Escapade à 4
Du Machu Picchu à l'ile d'Amantani
PEROU 2013
Cuzco
Le Machu Picchu
Lac Titicaca
Ile d'Amantani
Informations générales
Visa
Pas de visa, seulement validité du passeport 6 mois après le retour.
Vaccination
Pas de vaccination obligatoire
Question argent
1 euro = 3,70 soles environ.
Question hébergement
Des réservations ont été effectuées, depuis la France, pour notre première nuit à Lima et celle de nos enfants à Cuzco.
Nous avons toujours pris ce qui se présentait pour l'hébergement, après avoir vu les chambres évidement.
LIMA
Hospedaje familiale - La Casa de Arturo
Calle Barranco 151 Urbanizacion Ingeneria.
Chambre double, salle d'eau commune. Peu de chambres, p/d compris, bons conseils, 80 soles la nuit.
Arturo, très accueillant parle français.
A recommander.
CUZCO
Hospedaje El Tuco
Avenida Grau 835.
Chambre double avec salle d'eau, p/d compris, cuisine à disposition. 85 soles la nuit. Propriétaire pas très loquace.
AGUAS CALIENTES
Hospédaje Los Caminantes
Avenida Imperio de los Inca 140.
Placé à l'ouest de la ville, chambre double avec salle d'eau. 70 soles la nuit. Correct.
PUNO
Hospédage El Manzano
Avenida Del Puerto 449.
Situé entre le port et le centre ville. Chambre avec et sans s/b. 57 et 46 soles la nuit.
Famille très accueillante, propreté, calme, p/d copieux, un vrai plaisir.
A recommander.
ILE D'AMANTANI. LAC TITICACA
Chez l'habitante, Maria et ses 2 petites filles. Très sommaire mais propre.
35 soles/p. Payé directement à notre logeuse.
Bons souvenirs.
Question transport
BUS
Cuzco-Centrale Hydraulica : aller/retour
combi avec changement à Santa Maria. 45 soles/p.
Cuzco- Puno : cnie Perou Tour, bus cama, Très bonne cnie. 40 soles/p.
Puno-La Paz : cnie Pérou Tour, bus cama. Très bonne Cie. 40 soles/p.
Tous nos déplacements courts en bus local (bondé) ou en combi (genre van, équipé de 12 sièges mais en général surchargé 15-20 passagers).
Nombreux arrêts, odeurs, couleurs : le reflet de la vie locale. Départ rarement à l'heure pour la majorité.
Trois classes de bus
Bus cama :
Siège s'inclinant partiellement ou entièrement, idéal pour les voyages de nuit. En principe... pas d' arrêt pour prendre des passagers en cours de route (toilettes et repas compris dans le prix) - Plus onéreux.
Bus semi-cama :
Le bon compromis, bon confort. Risque de nombreux arrêts et surcharge régulière. Assez bon marché.
Bus touristique ou économico :
Local (moins de 6 heures) tout est permis - sécurité : pas très fiable - promiscuité (on peut être deux sur un même siège) - vendeurs d'encas pour l'alimentaire, bonimenteurs pour la vente de livres ou produits médicinaux.
Tout ce que demande un touriste individuel et curieux.
Terminaux routiers
Toujours bien organisé (mais ne pas relacher son attention sur les bagages).
Accés règlementé sur les quais de départ, d'où un sentiment de sécurité pour les bagages en soute.
Remise d'un ticket pour le retrait à l'arrivée.
* Tarifs affichés dans les bureaux de vente des différentes compagnies. En fonction de l'heure d'achat, possibilité de réduction ou au contraire d'un prix fort (d'où l'intérêt d'acheter son billet la veille).
* Terminaux toujours bruyant, due à une concurrence féroce entre les "aboyeurs" pour attirer les clients dans leur compagnie.
Une vraie scène de théâtre.
Terminaux combis
Regroupés dans un quartier ou en plusieurs points de la ville. Ils ne partent qu'une fois complet.
Aléatoires au niveau de l'horaire, mais un moyen de locomotion indispensable pour la population et très "folklorique" pour les visiteurs que nous sommes.
Questions au quotidien
Avoir toujours de la petite monnaie, détailler les notes (restos, hôtels) même si la vie est bon marché.
Connection wi-fi gratuite pratiquement partout. L'eau du robinet n'étant pas de bonne qualité, ne pas faire l'impasse sur la bouteille d'eau achetée, assez chère, mais indispensable.
Quelques prix :
1litre d'eau: 3.5 s. 1 repas local: 5/20 s
1 thé: 2.5 s. 1 jus de fruit: 5 s
Samedi 5 octobre 2013
Après une nuit réparatrice, nous prenons le petit-déjeuner dans la cuisine de notre hospédaje avec, autour de la table, un couple d'uruguayens, de jeunes américaines et le propriétaire.
Nos enfants arrivant demain, nous devons nous activer pour acheter les billets d'entrées du Machu Picchu pour le mercredi 9. Le nombre de visiteurs est limité à 2500 par jour.
La vente des "sésames" se passe au bureau de la direction régionale de la culture. Le paiement s'effectuent seulement en Soles (monnaie locale), nous sommes donc obligés de retourner à la banque pour changer des devises.
La file d'attente est importante. (situation habituelle et identique dans les toutes les grandes villes du Pérou ).
L'accès au Wayne Picchu (montagne faisant face au Machu Picchu avec une vue sublime sur le site) n'est pas possible : complet jusqu'au 15 octobre, les autorités péruviennes ayant limité l'accès à 400 personnes par jour, car trop dangereux d'en accueillir plus. Tant pis !
Nous prenons 4 billets à 128 soles/p (38€/p).
ATTENTION. Seul le jour indiqué sur le billet est valable pour la visite.
Nous nous renseignons chez Pérou Rail (train), mais aller à Aguas Calientes (ville de départ pour accéder au Machu Picchu) par train est onéreux.
En siège économique, le billet est à partir de 70$ (54€) l'aller/p.
Nous avions lu avant notre départ, sur un blog, les possibilités de faire le trajet en combis en passant par des villages.
Un couple de commerçants rencontrés dans la rue nous confirme l'information.
Ils nous indiquent le nom de la rue pour prendre un véhicule pour la ville de Santa Maria, départ du "périple".
Nos enfants sont partants pour notre façon de voyager, alors VAMOS !
Dimanche 6 octobre 2013
Dès le petit déjeuner avalé, à 7h30, nous nous rendons à pied à la Plaza de Armas.
La ville a su conserver son charme colonial espagnol. Nous flânons dans les petites rues, pas encore envahies par les touristes, à cette heure matinale. Sous les balcons en bois, les grandes portes d'entrées des cours intérieures succèdent aux petits magasins artisanaux.
Dans le centre historique, la Cathédrale domine un ravissant parterre fleuri. Le monument forme un tout avec deux autres églises : l'Iglesia del Triunfo à droite et l'Iglesia de Jesus Maria à gauche.
Au centre du jardin, une immense statue représente Pachacutec, le fondateur de l'empire inca.
Les quelques nuages qui moutonnent au-dessus de nos têtes, laissent passer un soleil timide, suffisant pour réaliser de belles photos.
A proximité, l'église de la Compagnie de Jésus domine les maisons coloniales.
Détruite en partie par un tremblement de terre en 1650, elle est un pur bijou de style baroque. Avec ses fresques sur les murs et les voûtes, elle rivalise de finesse avec la cathédrale.
Nous écourtons la visite, le vol d'arrivée de nos enfants en provenance de Lima est prévu à midi.
Mais avant de nous rendre à l'aéroport, nous achetons à la compagnie Pérou Tour 4 billets de bus pour Puno, départ le jeudi 10 (pour le Lac Titicaca et la Bolivie).
Dans le secteur, à la station des combis de Santiago, les conducteurs nous confirment l'heure du premier départ pour le village de Santa Maria, à 8h du matin.
Toute la logistique doit être pensée et anticipée pour le séjour avec Ben et Manue.
Nous avons seulement quinze jours pour visiter le Maccu Picchu et le Lac Titicaca au Pérou, et le Salar d'Uyuni en Bolivie.
Nous retrouvons nos enfants sur le parking de l'aéroport.
Nous déposons leurs bagages à l'hospédaje. Les conditions climatiques se sont soudainement dégradées, mais nous souhaitons fêter nos "retrouvailles" au restaurant.
Arrivés sur la Place de Armas, surpris par un orage de grésil mêlé de neige, nous nous réfugieons dans une pizzéria.
L'orage terminé, rassasiés, nous partons à la découverte de la ville.
Dans le quartier de San Blas, malgré les pavés humides, un marché de produits frais se tient dans des ruelles. Les vendeurs sont habitués à ces conditions difficiles, la clientèle aussi.
Au loin, les collines sont recouvertes d'une fine pellicule de neige. La température a bien fléchi. Nous rentrons à El Tuco, les enfants sont fatigués par ce long voyage.
Lundi 7 octobre 2013
On organise un petit déjeuner en cuisine. Le beau temps est revenu.
Nous allons prendre le "pouls" de la ville au Marché Central San Pédro.
Sous une toiture de tôle, c'est le coeur populaire de Cuzco.
Sous la halle, les allées sont réservées par secteur à des activités spécifiques : des fleurs présentées tel un superbe tableau avec de nombreux bouquets préparés, des vêtements, des textiles et de nombreux masques. Tout cela dans un vacarme assourdissant.
Il y a surtout des odeurs sur les étals des bouchers, avec les abats et les triperies (nez sensible s'abstenir), les poissonniers réservent aussi de belles surprises !
Le secteur des fruits et légumes, abondamment fourni, est plus agréable.
Dans les ruelles, les vendeuses qui ne peuvent pas payer un emplacement sous la halle, ont déposé sur les pavés, des fruits et des légumes : une occasion supplémentaire pour les habitants de réaliser de bonnes affaires.
De nombreux stands invitent à consommer sur place les plats traditionnels : ceviche (poisson cru mariné dans du citron vert - excellent), cuy (cochon d'inde grillé) soupe de poule et chicharon (du lard gras - très gras - grillé), le tout arrosé de chicha morada, une boisson à base de maïs fermenté.
Le soleil est radieux pour déambuler dans les rues. Denise et moi, nous nous improvisons guides pour faire découvrir les trésors de la ville et la fascinante histoire de l'empire inca.
La Cathédrale attire tous les regards sur la Plaza Principale. Une grande majorité des pierres qui ont servi à l'édification du monument ont été prélevées sur des temples Inca.
Imbriquée entre deux églises, son intérieur est riche d'objets religieux en or et en argent.
Sur le parvis, des vendeuses attendent les nombreux touristes pour leur vendre quelques souvenirs.
D'autres, en tenue traditionnelle très colorée, demandent quelques pièces de monnaie en échange d'une photo.
Nous nous dirigeons vers le haut de la cité, dans le quartier de San Blas : le plus typique et romantique de Cuzco.
Construit sur le flanc d'une colline pentue, il faut grimper par des rues pavées très raides ou des escaliers, pour atteindre les ruelles bordées de nombreux restaurants et échoppes d'artisanat.
Enorme avantage pour apprécier ces instants au calme : plus on monte sur les hauteurs, moins on trouve de touristes. Ne pas oublier que nous sommes à 3000 m et que beaucoup de visiteurs sont là pour très peu de temps et n'ont donc pas pu s'acclimater à l'altitude.
Difficile de résister à l'achat de quelques emplettes pour Manuela.
Notre effort est récompensé par le panorama depuis le "balcon" de la plazoleta de l'Iglesia de San Blas.
Ici, pas de building et la vue surdimensionnée n'en est que plus belle sur les toits de la ville qui s'étendent jusqu'au contrefort des sommets de la cordillère au loin.
Nous en prenons plein les yeux !
Retour vers la place centrale par la calle Hatum Rumiyoc. C'est une des rues les plus représentatives de l'architecture inca.
Les pierres sont assemblées de telle manière qu'il n'y a pas d'espace entre elles. Quelles prouesse et ingéniosité. Pas besoin de ciment !
De retour à l'hôtel El Tuco, nous préparons le strict nécessaire pour la visite du Machu Picchu avec une nuit à l'hôtel à Aguas Calientes.
Les gros sacs resteront à la consigne de l'hébergement.
Mardi 8 octobre 2013
A 7h, nous sommes au rendez-vous des collectivos au quartier Santiago.
Pour choisir sa place dans le véhicule, il faut être prévoyant au Pérou et arriver bien avant l'heure du départ.
Nous quittons Cuzco à 8h, le combi est complet (15s/p). Sur le pare-brise, un écriteau indique la ville de destination, Santa Maria, un village au nord-est. Le confort est correct, la sono aussi, parfait !
Carte et itinéraire de Cuzco à Aguas Calientes
Flèche noire : Cuzco à Santa Maria en combi
Flèche bleue : Santa Maria - Santa Theresa - Hydro Electrica en combi
Flèche rouge : Hydro Electrica à Aguas Calientes à pied
Nous traversons une région isolée, le relief est très accidenté, suivant l'altitude nous subissons les changements rapides de la météo.
Le chauffeur s'arrête à la demande en bord de route, nous faisons une rapide halte dans un village.
La route après Ollantaytambo culmine à 4000 mètres. Nous continuons à monter, et après une longue succession de virages, nous arrivons à hauteur d'un col à 4315 mètres. Le brouillard a fait son apparition, la visibilité est réduite.
Calme absolu dans l'habitacle, on distingue le précipice, sans barrière de protection : ça craint !
Sur le bord de la route, une silhouette fait signe au conducteur, c'est une jeune fille en tenue traditionnelle à dominante rouge, elle porte un chapeau-galette, une rencontre improbable...
Echange de paroles avec le chauffeur et nous redémarrons.
Denise et moi, dans le pays depuis 3 semaines, sommes acclimatés à l'altitude. Je suis rassuré pour nos enfants qui ne ressentent aucun effet.
4h30 après notre départ, nous arrivons enfin à Santa Maria.
Plusieurs conducteurs de 4X4 et de collectivos (10s/p) sont en attente sur la place. Ils nous sautent dessus pour nous conduire jusqu'à Hydro Electrica via le village de Santa Thérésa.
L'attente n'est pas très longue, nous prenons un combi qui va directement au terminus, fin du parcours motorisé.
Au village de Santa Thérésa, à mi-parcours, le chauffeur fait le plein de passagers. Cette portion, un chemin étroit et pierreux en grande partie, offre des paysages spectaculaires sur les montagnes et la vallée.
Nous roulons à quelques centimètres du bord en surplombant un à-pic de plusieurs dizaines de mètres avec, au fond, la rivière Urubamba. Les paysages sont grandioses.
Nous arrivons à destination à 14h30.
Les formalités administratives de passage sont rapides à la Centrale Hydraulique. Deux choix s'offrent à nous :
* soit en train, plus rapide, avec 40 minutes de trajet.
* Avec quelques autres touristes, nous choisissons l'option "marche".
Un chemin signalé par une pancarte longe la voie ferrée qui mène à Aguas Calientes.
Le début du sentier balisé monte légèrement, ensuite la balade se prolonge sur du plat.
La marche de huit kilomètres est un pur plaisir le long du Rio Urubamba. La végétation est luxuriante, tropicale (bananiers, pendulas, orchidées... )
Seul bémol, les moustiques qui se font plaisir, il faut se protéger au maximum.
On croise le train qui relie Hydro-Electrica à Aguas Calientes.
Au loin, dans la masse masse blanche qui coiffe les montagnes, Il nous semble reconnaître le Wayne Picchu.
Nous arrivons à Aguas Calientes à 18h. L'hospéjade Los Caminentes a des chambres disponibles, nous nous y installons.
Il est situé à l'extrémité ouest du centre-ville, à proximité de l'entrée du Machu Picchu. Ce qui nous convient bien pour demain matin.
Même s'il est sur la ligne du train qui vient de Cuzco ; donc assez bruyant. Mais pour une nuit, on va s'en accommoder.
La ville est construite sur une rive du rio. Elle est connue pour ses bains chauds naturels.
Très touristique, les rues pavées sont bordées de nombreux restaurants, hôtels et boutiques de souvenirs.
Mercredi 9 octobre 2013
Deux possibilités pour se rendre au Machu Picchu :
. Prendre un bus (8 USD/p) et faire le trajet en 20 minutes.
. A pied, la montée demande de 1h à 1h30 dans un chemin à pic avec ses 2000 marches pour gravir le flanc de la montagne.
Nous choisissons la deuxième solution, plus ludique, sportive et économique. Manuéla et Benjamin sont demandeurs.
Nous voulons être en haut avant la foule (limitée à 2500 personnes par jour).
Le réveil sonne tôt : à 4h. Le petit-déjeuner est avalé rapidement. A 5h30 nous sommes à l'entrée du chemin qui mène au Machu Picchu. Nous présentons nos passeports et les billets au gardien à l'entrée du pont.
Dès le départ la pente est raide. Sur le chemin et les nombreux escaliers, nous alternons la marche et les pauses. Profiter de la vue est une bonne excuse pour reprendre son souffle !
Nous sommes chanceux avec la météo, il fait chaud et la vue est dégagée sur les massifs.
Sur la route aux très nombreux virages bien serrés, le ballet des autobus, plus rapides,
"bat son plein".
Nous sommes un peu fatigués, mais le sentiment de liberté est immense.
A 7h00, nous atteignons le sommet. Il y a du monde déjà. La totalité des touristes est arrivée avec les navettes.
On s'offre une pause méritée près de l'entrée. Un peu d'eau, une barre de céréales et nous sommes "d'attaque" pour visiter cette merveille du monde.
A l'entrée, les gardiens contrôlent nos identités et les billets (nominatifs).
Le site est unique, spectaculaire. A ce jour la cité garde encore de son mystère, sur l'époque de sa fondation et sur ses fonctionnements. Elle reste le site archéologique Inca le plus célèbre du continent.
Nous grimpons sur les hauteurs et prenons un chemin à gauche pour atteindre la Casa del Gardian (Maison du Gardien). Du haut d'une terrasse, la vue est majestueuse sur l'ensemble du site.
A l'aide du plan du GDR, nous situons les édifices emblématiques.
Le Wayne Picchu est la montagne visible sur toutes les photos connues du site. On reste scotché devant ce panorama.
Devant nous, dans la partie haute du secteur religieux, le Temple du Soleil a été construit sur une grotte naturelle. D'énormes blocs de granit ont été utilisés pour sa construction.
La place Sacrée avec deux édifices religieux dont un était un lieu de sacrifices.
Plus au nord, le Temple des trois Fenêtres est l'objet de nombreuses hypothèses.
A côté, le Temple Principal est composé de trois grands murs aux pierres finement polies.
Au delà de la Place Centrale, au guichet d'entrée du Wayna Picchu les touristes chanceux qui ont leur billet pour effectuer l'ascension du sommet attendent leur tour.
Le rêve devient réalité ; le site du Machu Picchu a été élaboré par l'homme dans un paradis naturel au coeur d'une montagne luxuriante.
Tout ce que nous avons pu voir dans les médias est largement au-dessous de la réalité.
Cette ville inca perchée grandeur-nature nous fait "planer".
Nous descendons dans le labyrinthe de la citadelle.
En l'absence d'écriteaux pour informations, Denise, guide en mains, nous décrit les particularités des édifices en appuyant sur quelques anecdotes.
La météo est top, le ciel lumineux, il fait même chaud.
Vers 11h, l'afflux des touristes devient plus important. Nous quittons à regret le site mythique.
Nous rejoignons Aguas Calientes, Benjamin et moi en dévalant le chemin, les filles en prenant la navette.
Nous retournons vers Hydro-Electrica à pied, le long de la voie ferrée.
On fait une pause restauration à mi-chemin. Le menu péruvien est excellent.
Dommage ! les moustiques ont faim eux-aussi ! Camouflage "E. T" obligatoire.
A 15h30, nous sommes à la Centrale Hydraulique. Une attente d'une heure suffit pour démarrer avec un minibus confortable. Le trajet est direct, sans arrêt, pour Cuzco.
La luminosité nous permet de profiter des superbes massifs de la cordillère. Nous arrivons enfin à 21h00 à l'hôtel.
On organise un repas dans la cuisine. Nous avons trouvé d'excellents avocats, crémeux à souhait.
Fin de cette journée unique, inoubliable, riche en émotions et surtout partagée en famille.
Jeudi 10 octobre 2013
Le réveil sonne tôt, la nuit a été courte.
Aujourd'hui, nous prenons le bus en direction des rives du Lac Titicaca.
On rejoint le terminal routier en taxi, à 8h. La météo est maussade lorsque l'on quitte Cuzco pour Puno.
Un voyage en bus peut-être long, très long parfois, mais rien n'est insurmontable.
Prévoir un petit encas pour calmer la faim (pour Benjamin qui a toujours "une tripe de vide", lire un bouquin ou un magazine, écouter de la musique grâce aux nouvelles technologies (pour les jeunes) ou simplement ...dormir.
J'ai choisi de prendre des photos, d'observer la beauté des paysages et l'activité sociale et humaine, dans et hors du bus.
Je me place côté fenêtre ; pas veinard, la vitre est fissurée et le bus est plein !
La route qui relie les deux grandes villes, serpente dans les superbes hauts plateaux de l'altiplano et de la Cordillère des Andes.
Nous traversons de beaux paysages arides avec des zones sèches et désertiques. C'est la première fois, depuis notre arrivée au Pérou, que nous voyons autant de lamas, alpagas et moutons.
Nous passons le col de la Raya à une altitude de 4335 mètres, le panorama est unique sur la cordillère.
A la campagne, le travail se fait de façon ancestrale et les femmes sont souvent chargées des travaux manuels.
Le port de lourdes charges sur le dos est leur quotidien, la vie est dure dans les régions rurales.
Dans les rues des villages traversés, toutes les femmes sont coiffées d'un couvre-chef spécifique à leur identité ethnique. Portés au quotidien ou utilisés pour les fêtes, elles sont les gardiennes des traditions.
Nous arrivons à Puno (3830 m) à 15h. Une pluie fine s'est invitée, accompagnée d'une température qui a subitement fraîchie.
Avant de sortir de la station de bus on anticipe en réservant les billets pour La Paz en Bolivie, à cette même compagnie.
Nous rejoignons en taxi, l'hopédaje El Manzano, un hôtel familial. L'accueil est très sympathique. C'est un petit havre de paix. Il est situé idéalement entre le port et le centre ville.
Il est l'heure de déjeuner. Nous laissons nos sacs et partons, le long des quais, dans les nombreux restaurants de plein air.
Le céviche de truite est la star des tables.
Une fois rassasiés, à l'embarcadère, nous achetons les billets de bateau (aller simple uniquement) pour l'Ile d'Amantani sur le Lac Titicaca.
Il est "de mise" de coupler le transport avec l'hébergement. Nous ne voulons pas "opérer" de cette façon.
Nous souhaitons payer directement l'hôte chez qui nous passerons la nuit.
En soirée, balade dans la ville. La façade de la cathédrale est éclairée avec subtilité, permettant de mettre en valeur l'arte mestizo (art métis) Aymara et Quechua, avec des motifs typiquement indigènes : soleil, lune, sirènes, etc... et chrétien.
L'édifice est fermé. Nous allons dans le quartier touristique goûter aux arts de la table péruvienne : du Pisco Sour (boisson nationale) et une excellente bière locale.
Vendredi 11 octobre 2013
Petit-déjeuner pris de très bonne heure ce matin. (Denise me dirait " comme d'hab.").
Nous laissons, en consigne à la réception, nos gros sacs et prenons le minimum pour notre escapade sur l'ile d'Amantani.
Dès le pas de porte franchi, nous traversons le marché traditionnel. Les agriculteurs vendent leurs fruits et légumes : cocktail de saveurs et de senteurs.
Aires de restauration et souvenirs en tout genre : un marché de rue péruvien typique !
A 8h00, nous sommes sur le quai du lac.
Le Lac Titicaca... un nom qui fait rire les enfants... et rêver les grands !
Le lac fait partie de ces lieux étonnant aux noms improbables, Ushuaya, Thulé, Kaunas. La France n'est pas en reste, mais beaucoup plus modeste en renommée mondiale avec Moncquc, Trecon ou Y.
Le rêve devient réalité, nous allons naviguer sur ses eaux bleues.
Considéré comme le plus haut (3815 mètres) lac navigable au monde, c'est aussi le plus grand d'Amérique du Sud en longueur et en volume d'eau. Il est traversé par la frontière entre le Pérou et la Bolivie.
Nous quittons le ponton, nous sommes une dizaine de passagers et les seuls touristes étrangers. L'air est frais, on est gelé !
A 6 kilomètres de Puno, de nombreuses petites iles flottantes se détachent au niveau de la surface de l'eau.
Elles sont connues sous le nom d'Iles Uros, du nom des premiers habitants. Le peuple Uros s'et éteint dans les années 1950, en raison des nombreux métissages.
Ce sont des indiens Aymaras qui les occupent maintenant. Les iles sont fabriquées à partir de totora (roseaux flottants).
Les hommes font pousser du quinoa sur les terres qui bordent le lac et élèvent des lamas. Les femmes fabriquent des souvenirs.
Mais leurs principales ressources sont la pêche et le tourisme.
Pour se déplacer, ils utilisent des barques à moteur.
Celles en totora servent à promener les touristes.
On fait une halte sur une ile qui est le reflet du rapport du peuple Uros avec la totora.
Le responsable du clan nous donne des explications sur la vie de la communauté. L'ile est entretenue régulièrement pour garder sa consistance épaisse de 80 cm.
Elle est soutenue par des pieux en eucalyptus plantés au fond du lac.
Des iles en végétal, habitées toute l'année dans des conditions précaires.
Pas du tout spontané, le message est bien rodé. Dès la fin des informations, passage obligé devant les stands de souvenirs.
Nous tombons sous le charme d'une petite fille qui grignote l'intérieur d'une tige de totora.
Malgré le peu d'authenticité, découvrir un mode de vie où la modernité est pratiquement inexistante reste une étape incontournable sur le Lac Titicaca
L'approche de l'ile d'Amantani est magique, l'eau est d'un bleu intense.
Nous distinguons les nombreux murets dans les champs désertiques couleurs ocre.
Sur les escaliers du port, vers 13h, prévenues par le capitaine du bateau, plusieurs femmes en tenue traditionnelle attendent les touristes sur les marches du quai.
L'organisation de la communauté oblige les familles à recevoir les visiteurs à tour de rôle.
Les enfants flashent sur Maria. Elle vient à notre rencontre et nous invite à la suivre dans sa maison au confort très sommaire.
Nous déposons nos sacs dans sa maison, modeste mais joliment décorée, près du port.
Maria nous présente ses deux petites filles. L'accueil est timide mais chaleureux. Elle s'affaire pour le repas du soir et nous indique la direction du sommet de l'ile.
Nous traversons le village et montons par un sentier dallé : pas de route et encore moins de véhicule motorisé.
Là haut, le Cerro (4085 mêtres) Pachatata (Terre Père) fait face au Cerro Pachamama (Terre Mère). C'est un lieu de cérémonie des voeux, très important pour la communauté Aymara.
La vue est absolument splendide sur le lac et, au loin, la cordillère et ses sommets enneigés.
La vie est rude à cette altitude, la population vit d'une maigre production agricole et de la pêche. Le tourisme est plus qu'un complément.
Absence de matériel mécanique dans les champs en terrasses. Les charges, parfois démesurées par rapport à la taille humaine, se portent sur le dos.
Le tissage est réservé aux femmes. Nous en croisons une, avec une longue jupe rouge vif, qui file la laine en gardant des moutons.
Toujours des traditions porteuses de l'identité locale.
En début de soirée, un vent violent nous gèle jusqu'aux os, le climat andin est rude.
Nous sommes éblouis par les couleurs du coucher de soleil, c'est un spectacle royal.
Les couleurs sont "bellissimes".
Chez Maria, sur notre insistance, nous prenons le repas en commun, à la lumière des bougies (elle n'a pas l'électricité).
La soupe, à base de quinoa, cuite dans l'âtre de sa cheminée, est suivie d'une assiette de riz accompagnés de légumes et d'un peu de viande : le tout arrosé d'une infusion de muna (une décoction de feuilles d'une plante de l'ile).
Elle nous détaille, sans se plaindre, les difficiles conditions de vie des habitants de l'ile.
Nous nous installons à l'étage, dans deux petites pièces aux murs blanchis à la chaux et aménagées avec un lit et une chaise.
Pas de chauffage : nous nous couvrons chaudement.
Samedi 12 octobre 2013
Réveil aux aurores - 4 h - pour Benjamin et moi.
Nous grimpons au sommet de l'ile pour profiter du lever du soleil. La météo est superbe, le ciel sans nuage, mais il fait frais... très frais !
Le village est endormi. A la lueur de la frontale, là-haut, nous sommes seuls face au Titicaca. Le spectacle est "envoûtant".
Au loin, sur le continent, la cordillère se découvre petit à petit, avec des couleurs changeantes au gré de la luminosité.
Une occasion unique d'admirer les merveilles de la nature.
Amantani respire la sérénité et l'authenticité.
Sur le retour, encore sur les hauteurs, nous échangeons un "Bueno dias" bien sonore avec un homme accompagné de son âne.
A l'entrée du village, les élèves font une partie endiablée de foot dans la cour de l'école.
Nous passons devant la minuscule Plaza du village pour arriver à l'arche en pierre qui signale l'entrée du port.
Les pêcheurs viennent de débarquer leur prise, uniquement des petits poissons.
Le travail de tri s'effectue dans une ambiance familiale et tranquille, à l'image de la vie sur l'ile.
Retour à la maison à la façade couleur pêche décorée de motifs naïfs.
Maria nous a préparé un bon petit déjeuner avec des crêpes.
On lui règle notre séjour (35s/p) : sachant que le capitaine du bateau qui nous a emmené hier, viendra lui soutirer quelques soles... ça nous fait râler.
Elle se fait toute belle pour nous accompagner au port.
Sur le quai, un homme est en tenue traditionnelle, coiffé d'un bonnet avec des pompons rouges, un détail qui signifie qu'il est marié. Un célibataire se reconnait, lui, à ses pompons blancs.
Toujours la tradition !
Le voyage dans le temps se termine.
Le bateau lâche ses amarres à 8h.
Après quelques minutes de navigation, on s'amarre sur le quai du port de l'ile de Taquile.
Plus importante et élevée que l'ile d'Amantani (4050 m d'altitude) l'effort est soutenu pour escalader les nombreuses marches qui mènent au centre du village.
La vue sur les sommets enneigés de la Cordillère est à couper le souffle, avec un panorama à 180° en direction de la Bolivie.
Près du quai, des jeunes femmes en tenue chamarrée attendent un bateau : nous sommes samedi, c'est sûrement un groupe folklorique qui se rend à Puno pour une fête.
Nous longeons les iles Uros.
Dans le dédale des "champs" de totora, la plante pousse en abondance, et une des tâches quotidiennes confiées aux femmes est la coupe des roseaux bien frais.
Nous accostons au port de Puno à 14h30.
Les bateaux reposent sur un véritable tapis verdâtre de lentilles. Ce phénomène est dû à une urbanisation accélérée de la ville et au non-retraitement des eaux souillées des quartiers pauvres.
C'est un sujet qui préoccupe la population avec des conséquences sur la santé, la pêche et le tourisme.
Dans la calle El Puerto, le marché est encore bien animé, installé au croisement d'une vieille voie ferrée : des couleurs, énormément de couleurs ! des odeurs, énormément d'odeurs !
Nous sommes souvent étonnés, touchés et troublés devant des étals très variés.
Nous récupérons nos bagages à la réception au El Manzano et reprenons possession de nos chambres.
Dernière balade dans la ville, derniers achats au Pérou pour Ben et Manue.
Au restaurant, Benjamin goûte le cuy (cochon d'inde) mais il n'est pas très emballé : pas assez gros peut-être ou la vision émue de cuys vivants aperçus dans leur cage au marché ?
Dimanche 13 octobre 2013
Départ pour la Bolivie ce matin. La population, malgré la pluie, est fidèle au marché.
A 8h nous démarrons du Terminal en bus semi-cama. C'est l'effervescence le matin : Puno est un axe routier important entre les deux pays.
Nous longeons les rives du lac avec toujours des paysages fantastiques.
Un peu de neige est tombée avant notre arrivée à Yunguyo.
Dans le bus, un "officiel" nous informe des différentes formalités à accomplir pour le passage à la frontière avec la Bolivie.
Descente de tous les passagers du véhicule pour effectuer les formalités à la frontière. Un petit manège commence entre les officiels péruviens et boliviens.
1ère phase : arrêt à un bureau de change. Les employés, peu nombreux, sont débordés par l'arrivée massive des touristes.
Nous effectuons à pied une centaine de mètres entre des étals de petite restauration et de "change" de monnaie, vers un contrôle de la police péruvienne;
2ème phase : le passage au poste de police passé avec succès, petite marche sur 200 mètres pour arriver au poste d'immigration bolivien : sans un sourire, les employés nous délivrent notre visa.
Malgré tout, l'ambiance est décontractée parmi les touristes.
Nous reprenons le bus sous une averse de grésil en direction de Copacabana.
Cette partie au Pérou est terminée pour Manue et Ben.
Nous reviendrons, Denise et moi, début novembre pour visiter la région d'Aréquipa et ensuite ..... Le Chili.
Suite de notre périple avec le prochain article
Voyage à quatre en 2013 en Bolivie.