Ça sera la marche à pied, avec la tenue de plage dans un petit sac !

Sandale au pied, les chaussures de trekking sont au placard. Quelle surprise, dans l'intérieur de l'ile, des vaches broutent paisiblement à l'ombre des cocotiers. Dès la sortie de l'école, des enfants jouent au ballon.

Ce petit paradis est à taille humaine, en 2 heures, nous en avons fait le tour. Pas d'immeubles... L'atmosphère et l'environnement de bout du monde sont là.

Sur la plage, des pêcheurs assurent le repas du soir. La vie suit son cours tranquille à Gili Air.

Mercredi 13 juin

Ce matin, dès l'ouverture d'une agence de voyage, nous réservons deux billets de bus pour rejoindre l'ile de Flores. Le voyage va être long, il va falloir traverser l'Ile de Lombok, puis celle de Sumbawa. Un trajet d'environ 24 h !

Les billets prépayés assurent différents moyens de transports :

- Un bus de Bangsal à Mataram. De la capitale, un nouveau bus jusqu'au port de Labuhan Lombok.

- Un ferry de Labuhan Lombok pour Porto Tano sur l'ile de Sumbawa. De nouveau, un bus pour atteindre le port de Sape.

- Un ferry de Sape à Labuanbajo, sur l'ile de Florès. Tous ces transports, au prix de 800 000 Rp.

Face à notre habitation, le monde de "Némo", est à moins de 2 mètres de la surface de l'eau.

À quelques brasses, des récifs coralliens entourent l'ile, entre la plage et le tombant récifal.

Au milieu des herbiers, le fond est recouvert de coraux plus ou moins dégradés. Les tortues marines son absentes... Dommage. Mais le plaisir est extrême, à nager au milieu de centaines de poissons colorés.

Jeudi 14 juin

Encore une dure journée ! Balade dans l'intérieur de cette oasis. Nous découvrons la mosquée qui, tôt le matin, réveille les fidèles et les "autres".

Les abords du chemin sont souillés de déchets. Nous ne pouvons pas rester insensibles et détourner notre regard sur la pollution. La gestion des déchets et des ordures, est décuplée, par l'expansion du tourisme. Un défi à relever pour les prochaines années.

À Gili Air, le temps est au ralenti, nous nous adaptons facilement à son rythme : Observer les pêcheurs avec leurs différentes techniques.

Contempler le volcan Agung, son sommet est si loin et pourtant si proche, tant son altitude, à 3 140 mètres, domine le panorama.

Se mettre en tenue de bain, pour profiter d'un petit tour dans l'aquarium. Je passe de longues minutes, la tête sous l'eau, avec mon masque et le tuba.

En fin d'après-midi, "buller" en sirotant une bière, avec au loin, la vue sur le sommet du Rinjani...

Vendredi 15 juin

Dernière matinée sur l'ile... Nous la quittons à regret.

L'embarquement sur le bateau public est épique. Il faut éviter de lacer les chaussures, avant de grimper sur les banquettes en bois, car le bain de pied est obligatoire.

Au débarcadère de Bangsal, les rabatteurs nous attendent. Ils proposent le transport en carriole à cheval (50 000 Rp) pour effectuer quelques centaines de mètres qui mènent à l'arrêt des bus. Nous y allons à pied.

La place dans le minibus est prépayée. Denise montre nos billets au conducteur pour rejoindre Mataram.  

À la gare routière de Mandalika, nous sommes une nouvelle fois surpris par l'excitation et la frénésie des rabatteurs des compagnies de bus.

Sur les quais, ils encerclent en criant les potentiels clients. Maintenant, nous sommes habitués à ce raffut. Une mafia désagréable et impressionnante, qui force par leur détermination, à "décrocher" un client. Nous sommes satisfaits d'avoir réservé nos billets.

Le bus démarre à 15 h, nous avons le temps d'aller au marché traditionnel de Mandalika situé à proximité. La visite est incontournable pour s'immerger dans la vie locale. Nous sommes très éloignés du marché touristique d'Ubud.

Dans un labyrinthe indescriptible, sous des bâches, tout ce qui peut se vendre est étalé sur les étals. Les odeurs sont accablantes pour les narines sensibles.

Les stands sont colorés de mille couleurs. L'activité est trépidante, un haut lieu de scènes de vie, les "sensations" sont au rendez-vous ! Nous adorons...

Le conducteur démarre avec du retard, les places se sont remplies au compte-gouttes. Maintenant, le bus est bondé à craquer. Un paysan, à côté de nous, est chargé de lourds sacs de victuailles.

Les paysages traversés sont incroyables, la région rurale est très verte. Au pied du volcan Rinjani (3 725 m) les champs agricoles (soja, manioc, tabac, etc.) et les rizières prennent des couleurs surnaturelles, très exotiques. L'ile est peu connue, à l'écart des hordes de touristes que connaissent ses voisines.

Chaque détail de ces régions rurales est inattendu, il est difficile de rester insensible à ce mode de vie encore intact. Chaque détail attire mon œil... Le mode traditionnel de transport en charrette en bois ne connaît pas les "visages pâles". La population est à 90 % musulmane, les mosquées se succèdent les unes après les autres.

Nous arrivons enfin à Labuan-Lombok. Au port, l'attente pour monter dans le ferry est pénible. Il est impossible de connaître la vraie raison du retard de 4 heures. Nous posons des questions... Pas les Indonésiens, sûrement habitués à tous ces aléas ! 

En début de soirée, le ferry appareille. Nos sacs sont laissés dans la soute du bus. La traversée se fait sans soucis. Des passagers prient dans la mosquée aménagée. D'autres jouent aux cartes, tous sont des fumeurs assidus, la cigarette semble collée aux lèvres.

Assis sur le pont, j'ai la chance et le plaisir d'assister à la télévision, au match de foot opposant la France contre l'Ukraine. Victoire des bleus 2-0 !

Il est 2 h du matin, le ferry accoste à Poto Tano sur la côte Ouest de l'ile de Sumbawa.

L'étape va être longue encore, jusqu'à Sape, notre terminus... Il fait nuit noire. Nous remontons dans le bus. Les amortisseurs du véhicule ont connu des jours meilleurs, la région est montagneuse, la chaussée est sinueuse et accidentée. Le conducteur veut rattraper le retard causé par le bateau, il se prend pour S. Loeb.

Il fait froid, nous sommes fatigués et la majorité des passagers souffrent du mal des transports... Bonjour la vue et les odeurs !

Samedi 16 juin

Nous arrivons à Bima à 9 h du matin. L'heure à laquelle nous aurions dû prendre le ferry, au port de Sape, pour accoster à Labuan Bajo, sur l'ile de Flores...

Sur la place principale, un minibus est prévu pour la ville de Sape.

Au pas de course, nous partons à la recherche d'une agence de voyages. Il faut valider de nouveaux billets pour prendre le ferry demain (changement de la date à cause du retard).

La discussion n'est pas aisée, compliquée et rocambolesque, mais Denise sort du bureau avec son bout de papier !

Sur la place centrale, le bémo se présente. Il est archi bondé, mais le conducteur veut optimiser encore plus son trajet. Il s'engage dans des petites rues, pour récupérer des villageoises, au marché local.

De la volaille dans une main, l'autre soutenant un sac de riz, elles s'entassent, pour se faire déposer dans la campagne, les unes après les autres.

Fin de la galère... Nous arrivons à Sape à 17 h.

L'accueil que nous recevons au Mutiara Hôtel n'est pas très sympathique, la propreté de la chambre est douteuse. Mais notre intérêt pour ce logement est important, il se situe à quelques dizaines de mètres du quai des ferries.

Dès les sacs posés, nous allons prendre des nouvelles des horaires de départ.

Amarré à son ponton, le ferry est prêt à appareiller, tout va bien... Il ne reste qu'à trouver un restaurant, et à profiter d'une bonne nuit de récupération.

Dimanche 17 juin

Nous sommes parmi les premiers passagers à la plate-forme du port, dont une dizaine de "têtes blanches"...

Le ferry est énorme, le bruit des moteurs est assourdissant. Un embouteillage monstre se généralise, avec des camions surchargés, des voitures, des motos et des bus bondés.

Nous sommes prêts à partir avec nos sacs... Un responsable du port, annonce que le départ, prévu à 9 h30, est annulé. La cause serait due aux mauvaises conditions météo et des courants, très forts, dans la Mer de Flores.

Les touristes se sont regroupés, la seule information que l'on nous conseille, est de revenir dans la journée pour prendre des nouvelles.

L'appontement se vide rapidement, les locaux ont l'habitude de ses retards... Ils semblent soumis... Sans  se plaindre, sans revendiquer, le visage impassible, ils font demi-tour.

Nous réservons une nuit supplémentaire au Mutiara. Le propriétaire, le sourire moqueur, est satisfait de ce contretemps, il refuse même des clients. Dans les chambres, Il fait très chaud et elles sont  infestées de moustiques... Soupirs !

Nous retrouvons un peu de sérénité, même quelques espoirs ! Sape est un village de pêcheurs. De misérables maisons de bambous et de planches disjointes, posées sur des pilotis, s'étirent le long de la ligne droite, qui mène au centre-ville.

Nous retrouvons un peu de sérénité, même quelques espoirs ! Sape est un village de pêcheurs. De misérables maisons de bambous et de planches disjointes, posées sur des pilotis, s'étirent le long de la ligne droite, qui mène au centre-ville.

Dans les parcelles inondées, des employés travaillent dans des rizières, c'est l'époque du repiquage des plants de riz.

Le marché local, installé au centre du bourg est riche en couleurs. Les femmes, un fichu sur la tête, sont assis à même le sol, sur des sacs en plastique.

Les légumes et les fruits, voisinent avec les viandes et les poissons. L'économie locale, pittoresque et odoriférante !

Ici, les rues sont encombrées par des carrioles tirées par des chevaux. D'agréables effluves de poulet, grillé à la braise, s'échappent des étals de restauration. Nous détournons les yeux sur l'hygiène... Nous testons, c'est un régal, trop bon !

Nous nous enfonçons dans la ville. Derrière le bazar, les habitants du quartier sont pauvres et vivent dans des conditions d'hygiène douteuse.

Les maisons sont délabrées, au milieu de cette misère, les mosquées sont les seuls édifices qui bénéficient d'argent pour la construction ou la rénovation.

Nous en trouvons une, dont l'architecture ne résiste pas à l'évolution contemporaine. Son dôme vert, en céramique, est dominé par un minaret au design moderne.

Son sommet, abrite 4 haut-parleurs, qui permettent au muezzin, de faire retentir l'appel à la prière sans grimper au sommet.

Dans l'après-midi, nous revenons vers le port. Sur le chemin, j'aperçois  la plaque professionnelle d'un dentiste. Une occasion inespérée pour me faire recoller une dent baladeuse. Le praticien me reçoit immédiatement, l'intervention est bénigne, et est réalisée avec compétence et efficacité, pour 10 €...

Le quartier est animé. Entre des motos, de jeunes danseurs sont en pleine répétition. Habillés de riches costumes, ils répètent avec application, devant l'entrée d'un boui-boui.

Leur expressivité est unique : mouvements des doigts et des poignets, assortis de contorsions symboliques. Ils racontent des aventures de personnages mythiques... Que de spontanéité et de sourires.

Nous avons seulement 2 kilomètres à parcourir, des moto-taxis et des conducteurs de carrioles à cheval (appelées "Ben Hur") se proposent pour nous transporter. Nous refusons en souriant, mais ils ne sont jamais insistants (nous avons souvent connu pire.)

Nous ne sommes pas au bout des surprises. Un motocycliste débouche à un carrefour. Il semble noyé sous une multitude de ballons de baudruche multicolores. À quel moment va-t-il décoller ?

Nous avons la conviction que c'est dans les villages que nous sommes le plus proche des traditions et du mode de vie quotidien des Indonésiens.

À l'extérieur du village, l'habitat est unique. Toutes les maisons sont sur le même modèle : sur pilotis au-dessus de la mer. Très colorées, elles sont de formes rectangulaires. Même la mosquée du coin !

Pataugeant dans des enclos à poissons, des pêcheurs, se retournent et nous interpellent avec le sourire. Les enfants, sont des gamins espiègles, ils prennent la pose, pour très vite, venir se mirer dans l'écran de l'appareil photo. 

Nous dînons dans warung recommandé par le Lonely Planet. Des restos douteux, nous connaissons... Mais celui-ci n'est pas mal, nous redoutons les effets dans la nuit...

Que de situations imprévues. La journée a été riche en rebondissements. Mais, il ne faut pas que la situation se prolonge.

Avant de retourner à l'hôtel, nous allons aux nouvelles l'embarcadère. Le départ du ferry est toujours prévu pour demain matin.

Lundi 18 juin

Comme hier matin, nous sommes sur le quai, toujours en compagnie de la dizaine d'Occidentaux, impatients d'embarquer. Rapidement, la foule motorisée et à pied se rassemble sur la plate-forme.

D'innombrables officiels font des va-et-vient incessants. Ils arborent fièrement des galons et des médailles, identiques aux uniformes des militaires de l'Ancien Régime russe.

Le verdict tombe : le départ du ferry est annulé. Une tempête tropicale s'est formée dans la Mer de Flores. Le prochain départ pourrait avoir lieu dans... 3 jours !

La jetée se vide rapidement. Nous sommes une nouvelle fois surpris par le comportement des Indonésiens... Pas une mauvaise parole, pas une récrimination. Une situation impensable chez-nous !

Réunion de crise des "touristes". Un groupe, va poursuivre le séjour à la plage, à 50 km de Sape. Ils reviendront plus tard tenter leur chance...

Cette nuit, suivant les circonstances liées au transport maritime, nous avons prévu un plan "B".

Nous allons rejoindre Mataram pour prendre l'avion pour le Sulawesi. Nous allons inverser le sens de notre périple, pour terminer le voyage par l'Ile de Flores et le Centre de Java.

À 7, nous louons un bémo pour rejoindre Bima, la capitale de Sumbawa.

Le départ de Sape est houleux. Le ton monte avec le rabatteur, qui a trouvé le conducteur du bémo. Très vindicatif, et de plus, bien éméché, il veut nous faire payer, aux prix fort, le transport.

Nous faisons affaire directement avec le chauffeur, bien plus sympathique et serviable.

À Bima, nous achetons des billets (ferry et bus) pour Mataram. Le trajet est identique qu'à l'aller. Le seul avantage, est de profiter des paysages de jour et de connaître l'histoire de l'ile. 

L'éruption du volcan Tambora, en 1815, a été une des plus puissantes de tous les temps. 90 000 personnes sont décédées, et le séisme a déclenché une période de refroidissement climatique en 1815 et 1816.

Nous prenons le temps de faire connaissance avec nos jeunes compagnons d'infortune. Échange des adresses de blog, avec Emilie et Sébastien. Ils vont terminer leur tour du monde dans 5 mois.

A suivre dans la Deuxième partie

Le Pays Toraja

Ile de Flores

Rinca

Les varans de Komodo

Jogjakarta

Jakarta

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Avis sur l'Indonésie

La barrière de la langue fait que nous sommes restés parfois sur notre "faim", pour comprendre les traditions culturelles et religieuses. Mais ce que nous recherchons dans la visite d'un pays est avant tout, les rencontres avec la population, souvent avec un sourire, une photo (surtout dans les zones moins touristiques).

Nous avons aimé l'amabilité des Indonésiens, leur calme et leur sourire. Hors des zones très touristiques, les habitants sont très attachants.

Sa croissance économique et sa démographie obligent l'Indonésie à faire face à de nombreux défis environnementaux.

Il est difficile de comprendre et d'accepter le niveau de pollution. Trop de déchets, trop de plastiques. Un gâchis généré par la frénésie d'accéder à un niveau de vie plus facile, mais bien légitime...

Les pollutions qu'elles soient terrestres ou marines seraient sûrement moindres, avec une meilleure information et des structures plus adaptées. Mais pour certains pays, les priorités sont immenses...

Des sites naturels exceptionnels ont jalonné notre parcours, des paysages très souvent volcaniques, associés à une végétation exubérante.

Une faune marine multicolore et des conditions climatiques parfaites font de ce périple un VOYAGE INOUBLIABLE.

Le bilan d'un voyage est un exercice difficile. La traversée nous a permis de vivre des séquences invraisemblables, que ce soit au niveau des rencontres et des paysages.

- Java Est.

Java est une ile d'une grande diversité. Les points d'orgue : la Caldeira du Tengger et des vues magiques. La beauté de la nature à l'état pur... Le Kawa Ijen et son décor lunaire qui restera gravé dans notre mémoire. Quelle belle rencontre avec Joko, le porteur qui a su nous faire vivre avec fierté son "enfer".

- Bali.

Une ile paradisiaque sûrement, mais aussi très touristique. Notre passage bref dans la région d'Ubud. Bali est reconnue pour être l'ile des dieux. Nous pouvons confirmer, l'ile possède un charme envoûtant. En grande partie par le respect de la coutume et la tradition des offrandes, que ce soit dans les maisons, dans les rues et les temples.

Notre incursion dans le cœur de l'ile, nous a permis de découvrir des paysages de rêve.

- Lombok.

Une autre population, moins confrontée aux touristes. Une autre religion que sa sœur Bali. L'ile est à majorité musulmane... Peu de temples et énormément de mosquées. Notre séjour se résume seulement à l'archipel des Gili...

Pour nous, Bali, c'est bien... Gili Air, c'est mieux.

- La population

Du premier jour au dernier, nous avons eu un excellent contact avec une population souriante et adorable. Les Indonésiens sont curieux, serviables et très souvent de bonne humeur. Seul point négatif, mais récurant sur tous les continents... Les personnes qui gravitent autour et dans des gares routières.