Voyage au Vietnam 2007
Hanoï
Baie d'Along
Hué
Hôi An
Hô Chi Minh-Ville
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Voyager avec de grands enfants, encore étudiants, permet de partager des moments uniques et de revenir heureux. Mais, c'est aussi un défi, lorsque l'on ne dispose que de 2 semaines.
Avec ce temps limité, lors du choix des destinations à privilégier, il n'y a pas de place aux imprévus. J'ai été obligé d'adapter l'itinéraire, en fonction des moyens de déplacement, du choix du logement et d'adapter un rythme commun...
- Le nord, avec Hanoï, la capitale Vietnamienne. Le littoral avec la Baie d'Along. Ninh Binh et les paysages des pics karstiques.
- Le centre du pays, avec Hué et son patrimoine exceptionnel, inscrit par l'UNESCO. Hôi An, la ville est réputée pour son centre historique, et pour ses jolies plages.
- Le sud, avec Hô Chi Minh-Ville. Dernière étape, dans le pôle économique du pays. Découvrir les vestiges de la présence française.
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Question argent
Conversion Euro - VND (dong vietnamien) le 25 février 2007.
1 VND = 04,8 € ---------- 1 € = 20 995 VND.
100 € = 2 099 594 VND.
Question transport
Routier
Hué à Hôï An. Bus local. 140 kilomètres de trajet. 4 heures de route.
Hoï An à Ho Chi Minh-Ville. Bus local. 850 kilomètres de trajet. 19 heures de route.
Ferroviaire
Hanoï à Hué. 1 compartiment de 6 couchettes. Trajet 660 kilomètres. 15 heures de voyage.
Question hébergement
HANOÏ
North Hotel N°1
15 Hang Ga Street.
Bien situé. Accueil chaleureux en Français. Chambres et sanitaires propres. 12 € la nuit.
HUÉ
Binh Du'ong I Hôtel
10/4 Nguyen Tri Phu'ong.
Bien situé. Bon accueil. Chambres propres. 10 € la nuit.
HÔI AN
Hôi An Trade Union Hotel
50 Phan Dinh Phùng.
Hôtel d'État, rénové récemment. Bien situé. Chambres propres. 10 € la nuit.
Hô Chi Minh-Ville
BETTY
9 Da Quang Dāu.
Bien situé. Accueil chaleureux en Français. Chambre simple et propre. 12 € la nuit.
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Vendredi 16 février 2007
Départ de Bordeaux-Mérignac ce matin à 6 heures pour Paris avec nos enfants, tous deux étudiants, et un ami de notre fille.
Nous décollons, à 13 heures de l'aéroport Charles de Gaulle, pour Hanoï. Le voyage du retour, se fera depuis Hô Chi Minh-Ville. Le vol est assuré par la compagnie Cathay Pacific. 1015 € le billet.
Comme lors de tous nos voyages , nous partons un peu à l'aventure, sans réservation des hôtels... Hormis Hanoï pour notre arrivée. Le même défi est lancé pour les transports. Les déplacements, se feront en fonction de la durée du séjour, dans chaque ville.
Flèche bleue : transport en bus.
Flèche rouge : transport en train.
Samedi 17 février 2007
L'escale est de courte durée à Hong-Kong, désigné comme le meilleur aéroport au monde, pour l'année 2006.
Décollage à 9 heures, nous arrivons 14 heures, à l'aéroport Noi Bai, de Hanoï. Le passage est rapide au contrôle de l'immigration, nos passeports sont validés très rapidement.
Devant le hall d'arrivée, nous prenons un taxi pour le centre-ville, distant de 30 kilomètres.
Denise, a réservé par mail, depuis plusieurs semaines, des chambres, à l'hôtel North Hôtel I. Il est situé rue Hang Ga, dans le centre historique. Légèrement à l'écart de la zone touristique, mais à proximité du grand Marché Dong Xuan.
L'accueil du propriétaire est très chaleureux. C'est un ancien médecin, qui pratique un excellent Français.
Dès les sacs déposés dans les chambres, nous partons à la découverte de la capitale. Il est l'heure de déjeuner. Hanoï est considéré comme le paradis de la cuisine. La capitale regorge de petits restaurants, où déguster un plat sur les trottoirs.
Des odeurs subtiles, flottent autour des gargotes, elles viennent taquiner nos narines. Les "jeunes", connaisseurs de la cuisine asiatique, sont tentés par un pho, une star de la culture gastronomique du pays.
Nous nous installons sous une bâche en plastique. Des planches reposent sur des tréteaux et des tabourets d'enfants, sont installés sur le trottoir.
Un serveur nous sert la soupe nationale du Vietnam. Les nouilles sont accompagnées de viande de poulet, de viande de bœuf, de citron, de piment, de poivre... Laissant une saveur incroyable dans la bouche.
Simple, pas de chichi, pas cher et facile à manger, sur place ou à emporter. La cuisine de rue n'a que des avantages, pour les Hanoïens et les touristes.
Le lac Hoan Kiem est le cœur du Hanoï colonial, nous nous y rendons à pied. Les distances sont courtes et les rues bien plates.
Au milieu du vacarme pétaradant des scooters, de nombreux touristes, calés dans des "pousses-pousses", nous dépassent à la vitesse d'un escargot.
Autour du lac, dans cet espace épargné de la trépidante agitation urbaine, les bords de cette étendue d'eau, sont le rendez-vous des familles et des amis qui viennent s'y reposer.
Sous les flamboyants, ces superbes arbres décoratifs, un vendeur ambulant a installé son commerce de barbe à papa. Les enfants, sont fascinés devant son étal. L'homme vend toute la journée, il permet aux habitants à faible revenu, de se faire plaisir à bon marché.
Sur les allées, autour du lac, des "anciens", accomplissent des exercices physiques. Pour certains, de la marche, pour d'autres, de la course à pied. Les plus traditionnels pratiquent le Tai Chi.
Au milieu de l'eau, l'îlot de la Tortue, avec son stupa de forme carré, rend hommage à l'animal sacré... C'est le symbole affectif de la ville.
Le vent souffle suffisament, les cerfs-volants assurent un ballet de magie et de poésie. Le ciel d'Hanoï se transforme en un kaléidoscope de couleurs et de formes. Au Vietnam, le cerf-volant n'est pas seulement une source de plaisir pour les enfants, ça l'est aussi pour les adultes, et même les plus âgés.
Pour se rendre au Théâtre de Marionnettes Thang Long, c'est la confusion dans la rue. Les trottoirs sont encombrés de motos, et la chaussée, de voitures... de motos et de scooters !
Tous les espaces réservés aux piétons, ont été transformés en aires de stationnement pour les deux-roues.
Cachés derrière un rideau, des marionnettistes déploient, avec habileté et sans relâche, leurs mains, pour faire jouer un spectacle coloré. À la surface de l'eau, des poupées, à base de bois et de bambou, racontent l'activité quotidienne des paysans, et celle des personnages des légendes et des contes populaires.
Ce spectacle est reconnu patrimoine immatériel national. Autour de nous, les spectateurs se prennent au jeu. Ils sont totalement immergés dans les histoires.
Retour au cœur de Hanoï. Nous arpentons le vieux quartier historique. C'est un embrouillamini de ruelles, à l'urbanisme d'un autre âge, qui contraste avec les avenues et les autres grandes rues de la capitale.
Nous plongeons dans la folie marchande. Ici, tout est à vendre... Tout est à acheter !
Chaque rue, conformément à la tradition asiatique, est spécialisée. Le "quartier des 36 corporations" concentre plus de 40 rues et ruelles dédiées aux métiers. Un musée vivant à ciel ouvert. Les commerces s'étirent sur les trottoirs.
La rue Hang Duong, est la rue des sucreries, une profusion de bonbons pour les gourmands. Des produits alimentaires confits sont étalés sur les étagères.
Nous passons dans la rue Hang Tre. C'est une concentration d'artisans qui travaillent le bambou. De fines échelles sont appuyées sur de misérables façades. Tout est exposé, en quantités incalculables, il y a des échelles, des meubles, des pipes à eau et des outils. Quel charme !
La rue Hang Ma croule sous les jouets, les masques et les lampions. Nous sommes emportés par l'abondance des couleurs, c'est une explosion de coloris, où domine malgré tout le rouge.
Une rue très typique, appelée Hang Thiec, abrite les artisans ferblantiers, un métier transmis de père en fils.
J'entends dans une arrière-cour, le bruit d'un marteau. La préservation de ce métier traditionnel semble assuré. Mais, au milieu du bric-à brac, je relève quelques mentions Made-in-China. Hanoï, n'est pas prête à perdre son âme commerçante...
Dans quelques rares rues, l'architecture des maisons est unique. Les façades, à 3 étages maximum, sont très étroites et ornementées.
Au rez-de-chaussée, les minuscules boutiques du jour, se muent en appartement, et même en parking pour le scooter, le soir venu. Chaque mètre carré compte.
La journée, la densité humaine est démesurées dans les échoppes. L'intimité, ouverte aux passants, ne semble pas poser de problème. Le quartier, pourtant, n'a rien de désordonné, son aspect, préservé d'une modernité extravagante, est très vivant et attachant.
Le Marché de Dong Xuan a brûlé en 1994, il a été reconstruit avec sa façade d'origine. Il est situé près du Pont Long Bien et de la gare. Ce sont les Français qui ont construit les premières halles en 1889.
Nous parcourons les rues adjacentes, souvent surpris par l'accélération d'un scooter, il faut zigzaguer entre les chiens errants et les étals. L'odeur des crevettes fermentées, vient nous titiller les narines. Nous sommes face à un vrai spectacle, animé et coloré.
L'agitation est encore très active en début de soirée, les vendeurs courent dans tous les sens, certains, le corps ployé sous de lourdes charges, transportent des paquets qui font deux fois leur poids.
La médecine orientale garde une place importante dans la vie de la population. Le commerce des remèdes traditionnels existe depuis longtemps dans le quartier. Herbes, racines et fleurs sont vendus dans les boutiques. Les produits sont conservés dans des tiroirs, d'autres sont suspendus dans des sacs en papier ou en plastique.
Dans les rues du quartier, quelle que soit l'heure, le touriste est percuté par une espèce d'effervescence contagieuse. Le marché est joyeux et bruyant... Il faut regarder, puis sentir pour enfin goûter.
Une armée de petites mains, trucident, plument et dépècent, une quantité incroyable de poulets.
Après avoir été transportés jusqu'au trottoir, les poissons sont déposés dans des bassines d'eau oxygénée pour les maintenir en vie. Je reconnais des carpes, mais il y a des espèces que l'on n'a pas l'habitude de voir chez nous. Le pavé est jonché de divers débris !
Devant les étals, les clientes ne descendent même pas de leur scooter pour faire leur marché. Tout bon commerçant, doit faire en sorte, que sa marchandise soit accessible au motard.
Nous dévorons, chacun, un ananas frais. La vendeuse nous le découpe finement en carpaccio. Le goût est parfumé, un trésor de vitamines.
À l'accueil de notre hébergement, le gendre du propriétaire, gère une agence de voyage. Nous réservons des billets de bus pour Ninh Binh. Départ demain matin.
Dimanche 18 février 2007
En bus, la ville de Ninh Binh est à 95 km d'Hanoï. La bourgade n'est pas particulièrement remarquable, mais c'est la porte d'entrée de ce que les brochures touristiques nomment " la Baie d'Along terrestre".
Un paysage de pics karstiques, aussi spectaculaires, que les paysages morcelés et réputés de la baie maritime.
Un minibus vient nous chercher à notre logement. Deux heures plus tard, le conducteur nous dépose à Tam Coc, un village à 8 kilomètres au sud de Ninh Binh. C'est le lieu de départ de la balade en bateau à rames. Plusieurs scènes du film Indochine ont été tournées ici en 1992.
L'embarcadère est le plus connu, c'est celui qui reçoit le plus de visiteurs. Les Vietnamiens sont calmes, discrets et polis, mais dès que des groupes sont formés, c'est la cacophonie, un tintamarre pas possible. Un joyeux tohu-bohu, à croire que le silence est malvenu.
Le départ des bateaux, ressemble à un périphérique d'une grande ville, aux heures de pointe. Mais cette attraction est bien organisée.
Un système de roulement, permet de respecter un nombre de sorties identiques aux rameuses, en fin de journée. Chaque embarcation possède un numéro.
Le soleil est déjà haut, nous prenons place dans des petites embarcations. La balade est prévue pour une durée de trois heures.
En un long cortège, nous naviguons sur la rivière Ngo Dong, au milieu des roches karstiques entourées par des rizières. Cela lui vaut le nom de "baie d'Along terrestre".
Le paysage est magnifique, paradisiaque. Les rameuses ont une curieuse technique pour faire avancer l'esquif. C'est fascinant... Notre accompagnatrice, pour ramer, le fait à la force de ses pieds, les jambes tendues, l'ensemble avec une aisance remarquable. Cette technique traditionnelle de rame, est ancrée dans la culture et dans l'histoire du pays.
Les pitons rocheux, en forme de pain de sucre, se dressent au milieu d'un paysage sans relief. L'harmonie, entre les montagnes et la rivière, crée un paysage impressionnant et époustouflant.
Nous croisons des vendeuses sur des canoës-épiceries, elles vendent des boissons, des fruits et des babioles... Leur obstination et leur acharnement sont gênants, nous faisant culpabiliser à chaque fois que l'on est interpellé !
Tam Coc signifie "trois grottes". Ce site naturel nous enchante par sa beauté préservée et sa richesse géologique.
Nous passons sous la première grotte qui s'appelle Hang Ca. Longue d'une centaine de mètres, elle se situe sous une grande montagne. Sous la voûte, il y a quelques stalactites spectaculaires.
Contrairement à d'autres sites, il n'y a pas de balade prévue à pied, nous restons dans la barque, pour passer sous les deux grottes qui suivent.
Hang Hai est traversée rapidement, elle doit faire une soixantaine de mètres. Les reflets du soleil font ressortir la beauté de Hang Ba, la dernière grotte est caractérisée par une voûte très basse. Il faut baisser la tête, mais sa beauté est envoûtante...
Sur le prix du billet, les rameuses n'en récupèrent qu'une petite partie. C'est une entreprise, qui possède la concession des bateaux. Aussi, tout le long du parcours, notre batelière ouvre une petite malle et nous propose des objets d'artisanat, des nappes, des foulards, des cartes postales... Elle insiste, en élevant la voix. Nous refusons poliment et avec le sourire, ça passe !
Devant nos yeux, d'immenses tapis de champs verts se succèdent, en harmonie avec les nuances de vert des rizières.
Revenus à l'embarcadère, sur le quai, nouveau coup de pression pour un "tip". Nous lui donnons le pourboire qu'elle réclame, mais l'acharnement quelle y met, gâche un peu la relation.
Le paysage est pittoresque dans la vallée totalement plate, avec des rizières à perte de vue, entourées par les montagnes calcaires. Dans un champ, un paysan, assis à califourchon sur un buffle, surveille son troupeau. Le cadre est idyllique.
En repartant de Tam Coc, la ville de Hoa Lu est un des trésors cachés du nord Vietnam. Elle est d'une richesse historique, culturelle et naturelle importante.
Le Temple Dind Tien Hoang est un des vestiges le mieux conservé de l'ancienne capitale impériale du Xe siècle. Nous traversons une rivière par un pont en pierre.
Insérées dans une enceinte, deux pagodes, au milieu d'un parc, agrémenté de majestueux arbres centenaires, caractérisent l'ampleur de la dynastie qui régna sur le pays. L'architecture des lieux de culte est harmonieuse et raffinée.
Nous traversons plusieurs cours et des jardins. Si le décor est impressionnant, les détails sont à relever, sur les sculptures sur bois et pierres, et les colonnes laquées.
Signe des temps, les selfies et les photos, sont devenus un mode d'expression incontournable de la jeunesse vietnamienne. Très ouverts avec les touristes étrangers, de jeunes scolaires sollicitent Denise, à travers les allées, pour un petit cliché...
En rentrant dans les faubourgs d'Hanoï, nous sommes "soufflés" par le flot de scooters et de motos, qui se croisent dans tous les sens.
Cette année 2007, le pays rend obligatoire, le port du casque. Mais l'information n'est sûrement pas encore passée, où les mentalités n'ont pas évolué... Nous croisons des familles de 4 personnes, j'aperçois une famille de 2 adultes et trois enfants répartis sur le siège... 1 devant, 1 au centre et 1 tout au bout. Seul le papa à le casque !
Les motocyclistes se moquent des embouteillages. Ils envahissent les trottoirs et ignorent parfois les feux rouges. Les pilotes ne s'invectivent jamais, ils klaxonnent !
Aux intersections, en contournant les voitures dans les files d'attente, ils sont au premier rang sur la ligne de départ.
Qu'il est difficile pour un piéton, de se frayer un passage, pour traverser une rue. Nous appliquons une règle impérative pour éviter un accident, se joindre aux autres piétons, pour former un groupe et surtout ne pas courir, mais avancer doucement.
Les flots des deux-roues ondulent, comme un banc de poissons, pour éviter l'obstacle... Souvent d'ailleurs, un touriste apeuré !
Ce soir, à l'hôtel, nous réservons une sortie de trois jours en bateau pour visiter la Baie d'Along. Départ demain matin.
Lundi 19 février 2007
Nous laissons une partie des bagages à la consigne de l'hôtel. Tôt ce matin, le conducteur d'un minibus vient nous chercher. Le véhicule est confortable, heureusement, car nous mettons 4 heures, pour effectuer les 155 kilomètres, qui séparent la capitale, de Ha Long-City.
De nombreux tronçons de la route sont en travaux (terre, poussière et gravillons) la vitesse est réduite... Enfin, nous arrivons dans l'ancienne cité. C'est le point de départ, pour effectuer les excursions dans la baie.
Nous sommes dans le quartier de Bai Chay, dans la zone touristique qui concentre les hôtels, les plages publiques et le port d'embarquement.
L'embarcadère ne fait pas rêver. Derrière des hangars, des dizaines d'habitations de fortune, bordent les canaux qui se jettent dans la mer.
Dans la crique, des centaines de bateaux sont amarrés, d'autres, sont au large dans la baie, et attendent les clients. Les sorties, vont de la journée à plusieurs jours.
Le ciel est gris et brumeux. À 13 heures, nous embarquons sur le sampan qui va nous promener pendant trois jours. Les bagages sont rapidement déposés dans nos cabines.
Le capitaine, autour du thé traditionnel, nous fait un rapide briefing sur le périple proposé, puis un repas nous est servi.
La météo s'est nettement améliorée, le bateau quitte son appontement. Mon regard est captivé par les sampans traditionnels. Leur gréement, les distingue et fascine les amateurs de voile. Les petites embarcations, créent une scène pittoresque, avec leur façon de glisser à la surface de l'eau.
Les eaux émeraude de la baie, abritent près de deux mille îles, dont certaines sont baptisées de noms évoquant leurs formes ou leurs légendes. Appelés aussi "pains de sucre", les rochers émergent des flots de la Mer de Chine, en s'identifiant suivant l'imagination de chacun, à des formes humaines ou animales.
L'équipage jette l'ancre. Nous allons explorer la Grotte Sung Sot. Appelée "Grotte des Surprises", c'est une des plus spectaculaires de la baie.
L'entrée de la grotte est atteinte après une petite escalade d'une centaine de marches. La grotte à une superficie de 12 000 m2, une hauteur de 30 mètres. Une passerelle, longue de 800 mètres, permet d'évoluer à l'intérieur de 3 salles qui s'échelonnent, reliées par un couloir. Nous descendons dans une première petite salle.
Un étang, formé par l'eau, qui s'écoule du plafond depuis des fissures, fait la séparation avec un deuxième compartiment. Ici, la voûte s'abaisse, des stalactites pendent, tantôt fines, tantôt imposantes et translucides. Du sol, partent des stalagmites qui se rejoignent pour créer des colonnes.
Un passage étroit nous mène à la dernière salle... La plus étonnante. Nous sommes émerveillés de découvrir cette forêt minérale. Face aux formes étranges des roches ou des irrégularités des parois, chacun y va de son inspiration...
Un judicieux éclairage, aux couleurs un peu kitch, intensifie les couleurs des concrétions et les met en valeur.
Le groupe est de retour sur le bateau. Après quelques minutes de navigation, le capitaine nous dépose sur l'île Titov. Une plage, en forme de croissant de lune, s'étire au pied d'une colline recouverte d'une forêt tropicale.
Pas le temps de bronzer, l'arrêt est trop rapide, mais nous profitons des vaguelettes qui s'échouent doucement sur le sable blanc. L'ile à de la chance, son rivage est protégé de la pollution plastique et des déchets... Car des déchets, il y en a partout... Nous sommes surpris et choqués de voir cela.
Après ces instants agréables dans l'eau, nous poursuivons notre navigation. Le ciel, la mer et les bateaux... Le panorama est magnifique, et s'ouvre devant les yeux d'un nouveau capitaine !
Les villages flottants attirent notre curiosité. Les villageois vivent sur des radeaux en bois et des flotteurs, certains bateaux sont alignés les uns aux autres pour former une ligne.
Leurs embarcations, sont à la fois, un moyen de transport, et le moyen de subsistance pour la pratique de la pêche, de l'aquaculture, et pour les femmes, de stockage des produits qu'elles vendent aux touristes.
Pas de rues, de l'eau à perte de vue. Les habitants vivent hors du temps. Les conditions de vie sont difficiles, même si les enfants vont à l'école - une école flottante - les télévisions diffusent les mêmes programmes que sur la terre...
Le capitaine, "le vrai", met la jonque à l'écart des autres embarcations pour la nuit. À l'ancre, moteur éteint, pas de gîte, le silence est presque mystérieux.
La cabine est spacieuse et agréable avec sa baie vitrée. L'obscurité tombe, une petite brise marine se lève. S'allonger et regarder les étoiles... Quelle sensation étrange et formidable !
Au petit matin, l'air, est bien frais. Denise et moi, nous sommes seuls sur le pont principal, pour profiter du lever du soleil. Le panorama est unique avec le changement de couleur sur les roches.
Mardi 20 février 2007
Après le petit-déjeuner, une sortie en kayak est prévue. Les eaux calmes de la baie sont idéales pour la pratique de cette activité.
Une occasion rare de pagayer dans l'eau émeraude, d'approcher des rochers calcaires, de passer sous les voûtes de petites grottes, et de longer les maisons flottantes, rustiques et colorées, des pêcheurs.
Revenus au bateau, des femmes et des enfants viennent à notre rencontre en canot pour vendre des fruits et des légumes.
Ce mode de vie ne nous laisse pas indifférents sur certaines injustices. Peut-être que le tourisme, leur apportera dans le futur, des activités qui améliorerons leurs conditions de vie.
Nous accostons sur l'ile de Cat Ba pour passer la nuit dans un hôtel. La baie abrite 1600 ilots qui créent ce paysage unique et pittoresque. En raison de leur aspect abrupt, la majorité des petits archipels sont inhabités et ne sont pas affectés par la présence humaine. Cat Ba, est l'ile la plus grande et échappe à la règle...
Mercredi 21 février 2007
L'ile de Cat Ba abrite le Parc National de Cat Ba, où de nombreuses espèces endémiques végétales et animales y sont présentent.
Dès le petit-déjeuner avalé dans la salle commune, nous partons pour une randonnée, sur les hauteurs de la colline.
Les premiers pas se font dans le fouillis d'une petite jungle. La pente devient plus élevée, je transpire. La montée devient plus raide sur le sentier qui serpente entre les éboulis rocheux. Il fait chaud, la sueur coule sur mon visage et dégouline le long de mon dos... Mais la promesse d'un superbe panorama là-haut, me motive.
Au sommet, nous avalons un petit en-cas, tout en admirant les paysages fantastiques des baies voisines. Nous avons de la chance, le soleil fait une timide percée au milieu du voile nuageux.
L'itinéraire se fait en aller-retour. La descente est délicate. Dans l'étroit couloir, il faut le pied (très) sûr au milieu des rochers et des éboulis.
À 12 heures, le capitaine appareille. Vers 13 heures, nous accostons au port de Bai Chay.
Le retour en bus à Hanoï est épique. Le conducteur a fait du surbooking. Il est très désagréable lorsqu'on lui présente nos billets. Face à l'insistance des touristes lésés - la majorité sont des étrangers - il fait descendre des locaux, qui semble-t-il, ne sont pas surpris de ces pratiques.
Nous retrouvons nos chambres et nos bagages à l'hôtel en fin de journée.
Jeudi 22 février 2007
Pour cette dernière journée à Hanoï, je prends le plan des rues, car il est facile de se perdre, dans le labyrinthe des ruelles.
Frais et en forme, nous nous dirigeons vers le pont Long Biên, un héritage de l'époque coloniale française. Anciennement, pont Paul Doumer, il a été construit en 1902.
La majestueuse carcasse rouillée, permet à une noria ininterrompue de cyclistes et de scooters, de traverser le Fleuve Rouge.
Au centre, la voie ferrée, permet à quelques trains, de passer sur la rive gauche, en direction de Lao Cai.
Sous le pont, le marché de gros est encore ouvert, mais c'est la nuit que se passe toute l'activité. C'est le marché de Long Biên.
Toute la nuit, des camions ont déchargé des montagnes de fruits et de légumes. Nous plongeons dans un tourbillon de couleurs, d'odeurs et de bruits. Maintenant, ce sont les marchands des petites épiceries qui viennent s'approvisionner. Ça fourmille, ça grouille...
Derrière leurs énormes sacs de jute, remplis d'épices et de légumes secs, s'alignent les visages écarlates des épicières.
La rue est un spectacle permanent. Il se passe toujours quelque chose.
Nous croisons des groupes d'hommes. Accroupis sur le bord du trottoir, ils jouent à un jeu traditionnel appelé Co Tuong, une variante du jeu d'échecs.
Rien ne les perturbe, ni les bruits de la circulation, ni les commentaires des observateurs. Assis plus confortablement, un autre groupe, jouent aux dominos !
Mais tous les habitants ne jouent pas... La vie est difficile pour les porteurs - le plus souvent porteuses - qui, dans leur labeur quotidien, portent de lourdes charges sur la palanche, le balancier à deux paniers.
Dans un parc, un spectacle à lieu, à l'occasion de la Fête du Têt. Depuis le 18 février, le pays est entré dans l'année du cochon de feu. La fête la plus importante du Vietnam, célèbre à la fois, l'arrivée du printemps et le Nouvel An lunaire.
Hanoï et le Mausolée Hô Chi Minh situé sur la place Ba Dinh, sont indissociables l'un de l'autre. Nous nous y rendons, en passant sous une porte de la citadelle. Il faut adopter le mode zigzag, entre la chaussée et les trottoirs.
Le monument est dédié à la mémoire du libérateur et de l'indépendance du peuple Vietnamien. Celui qui a créé la République démocratique du Viêt Nam est décédé en septembre 1969.
Le Mausolée, fait 22 mètres et 41 mètres pour chaque côté. Deux gardes, sur les côtés, et des soldats vêtus d'un uniforme blanc, maintiennent l'ordre et le respect de ce lieu sacré du pays.
Une foule nombreuse fait la queue pour se recueillir devant la dépouille de "l'oncle Ho", préservée par le froid, sous un sarcophage en verre. Ce sont des experts russes qui ont réalisé ce travail de conservation.
À l'intérieur, il est interdit de photographier, fumer et faire des vidéos. La tenue vestimentaire et comportementale est stricte, contrôlée par des gardes.
Dans le prolongement de l'avenue, le Palais du Gouverneur Général de l'Indochine, de style néoclassique, abrite maintenant les bureaux du gouvernement.
Situé au sud de la cité impériale de Thang Long, le Temple de la Littérature, est un monument rare de l'architecture vietnamienne traditionnelle.
Le Vietnam et Confucius. Le philosophe, est né en Chine vers 550 av. J.C. Confucius développa une philosophie de vie plus qu'une religion, basée sur le respect de la famille et de la société.
Le Temple de la Littérature érigé en 1070, est dédié à Confucius. Le confucianisme sera porté au rang de doctrine nationale à cette époque.
L'entrée est formée par quatre piliers en brique. Le monument se compose d'une série de Temples, entourés par des cours. Des portes relient les cours entre elles.
Ce fut la première université confucéenne du Vietnam. Les fils des aristocrates et des mandarins y poursuivaient leurs études.
Au centre du complexe religieux, des deux côtés du Puits de l'Éclat Céleste, nous passons devant des stèles en pierre. Exactement, 82 stèles, où sont inscrits les noms des diplômés de l'académie confucéenne, sous les dynasties entre 1442 et 1779.
Chaque stèle est une œuvre unique et repose sur la carapace d'une tortue. Pour les étudiants, c'est un passage incontournable. Ils sont nombreux à frotter la tête des tortues. Ce geste, est censé apporter la réussite dans les études, la santé et la prospérité.
Manuela et Benjamin se joignent à eux. Ils visent le succès dans leurs études.
Au fond de la quatrième cour, se dresse le temple de Confucius. C'est ici que de nombreux Vietnamiens viennent faire leur offre...
Devant le Temple de la Littérature, de nombreux calligraphes officient sur les trottoirs, entraînant des embouteillages de piétons. L'art de bien former les caractères, ou des dessins à l'encre de Chine, est une tradition au Vietnam.
À la tombée du jour, nous passons dans le marché nocturne du vieux quartier, le long de la rue Hang Dao. Pêle-mêle, des centaines d'étals, de vêtements, de chaussures, et d'artisans se succèdent. Mais ce qui m'attire, est la gastronomie... Les allées sont bordées d'échoppes minuscules qui se ressemblent. Nous nous frayons avec peine un chemin, je m'attarde devant chaque étal, qui repose sur des tréteaux bancals... Des couleurs, des odeurs et une ambiance unique !
Il faut partir, nous rejoignons en taxi, la gare ferroviaire. Le train de nuit doit nous mener à Hué, dans le centre du pays, à 650 kilomètres.
Le train est à l'heure. Nous prenons possession de notre compartiment-couchettes. L'ensemble a l'âge du train, c'est-à-dire très vieux !
Nous jetons un regard sur les toilettes, pour l'instant, elles sont assez propres. Mais nous avons 15 heures de route !
Dans le couloir, une employée du service restauration passe, avec un chariot rempli de confiseries. Du thé, des chips et des sodas. Nous avons pris nos précautions. Charles, prévoyant, a trouvé un super camembert "Petit Toinou" et des pizzas, dans un commerce, près de la gare.
Nous sommes secoués dans tous les sens. Si le roulement d'un train peut bercer les chanceux, ce n'est pas pour moi. Je ne ferme pas l'œil, il m'est impossible de trouver une position confortable, tant la couchette est exiguë. L'air est glacial, la climatisation n'est pas réglable. Denise, comme toujours, dors d'un sommeil de plomb.
Au lever du jour, grâce à l'allure très lente de la locomotive, nous avons le temps de profiter des paysages de la campagne. Les planteurs de riz pataugent déjà dans l'eau boueuse.
Un contrôleur, vers 12 heures, vient nous signaler l'arrivée imminente à Hué.
Voyager "en train de nuit" permet de gagner du temps, c'est aussi un moyen économique et une nouvelle expérience. Mais il ne faut pas en abuser !
Vendredi 23 février 2007
Je pourrais reprendre l'expression "ce n'est pas la destination qui compte, c'est le voyage". Notre trajet a duré 15 heures !
Tout juste débarqués du train, nous posons nos bagages au Binh Du'ong I Hôtel, un hébergement conseillé dans le G.D.R. Il est situé dans la ville moderne, en bordure de la Rivière des Parfums, en face de la citadelle.
Face à l'hôtel, sur le trottoir, une odeur appétissante se dégage des marmites d'une "Maïté" locale. Elle propose une cuisine populaire de la rue.
Soucieuse du confort de ces clients, elle a installé des petites tables et des tabourets, avant même que le jour se lève. Nous nous asseyons et on dévore avec délectation un Bun Bo Hue, une savoureuse soupe locale, composée de bœuf et de porc. Le plein d'énergie est fait pour tenir jusqu'à midi.
À toute heure de la journée et de la nuit, les trottoirs sont envahis par les petits commerces. Dès que les derniers clients sont partis, ce sont des charrettes et des tricycles, chargés de fruits et de légumes, qui viennent prendre possession des trottoirs.
En début de soirée, de nouveaux commerçants, chargés de réchauds à gaz et de barbecues vont prendre place. C'est le marché de nuit qui va s'installer. La culture de trottoir est extraordinairement riche et unique.
Sans perdre de temps, nous louons des scooters, pour visiter le Tombeau Impérial de Tu Duc, situé à 6 km au sud de Hué.
Nous traversons une forêt de pins, le long de la rivière des Parfums (elle tient son nom des plantes médicinales qui poussaient sur les berges).
Nous atteignons le parc de plusieurs hectares, composé d'un îlot au milieu d'un lac. Des vendeuses de fleurs fraîches et d'offrandes se sont installées près de l'entrée. Des pavillons et des temples, dont les plans furent réalisés par l'empereur lui-même, se trouvent sur des terrains en terrasses.
Sur cette petite île, se dressent des pavillons, lieux de loisirs de l'empereur. Non loin de là, un temple dédié à sa mère. Plus loin, la zone du tombeau. Un escalier monumental mène au "Palais de la Modestie" qui deviendra le lieu de culte de Tu Duc et de l'impératrice.
Nous sommes les seuls visiteurs à traverser la cour royale, qui, dans "son jus", abrite des statues d'éléphants et de chevaux. Nous atteignons le Pavillon des stèles, flanqué de deux piliers. Sur le monument de 20 tonnes, se trouve l'épitaphe écrite par l'empereur lui-même. Les obélisques, sur les côtés, étaient censés montrer le bon chemin, pour entrer dans l'au-delà...
Comprendre l'histoire ancienne de Hué et du Vietnam est intéressant, mais il faut beaucoup d'imagination.
À mon avis, le présent est aussi à en prendre en compte, car la modernisation est en train d'effacer petit à petit la culture traditionnelle du pays. Dans la campagne, l'architecture de quelques maisons évolue vers une touche très occidentale.
Les tenues traditionnelles disparaissent également. L'image des étudiantes, circulant à vélo, coiffées de chapeaux coniques a changé. Les casquettes et bobs les ont remplacés.
Mais quel plaisir de circuler dans le calme, loin de la frénésie des rues d'Hanoï.
Samedi 24 février 2007
Classée au Patrimoine Mondial de l'Humanité par l'Unesco depuis 1993, Hué est située sur la côte, à la limite du 17e parallèle, là où le pays fut scindé en deux, après la guerre contre les Français, par Ho Chi Minh en 1954. La ville a particulièrement souffert lors des bombardements pendant la guerre contre les États-Unis.
L'ancienne capitale impériale du Vietnam (1842-1945) est très différente de Hanoï. Elle symbolise la culture, la poésie, l'écriture, la ville des mandarins et des anciens intellectuels.
Construite entre 1804 et 1833, la Citadelle de Hué est bâtie sur la rive gauche de la rivière des Parfums. Elle fut le centre d'activité de la famille impériale et de la cour. Elle se composait de trois enceintes :
La Forteresse royale, entourée de douves, est la plus importante. Derrière l'épaisse muraille, construite selon l'architecture des citadelles de Vauban, abritait les bâtiments administratifs.
La Cité Impériale. Actuellement, 50.000 personnes vivent à l'intérieur de la Citadelle. Les édifices à ne pas manquer sont : le Temple du culte des Empereurs. Le Palais de la Reine-mère. La Porte du Midi et le Palais du Trône.
La Cité Pourpre Interdite. Également située à l'intérieur de la Citadelle, abritait les résidences royales. Un grand nombre de bâtiments ont été détruits, lors de l'offensive du Têt en 1968. En premier, par les Viet- Congs, qui tuèrent 2 200 personnes qui faisaient partie de l'élite. La ville, fut ensuite bombardée par les Américains.
Après un copieux petit-déjeuner, nous sommes d'attaque pour visiter la Citadelle.
La Porte du Midi, l'entrée principale, est un ensemble de cinq portes, dont la centrale est reconnaissable avec son toit, agrémenté de sculptures de dragons et ses jolies tuiles jaunes vernissées.
Le passage à la Cité Pourpre Interdite est troublant, consternant et surtout rapide... C'est la partie de la forteresse qui a subi le plus de dégâts lors des guerres. Les impacts des balles sont incrustés dans les murs. Des travaux de rénovation sont entrepris. Mais pour combien d'années ?
Seul l'empereur, ses femmes et ses concubines pouvaient y accéder. Même avec une imagination débordante, il est difficile d'imaginer quoi que ce soit, pratiquement tous les bâtiments ont été détruits en 1968. Elle est maintenant envahie par les mauvaises herbes.
Nous passons par une des quatre portes pour entrer dans la Cité Impériale. Denise avance doucement et suit la description donnée dans le G.D.R. J'ai décroché depuis un moment, je n'écoute plus... Je détaille et j'apprécie à mon rythme.
Le Palais de la Reine Mère, est un ensemble d'édifices construits par l'empereur pour sa mère. Nous sommes admiratifs par l'élégance des lieux et la sérénité des jardins.
Nous arrivons au Palais du Trône, sans doute le bâtiment le plus majestueux. Construit en 1805, il était le symbole de la dynastie des Nguyēn. Ici, se déroulaient les cérémonies importantes. C'est un des seuls palais qui a échappé aux bombardements.
Nous croisons des jeunes Vietnamiens qui ont enfilé des tenues d'époque. Les costumes, colorés et chamarrés, sont portés avec fierté... Le sourire en plus !
Nous quittons les lieux, avec un sentiment, partagé entre amertume et tristesse... Cette visite nous interpelle sur la vulnérabilité des monuments pendant les guerres.
Aujourd'hui, pas de gargote, assis sur un mobilier mobile et riquiqui pour déjeuner. Mais le confort, sur la terrasse du restaurant Omar Khayyam's, dans la vieille ville. Des légumes, du riz, du porc et du poisson... Une nouvelle fois, les odeurs, les saveurs et les couleurs de l'Asie. Au dessert, petit plaisir rafraîchissant, avec une glace au nom évocateur.
Dimanche 25 février 2007
Nous grimpons dans un bus de très bonne heure. Destination, la station balnéaire de Hoi An, vers le sud du pays.
Le brouillard est intense au niveau du Col des Nuages, entre Hué et la ville de Da Nang. Dans ce secteur montagneux et sinueux, il pleut. Nous ne pouvons pas profiter des paysages entre la mer et la montagne.
Nous longeons la route littorale, après avoir dépassé Da Nang. Le temps est gris, mais à travers les vitres, j'aperçois l'activité de la pêche.
D'immenses carrelets chinois sont installés dans une baie. La route tourne, retourne puis retourne encore... Côté terre, je distingue dans les champs, les stigmates des bombardements massifs des années 1960/1970.
Les États-Unis, dans les prochaines années, doivent effectuer des opérations de décontamination des sols.
Nous arrivons vers midi à Hoï An.
Nous posons nos sacs, à l'écart du centre, au Hôi An Trade Union Hotel.
Récemment rénové, c'est un hôtel d'état, à l'architecture massive. Les démarches administratives sont plus rigoureuses que d'habitude.
Nous déposons nos bagages dans les chambres, au décor militaire, et nous partons rapidement nous balader en ville.
La vieille ville demeure un exemple bien préservé de port d'extrême-Orient. Avec l'ensablement de la rivière, le port a décliné, en faveur de celui de Da Nang. La révolution industrielle a profité aux autres cités portuaires, des quartiers entiers sont rasés, pour devenir de grandes métropoles.
À Hoi An, rien de tout ça ! C'est la mise en valeur du patrimoine qui va la protéger de toutes les spéculations... Grâce à ses maisons traditionnelles et à la disposition des rues en damier, le centre historique a été inscrit au Patrimoine Mondial de l'Unesco en 1999.
Tout le centre est piétonnier, il est fermé à la circulation des engins à moteur. Le piéton est roi... L'endroit parfait pour une belle balade agréable !
Un des emblèmes de la ville est le Pont Japonais. Il fut construit en 1593, par les commerçants japonais pour les relier aux marchands chinois. Le pont est magnifique, malgré un état un peu délabré. Appelé "Lai Bien", il est long de 20 mètres pour 3 mètres de large.
Le pont comprend deux parties : le pont couvert et une pagode en bois. Son toit est recouvert d'une toiture de tuiles vernissées jaunes et vertes, en forme de yin et de yang.
Symbole national du Vietnam, le pont, figure sur le verso des billets de 20 000 dông, la monnaie nationale.
La promenade est jolie sur les quais qui longent la rivière Thu Bon. Si les palmiers ne procurent pas d'ombre, ils annoncent un climat et des températures plus agréables que dans les régions du nord.
Nous nous dirigeons vers le marché aux poissons. Il rassemble, en bordure de rivière, l'activité économique de la ville. L'ambiance est frénétique autour des étals qui regorgent de poissons et de fruits de mer.
Dans un brouhaha indescriptible, les vendeurs et les acheteurs se bousculent, s'interpellent... Certains, se précipitent pour approvisionner de nouveau les bassines, d'autres, pour négocier des lots, chez les marchands voisins.
Le secteur restauration est pris d'assaut. La population locale privilégie les légumes, la viande et le poisson du jour, car ils sont plus frais et savoureux. Les Vietnamiens mangent toute la journée, mais en très petite quantité.
La vente, dans le marché, est l'affaire des femmes. Elles sont coiffées du "nón lá" le chapeau conique sur la tête. Toujours activent, que ce soit debout, accroupies, ou assises sur des petits tabourets, elles sont souriantes, volubiles et surtout très commerçantes !
Étonnamment, la ville, lors de la guerre contre les États-Unis, a été épargnée par les milliers de bombes qui ont dévasté le pays, du Nord au Sud.
Le quartier français, avec sa belle architecture, et les anciennes maisons, des riches commerçants chinois, aux balcons en bois, témoignent du passé de Hoi An, mélangeant les styles orientaux et occidentaux. La ville vaut bien sa réputation.
Dommage que beaucoup d'entre elles, soient cachées, ou transformées en boutiques de souvenirs, en galeries d'art, en restaurants et en bars.
Nous continuons notre errance dans la vieille ville. Elle abrite de nombreux édifices chinois. Beaucoup de temples, ont été édifiés par la communauté, entre 1845 et 1890. Le Temple Phuc Kien est le plus visité.
Les temples ne sont pas dédiés aux dieux ou aux divinités, mais aux génies du village. Les pagodes, elles, sont vouées à Bouddha et accueillent les fervents. La ville, offre pour les adeptes, un voyage dans la spiritualité de la culture bouddhiste.
Hoi An est connue pour son artisanat de fabrication de lampions. À la nuit tombée, déambuler dans les rues illuminées, gagne en magie, en s'habillant de milliers de lanternes. L'éclairage, de toutes les couleurs, est un enchantement. Les lanternes donnent un côté festif, recherché par les touristes.
Emballés par ce charme et cette douceur de vivre, nous décidons de prolonger le séjour d'une journée.
Lundi 26 février 2007
La météo est superbe ce matin, le soleil brille dans le ciel bleu. Soleil et chaleur, les ingrédients essentiels pour passer une bonne journée.
Non seulement Hoi An possède un riche passé culturel, mais elle dispose aussi de l'une des plus belles plages du centre du pays... La plage de Cua Dai.
Pour la rejoindre, nous enfourchons chacun un vélo. La plage, est à 20 minutes du centre-ville, au bout d'une route plate et bitumée.
L'étendue de sable fin est immense. Nous sommes rapidement conquis par les cocotiers et la mer non polluée. La couleur de l'eau varie du bleu au vert. Quelques maisons en haut d'une minuscule dune de sable et quelques paillotes au bord de l'eau... Mais pour combien de temps ! L'endroit est paradisiaque.
Entre la baignade et le farniente, des vendeuses ambulantes viennent nous proposer des fruits et des boissons, et plus surprenant, un service d'épilation !
Il s'agit d'une technique typiquement asiatique, indolore et écolo.
Manuela teste la dextérité et le savoir-faire de l'une d'elles. Munie de deux fils en tissu, elle lui enduit les jambes d'une pommade, puis, elle croise les fils à une vitesse impressionnante. Les poils sont rapidement arrachés, malgré quelques grimaces !
En fin d'après-midi, avec Denise, nous nous rendons dans l'ancien quartier français, rue Phan Moi Chau.
Nous faisons la connaissance, par hasard, de Mr Tran Duong. Propriétaire d'une belle maison à l'architecture coloniale, il nous fait visiter l'intérieur.
Quelques beaux meubles de style ornent une pièce à l'étage, je remarque, la toiture originale avec de très longues poutres. Son accueil est sympathique. De surcroît, il apprécie de pouvoir pratiquer notre langue.
À proximité, nous entrons chez un artiste. Il excelle aussi bien dans la calligraphie sur papier de riz, que produire des peintures contemporaines.
Dans un Français impeccable, il nous "éclaire" sur l'art de former les caractères de la langue chinoise. Un bel exemplaire, trouve sa place dans nos bagages.
Mardi 27 février 2007
Denise et moi, nous quittons notre hébergement au lever du soleil, car pour saisir le romantisme de la ville, il faut se lever tôt.
La ville est différente. Nous croisons des "anciens" qui vont au marché. Les rues, vidées pour l'instant des touristes, leurs appartiennent pour quelques heures encore.
Les rayons du soleil, rendent les couleurs des maisons coloniales, plus agréables. Hoi An, a merveilleusement conservé l'atmosphère et le charme exotique de la Cochinchine que j'ai lu dans les romans.
Sur les quais, les produits de la mer arrivent, transportés par des petits bateaux. Les paysans, viennent vendre leur récolte, portée sur les épaules, dans des paniers, ou sur des vélos, lourdement chargés.
Les petits commerces ont pris possession des trottoirs du marché. C'est déjà l'ébullition. Dans un tohu-bohu général, les trottoirs sont submergés de fruits tropicaux et de légumes, toujours bien alignés.
Prévoyants, nous avons enfilé les chaussures de randonnée, les vendeuses lavent les légumes ou nettoient les poissons. Derrière leurs étalages, les rires fusent, nous naviguons, entre les jaillissements colorés des fleurs, des fruits et des légumes en tas sur le sol. Les tomates, piments et carottes, rivalisent de couleurs, avec les tons bariolés des vendeuses qui les vendent.
À cette heure matinale, il n'y a pas un seul étranger. Nous nous sentons privilégiés, à déambuler dans les différentes petites allées encombrées.
Dans un boui-boui, le patron, attentif du confort de ses clients, a étalé avant le lever du jour, une table et des tabourets minuscules. Nous avalons un pho, le petit-déjeuner est complet. Nous avons de l'énergie jusqu'à midi.
La nature n'est pas loin... Rassasiés, nous pouvons prendre la direction de la campagne.
Le passage d'un cours d'eau, se fait sur un pont pittoresque... Sensation garantie ! Les tiges en bambou sont fragiles, le passage est précaire et instable, il semble souffrir à chaque pas que l'on fait.
Chaque jour, les paysans le traversent pour planter, labourer et récolter dans les terres alluviales, de l'autre côté de la rivière. Dans les petits chemins, nous croisons des enfants qui vont à l'école. Nous les prenons en photos pour leur plus grand plaisir. Les sourires sont garantis !
Il n'y a rien à visiter, simplement se dégourdir les jambes et le plaisir d'apprécier et d'admirer les paysages de la campagne.
Retour dans le monde de l'abondance. Les boutiques sont ouvertes, nous retrouvons Manuela chez un tailleur. Pas de 35 heures au Vietnam, il est possible de se faire livrer un article, à toute heure de la journée... Et si besoin, de la nuit.
Entre les prises de mesure d'une robe et des soins du visage, dans le salon de l'esthéticienne voisin, elle fait coup double.
Nous dînons au Café des Amis sur les quais. Le patron, un francophone, est "fan" de Georges Brassens. Il passe à longueur de journée, des cassettes de Brel et Mouloudji, sur une vieille chaîne.
L'ambiance est agréable. Face à la rivière, le cadre ancien du restaurant est ravissant. Le chef cuisine nous sert des spécialités locales excellentes. Tout est parfait pour cette dernière soirée.
Hoï An est une ville où il fait bon vivre. Nous sommes tombés sous le charme des bâtisses aux façades jaune et ocre, flâner dans les rues et s'imprégner de son atmosphère exotique extraordinaire.
À 21 heures, nous grimpons un bus de nuit qui va nous mener à Hô Chi Minh-Ville, plus de 15 heures de route. Le bus est confortable, malgré l'étroitesse des sièges, fabriqués pour des gabarits asiatiques.
Mercredi 28 février 2007
Je suis resté éveillé presque toute la nuit, assis derrière le chauffeur. Il roule sur les chapeaux de roues, sa conduite me donne des sueurs froides...
Au petit matin, malgré le manque de sommeil, le lever du soleil rend le voyage plus agréable. La température est de plus en plus élevée. La route enchaîne des lignes droites, avec des petites montagnes, en toile de fond.
Long arrêt dans la grande ville de Nha Trang. Le conducteur, enfin, délaisse les arrêts dans les gargotes sales. Il nous dépose aux abords de la baie, classée dans les plus belles du monde. Nous ne voyons que la gare routière. Nous avons encore 9 heures de route avant d'atteindre le terminus.
La campagne est verdoyante et tranquille. Lors d'un arrêt dans un restaurant, nous allons nous dégourdir les jambes sur le sable d'une belle plage paradisiaque.
Enfin, Hô Chi Minh-Ville, nous sommes exténués, par nos 19 heures de route. Le bus, suit un long flot de motocyclettes. De la gare routière, nous prenons un taxi pour rejoindre le Betty Hôtel. C'est un hébergement que nous avons trouvé, en feuilletant un guide. L'hébergement est situé dans le coin des routards.
L'accueil des propriétaires, francophones est chaleureux. La chance est avec nous, des chambres sont disponibles.
Nous n'avons pas de temps à perdre et n ous réservons à nos logeurs, des billets de bus, pour visiter demain, les tunnels de Cu Chi et la cathédrale Caoïste de Tây Ninh.
Jeudi 1er mars 2007
Un minibus vient nous chercher à l'hôtel. Nous sommes un petit groupe de touristes, à rejoindre le site de Cu Chi, à 60 kilomètres au nord-ouest de Ho-Chi-Minh.
Le conducteur, nous dépose au complexe militaire de Ben Dinh, le lieu de départ de tous les Tours Organisés.
Un guide-conférencier se présente à nous. Lors du visionnage d'un film de vingt minutes, il nous apprend l'histoire du Vietnam, sous la domination de la France, puis de la guerre contre les États-Unis.
Les tunnels ont été creusés sur une quarantaine de kilomètres, dès la fin des années 1940. Ensuite, le réseau souterrain a été étendu sur 250 kilomètres, jusqu'à la frontière avec le Cambodge.
Les tunnels, permettaient aux zones contrôlées par le Viet-Cong, de communiquer entre elles. Ils ont servi de quartier général pour élaborer la Bataille du Têt en 1968.
Le guide nous fait une présentation sur une carte. Dans la jungle, des tunnels sont ouverts au public. Notre cicérone, nous présente à la surface du sol, les différents pièges et trappes, recouvrant des guets-apens, utilisés pour mutiler et blesser l'ennemi.
Symbole de l'histoire du Vietnam, les tunnels représentent la résistance et le patriotisme des combattants du parti Viet-Cong, contre les Américains.
Une partie des tunnels a été aménagée pour que les visiteurs occidentaux, puissent y évoluer correctement. Nous plongeons dans ce morceau de l'histoire, fait pour les petits gabarits ! C'est avec émotion que je découvre l'ingéniosité des combattants. Il faut ramper, pour se faufiler dans l'étroit passage, mieux vaut ne pas être corpulent, être claustrophobe ou souffrir de la chaleur.
Les tunnels, offrent un aperçu fascinant des conditions de vie et l'aménagement des différents quartiers. Un hôpital, des cuisines, des salles de réunion et des dépôts d'armes.
Les tunnels pouvaient accueillir plus de 10 000 personnes et soldats. Leur condition de vie était épouvantable.
Dans la forêt, le guide nous fait découvrir un char Sherman américain, de multiples munitions, des tenues des militaires, et les bouches d'aération au niveau du sol, camouflées en fourmilière ou en termitière.
Le programme du tour-opérateur, comporte la visite de la Cathédrale-Temple Cao Daï. La route est magnifique en se rapprochant de la frontière avec le Cambodge. Le monument religieux se trouve dans la ville de Tây Ninh, à 100 kilomètres de Ho Chi Minh-Ville.
Le siège de la religion Cao Daï est installé dans cette ville depuis 1927. Le Caodaïsme a été créé par un fonctionnaire cochinchinois en 1925. C'est une religion qui rassemble les philosophies religieuses d'occident, le Christianisme, et celles d'extrême-Orient, le Confucianisme et le Bouddhisme.
La cathédrale est longue de 140 mètres et 40 mètres de large avec 4 tours aux extrémités, chacune porte un nom différent.
Nous entrons à l'intérieur... Quel choc visuel extravaguant ! La combinaison des couleurs vives, des gravures, des peintures et des colonnes gravées du grand hall à colonnades, est époustouflante... D'immenses colonnes, sont décorées de dragons, et revêtues de blanc, de rouge, de rose et de peinture bleue.
Le plafond, est un dôme divisé en plusieurs parties. Sous le dôme, se trouve une étoile géante, avec un globe bleu, sur lequel est peint l'œil divin, le symbole du Caodaïsme.
Le temple célèbre 4 messes dans la journée, à heures fixes (6 h, midi, 18 h et minuit). Immuablement, les femmes entrent par le côté gauche, les hommes par le côté droit. Les fidèles sont habillés de blanc. Des musiciens et des choristes, accompagnent les prières.
Nous assistons, depuis une coursive, au 1er étage (seul endroit autorisé pour les visiteurs) à la messe de midi.
Des membres du clergé occupent l'allée centrale. Ils se distinguent par 3 couleurs. Le jaune pour le bouddhisme, le rouge pour le confucianisme et le bleu pour le taoïsme. Ces dignitaires sont coiffés d'une tiare blanche à deux lanières.
Des disciples, flanqués d'un brassard marqué des lettres BT, assurent le service d'ordre. Pas de discours, pas de sermon ni de commentaire théologique, seulement des prières lors des messes.
Les seules offrandes acceptées, sont des fleurs, des fruits, de l'encens, du thé, de l'eau et de l'alcool... Mais pas de riz gluant, ni le brûlage des papiers votifs, utilisés lors des cérémonies traditionnelles vietnamiennes.
Après cette visite originale et surprenante, nous grimpons dans le bus. Le guide, sur le chemin du retour, nous dirige à l'arrêt boutique-souvenirs obligatoire...
L'atelier est un complexe d'artisans. Les ouvriers travaillent la laque, la nacre, la peinture, l'argent, la céramique. Les techniques artistiques sont très anciennes traditionnelles. Nous regardons avec intérêt la dextérité des artistes qui collent des morceaux de coquilles d'œufs sur des tableaux.
Bien sûr, la boutique de vente, est à droite en sortant !
Vendredi 2 mars 2007
Hô Chi Minh-Ville, anciennement appelée Saïgon, est la plus grande ville du Vietnam, c'est le véritable poumon économique du pays. Elle est située sur les rives de la rivière Saïgon.
Notre temps est compté pour la visite de la mégapole, il faut donc faire des choix, pour optimiser, le peu de temps que l'on dispose.
Les "jeunes" restent au centre-ville. Sûrement pour participer à l'économie du pays, en arpentant les magasins d'habillement (forcément Made in Vietnam) et de souvenirs, du marché Bên Thàn.
Denise et moi, nous nous rendons à pied dans le quartier de Cholon, une véritable enclave chinoise en terre vietnamienne. Sur les trottoirs, il faut zigzaguer entre les étals de fruits et de légumes.
Nous entrons dans le quartier. Ici, les Chinois vivent dans un espace typique de la Chine. Le culte, avec des temples et des pagodes. L'architecture, est une fusion de la tradition chinoise et du style français, même si au fil du temps, des immeubles centenaires sont rasés.
Le Marché Binh Tay, est un grand bâtiment aux idéogrammes chinois, il abrite des milliers de stands répartis en zones distinctes.
Nous poursuivons notre errance dans le quartier. En plus du marché, le quartier possède une multitude de pagodes et de temples.
Au milieu du tumulte et du chaos de la rue Nguyen Trai, les couleurs et l'architecture de la pagode Bà Thiên Hu, blottie entre des immeubles modernes crasseux, attirent notre regard. Nous entrons par une porte en fer. Depuis la petite cour, nous détaillons les figurines en porcelaine qui ornent son toit.
La cour intérieure, contient des brûleurs d'encens en spirale, suspendus à des fils d'acier. Allumés par les fidèles, ils se consument très lentement.
Autre réputation qui caractérise Cholon, c'est la gastronomie. Les rues abritent un large éventail de restaurants traditionnels vietnamiens et chinois. J'ai une grosse faim, et ici, nous n'avons que l'embarras du choix !
Assis, sur notre tabouret d'enfant, après avoir avalé avec plaisir une assiette de raviolis cuits à la vapeur, nous terminons par un café au lait glacé très parfumé, appelé Cà phê sūa dà. La boisson sucrée est excellente !
Toujours dans le même quartier, un monument religieux est dédié à la religion catholique, c'est l'église Saint-François-Xavier. Ici, à l’issue d’une messe, célébrée le 2 novembre 1963, le Président sud-vietnamien Ngo Dinh Diem et son frère Ngo Dinh Nhu ont été assassinés.
Sa façade toute jaune, à l'écart de l'agitation motorisée, dans une oasis de sérénité, attire les Saïgonaises amatrices de selfies, qui ont un faible pour son charme.
Nous remontons vers le district 1. Il abrite les plus importants bâtiments coloniaux de la ville. Les avenues et les grandes rues, sont décorées pour la Fête du Têt. C'est la plus grande fête célébrée dans le pays, elle correspond, en France, au passage d'une année à l'autre.
Le calendrier zodiacal vietnamien est basé sur un cycle de 12 ans. Chaque année correspond à un animal. Pour l'année 2007, le Vietnam est entré dans l'année du Cochon. Nous avons déjà croisé quelques manifestations festives à Hanoï, au début de notre séjour.
La procession du dragon est terminée depuis quelques jours, mais, des fêtes, et des marchés aux fleurs, ont lieu dans les parcs.
Après cette grosse journée de marche, nous arrivons dans le cœur touristique de la métropole. La Cathédrale Notre-Dame de Saïgon, construite entre 1877 et 1880, est le monument le plus visité.
Selon les plans des architectes, tout en se basant sur le modèle de Notre-Dame de Paris, elle présente un style roman, mélangé au style gothique. Tous les matériaux de construction sont importés de France. Les murs extérieurs sont construits avec des briques rouges de Toulouse. Ces briques conservent encore leur couleur rose-orangée.
Un autre site touristique est à deux pas de la cathédrale. Nous traversons une rue pour arriver à la Poste Centrale, construite par les Français entre 1886 et 1891.
La structure métallique est signée G. Eiffel. L'ambiance surannée est présente. Le temps, semble s'être arrêté dans ce merveilleux bâtiment. Les guichets et les anciennes cabines téléphoniques, malgré le temps passé, sont dans un très bon état de conservation.
Le soleil se couche, les rues s'illuminent de mille feux. C'est le dernier soir pour nous dans Saïgon. Le dernier repas aussi... Originalité, couleur et saveur dans nos assiettes. La cuisine de la région du sud-est particulièrement savoureuse.
Le raffinement de la présentation est un plaisir pour les yeux.
Samedi 3 mars 2007
Il nous reste une demi-journée pour profiter des charmes de la ville.
Pour Manuela et Benjamin, Il faut dépenser les derniers dongs dans les cadeaux souvenirs. Le dong, la monnaie vietnamienne, leur donne l'illusion, le temps du voyage, d'être archi-millionnaire tant, les 0 s'ajoutent lors de la conversion...
Et pourtant 100 000 Vnd = 4 €... Mais avec ce billet, il est possible d'acheter une chemise, un pantalon, un portefeuille ou un sac à main !
Avant de quitter le sol vietnamien, assis sur un fauteuil à la terrasse de l'hôtel, je récapitule déjà quelques anecdotes.
J'ai un regard perplexe sur l'enchevêtrement des fils électriques. Un classique, lors d'un voyage en Asie. Sur les poteaux, ce sont de véritables toiles d'araignées. Les agents du service électrique, sont sûrement très forts, pour démêler les fils qui zèbrent les façades, s'entremêlent dans le ciel, ou forment une pelote sur le trottoir, pour alimenter illégalement une échoppe.
La circulation des motos et des scooters peut-être un sujet angoissant pour un touriste. Les deux-roues sont partout. Dans le chaos, ils déboulent par la droite, par la gauche ou au milieu du trottoir ! Mais cette cohue est assez bien organisée. En restant prudent, à petit pas, sans hésiter ni courir, traverser une rue n'est pas si risqué.
À l'opposé, le cyclo-pousse, est le vestige historique du passé. Une attraction touristique, qui permet à toute une population de conducteurs, de nourrir une famille. Le cyclo-pousse sert aussi pour le transport de marchandises. Pas de fumées noires, pas de pétarades, pas de klaxons... L'image et la nostalgie du Vietnam.
Mais ce qui caractérise le mieux la beauté du Vietnam, est la robe Áo dài. La tenue traditionnelle, portée avec élégance et grâce. C'est un des emblèmes et ce qui fait la fierté nationale.
La dernière étape est trop rapide pour ce voyage. J'aurais aimé rester plus longtemps, pour en découvrir un peu plus, sur cette mégapole dynamique et trépidante qui ne dort jamais.
Nous grimpons en fin d'après-midi dans l'avion. Le retour va être long...
Souvenirs du pays
Le Vietnam
Le Vietnam est un pays qui s'étire tout en longueur, entre la Mer de Chine, la Chine, le Laos et le Cambodge. De Hanoï au nord et Ho Chi Minh-Ville dans le delta du Mékong au sud, il y a environ 1 700 kilomètres de route.
Pour un aperçu plus détaillé des régions traversées, il est nécessaire de passer bien plus que les 15 jours dont nous disposions. Grande chance pour nous, nous avons bénéficié d'une météo en général agréable.
Le pays, depuis le congrès du Parti communiste de 1986 a encouragé et développé une libération économique.
Les Vietnamiens
Difficile d'avoir une opinion objective sur les Vietnamiens. Pris par le temps, nous sommes souvent passés par des Tours Opérateurs pour les visites. Il me semble que la plupart des relations, avec ces organismes sont (très) et (trop) intéressées.
Nous avons rencontré, des gens souriants et gentils, dans la rue et de très bonne heure. Ils sont est plus chaleureux, notamment dans les marchés, lorsque le gros des touristes est absent.
Les coups de coeur
Le centre historique de Hanoï. Nous avons aimé l'énergie vibrante qui se dégage du centre. Les odeurs alléchantes... Où pas ! Prendre le temps de lever les yeux et découvrir l'architecture des maisons étroites. Une ville surprenante et dépaysante.
La tranquillité et l'authenticité de Hoï An, une parenthèse enchantée dans le court séjour. Mais pour combien de temps ?
Ho Chi Minh-Ville. Le passage dans cette mégapole a été trop rapide, mais d'une richesse extraordinaire. Nous passons en peu de temps, d'un quartier moderne, pour revenir un siècle en arrière, dans un autre.
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Le pays, est si étendu et si diversifié, qu'il mérite d'être revisité dans quelques années, mais d'une manière individuelle, en évitant totalement les agences.
Tout est négociable depuis les hôtels. Que ce soient les transports en bus et en train, la location de scooter et les visites de sites.